NOBILIAIRE
UNIVERSEL
DE FRANCE
OU RECUEIL GÉNÉRAL
DES GÉNÉALOGIES HISTORIQUES
DES MAISONS NOBLES DE CE ROYAUME
M. DE SAINT-ALLAIS
AVEC LE CONCOURS
DE MM. DE COURCELLES, L'ABBE LESPINE, DE SAINT-PONS
ET AUTRES GENEALOGISTES CÉLÈBRES
TOME TREIZIÈME
PREMIÈRE PARTIE
PARIS
LIBRAIRIE ANCIENNE ET MODERNE
BAC HE LIN-DEFLO RENNE
Société anonyme au capital de i,5oo,ooo francs
SIEGE SOCIAL : 3, QUAI MALAQUAIS, 3
MDCCCLXXVI
NOBILIAIRE UNIVERSEL
DE FRANCE
PARIS. - IMPRIMERIE ALCAN-LÉVY
RUE DE LAFAYETT-!, 6l
NOBILIAIRE UNIVERSEL
DE FRANCE
OU
RECUEIL GÉNÉRAL
DES GÉNÉALOGIES HISTORIQUES
DES MAISONS NOBLES
DE CE ROYAUME,
Faisant suite au Dictionnaire de la Noblesse de France
qui paraissait avec privilège du Roi, avant la révolution;
Par M. de Saint- Allais, auteur des Généalogies historiques
des Maisons souveraines de l'Europe.
DIEJ ET LES BOURBONS.
TOME TREIZIEME
A PARIS
Chez L'AUTEUR, rue de la Vrillîère, n° io
1818
Tièimprimé en 1876,
ALA LIBRAIRIE ANCIENNE ET MODERNE
BACHELIN-DEFLORENNE
Société anonyme au capital de i,5oo,ooo francs
Siège social : 3, quai Malaquais, 3
es
Si
NOBILIAIRE UNIVERSEL,
ou
RECUEIL GÉNÉRAL
DES GÉNÉALOGIES HISTORIQUES
DES MAISONS NOBLES
DE FRANCE,
Formant les matériaux du Dictionnaire universel
de la Noblesse.
rlRMAS DE PÉRIÉS, très-ancienne maison noble
des Cévennes, dont le chef actuel de la branche cadette a
été créé comte par ordonnance du Roi, du 3o mars 1816,
et a reçu de Sa Majesté, une fleur de lys à ajouter à ses
armes, comme une récompense pour ses services et son
dévouement.
L'origine de cette maison se perd dans la nuit des tems.
Nous abandonnons volontiers les présomptions qui ten-
draient à la faire descendre de Firmus , général des
Maures, en Afrique, qui à la fin du IVe siècle s'en
déclara roi, d'autres disent empereur, d'autant qu'éta-
blissant sa généalogie jusqu'à la fin du XIIe siècle, elle
est en droit de rejeter les fables. Il suffit à sa gloire d'avoir
toujours donné des sujets fidèles, et il est à croire que
ses descendants suivront dans tous les tems de si nobles
traces.
Elle possède de toute ancienneté, la seigneurie de
Périés, dont le château très-fort d'assiette, forme une
des principales ciels des Cévennes. Il a souvent été assiégé
dans les guerres civiles, et fut brûle dans celle dite des
i3. 1
2 DE FIRMAS DE PERIES
Camisards; fait qui est constaté par l'histoire et par des
certificats de l'intendant en la province du Languedoc.
Là, furent détruits des documents que nous devons, sans
doute, d'autant plus regretter qu'ils nous forcent à n'é-
tablir la généalogie de cette maison, que depuis Bernard
premier. Nous serons guidés dans notre travail :
i°. Par les preuves que fit noble Jean- Louis de Fir-
mas, seigneur de Périés, pour représenter S. A. S. mon-
seigneur le prince de Conti, alors comte d'Alais ;
2°. Celles qui furent faites, en 1789, par le même
Jean-Louis, et son cousin -germain Armand- Charles -
Daniel, pour être admis à l'assemblée de la noblesse de
la sénéchaussée de Beaucaire et Nismes, lors de l'élec-
tion des députés aux états généraux du royaume;
3°. Enfin, par celles produites par Armand -Charles-
Daniel, pour être admis dans l'ordre royal «militaire
équestre de Saint- Michel en Bavière, où, outre seize
quartiers de noblesse, tant paternelle que maternelle,
il faut prouver une origine chevaleresque.
. Nous passerons sous silence les personnages du nom
de Firmas, et de celui de Périés, qui paraissent dans des
actes des XIIe et XIIIe siècles, et dont nous ne pour-
rions suivre la lignée.
I. Bernard de Firmas, Ier. du nom, seigneur de
Périés, chevalier {Miles), paraît comme témoin dans
un acte du jeudi, après la fête de Saint-Michel, 2 oc-
tobre 1292. On ignore le nom de sa femme, on conjec-
ture qu'il était père de :
II. Guillaume de Firmas, Ier. du nom, seigneur de
Périés, qui paraît dans un acte de i33o. Il fait, le i3 dé-
cembre 1 371 , hommage noble, gentil et honoré de sa
terre de Périés, à Bernard de Pelet, baron d'Alais,
qu'il appelle son bieau cousin (1). Ce document se trouve
dans les archives de la terre de Soustelle, possédée
par M. Henry-Michel Bonnaud, qui en a été le dernier
seigneur. On ignore l'époque de son mariage avec Hen-
riette de Budos. (2) Il mourut Die dominica ante Bartho-
lomei apostoli anno 1394. De son mariage naquit :
(1) Voyez la note (A) à la fin de la généalogie.
(2) Voyez la note (B) à la fin de la gtfnéalogU.
DE FIRMAS DE PERIES 6
III. Hubert de Firmas, seigneur de Périés, mari
d'Anne de la Fare. Il mourut le 3o novembre 1420,
laissant :
IV. Guillaume de Firmas, IIe. du nom, seigneur de
Périés, qui, veuf de Jacquette d'Arles, voulait épouser
dame Elisabeth de Boreli. Le lundi après le dimanche
judica 2 avril 1498, il fait son testament et institue son
fils Antoine, son héritier universel ; lègue une bague à
dame Elisabeth de Boreli, sa bru. Cette qualification,
qui aujourd'hui désignerait la femme d'Antoine, peut
n'avoir désigné alors que la fiancée de Guillaume II : le
mot de bru vient de celui de bruth, qui, dans le langage
des anciens Goths, signifiait fiancée, promise ; d où l'An-
glais a fait bride, et l'Allemand braut, et qui, dans l'une
et l'autre langues, désignent une future épouse de celui
qui parle : le legs, par sa nature, cette bague enfin, pa-
raît autoriser cette explication. Guillaume charge de plus
Antoine de Firmas, et tous ses descendants, de payer an-
nuellement au couvent des Dominicains de la ville d'Alais,
quinze sacs de froment, autant de châtaignes, deux ton-
neaux de vin, deux mesures d'huile, trente livres de fro-
mage de chèvre poivrés, le tout du cru propre, pour que ce
monastère célèbre une neuvaine de messes, pour le repos
de l'àme de Guillaume, son grand-père, mort la veille
de Saint-Barthélémy 1394, et d'Henriette de Budos, sa
grand-mère ; une autre neuvaine pour le repos de l'âme
de son père, Hubert, mort le jour de Saint-André 1420,
et aussi pour le repos de l'âme de feu dame de la Fare,
sa mère ; enfin, une neuvaine pour le salut de son
âme, ainsi que pour calle de feu sa chère épouse, dame
Jacquette d'Arles, mère d'Antoine, ordonnant que les-
dites neuvaines commenceront le jour où son père, son
grand-père sont morts, et au jour où lui, testateur, dé-
cédera. Ce testament était gardé aux archives du couvent
des Dominicains à Alais. Il est remarquable en ce que
fixant que le vin et l'huile, etc., à fournir aux Domini-
cains, seront de ceux récoltés dans les domaines de la
maison de Firmas, on doit croire qu'outre la terre de
Périés, elle possédait des vignes et des plants d'oliviers
aux environs ; car à Périés, il ne croît ni vin, ni olives.
On ignore l'époque de la mort de Guillaume II, et quant
à ses enfants, on ne connaît que :
4 DE FIRMAS DE PERIES
V. Antoine de Firmas, seigneur de Périés, que nous
savons avoir eu pour épouse , dame Delphine de Ribeirol,
de laquelle il laissa :
i°. Bernard, dont l'article suit;
2°. Delphine de Firmas qui, le 29 décembre i5 5 3,
épousa noble Jacques de Falcon Viguier de Ve-
zenobre.
VI. Bernard de Firmas, IIe. du nom, seigneur de
Périés, épousa le mardi après la Quasimodo, 10 avril 1548,
dame Anne Gervais des Estiennes, fille de noble Gervais
des Estiennes, et de dame Françoise de Billot. Le 12
mai i5Ô2, noble Jacques de Falcon, écuyer, donne, en
qualité de mari et comme maître des biens dotaux de
dame Delphine de Firmas, quittance à très-noble sei-
gneur Bernard de Firmas, frère de son épouse, pour la
somme de mille livres, en déduction de plus* grande
somme. Le 5 août 1578, noble Bernard de Firmas, sei-
gneur de Périés, teste (acte reçu par Dessales notaire),
et institue dame Anne des Estiennes, sa femme, héritière,
à la charge de rendre les biens à Jacques de Firmas, leur
fils. Il mourut peu après, laissant sa veuve enceinte
d'un fils, qui fut appelé André. Leurs enfants furent :
i°. Jacques, qui mourut en bas âge, et peu après
son père ;
20. Madelaine, qui épousa Pierre le Sage, capitaine ;
3°. André, posthume, dont l'article suit.
VII. André de Firmas, Ier. du nom, seigneur de
Périés, naquit le 29 décembre 1578. Il hérita des biens
de son père, au défaut de son frère Jacques, mort jeune.
Il fut, quoiqu'âgé de seize ans seulement, convoqué
pour l'arrière-ban, en l'an 1594, et s'y rendit. Le lundi
5 avril 1604, il passe un accord avec les pères Domini-
cains, de la ville d'Alais, et leur abandonne une partie
de la succession de sa grand-mère maternelle, dame
P'rançoise de Billot, pour qu'ils aient à acquitter les in-
tentions pieuses de ses ancêtres. Par contre le couvent des
Dominicains décharge noble André de Firmas, et ses
successeurs de toute la redevance foncière à eux léguée,
par très-noble et très-pieux seigneur Guillaume le jeune,
bis-aïeul de noble André, contractant. Dans le siècle de
la réforme, les calvinistes des Cévennes cherchant A jeter
DE FIRMAS DF. PERTES 5
de l'odieux sur les fondations pieuses , présentèrent l'a-
bandon des beaux et riches domaines de la maison de
Billot, aux Dominicains de la ville d'Alais, comme l'effet
d'un testament écrit de la main d'un religieux de ce
couvent, et arraché, au lit de la mort, à la crédulité d'Anne
Gervais des Estiennes, qui, disaient -ils, après le décès
de Bernard de Firmas, épousa en secondes noces le dernier
des mâles de la maison de Billot, n'en eut pas d'enfants,
en hérita, et transmit ce patrimoine à André de Firmas,
le second des fils qu'elle avait eu d'un premier lit avec
Bernard de Firmas ; mais sous la condition expresse
qu'André se ferait Dominicain, sans quoi, lesdits biens
passeraient au couvent de ces religieux situé dans la ville
d'Alais. Ils ajoutaient qu'André devenu seul de son nom,
par la mort de son frère Jacques, ne pouvant par con-
séquent remplir les conditions que feu sa mère lui avait
imposées, fut forcé de donner -à l'église les biens de la
maison de Billot. Cette tradition populaire est évidem-
ment fausse, son invraisemblance est même forte; la
maison de Billot était éteinte depuis quelque tems, ses
biens étaient entrés dans celle de Gervais des Estiennes,
par le mariage de Françoise de Billot, mère d'Anne des
Estiennes, qui n'aurait pu épouser, qu'avec des dispenses,
un individu de la maison de Billot. Ces biens étaient
échus à André, Ier. de Firmas, comme héritier de sa
grand-mère maternelle, et ils furent abandonnés par
celui-ci, au couvent des Dominicains, pour acquitter
les intentions pieuses de Guillaume II; {Junior) mais aussi
pour être libéré à l'avenir de la rente foncière à laquelle
il était obligé par le testament de son bis-aïeul, en faveur
dudit monastère. Il est possible que cette -transaction a
été avantageuse à André Ier. ; quoi qu'il en soit, elle est
du nombre de celles ordinaires dans la société, et ne mé-
rite pas de servir de texte à une fable scandaleuse. Au
commencement du XVIIe siècle, les moines n'étaient
plus dans l'usage, encore moins dans le droit de recevoir,
de rédiger et de garder les actes; nos rois avaient établi
depuis long -temps des notaires royaux. La transaction
dont il s'agit aurait dû suffire pour ruiner la fable du tes-
tament d'Anne des Estiennes : elle l'a, au contraire, accré-
ditée. Les calvinistes y ont puisé le texte de la version
qu'ils ont publiée, le fanatisme et l'ignorance les secon-
dant, l'erreur a pris la place de la vérité; de sorte, qu'on
6 DE FIRMAS DE PARIES
est généralement persuadé à Alais que la maison de Fir-
mas a perdu de cette manière les biens de celle de Billot.
Combien n'y a-t-il pas de gens encore vivants qui sou-
tiennent de bonne foi avoir tenu et lu en original, le
testament d'Anne des Estiennes, et la transaction par
laquelle André, son fils, abandonnait ses biens pour ac-
quitter les intentions pieuses de ses ancêtres (expressions
exactes et qui se trouvent dans l'acte), et qui ne remon-
tant pas au testament de Guillaume II, en date du 2
avril 1498, dénaturent le motif de la transaction et y
ajoutent des circonstances qui l'auraient rendue illicite.
La tradition est à la vérité la nourrice de l'histoire ;
mais il faut l'éclairer par la critique, et chercher à
rétablir chaque fait en le dégageant des mensonges reli-
gieux ou politiques dont on l'a enveloppé : Le Nobi-
liaire universel étant un ouvrage entrepris pour consta-
ter la vérité des faits, nous avons saisi avec empressement
l'occasion de rectifier l'opinion erronée à laquelle cette
transaction a donné lieu. Nos lecteurs nous tiendront
compte , sans doute , du but et de l'esprit de notre
travail.
Au reste, la partie de la succession qu'André Ier. céda
aux Dominicains, ne consistait peut-être qu'en la Tour
de Billot et le domaine seigneurial que ces religieux
ont possédés jusqu'au moment de la révolution. Un traité
d'échange conclu le 3 janvier 16 12 (acte reçu par Légal,
notaire d' Alais), vient à l'appui de notre opinion.
André Ier. échangea, ce jour-là , avec Georges de Cam-
bis, baron d'Alais, sa co-seigneurie de Saint-Paul-la-
Coste, qui lui était échue du -chef de sa grand-mère
maternelle dame Françoise de Billot, et il reçut en
troc la moitié de la juridiction moyenne et basse de la
terre de Périés, l'autre moitié lui appartenant de toute
ancienneté. Ce traité est en outre passé en confirmation
d'une transaction qui avait eu lieu le 9 octobre i55o,
entre noble Gervais des Estiennes, au nom de dame
Françoise de Billot , sa femme , aïeule maternelle
d'André Ier., et très-noble seigneur Louis de Cambis ,
baron d'Alais.
Le 29 juin 161 3 (acte reçu par Brujas, notaire d'AlaisV
André Ier. prend possession de ladite juridiction, en
vertu du traité susdit et de la transaction de son aïeul.
Il mourut le 3 décembre de la même année i6i3.
\
DE FIRMAS DE PERIES 7
Il avait épousé, le 4 septembre 099, dame Isabeau
de Sollier, dont sont issus :
i°. André, qui, le 17 mars 1639, testa en faveur
de son frère Pierre. Acte reçu par Guiseau, no-
taire de Nismes;
2°. Pierre, qui suit ;
3°. Louis, mort en bas âge.
40. Delphine, qui ne se maria pas.
VIII. Pierre de Firmas, seigneur de Périés, hérita
à la mort de son frère André II, des biens de son père
André Ier. Il succéda en même tems à ceux de dame de
Sollier, sa mère, et en cette qualité, à des droits
seigneuriaux sur la ville d'Anduse.
Le 7 octobre 1627; il arrêta ses pactes de mariage
(acte reçu par Careyron , notaire d'Alais) , avec dame
Catherine de Petit, fille de noble Jean de Petit et de
dame Louise de Bony. De ce mariage naquirent :
i°. Abel, qui suit ; *
20, Pierre, qui fut chanoine de l'église d'Alais;
3°. Delphine, qui (acte reçu par Borelly, notaire de
Nismes) épousa, le i3 juin 1668, Louis de Sau-
nier, seigneur de Saint-Auban.
IX. Abel de Firmas, Seigneur de Périés, fut pre-
mier consul-maire de la ville d'Alais. Il fit reconstruire
l'église collégiale qui, en 1692, devint cathédrale. On
plaça au clocher, entre les deux tribunes du côté du midi,
l'inscription suivante. En 1793, M. Paul -Philippe des
Ours, marquis de Mandajors, fit effacer ce monument par
les sans- culottes du tems; on en voit encore la place :
D. O. M.
Hœc sacra sancta œdes
Perfécta et restaurât a
Communia' civiu. sumptib*
Curisq'nobilis Caroli
De Cambis, baronis d1 Allés,
Decani venerabilis
Capituli.
Consul.
Nobilis Abel de Firmas domin1 de Périés,
David des Hou, Jacob Guiraudet et BartK Pic.
MDCLXV1IL
ô DE FIRMAS DE PERIES
Abel épousa, le 14 juillet 1 665 , dame Susanne de
Petit, fille de noble Jean -François de Petit, sei-
gneur de Boisset, et de dame Marie de Narbonne (1).
(Acte reçu par Rouvière, notaire d'Alais.)
Par testament du 9 septembre 1645 (acte reçu par
Bastide, notaire d'Alais), Susanne des Isnards de Cas-
tanet, veuve de noble Jean de Narbonne, seigneur
de Redoussas et Troulhas,, donne à Marie de Narbonne,
sa fille, mariée à noble Jean-François de Petit, sei-
gneur de Boisset , la somme de mille livres. Plus , elle
lègue à Susanne de Petit, sa petite - fille et filleule,
enfant dudit noble Jean-François de Petit et de dame
Marie de Narbonne, pareille somme, et en outre les
droits qu'elle a à l'augment dotal de feu Isabeau de
(1) On a trouvé, dans les archives de la maison de Petit, Parbre
généalogique suivant :
Aimeri VJ,
vicomte Anne de
de Lomagne
Narbonne de
Lara, Fimarcon
m. 149a.
Jacques
Mauléon,
seigneur
de
Savaillan*
Perrette
de
Fer ri ères
des
Guillots.
Hellen,
ou Alain
des
Tsnards,
seigneur
de la
Roque-
Henri.
Jeanne de
Raimond
de la
Roque-
Henri.
Jean
de Cambis
d'Orsan
de
Lagnes,
chevalier
de Tordre
du Roi.
Françoise
de
Cléricis.
Bernard I,
vicomte de
Narbonne-Lara,
tué en i56o.
Cécile
de Mauléon.
Ennée des
Isnards, co-seigr
de la
Roque-Henri.
I^nheau-Anne
de
Cambis d'Orsan.
Jean de Narbonne, seigneur de
Redoussas et des Troulhas.
Suzanne des Isnai\b
Marie de Narbonne, qui épousa Jean-Krançois de Petit, seigneur
de Boisset.
DE FIRMAS DE PERIES 9
Cambis sa mère (i). Abel mourut le 25 avril 1698, lais-
sant trois enfants :
i°. Pierre-Antoine, dont l'article suit;
20. Louis, qui fut créé curé de Saint-Hilaire de
Bremas , ensuite prieur de Soustelle et de
Périés ;
3°. Clermonde , qui, le 18 décembre 1701 , épousa
noble Pierre Dumas, seigneur de la Combe et
du Pradel.
X. Pierre - Antoine de Firmas, seigneur de Périés,
fut capitaine au régiment de Berwick, ensuite colonel
des milices établies par l'arrêt du conseil, en date du i3
mars 1694, enfin commandant pour le Roi le château de
Saint-Paul. Il fut par la suite, comme son père, premier
consul-maire de la ville d'Alais. Le 2 5 décembre 1704,
il épousa dame Marthe de Daniel de Saint-Ravy, fille de
noble Abraham de Daniel de Saint-Ravy (2), et de dame
Jeanne de Caseneuve (3). Il ht rebâtir le château de
(r) Isabeau de Cambis était fille de Jean de Cambis, seigneur
d'Orsan , de Lagnes , etc. , chevalier de l'ordre du Roi , et de
Françoise de Cléricis. Suzanne des Isnards , veuve de Jean de
Narbonne, était fille d'Ennée des Isnards, co-seigneur de la
Roque-Henri , au Comtat-Venaissin , et d'Isabeau de Cambis.
Voyez tome VI, page 14 du Nobiliaire universel, et la généa-
logie des Isnards. C'est par erreur qu'à la page 8 on nomme
Anne la femme d'Ennée, et qu'on dit que Suzanne mourut en
bas âge, tandis qu'elle épousa noble Jean de Narbonne, sei-
gneur de Redoussas et de Troulhas.
(2) Voyez la note (E) à la fin de la généalogie.
(3) La maison de Caseneuve ( Casa- nova) , est originaire
du royaume d'Aragon. Elle a fourni à l'église un cardinal-
prêtre, du titre de Saint-Sixte : don Juan de Casanova, maître
du sacré palais , évoque de Bosa, et ensuite d'Elne, en Rous-
sillon, mort à Florence en 1436. Il fut revêtu de la pourpre
romaine, en 1430, par Martin V, à la recommandation d'Al-
phonse, roi d'Aragon et de Sicile.
Don Francisque de Casanova . neveu du cardinal don Juan ,
épousa dona Eleonora de Pinos, fille de dona Stephana de
Caroz d'Arborea , et de don Guilen I , Ramon Galceran de
Pinos et de Castro, vicomte d'Evol et d'Alquerforadat, ma-
jordome de don Carlos, prince de Viane. Don Francisque
abandonna, en 1456, le parti du prince de Viane, à l'époque
où ce prince prit les armes contre le roi Jean II, son père,
TO DE FIRMAS DE PERIES
Périés, qui avait été brûlé par les camisards. Le 3 i août
171 1 (acte reçu par Guiraudet, notaire d'Alais), il testa
en faveur de dame Marthe de Daniel de Saint-Ravy, son
épouse, à la charge de rendre sa succession à noble
Abraham- François , leur fils aîné, et en la substituant
passa en France, et vint s'établir au pays de Foix. Il servit dans
l'armée que le - comte de Foix fut chargé , par Louis XI ,
d'assembler, pour secourir le roi d'Aragon. Il mourut dans
une extrême vieillesse, en i538, laissant, entr'autres enfants :
Sebastien de Caseneuve, qui servit avec distinction dans les
guerres d'Italie, en 1 556, i56o et 1567. Il mourut en i583,
et avait épousé Madelaine de Becariis, d'une très-ancienne
famille noble piémontaise, dont est issu :
Gaétan de Cazeneuve, qui, de son mariage avec Elisabeth de
Julien, eut, entr'autres enfants : Claude de Caseneuve, qui
épousa Isabeau de Quarante, duquel mariage :
Henri de Caseneuve, qui, de son mariage avec dame N....
de la Fare, eut Jeanne, qui épousa noble Abraham de Daniel
de Saint-Ravy, et fut mère de Marthe, femme de noble Pierre-
Antoine de Firmas, seigneur de Périés.
Dona Stephana tenait à l'illustre maison d'Arborea , qui
a été souveraine de l'île de Sardaigne. Barissone d'Arborea et
d'Oristagno, en fut reconnu Roi par l'empereur Frédéric I«r,
dit Barberousse, en' 11 65, et fut sacré, en cette qualité, par
l'évêque de Liège. La fille de Barissone épousa un André
Doria. Lorsque les rois d'Aragon s'emparèrent, vers la fin du
XIIIe. siècle, de l'île de Sardaigne, les seigneurs d'Arborea,
sous le titre de juges et de princes, non plus de rois, défen-
dirent vaillamment leur pays contre eux. Vers le milieu du
XIVe. siècle, Mariano, juge et prince d'Arborea, fît la guerre,
avec de grands succès, à Pierre IV," dit ' le Cérémonieux, roi
d'Aragon. Mariano mourut en 1376, et son fils Hugues lui
succéda. Cet Hugues était le XXIIe. prince et juge d'Arborea ;
il reçut une ambassade solennelle du duc d'Anjou, en 1378.
Béatrix , l'aînée des filles de Mariano, en épousant le vicomte
de Narbonne-Lara, porta, dans cette maison, les droits de celle
d'Arborea , et par cette raison , Tes aînés de cette branche de
Narbonne prirent, dans la suite, le titre de juge et de prince
d'Arborea, tandis que les autres maisons qui en descendaient
aussi, mais par des filles puînées, se contentèrent de joindre
ce nom au leur.
On peut consulter là-dessus l'Histoire de la rivalité de la
France et de l'Espagne, par M. Gaillard, tom. III. liv.
chap. 4, pages 124 — 127; et Pfeffel, Abrégé chron. de l'Hist.
et du droit public d'Allemagne, tom. I, pag. 249,
DE FIRMAS DE PERIES II
à noble Louis, leur second fils, et au défaut de celui-
ci, à l'enfant qui naîtrait, et dont dame Marthe de
Daniel de Saint-Ravy était enceinte. Il mourut le 3
septembre 171 1. Sa veuve se remaria le 21 avril 171 8,
à noble Jean Faucon -la «Vabre. Elle survécut à son
second mari, et mourut le 3 mai 1766, ayant eu de
son premier lit :
i°. Abraham-François, mort jeune;
20. Louis, qui suit;
3°. François-Joseph, mort jeune;
41'. Charles, posthume, qui fonde la branche ca-
dette rapportée ci-après.
XI. Louis de Firmas, né le 29 mars 1707, se trou-
vant l'aîné de la maison après la mort de son frère
Abraham- François, hérita des biens de noble Pierre -
Antoine ; mais lui et son frère Charles étant mineurs ,
et leur mère voulant convoler à de secondes noces ,
leurs parents furent convoqués d'autorité de justice,
pour leur nommer un tuteur. L'assemblée fut composée
de messire de Ribeirol-d'Entremeaux, noble Julien de
Mons, noble des Ours de Mandajors, Petit de Chaine-
vert, de Generargues, etc., etc., et eut lieu les 24 et
26 janvier, et 12 février 171 8. Le i3 septembre 1748
(acte reçu par Constans, notaire d'Alais), il épousa
dame Louise du Cairon, morte le i3 octobre 1806, fille
de messire Jean-Baptiste du Cairon , officier de la
connétablie , et de dame Marguerite Martin. La terre
de Soustelle étant passée par achat dans les mains de
M. Lascombes, il y eut un procès sur la suzeraineté
de Périés. M. Lascombes produisit l'hommage fait par
Guillaume iev. de Firmas, seigneur de Périés, à Bernard
de Pelet , baron d'Alais , le 1 3 décembre 1 371 ; de
sorte que Louis de Firmas, seigneur de Périés, fut obligé
à faire au seigneur de Soustelle, hommage noble, gentil,
honoré du château de Périés, fonds nobles, cencives,
directs et justice, par acte reçu le 3 mai 175 1, par Vila-
ret, notaire d'Alais. Par autre acte du 20 janvier 1758,
rec,u par le même, noble Louis de Firmas, seigneur de
Périés, testa en faveur de noble Jean-Louis de Firmas,
son fils, nommant pour tutrice la dame Louise du Cairon.
Il mourut le 27 janvier .1758, laissant trois enfants,
savoir :
12 DE FIRMAS DE PERIES
i°. Jean-Louis, dont l'article suit;
2°. Marguerite-Charlotte, née le 8 avril 1753 ;
3°. Lucrèce -Rosalie, née le ier. septembre 1757,
qui, le 12 février 1799 (24 pluviôse an 7), épousa
noble Pierre de Petit, seigneur de la Bar-
rière (1), avec lequel elle vécut quarante jours.
XII. Jean-Louis de Firmas, seigneur de Périés,
né le 3i janvier 1750, fut nommé sous-lieutenant au
régiment de Navarre, infanterie, le 2 décembre 1767.
Le 9 février 1776 (acte reçu Deleuze , notaire d'Alais)
il épousa, après avoir reçu des lettres de dispense du
Saint- Père, dame Victoire -Félicité de la Condamine
de Serves, fille de messire Pierre de la Condamine de
Serves (2), ancien capitaine au régiment de Piémont, in-
(1) La maison de Petit s'est éteinte en lui. Elle avait contracté
plusieurs alliances avec celle de Firmas, qui, enfin, a hérité de
ses biens.
(2) La Condamine, ancienne maison noble des Cévennes ;
c'est ainsi que M. de Roussel en parle à la page 67 de l'Histoire
du régiment de Piémont, infanterie, Paris, chez Guillyn, E766.
Lors de la révocation de l'édit de Nantes, André de la Conda-
mine, frère de Charles-Antoine, mort en 1784, commandant
de bataillon du régiment de Piémont, se réfugia à l'île de
Guernesey, où il est mort le 4 mai 1737. Son épouse, dame
Jeanne d'Aggere, lui a survécu jusqu'au 2 3 septembre 1755,
qu'elle mourut aussi à Guernesey. Le fils aîné d'André est
resté à l'île de Guernesey, et c'est son petit-lils qui est actuel-
lement vice- consul de Sa Maiesté Britannique à Dunkerque.
Le second fils d'André revint en France, servit sous son oncle
dans le régiment de Piémont, y fut "fait sous-lieutenant en 171?.
lieutenant en 1719, et capitaine le 3o mai 1734. Il fit profession
de la religion catholique, et fut décoré de l'ordre royal et mili-
taire de Saint-Louis, en 1743 ; fut capitaine de grenadiers en
1746, et se retira à Metz en 1748, où il épousa la veuve de
M. de Colignon de Pouilli, aussi capitaine au même régiment
de Piémont, et devint chef de la branche de la Condamine,
seigneur de Pouilli, existante à Metz. Son fils vit encore, et
ses deux petits-fils sont dans ce moment élèves dans les sapeurs
du corps royal du génie.
Charles- Antoine de la Condamine, chevalier de l'ordre royal
et militaire de Saint-Louis, mort à Bouquenon en 1734. com-
mandant de bataillon du régiment de Piémont, n'eut qu'un tils,
Pierre île la Condamine, né le 10 janvier 1 7 1 5 . qui fut lieu-
tenant au même régiment le 23, juin 1733, aide-major le :'»
DE FIRMAS DE PERlÉS l3
lanterie , et de dame Lafond-Guy ( i ) ; ladite dame
Victoire-Félicité était veuve de noble Charles de Firmas
Périés , dont il sera question plus bas degré XI , et qui
était oncle paternel de noble Jean- Louis. Le 4 mars
1778, dame Victoire- Félicité mourut ; et le 7 août
1789, Jean-Louis épousa en secondes noces dame Ca-
therine de Brest, veuve de M. Pierre-Michel Fraissainet.
Elle est fille de M. David de Brest et de dame Catherine
Puech. Le 3 juin 1777, Jean -Louis de Firmas, sei-
gneur de Périés, fit les preuves exigées de six degrés de
noblesse et de possession d'un fief noble, pour repré-
senter à l'assemblée de l'assiette du diocèse d'Alais, son
altesse sérénissime monseigneur le prince de Conti,
comte d'Alais. Le 20 mars 1789, il fit de nouveau ses
mai 1737, capitaine ,en 1740. Il professa la religion réformée,
et par cette raison, il refusa l'ordre royal et militaire de Saint-
Louis, et s'étant retiré, en 1746, à Alais, y épousa Marie
de la Font-Guy d'Aireboudouze, duquel mariage il n'est pro-
venu que des filles. De sorte que la maison de la Condamine
ne consiste aujourd'hui que %dans les arrière - petits - enfants
d'André , divisés en deux branches , savoir : l'aînée établie à
Guernesey, et la cadette à Metz. Nous nous proposons de
parler plus au long de cette maison, aussi célèbre par sa haute
antiquité, que par ses services militaires et littéraires. Nous
attendons les mémoires que nous promet M. de la Condamine,
vice-consul de Sa Majesté Britannique, à Dunkerque.
(1) La famille de la Fond-Guy d'Aireboudouze possédait la
terre de Casalette, et tenait aux meilleures maisons du Langue-
doc. La mère de Marie était Anne-Marie de Boileau de Cas-
telnau , fille de noble Nicolas de Boileau, seigneur de Cas-
telnau et de Sainte-Croix, et d'Anne de Calvière, dame de
Boucoiran. Nicolas de Castelnau descendait, au XI6 degré,
d'Etienne de Boileau, grand prévôt de Paris en i25o, et qui
jouissait de la confiance du roi Saint-Louis. L'aïeule du côté
paternel de Marie de la Font-Guy, était de la maison des Boreli^
marquis de Roque-Servières. Marie avait épousé elle-même noble
Pierre de la Condamine de Serves , ancien capitaine au régiment
de Piémont, d'une des plus anciennes familles nobles des Cé-
vennes, qui toujours a servi dans ce régiment, et qui est alliée
aux d'Aigallier , aux Garnier de la Mélou^e, aux Montblanc-
Saint-Martin , etc. Pierre de la Condamine, connu dans la
république des lettres , professait la religion réformée , et, par
cette raison, refusa la croix de l'ordre royal et militaire de
Saint-Louis. Il est mort à Alais, le 3 mars 1787.
14 DE FIRMAS DE PERIES
preuves de noblesse, pour entrer à la chambre de la
noblesse de la sénéchaussée de Beaucaire et Nismes,
convoquée pour l'élection des députés aux états-géné-
raux du royaume. Il a été pendant vingt-sept années
premier consul maire de la ville d'Alais. Ses enfants
sont :
Du premier lit :
r. Victoire - Françoise - Charlotte , née le 6 juin
1777, qui a épousé, le 26 octobre 1797 (5 bru-
maire an VI), noble Louis-Augustin d'Hombres,
nommé en 1814 par Sa Majesté Louis XVIII,
chevalier de l'ordre Royal de la légion d'hon-
neur ;
Du second lit :
2°. Paul- Louis-Marguerite qui suit ;'
3°. Louise Flavie, née le 5 juin 1790;
40. Julie, Alix, née le i3 septembre 1793 ;
5°. Marie-Lucrèce, née le 3 novembre 1799.
XIII. Paul -Louis- Marguerite , chevalier de Firmas-
de-Périés, né le 20 janvier 1796, a été nommé
Garde-du-corps du Roi, compagnie Écossaise, le 3 juin
181 5, a été transféré comme sous -lieutenant de la com-
pagnie des tirailleurs de la légion du département des
Landes, par ordonnance du Roi en date du 10 fé-
vrier 18 16. S. A. S. monseigneur le prince d'Hohenlohe
l'a nommé, sous le bon plaisir de S. M., chevalier de
l'ordre équestre du Phénix.
Branche Caroline.
XL Charles de Firmas-Périés, fils posthume de
noble Pierre -Antoine de Firmas, seigneur de Périés et
de dame Marthe de Daniel de Saint-Ravy, naquit le 2 dé-
cembre 171 1, fut cadet au régiment de Gatinais, infan-
terie, en 1726; lieutenant au même régiment en 1730;
passa en la même qualité au régiment de Piémont, in-
fanterie, le ier. décembre 1733, se distingua le 4 mai
1734, à l'attaque des lignes d'Ettlingen, sous les ordres
de M. le maréchal de Noailles. Le 18 juin suivant, il
fut blessé d'un éclat de bombe, étant de tranchée sous
Philisbourg, monta, dans la nuit du 25 au 26 novembre
1741, à l'assaut donné à la ville de Prague, fut nommé
DE FIRMAS DE PERlÉS I 6
capitaine le 2 mars 1742, fut sur-le-champ employé, sous
les ordres de M. le comte de Saxe, à faire le siège d'Egra,
qui capitula le 19 dudit mois. Le 22 août de la même
année, il fit partie de la sortie de Prague, et s'étant
avancé jusqu'à la deuxième parallèle que les Autrichiens
avaient tirée devant cette place, il fut blessé. Il suivit
néanmoins son régiment lors de la retraite de Bohême le
17 décembre ; mais sa compagnie étant absolument dé-
truite, il la leva de nouveau dans l'espace d'un mois,
et fut en état de paraître le 3i mai 1743, au camp de
Rhinturkeim. Le 27 juin de cette année, il reçut à la
bataille de Dettingen un coup de feu qui lui cassa la
main gauche. Il fit néanmoins encore la campagne de
1744, se trouva aux sièges de Menin et d'Ypres : l'année
suivante à celui de Tournay. Le 6 de mai 1745, ayant
été commandé pour les travailleurs avec M. de Saint-
Martin, son cousin, capitaine aussi au régiment de Pié-
mont, il fut grièvement blessé et M. de Saint -Martin
tué. Cet événement donna lieu au règlement : que les
officiers qui iraient à V avenir aux travailleurs y seraient
cuirassés et auraient le pot en tête. C'est à cette époque
qu'il fut fait chevalier de Tordre royal et militaire de
Saint- Louis. Mais il n'avait pu lever plusieurs fois sa
compagnie sans déranger sa fortune, et se trouvant de
plus estropié, il fut envoyé à l'hôtel royal des Invalides
en qualité de capitaine, y devint aide-major et enfin
commandant pour le Roi par lettres du 2 décembre ij58.
Cohéritier avec sa sœur utérine dame Elisabeth de
Faucon la Vabre, de la dame Marthe de Daniel de Saint-
Ravy leur mère (testament reçu le 28 février 1758 par
Vilaret, notaire), il épousa, le 21 juin 1769, dame
Victoire- Félicité de la Condamine de Serves, fille de mes-
sire Pierre de la Condamine de Serves, ancien capitaine
au régiment de Piémont, infanterie, membre correspon-
dant de l'académie royale des sciences et des arts de la
ville de Metz, et de dame Marie de Lafond-Guy. Il
mourut à Alais le 19 novembre 1773, ayant testé (acte
reçu le 19 octobre 1773, par Sugier, notaire), en faveur
de son épouse, à la charge de rendre ses biens à l'un de
ses enfants, mais les substituant à noble Jean-Louis son
neveu s'ils venaient à mourir avant d'avoir atteint l'âge
de 21 ans.
La dame Victoire-Félicité de la Condamine de Serves
l6 DE F1RMAS DE PERIES
convola, comme nous l'avons déjà dit degré XI, à de se-
condes noces, et épousa avec dispense de S. S. le 9 fé-
vrier 1776, noble Jean- Louis de Firmas de Périés , son
neveu. Elle mourut le 4 mars 1778. Les enfans de Char-
les de Firmas- Périés sont :
i°. Armand-Charles- Daniel qui suit ;
20. Jean -Casimir -Edouard -Gaspard, chevalier de
Saint-Ravy, mort jeune.
XII. Armand- Charles- Daniel, comte de Firmas-Pé-
riés, maréchal des camps et armées du Roi, che-
valier de l'ordre royal et militaire de Saint - Louis ,
chambellan, grand-maître et conseiller intime-privé
actuel de S. M. le Roi de Wurtemberg, grand'-croix
capitulaire de l'ordre royal - équestre - militaire de Saint-
Michel en Bavière, est né le 4 août 1770. Il fut nommé
sous-lieutenant de remplacement au régiment de Pié-
mont, infanterie, le 23 septembre 1785, sous-lieutenant
en pied le 18 août 1786.
Le 20 mars 1789, il fit ses preuves de noblesse devant
les commissaires de l'ordre et quoiqu âgé seulement de
18 ans, il fut néanmoins admis dans la chambre de la
noblesse de la sénéchaussée de Beaucaire et de Nismes ,
convoquée par le Roi, pour l'élection des députés aux
états-généraux du royaume. Voici l'extrait du procès-
verbal des délibérations de l'ordre de la noblesse de la
sénéchaussée de Beaucaire et Nismes :
« Du vendredi vingt -septième, mars, mil- sept -cent
» quatre-vingt-neuf, heure neuf du matin : Monsieur de
» Firmas-Périés, officier au régiment de Piémont infan-
» terîe, âgé de 18 ans, n'ayant par conséquent pas l'âge
» pour opiner, a déclaré qu'il était venu pour s'instruire
» et profiter des lumières de l'assemblée; mais qu'ayant
» entendu la motion de M. le chevalier d'Aubry , il
» priait M. le président de vouloir bien faire connaître
» à l'assemblée quelques observations relatives à la for-
» mation de l'armée, au bien du service et de la disci-
» pline militaire.
» M. le secrétaire en ayant fait lecture, l'assemblée a
» témoigné par des applaudissements réitérés à M. de Fir-
» mas-Périés sa satisfaction de voir dans un si jeune mili-
» taire tant de zèle, de patriotisme et d'amour de son
» métier.
DE FIRMAS DE PERIES \J
» Il a été de plus arrêté que copie collationnée de la
» présente délibération serait remise par M. le secrétaire,
» au nom de Tordre, à M. de Firmas-Périés, comme un
» témoignage éclatant de son estime. »
La révolution ayant • éclaté , Armand -Charles -Daniel,
s'est distingué par son amour , par son attachement, et
par son dévouement au Roi. En 1791, il fut élu prési-
dent de la société des vrais Français de la ville d'Alais,
et lors du camp de Jalès ; il fut arrêté le 17 mars de la
même année, et conduit à la citadelle d'Alais où il est
resté jusqu'au 20 avril suivant.
Le premier usage qu'il fit de sa liberté , fut d'aller au
commencement de mai, joindre à Worms l'armée qu'y
formait S. A. S. monseigneur le prince de Condé; mais
LL. AA. RR. les princes, frères du Roi, l'ayant ho-
noré de leur confiance, il rentra en France et y rejoignit
le régiment de Piémont. Il fit plusieurs voyages à Worms
et à Coblentz, pour rendre compte à LL. AA. RR., de
l'exécution de leurs ordres.
Le 22 juin 1791 , l'assemblée prétendue nationale, ayant
décrété que les officiers au service du Roi, prêteraient
un serment ou seraient destitués de leurs emplois, voici
la protestation qu'il publia; elle a été imprimée dans la
Gazette de Paris, du mercredi 17 août 1791 :
« Je soussigné, officier au régiment de Piémont, in*
» fanterie, pénétré comme tous les vrais Français, de la
» plus profonde douleur , en voyant le Monarque dé-
» trôné, insulté, détenu prisonnier dans le sein de sa
» capitale, la religion de nos pères détruite, les fidèles
» dispersés , errans dans les déserts , pour y pouvoir en
y> paix invoquer le Seigneur ; requis, comme officier de
» Sa Majesté, de prêter le serment décrété le 22 juin
» 1 791, déclare à la France, à l'Europe entière;
ç Que la conduite de la soi-disant assemblée na-
» tionale, nous ayant suffisamment prouvé que les ser-
» mens n'enchaînaient que les âmes honnêtes que
» les fripons les violent sans peine, et s'en servent comme
» d'une arme terrible ;
» Que les factieux seuls, et les conspirateurs cherchent
» à s'attacher leurs complices par serment ;
» Que les souverains légitimes ont toujours dédaigné
» cette ressource ;
» Que la multiplicité des sermens, exigés par la soi-
i3. 2
l8 DE F1RMAS DE PERIÉS
» disant assemblée nationale, fait reconnaître une cons-
» piration dans la soi-disant constitution ;
» Considérant que, selon toutes les lois divines, c'est
» blasphémer que d'invoquer le nom de Dieu en vain ; que
» c'est être sacrilège, se déclarer complice des factieux,
» que de l'invoquer pour le maintien d'une constitution,
» qui détruit, anéantit le vrai culte, éloigne les sujets
» de leurs légitimes souverains ;
» Que nuis motifs ne peuvent engager une âme pure
» et délicate à prêter un serment que la religion et l'hon-
» neur condamnent;
» Que c'est dans un moment où les peuples sont
» égarés et incertains de la route qu'ils doivent suivre,
» que de grands exemples doivent les rappeler à leurs
» devoirs ;
» Que c'est à la fermeté des martyrs, que l'église dut
» la conservation de notre foi, comme dans ce moment
» c'est à la conduite ferme et vraiment héroïque du
» clergé français ;
» Qu'une conduite différente de la part de la noblesse
» pourrait induire en erreur un peuple, qui ne la soup-
» çonna jamais d'être ni lâche, ni parjure, un peuple
» qui la prit toujours pour modèle, parce qu'il ne la
» trouva jamais que dans les sentiers de Phonneur et de
» la gloire ;
» Que condescendre par esprit de paix aux volontés
» des factieux, c'est une lâcheté impardonnable, c'est se
» rendre complice de leurs forfaits, se déclarer ennemi
» du Roi dont on méconnaît la voix, puisqu'on exécute
» des décrets qu'il a proclamés nuls , comme rendus
» dans les convulsions d'une fureur anti-chrétienne ,
» dans la frénésie d'une fausse liberté, et sanctionnés
» pour un monarque prisonnier :
» Qu'on n'est parvenu à ce comble d'horreur qu'en
» détournant peu à peu le français de V amour de son Roi ;
» qualité qui l'a toujours distingué, et mis au rang du
» premier peuple de l'univers ;
« Que pour y parvenir, sous prétexte de laisser la
» presse libre, on a permis de vendre publiquement les
» plus noires calomnies contre sa personne sacrée, et son
» auguste compagne, qui par ses malheurs, ses vertus,
» son courage, est l'idole de tous les vrais Français, et
» l'admiration de l'Europe;
DE FIRMAS DE PERIES ïg
» Que profitant de J'erreur d'un peuple abusé, les
» membres de cette soi-disant assemblée nationale,
» de simples interprêtes de nos vœux , émanés de nos
» besoins, se sont établis tout à la fois législateurs, ad-
» ministrateurs , exécuteurs des lois, juges, dispensa-
» teurs des grâces , ordonnateurs de l'autorité , " de la
» puissance militaire ; ont envahi les droits de l'autel ,
y> ont porté une main sacrilège à l'encensoir, rendu des
» lois réservées à la puissance de l'église, se sont attri-
ï> bué une autorité effrayante par son extension, mons-
» trueuse par son exercice, aussi attentatoire à l'autorité
» du prince, qu'à la liberté du peuple, et telle que ja-
» mais les trente tyrans d'Athènes, les Décemvirs, et
» les Triumvirs de Rome, n'en n'ont exercé une aussi
» odieuse et aussi absolue ;
» Que pour se permettre impunément de pareils at-
r> tentats, ils ont fermé la bouche aux organes de la loi,
» empêché leur réunion , mis l'armée au pouvoir d'une
» autorité étrangère, éloigné les soldats de la subordi-
» nation et de leurs chefs, livré la France aux maux ré-
» sultant du silence et de la nullité des tribunaux ;
» Qu'ils ont enfin cru pouvoir ordonner à tous les
» corps de l'état, à l'armée, un serment, qui seul est
» un forfait un blasphème, où nous jurerions de ne
» plus reconnaître l'autorité royale, de n'exécuter que
» les lois des factieux, de tourner nos armes contre les
» Rois , qui nous les confièrent pour leur défense , la
» gloire et le bonheur du peuple ; où nous prononcerions
» un schisme avec la véritable église catholique, apos-
7) tolique et romaine, dans laquelle nous avons juré de
» vivre et de mourir ;
» Bien pénétré de ces principes d'honneur, de ces
» vérités religieuses , pour conserver aux Bourbons la
» fidélité que je leur dois , pour donner au peuple
» l'exemple qu'il attend de tout gentilhomme , • et me
» montrer digne du titre de chevalier Français, animé
» par ce même esprit qui a toujours distingué le régi-
» ment de Piémont, le régiment de mes pères, je refuse
» les serments décrétés les n, i3 et 22 juin 1791, dé-
» clare hautement que je proteste tant de nullité que
» d'incompétence contre tous ces décrets rendus et à
» rendre par la soi-disant assemblée nationale;
» Et, attendu que les circonstances de persécution
20 DE FIKMAS DE PERIES
n notoire, dans lesquelles nous nous trouvons, ne pcr-
» mettent pas d'employer pour la signification et pu-
» blication de la présente protestation les formes usitées,
» je déclare que je la regarderai comme suffisamment in-
» timée, à tous et chacun des membres de la soi-disant
» assemblée nationale, lorsque les journaux en auront
» fait mention ; qu'en outre des copies en auront été
» adressées à la sénéchaussée de Beaucaire et Nismes,
» en la personne des députés des trois ordres, à la so-
» ciété des vrais Français de la ville d'Alais, à laquelle
» comme un de ses membres, je dois compte de mes
» actions, et comme chef d'exemple de fidélité, de
» courage, et de loyauté ;
» Et , attendu encore que nul dépôt n'est sacré pour
» les factieux, la présente sera remise à LL. AA. RR. les
» princes de la maison de Bourbon , libres , réfugiés ,
» qui sont et seront suppliés de la garder pour en certi-
» fier en tems et lieu, la vérité et l'authenticité, la con-
w sidérer comme une preuve de la fidélité, de l'amour,
» de l'entier dévouement de celui qui ne croit remplir
» qu'une partie de ses obligations , en leur offrant sa
» vie, son épée et sa fortune pour remettre le meilleur
» des Rois sur le trône, et l'ordre dans sa malheureuse
» patrie.
» Fait à Colmar, le 17 juillet 1791, signé, Firmas de
» Périés, officier au régiment de Piémont, infanterie. •
S. A. S. Monseigneur le prince de Gondé le proposa
à LL. AA. RR. pour remplir la charge de lieutenant de
Roi de son quartier -général, et voici le brevet qui fut
expédié.
De par le Roi, et de l'ordre des Princes :
» Nous Louis-Stanislas-Xavier, Monsieur, et Charles-
» Philippe, comte d'Artois, frères du Roi, ayant choisi
» le sieur Armand-Charles-Daniel, comte de Firmas de
» Périés, capitaine de chasseurs à cheval, pour faire les
» fonctions de Lieutenant de Roi, du quartier-général du
» corps particulier, faisant l'avant-garde de l'armée formée
» par les français, que l'attachement à la religion catho-
» lique, apostolique et romaine, à l'honneur, à la monar-
» chie française et au Roi notre frère, à réunir sous nos
» drapeaux; nous avons ordonne et ordonnons ptovisoi-
DE FI RM AS DE PER1ES 2 1
» rement, que ledit sieur comte de Firmas de Périés soit
» employé aux fonctions de ladite charge, aux titres, droits,
» honneurs, prérogatives établis et usités dans les armées
■> françaises, et aux appointemens qui sont ou pourront
t être réglés, selon et ainsi, qu'il sera ordonné par notre
» cousin le prince de Condé que nous avons nommé et
» établi commandant particulier sous nos ordres dudit
v> corps, faisant Pavant-garde de notre armée.
» Mandent et ordonnent LL. AA. RR. au nom de Sa
» Majesté le Roi, leur frère, et en leur nom, à M. le prince
» de Condé, de faire reconnaître ledit sieur comte de Fir-
» mas de Périés, en ladite qualité de lieutenant de Roi,
» du quartier-général, par les officiers généraux ayant
» commandement, et tous autres officiers gentilshommes,
» et troupes qui composeront ledit corps, faisant avant-
» garde de l'armée de leurs Altesses Royales.
» Fait à Goblentz, le ier. juin 1792.
» Signé Louis-Stanislas-Xavier.
» Charles-Philippe.
» Le maréchal duc de Broglie. »
Le comte de Firmas fut peu après nommé colonel attaché
du régiment de Hohenlohe pour prendre et tenir rang de
colonel, à dater du 14 février 1792 (r).
Colonel attaché du régiment de Hohenlohe, et en même
tems lieutenant de Roi, du quartier-général de S. A. S.
Monseigneur le prince de Condé; il fit la campagne,
de 1793, à la tête du régiment de Hohenlohe, et fut griè-
vement blessé à l'épaule gauche, au combat de Berstheim,
du 8 décembre 1793.
Le 10 août 1794, il fut nommé chevalier de l'ordre
royal et militaire de Saint-Louis, par Monsieur, ré-
gent (aujourd'hui S. M. Louis XVIII), et la lettre dont
S. A. R. Monseigneur comte d'Artois, alors lieutenant-
général du royaume, l'honora pour lui annoncer cette
grâce, est ainsi conçue :
« Mons. Armand-Charles-Daniel, comte de Firmas Pé-
» ries, colonel attaché du régiment d'infanterie de Hohen-
» lohe, et lieutenant de Roi, du quartier-général de l'ar-
» mée de Condé ; la satisfaction qu'a Monsieur Régent, des
■>yez la note (C) à la tin de la généalogie.
22 DE FIRMAS DE PERIES
» services que vous avez rendus au Roi, l'ayant convié à
» vous associer à l'ordre royal et militaire de St.-Louis ; je
» vous écris cette lettre pour vous dire qu'il a commis no-
» tre cousin Louis-Joseph de Bourbon, prince de Condé,
» colonel général de l'infanterie française et étrangère,
» sous les ordres de qui vous êtes, pour, au nom de
» Sa Majesté, vous recevoir et admettre en la dignité de
» chevalier de Saint-Louis, etc. etc.
» Signé, Charles- Philippe.
» Le maréchal duc de Broglie.
Le régiment de Hohenlohe ayant passé en 1794, au ser-
vice de LL. H H. PP., rentra l'année suivante au service
du Roi. Le comte de Firmas Péri es ne fut pas en Hol-
lande, il resta à l'armée de Condé, aussi dans la capitu-
lation de ce régiment, fut-il dit art. VI.
» En donnant la formation de l'armée de Monseigneur,
» au régiment de Hohenlohe, M. le prince de Condé con-
» sentira néanmoins, par grâce particulière, à la consei-
» vation d'une place de colonel en second , en faveur de
» M. le comte de Firmas, qui est toujours resté sous ses
» ordres; mais à condition du non remplacement de cet
» emploi, quand il viendra à vaquer.
Cette capitulation a été signée au quartier-général de
Mulheim, le 29 juillet 1795.
» Signé, Louis-Joseph de Bourbon.
» Le prince Charles de Hohenlohe et Waldbourg
Bartenstein.
Le comte de Firmas fut ^blessé deux fois dans le
combat de Schussenried , le 3o septembre 1796, et sa
conduite militaire pendant cette pénible et glorieuse
campagne, lui mérita la lettre suivante, que M. le baron
de Flachslanden , ministre de la guerre , lui écrivit au
nom du Roi.
« Blanckenbourg, le premier janvier 1797.
» La distinction avec laquelle vous avez servi, Monsieur,
r> et qui vous a valu le témoignage flatteur de monseigneur
» lô prince de Condé, engage le Roi à réordonner de
» vous mander, de sa part, la justice particulière qu'il
» rend à votre zèle, et de vous assurer de la satisfaction
» qu'il a de votre conduite.
DE FIRMAS DE PERIKS 23
» J'ai l'honneur d'être, avec un très -parfait attache-
» ment, Monsieur, votre très -humble et très -obéissant
y serviteur,
» Signé le baron de Flachslanden. »
Le comte de Firmas reçut une contusion, le 7 octobre
1799, en défendant la ville de Constance.
Il resta à l'armée de Condé depuis sa formation, en
1791, jusqu'à son licenciement, en 1801. Le certificat
qu'il a reçu à cette époque de Son Altesse Sérénissime,
mérite d'être inséré ici par extrait : « Nous Louis-Joseph
» de Bourbon, etc., certifions, que M. Armand-Charles
» Daniel, comte de Firmas- Périés, chevalier de Tordre
» royal et militaire de Saint-Louis, colonel du régiment
» de Hohenlohe , nous a joint à Worms, au mois de mai
» 1791, à. sa sortie des prisons de France, où il avait été
» renfermé à cause de son attachement au Roi ; qu'il
» est retourné plusieurs fois en France , par ordre des
» princes, frères de Louis XVI, et a fait, sous nos
» ordres, toutes les campagnes sans interruption, ayant
» été attaché à notre quartier-général, en qualité de
» lieutenant de Roi, pendant les campagnes de 1792,
» 1793 et 1794; qu'il s'est trouvé à toutes les affaires; a
» été blessé au combat de Berstheim, du 8 décembre
» 1793, et à celui de Schussenried , du 3o septembre
» 1796, et a reçu une lettre honorable du Roi, en 1797,
» en considération de ses services et de ses blessures, et*
» qu'il s'est conduit avec honneur, se distinguant à
» l'armée par son courage, ainsi que par son intelli-
» gence, son zèle pour le bien du service. »
En i8o3, le comte de Firmas-Périés fut envoyé près
la députation extraordinaire de l'empire, assemblée à
Ratisbonne , par son beau-frère , le prince régnant de
Waldbourg de Wolfegg et Valdsée, truchesse hérédi-
taire du Saint-Empire romain (1).
Le 6 décembre 1800, son altesse sérénissime et émi-
nentissime monseigneur le cardinal prince Louis de
Rohan lui conféra, comme prince souverain de Stras-
bourg, le fief noble et libre de Cappel-sur-le-Rhin, avec
des censives à recevoir à Krautergersheim , Osthoffen
(1) Voyez la note (D) à la fin de la généalogie.
24 °E FIRMAS DE PERlÉS
et Vendenheim ; lui permit d'unir ce fief à la noblesse
libre et immédiate de l'empire, voulant, qu'en cas de
non succession maie du comte de Firmas, ledit fief passe
aux enfants à naître d1un légitime et noble mariage des
comtesses Claire et Joséphine de Leutrum - Ertingen ,
tilles du premier mariage de madame la comtesse de
Firmas. Le chapitre de Strasbourg confirma ladite in-
vestiture ; et la partie de la principauté située à la rive
droite du Rhin , ayant passé sous la souveraineté de
son altesse sérénissime et électorale monseigneur l'élec-
teur , depuis grand duc de Bade , le comte de Firmas
requit ledit fief, et après la mort de ce prince, son
altesse royale monseigneur le grand duc, glorieusement
régnant, l'ayant gracieusement dispensé de l'hommage
en personne, lui a fait expédier, le 19 décembre 181 2,
des lettres d'investiture , où son altesse royale confirme
le droit éventuel de succession des enfants qui naîtront
de la comtesse Claire de Leutrum-Ertingen, avec le
baron Maximilien d'Ow, seigneur de WachendorfT et
de Berlingen, chambellan de Sa Majesté Impériale et
Royale- Apostolique.
Le i5 décembre 18 i 6, le comte de Firmas a été
nommé chambellan de Sa Majesté , le roi de Wur-
temberg. Voici la lettre de ce monarque :
» Stuttgard, ce i5 décembre 18 16.
y> Monsieur le comte de Firmas-Périés, en réponse
» à la lettre que vous m'avez adressée de Wolfegg ,
» du 1 1 du courant, je vous fais connaître, que je veux
» volontiers satisfaire à la demande que vous me faites,
» en vous nommant mon chambellan. Sur ce, je prie Dieu
» qu'il vous ait, mon cher chambellan, comte de
» Firmas-Périés, en sa sainte garde.
» Signé Frédéric »
Celle qu'il reçut du même souverain, le 5 décembre
de l'année suivante, lorsqu'il fut nommé grand-maître
des cuisines, est encore plus flatteuse.
Stuttgard, ce 5 décembre 18 17.
« Mon cher grand maître des cuisines et chambellan
» comte de Firmas Périés, j'ai reçu la lettre que vous
» m'avez adressée, en date d'hier, par laquelle vous me
DE FIRMAS DE PERTES 2 5
» remerciez de la place que je viens de vous conférer.
» Je suis charmé d'avoir pu vous donner par -là une
» marque de ma bienveillance, et prie Dieu qu'il vous
» ait, mon cher grand maître des cuisines et chambellan
» comte de Firmas-Périés, en sa sainte garde. »
Signé Frédéric.
Par le Roi ,
De Vellnagel.
Le 5 février 1809, le comte de Firmas fut nommé
chevalier, et le 23 septembre de la même année, il fut
nommé grand'croix capitulaire de l'ordre royal équestre
militaire de Saint- Michel en Bavière, ses preuves fu-
rent jurées devant le chapitre de l'ordre, par monsei-
gneur François-Henri de la Broue de Vareilles, évêque
de Gap, conseiller du Roi en ses conseils, et par messire
de Borne, vicomte d'Altier, maréchal-des-camps et armées
du Roi, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-
Louis. Voici le diplôme expédié à cette occasion.
« Nos Wilhemus Dei gratia Dux Bavariœ , etc., etc.
» Regii Bavericà ordinis equestris defensorum gloriae Dei
» sub invocatione sancti Michœlis Archangeli supremus
» magister.
» Notum hisce facimus : nos illustrem dilectum et fi-
» delem Armandum Carolum Danielem comitem de
» Firmas Périés, suae majestatis de Wurtemberg came-
« rarium, reique culinariae summum magistrum, intuitu
» suas vetustissimas nobilitatis, et equestris originis, lega-
» lisque descendentiae ex sedecim majoribus desumtse,
» Scecularem regiae Nostrae domus ordinis equestris defen-
» sorum gloriae Dei sub invocatione sancti Michaelis
» Archangeli equitem, simulque proprio motu magnae
» crucis dominum déclarasse et récépissé ; sicuti eum
» hisce declaramus et recipimus, ita ut prœfati eques-
» tris Nostri ordinis eques et magnae crucis dominus habea-
» tur, censeaturque, omnibus ergo praerogativis, privile-
» giis, libertatibus et praseminentiis ordini huic attributis
» gaudere ac frui, ideoque et gladio cinctus ad sacram
» communionem sumendam et ad adorationem sanctae
» crucis in parasceve accedere, ubicunque autem non
» tantum auream encausto violaceo illitam magnam or-
20 DE FIRMAS DE PÉRlés
» dinis crucem et magnum ligamen super vestem a dextrà
» ad sinistram, stellam quoque et vestitum usui ordi-
» nis in illâ classe conformen gestare, sed etiam ea ipsa
y> cruce cum torque aureâ (prout hic circum circà eius
» insignia depictae cernuntur) in omnibus honestis ac
» decentibus rébus et negotiis tam serio quam joco, in
» nobilibus equestribus expeditionibus, hastitudiis has-
» torumque dimicationibus, in bellis , certaminibus
» et quibuscumque pugnis, cominus et emimus , in
» scutis, banderiis, vexillis, tentoriis, aedificiis, sepul-
» chris , monumentis ex lapide aut ligno excisis vel
» excussis, clenodiis, sigillis, aliisque quibuscumque
» modis licitis et benè usitaris in omnibus et singulis
» locis, pro suâ necessitate, voluntate et bene placito
» libère et pacifice absque omni prorsus impedimento
» molestia vel contradictione uti possit et valeat. Nos
y> igitur présentes has litteras patentes expediri j us-
ai simu's, omnibus et singulis regiœ Nostrœ domus
« ordinis equestris magnae crucis dominis, dignitariis,
» equitibus actualibus et hohorariis , officialibus , in-
» servientibus et subditis, porro intimis Nostris, aliisque
» consiliariis et singulis apud Nos officio aulico aut civili
» fungentibus, subditisque , Nostris pgœcipientes, ali-
» enos vero requirentes , ut prcenominatum Arman-
» dum Carolum Danielem comitem de Firmas Périés
« pro dicti regiae nostrac domus ordinis equestris sasculari
» équité et magnae crucis domino habeant, agnoscant
» et œstiment , eique omnia his congrua praebeant et
n et attribuant. In quorum omnium fidem et testimo-
» nium présentes litteras patentes subscriptione manus
» Nostrae propriae corrobora vimûs, Nostroque et magno
» ordinis sigillo muniri jussimus. Dedimus Bambergaj
» die quarta mensis octobris anno millesimo, octin-
» gintesimo nono et ab institutione hujus ordinis cen-
î) tesimo decimo sexto.
» Vilhelmus.
» Ex speciali mandato Serenissimi domini
» Ducis, Supremi ordinis magistri.
» Mœrkl. Mpr. »
Le 6 novembre 1810, le roi de Wurtemberg accorda
au comte de Firmas la qualification (prédicat) d'excel-
lence et le nomma son conseiller intime privé actuel.
DE FIRMAS DE PEPIES 27
Voici la lettre par laquelle le comte de Firmas reçut sa
démission du service de Wurtemberg.
« Monsieur le comte,
« Je suis chargé, de la part de S. M. le Roi, de faire
» connaître à Votre Excellence, que les circonstances
» actuelles exigeant impérieusement des restrictions et
» des épargnes de tous genres, et dans toutes les branches
» de l'administration, engagent Sa Majesté de donner à
» Votre Excellence sa démission de la charge qu'elle a
» occupée à sa cour, en réservant toutefois à Votre Ex-
9 cellence le rang et les titres dont elle jouit jusqu'à
» présent; en m'acquittant de cet ordre, j'ai saisi cette
» occasion pour renouveler à Votre Excellence l'assu-
» rance de ma plus parfaite considération.
» De Votre Excellence,
» Le très-humble et très-obéissant serviteur,
» Le ministre secrétaire-d'état.
» Signé de Vellnagel. »
j> Stuttgard, le 6 mars i8i3.
Ayant rapporté des lettres du roi de Wurtemberg au
comte de Firmas, pendant qu'il était à son service, nous
croyons devoir en relater une depuis qu'il avait sa démis-
sion, ne fût-ce qu'à cause de l'étiquette qui y est obser-
vée ; notre ouvrage renfermant beaucoup d'actes diplo-
matiques, ne doit rien laisser à désirer.
Stuttgard, le 5 novembre i8i3.
« J'ai reçu, mon cher grand maître des cuisines et
» chambellan , comte de Firmas- Périés , la lettre que
« vous m'avez adressée, sous la date du 3 du courant;
» et sensible aux vœux que vous me portez, je vous en
» témoigne ma reconnaissance. Sur ce, je prie Dieu
» qu'il vous ait, mon cher grand -maître des cuisines
» et chambellan, comte de Firmas- Périés, en sa sainte
» garde. »
Frédéric .
Par le Roi :
Le ministre secrétaire d'état,
de Vellnagel.
28 DE FIRM\S DK PKR1KS
Le comte de Firmas était à Vienne, près le congrès,
pour les affaires de son beau-frère, le prince de Wald-
bourg de Wolfegg et de .Waldsée, grand-maître héré-
ditaire du royaume de Wurtemberg, chevalier du grand
ordre de l'aigle d'or, et honoraire de celui de Saint-
Jean de Jérusalem, lorsqu'il apprit en mars i8i5,
l'invasion de Napoléon Buonaparte en France. Il se hâta
d'aller à Gand , offrir ses services à Sa Majesté le Roi
Louis XVIII, qui par ordonnance du 3o mai de la
même année, datée de Gand, le nomma maréchal de
ses camps et armées ; la commission que le Roi avait
nommée pour l'examen des titres des anciens officiers,
lui a reconnu ce rang, à dater du premier février 1800.
Le Roi, par ordonnance du 3o mars 18 16, lui a permis
d'ajouter une fleur de lys à ses armes , comme un
témoignage de la satisfaction de Sa Majesté, pour ses
services et pour son dévouement ; et Ta nommé comte
héréditaire , titre qu'Elle lui avait déjà accordé, dans
tous les brevets qU'Élle lui avait fait expédier depuis 1791.
Sa Majesté impériale , l'empereur de toutes les Rus-
sies, Paul Ier, ayant consenti et autorisé, par la lettre
suivante, le mariage du comte de Firmas, avec très-
haute , très-illustre et très - puissante dame Marie- José-
phine comtesse de Waldbourg Wolfegg et de Waldsée,
truchesse héréditaire du Saint- Empire romain (1), dame
de l'ordre royal et impérial de la croix étoilée, née le
11 juillet 1762, fille légitime à très-haut, très-puissant
et très-illustre seigneur, monseigneur Gebhard - Xavier ,
truchesse héréditaire du Saint-Empire romain, comte
régnant, et état immédiat de l'empire, avec voix et
séance, tant à la diète générale de l'empire, qu'à celles
particulières du cercle de Souabe, comte de Wolfegg,
Waldsée et Fridberg, baron de Waldbourg, seigneur
de Waldsée , Zeil , Wourzach , Mar , et Winter-
stetter , aussi de Kieslegg et Reute , chambellan actuel
de Sa Majesté impériale, royale-apostolique, etc., et de
très-haute, tiès-puissante et très illustre dame Claire,
comtesse du Saint -Empire romain, de Kcenigsegg-
Aulendorff (2), etc., veuve et douairière de feu son excel-
(1) Voyez la noie (F) à ta lin de la généalogie.
la note (G) à lu lin de la généal
DE FIRMAS DE PERIES 2Q
lence monsieur Charles Emanuel, comte de Leutrum-
Ertingen, chambellan actuel de Sa Majesté impériale,
royale - apostolique , lieutenant général des armées de
Sa Majesté Sarde, et colonel-propriétaire du régiment
royal Allemand infanterie, audit service :
« Monsieur le colonel, comte de Firmas, c'est avec
x» plaisir que j'accède à votre mariage, et vous accorde
» un congé de quatre mois pour aller en Souabe. J'ai
» donné mes ordres pour qu'il vous soit expédié un
» passe-port du général d'infanterie , comte de Gou-
» dowitsh , auquel vous vous adresserez à cet effet.
» Sur cela, je prie Dieu, monsieur le colonel, comte
» de Firmas, qu'il vous ait en sa sainte et digne garde. »
Signé Paul.
Du 12 novembre 1798, Saint-Pétersbourg.
Le 4 février 1799, il fut passé à Waldsée, un traité de
mariage ; dont les témoins furent, savoir, de la part du
comte de Firmas : son altesse sérénissime et éminentissime
monseigneur Louis- René-Edouard, par la grâce de Dieu,
prince de Rohan , cardinal , prince, évêque de
Strasbourg, landgrave d'Alsace ; prince souverain et état du
Saint-Empire Romain ; et pour la comtesse de Firmas,
son excellence monseigneur Joseph-Antoine , truchesse
héréditaire du Saint-Empire Romain, comte régnant (1),
et état immédiat de l'Empire, avec voix et séance, tant
à la diette générale de l'Empire, qu'à celle du cercle
de Souabe, comte de Wolfegg et Waldsée, baron de
Waldbourg , seigneur de Waldsée, Zeil , Wurzack ,
Mar-et- Winterstten , Kiessellegg , Waltershofen , Ro-
thsec, aussi de Prassberg, Leipostz et de Reute, son frère.
Il n'y a pas d'enfants de ce mariage.
Les armes de la branche aînée, sont : parti : au 1, d'ar-
(1) Le 21 mai i8o3, l'empereur romain François II, éleva
à la dignité de princes état du Saint-Empire Romain, les
trois branches de la maison de Waldbourg, dont celle de
Wolfegg est l'aînée, et proposa à la diète de l'empire de leur
accorder deux voix viriles dans le collège des princes, outre
les voix curiales dont ils jouissaient déjà dans le même collège,
sur les bans des comtes.
3o DE FIRMAS DE RERlÉS
gent, à trois points d'hermine de sable, pour Firmas ;
et au 2, d'argent, à trois poiriers arrachés de sinople, pour
Périés. L'écu est soutenu par deux sauvages armés de leurs
massues, il est surmonté d'une couronne de comte à
sept perles. Pour cri : Raiôou.
Celles de la branche Caroline, sont : aux i et 4 d'argent,
à trois poiriers arrachés de sinople, qui sont de Périés ;
au 2 et 3 d'or, à l'aigle éployée de sable, chappée parti
d'azur et gueules, à une fleur de nefflier à cinq feuilles
d'or, et d'argent de l'un en l'autre, pour Cappel. Sur le
tout d'argent , à trois points d'hermine de sable , qui sont
de Firmas ; au chef cousu du champ, avec une fleur de
lys d'or à en enquerre , qui sont les armes de concession,
données par Sa Majesté, par ordonnance du 3o mars
18 16. Mêmes tenants et cri qu'à la branche aînée. Cou-
ronne de comte à neuf perles. Au bas de l'écu , pend,
à une ganse, la croix de chevalier de l'ordre royal et
militaire de Saint- Louis, tout au tour le grand colier
de l'ordre royal équestre militaire de Saint-Michel, en
Bavière, et de l'ordre du Phénix.
(Note .4.) La langue latine, quoiqu'assez généra-
lement employée par les notaires du treizième siècle,
n'ayant été formellement proscrite qu'en 1539, on trouve
dans les Cévennes beaucoup de titres du quatorzième
siècle, rédigés dans un français qui tient beaucoup du
latin et du languedocien. L'hommage dont il s'agit , est
de ce nombre : on y remarquera le titre de bieau-cousin,
donné par le vassal à son suzerain ; il paraît dénoter
entr'eux , non une parenté , mais une simple affinité.
L'épithète beau, belle, mise avant père, mère, fils,
fille, frère, sœur, veut dire : le père, la mère, le fils,
la fille, le frère, la sœur de ma belle, de ma femme;
de même lorsqu'elle précède le mot cousin. Les maisons
de Budos et de Pelet étaient alliées , c'est un fait prouvé ;
ainsi il était naturel que Guillaume Ier. de Firmas don-
nât à Bernard de Pelet le titre de cousin : mais l'expres-
sion choisie, dont le notaire s'est servi pour préciser le
genre et la nature de l'affinité, est d'autant plus remar-
quable, qu'elle nous offre une image vive de la simpli-
DE FIRMAS DE PERIES 3l
cité des mœurs anciennes; les affections de parenté,
d'affinité, étaient alors beaucoup plus fortes que parmi
nous ; et il en résultait un très-grand avantage pour
la société. Une famille se soutient par l'attachement et
l'intérêt mutuel de ceux qui la composent, par le point
d;honneur qui leur fait craindre toute espèce de tache ;
si l'un d'entr'eux était vicieux, tous se réunissaient pour
le réprimer ; tandis que de nos jours, une fausse philo-
sophie a inspiré un égoïsme destructeur.
Cet hommage, du i3 décembre 1671 , a été produit
dans un procès féodal , par le seigneur de Soustelle
(Voyez le XI degré de la branche aînée), il est entre
les mains_, comme on l'a déjà dit, de M. Henri-Michel
Bonneau, héritier de feu son oncle, ancien seigneur de
Soustelle .
(Note B.) Dame Henriette de Budos, était arrière-
grand-tante de Jacques de Budos, vicomte de Portes,
père de Louise de Budos, femme d'Henri Ier., duc de
Montmorency , dont la fille Charlott e- Marguerite de
Montmorency, épousa, en 1609, Henri II, prince de
Condé, et fut mère du grand-Gondé et d'Armand,
prince de Gonti.
(Note C.) Le i5 avril 1793, il fut nommé comman-
deur, grand'croix de Tordre du Phénix (commandeur de
re. classe.) Cet ordre a été institué en 1758, par feu son
altesse sérénissime monseigneur le prince régnant, Phi-
lippe - Ernest - d'Hohenlohe - Waldembourg - Schillings -
furst. Le Phénix ayant été de tout tems l'emblème de la
maison d'Hohenlohe, le fondateur le choisit pour signe
distinctif d'un ordre qui devait, d'une part, rappeler ou
faire allusion à son âge ; car Philippe - Ernest;, avait à
cette époque, près de 100 ans ; d'autre part, il voulait rap-
peler les pièces authentiques, par lesquelles LL. MM. IL
les empereurs Charles VII et François Ier., de glorieuse
mémoire, ont solennellement reconnu que la maison
d'Hohenlohe descend de l'ancienne maison salique de
Franconie, qui a donné plusieurs empereurs. Cet ordre
est divisé en trois classes; savoir : la première, qui est
peu nombreuse , et qui comprend les commandeurs
grands-croix , appelés commandeurs de première classe ;
32 DE F1RMAS DE PERIES
la deuxième, celle des commandeurs, proprement dits;
et enfin la troisième, celle des chevaliers.
Voici le brevet qui a été expédié au comte de Firmas.
» Nous, Louis-Charles- Léopold, par la grâce de Dieu,
» prince régnant d'Hohenlohe et Waldembourg Bartens-
» tein, comte et semperfrei de Limpourg, Sontheim,
» Graeningen, seigneur dVEhringen, Langenbourg, Cra-
» nichfeld, Ober et Nierderbronn, etc.
» Le sieur Armand-Charles- Daniel, comte de Firmas-
» Périés, lieutenant de Roi du quartier général du prince
» de Condé, nous ayant exposé désirer porter la croix de
» notre ordre du Phénix, et nous, voulant faire honneur
» à sa prière, lui avons accordé la présente patente,
» comme grand-croix et commandeur dudit ordre ; et
» voulons que tous les chevaliers, et tous ceux qui en
» sont décorés, le reconnaissent en cette dite qualité.
» En foi de quoi , nous avons signé la présente patente,
» et y avons apposé le sceau de nos armes. Fait à notre
» résidence de Bartenstein, le i5 avril 1793.
» Signé Louis, prince régnant d'Hohenlohe.
» Par ordre de son altesse sérénissime;
» H. B. Kxrchner, conseiller d'état aulique et privé. »
(Note D.) Retiré en Souabe , il a cherché toutes
les occasions de servir le Roi ; on croit devoir rap-
porter ici la lettre que lui a écrite feu monsieur l'abbé
Edgeworlt - de- Firmont ; c'est un monument précieux
de l'auguste et touchante bonté- de Sa Majesté, et cette
lettre intéressera d'autant plus, qu'elle est écrite en
entier de la main du vertueux prêtre qui accompagna
Louis XVI à l'échafaud.
» Mittau, le 14 septembre i8o5.
» Le Roi a reçu, monsieur le comte, le mémoire que
y> vous lui avez adressé; et il Ta Ju avec tout l'intérêt que
» doit lui inspirer la respectable famille dont vous lui
» faites connaître les besoins. Je transmets, par le même
» courrier, à monsieur l'évêque de Nanci, l'ordre de
» Sa Majesté, pour tenir à votre disposition 3oo florins
» de Vienne. Daignez, monsieur le comte, les faire passer
» à monsieur R., et lui dire, que son maître, qui depuis
DK FI RM AS DE PE1UKS. 33
» quatorze ans , supporte avec assez de courage sa pau-
» vreté, en sent aujourd'hui tout le poid, puisque c'est
» elle seule qui l'empêche d'être plus généreux.
» Je suis, avec la plus haute considération, monsieur le
» comte, votre très-humble et très-ooéissant serviteur.
» L'abbé Edgeworlt de Firmont. »
(Note E.) Daniel et Saint-Ravi, sont deux noms
qui appartiennent chacun à une très - ancienne maison,
et dont il convient d'expliquer ici la réunion.
Messire Jean de Saint-Ravi, seigneur de Meyrargues
et autres places, gouverneur et sénéchal de Montpellier,
(où une rue porte encore aujourd'hui son nom), n'eut
de son mariage avec dame Marie de Ferrai, que trois
tilles : .
i". Lucrèce de Saint- Ravi, qui épousa noble Jean du
Clauzel, seigneur de Saint-Cériés et de Lauze ,
et qui mourut sans laisser de postérité ;
2°. Marthe de Saint- Ravi, qui épousa noble Jean
de Daniel, fils de noble David de Daniel, et de
dame Madelaine de Pellet. Les enfants de Marthe
de Saint-Ravi furent :
a. François de Daniel, connu sous le nom de
chevalier de Prades , et mort lieutenant au
régiment d'Auvergne infanterie ;
b. Ml rie ne Daniel, née le 14 décembre 1629 ;
c. Dauphine de Daniel , née le 2 novembre
16? 2 ;
d' Lucrèce de Daniel, née le 12 novembre
1639;
e. Abraham cle Daniel, né le 3o juillet 1642.
Celui-ci se trouvant le seul des petits-iils
de messire Jean de Saint - Ravi , joignit le
nom et les armes de cette maison , au nom
et aux armes de Daniel; de sorte qu'il s'ap-
pela et signa toujours : Abraham de Daniel
de Saint - Ravi. Il n'eut de-son mariage avec
Jeanne de Gazeneuve, qu'une seule fille,
Marthe de Daniel de Saint-Ravi, qui, le
2 5 décembre 1704, épousa noble Pierre -
Antoine de Firnias , seigneur de Périés
3.
34 DE FIRMAS DE PERlÉS.
elle institua héritier son fils Charles , et
celui-ci, imitant une coutume anglaise,
donna le nom de Daniel comme nom de
baptême à son fils aîné, et rit prendre le
nom de Saint-Ravi à son fils puîné. Voyez
ci -devant le XIe. degré de la branche
Caroline ;
3°, Anne de Saint-Ravi, qui mourut sans avoir
été mariée, et qui, par acte passé entre-vif,
donna tous ses biens à noble Abraham de Daniel
de Saint-Ravi, son neveu, fils de sa sœur Marthe,
sous la condition expresse de prendre le nom et
les armes de Saint- Ravi. Ce qui est prouvé par
deux traités, l'un en date du 25 mai 1672, reçu
par Me. Elisière, notaire royal à Alais ; et l'autre
en date du 6 septembre 1678, reçu par Me. Fau-
cilhon, notaire à Montpellier.
(Note F.) Cette maison princière et souveraine de
Waldebourg, est une des plus anciennes et des plus
illustres de l'Europe. Nous nous contenterons de dire
ici , que ses documents historiques , remontent jusqu'en
l'an §22 de N. S.
Jean le Feron, dans ses catalogues des connétables,
grands-maîtres , chanceliers et maréchaux de France,
(Paris, 1 55 5 in-folio), rapporte, a u^ verso de la pag. 7
du catalogue des connétables, que : messire Berchanoal-
dus ou Ercembaldus de Waldbourg , grand-maître et duc
de la" chevalerie de France, et maire du palais de Paris,
du tems de Clovis II, Van 648... auquel [selon Vincent
de Beauvais, au miroir historial, au XXIIe. livre, cha-
pitre CXV et CX VI) succéda Ebroin... au recto de la
page 7 des catalogues des grands-maîtres de France, il
ajoute.: le vieil chroniqueur tient que Berchanoaldus
fut successeur à Voffice de maire du palais à Gondoald,
soub% le roi Dagobert, et par lui est appelé Archenoald.
Il veut ensuite le faire descendre des rois de France de
la première race. Quoi qu'il en soit, tous les anciens
historiens français s'accordent à louer la sagesse de Ber-
chanoaldus , Ercembaldus ou Archenoald de Wald-
bourg.
Selon la chronique de l'abbaye princière de Saint-
DE FIRMAS DE PÉRlÉS. 35
Eméran, Babo de Waldbourg fut tué au combat de
Feylenfast, livré par Charles Martel en 727 ou 728.
Un ancien missel de l'abbaye princière de Murhi en
Suisse, fait mention que : Mangollt , truchesse (séné-
chai) de Waldbourg, vivait Van 801, sous le règne de
l'empereur Charles le grand.
Eberhard de Waldbourg a été le premier prévôt du
monastère libre et immédiat de Marcheuthal, où il est
mort en odeur de sainteté, le XV des calendes de mai
107g, et où il est encore invoque sous le nom du bien*
heureux Eberhard.
D'après Conrad d'Ursperg, page 53o, et d'après une
charte conservée aux archives de l'abbaye de Weissenau,
l'empereur Frédéric II, partant en 1221 pour l'Italie,
laissa en dépôt au château de Waldbourg, entre les
mains du comte Eberhard, dit le généreux, la couronne
et tous les ornements impériaux. Il confia aussi à Conrad,
frère d' Eberhard, la garde et l'éducation de son fils, qui
fut par la suite Henri VII.
Henri de Waldbourg, fils du comte Eberhard le
généreux, accompagna l'infortuné Conradin dans son
expédition de Naples, ramassa le gant et l'anneau que
ce malheureux prince lui jeta de l'échaffaud, et fut les
porter à Pierre, roi d'Aragon, légitime héritier de Con-
radin. Pierre voulant récompenser Henri de Wald-
bourg, lui accorda les armes de la maison de Souabe,
que les princes de Waldbourg portent encore avec les
leurs.
Nous ne voulons pas annoncer ici tous les prélats ,
évêques et archevêques que la maison de Waldbourg a
donnés, ni les princes qu'elle a fournis à l'Empire, mais
nous ne saurions passer sous silence le prince Otto, qui
fut prince — évêque d'Augsbourg, prince et prévôt
d'Elwangen, etc., cardinal du titre de Sainte-Sabine. Il
a fondé l'université de Dillingen et le séminaire de Saint-
Jérôme. Il a fait rebâtir, à ses frais, l'église de Sainte-
Sabine, à Rome. Il a créé, en 1545, l'ordre équestre de
Saint-Jean de Souabe, ordre que la maison de Wald-
bourg a laissé éteindre, et qui toujours ne fut porté que
par des grands seigneurs. Ce cardinal d'Ausbourg fut un
des grands hommes de son siècle, et c'est à sa considéra-
tion que le sénat et le peuple romain ont accordé, à tous
les Waldbourg, hommes et femmes, par décret du 4 des
00 DE FIRMAS DK PKRIliS.
calendes de juin i56o, le droit de bourgeoisie de la ville
de Rome.
L'illustre maison de Waldbourg voudrait arracher de
son histoire les feuillets qui contiennent celle de Geb-
hard, prince archevêque-électeur de Cologne, etc., qui,
épris des charmes d'Agnès, comtesse de MansfelJ, apos-
tasia et l'épousa. Il voulait rendre l'électorat héréditaire
dans sa branche. Il soutint la guerre contre son chapitre ;
mais la maison de Waldbourg n'ayant pas voulu l'aider,
ir fut vaincu, et vint mourir à Strasbourg en 1601. Il
était d'autant plus coupable, que toute sa maison se dis-
tingua par son attachement à l'église catholique, aposto-
lique et romaine ; qu'il était neveu du cardinal Otto,
cousin, au 4e. degré, du comte Georges III de Waid-
bourg-Zeil-Waldec, qui, par ses victoires, termina glo-
rieusement la guerre de Souabe , dite des paysans ;
qu'enfin, sans les Waldbourg, dit un historien protes-
tant, M1'. J. C. Pfister, nous ne trouverions plus un seul
catholique dans la Haute-Souabe. Le prince Gebhard était
arrière-petit-rils du comte Jean de Waldbourg, qui
avait épousé, en premières noces, Elisabeth, comtesse
de Hapsbourg ; en secondes noces, Catherine, co
de Ciili, cousine- germaine de l'impératrice Barbe de
Cilli, femme de l'empereur Sigismond ; en troisièmes
noces, Madelaine, comtesse de Montfort ; enfin, en
quatrièmes noces, Ursule, baronne d'Abensberg et de
Traun. Ce Jean de Waldbourg était lui-même fils du
comte Eberhard de Waldbourg, et d'Agnès, duchesse
de Teck.
Le comte Maximilien Wilibald de Waldbourg- Wol-
fegg - Waldsée , trisaïeul paternel de la comtesse de Fir-
mas-Périés, défendit, en i633, la ville de Constance,
contre le maréchal suédois Horn, et conserva eette for-
teresse à l'Empire. En 1646, il soutint, avec le même
succès, le siège de la ville et forteresse de Lindau, atta-
quée par le général suédois Wrangel, qui, ne pouvant
vaincre le comte Maximilien Wilibald, fit brûler son
château de Wolfegg , et ravagea toutes ses terres. La
ville de Constance a élevç un monument à la gloire de
son libérateur, et les empereurs Fréd.ric II et III ont
assigné à la maison de Waldbourg- Woliegg Waldsée
quelques dédommagements de tant de pertes, éprouvées
a cause de sa fidélité à l'Empereur et à l'Empire; dé-
DE FIRMAS DE PERIES. , 3j
dommagements que le prince actuel de Waldbourg-
Wolfegg-Waldsée réclame encore en vain. Le comte
Maximilien Wilibald de Waldbourg- Wolfegg- Waldsée
avait épousé, en premières noces, Madelaine- Julie,
comtesse d'Hohenlohe, et en secondes noces, Isabelle-
Claire, duchesse d Ahremberg-Arschott. Du premier lit
venait la branche éteinte de Waldbourg- Wolfegg -
Wolfegg, et du second, celle de Waldbourg- Wolfegg-
Waldsée , qui existe encore, et dont est la comtesse de
Firmas-Pénés.
La maison de Waldbourg ayant possédé, de toute
ienneté, ia charge de grand sénéchal de* l'Empire,
sous les Empereurs de la maison de Souabe, et ensuite
de sénéchal de l'Empire, mais en fief de l'électeur de
Bavière, qui était archi-sénéchal , est vulgairement con-
nue sous le nom de cette charge truchesse ; mais il ne
faut pas la confondre avec plusieurs familles de truchesse,
qui toutes, quoique très anciennes et très- illustres
qu'elles sont, ne peuvent pas aller de pair avec la maison
souveraine de Waldbourg. Celle-ci tient à tout ce qu'il
y a de grand, de puissant et de régnant en Europe. Nous
allons rapporter, comme exemple de ce fait, une table
rie consanguinité, qui établit que madame la comtesse
de Firmas- Pérics avait l'honneur de se trouver au IXe. de-
gré de consanguinité avec la feue reine de France, et se
trouve au Xe. avec S. A. R. Madame.
Louis XV, comte d'Oettingen, mort en i55y, eut,
de son mariage avec Salomé, comtesse d'Hohenzollern ,
entr'a utres enfants :
Louis XVI , qui continua la Frédéric, né le 6 novembre
branche d'Oettingen - Oettin - i5i6, épousa Euphrosine ,
gen. Il était né le 2 juillet i5o8, comtesse de Wallenstein, et
mort le premier octobre i56c>, fonda la branche d'Oettingen-
avait épousé, en ib^ . Mar- Wallenstein.
guérite , comtesse de Lutzel-
stein.
Gottfroi, né en 1654, mort Guillaume, né en 1544, mort
le 7 novembre 1622 , épousa, le 14 octobre 1602. Il avait
en r 5 71 5 , Jeanne, comtesse de épousé, en 1^64, Jeanne,
Huhenlohe. comtesse d'Hohenzollern.
38
DE FIRMAS DE PERIÉS.
Louis-Eberhard, né le 9 juin
1577, épousa, en 1598, Mar-
guerite, comtesse d'Erpach.
I
Joachim - Ernest, né le 3i
mars 161 2, mort le 8 août
1659, avait épousé, en secon-
des noces ; Anne - Dorothée ,
comtesse d'Hohenlohe.
I
Guillaume II , comte d'Oet-
tingen - Spielberg , né le 10
septembre 1570, mort le' 3
janvier 1600, avait épousé, en
i58g, Elisabeth, comtesse de
Tûgger.
I
Jean -Albert, né en i5gi ,
épousa Marie- Gertrude de
Pappenheim , maréchale héré-
ditaire du Saint -Empire-Ro-
main.
Albert- Ernest, premier
prince d'Oettingen , né le 4
mai 1642 , mort le 29 mars
i683, marié, en i665, à Chris-
tine - Frédérique , princesse de
Wurttemberg.
I
Christine - Louise , princesse
d'Oettingen , née le 20 mars
1671, épousa, en 1690, Louis-
Rodolphe, duc de Brunswick-
Blanckenbourg.
Jean-François, né en 1628,
mort en i665 , avait épousé
Louise-Rosalie, comtesse
d'Attimis, qui mourut le pre-
mier juin 1709.
François - Albert , né le 10
novembre i663, mort le 6 fé-
vrier 17^7, épouse, le 26 juin
1689, Jeanne, baronne de
Schwendi , qui mourut le 25
avril 1738.
Elisabeth - Christine, du-
chesse de Brunswick , née le
28 août 1691 , épousa, le 3
avril 1708, l'empereur des
Romains, Charles VI.
I
Marie - Thérèse , impératrice
des Romains , reine de Hon-
grie et de Bohême, née le i3
mai 17 17, morte le 29 sep-
tembre 1780, épousa, le 12
février 1736, François, duc
de Lorraine, depuis Empereur
des Romains, sous le nom de
François ier.
Marie - Frédérique - Rosalie -
Caroline , comtesse d'Oettin -
gen, née le 27 novembre 1699,
morte le i5 janv. 1759, épousa,
le 29 janvier 1720, Charles-
Seyfried- Ferdinand, comte de
Koegnigssegg - Aulendorf , qui
mourut le 3o octobre 1765.
I
Marie - Claire , comtesse de
Koegnigsseg- Aulendorf, née
le i5 février 1733, mort le 10
août 1796, épousa, le 3 oc-
tobre 175 1 , Gebhard - Xavier,
comte régnant de Waldbourg,
Wolfegg - Waldsée , sénéchal
héréditaire ( truchesse ) du St-
Empire-Romain.
DE FIRMAS DE PERIES
39
I
Marie - Antoinette - Josephe-
Jeanne de Lorraine ; archi-
duchesse d'Autriche, née le 2
novembre 1755 , morte le i5
octobre 1793, avait épousé, le
19 avril 1770, Louis, dauphin
de France, depuis Louis XVI,
roi de France et de Navarre.
!
Marie - Joséphine , comtesse
de Waldbourg, Wolfegg et
Waldsée, née le 11 juillet
1762 , épouse , en premières
noces, le 7 février 1782,
Charles-Emmanuel, comte de
Lentrum - Estingen ; et en se-
condes noces , le 4 février
1799 , Armand - Charles -Da-
niel , comte de Firmas-Périés.
Louis XVII, né le 27 mars
1785, roi de France et de Na-
varre le 21 janvier 1793, mort
le 29 juin 1795.
Et
Marie - Thérèse de France,
née le 19 décembre 1778, a
épousé, le 10 juin 1799, Louis-
Antoine de France, duc d'An-
goulême.
(Note G.) La maison de Kœgnigsegg est une des
plus anciennes , parmi celles qui étaient souveraines ;
car tous les généalogistes s'accordent à la faire descendre
des anciens ducs d'Allemagne et des Guelphes d'Alsace.
Elle a fourni dans tous les tems de très-grands hommes;
entre autres :
Eberhard, mort en 1263, et qui servit avec tant de
valeur et de prudence, Jacques, roi d'Aragon (Jayme I,
dit le Conquérant), que ce monarque lui fit épouser
une de ses parentes, princesse de la maison de Car-
donne, de laquelle descendent en Espagne, les maisons
de Scutellis et de Sentillis.
Marquard, mort en 1440, grand-maître de l'ordre
Teutonique.
Jean Marquard, le prodige de son tems par sa capacité^
disent les historiens. Il mourut en i553, président de
la chambre d'Ensisheim , en haute- Alsace.
Léopol - Guillaume , vice-chancelier de l'Empire, che-
40 GICQUEL.
va lier de l'ordre de la Toison d'or, mort le i5 février
1694.
Chrétien-Maurice-Eugène-François, ne le 24 novembre
1707, mort en 1778, grand-commandeur de l'ordre
Teutonique , feld - maréchal des armées , et ministre
d'état de S. M. I. R. Ap. C'est à lui que le maréchal de
Beile-Isle rit des propositions de paix, et c'est encore à
lui que fut adressée la trop fameuse 'lettre du cardinal
de Fleury, en date de Versailles, le 1 r juillet 1742,, qui
fut rendue publique, contre le gré du maréchal comte
de Kœgnigsegg.
Maximilien-Frédéric , frère du précédent, né le i3
mai 1708, élu le 6 avril 1761, prince-archevêque-élec-
teur de Cologne, et le 16 septembre 1762, prince-
évêque de Munster, mort le i5 avril 1784. C'est par son
crédit que l'archiduc Maximilien fut élu son coadju-
teur à Cologne, le 7 août 1780, et à Munster le 18 du
même mois.
En 1789, on comptait six comtes de Kœgnigsegg.
qui étaient en même-tems tous, chanoines capitulaires,
grands dignitaires des grands chapitres de Cologne et de
Strasbourg.
GICQUEL, famille noble des plus anciennes de la
Bretagne, désignée quelquefois, dans l'histoire de cette
province, sous les noms de Gicquel ou Judicael ou
Ge\equel , Isiquel, etc., etc. Elle a formé, entr'autres
branches, celles Ruca\ie, de Kerguisien,de la Ville-Henri-
des Touches, etc., etc.
Jean Gicquel, fut le quarante -septième évêque de
Rennes, et sacré l'an 1235, sous le pape Grégoire IX.
Pierre Maucler s'étant démis du duché de Bretagne, en
novembre 1237, le prince Jean, son fils, surnommé le
Roux, fut couronné par ce prélat, à Saint- Pierre de
Rennes, le 18 du même mois. Il consentit la fondation
d'une chapelle, faite au mois de février 1240, par Alain,
seigneur d'Acigné, pour laquelle il se réserva la nomi-
nation d'un chapelain, et aux évêques de Rennes, la
collation. Jean Gicquel confirma, l'an 1247, les cha-
GICQUEL. 41
noines de Montfort, en la possession du patronage de
l'église de Gons , comme avait fait Josselin, son prédé-
cesseur. Joinville rapporte que cet évêque fit le voyage
de la Terre-Sainte, l'an i25o, et qu'il se signala dans
les combats que les croisés livrèrent aux Sarrasins. De
retour de la Terre-Sainte, il fit son testament, le ven-
dredi après l'Epiphanie de l'an 1258, et fonda un anni-
versaire dans son église cathédrale. Sa mort est marquée
au i5 janvier, dans le nécrologe de la même église.
Gilles, son successeur en l'évêché de Rennes, ratifia,
au mois d'octobre 1258, le testament dudit Jean Gicquel.
Il portait pour armes : d'azur, au chevron d'argent, chargé
de cinq coquilles de sable, et accompagné de trois quinte -
feuilles d'argent, qui sont celles que porte encore cette
maison.
Guillaume Çficquel fut conseiller secrétaire de Jeanne,
duchesse de Bretagne, femme de Charles de Blois.
Georges de Gicquel, son frère, était receveur-général
et trésorier dudit Charles de Biois, duc de Bretagne,
en 1357.
Guillaume Gicquel, écuyer, souscrivit, le 26 avril
1379, la seconde association des gentilshommes de
Bretagne, pour la garde de ce duché et de la ville de
Rennes , que le Roi de France voulait confisquer.
D'Argentré, page 641 et suiv. Raoul Gicquel fut un des
principaux gentilshommes bretons de la compagnie de
Jean Raguenel , employés dans l'armée envoyée dans
l'Anjou et dans le Maine, sous Foulques de Laval,
lieutenant-général de ces provinces , qui les passa en
revue le 6 décembre 1 356. Raoul Gicquel y donna des
preuves de son courage et de son intrépidité.
Alain Gicquel, écuyer, servit, en cette qualité, en la
grande armée de Bretagne, et combattit vaillamment sous
Jean, sire de Beaumanoir, en iSSy. Guillaume Gicquel
servit aussi dans la compagnie d'Amaury de Fontenoy,
et se signala au siège de Becherel, en i3yi.
Robert Gicquel servit dans l'armée d'Olivier de Clisson,
en la compagnie de Guillaume Boutier, dont la revue
fut faite le premier avril 1375.
Hervé, Pierre et Robert Gicquel étaient au nombre
des écuyers qui souscrivirent divers traités conclus pour
le maintien et la conservation du droit ducal, en Bre-
tagne, en 1379.
42 CIGQUEL.
Perrin ou Pierre Gicquel, écuyer, servit, en cette
qualité, dans la compagnie de Jean de Saint-Rion, qui
fit montre devant le commandant de l'armée bretonne,
le 3 mars i38o.
Nicolas Gicquel , écuyer , se signala au siège de
Pouencé, où, après une valeureuse résistance, il fut pris
par ceux de Craon, en 1432.
L'histoire de Bretagne fait encore mention de Geof-
froy, Jamet et Amaury Gicquel, qui sont mis au rang
des principaux gentilshommes de cette province, dans
les rôles de i3yo, i38i, 1437, 1444, 145 1 et 1475.
Enfin cette maison a servi avec honneur et distinction
dans toutes les armées de Bretagne, levées dans les années
1355, i356, i357, i37o, i37i, i378, i38o, i38i,
1437, 145 1, 1475, etc., etc.
Messire Guillaume Gicquel, prêtre, fut chapelain et
premier aumônier de monseigneur Jean de Dol.
Le nom de Gicquel ou Judicael, qui est la même
chose, a été porté par plusieurs rois, ducs, princes,
saints et -évêques de Bretagne.
Nicolas Gicquel de la. Ville-Henry, de Guim-
gamb, épousa à Rennes, le 18 avril i655, dame Ma-
thurine Roncheran du Latay et de la Bourdonnais , ils
eurent plusieurs enfants, dont entr'autres :
Jean - Baptiste Gicquel des Touches, né à Guim-
gamb, le i5 juin 1664, marié, i°. , en 1693, avec
demoiselle Jacquette Durant; -2°., avec demoiselle
Françoise Delaune, de laquelle il eut seize enfants. Il
décéda à Rennes, le 18 septembre 1724, et sa veuve,
le 19 octobre 1738, laissant plusieurs enfants et :
Gilles -Félix Gicquel des Tolches, né à Rennes,
le 29 mars 1703; il se maria à Saint-Malo, le 10 sep-
tembre 1733, avec demoiselle Gaultier, veuve de
M. Georges le Blanc. Son épouse décéda le 1 1 avril
1765, et lui, le 2 mars 1771. Il eut pour fils :
Pierre- Gilles Gicquel des Touches, né à Saint-Malo,
le 27 septembre 1737; il épousa, le 9 octobre 1764,
demoiselle Louise -Thomase le Blanc, née à Dinard ,
le 20 décembre 175 1 , et décédée à Rennes, le 7 août
CIGQUEL. 43
1792, et lui, le 11 octobre 1802. De ce mariage sont
issus douze enfants, desquels il ne reste présentement
(18 17), que trois, qui sont :
i°. François - Pierre - Louis - Marie Gicquel des
Touches, né à Dinard, le 11 mai 1768, résidant
à Saint-Malo;
20. Pierre - Guillaume Gicquel des Touches, né à
Dinard le 20 avril 1770, actuellement capi-
taine des vaisseaux du Roi , en retraite , après
avoir été adjudant-général de la marine hollan-
daise, servant à Java; marié, à Santa-Cruz de
Ténérife, le i5 août 1802, avec mademoiselle
Maria - Engracia , de Baudet , duquel mariage , il
a eu :
a. Barthélemi Gicquel des Touches , né à
Santa-Cruz de Ténérife, le 24 octobre i8o3;
b. Virginie - Marguerite Gicquel des Touches,
née à Santa-Cruz de Ténérife, le 8 juin 1808;
3°. Auguste -Marie Gicquel des Touches, né à
Rennes, le 26 août 1784, actuellement lieu-
tenant de vaissaux du Roi, et chevalier de l'ordre
royal de la Légion -d'Honneur, marié à Paris,
le 10 juillet 18 17, avec mademoiselle Mélanie
Siderf, de l'île de France.
Armes : 'd'azur , au chevron d'argent , chargé de trois
coquilles de sable, et accompagné de trois quintefeuilles
du second émail. Couronne de comte.
Il paraît certain que le chevron, chargé de cinq co-
quilles de sable, a été ajouté aux armes primitives,
lorsque des seigneurs de cette famille firent partie des
croisades et s'y distinguèrent ; et c'est ainsi qu'elles
nous sont transmises par les Gicquel de la Ville- Henry,
de Rucazre, du Nédo, de Kerguisien et des Touches.
Nota. Dans un tems reculé , une des deux branches
de cette famille prit le nom de Kerrel, avec autorisation
et lettres patentes d'un duc de Bretagne.
44 DE CROY.
CROY ou CROUY (de) (i). Quoique la généalogie de
cette maison ait déjà été rapportée dans le tome premier
du Nobiliaire universel de France, j'ai pensé qu'il était
utile de la reproduire de nouveau, en citant toutes les
pièces qui en appuient chaque degré.
J'ai vu, lu et tenu tous les titres originaux mentionnés
dans cette généalogie, qui a été dressée par le célèbre
dom Poirier ; ils ont tous été vérifiés et enregistrés par
la cour souveraine de la chambre des comptes du Dau-
phiné, et d'après les arrêts de cette cour, contradic-
toirement rendus sur les conclusions de M. le procureur-
général, les 26 mars et 10 avril 1790, en faveur de
nobles Jean-Claude et François-Nicolas de Croy-Chanel,
frères.
Il résulte de ces titres et arrêts, ainsi que de mon
analyse et vérification particulière, qu'ils sont issus en
ligne directe, masculine et légitime d'André II, roi de
Hongrie, fils de Bêla III et de Marguerite de Fiance.
C'est encore en conséquence de ces preuves, soumises
à l'ordre souverain de Saint-Jean de Jérusalem, que
cet ordre illustre a maintenu les membres de cette
()) On a toujours écrit indifféremment Crouy ou Croy ; les
anciennes éditions des Mémoires de Philippe de Commines, de
l'année 1524, disent Crouy et Creux; les éditions modernes
disent Croy : les anciens titres originaux de l'abbaye de Notre-
Dame du Gard portent toujours Crouy, et les anciens cartu-
laires du chapitre de Notre-Dame d'Amiens portent toujours
Croy : les anciens registres terriers de Pecquigny portent tou-
jours Crouy, et parmi les hommages plus modernes, on en voit
un du premier juin 1429, qui est rendu par Antoine de Crouy,
seigneur de Renty, pour sa terre de Crouy; enfin, le même
Antoine ayant t'ait un vœu à Dieu et au faisan, à Lille, le 17
lévrier 1453, il écrivit son nom Crouy dans le courant de l'acte
de soumission qu'il rit à cette occasion, et il le signa Croy, ce
qui peut se vérifier dans les mémoires originaux d'Olivier de la
Marche, qui y était présent. Voyez édit. de 062, page 296.
On pourrait encore produire une foule de preuves, qui de-
viennent inutiles, qui établissent de la manière la plus certaine
qu'on a toujours écrit indifféremment Crouy ou Cray.
DK CROY. 45
lamille dans le droit héréditaire de porter la décoration
de Tordre.
Ce privilège est fondé sur ce que le roi André II ayant
doté l'ordre de plusieurs terres, châteaux et de 700 marcs
d'argent de revenu, pour des motifs que j'expliquerai
plus bas, il voulut y être agrégé, il en prit la déco-
ration , la porta jusqu'à sa mort , et il y obligea tous
ses enfants et leurs descendants.
Le pape Honnorius III, par sa bulle du 25 juin 1217,
confirma les privilèges, dons et concessions qu'André II,
roi de Hongrie, avait faits à l'ordre de Saint -Jean de
Jérusalem, et il les incorpora, ainsi que les privilèges
et obligations de ses enfants et de leurs descendants,
dans ladite bulie.
Le titre original en subsiste encore dans les archives du
Vatican. (Voy. Renaldi, Naberat, l'abbé de Vertot, etc.).
C'est donc en vertu de cette fondation royale, con-
firmée par cette bulle, que MM. de Croy portent auj-
ourd'hui cette décoration.
On trouvera , à la fin de cette généalogie , les arrêts
qui ont été rendus sur l'origine royale et la filiation
de cette illustre maison ; le lecteur pourra acquérir par
la connaissance de ces pièces, que les preuves ne furent
admises qu'après les discussions les plus approfondies;
l'examen et la vérification la plus sévère.
Bêla III, second fils de Geiza, succéda à la couronne
de Hongrie, après la mort de son frère aîné, Etienne III;
il fut couronné, selon Thwrocz, un dimanche i3 janvier
1174, et il mourut le jeudi Saint, 18 avril de Fan 1196,
suivant Albéric de Trois- Fontaines , après avoir régné
vingt-deux ans trois mois et cinq jours.
Il avait épousé, i°. , Agnès, fille de Renaud de
Châtillon et de Constance, princesse d'Antioche, dont
il n'eut point d'enfants; 20. , en 11 85, Marguerite de
France (1), fille du roi Louis le Jeune, veuve d'Henri
au Court-Mante!, fils d'Henri II, roi d'Angleterre.
(1) Marguerite de France, comtesse de Vexin, fille de
Louis VII , dit le Jeune , roi de France , et de Constance de
Castille, était sœur de Philippe II, roi de France, surnommé
Auguste, et grand'tante de Saint-Louis; elle fut promise en
m nage, par traité passé à Neubourg, en Normandie, en 1160,
46 DE CROY.
Bêla III, laissa, de la reine Marguerite, deux fils
qui régnèrent après lui, Emeric et André, qui suit, et
une fille, nommée Marguerite, femme de l'empereur
lsaac l'Ange.
I. André II, surnommé le Jérosolimitain (1),
deuxième fils de Bêla III, devint en 1204, le succes-
seur de Ladislas son neveu (fils d'Emeric) dans le
royaume de Hongrie. L'an 12 17, le roi André se mit
à la tête des croisés, et se rendit en Palestine, sur
des galères que lui fournirent Venise et les autres villes
situées sur le golfe Adriatique ; c'était pour accomplir
un vœu de son père qu'il* entreprenait ce voyage, sur
les menaces de censures que le pape Honorius III
lui avait faites s'il différait plus long-tems. Ce prince,
étant généralissime des croisés, voulut loger dans la
maison des chevaliers de Saint- Jean de Jérusalem ; il
fut tellement pénétré des vertus héroïques et des vertus
chrétiennes qu'ils pratiquaient chaque jour, qu'il dota
cet ordre de plusieurs terres, châteaux, et de sept cents
marcs d'argent de revenu, à prendre sur ses salines de
Saloch. Nous avons déjà dit qu'il voulut être agrégé à l'or-
dre ; qu'il en prit la décoration et la porta jusqu'à sa mort,
et qu'il y obligea tous ses enfants et ses descendants. Il
paraît que la nouvelle de quelques mouvements excités
à Henry le Jeune , dit au Court-Mantel , fils aîné d'Henry II ,
roi d'Angleterre, qu'elle épousa en n 70; elle fut couronnée
par l'archevêque de Rouen en 11 72, resta veuve sans enfants
en n83, et prit une seconde alliance en n85, avec Bêla III,
roi de Hongrie (Chronique de l'abbé Robert; voyez aussi Ri-
gord , Guillaume le Breton et Roger de Howeden) : la reine
Marguerite, suivant Bernard le Trésorier, après la mort de
son second époux, vendit son douaire qui était considérable,
et passa en la Terre-Sainte, menant avec elle grand nombre de
chevaliers et de sergents ; mais elle mourut à Acre, huit jours
après son arrivée.
(1) Nous ne marquons ici le premier degré que pour nous
conformer aux arrêts de la chambre des comptes, qui, avec
raison, ayant considéré les preuves de filiation des pères et aïeux
d'André II comme suffisamment connues, n'ont commencé à
marquer le premier degré qu'à André II, pour commencer par
lui la suite des preuves de filiation de la maison de Croy de
Hongrie.
DE CROY. 47
dans son royaume, le décida à hâter son retour. Jacques
Vitry, témoin oculaire, atteste (histoire orient. 1. 3.)
qu'il reprit la route de la Hongrie, au commencement
de l'année suivante ; retour qui mortifia extrêmement
les rois de Jérusalem et de Chypre, les ducs de Bavière
et d'Autriche, et les autres chefs de la croisade, qui
employèrent inutilement les remontrances et les prières
pour l'engager à les accompagner au siège de Da-
miette, qu'ils méditaient alors ; l'excommunication dont
le frappa ensuite le patriarche de Jérusalem n'eut pas
plus d'effet.
Pour s'attacher plus étroitement le clergé et la no-
blesse, le roi André, l'an 1222, confirma et augmenta
les privilèges que le roi Saint-Étienne leur avait accor-
dés; un des articles du diplôme où ils sont énoncés,
porte que le roi , ni aucun de ses successeurs , ne
pourra se saisir de la personne d'un gentilhomme, s'il
n'a préalablement été cité et juridiquement convaincu :
par un autre article, il promet de n'imposer aucune
taxe sur les nobles et les clercs , sans leur consen-
tement ; et pour empêcher ses successeurs de donner at-
teinte à la présente constitution, André consent que
si lui, ou les rois qui viendront après lui , veulent
s'opposer à l'exécution de ses privilèges , il soit permis
de lui résister , sans pouvoir être taxé de rébellion ;
c'est ce que les Hongrois appellent la bulle d'or, parce
que cet acte fut scellé d'un sceau de ce métal; on en fit
sept exemplaires, dont un fut remis au pape, un envoyé
au Palatin. André II , mourut le 7 mars de l'année
1235 ; il avait épousé i°. (1) Gertrude, fille de Berthold IV,
duc de Méranîe; 20. Yolande, fille de Pierre de Cour-
tenay, empereur de Constantinople ; 3°. le 14 mai 1234,
Béatrix, fille d'Aldrovandin, marquis d'Est. Il eut :
(1) L'an 12 12, suivant Thwrocz, ou I2i3, suivant Albéric
de Trois Fontaines, la reine Gertrude, femme du roi André II,
fut égorgée dans son palais, par'Baneban, palatin de Hongrie,
pour avoir facilité la violence que le frère de cette princesse
avait faite à la femme de ce seigneur, dont il était devenu éper-
dûment amoureux. Albéric dit que Jean, archevêque de Stri-
gonie, consulté sur cet assassinat, fit une réponse amphibolo-
gique qui le mit à l'abri de l'excommunication du pape. On
ignore de quelle manière André II vengea la mort de la Reine.
48 DE CROV.
Du premier lit :
1" Bêla IV, qui lui succéda au trône;
20. Coloman, duc d'Alicz, qualifié roi des Russes,
dans une lettre d'Honorius III, à Berthold,
patriarche d'Aquilé : Ughelli ital, sac. t. v, p. 89;
3°. André, qui mourut sans être marié, après avoir
été fiancé deux fois ;
40. Elisabeth , mariée à Louis , Landgrave de
Thuringe et de Hesse, et morte en odeur de
sainteté, le 19 novembre i23i ;
Du second lit :
5°. Yolande, femme de Jacques Ier, roi d'Aragon;
Du troisième lit :
6°. Etienne, dit le posthume, qui suit.
Il faut donc remarquer que c'est du troisième ma-
riage que le roi André II, contracta avec Béatrix d'Est,
le 14 mai 1234, qu'est sorti le prince Etienne, dit le
posthume; c'est-à-dire, toute la maison de Hongrie
de Croy. (Nous avons été obligé de rappeler plusieurs
fois cette époque, pour l'opposer aux fautes de Scohier,
de Pontus-Heuterus, de la Morlière, etc.)
Après ia mort du roi André II, sa veuve, Béatrix,
fit assembler les grands du royaume, et dans cette
assemblée , elle fit constater qu'elle était enceinte ; en-
suite, elle se retira en Italie, auprès du marquis d'Est.
son père, où elle donna le jour au prince Etienne.
II. Etienne, dit le posthume, n'était pas encore
sorti de l'enfance , qu'il entreprit d'usurper sur son
grand-père le marquisat d'Est ; mais ses complots ayant
été découverts, il s'enfuit en Espagne auprès de sa
demi- sœur, Yolande (1) de Hongrie, qui avait épousé,
le 8 septembre 1235, Jayme ou Jacques I, dit le con-
quérant , roi d'Aragon ; ce fut alors que , fuyant la
vengeance de son aïeul, qui poursuivait ce jeune prince,
il acquit, en passant en France, quelques droits sur
la terre de Croy, et dans les montagnes d'Allevard,
(1) Née du second mariage d'André II avec Yolande, fille
de Pierre de Couitenay, empereur de Constantin'
DE CROY. 4g
où il était venu se cacher (1) ; il revint bientôt à Ra-
vennes , où il fut élu pour prêteur ; mais sa jeunesse
et son imprudence ayant soulevé contre lui les habitans,
il fut encore contraint de s'enfuir ; il se sauva à Venise.
C'est dans cette ville, où il avait épousé Thomassine
de Morosini (2), nièce du doge Marin de Morosini, qui
fut aussi duc de Candie; de ce mariage vint André III,
dit le Vénitien, qui suit.
III. André III, étant encore enfant, fut mené en
Hongrie par sa mère, auprès de son cousin Ladislas,
dit le Cumain , roi de Hongrie , qui régnait alors , et
qui n'yant pas d'enfant, le reconnut pour Wrum ou
duc de Hongrie, qualité qui donnait le même droit au
trône de Hongrie, que celui de César à l'Empire.
Cependant , Ladislas le Cumain , ayant été assassiné
par les Tartares, le 19 juillet de l'année 1290, An-
dré III, qui était absent, se mit en marche par l'Au-
triche, pour revenir en Hongrie, prendre possession
(1) Le traité du 9 février 1282 , contenant un partage entre
Félix et Marc de Hongrie, frères, et fils d'André, dit le Véni-
tien, contient la preuve que c'est le prince Etienne qui avait
acquis ces droits. Acte reçu par Etienne Pilati, notaire, avec
son monogramme, produit en original à ia chambre des comptes
de Dauphiné, où il a été vérifié, enregistré dans ladite chambre,
On voit dans ce traité que Félix, frère aîné de Marc, stipula
expressé nent que ce partage .ne s'étendrait et ne comprendrait
que les biens situés en France. Nous verrons plus loin que Félix
de Hongrie étant mort avant son père, et son père ayant été dé-
pouillé de ses droits et de sa couronne , cette réserve devint
nulle.
(2) Maison la plus illustre et la plus puissante de Venise, quoi-
qu'elle ne soit nommée qu'après les Contarini : elle a eu les
dignités héréditaires de duc de Candie, de comte de Zara et
d'Almisum , faveurs insignes dans cette république ; elle montra
le plus grand attachement à André III, et lui avançavdes sommes
considérables pour le rétablir sur son trône ; cette maison a
donné quatre Doges à la république; savoir : Dominique de
Morosini, en 1148; Marin de Morosini, en 1249; Michel de
Morosini, en i38o; et François de Morosini, en 1688. Les
Vénitiens élevèrent une statue à ce dernier, avant qu'il fût
Doge.
l3. A
50 DE CROY.
de la couronne, lorsqu' Albert , duc d'Autriche, le fit
arrêter (i), contre le droit des gens.
Pendant sa détention, l'empereur Rodolphe mit son
fils, ce même Albert, sur les rangs pour la couronne
de Hongrie; d'une autre part, Marie de Hongrie,
prétendit aussi faire valoir ses droits sur le royaume de
Hongrie, pour son fils Charles Martel ; mais Rodolphe
et Marie, s'étant accommodés par le mariage de Clé-'
mence , fille du premier , avec Charles Martel , fils de
Marie ; les prétentions d'Albert s'évanouirent. Ce fut
alors que le pape Nicolas IV, s'étant réuni au parti
de Marie de Hongrie , il déclara que le royaume de
Hongrie appartenait à Charles Martel, fils de Marie et
de Charles II, roi de Sicile. André III ne sortit de
prison que sous la condition qu'il épouserait Agnès, fille
du duc Albert; mais aussitôt qu'il eut recouvré sa liberté,
il prit les armes pour venger l'affront qu'il venait de
recevoir, et pour défendre sa couronne.
Ce fut le [4 août 1290, qu'il fut couronné roi de
Hongrie, malgré les efforts de quelques seigneurs qui
l'avaient trahi, pour s'attacher à Charles Martel.
Mais pendant ces contestations, et qu'André III faisait
avec succès la guerre en Autriche, à Albert, le pape
Nicolas IV fit couronner Charles Martel, pour lors
âgé de 18 ans, roi de Hongrie; ce fut, selon Villanni,
à Naples, le 8 septembre 1290, que se fit cette céré-
monie par les légats du pontife, cérémonie que le pape
Célestin V renouvela, selon Madius, en 1294.
Cependant, Charles Martel étant mort à Naples en
1295, son fils Charobert succéda à ses prétentions; il
vint en Hongrie, sur la fin de l'année i3oo, et quoi-
qu'il ne fût âgé pour lors que de 8 ans , il fut reconnu
roi de Hongrie, par un grand nombre de seigneurs.
(1) Albert prétendait , par cet acte de violence , de con-
traindre André III d'épouser sa fille Agnès : on verra par la
suite qu'André III , après avoir consenti ce mariage pour re-
couvrer sa liberté , protesta contre les promesses qu'il avait
données pendant sa détention, et qu'après avoir porté la guerre
en Autriche, au centre des états d'Albert, André III, vainqueur
du père, rendit hommage aux vertus de sa fille, et qu'il con-
sentit de sa propre volonté à épouser Agnès.
DE CROY. 5l
L'an i3oi, au mois de Juillet, les seigneurs du parti
d'André III l'abandonnèrent, craignant, disaient - ils ,
de perdre leur liberté, en recevant un roi des mains
de l'église , et ils déférèrent la couronne à Wences-
las IV (i), roi de Bohême; mais ce prince ayant cédé
ses droits à Wenceslas (2), son fils, âgé de 12 ans, il
fut couronné dans Albe-royale, où l'on changea son
nom en celui de Ladislas ; mais comme on ne lui
laissait que le titre de roi, sans pouvoir, sans domaine,
et que d'ailleurs le pape s'opposait à cette élection,
son père prit le parti de le rappeler en Bohême en
i3o4.
Le parti de Charobert étant alors seul (André III
étant alors sans appui et sans moyens), il acquit une
si grande autorité, qu'il se maintint définitivement,
dès cette époque, sur le trône de Hongrie.
André III, abandonné de tous les partis (3), pour-
suivi successivement par les papes Nicolas IV, Céles-
(1) Petit-fils, par Constance sa mère, du roi Bêla IV.
(2) Il est important d'observer qu'en i3oi, après le mois de
juillet, c'est-à-dire, trois ou quatre mois avant la mort d'An-
dré III , le désordre était à son comble dans la Hongrie ; que
Charobert y avait la plus grande part à l'autorité, que Wences
las IV, roi de Bohême, et Wenceslas, son fils, venaient d'être
élus rois de Hongrie, et que le dernier avait été couronné ; que
les évêques et les seigneurs qui avaient la plus grande influence
étaient partagés ; les uns voulaient Charobert, les autres Wen-
ceslas ; en sorte qu'André III, qui était le roi légitime, le seul
héritier mâle de la couronne de Saint-Etienne, fut en effet en-
tièrement dépouillé de l'autorité royale avant sa mort. Ce ne sont
donc pas les enfants d'André III qui ont été dépouillés du trône,
c'est lui-même : nous nous sommes appesantis sur cette circons-
tance, parce que quelques modernes ont cru faire une observa-
tion très-spécieuse, en disant que, si André III avait eu des
enfants, ils se seraient présentés à la succession ; nous répétons
donc qu'il n'y avait point de succession, point de droits, puisque
les papes prétendaient en avoir revêtu Charles Martel et sa pos-
térité, et que lorsqu' André III était mort, il ne lui restait ni
trône, ni places fortes, ni soldats.
(3) Voyez Antoine Bonfinius, Pierre de Rewa, Jean de
Thwrocz, Pierre Ranzani, et enfin, l'Art de vérifier les dates,
auxquels nous nous sommes scrupuleusement attachés, comme
étant les ouvrages les plus précieux pour la vérité et l'histoire de
ce tems.
52 DE CROY.
tin V, Boniface VIII, par l'empereur Rodolphe et par
son fils Albert, par Wenceslas IV et Wenceslas son
fils, roi de Bohême; enfin, par Charles II, roi de
Sicile, par Charles Martel son fils, et par Charobert
son petit-fils; André III, dépouillé de son royaume,
mourut à Bude, le 14 janvier i3o2, suivant le nécro-
loge de Koënigsfelden , et fut enterré dans l'église
des frères -mineurs de cette ville, laissant son royaume
partagé en plusieurs factions et dans la plus grande
confusion.
Ansi, pendant 12 années, que son règne aurait dû
durer, c'est-à-dire, depuis le 4 août 1290, époque
à laquelle il fut couronné roi de Hongrie, jusqu'à celle
de sa mort, arrivée le 14 janvier i3o2, il eut la douleur
de voir quatre concurrents élus ou couronnés rois de son
royaume ; savoir : Charles Martel et Charobert son fils,
Wenceslas IV, roi de Bohême , et Wenceslas son fils.
C'est ainsi qu'André III, et sa postérité, furent exclus
du trône de Hongrie, et cette perte fut consommée par
cette circonstance, que Félix de Hongrie, son fils
aîné, était mort avant lui (1), laissant trois enfants
mineurs, absents du royaume, et sans appui. Le second
fils d'André III, Marc de Hongrie, était aussi absent
de la Hongrie, marié en Picardie, à une femme d'une
maison noble et riche, mais sans moyens pour appuyer
des prétentions à un trône, dont les pontifes et plu-
sieurs rois, avaient dépouillé son père.
André III avait épousé; i°. Sibylle Cumana, fille
de Pierre Cumana (2) , sénateur de Venise ; ^Q. Agnès
(1) Titre original du 5 des ides de décembre 1286 (vérifié
et enregistré à la chambre des comptes du Dauphiné). La fon-
dation de Marguerite de Sicile, que nous citerons plus bas,
ainsi qu'un jugement rendu par les hommes du roi et le bailli
d'Amiens, prouvent également que Félix de Hongrie était mort
avant son père ; voyez la note page 58, qui apprend le nom de
ces trois mineurs, dont l'aîné, Antoine de Hongrie, a laissé la
postérité de la maison de Croy de Dauphiné.
(2) Pontus Heuterus de Delf, Hist. de Bourg., imprimée à
Anvers en 1584, pag. 48 et suivantes, réimprimée à Louvain en
1643, pag. 212 et suivantes. II faut lire cet auteur avec précau-
tion, parce qu'il a commis quleques méprises ; il paraît qu'il a
confondu André III, fils du roi André II; avec André III,
DE CROY. 53
d'Autriche , fille de l'empereur Albert, et d'Elisabeth ,
fille de Meinard, duc de Garinthie. Ses enfants furent ;
Du premier lit :
i°. Félix- de Hongrie, qui suit (i) ;
dont il s'agit, qui n'était que petit-fils du roi André II, ce qui
est certain , c'est que le mariage d'André , troisième fils d'An-
dré II, fut arrêté avec Marie, fille du duc de Gallicie. Miceslas
Micislavicz. Le pape Honorius III, dans une lettre au roi An-
dré II, datée de la sixième année de son pontificat, parle de
ce mariage, qui était une des conditions auxquelles Coloman
(deuxième fils d'André II) , que le duc Miceslas tenait pri-
sonnier, devait obtenir sa liberté ; mais le mariage n'eut pas
lieu (Rainaldi ad. an. 1222 n. 42); ce même prince fut fiancé
une seconde fois , par son père André II , avec Isabelle , fille
de Livon , roi d'Arménie , dans l'espérance que le prince Hon-
grois succéderait à son beau-père : ce traité des deux Rois,
juré par eux, fnt confirmé par le pape Honorius III, qui ne
voulut jamais, dans la suite, accorder au roi de Hongrie la
dispense de son serment. Ainsi, quand même Pontus Heuterus
aurait commis quelques méprises sur ces deux princes de même
nom, qui étaient oncle et neveu, du moins il est certain qu'il
n'en a pas commis sur leurs femmes; nous le prouverons dans la
note suivante.
(1) Cette filiation est rigoureusement prouvée, i<>. par
le traité du premier mars (pièce cotée A 127g), entre noble,
puissant et magnifique homme, seigneur Félix de Hongrie, inter
nobilem et poteniem ac magnificum virum , dominum Felicium
Hungarie, et les habitants du château et mandement de Bras-
tole, au sujet du droit de pâturage dans la forêt de Weyaga ;
on y rappelle l'usage où étaient les habitants d'y mener leurs
chevaux en pâturage , sur-tout pendant la possession du sei-
gneur André, qui s'y trouve qualifié de père dudit seigneur
Félix; on y observe qu'il était digne, par ses grands sen-
timents, de son aïeul royal : petentibus requirentibus et humiliter
supplicantibus prefato domino suo ipsos , per eumdem tenevi et
manu teneri in dicta sua possessione, in qua sunt et nunc usque
tam ipsi quum eorum predecessores fuerunt premissorum, et in qua
tam per ipsum dominum Felicium Hungarie, quam ejus predeces-
sores toto tempore possessione sue tenti sunt, et inviolabiliter
observati potissime etiam cum dudum domino Andréa Hungarie
Venetiani, predecessore ac pâtre ipsius domini magno corde digno ab
avo suo regio. Ce traité est passé à Brastole, en présence de quatre
témoins, dont le premier, Rogerius Marocenus, est qualifié cornes
Jadra ; il est dit aussi parent, conseil et tuteur dudit seigneur
Félix de Hongrie ; deux des trois autres témoins sont qualifiés
54 DE CROY.
2°. Marc de Hongrie, co- seigneur de Croy-sur-
damoiseaux ; il est passé sur le mausolée du roi André , bisaïeul
dudit Félix, acta fuerunt hec apud Brastolenum super venerandum
simulacrum régis Andrée pro avi dicti domini Felicii Hungarie, et
il est reçu par Antoine Aynard, dit de Gaules, notaire royal,
qui déclare avoir écrit ledit acte de sa main , et y avoir apposé
le sceau du seigneur Félix de Hongrie; ego vero Antonius Ay-
nardi dictus de Gallia suprema regiaque, auctoritate notarius
publicus, premissis omnibus una cum dictus testibus inter fui , et
hoc presens instrumentum recepi manu mea propria scripsi, sigil-
lumque domini Felicii Hungarie tradidi fideliter requisitus. Cet
acte est produit en original sur parchemin, avec la signature
d' Aynard, notaire, avec son monogramme et le sceau encore
existant, pendant par un lac formé du parchemin même de
l'acte , ledit sceau étant en cire , endommagé autour , mais
Técu restant "entier, à l'exception d'un des guerriers formant le
support des armes, qui est emporté à moitié. Les armes em-
preintes sur ce sceau sont, fascées d'argent et de gueules de huit
pièces, timbrées d'une couronne antique (cette couronne, qui
a la forme d'un demi-globe, est sans doute la couronne de Saint-
Etienne), ayant pour cimier une croix surmontée d'un fer de
lance , avec deux guerriers armés pour supports ; l'écu parais-
sant suspendu à un arbre.
2°. Par le traité de partage (pièce cotée 9 février 1282) , du
9 février 1282, intervenu entre le seigneur Félix de Hongrie,
co-seigneur de Crouy, fils aîné du seigneur André, dit le Véni-
tien, d'une part; et le seigneur Marc de Hongrie, frère cadet
dudit seigneur Félix de Hongrie, co-seigneur de Crouy, et se-
cond fils dudit seigneur André, dit le Vénitien; dominus Feîi-
cius Hungarie condominus Croviacencis , natu-major dicti domini
Andrée dicti Venitiani et dominus Marcus Hungarie, frater natu-
minor dicti domini Felicii Hungarie, et filius secundus dicti domini
Andrée dicti Venitiani,- dans lequel acte il est dit, entr'autres
choses, qu'André, dit le Vénitien, père de Félix et de Marc
de Hongrie , était fils de l'illustre prince Etienne , et que le
prince Etienne était fils d'André II , roi de Hongrie ; ce qui
est rappelé, parce que les deux frères co-partageants, Félix et
Marc de Hongrie, jurent l'observation du traité par l'âme
sainte et terrible de l'illustre roi de Hongrie André , leur bi-
saieul : per animam sanctam et terribilem illustris régis Hungarie
Andrée pro avi dictorum dominorum &atrum-.
Il est encore dit que l'illustre prince Etienne, de vénérable
mémoire, allant en Italie et passant par la France avant d'aller
à Venise, avait fait différentes acquisitions de biens et droits sur
les terre, domaine et château de Crouy, et que, par donation
entre- vif, il avait institué pour son donataire universel, son
DE CROY. 55
Somme , par l'abandon que son frère aîné , Félix
très-cher fils l'illustre seigneur André, dit le Vénitien; cum
olim ex venerabili memoria illustris princeps Stephanus in Itaîiam
par gentem Galîiam transivisset antequam Venetas adveniret jura
vactiones , acquisitiones , transactiones per diversas donationes
denariorum. et actiones acquisivisset supra terrum dominium et
castellum Çroviaci dictum Crouy, per donationem inter vivos ele-
gisset et instituisset universalem donatarium suum charissimum
filium illustrent dominum Andream dictum Venetianum. Ce par-
tage est fait par la médiation d'Amédée, comte de Genève, et
de Pierre du Peloux, à la part de Félix et deJRaoul de Gler-
mont, connétable de France, et de Baudouin de Guines, de la
part de Marc ; les biens d'Allevard restent dans la possession de
Félix, et la terre de Crouy est cédée à Marc, qui s'oblige à
donneT à Félix, pour soulte de partage, la somme de dix-sept
cents livres de bons sols tournois, payables dans trois mois,
chaque livre comptée pour vingt sols tournois du roi de France,
à TO rond. Une des conditions expresses et intégrantes du par-
tage , est que Marc de Hongrie , co-seigneur de Croy , épou-
serait noble demoiselle Catherine d'Araines de Crouy, co-sei-
gneure d'Araines et de Crouy, parente desdits Félix et Marc
(cette parenté procédait des alliances qui existaient entre les
Pecquigny et les anciens seigneurs de Croy, attendu que les
Pecquigny tenaient à Louis VII, roi de France, par les comtes
de Ponthieu, et que Félix et Marc avaient pour trisaieule Mar-
guerite de France, fille de Louis VII), et que dans le cas au-
quel ce mariage n'aurait pas lieu, le partage serait nul : pour
assurer le paiement de la somme promise , Marc de Hongrie,
co-seigneur de Crouy, laisse en otage, dans le château d'Alle-
vard , du consentement du Dauphin , quatre gentilshommes ,
savoir : Guillaume de Pequini, Hugues de Monchi , Gillet de
Mailli et Guillaume de Bouflers de Champigneules , qui doivent
être gardés et entretenus aux frais de Marc, selon l'illustre ori-
gine des otages, secundum illustres origines dictorum dominorum.
Félix de Hongrie, dit Crouy-Chanel , et Marc de Hongrie,
oo-seigneur de Crouy , à l'exemple des nobles seigneurs , comtes
de Savoie et comtes de Maurienne, promettent, par uu pacte
exprès de famille, de se soutenir et défendre mutuellement
dans toutes les occasions et dans tous les tems, par toutes sortes
de contrats et de toute manière, tant en hommes qu'en deniers,
et de toutes leurs forces de corps et d'âme, contre toutes atta-
ques qui pourraient leur être faites, tant dans leur honneur que
dans leurs biens, et à cet effet, ils s'obligent de renouveler les
alliances des deux maisons qu'ils formaient, toutes les fois que
l'occasion s'en présenterait, et que la chose serait possible, avec
la permission et le consentement de la sainte Eglise romaine
56 DE CROY.
lui fit par le traité de partage du 9 février
et des princes chrétiens, sans égard et sans distinction relative-
ment à la fortune et aux biens de l'une et de l'autre des deux
branches de ladite maison ; les deux frères s'obligent encore ré-
ciproquement , tant pour eux que pour leurs descendants , de
porter, dans leurs armoiries, les couleurs blanche et rouge, et
de ne se servir jamais d'autre cri de guerre que de celui du saint
nom de Jérusalem, comme ayant été, lesdits couleurs et cri
de guerre, toujours en usage et adoptés par tous les seigneurs,
rois et princes, pères, aïeux et bisaïeux desdits seigneurs con-
tractants, et que ces couleurs et cri de guerre avaient été con-
servés en mémoire des différentes guerres qu'ils avaient faites à
Jérusalem; qui dictus alalgamus gentilitius (Jérusalem) dicteque
colores (albe et rubre), diçtis dominis omnibus regibus et princi-
pibus patribus avis et pro avis dictorum dominorum supra nomina-
torum semper fuerunt consueta adoptata, et quod ab illis fuerint
reportata ex multis bellis Hierosolimitanis quodque illa omnibus
turneamentis portaverint , acclamaverint et proclamaverint ; acte
passé à Allevard, dans la tour de Treuil, en présence des nobles
hommes le seigneur d'Aix; Aimard de la Tour, seigneur de
Vinay; Remond d'Agoult, seigneur de Beaurière ; Guillaume
d'Avalon ; Siboud de. Clermont, et Gérard de Bellecombe : reçu
par Etienne Pilati, notaire impérial et delphinal, par lui gros-
soyé avec son monogramme ; grosse originale en parchemin.
3°. Par la quittance (pièce cotée 27 avril 1282) réciproque
du 27 avril 1282, .entre le seigneur Félix de Hongrie, dit Crouy-
Chanel, et le seigneur Marc de Hongrie, co-seigneur de Crouy,
son frère cadet, passée en exécution du traité ci -dessus, par
laquelle, entr'autres choses, ledit Félix de Hongrie reconnaît
avoir reçu de Marc, son frère, dix-sept cents livres tournois,
promises par le susdit traité de 1282, dont les deux frères se
passent quittance respective, relativement audit traité, dont
ils jurent encore l'observation sur les saints évangiles et sur lame
sainte et terrible de l'illustre roi de Hongrie, André, bisaïeul
desdits frères contractants , per animam sanctam et terribilem
illustris régis Hungarie, Andrée, pro avi dictorum dominorum
fratrum. Ensuite de cette quittance, il y est dit que de ce mo-
ment les nobles Guillaume Pequini , Hugues de Monchi ,
Gillet de Mailli et Guillaume de Bouflers, retenus en otage au
château <TAllevard , par ledit traité du g février 1282, étaient
libres et pouvaient partir; cet acte est passé à Allevard, dans la
tour du Treuil, en présence des nobles seigneurs Gilles d'Alle-
mand, mandé par le Dauphin en l'absence du bailli de Graisi-
vaudan ; Guillaume d'Allemand ; Jean d'Arvillars ; Mathieu de
Roye et Aldebert d'Estrées ; acte reçu par ledit Etienne Pilati,
notaire impérial et delphinal, avec le monogramme dudit no-
DE CROY. 57
1282. On présume que ce fut lui qui fonda la
taire au commencement et à la fin de l'acte, qui est une grosse
original en parchemin.
40. Par une donation pour œuvres pies faites par Marc de
Honguerie, chevalier, fi ex mon redoubte seigneur Andrieu, duc
de Honguerie et sire en partie de Croy, de seur Soume, au chapitre
de Notre - Dame d'Amiens , de quelques droits à prendre au
Mesnil sur Rokencourt; ladite donation ratifiée par monseigneur
Félix, mon aisne frère, et scellé de son sceau. Ladite donation
faite en l'an de grâce 1284 , au mois de février ( l'original de
cet acte est aux archives du chapitre de Notre-Dame d'Amiens,
et dans le 6e vol. des cartulaires, d'où il a été copié et collationné
mot à mot, page 42, coté en tête XVII).
5o. Par une investiture (pièce cotée B 1286), et quittance
de lods accordées à Guillaume Dedin, par dame Guigone, dame
de la Tour d'Allevard. Cette investiture est dans l'acte même
de vente, sous la date du 5 des ides de décembre 1286, indic-
tion 14e., reçu par Hugo Guenesii d'Allevard , notaire public
impérial , original sur parchemin , avec le monogramme du
notaire au commencement et à la fin.
60. Par un jugement d'assises , rendu à Amiens , par les
hommes le Roy, en présence du bailli d'Amiens, l'an 1290, le
lundi après la fête de Saint - Barnabe, apôtre; on voit, dans
cette pièce, qui est remarquable, que noble dame medame Gui-
gonne de le Chambre, dame en paitie de le Tour d'Alleuard en
Dalphinel ; comme feme ueue de feus noble seigneur Félix de Hon-
guerie, chevalier et aisne fiex noble prince mon segneur Andrieu
duc de Honguerie et ausssi corne ayans le deseurdite dame ueue le
bail de ches trois enfants Antoine Andrieu et Jean de Honguerie
desaagies et meneur daage; on voit, dis-je, qu'elle plaidait contre
mon segneur Marc de Honguerie, chevalier, sire en partie de Croy
de seur Soume et d' A raines, et puisne frère de feus segneur Félix
de seur dit,- pour que le susdit Marc payât au chapitre d'Amiens
une somme de 5oo liv. parisis, qu'il devait à Félix, pour prix
de certains droits sis à Guyancout, qu'il avait acquis de Félix,
et que ledit Félix avait léguées par son testament audit chapitre,
pour être employées en aumônes et oeuvres pies.
70. Par une fondation de messes perpétuelles de l'année 1292,
au mois d'août, le jeudi avant la décolation de Saint Jean-Bap-
tiste, faite par Marguerite de Sicile , femme de mon segneur
Charles, quens de Valois. Pour le remède et pourffit de lame de
feus noble chevalier Félix de Honguerie notre cousin, jadis se-
gneur en partie de Croy de seur Soume et aisne fiex de très noble
prince Andrieu de Honguerie, notre cher oncle: pour laquelle fon-
dation elle donna au chapitre de Notre-Dame d'Amiens, avec
le consentement de l'évêque, les dîmes qu'elle avait à prendre
58 DE CROY.
maison des ducs de Croy et d'Havre , princes de
Solre, etc., etc. ;
au terroir et en la #ville d'Arviller , et qu'elle avait acquises du
segneur Guis de Chastellon.
8°. Par l'obit de Félix, dont voici la figure mot à mot, telle
qu'elle se trouve dans les nécrologes de Notre-Dame d'Amiens :
Obitus Felicis Hungarie militis nobilissimi quondam condomini
de Croyato supra Somonam etfilii natu majoris nobillissimi principis
Andrée Hungarie et domine Sibylle Cumane venetorum. Pro quo
domina Margareta Sicilie uxor domini Caroli Comitis vadi conso-
brina dicti Filicis per patrem sicut et matrem fundavit missam
perpetuam in cappella sancti Joannis-Baptiste, pro qua dédit huic
ecclesie partem decimarium vil d'Arvilliers in cujus anniversavio
dividentur XX sol supra decimarum d'Arvillers. (Cette pièce se
trouve en original dans les archives de Notre - Dame d'Amiens
et dans les nécrologes, savoir : dans un gros in-folio en parche-
min, coté au dossier 33, page 167, n» 18 du mois de juin. Il
se trouve encore dans un autre nécrologe grand in-folio en par-
chemin, coté au dossier necrologium, à la pag. 58, no. 19 du
mois de juin.)
90 Enfin , par la fondation de l'obit de Marc de Hongrie ,
faite en l'église de Notre-Dame d'Amiens, ainsi que celle de son
frère aîné Félix, que nous venons de rapporter, et dont la te-
neur suit mot à mot, telle qu'elle se trouve dans les nécrologes
de ladite église : Obitus Marci Hungarie militis nobilissimi Con-
domini de Croyaco supra Somonam et jilii N. Minoris illustris
principis Andrée Hungarie et domine Sibylle Cumane Venetarum
fundationis domine Elisabeth de Renti, uxoris nobilissimi domini
Guillelmi de Croy, filioli dicti domini Marci in cujus anniversa-
rio XL sol dividentur capiendos supra campum situm in Maisnilio
supra Roquencourt et supra villam dictam viam di Croyaco in ter-
ritorio Vinacurti. ( Cette pièce se . trouve en original dans les
archives de Notre-Dame d'Amiens et dans les nécrologes, sa-
voir : dans celui qui est coté au dossier 33, à la pag. 191, et au
n°. 17 du mois de juillet, et dans celui coté au dossier necrolo-
gium ; il se trouve à la page 3 de la seconde partie, et au no. 16
du mois de juillet.) Ces fondations d'obit nous ayant paru de la
plus haute importance, nous les avons données en entier, ainsi
que la donation de Marc, de l'année 1284; le jugement d'assise
de Tannée 1290, et enfin, la fondation de Marguerite de Sicile
de l'année 1292.
Nous avons placé ces pièces immédiatement avant celles qui
concernent la principauté de Chimay et le duché de Cambray,
dans lesquelles l'empereur Maximilien ( en conséquence des
pièces que nous venons de produire), reconnaît, atteste et pro-
clame l'origine de la maison de Croy, comme issue en ligne
DE CROY. 59
Du second lit :
3°. Elisabeth ( 1 ) de Hongrie qui , s'étant re-
tirée , pendant les troubles de la Hongrie , dans
les montagnes du Dauphiné, auprès de la famille
de son frère Félix , finit par se rendre dans le
couvent des dominicaines de Toess, en Suisse,
où elle finit ses jours en odeur de sainteté.
Il eut aussi un fils naturel, nommé Pierre de
Tarentaise.
IV. Félix de Hongrie, comme fils aîné d'André III,
aurait dû succéder au trône de Hongrie, mais il mourut
douze ans environ avant son père , et son père lui-
directe et masculine des anciens rois de Hongrie ; les quatre
autres pièces, qui sont le traité du premier mars 1279, le traité
de partage du 9 février 1282, la quittance réciproque du 27 avril
1282, et enfin l'investiture du 5 des ides de décembre 1286, et
dont nous avons donné l'analyse telle qu'elle se trouve mot à
mot dans l'arrêt de la chambre des comptes, et exactement con-
formes à l'analyse que M. le procureur général a faite desdits
titres dans ses conclusions : ces quatre pièces , dis - je , après
avoir été vérifiées à la chambre des comptes, ont été enregis-
trées par arrêt de ladite Cour. Lesquelles [onze pièces (en y com-
prenant les deux pièces relatives à la principauté de Chimay et
au duché de Cambray), prouvent, avec le dernier degré de force
et d'évidence, que Félix de Hongrie, dit Croy - Chanel, était
fils d'André III, dit le Vénitien, petit - fils du prince Etienne de
Hongrie, dit le Postume, et arrière - petit - fils d'André II, roi
de Hongrie ; que ledit Félix avait épousé Guigonne de la
Chambre, dame de la Tour d'Allevard en Dauphiné, dont il eut
trois enfants , savoir : Antoine de Hongrie ( qui suit ), André
et Jean de Hongrie, et enfin que ledit Félix de Hongrie, dit
Croy -Chanel, avait un frère cadet nommé Marc de Hongrie,
co- seigneur de Croy et d'Araines, qui a laissé la postérité des
princes de Croy.
(1) Le silence que les modernes ont gardé sur cette princesse
est remarquable, car son existence est une vérité authenthique; il
est certain que ce furent ses soins réunis à ceux de la reine Agnès,
sa mère (alors veuve du roi André III), qui firent faire une
trêve, l'an i3>^3, entre les Bernois, qui étaient soulevés et com-
mandés par Rodolphe d'Erlach , et l'empereur Albert, grand-
père maternel de la princesse Elisabeth, dont il s'agit. (Voyez
l'Art de vérifier les dates, tome II, pag. 55; voyez aussi Josias
Simler de Rep. Helvet., 1. 1.)
60 DE CROY.
même avait été entièrement dépouillé de ses états avant
sa mort \ ce que nous avons précédemment démontré :
c'est le concours de ces circonstances qui, ainsi que
nous l'avons déjà marqué, exclut du trône de Hongrie
les arrières petits -enfants d'André II, ses légitimes hé-
ritiers.
On voit par un traité (i) du premier mars 1279, qu'à
cette époque, Félix habitait le château de Brastole, en
Dalmatie, éloigné de huit ou dix lieues de France, environ,
des villes de Spalatro et d'Almisum, où Roger de Moro-
sini, son oncle et son tuteur, commandait pour les Véni-
tiens : c'est par cette raison que Roger de Morosini est
nommé dans le traité du premier mars 1279, et comme
présent, et comme conseil de Félix de Hongrie, qui
était encore bien jeune à cette époque.
Mais les pirates ayant fait plusieurs entreprises sur la
ville d'Almisum, dès Tannée 1276, Roger de Morosini
fut contraint de se retirer à Venise, avec Félix de
Hongrie, son neveu, vers la fin de l'année 1279, d'où
il fut envoyé avec Marc de Hongrie, son frère, dans
les montagnes d'Allevard, en Dauphiné, et dans les
mêmes propriétés que le prince Etienne avait acquises
lorsque, poursuivi par son grand père, il fut contraint
de s'enfuir de la ville d Est.
Félix de Hongrie, abandonné à sa jeunesse, poursuiv
par la malveillance et l'influence secrète de Charles Ier,
comte de Provence, qui méditait l'usurpation du royaume
de Hongrie, depuis qu'il avait marié sa fille à Ladislas
le Cumain, roi de Hongrie, dont il n'eut pas d'enfants:
Félix se fixa en Dauphiné, par le mariage qu'il contracta
avec Guigone de la Chambre (2), dame, en partie, de la
(1) Pièce coté A, 127g. Lorsque l'on a fait, à la chambre
des comptes, 1 inventaire des titres qui servent à établir la Filia-
tion de la maison de Croy, la pièce la plus ancienne de chaque
génération fut cotée par la lettre A; la seconde, plus ancienne,
fut cotée par la lettre B, et ainsi de suite : de manière que, dans
chaque génération, les pièces, à commencer par la plus an-
cienne, sont cotées A, B, C, etc. Nous avons cru nécessaire
de donner cette explication, afin que le lecteur, en retrouvant
les mêmes lettres pour les cotes, ne croye pas qu'il y a des répé-
titions.
(2) Cette alliance est prouvée par le jugement d'assise de i2<jo,
par l'investiture de 5 des ides de décembre 1286, et par l'obit
DE CROY. 6i
Tour d'Allevard, fille de Guillaume de la Chambre, dit
Montaigne et de Guigone, fille d'Aimon de Saint-Pierre,
jadis co-seigneur de la ' Tour d'Allevard.
Parmi les possessions qui étaient échues à Félix de
Hongrie, ensuite du traité de partage du 9 février 1282,
qu'il avait fait avec Marc de Hongrie, son frère, il
avait eu, entr'autres choses, les biens qui étaient sis à
Bellecombe (près d'Allevard) , que l'on appelait le do-
maine de Chanel, ou Chanay, ou bien Chaunais, avec
les biens sis à Allevard, et il avait cédé à son frère
Marc , ensuite de ce partage , les droits qu'il avait sur
la terre de Croy; il résulta naturellement de ce nouvel
état de choses, que Marc ajouta plus souvent le nom
de Croy à son véritable nom qui était Hongrie , et que
Félix y ajouta plus souvent celui de Chanel à cause de
cette terre qui resta plus de trois siècles dans sa famille.
Il est donc important d'observer que c'est à dater de
d'Antoine de Hongrie de Croy, son fils ; les deux premières
pièces produites dans les preuves de Félix; l'autre le sera dans
les preuves d'Antoine, qui suivent.
Comme on pourrait être surpris de l'alliance de Félix de
Hongrie avec Guigone de la Chambre, à raison de la distance
des rangs et de l'éloignement de leur patrie , il ne sera pas inu-
tile de prévenir que la maison des anciens comtes de la Chambre
est la plus ancienne et la plus illustre de toute la Savoie , après
les ducs de ce nom, et que, d'ailleurs, les propriétés de Félix,
sises à Allevard et à Bellecombe, étant contiguës avec celles de
Guillaume de la Chambre (père de Guigone, femme de Félix),
à cause de la Tour d'Allevard, que ledit Guillamue tenait de sa
femme Guigone, fille d'Aimon de Saint- Pierre ; il en résulte,
dis-je, que cette branche de la maison des comtes de la Chambre
habitait à Allevard, ainsi que Félix de Hongrie.
On trouve dans les anciens registres de la chambre des comp-
tes du Dauphiné plusieurs titres conformes à ce que nous ve-
nons de dire, et où l'on voit que la mère de Guigone de la
Chambre, femme de Félix, s'appelait Guigone de Saint - Pierre,
qu'elle était dame de la Tour d'Allevard, fils d'Aimon de Saint-
Pierre, et qu'elle avait épousé Guillaume de la Chambre, dit
Montaigne; ce Guillaume de la Chambre testa en 'i3o2 (voyez
Guichenon, 2e vol., pag. 1197); il était frère de Jean, comte
de la Chambre, et ils étaient tous deux fils de Richard, comte
de la Chambre, à qui Paradin donne pour femme Marie de
Flandres, mais sans preuves; du moins Guichenon ne les a pas
données.
62 DE CROY.
l'époque du traité de partage du 9 février 1282, que
l'on verra plus souvent les noms de Croy et de Chanel
ajoutés à celui de Hongrie, qui était le véritable nom
de cette maison; que souvent, d'abord, ils ne furent
qu'ajoutés au nom de Hongrie, mais qu'enfin ils l'ont
presqu'entièrement remplacé .
Félix de Hongrie mourut dans le courant de l'année
1289 (c'est-à-dire environ douze ans avant son père).
Des mémoires domestiques disent (en s'appuyant de la
fondation de Marguerite de Sicile), que sa mort fut
avancée « par Charles Ier., roi de Naples, prince rempli
» de valeur, mais ambitieux et cruel, qui méditait
» l'usurpation de la Hongrie, depuis qu'il avait marié
» sa fille (1) Marie avec Ladislas-le-Cumain , roi de
» Hongrie, celui qui s'était couvert d'infamie par la
» manière cruelle dont il avait fait mourir Conrandin,
» et qui passait pour être l'auteur de la mort (2) de Saint-
(1) Elle est quelquefois appelée Isabelle.
(2) Gianone rapporte que saint Thomas d'Aquin avait été
professeur de théologie dans l'université de Naples, et qu'ayant
été témoin de toutes les violences de Charles, ce prince le fit
empoisonner, dans la crainte que ce saint docteur n'irritât l'es-
prit du Pape contre lui, par le récit des choses dont il avait été
témoin. Quoi qu'il en soit, saint Thomas d'Aquin mourut le 7
mars 1274, à l'abbaye de Fosse-Neuve, étant en route pour se
rendre au concile de Lyon.
Sans affirmer l'imputation que l'auteur du manuscrit fait à
Charles Ie*., nous remarquerons que toutes les actions de ce
prince furent marquées par l'ambition et la cruauté, et qu'étant
devenu comte de Provence, par les droits de sa femme Béatrix,
comtesse de Provence , ce prince , qui était devenu très - puis-
sant, pouvait d'autant plus facilement comprimer Félix et sa
famille, qu'une partie des propriétés d'Humbert I*1"., dauphin
de Viennois, relevait de son autorité, à cause du comté de
Provence.
Cette malheureuse influence se trouva prolongée encore par
la succession de son fils Charles II, roi de Naples, au comte de
Provence. On doit se rappeler que ce même Charles II était le
plus grand ennemi d'André III et de sa maison, et il n'est que
trop vraisemblable qu'il ne cessa pas de la poursuivre en Dau-
phiné, lorsque sa puissance et le voisinage de la Provence et du
Dauphiné lui en donnait des moyens si faciles : il était au
surplus aisé de prévoir qu'en fixant simplement cette maison
en Dauphiné, on lui ôterait toute espèce de ressources, soit
DE CROY. 63
» Thomas (dit l'auteur du manuscrit), pouvait bien
» avoir entrepris de détruire les héritiers mâles du
» royaume de Hongrie, afin que ce royaume tombât
» dans sa famille, mais, sa mort, arrivée dans le courant
» de cette même année, arrêta ses projets ».
Quoiqu'il en soit, Félix de Hongrie mourut à la fleur
de son âge, selon l'expression de la fondation de Mar-
guerite de Sicile, laissant, de Guigone de la Chambre,
son épouse, trois enfants ; savoir :
i°. Antoine de Hongrie, qui suit (i) ;
en avilissant sa haute condition, soit en lui ôtant les ressources
pécuniaires et celles du crédit : ces moyens obtinrent tout l'effet
qu'on s'en était promis, car on verra qu'Antoine de Hongrie
ne prenait plus que la qualité de très -noble chevalier, et quel-
quefois celle de chevalier seulement ; en sorte qu'ayant épousé
une demoiselle Commiers, très -noble à la vérité, mais peut
riche, ceux de sa maison se trouvèrent bientôt réduits à la con-
dition ordinaire de cadets de grande maison, quoiqu'ils fussent
les légitimes héritiers du trône de Hongrie.
(i) Cette filiation est rigoureusement prouvée , i°. par le
jugement d'assise de l'année 1^90 , que nous avons produit
parmi les preuves de Félix , et dans lequel il est dit , que le
seigneur Antoine de Hongrie était fils aîné de feu noble seigneur
Félix de Honguerie , et de noble dame Medame Guigone de la
Chambre, dame en partie de la Tour d'Allevard en DalphineU
2°. Par une quittance (pièce cotée A, i3og), concédée à
noble Guillaume de Commiers, d'Allevard, damoiseau, par
noble Ambroisie de Commiers , femme de noble Antoine de
Croy-Chanel, chevalier, fils de noble seigneur Félix de Croy-
Chanel; nobilis Ambrosia de Commeriis , uxor nobilis Anthonii
Crouy-Chanelis, militïs filii nobilis domini Felecii Crouy -Cha-
neli Solvit et quitavit et delibcravit dominum Guillermum ,
Commerii de Allavardo , de omni fide jussione in qua eidem
Ambrosie tenebatur pro dote sua : acte reçu Aymond - Combri ,
notaire impérial et delphinal à Goncelin , i3oq, indiction 7e,
sans date de mois, original avec le monogramme du notaire.
3o. Par une reconnaissance (pièce cotée B, i3i6), en em-
phythéose du 16 juin i3i6, indiction 14e, passée par Guillaume
de Genton d'Allevard, en faveur de noble homme le seigneur
Antoine de Croy-Chanel, chevalier seigneur de la Tour d'Alle-
vard, de plusieurs fonds désignés dans cet acte, ad opus nobilis
viri dominis Antonii Crouy-Chaneli , miliiis domini Turris Alla-
vardi; acte reçu par Jacques Eymin , notaire impérial d'Alle-
vard, grosse original en parchemin, avee le monogramme dudit
notaire.
64 DE CROY.
2°. André de Hongrie qui fut présent au contrat
de mariage de Pierre de Hongrie de Croy, son
neveu, qui fut passé le 9 décembre i3o8, et d'où
il appert qu'il avait rendu plusieurs grands et
importants services au Dauphin de Viennois,
Jean II;-
3°. Jean de Hongrie , archevêque d'Embrun , et
qui , en cette qualité , assista au contrat de
mariage, du 9 décembre i3o8, de son neveu
Pierre de Hongrie de Croy.
V.Antoine de Hongrie _, dit Croy-Chanel , fut co-
seigneur de la Tour d'Allevard ; il rendit différents ser-
vices au Dauphin de Viennois, Jean II, tant à la guerre
que dans les négociations ; ce prince le reconnut lui-
40. Par la fondation d'un obit, faite dans l'église de Notre-
Dame d'Amiens, par Guillaume de Croy, chanoine dans ladite
église, et neveu de Robert de Fouilloy, jadis évêque d'Amiens,
dont la teneur suit mot à mot, telle qu'elle est dans les nécro-
loges du chapitre de ladite église» de Notre-Dame; Obitus An-
tonii Hungarie dicti Chanelïs alias Croy, militis nobilissimi ,
filii illustris militis felicis Hungarie, et domine Guigone Camere,
condomi e Turris Allavardi , fundationis Guillelmi de Croyaco ,
canonici et nepotis Roberti de Folliaco, quondam episcopi hujus
ecclesie in cujus anniversario XX sol. dividet capiendos supra
duas edes sitas in Ambiano via comitis, et sine lesione actionis
habete contra dictas duas edes per ecclesias nostre domine de Gardo
et sancti Martini ad Gemellos. (Cette fondation se trouve en
original dans les archivés du chapitre de Notre-Dame d'Amiens,
et dans le nécrologe coté au dossier 33, pag. 142, n° 5o du
mois de mai ; il se voit aussi dans un autre volume en parche-
min, coté au dossier necrologium, pag. 5o, n° 53 du mois de
mai, lequel necrologium est aussi aux archives dudit chapitre. )
Lesquels titres (savoir la quittance de dot de l'an i3og, et
la reconnaissance en emphytéose , de 1 3 16 , les originaux du
chapitre n'ayant pu être déplacés), après avoir été produits
en originaux à la chambre où ils ont été vérifiés , ont été enre-
gistrés par arrêt de ladite cour, et servent à prouver qu'Antoine
de Croy, seigneur de la Tour d'Allevard, était fils aîné de noble
seigneur Félix de Hongrie , chevalier , seigneur de Brastole , et
de noble dame Guigone de la Chambre, dame en partie de la
Tour d'Allevard, son épouse; et qu'enfin ledit Antoine de Croy
avait épousé noble dame Ambroisie de Commiers, fille de Guil-
laume de Commiers, damoiseau.
DE CRÔY. 65
même d'une manière authentique , en présence des prin-
cipaux seigneurs du Dauphiné, dans son château d'Alle-
vard, le 9 décembre de l'année i3o8 : on trouvera la
preuve de ce que nous avançons, dans les preuves de
Pierre de Croy, qui suivent, et dans le contrat de
mariage dudit Pierre.
Antoine de Croy avait épousé Ambroisie de Commiers,
tille de Guillaume de Commiers, d'Allevard, damoiseau,
dont il eut quatre enfants , savoir :
i°. Pierre de Hongrie, qui suit;
20. Jean de Hongrie, dit de Croy [alias Croy), fut
marié avec Isabeau de Croy, dame, en partie, de
Clary, petite-Fille d'Enguerrand de Croy, sire
de Croy, co-seigneur de Clary, etc., et d'Hé-
lène, épouse dudit Enguerrand (1) ;
(1) (Jean de Hongrie.) On voit dans un compte rendu par
Jean Poney, archidiacre de Capoue , trésorier du dauphin
Humbert II, un article du 8 septembre i334, où il porte
i3S florins dix deniers, donnés par ordre du dauphin à Pierre
et à Jean de Hongrie, dont il s'agit ; voyez le 2e vol. de Val-
bonnais, pag. 283 : cet article fait présumer que la rente de
100 florins d'or, que le dauphin avait assurée à Pierre de Hon-
grie dit de Croy, ne fut pas toujours prélevée sur ses revenus
d'Allevard , mais qu'elle était quelquefois payée directement
par le trésorier du dauphin.
Ce Jean de Hongrie de Croy, dont il s'agit, avait épousé,
ainsi que nous l'avons dit, Isabeau de Croy, co-seigneur de Clary
ou Clairy, fille de Jean de Croy, co-seigneur de Clary, et petite-
fille d'Enguerrand, seigneur de Croy, co-seigneur de Clary,
Sauchoy, etc., et d'Héline , mentionnés au titre de l'abbaye
du Gard, de l'année 1280, coté G. C'est ce même Jean de
Croy de Hongrie, que Scohier suppose fils de Jacques de Croy,
et d'une Marie de Pecquigny, mariés en i3i3, frère cadet de
Guillaume de Croy, marié à Isabeau de Renty ; et enfin, c'est
le même qu'il suppose être la tige de Ja branche des Croy de
France, dont il dit en avoir connu un qui demeura quelque
tems à Beaumont, en la cour du duc Philippe de Croy, duc
d'Arschot, ce qui est possible; car on verra, par la suite de ces
preuves, que les Croy de Dauphiné et de Picardie ont cons-
tamment conservé des relations.
Quant à la supposition par laquelle il fait descendre la maison
de Croy- Chanel, de Jean de Croy, second fils de Jacques, et
de Marie de Pecquigny , on a vu , par les preuves que nous
avons produites , qu'elle est absolument fausse ; il est vrai ce-
i3. 5
66
DE CROY
3°. Humbert de Croy, sénéchal, ou grand-maître-
d'hôtel de la Dauphine, ce qui est prouvé par le
compte-rendu par Jean Poney, trésorier du dau-
phin Humbert II (voyez le 2*. vol. de Valbon-
nais, pag. 281) ; il fut ensuite sénéchal du Dau-
phin, ce qui est prouvé par un article du mois
de janvier 1 335 , d'un autre compte rendu par
Antoine Giroud , châtelain d'Oysans. (Voyez le
2e. vol. de Valbonnais, pag. 323). La charge de
sénéchal ou grand- maître n'était donnée qu'à des
personnes d'une naissance distinguée ;
40. Simon de Croy (de Cruce) , qui se trouva en
armes au camp rassemblé devant Miribel (proche
la grande Chartreuse) ; ce bourg se rendit à
l'approche des troupes du dauphin Humbert II,
le 6 avril 1348, et le château ayant demandé
une suspension d'armes de quinze jours , se
rendit le 22 avril de la même année.
VI. Pierre de Hongrie, dit Croy -Chanel, était
encore mineur, lorsque son mariage fut arrêté avec
Agnès de Sassenage, de la branche de Veracieu (1).
pendant que les biens de Jean de Croy se fondirent dans la
maison de Rodolphe de Croy - Chanel , châtelain d'Allevard ,
dont il sera parlé par la suite ; mais alors il ne restait plus de
droit à Clary, parce que, dès l'année i336, il les avait lui-même
vendus, avec le consentement d'Isabeau de Croy, sa femme,
à Robert de Clary, seigneur de Clary, dit Fauvel , qui , par ce
moyen, réunit la totalité de la terce de Clary.
(1) Cette filiation est rigoureusement établie, i°. Par
le contrat de mariage du 9 décembre i3o8, entre noble et
illustre seigneur Pierre de Croy de Chanel, fils mineur
de noble seigneur Antoine de Croy-Chanel , chevalier,
co-seigneur de la Tour d'Allevard, et de noble dame
Ambroisie de Commiers, d'une part ; inter nobilem et
illustrent dominum Petrum CrouyChanelis, ftlium minorent
domini Antonii Crouy Chanelis , militis condomini Turris
Allavardi, et nobilis domine Ambrosine de Commeriis, ex
una parte.
Et noble et illustre demoiselle Agnès de Sassenage,
dite de Veracieu, fille de leu noble et illustre seigneur
Othomard de Sassenage, dit de Veracieu, et de feu
DE CROY. 67
Si l'on observe la manière dont le Dauphin et la
Dauphine intervinrent dans cet acte , si l'on remarque
illustre et généreuse dame Louise de Savoie, d'autre
part ; et nobilem et egregiam domicellam Agnesiam de Cas-
senatico dictam dé Veraciencifiliam nobilis etegregii domini
Othomardi de Cassenatico dicto de Veracienci ab humanis
decessi et illustris et gêner 'ose domine Ludovice de Sabaudia,
etiam ab humanis decesse, ex altéra : Pierre de Croy de
Chanel, procédant de l'autorité et consentement de ses
père et mère, et encore de l'agrément et volonté du
dauphin Jean , et de Béatrix de Hongrie , son épouse ,
cousine dudit futur époux; nec non autoritate, voluntate,
licentiâ consensu ac bonâprotectione illustrissimi ac magnis-
simi nostri domini Joannis Dalphini , amici et protectioris
dicti nobilis domini futuri conjugis..., nec non autoritate,
voluntate, licentiâ consensu, ac bonâprotectione illustrissime
et generosissime domine nostre Beatricis Hungarie , uxoris
dicti domini nostri Dalphini, ac ipsius nobilis domini futuri
conjugis Cognate, Agnès procède de l'autorité et consente-
ment de noble seigneur François de Sassenage, son tuteur et
son oncle, et de noble dame Agnès de Gex de Joinville,
épouse audit François, et marraine de la future épouse,
et encore de l'agrément et volonté du dauphin Jean, et
de Béatrix de Hongrie, son épouse, cousine dudit futur
époux ; ttec non autoritate, licentiâ, consensu, voluntate
ac bonâ prôtectione illustrissime et generosissime domine
nostre Beatricis Hungarie dicti domini nostri Dalphini ,
conjugis serenissime dictique domini Pétri Crouy-Chane-
lis, futuri conjugis Cognate. C'est dans les mains de Jean
archevêque d'Embrun, frère d'Antoine, et oncle de Pierre
de Croy, que les futurs époux jurent et promettent de
s'épouser. François de Sassenage, en qualité d'oncle et
tuteur de la future épouse, fait la constitution de dot,
consistante, entr'autres choses, en la moitié du tiers des
biens laissés par Othomard de Sassenage, et par Louise
de Savoie, ses père et mère ; il est convenu que les
futurs époux iront habiter au château de Sassenage.
François de Sassenage et le futur époux, dûment auto-
risés, font un pacte exprès de se défendre réciproque-
ment, et de se donner mutuellement tous les secours,
tant en argent qu'en hommes, envers et contre tous,
68 DE CROY.
que la Dauphine était sœur de Charobert , qui était
l'usurpateur de la Hongrie, et que ce royaume était
excepté contre le Pape et le Dauphin. Les futurs époux
promettent de vivre auprès de François de Sassenage
et d'Agnès de Joinvilie , son épouse, qui leur avaient
fait une donation particulière de trois cents florins d'or ,
comme des fils naturels et légitimes, issus du sang royal,
doivent vivre auprès de leurs père et mère, et omnia
fucerequebonifilii le gitimi naturelles à Sanguine Regio pro-
cessif patri et matri facere teneantur : Jean, dauphin, et
Béatrix de Hongrie, sa femme, cousine dudit illustre
Pierre de Croy-Chanel, en contemplation dudit mariage
et de la susdite parenté existante entr'eux (i), et surtout
entse ladite très-illustre et très-grande dame (2) Béatrix
de Hongrie et ledit illustre seigneur, futur époux , tous
deux issus du sang royal de Hongrie ; iilustrissimus et
magnissitnus dominus Joannes noster Dalphinus , et illus-
trissima et magnissima nostra domina Béatrix Hungarie,
amicissima sua uxor cognati dicti illustris domini Pétri
Crouy-Chanelis, contemplatione dicti presentis matrimonii
et nobilissime cognationis supra dicte, et presertim inter
dictam illustrissimam et magnissimam dominant nostram
Beatricem Hungarie, etdictum illustrem dominumfuturum
conjugem, ambos a sanguine Regio Hungarie processus ;
et encore en considération des services rendus tant au
dauphin Humbert, père de Jean, qu'à Jean lui-même ,
par Antoine de Croyr père dudit futur époux, et André
de Groy, son oncle, soit dans la guerre contre le comte
de Savoie, soit autrement, et les services que lesdits de
Croy continuent de lui rendre, et encore, enfin, en
(1) Béatrix de Savoie, aïeule du dauphin Jean II, était petite-
fille de Thomas, comte de Savoie, marié en secondes noces à
Marguerite de Foucigny, Thomas et Marguerite eurent une fille
nommée Eléonore , qui fut mariée à Aldrovandin , marquis
d'Est, duquel mariage sortit Béatrix d'Est, troisième femme
du roi André II , et bisaïeul de Félix de Hongrie : d'où l'on
voit que le dauphin Jean II, et Félix de Hongrie, jadis co-
seigneur de Croy, étaient parents du 4e au 5e degré.
(2) Béatrix de Hongrie et Pierre de Croy étaient parents
au 5e. degré : c'est-à-dire qu'ils descendaient tous les deux au
5e. degré, du roi André II.
DE CROY. 69
encore tout rempli de divisions intestines , on verra
qu'il importait essentiellement au succès de cette usur-
considération de la médiocrité de la fortune dudit futur
époux ; et etiam contemplatione mediocrium statuum bonis
etpossessionibus ipsius nobilis dominifuturi conjugis ; comme
aussi en considération des services rendus et que ne cessait
de rendre au Dauphin, noble François de Sassenage ,
donnent, savoir : à Pierre de Croy, futur époux, une
rente viagère de cinquante florins d'or par an, à per-
cevoir sur les terres et possessions du Dauphin, du lieu
d'Allevard, à condition, par le futur époux, de défendre
le Dauphin, de toutes ses forces, envers et contre tous;
et à Agnès de Sassenage, future épouse, aussi cinquante
florins d'or de pension viagère, à percevoir sur les terres
du Dauphin, les plus proches de Noyarey et de Veurey.
François de Sassenage et Agnès de Joinville, sa femme,
acceptant cette donation , aux qualités qu'ils agissent,
pour et au nom de la future épouse, jurent et promettent
pour elle de payer sans contestation, à perpétuité, les
droits dus au Dauphin sur les domaines, terres et pos-
sessions de Sassenage : Pierre de Croy, dûment autorisé,
et François de Sassenage promettent de défendre, envers
et contre tous, le Dauphin, le très -vénérable seigneur
Jean de Genève, évêque de Valence et de Dye ; le vé-
nérable seigneur Drodon de Sassenage, prieur de Beau-
mont, et le noble seigneur Amédée de Chaste, tous
présents et contractants, et réciproquement lesdits Jean
de Genève, Drodon de Sassenage et Amédée de Chaste
promettent de prendre de toutes leurs forces, envers et
contre tous , excepté contre le Pape et le Dauphin ,
la défense de Pierre de Croy et de François de Sassenage.
Cet acte est passé à Allevard, dans le château du Dau-
phin, en présence du très-vénérable seigneur Jean de
Croy -Chanel, archevêque d'Embrun, et des nobles
seigneur Artaud de Briançon ; Guigues Allemand, sei-
gneur de Valbonnais ; Reymond, seigneur de Mevouil-
lon ; Reynaud de Montauban , seigneur de Montmaur ;
Arnaud de Flotte; Rollet du Peloux ; Arthaud, seigneur
de Roussillon ; Hugonet de Falavel ; Peronet de Mu-
rinais ; Falquet de Montchenu et Guigues de Berenger,
chevalier ; ledit acte scellé des sceaux des parties , au
70 DE CROY.
pation, ou d'exterminer la race d'André III, ou de
l'exiler à une grande distance de la Hongrie ; on ne sera
nombre de cinq, dont trois existent encore; les deux
autres étant indiqués par deux lacs formés, ainsi que
ceux des trois' sceaux existants, du parchemin même de
l'acte qui fut passé le 9 décembre de l'année i3o8, in-
diction sixième, reçu par Lentelme-Guenisi , notaire
impérial , par lui grossoyé avec son monogramme, au
commencement et à la fin de Pacte ; grosse originale
en parchemin. On doit remarquer que ce contrat* de
mariage établit non-seulement la preuve de la filiation
de Pierre de Croy, mais il corroborre encore la preuve
que cette maison est issue du sang royal de Hongrie ;
c'est une assertion d'autant plus incontestable que ,
prouvée déjà de la manière la plus précise par les actes
des premier mars 1279, 9 février et 27 avril 1282, par
la fondation de l'année 1284, par le jugement d'assise de
l'année 1290, par la fondation de Marguerite de Sicile,
de l'année 1292, par les deux fondations d'obit de Félix
de Hongrie et de Marc, son frère. Elle est trois fois
confirmée par trois clauses principales de ce contrat de
mariage, par le dauphin Jean et Béatrix de Hongrie,
sa femme, présents et stipulants, qui donnent à Pierre
de Croy la qualification de cousin, en vertu de leur très-
noble alliance et parenté, et surtout, y est - il dit, de
celle existante entre ladite très - illustre et très -grande
dame Béatrix de Hongrie, et ledit illustre seigneur futur
époux, tous deux issus du sang royal de Hongrie ; ambos
à sanguine Regio Hungarie processos. Il nous paraît im-
possible de donner un plus grand degré de force , de
précision et d'évidence aux preuves de filiation, et de
l'origine royale de cette maison.
20. Par un traité du 4 février 1327 (coté A. 1327),
indiction dixième entre l'exacteur des gabelles et péages
de Goncelin, d'une part; et noble seigneur Pierre de
Crouy-Chanel et Antoine Eymin, en qualité de syndics,
consuls et économes des communautés du mandement
d'Allevard, d'autre part; par lequel il fut dit que lcsdites
communautés resteraient franches et exemptes desdits
péages et gabelles ; acte reçu par Jean Channet, d'Alle-
vard, clerc-notaire impérial et delphinal : Ego vero
DE CROY. 71
plus étonné de toutes les marques apparentes d'amitié
et de générosité que le Dauphin, et surtout la Dauphine,
Joannes Channeti de Allavardo, clericus imperiali delphi-
nalique auctoritatibus notarius publiais ; grosse originale
en parchemin , avec le monogramme dudit notaire.
3e., Par la fondation (titre coté B. i33o) d'une au-
mône annuelle de vingt sous tournois, en faveur de la
chartreuse de Saint-Hugon, par noble seigneur Pierre
de Croy-Chanel, d'Allevard, chevalier; nobilis dominus
Petrus Crouy-Chaneli , de Allavardo miles; par laquelle
il élit sa sépulture dans l'église de cette chartreuse, avec
ratification de cette fondation, par noble seigneur Guil-
laume de Croy-Chanel , damoiseau , fils dudit noble
Pierre de Croy, que omnia et singula... Nobilis dominus
Guillelmus Crouy-Chaneli, domicellus filiusque dicti no-
bilis Pétri Crouy, de mandato expresso, dicti patris sui...
Laudavit; acte reçu par Pierre Revol , de* Goncelin ,
notaire impérial, le 2 juillet i33o, indiction treizième,
original en parchemin, avec le monogramme dudit
notaire.
40., Enfin, par la vente (titre coté C. 1 33 1) d'une vigne
située dans la paroisse d'Allevard, passée le 27 mai i33i ,
indiction quatorzième , par noble seigneur Pierre de
Crouy-Chanel, chevalier, fils de noble Antoine de Croy-
Chanel, co-seigneur de la Tour d'Allevard Nobilis
dominus Petrus Crouy-Channeli, miles, filius nobilis An-
tonii Crouy-Chaneli, condomini Turris Allavardi ; acte
reçu par Lentelme-Guenis, Lentelmus Guenisii, notaire
impérial d'Allevard, portant ledit acte, la ratification de
noble homme Rosset-d'Arbrelle, châtelain du Dauphin,
pour et au nom dudit seigneur Dauphin ; ladite ratifi-
cation faite en i332, indiction ^quinzième, le jeudi avant
Pannonciation de la bienheureuse Marie, le 19 du
mois de mars; original en parchemin, avec le mono-
gramme du susdit notaire Lentelme-Guenis.
Lesquels quatre titres ont été produits en originaux
à la chambre des comptes où , après y avoir été vérifiés ,
ils ont été enregistrés par arrêt de ladite cour, et servent
à prouver que Pierre de Croy-Chanel, chevalier, était
fils de noble Antoine de Croy, chevalier, co-seigneur
de la Tour d'Allevard, et de noble dame Ambroisie de
72 DE CROY.
prodiguèrent à Pierre de Croy et à toute sa famille,
pour mieux l'étouffer à l'époque de ce contrat de ma-
riage. On ne sera plus surpris de ces expressions de la
Dauphine, qui sont répétées plusieurs fois dans ce
contrat : de l'autorité, volonté, consentement et bonne
protection de très-illustre et très-généreuse dame Béatrix de
Hongrie, cousine dudit noble et illustre seigneur futur
époux. 11 sera encore moins surprenant que le Dauphin et la
Dauphine leur aient affecté une rente viagère de cent
florins d'or, somme qui eût été considérable à cette
époque, si elle eût été simplement l'effet d'une géné-
rosité, mais qui, en effet, n'était rien relativement aux
grandes prétentions dont on privait Pierre de Croy,
en le retenant loin de la Hongrie ; le mariage de Pierre
de Crov, fait pendant sa minorité, par l'autorité et vo-
lonté de la Dauphine ; ce traitement de cent florins d'or ;
la place de sénéchal, ou grand-maître d'hôtel de la
Dauphine, qui fut ensuite donnée à Humbert de Croy,
frère de Pierre de Croy ; toutes ces caresses apparentes
ne peuvent donc évidemment être considérées que
comme autant . de chaînes dont on s'était servi pour
lier en Dauphine les descendants du roi André II, et
les empêcher de reparaître en Hongrie.
Pierre de Croy- Chanel se trouva à la bataille de
Varey, le g août 1 325 ; ce fut lui qui fît prisonnier,
sans le connaître, le comte Edouard de Savoie, aidé
des seigneurs de Tournon, et du chevalier Auberjon
de Mailles.
Mais, parce qu'il était parent du comte, tant par
Adelaïs de Savoie, bisaïeule "d'André II, que par
Louise de Savoie , mère d'Agnès de Sassenage , son
Commiers ; que ledit Pierre de Croy fut marié avec
Agnès de Sassenage, dite de Veracieu, fille du seigneur
Othomard de Sassenage, et de très -noble dame Louise
de Savoie ; qu'il eut de ce mariage (entr'autres enfants)
Guillaume de Croy, qui suit, et qu'enfin, le Dauphin
et la Dauphine, qui furent présents et stipulants au
contrat de mariage dudit Pierre de Croy, lui donnèrent
la qualité de cousin, et le reconnurent pour être issu
du sang royal de Hongrie.
DE CROY. 73
épouse, il lui fit rendre la liberté aussitôt qu'il l'eut
reconnu. La Chronique manuscrite de Savoie dit, que
comme Auberjon de Mailles ne voulait pas consentir
à relâcher le comte; il fut tué par Hugues de Bacsozel,
qui vint au secours du comte Edouard , dont il était
aussi parent, et de plus son vassal.
Pierre de Croy fit plusieurs fondations et bienfaits
à la Chartreuse de la vallée de Saint- Hugon; et par
son testament, qui fut reçu par Jean d'Eymin, notaire
impérial et delphinal d'Allevard, et par lequel il avait
déjà fait plusieurs concessions aux religieux de cette
maison, il élut sa sépulture dans cette Chartreuse, où
il fut enseveli avec son épouse ; on voyait encore , avant
la Révolution, derrière le chœur de l'église de cette Char-
treuse, leurs inscriptions en lettres gothiques, sur une
pierre qui couvre leur caveau.
Pierre de Croy laissa de son épouse, Agnès de Sas-
senage de Verasieu :
i° Guillaume de Croy -Chanel, qui suit (1);
(1) Cette filiation est rigoureusement prouvée par les pièce»
qui suivent : io. Par la fondation pieuse, faite à la Chartreuse
de la vallé» de Saint-Hugon, du 2 juillet i33o, mentionnée
ci - devant , dans laquelle noble Guillaume de Croy -Chanel,
damoiseau, ratifie la donation que noble Pierre de Croy -Chanel,
chevalier, son père, venait de faire à cette maison;
20. Par une reconnaissance (pièce cotée A, i336) passée
le 9 février i336, indiction 40., par noble Guillaume de Croy-
Chanel , damoiseau , d'Allevard , en faveur de Guignes et Pierre
Oyan , frères, dudit lieu, de plusieurs possessions à Allevard ;
acte reçu et souscrit par Pierre Revol , notaire à Goncelin ,
avec son monogramme, grosse originale en parchemin;
3o. Par une vente (titre coté B, 1340), passée le 17 oc-
tobre 1340, indiction 8, par Hugonet - Guelis , du lieu de Saille,
paroisse d'Allevard, à noble Guillaume de Croy -Chanel, che-
valier, d'un setier de froment de rente annuelle, avec une émine
de plaids, droits de lods et de prélation , qu'il impose sur un pré
auparavant en franc -alleu, situé à Saille, dans la paroisse de
Saint -Pierre d Allevard ; il lui vend encore, par le même acte,
dix cartes de froment de rente annuelle, et autant de plaids, avec
directe, qui lui étaient dus sur les fonds désignés audit acte par
les censitaires y dénommés, qui reconnurent tenir ces fonds du
fief et directe seigneurie dudit noble Guillaume de Croy -Cha-
nel; cet acte est reçu et signé Pierre Pilati, notaire d'Allevard,
74 °E CROY.
2° Aimon de Croy - Chanel , mentionné au tes-
tament de Jeanne Pons, femme de son frère.
avec son monogramme au commencement, grosse originale sur
parchemin ;
40. Par une investiture (titre coté C, 1340), et quittance
de lods passées, le 26 novembre 1340, indiction 8«., à noble
homme Guillaume de Croy - Chanel , chevalier d'Allevard , par
noble homme Jean d'Arvillard, chevalier, à raison d'une mai-
son dans le bourg d'Allevard, acquise par ledit noble Guillaume
de Croy - Chanel , de Pierre Moyrenc , acte reçu par Pierre
Pilati j notaire, expédié et souscrit par Lentelme - Guenis , no-
taire d'Allevard , ensuite d'une ordonnance de juge majeur du
Dauphiné , scellé du sceau de la cour delphinale, qui enjoi-
gnait à Lentelme - Guenis et Jean du Mirail, notaires, de don-
ner expédition des actes contenus au protocole de défunt Pierre
Pilati , grosse originale en parchemin, avec le monogramme
dudit Guenis, au commencement et à la fin de l'acte;
5o. Par un traité (titre coté D, 1341), de partage du 7 mai
1341, indiction 9e., entre Jean et Berton Meyalat, frères, du
lieu de Claix, intervenu par la médiation de nobles hommes
François de Claix et de Guillaume de Croy- Chanel, chevaliers,
arbitres choisis par les parties, acte reçu par Guignes Luyset,
notaire de Grenoble, grosse originale en parchemin , avec mo-
nogramme ;
6°. Par une investiture (titre coté E, 1341 ), et quittance
de lods, passées le 17 octobre 1341, indiction 9e., par noble
homme le seigneur Guillaume de Croy -Chanel, chevalier, et
par Pierre Furbau conjointement , en faveur de Guillaume
Gontier d'Allevard, à raison d'une acquisition faite par ledit
Gontier, d'un ténement à Belmont, acte reçu par Pierre
Pilati , notaire d'Allevard , et expédié par Lentelme Guenis et
Jean du Mirail , aussi notaires d'Allevard , ensuite d'une ordon-
nance du juge majeur du Dauphiné, scellée du sceau de la cour
delphinale, grosse originale en parchemin, avec le monogramme
dudit Guenis;
7°. Par un testament (titre coté F, 1349), du premier oc-
tobre 1349, indiction 2e., de Jeanne, fille de noble Jean de
Pons de Bergerac , veuve de noble Guillaume de Croy - Chanel ,
fils de noble Pierre de Croy - Chanel , chevalier, par lequel
elle fait un legs à sa fille Anne, et institue pour ses héritiers,
Aimonet et Jean, ses fils, avec substitution au dernier vivant,
et, dans le cas au ils seraient tous morts sans enfants légitimes,
elle leur substitua ses deux oncles, Armand et Jean Gyrond de
Chanet , et enfin, dans le cas où ceux-ci viendraient à mourir
sans enfants légitimes , elle leur substitue sa mère , Marie de
Gyrond de Chanet ; acte passé à Allevard , en présence du sei-
DE CROY. jS
VII. Guillaume de Croy - Chanel , chevalier, fut
tué à la bataille de Crécy, le 26 août 1346 (1) ; il avait
gneur Aymond de Croy - Chanel , chevalier, reçu et souscrit
par Pierre Bigot, notaire d'Allevard, grosse originale en par-
chemin; lesquels sept titres originaux servant à prouver 'que
Guillaume de Croy-Chanel était fils de Pierre de Croy- Chanel,
et que ledit Guillaume avait épousé Jeanne de Pons de Berge-
rac, dont il eut trois enfants, savoir: Aymon, Jean qui suit,
et Anne, ont été vérifiés et enregistrés à la chambre des comptes
de Dauphiné.
Nous observerons , à l'occasion du testament de Jeanne de
Pons de Bergerac, que l'on voit dans l'inventaire du trésor,
de Chartres, 7e. vol., fol. 5555, un testament de l'an 1289
de Marguerite de Turenne , dame de Bregerac , actuellement
Bergerac, par lequel ( entr'autres dispositions), elle légua à
Geraude, sa fille, femme d'Arnaud de Gyrond , chevalier,
quelques rentes , et institua pour héritier universel Geoffroy
de Pons, son fils, en toutes ses terres et châteaux, etc.; depuis
cette époque , la maison de Pons et celle de Girond ont con-
tracté plusieurs alliances, et Jean de Pons de Bergerac (père
de Jeanne de Pons, dont il est parlé ci -dessus à l'article 7),
descendait de cette Marguerite de Turenne , dame de Bergerac :
quant à la maison de Girond, qui est ancienne et illustre, on
voit dans les titres de la baronnie de Mercœur, en Auvergne,
qui sont à la chambre des comptes de Paris, que Pierre de Gy-
rond, damoiseau, reconnut le dimanche après l'ascension i3o2,
tenir de Berault, seigneur de Mercœur, chevalier, ce qu'il
possédait dans le château de Girond, dans le mas de Chanet
de Delquouve, dans la châtellenie de Blasilie, dans la paroisse
de Molledis de Lauria ; par rapport aux époques et aux noms,
on le croit père d'Arnaud , de Jean et de Marie Girond de
Chanet, mentionnés au testament de Jeanne de Pons.
On pourrait présumer qu'il existait entre les maisons de Croy-
Chanel et celle de Gyrond quelqu'alliance antérieure à Guil-
laume de Croy, mais nous n'en connaissons aucune preuve;
ce qui est certain , c'est que cette seconde réunion du nom
Chanel à celui de Croy-Chanel, lui donna une préférence assez
marquée pour faire souvent négliger celui de Croy; ce qui est
complètement confirmé par l'obit de Jean , que nous citerons
en entier ci-après, où l'on voit, obitus Joannis Hungarie dicti
Chanelis , aliàs Croy, autrefois Croy; preuve que l'on négli-
geait déjà de prendre ce nom. ( Voyez le 8e. vol. des grands
officiers de la couronne, pag. 5o3**.)
(i) Hector de Croy-Chanel reçut, le pénultième de juin
1489, indiction 7e, du curé d'Allevard, la quittance de tous
76 DE CROY.
épousé Jeanne de Pons, ou de Pont de Bergerac [Port-
cii, ou de Pontibus, d'une ancienne et illustre famille
du Poitou; elle fit son testament le ier octobre 1349,
dans lequel elle institua j pour ses héritiers , ses deux
fils, Aymon et Jean de Croy- Chanel; et dans le cas
où ils viendraient à mourir, soit en pupillarité, ou
sans enfants légitimes, elle leur substitua sa fille Anne;
et elle substitua à celle-ci , dans le cas où elle viendrait
à mourir sans enfants légitimes, ses deux oncles, Ar-
naud et Jean Gyrond de Chanel, par égales parts; et
enfin dans le cas où ceux-ci viendraient à mourir sans
enfants légitimes, elle substitue sa mère, Marie de
Gyrond, Guillaume de Croy - Chanel, laissa de son
épouse, Jeanne de Pons de Bergerac, trois enfants
nommés ci-dessus, savoir :
i° Aimon, ou Aymon de Croy-Chanel, chevalier;
20 Jean de Croy-Chanel, qui suit (1) ;
3° Anne de Croy-Chanel.
les arrérages de rentes qu'il devait à raison d'une fondation
faite par noble Richarde de Mailles , veuve de noble Jean de
Croy - Chanel, de messes à célébrer chaque année dans l'église
de ladite paroisse pour le repos de l'âme de noble Guillaume de
Croy-Chanel, père du mari de ladite noble Richarde de
Mailles, qui avait été tué à la bataille de Crécy, laquelle fon-
dation avait été faite par acte du 20 avril i388, ind. ne., reçu
par Aimon Pilati , notaire , et qui cependant n'avait pas été
payée ni acquittée depuis plusieurs années; acte passé à Allevard,
reçu par Bernard, notaire, en minute originale, fol. 200 du
protocole dudit Bernard ; lequel registre protocole a été produit'
devant les commissaires de la cour, et l'acte ci - dessus men-
tionné, après avoir été vérifié, a été enregistré.
(1) Cette filiation est rigoureusement prouvée, 10. par le
testament du premier octobre 136g, de Jeanne de Pons de
Bergerac , veuve de noble Guillaume de Croy - Chanel , cheva-
lier, ci-dessus mentionné;
20. Par une donation (titre coté B, i38o), du 19 juin i38o,
indiction 3e., par noble et puissant homme Guillaume Conrad ,
chevalier, à noble Jean de Croy-Chanel d'Allevard , d'une
portion de bois dans la paroisse de Pinsot, mandement d'Alle-
vard ; les motifs de cette donation sont fondés sur ce que ledit
Conrad avait joui des revenus de la dot de feue Catherine , sa
femme, cousine dudit noble Jean de Croy - Chanel, sans avoir
fait une aucune restitution de cette dot; acte passé à Allevard, reçu
DE CROY. 77
VIII. Jean de Croy-Chanel, fut fait chevalier sur le
par Jean de Senes, notaire, grosse originale en parchemin,
avec son monogramme ;
?o. Par une obligation (titre coté C, i385), passée le 25 fé-
vrier i385, indiction 8e., par noble Jean de Croy - Chanel
d'Allevard, en faveur du noble François du Peloux, d'une
somme pour introges , d'un albergement précédemment passé
par ledit du Peloux audit Chanel ; acte passé à Allevard , reçu
par Louis Venezet , notaire de Saint - Pierre d'Allevard , grosss
originale en parchemin, avec son monogramme;
4°. Par une quittance réciproque (titre cocé A, 1401 ), du
8 février de l'année 1401, indiction ge., entre nobles Guillaume
et Pierre du Peloux , d'Allevard , comme ayant été chargés de
la tutelle de Jeanne du Peloux , d'une part ; et de noble Jean
de Croy - Chanel , chevalier stipulant pour et au nom d'autre
noble Jean de Croy -Chanel, son fils, mari de ladite Jeanne du
Peloux, à raison de la tutelle et administration que lesdits du
Peloux avaient eues de la personne et des biens de ladite. Jeanne;
acte reçu par Pierre Revol , notaire à Goncelin , grosse origi-
nale en parchemin, avec son monogramme;
5°. Enfin, par l'obit de Jean de Croy, dont la teneur suit
mot à mot, tel qu'il se trouve dans le nécrologe de Notre-Dame
d'Amiens, gros in-fol. en parchemin, coté au dossier 33, aux
pag. 12 et i3, et au n. 25 du mois de janvier, ainsi que dans
un autre vol. gr. in - fol. en parchemin , coté au dossier ne-
crologium , pag. 5 : Obitus Joannis Hungarie , dicti Chanelis ,
alias Croy, militis nobilissimi ftlii Guillelmi de Croyaco - Chane-
lis militis , et domine Joanne de Pontibus de Bergevaco, funda-
tionis nobilissime domine Agnetis de Croyaco, consobrine dicti
Joannis et domine honoris, domine ducice Burgundie in cujus
annuisario divident XXX sol. capiendos supra XII journalia terre
sita in territorio de Duri, acquisitos ex Denariis dicte domine.
Il résulte donc évidemment de ces cinq titres originaux, que
Jean Ier. de Croy -Chanel était fils de Guillaume de Croy, che-
valier, et de Jeanne de Pons de Bergerac, et qu'il fut père de
Jean II de Croy - Chanel , qui suit, marié à noble dame Jeanne
du Peloux ; on a déjà vu, par la quittance d'Hector de Croy-
Chanel , qu'il avait épousé Richarde de Mailles , qui , le 20
avril i388, indiction ne., avait une fondation de messes à
célébrer pour le repos de l'âme de Guillaume de Croy- Chanel, tué à
la bataille de Crécy ; lequel Guillaume était père de Jean Ier.
de Croy -Chanel, mari de ladite Richarde de Mailles; ce qui
est parfaitement d'accord avec le testament de Jeanne de Pons,
avec l'obit de Jean Ier, de Croy-Chanel; ce qui, enfin, forme
une sixième preuve à la filiation de Jean , tous ces titres, pro-
duits en originaux à la chambre, après y avoir été vérifiés, y
ont été enregistrés.
y8 DE CROY.
champ de bataille, à Rosebeck, le 27 novembre i382,
par Louis II, duc de Bourbon et comte de Clermont,
devant lequel il avait vaillamment combattu. De Ri-
charde de Mailles, son épouse, il eut :
i°. Jean de Croy-Chanel, qui suit (1) :
(1) La preuve que Jean II, de Croy-Chanel, était fils
de Jean Ier. de Croy-Chanel et de Richarde de Mailles,
est rigoureusement établie; premièrement, par la quit-
tance réciproque, du 8 février 140 1, entre noble Guil-
laume et Pierre du Peloiix d'Allevard, comme ayant
été chargés de la tutelle de Jeanne de Peloux, d'une
part; et noble Jean Ier. de Croy-Chanel, chevalier,
stipulant pour, et au nom de . noble Jean II, de Croy-
Chanel son fils, mari de ladite Jeanne du Peloux, à
raison de l'administration que lesdits du Peloux avaient
eue des biens de ladite Jeanne, acte reçu par Pierre
Revol, notaire de Goncelin (nous avons déjà cité cet acte,
art. 4, de la note précédente). Deuxièmement, par une
ratification (1) et homologation par Jean Chandelete, en
faveur de noble Jean II, de Croy-Chanel d'Allevard ;
des encans, subhastations et mises en possession de
plusieurs fonds situés à Allevard, que ledit Croy-Chanel
avait fait saisir contre ledit Chandelete ; acte reçu par
Jean Dedin, notaire d'Allevard, le 28 décembre 141 6,
indiction 9e. grosse originale en parchemin, avec son
monogramme. Troisièmement, par la lettre missive (2) en
original, écrite de la tour d'Allevard, le 22 avril 1404,
par François Dedin, notaire, adressée au seigneur Jean II
de Chanel, chevalier en la guerre du Viennois à Estrablin;
cette lettre nomme Jean Ier. de Croy-Chanel, père de
Jean IIe. et Rodolphe, fils de ce dernier; elle fait
mention de la dame du Peloux, femme de Jean IIe
et de son frère du Peloux ; elle rappelle la bataille de
Rosebeck, à laquelle Jean Ier. fut créé chevalier par
le prince de Bourbon. Elle est d'ailleurs relative à une
vente qui devait être passée, ou d'un bois venant de
Guillaume Conrad, ou d'une maison située à Allevard,
appartenant à Jean IIe. pour lui donner les secours
(1) Titre coté B, 1416.
(2) Titre coté 22 avril 1404.
DE CROY. 79
2°. Jeanne de Croy, mariée à Robert de Main-
terne, seigneur de Ruffin (i).
IX. Jean de Croy-Chanel, IIe. du nom prit part à
la guerre que Guy et Jean de Torchefelon firent à
Thibault de Rougemont, archevêque de Vienne, depuis
l'année 1401, jusqu'en 1405; il avait épousé Jeanne du
Peloux, dont il eut Rodolphe de Croy-Chanel, qui
suit (2).
dont il avait besoin, et on lui conseille de garder par
préférence la maison , à cause du nom de Jérusalem
qu'elle portait, en mémoire des guerres que ses pères
avaient faites dans ces pays lointains. Quatrièmement
enfin, par le testament (titre coté C. 1443) de noble
et puissant homme Rodolphe de Croy-Chanel, dans
lequel le dit Rodolphe est dit *fils de noble Jean II de
Croy-Chanel, et de dame du Peloux (nous reviendrons
à ce testament dans la note suivante); lesquels quatre
titres, avec la quittance du pénultième juin 1489, déjà
rapportée dans la note p. j3, ont été produits en origi-
naux à la chambre, et servent à prouver que Jean II,
de Croy-Chanel, était fils de Jean Ier. de Croy-Chanel,
et de dame Richarde de Mailles, que le dit Jean IIe.
avait épousé Jeanne du Peloux, et qu'il était père de
Rodolphe de Croy, qui suit; ces cinq titres, après
avoir été vérifiés par la chambre des comptes, y ont
été enregistrés.
(1) Voyez le septième volume dss Grands Officiers de la
Couronne, troisième édition, page 890.
(2) Ce degré est rigoureusement établi, i°. par une
procédure de vérification (titre coté A, 1434); bail au
rabais et adjudication pour les réparations à faire au
pont d'Allevard, sur le ruisseau de Breyda, faite le
24 août 1434, indic.tion 12e. à la réquisition des consuls
d'Allevard ; lesquelles réparations avaient été ordonnées
par noble et puissant homme Rodolphe de Croy-Chanel,
châtelain delphinal d'Allevard : cet acte fut passé à Al-
levard, et reçu par Jacques Dedin , notaire dudit lieu ;
grosse originale en parchemin avec monogramme. (Avant
de passer aux autres preuves, nous rappellerons que les
80 DE CROY.
X. Rodolphe de Croy-Ghanel, fut châtelain d'Alle-
vard, par intérim, avec Rodolphe de Commiers son
commissaires nommés par la chambre, pour la vérifica-
tion des titres servant à la filiation de la maison de
Croy, ayant observé, lors de la vérification de la pré-
sente procédure, que Rodolphe de Commiers (cousin
de Rodolphe de Croy), exerçait les fonctions de châ-
telain d'Allevard , à peu-près aux mêmes époques que
Rodolphe de Croy; que, quoique deux nominations à
la même charge ne fussent pas sans exemple, cepen-
dant il était important, pour constater la vérité, de
produire d'autres pièces pour servir de comparaison ; en
conséquence-, ils ordonnèrent un plus amplement in-
formé, sur quoi le procureur-général, agissant contra-
dictoirement à ceux de la maison de Croy, fit tirer
deux actes originaux reçus par Jacques Dedin , notaire,
étant rière les archives de ladite chambre, pour servir
de pièces de comparaison; les deux titres produits par
le procureur-général, avec la procédure dont il s'agit,
ayant été examinés par les commissaires, il fut reconnu
qu'ils étaient absolument conformes, quant au style,
au corps de l'écriture et au monogramme, à l'acte sus
produit, du 24 août 1434 ; et en conséquence la cour
ordonna qu'il serait enregistré.
20. Par une quittance (titre côté B, 1439), passée
le i5 août 1439, indiction 2e. par noble Rodolphe de
Cro y-Chanel, fils de noble Jean II de Croy-Chanel,
chevalier, à noble Pierre (1) du Claux ou du Clau de
(1) Pierre du Clau, père de Marguerite du Clau, femme de
Rodolphe de Croy, était frère de Jean ; Pierre et Jean du Clau
sont nommés parmi les nobles qui assistèrent à la procédure du
24 août 1434 , mentionnée ci - dessus , page 79. Cette famille
est originaire de Savoie , où tous ses biens étaient situés , et
dans les environs d'Allevard; la chronique de Savoie, en par-
lant d'un secours que le comte Amé envoya au duc de Bour-
gogne en 1417, dit que messire Jean du Clau (oncle de Mar-
guerite), et' Lamin du Clau, capitaine très - expert et expéri-
menté à la guerre, eurent le commandement des Savoisiens ,
qui vinrent jusqu'à Beaumont sur Oise, et même à Néelle ,
où ils firent de grandes exécutions et de grands butins. ( Voyez
la chronique de Savoie, de Guillaume Paradin, édit. de Lyon,
de i56i.)
ûë cîrûV Si
cousin ; ce fut sous son administration que [l*oa joignit
ses armes avec celles de la châtellenie ; comme ce
sceau était en fer, il s'est conservé jusqu'à nos jours.
Nous observerons à l'occasion de ce sceau , que
depuis l'année 1434 que Rodolphe de Croy exerça les
fonctions de châtelain, jusqu'en 1790, une foule d'actes
de toute espèce ayant été scellés de ce sceau , ces actes
sont entre les mains de public, autant de témoigna-
Montheurard, (des environs d'Allevard), de 29 florins
d'or qu'il lui restait devoir pour la dot de Marguerite du
Clau, fille dudit Pierre, et femme dudit noble Rodol-
phe de Croy; acte reçu à Allevard, par Jean Dedin,
notaire dudit lieu d'Allevard; grosse originale en par-
chemin, avec monogramme.
3°. Par le testament du 7 avril 1443 (titre coté Cj,
indiction 6e. de noble et puissant homme Rodolphe de
Croy -Chanel, fils de noble Jean II de Croy-Chanel, et
de noble dame Jeanne du Peloux, par lequel ii ordonne
que ses obsèques seront faites suivant la noblesse et ori-
gine antique et royale de la maison de Croy-Chanel ;
fait différents legs à Marguerite du Clau, sa femme; à
noble Catherine de GuirTrey, femme de son fils, héritier
ci-après institué ; lègue les biens qu'il avait à Belle-
combe, à nobles André et Claude de Croy-Chanel,
ses fils, par égales parts; fait une pension à Béatrix de
Croy-Chanel sa fille , religieuse dans l'ordre de Saint-
Dominique, et institue pour son héritier universel,
noble Hector de Croy-Chanel son fils; acte reçu à Saint-
Pierre d'Allevard, par Bernard, notaire, minute ori-
ginale (produit en original, devant la cour), au pro-
tocole dudit Bernard.
40. Par la lettre missive du 22 avril 1404 (titre coté
22 avril 1404), ci-dessus cité, page 79, dans laquelle
Rodolphe de Croy, est dit fils de Jean II de Croy-Cha-
nel ; lesquels quatre titres, produits en originaux à la
chambre, après y avoir été vérifiés, y ont été enregis-
trés, et prouvent, de la manière la plus évidente, que
Rodolphe de Croy-Chanel était fils de Jean II, de
Croy-Chanel, et de Jeanne du Peloux ; que ledit Rodol-
phe, avait épousé Marguerite du Clau , dont ii eut:
Hector, André, Claude et Béatrix.
i3. 6
82
DE CROY
ges authentiques de l'existence politique de Rodolphe
de Groy, et que cette maison n'a jamais porté d'autres
armes que celles de Hongrie, qui se voyent encore
aujourd'hui dans cet ancien sceau de la châtellenie
d'Allevard.
Nous remarquerons encore qu'il est qualifié de noble
et puissant homme dans plusieurs titres, mais notam-
ment dans une procédure publique, du 24 août i-|43,
ind. 12, faite à la réquisition des consuls d'Allevard;
(nous reviendrons plus bas à cette procédure), Rodol-
phe de Croy-Chanel, fit son testament le 7 avril 1443,
par lequel il fit divers legs , en faveur de Marguerite
du Claux sa femme; de Catherine de Guiffrey, femme
de son fils Hector, qu'il institua son héritier; d'André
et de Claude de Croy-Chanel, ses deux autres fils;
et enfin, de Béatrix de Croy-Chanel, sa fille religieuse
dans l'ordre de Saint-Dominique, situé à Mont- Fleuri,
près la ville de Grenoble ; Rodolphe de Croy-Chanel
eut de Marguerite du Claux sa femme :
i°. Hector de Croy-Chanel, qui suit (1);
20. André de Croy;
3°. Claude de Croy;
40. Béatrix, religieuse à Mont- Fleuri.
(1) Ce degré est rigoureusement justifié, i°. , par le
testament du 7 avril 1443 (Titre coté C), de noble et
puissant homme Rodolphe de Croy, par lequel il ins-
titua pour son héritier, son cher fils Hector de Croy-
Chanel. (Voyez ci-dessus);
20., Par une vente passée le 10 juin 1462 (Titre
coté A), indiction 10, par noble et puissant homme
Hector de Croy-Chanel, fils à messire Rodolphe de Croy-
Chanel, à Nicolas Dessaints,, de diverses rentes et ser-
vices à Allevard, grosse originale en parchemin, où le
nom du notaire a été emporté par vétusté ;
3°., Par une lettre missive en original, écrite de
Chambéry, le 14 février 1457 (Titre coté 14 février 1457),
par le chevalier Jean de Bardonnesche , à très-noble da-
moiselle Catherine des Chanel, en la maison du
seigneur des Chanel, son cher et honoré père en Allevard.
C'est pour donner a la demoiselle de Chanel des nou-
velles de son tant chier père, le seigneur Hector de Croy-
DE CROY. 83
XI. Hector de Croy-Chanel, rendit un servi ve im-
portant à l'état, en sauvant Louis XI, alors Dauphin,
Chanel , que le chevalier de Bardonnesche lui écrit. Il
lui rapporte la manière dont le seigneur Hector de Croy
alla avertir le dauphin Louis XI, au château de Mon-
teiller, près Valence, des ordres donnés par le roi Charles,
son père , au comte Chabannes de Dammartin , pour le
faire arrêter et constituer prisonnier , et comment le
Dauphin , après cet avertissement , partit de Monteiller
(à trois lieues à l'est de Valence), passa auprès de Gre-
noble, d'où il s'enfuit à Saint-Claude, dans le Mont-
Jura, et de là, en Flandres, auprès du duc de Bour-
gogne. Il y est fait mention des marques de reconnais-
sance que le Dauphin avait données à Hector de Croy,
en reconnaissance de cet important service, et spécia-
lement d'une pension de 5oo liv. qu'il lui avait faite,
et dont le premier paiement fut fait par le seigneur du
Bouchage, qui remit, de la part du Dauphin, les 5oo liv.
au chevalier de Bardonnesche; ce dernier les remit à
Hugues de Morard, qui se chargea de les porter, avec
sa iettre, à la demoiselle des Chanel. (Chorier, en parlant
de cet événement dans l'histoire du Dauphiné, tom. 2,
pag. 460, rapporte que le comte de Dammartin vint,
avec sa troupe, envelopper le château de Monteiller où
était le Dauphin, et qu'il ne s'échappa que par le change
qu'il donna à la crédulité du comte. Ayant assigné pour
le lendemain un rendez-vous de chasse dans une forêt
du voisinage, le comte s'y rendit, après avoir placé ses
gens en embuscade, comptant bien enlever le Dauphin,
sans coup-férir ; mais celui-ci ayant pris une autre route,
s'enfuit par des chemins détournés, par la forêt de Claix,
près Grenoble, accompagné seulement de sept personnes,
savoir: du bâtard d'Armagnac, du prince d'Orange, de
Jean Daillon, de Imbert de Basternay, François d'Urre et
deux autres, et que, lorsqu'ils furent arrivés à la Buissière
(entre Grenoble et Chambéry) , son cheval se trouva si
fatigué, qu'il était sur le point de tomber de lassitude.
Les invraisemblances qui se trouvent dans ce rapport,
sont éclaircies et rectifiées par la lettre du 14 avril 1427,
qui dit qu'Hector de Croy ayant appris dans l'église de
Saint-Jean de Lyon, du bâtard d'Armagnac (il n'était
84 bk crov.
des mains du comte de Dammartin. Le Dauphin était
soupçonné, d'une part, d'avoir abrégé les jours d'Agnès
donc pas auprès du Dauphin) , le motif de l'arrivée de
Dammartin, il se déguisa en page pour passer au milieu
de l'armée du comte, et arriver avant lui au château de
Monteiller ; mais il avait précédé l'armée de si peu de
tems, que le Dauphin , sans prendre de plus grandes
délibérations, monta le cheval d'Hector à l'instant même,
et s'enfuit de Monteiller. On ne peut jamais supposer,
en effet, que le comte de Dammartin, après avoir en-
veloppé le château où était le Dauphin, ait remis son
entreprise au lendemain, dans l'espérance de le prendre
plus sûrement dans la forêt, ce qui, au contraire, était
très-douteux, vu l'étendue des bois et l'escarpement des
rochers ; cette lettre explique encore pourquoi le cheval
du Dauphin, qui avait servi à Hector depuis Lyon, était
si fatigué en arrivant à la Buissière, qui n'est qu à
ib ligues de Monteiller;
4°., Par un échange du 22 novembre 1464 (Titre
coté B), indiction 12e., entre noble Hector de Croy-
Chanel, fils de noble Rodolphe de Croy-Chanel, d'une
part, et Nicolas Dessaints, de l'autre, de différentes pos-
sessions situées dans le mandement d'Aiievard , ledit acte
passé à Allevard, dans la tour dudit noble Hector de
Croy, reçu par Jean Michel, notaire, grosse originale
sur parchemin, avec monogramme ; à la suite duquel
acte est l'investiture, avec quittance de lods, Dassée audit
noble Hector de Croy-Cnanel, par noble et puissant
homme Hugues de Commiers, seigneur d'Etapes et co-
seigneur de la vallée d'Aiievard. Cette investiture, sous
la date du 23 octobre 1467, est reçue par le même
Jean Michel, notaire, le tout en grosse originale sur
parchemin, avec le monogramme du notaire au bas de
chaque acte ;
5°., Par une lettre missive en original, écrite de
Lyon, le 23 février 1481 (Titré coté 23 février 1481),
par Antoine Bressand, clerc, au très-magnifique seigneur,
le seigneur Hector de Croy-Chanel, chevalier, en A llevard,
au pays de Dauphiné. On voit dans, cette lettre écrite de
la part du seigneur Lancelot de Commiers, qualifié cousin
du seigneur de Croy-Chanel, la très -intime liaison
DE CROY,
85
Sorel; et d'autre part, il avait été accusé d'opprimer
la province de Dauphiné; en sorte que Charles VII,
existante entre ledit de Chanel et le chevalier de Coucy,
et le témoignage de celle qui avait existée entre leur
père respectif; on lit aussi dans cette lettre, que Lan-
celot de Commiers, passant à Arras, était allé visiter le
seigneur de Croy, avec qui il avait long-tems discouru
sur la très-noble lignée d'Hector de Croy; que ledit sei-
gneur de Croy pensait être de la même maison soubmise,
disait-il, à guerroyer pour princes et Rois ; que quoique de-
puis longu es années se soient les deux races disjointes et sépa-
rées, etrfaye heuplusdeheurle tronc que les branches, toutes-
fois lui conservait et réser voit franche et loyale amitié dont
toujours sera désirant ; que de aage en aage s'augmente et
estreigne, comme aussi que le seigneur de Croy avoit
merveilleuse envie de voir la norricière montagne (d'Al-
levard), que premier a esté refuge de leurs pères, en leurs
cuisons déplaisirs ;
6°., Par le testament du 28 décembre 1488 (Titre
coté C), indiction 6e., de noble Hector de Croy-
Chanel, fils de noble et puissant homme Rodolphe de
Croy-Chanel, seigneur de la Tour et du domaine de
Chanay à Allevard, -par lequel il élit sa sépulture dans
l'église de Saint- Marcel d' Allevard, au tombeau de ses
ancêtres; ordonne les aumônes et frais funéraires, sui-
vant la coutume de tout tems observée dans sa famille ;
lègue à Catherine , sa fille , femme de Guillaume du
Peloux, trois cents florins, bonne monnaie; à noble
Catherine de GuirTrey du Freney, sa femme, une pension
de vingt-cinq florins; à noble Michelle de Grolée,
femme de Jean , son fils , et héritier , sa grande croix
d'or, ornée de douze diamans, pour la porter après le
décès de ladite noble de GuirTrey, sa femme; veut et
ordonne que ladite croix soit en vénération perpétuelle
dans sa famille, j attendu qu'elle avait été anciennement
apportée par pieux et magnifique André, le plus illustre
des ancêtres du testateur , issu de sang royal , et que
ladite croix avait été bénite sur Je Saint-Sépulchre à
Jérusalem, avant le retour dudit André de la guerre
sainte; et institue pour son héritier universel,; noble
Jean, son fils unique, lui ordonnant de se servir, en
86
DE C ROY.
son père, confia le commandement d'un corps d'armée
au comte de Dammartin , à l'effet de s'assurer de la
personne du Dauphin ; le comte était donc parti de
Lyon, avec son corps d'armée, pour se rendre au châ-
teau de Monteiller (à trois lieues à l'est de Valence),
où Marguerite de Sassenage, veuve d'Amblard de Beau-
mont, retenait le Dauphin par ses charmes.
Mais, Hector de Groy qui était à Lyon, lors du
départ de Dammartin, s'étant trouvé par hasard dans
l'égtise de Saint- Jean avec le bâtard d'Armagnac,
sénéchal du Diois et Valentinois, et maréchal du
Dauphiné, pour lors convalescent de maladie, y apprit,
dudit bâtard, le motif de la marche de Dammartin ;
tems de paix et en tems de guerre, des sceau et éten-
dards apposés au sceau de l'acte , reçu par Ainard ,.
notaire , en 1 279 , qui devaient être une marque per-
pétuelle de la gloire et de l'illustration de sa famille,
issue du sang royal de Hongrie; acte reçu à Allevard,
dans la maison du testateur, par Bernard, notaire, en
minute originale, au fol. 120 du protocole dudit Ber-
nard, et produit en original devant la cour ;
70., Par une quittance passée le pénultième de juin
1489 (Titre coté D), indiction 7e., pour et au nom du
curé d'AUevard , à noble Hector de Croy-Chanel, de
tous les arrérages de rentes qu'il devait, à raison de
la fondation faite par noble Richarde de Mailles, veuve
de noble Jean de Croy-Chanel , de messes à célébrer
chaque année dans l'église dé ladite paroisse , pour le
repos de l'âme de noble Guillaume de Croy-Chanel,
père du mari de ladite noble Richarde de Mailles, qui
avait été tué à la bataille de Crecy ; laquelle fondation
avait été faite par acte du 20 avril 1 388 , indiction iip.,
reçu par Aymon Pilati, notaire, et qui, cependant,
n'avait été ni payée ni acquittée depuis plusieurs [années;
acte passé à Allevard, par ledit Bernard, notaire, mi-
nute originale au fol. 200 du protocole dudit Bernard.
Lesquels sept titres originaux, après avoir été vériiiJs,
ont été enregistrés par arrêt de la cour , et servent à
prouver qu'Hector de Croy-Chanel était fils de noble
et puissant homme Rodolphe de Croy-Chanel et de
Marguerite du Clau, son épouse.
DE CROY. 87
iî se déguisa en page, traversa l'armée du comte,
au péril de sa vie, et étant parvenu jusqu'au Dauphin,
il lui donna avis du danger dont il était menacé; après
avoir comblé Hector de marques d'amitié , il lui fit
présent d'une pièce de velours , et promit qu'il lui
ferait une pension de 5oo liv. , pour reconnaître le
service important qu'il venait de recevoir. Ce prince,
sans perdre un moment , monta aussitôt le cheval
d'Hector, et jurant par la pasques Dieu, que s'il
tenait Dammartin, il ferait manger ses triples à ses chiens ;
il s'enfuit par des chemins détournés , par la forêt de
Claix, près Grenoble, par la Buissière , à Saint-
Claude, dans les montagnes du Jura, d'où il se rendit
auprès du duc de Bourgogne, son oncle (1).
Hector de Croy-Chanel avait épousé Catherine de
Guiffrey, fille d'Antoine de Guiffrey du Freney (2),
dont il eut :
(1) Un ancien manuscrit dit que le seigneur Hector de Croy-
Chanel , ayant fait de grandes dépenses pour le service du roi,
et n'en étant pas payé, ainsi que de la rente qui lui était due, il
se réunit au parti des princes et des seigneurs de France, qui
étaient ameutés par les ducs de Bourgogne et de Bourbon ,
pour demander la réforme des abus, ce qui finit par une guerre
civile, qu'on appelait la guerre du bien public, par tout le
royaume; le principal événement de cette guerre fut la bataille
du Mont - Lhéri, qui se donna le 26 juillet 1465. et où le sei-
gneur de Chanel se trouva dans le parti opposé à l'arrière -ban
du Dauphiné , où étaient ses amis et ses parents. Après cette
bataille, étant resté attaché au duc de Bourgogne, qui était le
chef des mécontents, il fut par la suite nommé par le duc de
Bourgogne un des conservateurs de la paix, pour la châ'.eîlenie
de Bar- sur - Seine : ce même manuscrit dit, qu'ayant ensuite
fait solliciter sa grâce, il obtint, par le moyen d'Imbert Bas-
tarnay, qu'il avait connu, la permission de rentrer chez lui et
la restitution de ses biens. Nous remarquerons, à l'appui de
cette tradition, que Louis XI ayant conclu une trêve de 9 .ans
avec Charles, duc de Bourgogne, par traité du i3 septembre
1473, on voit, en effet, dans ce traité, que le seigneur des Cha-
nels fut nommé un des conservateurs de la paix, pour la châ-
tellenie de Bar-sur-Seine, de la part du duc de Bourgogne. (Voyez
les Mémoires d'Olivier de la Marche, imprimés à Lyon en ibÔ2,
où ce traité est en entier, pag. 397 et suiv.)
(2) Le brave Guigues de Guiffrey, connu, dans les Mémoires
du chevalier Bayard, sous le nom de Bottières , était neveu
de Catherine.
88 DE CROY.
i°. Jean III de Croy-Chanel, qui suit (i);
2°. Catherine de Croy - Chanel , mariée à Guil -
laume du Peloux.
XII. Jean de Croy-Chanel, IIIe. du nom, épousa au
mois de mars 1488, Michelle de Grolée de Viriville;
(1) Cette filiation est rigoureusement établie;
i°. Par une quittance passée le 6 juin 1494 (0*
indiction 12e. par noble Jean de Croy-Chanel, fils de
noble Hector de Croy-Chanel, chevalier, d'Allevard,
à noble Hector de Grolée, de la paroisse de Viriville,
de cent dix florins, à compte de la dot de noble Mi-
chelle de Grolée, femme dudit noble Jean de Chanel, et
sœur dudit noble Hector de Grolée, acte passé à Gre-
noble , reçu par Jean Ourand , notaire ; grossoyé , par
Antoine Quirieu, aussi notaire ; ensuite de l'ordonnance
de Jean Galbert, juge de la cour majeure de Grenoble,
y insérée, qui donne pouvoir à Antoine Quirieu et
Zacharie Firman , notaires delphinaux, solidairement,
de donner expédition des minutes de Jean Ourand,
notaire, qui était mort sans avoir pu délivrer l'expé-
dition des actes qu'il avait reçus ; grosse originale en
parchemin, signée par Quirieu, avec paraphe.
20. Par une reconnaissance -passée le 5 août i528 (2),
par noble Jean III, de Croy-Chanel, fils de noble
Hector de Croy - Chanel , d'Allevard , en faveur de
Laurent Dessaints, de différentes possessions à Allevard,
en la même forme que tous les nobles prédécesseurs de
Michelle de Grolée sa femme, avaient reconnu lesdits
biens, acte passé à Allevard, reçu Dedin, notaire, aux
minutes du terrier, par lui reçu et produit en original
devant la cour.
3°. Par une donation du 9 mai i53o (3) par noble
Michelle de Grolée, du mandement de Viriville, femme
de noble Jean de Croy-Chanel, de la paroisse d'Alle-
vard, en faveur de Catherine sa petite-fille ; noble Louis-
Georges de Croy - Chanel , fils de la donatrice , et père
(0 Titre coté A, 1494.
(2) Titre coté B, ibz8.
(3) Titre coté C, i53o.
DE QRûY. 89
On apprend par une quittance de la dot de Michelle
de Grolée, qu'elle était ?œur d'Hector de Grolée de
V'riville ; et par le testament de Louis-Georges de
Croy-Chanel, son fils, que nous citerons plus bas, on
aoorend qu'elle était petite-fille de Marguerite de Levis
de* Mirepoix, qui avait épousé, en 1450, Meraud de
Grolée, seigneur de Viriville et Château- Vilain. De ce
mariage il eut :
XIII. Louîs-Georges de Croy-Chanel, qui fat capi-
taine des gendarmes de Coligny, par lettres du 3o août
i557; il se signala à la bataille de Cerisolles. le lundi
de Pâques, 14 avril 1544. Coligny lui-même rendit un
de ladite Catherine, présent et acceptant pour cette
dernière ; de l'habitation et l'usufruit de la moitié de la
maison, qui était alors occupée par le noble Louis-
Georges des Chanel, et par noble Charlotte Guers, sa
femme ; ensemble, de la moitié du jardin et pré attenant
à ladite maison ; acte passé à Àllevard, dans la maison
de la donatrice, reçu Pierre Emeric , notaire, minute
originale, au fol. 127 du protocole dudit Emeric,
lequel protocole a été produit en original devant la
cour.
40. Par une lettre missive en original, du 12 février
1 541 (1), écrite par Michel le de Grolée, à son très-
chier fils Loys-Georges de Chanel, chevalier, dont il sera
parlé à la génération suivante
5°. Enfin, par le testament de Louis- Georges de
Croy-Chanel, fils de noble Jean de Croy-Chanel, et
de Michelle de Grolée , sur lequel testament nous
reviendrons, dans les preuves de la filiation de Louis-
Georges, qui suivent.
Ces cinq titres ont été produits en originaux à la cham-
bre, et après y avoir été vérifiés, ont été enregistrés par arrêt
de la cour, et servent à prouver que Jean III de Croy - Chanel
était fils d'Hector de Croy-Chanel et de Catherine de Guif-
f rey ; que ledit Jean III de Croy avait épousé Michelle de
Grolée, dont il eut Louis - Georges de Croy-Chanel qui suit,
lequel Louis - Georges fut père de Catherine de Croy, dont il
sera reparlé.
(1) Titre coté 21 février 1541.
90 DE CROY.
témoignage éclatant à sa valeur, en présence de Mont-
beron, du maréchal de Saint-André, et de son frère
d'Andelot, colonel général de l'infanterie française : il
disait, qu'il n'y avait pas de plus vaillant et de plus
soigneux capitaine, et qu'il fut un de ceux qui s'empa-
rèrent le plus vaillamment des chaînes que le marquis
du Guast (qui commandait les Impériaux) avait fait
faire pour enchaîner les Français, qu'il comptait faire
prisonniers dans cette campagne ; les relations de cette
journée portent qu'en effet les Français en trouvèrent
plus de 4000, dans le butin qu'Us firent à cette ba-
taille (1).
(1) Cette filiation est rigoureusement établie :
i°. Par une donation du 9 mai i53o (1), par noble
Michelle de Grolée de Viriville, femme de noble
Jean III, de Croy-Chanel , en faveur de noble
Catherine , sa petite - fille ; noble Louis - Georges de
Croy-Chanel, fils de la donatrice, et père de ladite
Catherine, présent et acceptant pour elle. (Nous avons
déjà cité ce titre dans la note précédente, art. 3).
20. Par une vente passée le 16 août i53j (2), par
Ennemond [Caillât, à noble Louis-Georges de Croy-
Chanel, fils de noble Jean III, de Croy-Chanel, de
cinq quarteaux de rente, avec directe et droits de lods,
à prendre et percevoir sur quatre sétérées de pré situé
à Eybens , auparvant franche ; acte passé à Grenoble ,
reçu et signé Roibet , notaire ; grosse originale en
parchemin.
3°. Testament (3) de noble Louis-Georges de Croy-
Chanel, fils de Jean III de Croy-Chanel, et de Mi-
chelle de Grolée, du 8 novembre 1 53y , par lequel il
élit sa sépulture au cimetière de l'église de Saint -
Marcel, au tombeau de ses nobles prédécesseurs, et
ordonne de régler les frais funéraires , aussi suivant
l'usage de ses nobles prédécesseurs ; il lègue à dame
Charlotte de Guers, sa femme, sa nourriture, son
entretien et cinquante florins ; à noble clame Florence
(1) Titre coté C, i53o, à la génération précédente, et coté A
pour celle- ci.
(2) Titre coté B, i53y.
(3) Titre coté 8 novembre i537-
/
DE CROY. pi
Louis-Georges de Croy-Chanel avait épousé Charlotte
de Guers (i), dont il eut :
de Pellet de la Verune, épouse de son très-cher fils
Jean, héritier institué, et sa très-chère bru, la moitié
de tous les joyaux d'or et d'argent qui étaient venus de
la portion d'hérédité de noble dame Marguerite de
Levis de Mirepoix, aïeule de noble dame Michelle de
Grolée de Viriville , et en outre, la sainte et vénérable
croix d'or, ornée de diamants, anciennement rapportée
de Jérusalem ; il fixe la portion compétente dans ses biens,
à noble Claude Guigues son fils, à soixante florins, et
lègue à noble dame Aymonette de Salvaing , épouse
dudit noble Claude -Guigues, dix florins avec son reli-
quaire d'or de Saint- Marcel ; à Catherine, sa fille in-
firme, aussi dix florins seulement, attendu que noble
dame Michelle de Grolée avait suffisamment pourvu
aux besoins de sadite fille, par acte du 9 mai i53o,
reçu par le même notaire qui reçoit le testament ; il
lègue à noble Jean, son fils cadet, chevalier de Siint-
Jean de Jérusalem, qui était pour lors à la guerre contre
les ennemis de notre sainte-religion, quarante florins,
et le plus jeune cheval du testateur, et du meilleur
service; et à Claude, son petit-fils , et fils aîné
de Jean son fils aîné, vingt florins, lorsqu'il aurait
atteint l'âge de 18 ans ; il institue pour ^son héritier
universel, ledit noble Jean IV, son fils aîné, époux
Se ladite noble Florence de Pellet de la Verune. Cet
acte est passé à Allevard , reçu par Pierre Eymeric,
et par lui grossoyé sur parchemin, grosse originale.
4°. Par une lettre missive en original (citée dans la note
précédente, art. 4), du 21 février (2) 1 541 , adressée par
Michelle de Grolée, à Monsieur mon très-chicr fils Loys-
Georges des Chanels, chevalier à Lyon , elle lui écrit cette
(1) Cette maison est originaire du Languedoc, où elle ^ pos-
sédait la seigneurie de Castelnau , dans le diocèse d'Agde , de-
puis plusieurs siècles, une branche de cette ancienne maison
s'est établie en Dauphiné depuis long-tems ; quant à Charlotte
de Guers , elle était sœur puînée d'Alix de Guers ( femme de
Pons de Pellet de la Verune ) , et fille d'Eustache de Guers, ,
chevalier, seigneur de Castelnau.
(2) Titre coté 21 février 1541.
Q2 DE CROY.
i°. Jean de Croy-Chanel, qui suit ;
2°. Claude - Guigues de Groy- Chanel, marié à
Avmonette de Salvains ;
lettre, à l'occasion de son prochain départ pour la guerre ;
elle lui recommande de n'oublier Dieu, ni le courage de
ses pères, combien qu'ils sesoyent appaulvris en servant les
roys de France; elle lui rappelle le souvenir de Pierre
de Croy de Chanel, son sixième aïeul ; vous soubvienne,
dit-elle, de Vhastiveté à gerroyer de Pierre de Chanel,
en la bataille de Varey, il nest le seul de vos pères qui
ayt ainsyfaici , ains ont tous despendu leurs bien et leurs
sang en guerres : Michelle de Grolée lui rappelle que
Pierre de Croy-Chanel, le seigneur de Tournon , et
le chevalier Aubergeon de Mailles, ayant fait prisonnier
le comte Edouard , à la bataille de Varey , Pierre de
Croy-Chanel l'ayant reconnu, pria les deux chevaliers
de lui rendre la liberté, attendu que le comte était
son allié et ami, et qu'il aimerait mieux endurer la
mort, que de souffrir qu'on lui fît une vilenie en son
endroit.
5°. Par une reconnaissance du (i) 8 août 1542,
passée par noble Jean Didelle, d'une rente due à la
cure d'Allevard ; acte passé à Allevard, en présence de
noble Louis-Georges de Chanel, reçu et signé Vincent,
notaire, avec' paraphe, minute originale, au fol. 45 du
terrier de ladite cure.
6°. Par une revente (2) passée le 9 décembre i56o,
par noble Louis-Georges de Croy-Chanel, à Michel
Tissoct Pyseine, d'une émine froment de cens, imposée
par acte du 12 novembre 1 556, sur un pré et bâtiment
à Allevard, sous la réserve de la directe et du cens porté
par les anciennes reconnaissances ; acte passé à Allevard,
reçu et signé par Eme Michel, notaire, avec paraphe,
grosse originale sur parchemin.
70. Par un acte (3) du 8 mai i56i, au bas de celui
ci-dessus, par lequel Guigues-Boniissot-Py seine, fils de
Michel, cède ses droits et prétentions pour le rachat
(1) Titre coté C, 1542.
, (2) Titre coté D, i5Go.
(3) Titre coté D, i56i.
DE CROYi §3
3d. Jean de Croy-Chanel , chevalier9 de Saint-Jean
de Jérusalem ;
4° Catherine de Croy Chanel.
XIV. Jean de Croy-Chanel, IVe. du nom, reçut
plusieurs blessures à la tête et au bras, à la bataille de
Saint-Quentin, dite aussi la journée de Saint-Laurent,
parce qu'elle se donna le jour de Saint- Laurent, 10 août
1557. Il y resta prisonnier. Mais il fut ensuite mis à
rançon avec cinq autres chevaliers du Dauphiné (1).
de ladite rente, imposée au prorit de noble Louis-
Georges de Croy-Chanel, ledit acte original signé par
les parties, et par de la Charière, notaire.
Lesquels sept titres originaux , après avoir été produits et
vérifiés , ont été enregistrés par arrêt de la cour, et servent à
prouver que Louis -Georges de Croix -Chanel était fils de Jean III
de Croix- Chanel et de Michelle de Grolée de Viriville ; que
ledit Louis - Georges avait épousé Charlotte de Guers , dont il
eut Jean IV de Croy - Chanel qui suit , marié à Florence de
Pellet de la Verune ( des vicomtes de Narbonne ) ; Claude Gui-
gués de Croy , marié à Aymonette de Salvaing ; Catherine ,
dont il a déjà été fait mention page 88, à cause d'une donation
du 9 mai i53o, qui fut faite à ladite Catherine par Michelle de
Grolée , son aïeule , et Jean de Croy - Chanel , son fils cadet ,
chevalier dans l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
(1) Sa filiation est rigoureusement établie, i0., par une
vente (1) passée le 8 mai 1543, par noble Jean de Croy-
Chanel, fils de noble Louis-Georges de Croy-Chanel, à
Janon Sandrot du Tuchet, paroisse d'Allevard, reçu
et signé par Chieze, notaire, avec paraphe, grosse origi-
nale sur parchemin.
20., Par une lettre missive (2) en original, datée de
Marseille, le 11 septembre 1 55 3, et adressée par Jehan
de Croy-Chanel, à madame des Clianels, ma très-honorée
mère, en Allevard de Dauphiné. C'est à son retour de la
guerre contre les Maures, que Jean de Croy-Chanel écrit
cette lettre -, il y fait mention de la mort des chevaliers
de Bonne et de Coste, et auxquels il avait administré
les derniers secours, ainsi que de la bataille de Zanara
(1) Titre coté" A, i568.
(2) Titre coté 11 septembre 1 553.
94 DE CROY.
Du mariage de Jean IV et de Florence de Pellet de la
Vérune, sont issus :
(Zoara) ; il dit y avoir occis, pour sa part, dix-sept
Maures; il ajoute qu'ils étaient plus <le trois cents chevaliers
à cette bataille, qui, restant sans armes à force de s'en
être servi, les étranglaient de leurs pieds et de leurs mains,
et qu'après avoir traversé plusieurs fois le sein de Sydera,
ils avaient rejoint le prieur de Gapoue. (L'histoire de
Malte rapporte que Jean d'Omedes, qui avait été élu
grand-maître, le 11 octobre i5i6, ayant pris en aversion
Léon Strozzi, chevalier de l'ordre, prieur de Capoue,
l'engagea, en i5fa, à tenter la conquête de Zoara, ville
maritime de la province de Tripoli, dans la vue de le
perdre; mais Strozzi montra dans cette entreprise autant
de valeur que de prudence; l'affaire de Zoara fut moins
une bataille qu'une véritable boucherie; cependant Strozzi
craignant d'être attaqué avec des forces infiniment supé-
rieures, fit sa retraite avec habileté, après avoir reçu des
blessures considérables, et causa encore aux infidèles des
dommages infinis : il était frère de Pierre Strozzi, ma-
réchal de France). Nous remarquerons que cette lettre
que nous avons placée ici suivant l'ordre de sa date,
est de Jean de Croy, chevalier de Saint-Jean de Jéru-
salem, et dernier fils de Louis-Georges , et non pas de
l'autre Jean, fils aîné de Louis -Georges.
3°., Par une autre lettre missive (i) en original, de
Jean IV de Croy- Chanel (fils aîné de Louis-Georges),
datée de la ville de Saint - Quentin, du 3o août i55y,
adressée à Monsieur , Monsieur Louis-Georges des Chanels,
ancien capitaine des gens- d'armes de Monseigneur de Coli-
gny, en Allevard de Dauphiné ; il y déplore le malheur de la
bataille perdue par le connétable de Montmorency , où
le duc de Savoie avait fait de nous toutes déconfitures. Il
ajoute : m'ont abseuré messeigneurs de (2) Montpensier et
de (3) Longueville être occis plus de six cents des nôtres,
(i) Titre coté 3o août îbb-j.
(2) Louis de Bourbon II, duc de Montpensier, dauphin
d'Auvergne.
(3) Léonor d'Orléans , duc de Longueville ; il avait environ
20 ans lorsqu'il fat fait prisonnier devant Saint - Quentin ; il
était fils de François d'Orléans , marquis de Rothelin , et de
Jacqueline d'Orléans, mariés le 19 juillet i53(3.
DE CROY. 95
i#. Claude de Croy-Chanel, qui suit;
20. Jean , nommé au contrat de mariage de son
frère.
et en outre trois mille hommes, que à pied que chevaucheurs
emmy, lesquels s'est treubvé monseigneur de Bourbon^ duc
d'Anguien (1): il dit que le maréchal de Saint-André,
avec le seigneur de Coligny l'étaient venu visiter, que
ce dernier lui avait demandé s'il n'était pas le fils du bon
Loys- Georges de Croy, et lui ayant répliqué que oui,
M. de Coligny lui répliqua avons esté plus de heureuse
fortune en la bataille de Cérysolles, dont estoit votre père,
et mefeit bon service et au Roy... C 'estoit le plus vaillant et
soigneux capitaine qui se peust treubver, assailloit tout
faible ou fort qui se présent oit devant lui; il ajoute : vous
dira, monseigneur (Gabriel de Montmorency (2), combien
sommes en poouvre état de denier et de corps, ayant eu
plusieurs blessures en la teste et aux bras; il dit encore, que
monseigneur d'Andelot, frère de monseigneur V admirai,
nous a faict offre de deniers; Jean de Croy demande à
Louis -Georges, son père, quelque somme d'argent pour
payer sa rançon, et qu'ensuite il a fait son compte pour
partir ensemble, six chevaliers dauphinois, qui sont : le
seigneur de Malatret, le seigneur d'Islins, Jean de Chap-
ponay (deux autres dont le nom est effacé) et lui : avant
de passer aux autres épreuves, il nous semble nécessaire,
pour mieux établir l'identité des personnes, de rappeler
ici la substance de ce grand événement
a .... Au commencement de l'année 1 5 57 , l'amiral
» Coligny et son frère d'Andelot s'enfermèrent dans la
» ville de Saint -Quentin, en Picardie, pour s'opposera
» Emmanuel- Philibert, duc de Savoie, qui, à la tête
!» de l'armée espagnole , s'approchait de cette place ; les
» Français, commandés par le connétable Anne de
» Montmorency, s'en approchèrent aussi , et y jetèrent
(1) Jean de Bourbon, comte d'Enghien et duc d'Estoute-
ville, dit le duc d'Enghien, mourut d'un coup de pistolet qu'il
reçut au travers du corps à la bataille de Saint- Quentin.
(2) Baron de Montberon , fils du connétable Anne de Mont-
morency. Il était âgé d'environ 17 ans quand il fut fait prison-
nier devant Saint - Quentin ; c'est lui qui porta la lettre dont on
a donné la substance.
96 DE CROY.
X V. Claude 1". de Groy - Chanel , fut capitaine de
deux cents hommes dans le régiment de François du
» quelques secours de troupes; mais en se retirant, ils
» turent tellement défaits , qu'il ne resta que quatre-
» vingts hommes de l'infanterie; le connétable, son fils,
» les ducs de Montpensier, de Longueville, le maréchal
» Saint -André et presque tous les officiers - généraux
» furent faits prisonniers ; le duc d'Enghien , blessé à
» mort, et la fleur de la noblesse détruite : au bruit de ce
« funeste événement, arrivé le 10 août, Paris trembla,
» ia France se crut à la veille de sa perte ; Charles -
» Quint, en ayant appris la nouvelle, demanda si son
» fils était à Paris ; le duc de Savoie et tous les chefs
» de l'armée étaient effectivement d'avis de marcher sur
» cette capitale, mais Philippe il, qui avait été occupé
» à prier Dieu dans sa tente , avec deux cordelière ,
» pendant la bataille, ne voulut pas laisser Saint -
» Quentin derrière lui ; les Coligny ayant continué de
» s'y défendre, la place ne fut emportée qu'au on-
» zième assaut , donné le 27 août ; les Coligny furent
» faits prisonniers , mais sept ou huit jours après cet
» événement , d'Andelot parvint à s'échapper de ses
» gardes. . . . etc. » (1).
40.. Par le testament du premier (2) février 1 568,
de noble demoiselle Catherine de Croy- Chanel, fille de
noble Louis- Georges de Croy -Chanel, habitante à Alle-
vard , par lequel elle élit sa sépulture au tombeau de
ses pères; veut être convoqués à ses funérailles, prêtres
et religieux, que noble Claude -Guigues de Croy, son
frère, voudra; fait différents legs à noble Jean de Croy-
Chanel , son frère; à noble Florence de Pellet de Nar-
bonne, femme dudit Jean; à noble Claude Chanel,
son neveu, et à noble Catherine Charra, femme de
sondit neveu ; léguant spécialement à cette dernière les
linges et meubles que la testatrice avait eus de noble
Charlotte de Guers, sa mère, et institue pour son
héritier universel, ledit noble Claude Guigues, Crov-
Chauei, son frère. Fait à Allevard, dans la maison de
(1) Voyez l'Art de vérifier les dates.
(2) Titre coté B; :568.
DE CROY. 07
Puy, par brevet du 22 mai 1594 (1) ; il se signala à la prise
du fort de Barraux (dit aussi le fort Saint-Barthélemi) ,
la testatrice, reçu et signé par Félix Tarantaisin, no-
taire, en minutes originales, au fol. 7, verso, du pro-
tocole dudit Tarantaisin, produit en original devant la
Cour.
5°., Enfin, par le testament (1) de Louis - Georges de
Chanel , lesquels cinq titres ont été produits en origi-
naux à la chambre où, après avoir été vérifiés, ils ont
été enregistrés par arrêt de la Cour.
(1) Cette filiation est rigoureusement prouvée, 1°., par le
testament (2) de Louis-Georges de Croy, du 8 novembre
i537, par lequel il institua, pour son héritier, son fils
aîné, Jean de Croy, marié à Florence de Pellet, et légua
vingt florins d'or à son petit-fils Claude, fils de Jean et
de Florence de Pellet, qui seraient payables audit Claude
quand il aurait atteint dix-huit ans.
20., Par une lettre (3) missive en original, datée de
Grenoble du 2 avril 1 562 ,• adressée par Claude de
Croy-Chanel, à Monsieur, Monsieur Jehan des Chanels,
mon très-chier et très-honoré père enAllevard. Claude écrit
à son père au moment de son départ pour la guerre,
à rencontre des huguenots en Champagne; il dit à son père,
qu'il n'ignorait pas que la rue de Jérusalem, en Allevard,
prenait son nom des guerres de leur père en la Terre-
Sainte, et il promet d'imiter les vertus des chevaliers ses
ancêtres.
3°., Par le contrat de (4) mariage du 18 février i565,
entre noble Claude de Croy-Chanel, fils à noble Jean
de Croy-Chanel et de demoiselle de Florence de Pellet,
d'une part , et demoiselle Catherine de Charra , fille
de noble Jacques de Charra, d' Allevard, et de Jeanne
d'Hostun, dite de Claveson, d'autre part, passé à Alle-
vard , reçu par Pierre • Charrière , notaire , et grossoyé
par Noël Roux, légataire dudit Charrière, et commis-
Ci) Titre coté 8 novembre i53y-.
(2) Titre coté 8 novembre i537, qui a été précédemment
produit.
(3) Titre coté 2 avril i562.
(4) Titre coté B, i565.
i3. 7
98 DÉ CROY.
le i5 mars 1 598 ; et parmi les monuments flatteurs qui
existent sur cette maison , on peut mettre au premier
rang la lettre que Lesdiguières (depuis lors connétable)
lui écrivit. Voici son texte de mot à mot :
« Je n'ai pu, jusqu'à cette heure, Monsieur, vous
» témoigner mes sentiments de contentement et de satis-
saire nommé par le vice -bailli de Graisivaudan , pour
l'expédition des actes dudit Charrière , grosse originale
en parchemin, signée par ledit Leroux.
40., Par le testament ( 1 ) du premier février i558,
de noble demoiselle Catherine de Croy - Chanel , fille de
noble Louis-Georges de Croy et de Charlotte de Guers,
par lequel ( entr'autres dispositions ) elle fit un legs à
Jean de Croy - Chanel , son frère , à noble Florence de
Pellet, femme de sondit frère, à noble Claude de Croy-
Chanel , son neveu, et à noble Catherine de Charra,
femme de son dit neveu.
5a., Par un brevet (2) en original, du 22 mai 1594,
adressé par le duc de Lesdiguières , lieutenant - général
pour le Roi , en Dauphiné, au capitaine Claude de Croy-
Chanel , pour lever une compagnie de deux cents
hommes de pied, avec ordre aux communautés du Touvet,
de Pontcharra et Goncelin , de recevoir le capitaine
des Chanels, avec sa compagnie, et lui fournir logis,
vivres, ustensiles et tout ce qui lui serait nécessaire.
6°., Enfin, par la lettre (3) missive en original, du
20 avril 1598, écrite par M. de Lesdiguières, à Mon-
sieur, Monsieur Claude de Chanel, capitaine de deux cents
hommes de pieds, en Allevard, dont nous avons donné
ci - dessus la copie littérale ; lesquels six titres ont été
produits en originaux à la chambre où , après avoir
été vérifiés, ils ont été enregistrés par arrêt de la cour,
et servent à prouver que Claude de Croy - Chanel , dit
le capitaine de Chanel, était fils de Jean de Croy-
Chanel et de Florence de Pellet de la Vérune ( des vi-
comtes de Narbonne) ; qu'il avait épousé Catherine de
Charra, et qu'il fut un des capitaines qui contribua le
plus à la prise du fort de Barraux.
(1) Titre coté B, i568, qui a été précédemment produit.
(2) Titre coté 22 mai 1594.
(3) Titre coté 20 avril i5g8.
DE CROY. gg
» faction sur votre si bonne conduite en la prise de ce
» fort de Barraulx, en laquelle vous avez le plus contri-
» bué par votre prudence , valeur et activité , suivant
» les rapports à moi faits par plusieurs des miens, et en
» particulier par mon cadet de Gharence, et vous diray,
» Monsieur, que je ne attendois pas moins de vous qui
» trouvez dans votre famille exemples de -toutes vertus
» et excellente conduite ; j'ai chargé mon secrétaire
» Galbert de vous témoigner mes pensées à votre regard.
» Je vous aurois fait expédier sur le champ des lettres
» de noblesse comme j'ai fait à mon cadet de Charence,
» si n'estoit notoire que vos ancêtres en octreyoient aux
» autres; et puisque ne puis ainssy recognoistre le grand
» et bon service qu'avez rendu au Roy en ceste occasion,
)> je vous prie m'aider à trouver celle de servir à votre
» avancement, et suis, de toute mon âme, votre affec-
» tionné ami. De Grenoble, ce 20 avril 1598.
» Signé : Lesdiguières. »
Claude de Croy- Chanel avait épousé , par contrat du
18 février 1 565, Catherine de Charra, fille de Jacques de
Charra et de Jeanne d'Hostun, dite de Claveran, dont
il eut :
i°. Philibert de Croy- Chanel, né le 12 novembre
1574, qui suit (1);
20. Laurent de Croy - Chanel , né le 24 décembre
i5y5., prouvé par les registres des baptêmes de
la paroisse d'Allevard.
XVI. Philibert de Croy- Chanel avait épousé Cler-
(1) Cette filiation est rigoureusement établie, i0.,, par
l'acte de baptême (1) du 12 novembre 1574, de Phili-
bert, fils à noble Claude de Croy -Chanel, extrait d'un
registre de baptême, en minute originale, tenu par
Claude Sandrou , prieur de Senez , curé de Saint-Marcel-
d'Allevard; ledit registre commençant en 1554: — Vé-
rifié., vidimé, collectionné sur V original par le commissaire
de notre chambre, en présence et V assistance du procureur-
général, par la lecture faite par le greffier , ledit commis-
saire ayant la minute sous les y eux y pendant que le pro-
(1) Titre coté A, 1574.
IOO DE CROY
monde- Hélène du Faure, fille d'Antoine du Faure, 'de
Vercors, et de Louise d'Urre, dont il eut :
cureur- général suivait de l'œil la lecture qui a été faite, et
ce, conformément à l'arrêt de ladite chambre et à la pro-
cédure de ce jour, séparé du présent procès-verbal, et ont
signé ledit commissaire, le procureur-général, le sieur
Bouvier, curé, le sieur de Croy, requérant, et le greffier-,
2°., Par le contrat de mariage (i) du 8 septembre
1601 , entre Philibert de Croy-Chanel, fils de noble
Claude de Croy - Chanel , d'Allevard , et de demoiselle
Catherine de Charra, d'une part, et demoiselle Cler-
monde - Hélène du Faure , fille légitime à feu noble
Antoine du Faure de Vercors , et à demoiselle Louise
d'Urre de Crest, d'autre part; acte passé à Allevard,
reçu et signé Ponssard , notaire , minute originale au
fol. 66 du protocole dudit Ponssard, produit en original
devant ladite cour ;
3*., Par un acte de ratification du (2) 3 août 1602,
par lequel noble Philibert de Croy- Chanel, fils de noble
Claude de Croy - Chanel , d'Allevard , et de demoiselle
Clermonde - Hélène du Faure , sa femme , ratifient et
confirment les accords et partages faits entre demoiselle
Jeanne du Faure, femme de noble Raymond de Chan-
zieux de Maubec, et demoiselle Justine du Faure, co-
héritiers, avec ladite Clermonde, pour un tiers chacune,
de noble Antoine du Faure, leur père : demoiselle Louise
d'Urre, veuve dudit Antoine du Faure, ayant stipulé
auxdits partages pour ladite Clermonde, sa fille, dont
l'administration lui avait été donnée par ledit du Faure;
Philibert de Croy-Chanel déclare avoir reçu, en vertu
des susdits partages , le tiers de la susdite succession
appartenant à ladite Clermonde, sa femme, et lui en
fait reconnaissance; ledit acte passé à Allevard, reçu et
signé par François du Roux , notaire , grosse originale
en parchemin ; lesquels trois titres ont été produits en
originaux à la chambre où, après avoir été vérifiés, ils
ont été enregistrés par arrêt de la cour, et servent à
prouver que Philibert de Croy-Chanel était fils de Claude
(1) Titre coté B, 1681.
(2) Titre coté C, 1602.
DE CROY. IOl
i°. François-Laurent, qui suit;
2°. Jean de Groy- Chanel, qui fut père de Marc-
Hector de Croy-Chanel , capitaine de cavalerie
dans le régiment de Fimarcon, dont il sera
parlé au XVIIIe. degré.
XVII. François - Laurent de Croy-Chanel, fut capi-
taine de Cavalerie dans le régiment de Fimarcon , il
servit avec distinction dans les guerres des Pays-Bas,
de l'année 1641 ; et notamment à la prise des villes de
la Bassée, de Lens et de Bapaume, dont les Français
s'emparèrent dans l'espace de quelques semaines , sous
les ordres du maréchal de la Meilleraie; il fut ensuite
créé major du fort de Barreaux, par brevet du 20 mars
1642, en considération de ses services et de ceux que
de Croy-Chanel et de Catherine de Charra ; qu'il avait
épousé Clermonde-Hélène du Faure, fille d'Antoine du
Faure de Vercors, et de Louise d'Urre de Crest : ils
prouvent aussi que Clermonde-Hélène du Faure, sa
femme, avait deux sœurs, dont l'aînée, Jeanne du Faure,
avait épousé Louis de (1) Raymond de Maubec , dit
Chanzieux , lequel était un des enfants de Louis de
Raymond, comte de Montlor et marquis de Maubec,
et de Marie de Maugiron. (Ce Raymond de Chanzieux,
marié à Jeanne du Faure, avait deux sœurs , dont l'aînée ,
Marie, avait épousé, i0., Philippe d'Agoult, et 2*., Jean-
Paptiste d'Ornano ; la seconde sœur de Raymond, Mar-
guerite , avait épousé, i°. , Claude de Grolée , et
20. Henri - François - Alphonse d'Ornano). La seconde
sœur de Clermonde-Hélène du Faure, s'appelait Jus-
tine, laquelle épousa François de Guérin, conseiller au
parlement de Grenoble, dont il eut, entr'autres enfants,
Louise de Guérin, mariée à François de Barrai, con-
seiller au parlement de Grenoble , et le président Guérin
(du sénat de Savoie), père du cardinal de Tencin, ar-
chevêque de Lyon.
(1) Raymond, famille originaire de Provence, qui possé-
dait la seigneurie de Modène. Fleurie de Bocsozel, comtesse de
Montlor, marquise de Maubec , porta ses terres dans la mai-
son de Raymond, par le mariage qu'elle contracta avec Jacques
de Raymond, aïeul de Louis Raymond dont il s'agit.
102 DK CROY.
son aïeul avait rendus à l'état, lors de la prise de ce
fort (i).
(i) Cette filiation est rigoureusement établie, i°. par
l'acte (i) de baptême, du 3o décembre 160?, de noble
François- Laurent de Croy-Chanel, fils de noble Phili-
bert de Croy-Chanel, extrait de la minute originale,
au fol. 207 du registre des baptêmes de la paroisse de
Saint-Marcel d'Allevard, signé au bas de chaque page
par Vif, prêtre et curé d'Allevard , ledit registre com-
mencé par Sandrot, curé en i554, vérifié, vidimé,
collationné sur V original , par le commissaire de notre
chambre, en présence et assistance dy, procureur-général,
par la lecture faite par le greffier ; ledit commissaire, ayant
la minute sous les yeux , pendant que le procureur- général,
suivait de l'œil, la lecture qui a été faite, et ce, confor-
mément à Varrêt de ladite chambre et à la procédure de ce
jour, séparée du présent procès -verbal , et ont signé
ledit commissaire, le procureur- général, le sieur Bouvier,
curé, le sieur de Croy, requérant, et le greffier; 20. par
une obligation (2) passée le 20 avril 1621 , par nobles
Philibert et François -Laurent de Croy-Chanel, père
tt fils, en faveur de Jean Mottin de la Motte, acte
fait à Arthemonay , reçu et signé Robin , notaire ,
grosse originale en papier; 3e. par le contrat de mariage
du 16 février 1625, entre nobles François - Laurent de
Croy-Chanel, fils à noble Philibert, et de demoiselle
Clermonde-Hélène du Faure de Vercors, d'une part,
et demoiselle Antoinette d'Armand de Grisac, fille à
noble Antoine d'Armand de Grisac, et de demoiselle
dé Romme ; ledit noble Philibert de Croy-Chanel y
fait donation à sondit fils, de tous les biens provenant
de la succession de dame Catherine Charra , grand' -
mère dudit futur époux ; l'acte fut fait à Crepol , en
la maison du père de l'épouse, en présence de noble
Laurent de Croy-Chanel , capitaine d'infanterie , et
autres parents et amis , reçu et signé par Robin , no-
taire, de Crepol, grosse originale en parchemin;
40., par une commission (3) de major au fort de Barraux,
m Titre cote A, il
(2) Titre coté B, 162 r.
(3) Titre coté D, iG43.
DE CROY. 103
Il avait épousé, par contrat du 16 février 1625,
Antoinette d'Armand de Grisac, fille d'Antoine d'Ar-
mand de Grisac et de mademoiselle de Romme. De ce
mariage est issu :
XVIII. Claude de Croy-Chanél (i), IIe. du nom, fut
fait capitaine dans le régiment de Vannicelli, par brevet
du 28 octobre 1654. Mais s'étant infiniment attaché à
Anne Dauvet, qu'il épousa ensuite, il quitta le service du
roi et sa charge de capitaine , pour ne pas être dans
le cas de s'en séparer; il fut, pour cette cause, exhé-
rédé par son père, qui ne lui laissa qu'une pension
viagère, et donna tous ses biens à son neveu Marc-
Hector de Croy-Chanel , capitaine de cavalerie, dans
le régiment de Fimarcon.
en faveur de François - Laurent de Croy-Chanel, du
20 mars 1642, original en parchemin, signé Louis,
et plus bas, par le roi, signé le Tellier ; 5°. par des
lettres (1), parties obtenues en la chancellerie, près
le parlement de Grenoble, le 22 novembre 1664, par
noble François- Laurent de Croy-Chanel, major du
fort de Barraux, signées Perrin, original en parchemin;
lesquels cinq titres ont été produits en originaux à la
chambre, où après avoir été vérifiés, ils ont été enre-
gistrés par arrêt de la cour, et servent à prouver que
François-Laurent de Croy-Chanel , était fils de Phi-
libert de Croy-Chanel, et de Clermonde-Hélène du
Faure de Vercors, et qu'il avait épousé Antoinette
d'Armand de Grisac.
(1) Cette filiation est rigoureusement établie; i°. par
l'acte de baptême (2) du 5 avril 1626, de noble Claude,
fils à noble François-Laurent de Croy-Chanel, et d'An-
toinette d'Armand de Grisac , mariés ; ledit baptême ,
fait par Roguin, prêtre; acte extrait le 11 juillet 1649,
du livre des baptêmes, remis aux archives par le sieur
Balme, jadis curé de la paroisse de Saint-Hugues de
Grenoble; ledit extrait fait et signé par Finet, commis
au greffe, en l'absence du sieur André Chaboud, secré-
(1) Titre coté E, 1664.
{2) Titre coté A, 1626.
104 DE croy.
Il avait épousé (comme nous venons de le dire),
Anne Dauvet, du surnom de la Frette , à cause de
quelques biens situés à la Frette, qui lui venaient de
taire héréditaire , et garde desdites archives ; 20. par
une commission (1) de capitaine d'infanterie, au régi-
ment italien, du sieur Tranquille Vannicelli, en faveur
du capitaine Claude de Croy-Chanel, du 28 octobre
1654, original en parchemin, signé Louis, et plus bas,
par le roi, signé le Tellier ; 3°, par une transaction (2)
le 2 février 1670, entre nobles François-Laurent de Croy-
Chanel, ancien major du fort de Barraux , et Claude de
Croy-Chanel, son fils. On lit dans le préambule de ce
traité, que sur une requête présentée au vibailli de
Saint-Marcellin, le 3 mars 1669, par François-Laurent
de Croy-Chanel , contre Claude , son fils , il s'était
lié une instance, en laquelle, après plusieurs plaidoi-
ries et contestations, était intervenu sentence, par
laquelle il avait été dit, que ledit Claude de Chanel,
avait mal-à-pros retenu audit François-Laurent, son
père , certains actes de créances et obligations désignés
dans la susdite requête, et venant de la discussion des
biens entrés et introduits dans la maison dudit François-
Laurent de Croy, par Catherine de Guiffrey , femme
de noble Hector de Croy-Chanel (6e. aïeul de Claude),
et que ledit Claude était condamné à rendre à sondit
père, tous les articles mentionnés en ladite requête;
ce que Claude offre d'exécuter "par acte extrajudiciaire,
priant son père de pourvoir à sa subsistance. François-
Laurent répond , par autre acte extrajudiciaire , qu'il
veut bien optempérer à la prière de son fils, bien qu'il eût
grand sujet de plaintes contre lui, pour ce qu'il avoit quitté
le service du roi, pour acheter une charge de justice , et
qu'ainsi, il avait mis dans sa maison des gens de justice,
qui n'y étoient oncques entrés; que ne pouvant cependant
manquer à sa parole et volonté, mise et écrite en son testa-
ment nuncupatif, du 10 novembre 1569, reçu par moi
notaire (Pierre Robin qui recevait cette transaction) en
(1) Titre coté B, 1C54.
(2) Titre coté 2 février 1670.
DE CROY. 105
Sa grand'mère, Jacqueline de Gruel. Il eut de son
mariage Claude III, qui suit:
faveur de noble Marc-Hector de (i) Croy-Chanel, son
neveu, capitaine de cavalerie au régiment de Fimarcon,
pris d'un juste sujet de plainte et de mécontentement contre
sondit fils, pour avoir, malgré son père, quitté sa place
de capitaine d'infanterie, pour acheter une charge de jus-
tice. Il abandonne à son fils, la jouissance de la rente
d'un contrat énoncé en la requête, et ce, durant sa vie
seulement, et Claude de Croy, rend à François-Lau-
rent, son père, tous les papiers, contrats et actes obli-
gatoires, procès et actions résultant de ladite discussion
de biens, Cet acte est passé à Crepol, reçu par Pierre
Robin, notaire, et par lui expédié audit Claude de
Croy , requérant ; signé , Pierre Robin , notaire , avec
paraphe, grosse originale en parchemin ; 40. par le con-
trat de mariage (2) du 3 octobre 1671, entre noble
Claude de Croy-Chanel, fils à feu noble François-
Laurent de Croy-Chanel, major du fort de Barraux,
et d'Antoinette d'Armand de Grisac , d'une part ; et
demoiselle Anne Dauvet, fille et cohéritière de noble
Pierre Dauvet, demeurant à Grenoble, et de Louise-Marie
Mion d'Auvillar, passé à Grenoble, en la maison de
la future épouse, reçu et signé Pascal, notaire, grosse
originale en papier ; 5°. par le testament du 5 novembre
i683 de Claude de Croy-Chanel, par lequel il élit sa
sépulture dans l'église de Saint -André de Grenoble ;
fait un legs à Claude de Croy-Chanel, son fils légitime,
et institue pour son héritière, Anne Dauvet, femme
dudit testateur, à la charge de rendre son héritage
audit Claude de Croy-Chanel leur fils, à l'âge de vingt-
cinq ans ; déclare, au surplus, avoir reçu ci-devant, de
ladite dame Anne Dauvet, sa femme, la somme de
(1) Marc - Hector de Croy - Chanel , capitaine de cavalerie
dans le régiment de Fimarcon, fut, par ce moyen, héritier de
tous les biens de François - Laurent de Croy son oncle. Il
prouva sa noblesse devant M. Dugué , intendant de Dauphiné,
et en eut acte le 2 5 octobre 1668.
(1) Titre coté C, 1671.
(2) Titre coté E, i683.
106 DR CROY.
XIX. Claude de Croy-Chanel, IIIe. du nom,
dit d'HoRTAL-û'ARGENsoN, à cause d'une terre de ce
nom, située à Uriage (à deux lieues de Grenoble), ser-
vit d'abord dans les gens d'armes du duc de Berry, en
1697, sous les ordres de son oncle François-Joseph de
Grolée , comte de Viriville , qui était capitaine-lieu-
tenant de cette compagnie ; il fut ensuite capitaine
dans le régiment de Dauphin infanterie ; mais ayant été
blessé le 4 octobre 171 2, au Quesnoy, près Valen-
ciennes, sous les ordres de M. de Villars, il se retira à
Grenoble, où il mourut de la suite de ses blessures (1).
5ooo liv. qu'elle s'était constituée par son contrat de
mariage, reçu par moi, notaire ; ledit testament reçu
et signé par Pascal, notaire, grosse originale en papier ;
lesquels cinq titres ont été produits en originaux à la
chambre, où après avoir été vérifiés, ils ont été en-
registrés par arrêt de la cour, et servent à prouver que
Claude II, de Croy-Chanel, était fils de François-
Laurent de Croy-Chanel, et d'Antoinette d'Armand
de Grisac; que ledit Claude II, avait épousé Anne
Dauvet , dont il eut Claude III, qui suit, et qui fut
exhérédé, pour avoir quitté le service du roi malgré
son père.
(1) Ce degré est rigoureusement établi, i°# par le
testament (1) du 5 novembre i683, de Claude II, de
Croy-Chanel , par lequel , entr'autres dispositions ,
il charge son épouse, Anne Dauvet, de rendre son
héritage à leur fils Claude, dès qu'il aura atteint sa
25e. année (nous avons déjà produit ce testament dans
les preuves de la génération précédente) ; 20. par Vacte
de baptême (2) du 3o janvier 1677, de noble Claude de
Croy» Chanel, fils de noble Claude et d'Anne Dauvet,
mariés, extrait des registres de la paroisse de Saint-
Hugues, vidimé et collationné sur V original d'un registre
des actes de baptêmes, de mariages et de sépulture, coté
3 janvier 1 67 6 , fini le 6 mars 1677, au recto, vers la
fin d'un feuillet, passé les trois quarts du registre, repré-
senté par Jean-Baptiste Hélie, curé de ladite paroisse
(1) Titre coté E. i683, à la génération précédente.
(2) Titre coté B, 1697.
DE CROY. IO7
Claude III de Croy-Chanel fut marié avec Elisabeth
à la réquisition de noble Jean- Claude de Croy-Chanel,
par nous, Jean- Gabriel du Port-Roux, conseiller, maître
ordinaire en la chambre des comptes de Dauphiné, com-
missaire en cette partie, député par ordonnance- de la
chambre de ce jour, en présence et assistance du procureur-
général du roi en ladite chambre ; par la lecture qui en a
été faite par notre greffier, nous, ayant la minute sous
les yeux, pendant que le procureur- général suivait de Vœil
la lecture qui nous a été faite, et ce, conformément à la
procédure de ce jour, séparée du présent procès-verbal, et
avons signé, avec leprocureur-général,ledit sieur curé Hélie ,
le sieur de Croy, requérant, et notre greffier. A Grenoble,
ce 6 mars 1790. Signé du Port-Roux, conseiller-com-
missaire ; de Lagrée, procureur-général ; Hélie, curé de
Saint-Hugues ; de Croy, requérant , et Moulinet, Greffier;
3°. par un permis de congé (1) du 20 janvier 1697, donné
par le comte de Viriville (François-Joseph de Grolée),
capitaine - lieutenant, commandant les gendarmes du
duc de Berry, en faveur du sieur Claude de Croy-
Chanel, son neveu, gendarme dans sa brigade ;. original
signé Viriville, avec son sceau, et, plus bas, signé Bour-
geys ; 40. par un acte (2) du 19 novembre 171 3, de
bénédiction du mariage de Claude de Croy Chanel, fils à
feu noble Claude de Croy-Chanel, et de défunte noble dame
Anne Dauvet, mariés, avec Elisabeth Pison, fille de
feu Nicolas Pison, et de Louise du Cros, mariés;
ledit acte extrait des registres de la paroisse de Saint-
Hugues, vidimé et collationné par notre conseiller maître
en notredite chambre, commissaire député à cet effet, par
arrêt de notredite chambre; 5°. par un traité (3), sous-
seing privé du 2 janvier 1727, entre nobles Claude Pison,
sieur de Maupas, conseiller auditeur en la chambre des
comptes, et Claude de Croy-Chanel, ancien capitaine
dans le régiment de Dauphin infanterie ; son beau-
frère agissant en qualité de père, et légitime adminis-
trateur de Jean -Claude, de François - Nicolas et de
si DÏdo,
(1) Titre coté B, 1597.
(2) Titre coté G, 171a.
(3) Titre coté F, 1727.
I08 DE CROY.
Pison, par contrat passé le 20 août 171 3. Il eut de son
mariage :
i°. Jean-Claude de Croy-Chanel, qui suit :
20. François - Nicolas de Croy-Chanel , qui fonde
la seconde branche, rapportée ci-après ;
3° François - Paul de Croy-Chanel, prieur dans
l'ordre des frères prêcheurs.
XX. Jean- Claude de Croy-Chanel (i), épousa, le
Paul - François de Chanel, ses enfants, héritiers de
droit d'Elisabeth Pison, leur mère, portant règlement
des droits que ledit de Croy-Chanel père, en sadite
qualité, peut avoir sur les successions des père et mère
de défunte dame Elisabeth Pison, sa femme, et sur
celle de Jean Pison, trésorier de France, décédé ab
intestat ; original en papier, signé par les parties ;
6°. enfin, par le testament (1 olographe du n juillet
1742, de Claude de Croy-Chanel, ancien capitaine
d'infanterie dans le régiment de Dauphin, fils à feu
noble Claude de Croy - Chanel, et de dame Anne Dau-
vet, par lequel il élit sa sépulture dans l'église des
frères prêcheurs de Grenoble ; lègue à François - Paul
de Chanel, son fils, de l'ordre desdits frères prêcheurs,
une pension viagère, outre celle précédemment con-
stituée; fait un autre legs à Jean-Claude, son fils aîné,
outre ce qu'il lui avait donné en son contrat de mariage ;
à Claude et aux autres enfants nés et à naître dudit
Jean-Claude; et institue pour son héritier, François-
Nicolas de Croy-Chanel, son second fils; lesquels six
titres ont été produits en originaux à la chambre, où,
après avoir été vérifiés, ils • ont été enregistrés par arrêt
de la cour, et servent à prouver que Claude III de
Croy-Chanel était fils de Claude II de Croy-Chanel,
et à? Anne Dauvet ; et que ledit Claude III avait épousé
Elisabeth Pison.
(1) Cette filiation est établie : i° par l'acte de baptême (2)
du 26 avril 171 7; de noble Jean-Claude, fils de noble
(1) Titre coté H, 1742.
(2) Titre coté A 17*7.
DE CROY. IO9
28 janvier 1741, Françoise de la Croix de Roussillon ,
fille de Joachim de la Croix de Roussillon, capitaine
Claude de Chanel, et de dame Elisabeth Pison, mariés ,
extrait des registres de la paroisse de Saint - Hugues ,
vidimé et collationné sur V original par le commissaire de
notre chambre, député à cet effet -par arrêt de notredite
chambre ;
20., Par des conventions sous seing -privé (1), du
28 janvier 1741, du mariage de noble Jean-Claude , fils
naturel et légitime de noble Claude de Croy - Chanel ,
avec demoiselle Françoise de la Croix de Roussillon, fille
légitime de noble Joachim de la Croix de Roussillon,
chevalier de Saint-Louis, ancien capitaine de cavalerie ,
et de d&rne Marie- Anne Robert; ledit Jean Claude, pro-
cédant de Fautorité dudit Claude de Croy, son père,
et de François-Nicolas de Croy, son frère : ledit père
fait donation aux futurs de la moitié de tous ses biens,
et spécialement de la moitié de la somme à laquelle il
avait réglé les droits de feue dame Elisabeth de Pison ,
acte privé du 2 janvier 1727, conventions en original
sur papier, avec la signature de toutes les parties ;
3°., Par une transaction (2) du 27 juillet 175 1, entre
nobles Jean-Claude et François-Nicolas de Croy, frères,
fils et héritiers de noble Claude de Croy - Chanel, et
de dame Elisabeth Pison , au sujet des successions de
leursdits père et mère , et contenant partage des biens
dépendant desdites successions , acte reçu par Girard
et son confrère, notaires à Grenoble, grosse originale
en parchemin , signée par ledit Girard et par Toscan \,
notaires ;
40., Enfin, par le testament (3) de son père , que
nous avons produit dans les preuves de la génération pré-
cédente, lesquels quatre titres ont été produits en ori-
ginaux à la chambre où ils ont été vérifiés et enregistrés,
et servent à prouver que Jean-Claude était fils de Claude
de Croy et d'Elisabeth Pison; qu'il était frère de
François-Nicolas de Croy, et qu'enfin ledit Jean-Claude
avait épousé Françoise delà Croix de Roussillon.
(1) Titre coté B, 1741.
(2) Titre coté D, ij5i.
(3) Titre coté H, 1742, à la génération précédente.
IIO DE CROY.
de cavalerie , chevalier de Saint - Louis , et de Marie-
Anne Robert, dont il suit :
XXI. Claude de Croy- Chanel, IVe du nom (i),
(i) Cette filiation est établie: i0., par l'acte ( i ) de
baptême du 10 décembre 1741, de Claude de Croy, fils
légitime de noble Jean-Claude de Croy -Chanel, et de
dame Françoise de la Croix , mariés ; le parrain fut
noble Claude de Croy, aïeul de l'enfant, signé par
Baratier, curé de la paroisse de Saint -Laurent de Gre-
noble, qui avait fait ledit baptême ; grosse originale
sur papier, avec l'acte de légalisation au bas ;
20., Par le contrat de mariage (2), du 3 août 1760,
de Claude de Croy-Chanel, fils de noble Jean-Claude,
et de dame Françoise de la Croix de Roussillon , avec
demoiselle Elisabeth Naulot, fille de feu Gaspard Naulot,
et de défunte dame Elisabeth de Guibert ; ledit futur
époux agissant de l'autorité de ses père et mère, de
dame Marie-Anne Robert , son aïeule maternelle ; de
noble François -Nicolas de Croy, son oncle, et autres
parents ; acte passé à Grenoble, reçu par Augier et son
confrère , notaires de ladite ville ; grosse originale en
parchemin, signée par ledit Augier et par Brun ;
3°., Par un acte (3) du premier septembre 1760, de
bénédiction du mariage de noble Claude, fils légitime
de noble Jean - Claude de Croy - Chanel , et de dame
Françoise de la Croix, avec demoiselle Elisabeth de
Naulot, fille légitime de feu Gaspard Naulot, et de
défunte dame Elisabeth de Guibert (4) : extrait des re-
gistres, vidimé et collationné sur l'original par le com-
missaire de notredite chambre, député à cet effet ;
40, Enfin, par le brevet (5) du 6 octobre 1778, de
capitaine d'une compagnie de dragons, en faveur de
sieur Claude de Croy-Chanel, original sur parchemin,
signé Louis, et plus bas Castries ; lesquels quatre titres
(1) Titre coté A, 1741.
(2) Titre coté B, 1760.
(3) Titre coté €,1760.
(4) Elisabeth de Guibert eut une sœur mariée à M. de Roi»
Un, dont trois filles, l'aînée desquelles a épousé M. de Ségmr.
(5) Titre coté D, 1778.
DE CROY. I i i
capitaine de dragons, par brevet du 6 octobre 1 778,
a épousé Elisabeth de Naulot, fille de feu Gaspard de
Naulot, et de feu Elisabeth de Guibert, dont quatre
enfants, savoir :
i°. Claude- François, dont l'article suit;
20. Françoise-Julie de Croy-Chanel, née le 20 mars
1762, et mariée, le i5. septembre 1788, à noble
Gaspard de Lambert-d'Hautefare ;
3°. Justine-Clémence de Croy-Chanel, née le
27 avril 1763;
40. Marie-Elisabeth de Croy-Chanel, née le 26 no-
vembre 1768, à Saint-Domingue, paroisse de
Notre-Dame-des-Verrettes, et mariée, par con-
trat du 20 août 1789, avec noble Luc-Xavier
d'Allemond, seigneur du Monestier, d'Allemond
et de la Queylane.
XXII. Claude- François de Hongrie, comte de Croy
a épousé, i0., le 11 novembre 1799, Anne-Charlotte-
Gabrielle-Joséphine-Pétronille d'Aguesseau, décédée le
26 janvier 1806, fille de Charles- Albert-Xavier, marquis
d'Aguesseau, maréchal de camp, cordon rouge, major-
général des gardes du corps, gouverneur de Ham, etc.,
dont il n'est point resté d'enfants; 20. le 11 septembre
181 1, Marie-Eugénie Raimond de Montmort, fille de
Jean-Louis Raimond, marquis de Montmort, maréchal
de camp, lieutenant des gardes du corps.
SECONDE BRANCHE. <
XX. François-Nicolas de Croy, IIe. fils de Claude III
de Croy-Chanel, et d'Elisabeth Pison (1), seigneur de la
ont été produits en originaux à la chambre, où ils ont
été vérifiés et enregistrés, et servent à prouver que
Claude IV de Croy-Chanel était fils de Jean-Claude de
Croy, et de Françoise de la Croix de Roussillon, et que
ledit Claude de Croy a épousé Elisabeth de Naulot.
(1) La preuve de cette filiation est rigoureusement éta-
blie, i°. Par l'acte de baptême (1) du 11 novembre 1718,
de noble François-Nicolas, fils de noble Claude de Croy-
(1) Titre coté A, 17 18.
I 12 DE CROY.
Maison- Forte-d'Hortal-d'Argenson, fut institué héritier
Chanel, et de dame Elisabeth Pison, mariés ; extrait
des registres de baptêmes, mariages et sépultures de la
paroisse de Saint-Hugues, de Grenoble, registre com-
mencé le 14 juillet 1721, au recto d'un feuillet, vers
le milieu du registre, représenté par messire Jean-
Baptiste Helie, curé de ladite paroisse, à la réquisition
de noble Jean-Claude de Croy, vérifié, vidimé et colla-
tionné par nous Jean-Gabriel du Port-Roux, conseiller,
maître ordinaire en la chambre des comptes de Dau-
phiné, commissaire en cette partie, député par ordon-
nance de la chambre, de ce jour, en présence et assistance
du procureur-général du Roi en ladite chambre, par la
lecture qui en a été faite par notre greffier, nous, ayant
la minute sous les yeux, pendant que le procureur-
général suivait de l'œil la lecture qui nous a été faite,
et ce, conformément à la procédure de ce jour, séparée
du présent procès-verbal, et avons signé avec le pro-
cureur-général, ledit sieur curé Helie, ledit sieur de
Croy, requérant, et notre greffier. A Grenoble, ce
6 mars 1790, signé Duport-Roux, commissaire ; Delagrée,
procureur-général; Helie, curé de Saint-Hugues; de
Croy, requérant; Moulinet, greffier;
20., Par des conventions (1) sous seing-privé du
28 janvier 1741, que nous avons déjà produites dans
les preuves de Jean-Claude, et dans lesquelles ledit
Jean-Claude procède de l'autorité de noble Claude III
de Croy, son père, et de François-Nicolas de Croy,
son frère;
3°, Par le testament (2) de Claude III de Croy-
Chanel, du 11 juillet 1742, par lequel il institua pour
son héritier son second fils François-Nicolas de Croy-
Chanel. (Nous avons produit ce testament parmi les
preuves de Claude III);
4°., Par une transaction (3) du 27 juillet 175 1, entre
(1) Titre coté B, 1741 , à la génération de Jean - Claude de
Croy, que nous avons déjà produit ci - devant.
(2) Titre coté H, 1742, à la génération de Claude de Croy,
son père; voyez page 110.
(3) Titre coté D, 1761, à la génération de Jean - Claude de
Croy; voyez page 109.
DE CROY. I l3
de son père, par son testament du n juillet 1742.
noble Jean-Claude et François-Nicolas de Croy, frères
et fils de noble Claude III de Croy- Chanel et de dame
Elisabeth Pison, au sujet des successions de leurs père
et mère, contenant partage des biens dépendants des-
dites successions, acte reçu par Girard et son confrère,
notaires à Grenoble, grosse originale en parchemin,
signé par ledit Girard et par Toscan, notaires;
5°., Par une vente (1) passée le 14 octobre 1743, par
le procureur-fondé de M. Rastel de Rocheblave, à noble
François-Nicolas de Croy-Chanel, d'une terre appelée la
Maison-Forte-d'Hortal-d'Argenson, dont une partie re-
lève directement du Roi, et le reste de la baronnie d'U-
riage, dans laquelle vente noble Claude de Croy-Chanel,
père dudit noble François-Nicolas, acquéreur, se rend
caution du prix de ladite vente, reçu Revol et son con-
frère, notaires à Grenoble, grosse originale en papier,
signée par ledit Revol et par Toscan;
6°., Par une quittance (2) passée le 14 mars 1744,
par le procureur-fondé du sieur de Rocheblave, à nobles
Claude de Croy-Chanel et François-Nicolas, son fils,
du restant du prix de la susdite acquisition, reçu Revol
et son confrère, notaires à Grenoble ; grosse originale
en papier, signée par ledit Revol et par Toscan ;
70., Par le contrat de mariage (3) du 14 juin 1753 (4)
de noble François-Nicolas de Croy-Chanel, seigneur de
la Maison- Forte -d'Hortal-d'Argenson, fils à défunt
noble Claude de Croy-Chanel, et à défunte dame Eli-
sabeth Pison, avec noble demoiselle Françoise-Mar-
guerite de Samuel, fille de noble Claude de Samuel,
greffier en chef au parlement de Dauphiné, et de
dame Emérantianne de Nantes (5), reçu Revol et son
(1) Titre coté.B, 1743.
(2) Titre coté C, 1744.
(3) Titre coté D, 1753.
(4) François - Nicolas de Croy - Chanel a été marié en pre-
mières noces avec Claudine de Chabert - Baile , qui est morte
ne laissant qu'un fils, lequel est mort sans avoir été marié.
(5) Emérantianne de Nantes, fille de Claude de Nantes et
de Marguerite d'Alloard - du - Bourg de Genevray, étant res-
tée fille unique, son mari, Claude de Samuel, fut chargé, par
son beau -père, de prendre ses armes et de joindre aussi son
l3. 8.
DE CROY.
Il épousa Françoise-Marguerite de Samuel, dont sont
issus cinq enfants, savoir :
i°. Claude-François, dont l'article suit;
2°. Claude-Henri de Hongrie, comte de Croy, che-
valier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis,
chevalier héréditaire de Saint-Jean de Jérusalem ;
il entra dans le corps royal d'artillerie, en 1779 ;
a fait aux armées des princes les campagnes de
1792 et suivantes; a épousé, le 18 mai 1801,
Anne- Gabrielle- Joséphine de Belloy, , fille de
Pierre, chevalier de Belloy, seigneur de Dro-
mesnil, maréchal des camps et armées du Roi,
chevalier de Tordre royal et militaire de Saint-
Louis, et de Anne-Thérèse-Perpétue-Claude de
Bery d'Essertaux. De ce mariage est issu :
André - Rodolphe - Claude - François - Siméon de
Hongrie de Croy, né le 18 février 1802 ;
3°. François-Zacharie de Hongrie de Croy, capi-
taine dans le corps royal du Génie. Il émigra
en 1792, et prit du service en Prusse. Ayant
été fait prisonnier par les républicains, il fut
confrère, notaires à Grenoble ; grosse originale en par-
chemin , signée par le dit Revol et par Accarier ;
8°. Par une vente (1) passée par noble François-
Nicolas de Croy-Chanel, seigneur de Maison-Forte-
d'Argenson, au lieu d'Uriage, à Me. Jacques Revol,
procureur au parlement de Dauphiné, d'une maison
sise rue des Vieux-Jésuites, 4 Grenoble,- par conven-
tion sous seing-privé, du 26 septembre 1786, déposée
aux minutes de Me. Trouilloud, notaire à Grenoble, le
21 janvier 1787; grosse originale en papier, signée par
ledit Trouilloud ; lesquels huit titres ont été produits
en originaux à la chambre, où, après avoir été vérifiés,
ils ont été enregistrés par arrêt de la cour, et servent à
prouver que François-Nicolas de Croy-Chanel, seigneur
de la Maison-Forte-d'Argenson, est fils et héritier de
CUude III de Croy-Chanel et d'Elisabeth de Pison.
nom au sien; c'est pour cette raison qu'il est appelé, dans plu-
sieurs, Claude de Samuel de Nantes.
(1) Titre coté E, 1787.
DE CROY. I l5
conduit à Metz, où il fut condamné, en 1793,
par un tribunal révolutionnaire, à être fusillé;
Tous de Tordre de Malte.
40. Marie-Emérantianne de Hongrie de Croy, non
mariée ;
5% Julie- Marguerite- Madelaine de Hongrie de
Croy, morte le 7 octobre 180 3.
XXI. Claude-François de Hongrie, marquis de
Croy, seigneur de la Maison-Forte-d'Argenson, che-
valier héréditaire de Saint-Jean de Jérusalem, a fait la
campagne de 1792, à l'armée de monseigneur le duc
de Bourbon, dans la compagnie de cavalerie noble de
Dauphiné. Il a épousé, le 25 mars 1793, Marie-Char-
lotte de Bagel d'Urfé, fille du baron de Bagel d'Urfé.
De ce mariage sont nés :
i°. François-Claude-Auguste de Hongrie de Croy,
né le 3 1 décembre 1793;
20. Pierre-Paul-Martin de Hongrie de Croy, né le
11 novembre 1796, mort le 18 avril i8o5;
3°. François-Nicolas-Jean-Henri de Hongrie de
Croy, né le 22 mai 1799;
40. Claude- François- André-Félix de Hongrie de
Croy, né le 5 février 1802;
5°. François-Auguste de Hongrie de Croy, né
en i8i3;
Tous de Tordre de Malte.
6°. Françoise-Pauline-Emérantianne de Hongrie
de Croy, née le 3 1 août 1 804 ;
70. Clémentine-Charlotte-Claudine de Hongrie de
Croy, née le 4 juin 18 10.
Armes : écartelé : au 1, de France; au 2, de Sassenage
qui est burelé d'argent et d'azur de dix pièces, au lion
de gueules, armé, lampassé et couronné d'or, bro-
chant; au 3, de Pons, qui est d'argent à la fasce
bandée d'or et de gueules de six pièces; au 4, de Nar-
bonne ancien, qui est de. gueules plein; sur le tout de
Hongrie, qui est de Croy, savoir : fascé d'argent et
de gueules de huit pièces; le tout surmonté d'une cou-
ronne d'or antique en forme de demi-globe, surmontée
d'une petite croix terminée en fer de lance d'or : ladite
couronne ornée de chaînes et de petites croix qui pendent
sur le devant et sur les côtés de cette couronne qui est
n6
DE CROY.
celle de Saint-Etienne, premier roi chrétien de Hongrie.
Supports : deux guerriers armés de toutes pièces. Cri
de guerre : Jérusalem. Première devise : Sanguis regum
Hungarice; seconde devise : Crouy salve tretous.
Conclusions de M. le Procureur- général du Roi, en la
Chambre des Comptes de Dauphiné, du 22 mars 1790.
Entre nobles Jean-Claude de Croy- Chanel et
François-Nicolas de Croy-Chanel, frères, demandeurs
suivant les fins de leur requête, du 2 5 février 1790,
tendante à ce qu'il leur soit donné acte de la présentation
qu'ils font des originaux^ minutes ou expéditions origi-
nales de tous les actes, titres et pièces énoncés en ladite
requête, et y joints, et à ce que lesdits titres et actes
soient enregistrés au greffe de la chambre, pour y avoir
recours et en être délivré des expéditions, tant aux de-
mandeurs qu'aux leurs, et qu'en conséquence il plaise
à la chambre déclarer lesdits demandeurs descendants en
ligne directe et masculine de Félix de Hongrie, fils
d'André, dit le Vénitien, petit-fiis du prince Etienne,
dit le Posthume, et arrière-petit- fils d'André II, roi
de Hongrie.
Tous les trois parties ou rappelés, et ainsi qu'ils sont
désignés dans l'acte des premier mars 1279, 9 février
1282 et 27 avril 1282, et dans le testament d'Hector
de Croy-Chanel, du 28 décembre 1488, et comme tels,
avoir droit de jouir de tous les honneurs et privilèges,
prérogatives, préséances, prééminences et droits dont
jouissent et doivent jouir les "anciens nobles, suivant
et conformément aux lois du royaume, comme aussi
du droit et possession de porter les armes dont a été
scellé ledit acte du premier mars 1279, dont il est fait
mention dans le susdit testament d'Hector de Croy,
fascées d'argent et de gueules de huit pièces, timbrées
d'un casque ou d'une couronne (l'empreinte étant effacée,
on ne peut pas affirmer si c'est plutôt un casque qu'une
couronne antique), ayant pour cimier une croix sur-
montée d'un fer de lance, l'écu suspendu à un arbre,
et ayant deux guerriers pour support, avec inhibitions
et défenses à toutes personnes, <le quelle qualité et
condition qu'elles soient, de troubler les demandeurs
DK CROY. I 17
auxdits droits et possessions, sous les peines du droit,
aune part.
Et le procureur-général du Roi, défendeur, d'autre.
Vu la requête signée par les parties et par Durand,
procureur en la chambre, répondue le 2 5 février 1790,
de soit montré au procureur-général, qui a conclu à la
iuction, à l'instruction contradictoire, et rémission
à la forme de l'ordonnance, par le moyen des procureurs
des parties et du procureur-général du Roi, qui se
coteraient respectivement au greffe de la chambre, sur
lesquelles conclusions est intervenue ordonnance con-
forme, mise au bas de ladite requête, le même jour
2 5 février.
L'acte de présentation audit greffe par lesdits sieurs
de Croy-Chantl, par le ministère de Durand , procureur
en la chambre, dudit jour 2 5 février. — Autre acte de
présentation du procureur-général du Roi, par le minis-
tère de Rivière, procureur, dudit jour 25 février. — r
Sommation du même jour par Durand à Rivière, pour
voir appointer le procès , entre les parties. — Arrêt
d'appointement du 2 du présent mois de mars, par
lequel il est ordonné que Durand, procureur desdits
sieurs de Croy- Chanel, donnera en communication
originale, dans le délai de trois jours, les titres et
pièces dont ils prétendent s'aider et servir : ledit arrêt
signifié à Rivière, procureur de M. le procureur-général,
le 8 dudit mois. — Inventaire de production desdits titres
et pièces, ensemble des formalités, tirant depuis la
lettre A jusqu'à la lettre Z, triple. — Acte de la remis--
sion faite au greffe de la dite chambre, le susdit jour
8 mars, signifié le même jour, avec l'inventaire de pro-
duction. — Acte de rémission des titres et pièces en
communication originale, extrait de la matricule de
Durand, signifié audit Rrvïère, le 9 dudit mois de
mars.
Lesquels titres et pièces nous ayant ensuite été remis
en communication originale, nous les avons vus, exa-
minés et vériiiés, ainsi que ci-après. (Ici suit l'analyse
de toutes les pièces que nous avons produites dans les
preuves, à leur ordre de date et telles qu'elles ont été
visées et analysées dans les présentes conclusions de
M. le procureur-général).
Il
I l8 DE CROY.
Vu aussi la requête des sieurs de Croy-Chanel, du
6 mars dernier , tendante à la vidimation , collation
et vérification par un commissaire qui serait député
par la chambre, des actes ci-dessus énoncés, étant aux
registres de la paroisse Saint-Hugues, L'arrêt de la
chambre, du même jour, mis au bas de ladite requête,
qui ordonne lesdites vidimation et collation , en pré-
sence du procureur-général du Roi, et député à cet
effet, M. Jean-Gabriel du Port-Roux, conseiller maître;
lesdites requêtes et arrêt signifiés au procureur-général
du Roi, ledit jour; la procédure du 6 du présent mois
de mars, de vidimation et collation desdits actes, séparés
des procès-verbaux faits au bas de chacun d'iceux, ladite
procédure signifiée au procureur-général du Roi, le
10 du présent mois. — Et encore la requête en jonction
des actes produits par lesdits sieurs de Croy-Chanel,
du 19 du présent mois de mars, appointée d'ordon-
nance conforme, et à nous signifiée le 20 dudit mois;
lesdits actes consistants en l'acte du 14 octobre 1743,
en la quittance du 14 mars 1744, et en la transaction
du 27 juillet 1 75 1 , à nous signifiés le i5 dudit mois
de mars, donnés ensuite en communication originale,
et ci-dessus visés à leurs degrés.
Il résulte évidemment des actes ci^dessus du i3e., du
14e. et du i5e. siècles, qu'il existait à Allevard, dès la
fin du i3e., une famille noble du nom de Croy-Chanel,
Chaneli, on Chanelis, aliàs Cronjr, que le premier gen-
tilhomme de ce nom, connu à Allevard, fut Félix de
Hongrie, dit de Croy-Chanel, qui avait épousé Gui-
gonne de la Chambre, dame de la Tour d'Allevard,
qualifiée veuve du seigneur Félix de Croy de Chahcl,
chevalier. Cette qualité de chevalier, que les descendants
ont prise pendant les 14°. , i5c. et 16e. siècles, ne
permet pas de douter que cette famille ne fût d'ancienne
noblesse d'extraction.
C'est de cette maison que prétendent descendre les
sieurs de Croy-Chanel ; les actes sur lesquels ils éta-
blissent leurs prétentions, et la preuve de leur origine
et de leur descendance, sont tous en minutes ou grosse;
originales, et leur preuve ne laisse rien à désirer.
Lorsqu'on fait attention que le nom de baptême e
de famille de Félix de Croy-Chanel sont exactement le
mêmes dans tous les actes et écrits, avec la même ortho
DE CROY. IIÇ)
graphe,. sans la moindre différence, il est impossible de
se refuser à croire que c'est le même individu dans les
uns et dans les autres actes, surtout lorsqu'on observera
que le nom de baptême, Félix, ne s'exprime, dans cette
province, en latin, que par ceux de Félix Felicis, et que,
conséquemment, s'il eût été donné à quelqu'un qui fût
né à Allevard ou dans la province, nous le trouverions
, exprimé par Felicis, au lieu de Felicii, employé dans les
actes de 1286 et 1309, qui répondent parfaitement au
mot Felicium, employé dans celui du premier mars
1 279 , qui ne peut être traduit que par le mot Félix ;
ou s'il Tétait par celui de Felicius, ce serait, en ce cas,
un nom qui n'est du tout point en usage dans la pro-
vince, et qui, dès lors indiquerait un étranger qui était
venu s'y établir ; d'ailleurs , ce qui doit trancher toute
difficulté, c'est le testament d'Hector de Croy - Chanel,
du 28 décembre 1488, qui rappelle l'acte de 1279, de
la manière la plus expresse, comme un titre et un pa-
trimoine de sa famille ; l'authenticité de ce testament,
rapporté en minute dans un protocole où il se trouve
attaché avec plusieurs autres actes, prenant sur les mêmes
feuilles, et son antiquité de trois siècles complets, ne
doivent laisser aucun doute ni sur la réalité et la sin-
cérité de cet acte, ni sur la preuve qu'il renferme; que
l'acte du premier mars 1279 appartient à la famille de
Crouy-Chanel, établie à Allevard, à la fin du i3e. siècle.
Nous ne rappellerons pas les preuves de filiation des
autres degrés, qui sont parfaitement complètes par trois
ou quatre actes sur chacun, même jusqu'à six dans les
derniers ; une seule difficulté nous avait d'abord arrêté
dans les actes produits pour preuves d'existence, c'était
celle que présentait l'acte du 24 août 1434, dans lequel
Rodolphe de Croy-Chanel est qualifié châtelain Delphinal
d' Allevard, tandis qu'on ne trouve point aux archives
de la chambre le compte rendu des revenus domaniaux
de cette châtellenie. Mais nous avens vérifié que les
comptes de cette époque avaient été rendus par le vice-
châtelain Jean Chanet, qu'on peut d'autant moins con-
fondre avec Rodolphe Chanel, sous le prétexte de l'ap-
proximation de ressemblance de nom, qu'il est prouvé,
par une multitude d'actes , que c'étaient deux familles
bien distinctes ; que d'ailleurs le même Jean Chanet
stipule, dans le même acte de 1434, en sa qualité de
T20 DR CROY.
vice - châtelain, ce qui corrobore la preuve de la sin-
cérité de cet acte ; d'ailleurs , pour ne laisser aucun
doute à cet égard, l'acte de 1434 ayant été reçu par
Jacques Dedin , notaire , connu par les terriers , et la
multitude d'actes qu'il a reçus relativement au domaine
d'Allevard, nous avons cherché, dans les archives de la
chambre, des actes de comparaison, et nous nous sommes
surtout attachés à deux expéditions originales des acte*
des 3i mars 1438 et 12 mars 1447, ci-dessus visés.
Nous en avons reconnu les écritures , signatures et
monogrammes si exactement et absolument conformes,
qu'il ne saurait rester aucun doute ni sur la sincérité,
ni sur l'authenticité de l'acte du 24 août 1434; ainsi,
non seulement la noblesse des sieurs de Croy - Chanel
ne nous paraît pas douteuse , mais ils se sont encore
constamment alliés à des familles d'ancienne noblesse
de la province.
Par ces motifs.
Nous concluons à ce qu'il soit donné acte auxdits
nobles Jean-Claude et François-Nicolas de Croy-Chanel ,
frères , de la présentation par eux faite en minutes et
grosses originales, des titres et actes énoncés en leur
requête; qu'en conséquence, faisant droit, par la cham-
bre, aux fins et conclusions par eux prises, il soit déclaré
qu'ils ont suffisamment prouvé leur origine et leur des-
cendance en ligne directe et masculine de Félix de Croy-
Chanel , fils d'André, dit le Vénitien, petit -fils du
prince Etienne, et arrière - petit - fils du roi André II,
dont en l'acte des premier mars 1279, g février 1282,
27 avril 1282, et en celui du- 5 des ides de décembre
1286; ce faisant, qu'il soit ordonné que ladite requête,
lesdits titres et actes seront enregistrés au greffe de la
chambre sur les originaux qui resteront audit greffe
jusqu'après ledit enregistrement, à l'effet de constater
l'origine et la descendance desdits sieurs de Croy-Chanel ,
et de jouir, par eux et leurs descendants en ligne directe,
des droits , honneurs et privilèges de noblesse et ar-
moiries , et autres résultants desdits titres et actes ,
suivant et conformément aux lois du royaume; comme
aussi que ledit enregistrement fait , il leur soit délivré
des expéditions en forme, tant desdits titres et requêtes,
que de l'arrêt qui interviendra.
Délibéré au parquet, le 22 mars 1790. Signé Delagrke.
DE GROY. I2T
ARRÊT de la chambre des comptes de Dauphiné , du
26 mars 1790, qui déclare que nobles Jean -Claude
de Croy-Chanel et François-Nicolas de Croy-Chanel ,
frères, ont suffisamment prouvé leur origine et leur
descendance en ligne directe et masculine, de Félix de
Croix- Chanel, fils d'André, dit le Vénitien, petit-fils
du prince Etienne, et arrière-petit-fils d'André II,
roi de Hongrie ; et ordonné que les titres par eux pro-
duits seront enregistrés, à V effet de constater l'origine
et la descendance desdits sieurs de Croy-Chanel, pour
droits, honneurs et privilèges de noblesse, armoiries et
autres droits résultant desdits titres, conformément aux
lois du royaume.
Louis, par la grâce de Dieu et par la loi consti-
tutionnelle de l'Etat, roi des Français, à tous ceux qui
ces présentes verront, salut : savoir faisons que procès
civil aurait été mu et intenté par devant notre Chambre
des comptes de Dauphiné, entre nobles Jean- Claude
de Croy-Chanel , et François -Nicolas de Croy-Chanel,
frères, demandeurs, suivant les fins de leur requête du
20 février 1790 , tendante à ce qu'il leur soit donné
acte de la présentation qu'ils font des originaux , mi-
nutes ou expéditions originales de tous les actes , titres
et pièces énoncées en ladite requête, et y joints, et à
ce que lesdits titres et actes soient enregistrés au greffe
de notredite chambre , pour y avoir recours et en être
délivré des expéditions , tant aux demandeurs qu'aux
leurs : et qu'en conséquence, il plaise à notredite cham-
bre, déclarer lesdits demandeurs, descendant en ligne
directe et masculine de Félix de Croy-Chanel, fils
d'André, dit le Vénitien, petit-fils du prince Etienne
et arrière - petit - fils d'André II; tous les trois parties
ou rappelés , et ainsi qu'ils sont designés dans 'l'acte
des ier. mars 1279, 17 février 1282 , 27 avril 1282,
et dans le testament d'Hector de Croy - Chanel , du 28
décembre 1488, et, comme tels, avoir droit de jouir
de tous les honneurs, privilèges, prérogatives, pré-
séances, prééminences et droits dont jouissent et doivent
jouir les anciens nobles , suivant et conformément aux
lois du royaume ; comme aussi du droit et possession
de porter les armes , dont a été scellé ledit acte du
i3. 16.
122 DE CROY.
i'r mars 1279, dont il est fait mention dans le susdit
testament d'Hector, fascées d'argent et de gueules de
huit pièces ,.'. timbrées d'un casque ou d'une couronne
antique, ayant pour cimier une croix, surmontée d'un
fer de lance, l'écu suspendu à un arbre, et ayant deux
guerriers pour supports , avec inhibitions et défenses à
toutes personnes de quelques qualité et condition qu'elles
soient , de troubler les demandeurs auxdits droits et
possessions , sous les peines du droit , d'une part ; et
entre notre amé et féal procureur - général , défendeur ,
d'autre.
Vu par notredite chambre , la requête à elle pré-
sentée par lesdits nobles de Croy - Chanel , par eux
signée, et par Durand, procureur en notredite cham-
bre, par laquelle, après avoir analysé tous les titres
et actes, servant à établir leur filiation et descendance de
Félix de Croy - Chanel , fils d'André , dit le Vénitien ,
petit - fils du prince Etienne , et arrière - petit - fils du
roi André II, ils requièrent qu'il leur soit donné
acte de la représentation par eux faite des originaux,
minutes ou expéditions originales de tous lesdits actes ,
titres et pièces ; qu'il soit ordonné qu'ils seront tous
enregistrés au greffe de notredite chambre, pour y avoir
recours et en être délivré des expéditions à eux et aux
leurs ; . qu'en conséquence , les suppliants soient déclarés
descendants , en ligne directe et masculine , dudit Félix
de Croy- Chanel, fils d'André, dit le Vénitien, petit-
fils du prince Etienne, et arrière - petit - fils du roi
André 1 1 , et comme tels , que les suppliants et leurs
descendants continueront à jouir de tous les droits ,
honneurs , privilèges , prérogatives , préséances et préé-
minences dont jouissent et doivent jouir les anciens
nobles, suivant et conformément aux lois du royaume ;
comme aussi du droit et possession de porter les armes,
dont a été scellé l'acte de 1 279 , énoncé en ladite
requête, et rappelées dans les actes postérieurs, qui
sont : fascées d'argent, et de gueules de huit pièces,
timbrées d'un casque ou d'une couronne antique; ayant
pour cimier une croix surmontée d'un fer de lance ,
l'écu appendu à un arbre, et ayant deux guerriers armés
pour supports; ladite requête répondue le '25 février
1700, de soit montré à notre amé et féal procureur-
général. Signé Tkoui'
DE CROY. . 123
Les conclusions de notredit amé et féal procureur-
général du même jour, par lesquelles il n'empêche qu'il
soit dit que les suppliants se coteront au greffe , par
le moyen d'un des procureurs en notredite chambre ,
à l'effet de produire , instruire et remettre à la forme
de l'ordonnance ; pour . lesdites productions et instruc-
tions, faites contradictoirement avec lui, par le moyen
du procureur qu'il ferait coter pour lui audit greffe ,
et, sur ses conclusions, être statué, par notredite cham-
bre, sur les fins de ladite requête, ce qu'il appar-
tiendrait; lesdites conclusions, signé Delagrée. Sur
lesquelles conclusions est intervenue ordonnance con-
forme, mise au bas de ladite requête,' le même jour;
2 5 février, ladite requête signifiée à Rivière, procureur
de notre amé et féal procureur- général, le même jour;
Pacte de présentation audit greffe, par lesdits sieurs
de. Croy - Chanel , par le ministère de Durand, leur
procureur en notredite chambre, dudit jour 25 février,
signifiée audit Rivière, procureur, le 8 mars 1790;
autre acte de présentation de notre amé et féal pro-
cureur - général , par le ministère de Rivière , son pro-
cureur, dudit jour 2 5 février, signifié le même jour ;
sommation du même jour, par Durand à Rivière ,
pour voir appointer le procès entre les parties, signifié
ledit jour audit Rivière ; arrêt d'appointement en droit,'
du 2 mars 1790, par lequel il est ordonné que Durand,
procureur desdits nobles Jean - Claude et François -
Nicolas de Croy - Chanel , frères , donnera en commu-
nication originale, dans le délai de trois jours, les titres
et pièces dont ils prétendent s'aider et servir ; ledit
arrêt signifié à Rivière , procureur de notredit amé
et féal procureur - général , le 8 dudit mois ; inven-
taire de production desdits titres et pièces, ainsi que
des formalités tirant depuis la lettre A , jusques à la
triple lettre E E E , signifié à Rivière , procureur,
le 8 mars 1790; acte de la rémission faite au greffe
de ladite chambre , le susdit jour , 8 mars , du procès
desdits sieurs de Croy"- Chanel , signifié le même jour;
actes de rémission desdits titres et pièces en -commu-
nication originale, du 9 dudit mois de mars. Extrait
de la7 matricule de Durand, procureur desdits- sieurs
de Croy - Chanel , signifié ledit jour audit Rivière;
autre requête présentée à notredite chambre par lesdits
124 DE CROY.
nobles Jean - Claude et François - Nicolas de Croy -
Chanel, frères, tendante à ce que notredite chambre
commît tel de nos amés et féaux conseillers , maîtres
ordinaires en icelle , qu'il lui plairait nommer , pour ,
en l'assistance de notre amé et féal procureur - général
en notredite chambre, vidimer et collationner sur les
originaux , les expéditions des divers actes de baptême
et d'épousailles ou bénédiction, nuptiale, concernant
la famille desdits sieurs de Croy -.Chanel , énoncés en
ladite requête, lesquels actes originaux se trouvaient
dans les registres de la paroisse de Saint - Hugues de
Grenoble, ladite requête répondue de soit montré à
notre amé et féal procureur -général, du 6 mars 1790,
les conclusions de notredit amé et féal procureur-général
dudit jour, par lesquels il n'empêche qu'il soit pro-
cédé à la vidimation et collation desdits actes sur leurs
originaux, par - devant l'un des conseillers- maîtres qui
serait commis à cet effet ; desquelles vidimation et
collation il serait dressé procès - verbal aux formes
ordinaires , en sa présence et assistance. Arrêt de notre-
dite chambre, du même jour, mis au bas de ladite
requête, qui ordonne lesdites vidimation et collation
en présence de notredit amé et féal procureur-général,
et député à cet effet notre amé et féal Jean - Gabriel
du Port- Roux , notre conseiller-maître; lesdites requêtes
et arrêts signifiés le même jour audit Rivière, procureur
de notredit amé et féal procureur -général. Extrait de
la procédure du même jour, 6 mars 1790, de vidima-
tion et collation desdits actes, par - devant lesdits com-
missaires, en présence et assistance de notredit amé et
féal procureur-général ; ladite procédure séparée des pro-
cès-verbaux faits au bas de chacun desdits extraits, signi-
fiée audit Me. Rivière, procureur de notre amé et féal
procureur - général,- le 10 du même mois de mars; autre
requête présentée à notredite chambre par lesdits frères
de Croy-Chanel, tendante à jonction de quelques actes
et titres y énoncés , répondue d'ordonnance de soit
montré à notre amé et féal procureur - général , du
19 mars 1790; les conclusions de notredit amé et
féal procureur - général , par lesquelles il n'empêche la
jonction requise dudit jour; ordonnance de notre-
dite chambre, du 20 dudit mois, conforme aux con-
clusions, ladite requête et ordonnance signifiées ledit
DE CROY. 125
jour 20 mars à Rivière, procureur de notredit amé
et féal procureur-général. Vu ensuite (suit le vu et
l'analyse de tous les actes et titres que nous avons
produits dans nos preuves, par ordre de date et de
génération).
Vu aussi les conclusions de notre amé et féal procu-
reur-général en notredite chambre, du 22 mars 1790,
par lesquelles, après avoir visé et analysé tous les titres
ci-dessus énoncés, il conclut à ce qu'il soit donné acte
auxdits nobles Jean-Claude et François-Nicolas de Croy-
Chanel, frères, de la présentation par eux faite en mi-
nutes et grosses originales , des titres et actes énoncés
en leur requête ; qu'en conséquence, faisant droit, par
notredite chambre, aux fins et conclusions par eux prises,
il soit déciaré qu'ils ont suffisamment prouvé leur origine
et leur descendance en ligne directe et masculine de
Félix de Croy-Chanel , fils d'André, dit le Vénitien,
petit-fils du prince Etienne, et arrière-petit -fils du roi
André II, dont en l'acte des premier mars 1279, 9 fé-
vrier 1282, 27 avril 1282, et en celui du 5 des ides de
décembre 1286; ce faisant, qu'il soit ordonné que ladite
requête, lesdits titres et actes seront enregistrés au greffe
de notredite chambre, sur les originaux qui resteront
audit greffe, jusqu'après lesdits enregistrements, à l'effet
de constater l'origine et la descendance desdits sieurs
de Croy-Chanél, et de jouir, par eux et leurs descen-
dants en ligne directe, des droits, honneurs et pri-
vilèges de noblesse et armoiries , et autres résultants
desdits titres et actes, suivant et conformément aux
lois du royaume ; comme aussi , que ledit enregistre-
ment fait, il leur soit délivré des expéditions en forme,
tant desdits titres et requêtes, que de l'arrêt qui inter-
viendra : Et ouï, sur ce, le rapport de notre amé et
féal Daniel-Joseph d'Izouard, conseiller, maître ordi-
naire en notredite chambre , commissaire en cette partie ,
par elle député, et tout considéré.
Notredite chambre a donné acte auxdits Jean-Claude
et François -Nicolas de Croy-Chanel, de la présenta-
tion par eux faite, en minutes et grosses originales
des titres et actes énoncés en leur requête ; et en con-
séquence, faisant droit aux conclusions par eux prises,
déclare qu'ils ont suffisamment prouvé leur origine et
leur descendance en ligne directe et masculine de
126 DE CROY.
Félix de Groy-Chanel, fils d'André, dit le Vénitien,
petit-fils du prince Etienne, et arrière-petit-fils du roi
André II, dont en l'acte des premier mars 1279, 9 fé-
vrier 1282, 27 avril 1282, et en celui du 5 des ides
de décembre 1286; ce faisant, ordonne que lesdits titres
et actes énoncés en leur requête , ensemble ladite requête ,
seront enregistrés au greffe de notredite chambre, sur
les originaux qui resteront audit greffe jusqu'après ledit
enregistrement, à l'effet de constater l'origine et la des-
cendance desdits de Croy-Chanel , . et de jouir , par eux
et leurs descendants en ligne directe, des droits, hon-
neurs et privilèges de noblesse, et armoiries et autres
résultant desdits titres et actes, suivant et confor-
mément aux lois du royaume; comme aussi, ledit en-
registrement fait, il leur sera délivré à chacun des
expéditions en forme , tant desdits actes , titres et re-
quêtes, que du présent arrêt. Si donnons en man-
dement au premier notre huissier, ou autre huissier
sergent royal, faire pour l'entière exécution du présent
arrêt, à la requête desdits nobles Jean-Claude et Fran-
çois-Nicolas de Croy-Chanel, frères, tous actes et
exploits de justice requis et nécessaires , à rencontre
de tout qu'il appartiendra : de ce faire lui donnons pou-
voir ; en témoin de quoi nous avons fait mettre et
apposer le scel de notre chancellerie à cesdites présentes.
Donné à Grenoble, en notredite chambre, le 26 mars
Fan de grâce 1790, et de notre règne le seizième. Par
la Chambre, signé Perier.
De suite est écrit ; collationné, un livre. Signé Guedy.
A la marge de ladite expédition d'arrêt, est écrit :
Vu, Signé Chabons.
A côté est écrit : scellé, 3 avril 1790 ; signé Froment.
Au commencement de la marge est encore écrit :
signifié et donné copie à Me. Rivière, procureur de M. le
procureur-général, ce b avril 1790; Signé Allioud.
Au bas de cet arrêt est le sceau de la chancellerie en
cire rouge, sur un lac de parchemin à double queue.
tenant aux trois derniers feuillets.
DE CROY. I27
Acte de signification faite le 6 avril 1790, du susdit
arrêt, de la part desdits nobles Jean- Claude et François
Nicolas de Croy-Chanel , frères , à M. '{le procureur-
général du Roi, en la chambre des comptes.
L'an mille sept cent quatre-vingt-dix , et le sixième
avril, je, huissier du Roi en sa chambre des comptes
de Dauphiné, résidant à Grenoble, soussigné, au requis
de nobles Jean-Claude et François- Nicolas de Croy-
Chanel, frères, j'ai bien dûment intimé et signifié à
M. le procureur -général en la chambre des comptes de
cette province de Dauphiné, l'arrêt qu'ils ont obtenu,
et contradictoirement rendu par ladite chambre des
comptes, contre mondit sieur le procureur -général, le
26 du mois de mars dernier 1790, dûment signé et scellé
en forme, aux fins qu'il n'en ignore; ayant, à cet effet,
à mondit sieur le procureur-général, donné et laissé
copie, tant dudit arrêt, que du présent exploit, en
son domicile, rue Neuve, où je me suis exprès trans-
porté, parlant à un de ses domestiques, qui m'a déclaré
s'appeler Clément; signé Allioud.
Contrôlé à Grenoble, le 9 avril 1790 ; reçu vingt-
cinq sous six deniers ; signé Pelloux.
Extrait tiré du registre étant rière le greffe de la Chambre
des Comptes du Dauphiné, coté 41, gêner alla, titres de
Noblesse, 1790.
Folio ier. et suivants, contenant l'enregistrement des
pièces et titres produits par nobles Jean-Claude et
François-Nicolas de Croy-Chanel, frères, et servant à
constater la noblesse , origine et descendance desdits
sieurs de Croy-Chanel ; ensemble des requêtes par eux
présentées, des conclusions de M. le procureur-général
du Roi en ladite chambre, et de l'arrêt du 26 mars
1790, qui ordonne ledit enregistrement ; le présent
extrait contenant» sept cent soixante et quatorze pages,
la présente comprise ; ' fait et délivré auxdits sieurs de
Croy-Chanel, à leur réquisition, en exécution du même
arrêt de ladite chambre des comptes du Dauphiné, du
128 di: CROY.
26 mars 1790, collationné' par nous, écuyer, conseiller,
secrétaire du Roi, maison, couronne de France et de ses
finances, greffier en chef en ladite chambre des comptes
de Dauphiné. Signé Perier.
Légalisation.
Nous François Sadin, conseiller du Roi, vibailli du
Viennois, lieutenant-général civil et criminel au siège
royal, présidial de Graisivaudan , séant à Grenoble,
certifions et attestons à tous qu'il appartiendra, que la
signature mise ci-dessus, au bas de l'extrait-général ci-
contre, et des autres parts, sur sept cent soixante et qua-
torze pages, contenant les arrêts, actes, titres et autres
pièces, tirés des registres rière les archives de la chambre
des comptes de cette province, au requis desdits sieurs
de Croy-Chanel, est véritablement bien la signature de
AI. i'erier, conseiller - secrétaire du Roi, maison, cou-
ronne de France et de ses finances , et greffier en chef
en ladite chambre des comptes de cette province de
Dauphiné, aux actes et signatures duquel foi doit être
ajoutée en et hors jugements; en témoignage de quoi nous
avons signé le présent, avec le substitut du greffier au
siège, qui y a apposé le sceau royal d'iceluy. Donné à
Grenoble, le 14 septembre 1790, signé Sadin, lieute-
nant-général civil et criminel, et plus bas, signé Guillot,
avec le sceau du juge royal.
Nota. Nous ne nous proposons pas de produire ici les
procédures qui ont été faites pour la -révision des faux
nobles des années 1 335, 1426, 1429, 1446, 1452,
1457, 1458, 1474 et 1475 , pour les communes d'Al-
levard, de Bellecombe, du Touvet, etc., et dans les-
quelles les membres de cette illustre maison , qui vi-
vaient alors, ont été constamment placés parmi les
familles nobles les plus distinguées de ces communes.
Nous ne rapporterons pas non plus tous les arrêts qui
ont été rendus sur la noblesse de cette famille, par les
cours souveraines et par les commissaires du Roi, chargés
de la recherche des faux nobles ; ils *mt tous reconnu
et confirmé, en tant que de besoin, la noblesse et les
privilèges de cette illustre maison.
M. du Gué, intendant de Dauphiné, est le dernier
REGNARD DE LAGNY. 129
commissaire qui ait été député par le Roi, pour procé-
der à cette recherche : Marc - Hector de Croy - Chanel
produisit devant lui, par titres originaux, ses preuves
de noblesse, et il en eut acte le 25 octobre 1668.
Enfin, comme l'arrêt que nous venons de rapporter,
embrasse toutes les générations connues qui ont précédé
cette époque, et qu'il a été rendu sur les nombreuses
preuves qui appuient chaque génération, c'eût été grossir
inutilement ce recueil, que de répéter les jugements
précédents, puisqu'ils avaient été motivés sur les mêmes
preuves que nous avons produites.
REGNARD \ DE LAGNY, famille établie en Brie,
représentée par :
I. Sébastien-Louis Regnard, baron de Lagny, né le
16 août 1773. C'est en faveur de celui-ci, que Sa
Majesté Louis XVlIl, a établi le titre de baron, trans-
missible aux aînés de la maison, par lettres-patentes, en
date du 26 octobre 1816, enregistrées à Paris, en cour
royale, le 21 décembre suivant. Les motifs de cette
grâce, sont ainsi exprimés dans lesdites lettres-patentes,
« Voulant témoigner notre satisfaction des bons et
» loyaux services du sieur Regnard de Lagny, maire de
t> la Ferté-sous-Jouarre, membre du collège électoral
» du département de Seine-et-Marne ; voulant récom-
» penser le zèle que ses auteurs et lui ont manifesté
» pour le roi Louis XVI, notre auguste frère et pré-
» décesseur, et pour notre personne : A ces causes,
» nous avons, etc. ».
Ces actes de dévouement sont consignés dans les
mémoires du tems, notamment la réception faite le
24 juin 1791, au roi Louis XVI et à la famille royale,
à leur passage par la Ferté-sous-Jouarre, lors du funeste
retour de Varennes. Depuis , ces augustes princes ,
daignèrent toujours se montrer sensibles au souvenir des
preuves d'un zèle si courageux et si désintéressé, et
qui attira sur cette famille fidèle à ses princes, et à
l'honneur, de cruelles, mais honorables persécutions.
1 3. g
i3o
II. Pierre - Félix - Ad éodat Regnard , chevalier de
Lagny, fils du précédent, est né le 3o juin 1797.
Armes : d'argent, à la barre d'azur, chargée du signe
de l'écrevisse d'or ; coupé d'azur , au renard passant
d'or sur une terrasse du même, surmonté de trois
étoiles d'argent. Pour supports : deux branches de lis,
portant à dextre deux fleurs de lis, et à senestre trois
fleurs de lis, le tout au naturel. Devise : A liliis omnia.
GODARD d'AU COUR; une des branches de la
famille dont il est fait mention au tome IV, page 206.
Claude Godard d'Aucour, est qualifié dans des actes
originaux, des titres d'écuyer, conseiller, secrétaire du
roi , maison , couronne de France , et de ses finances ,
honoraire ; l'un des receveurs généraux des finances de
Sa Majesté, seigneur des baronnies de Plancy et de
Saint-Just ; des terres et seigneuries de Longueville,
d'Estrelles, de la vicomte de Semoine et autres lieux ;
son père, conseiller du roi, fut élu en l'élection de
Langres, et était ancien maire électif de ladite ville. Son
frère, Nicolas Godard, ayant suivi la carrière des armes,
mourut à Pondichery, en 1755 , revêtu du grade de
capitaine, couvert d'honorables blessures (1).
(1) Je soussigné, commissaire ordinaire de l'artillerie, com-
mandant celle de la compagnie des Indes , certifie que Mon-
sieur Godard, lieutenant de la compagnie des canonniers en-
tretenue au service de ladite compagnie, s'est comporté, depuis
Tannée 1742 qu'il est arrivé à l'île de France et a commencé
à servir sous mes ordres, en galant homme et en bon officier,
ayant servi depuis avec distinction dans toutes les occasions ,
telle que celle maritime du combat que nous eûmes avec les
Anglais, à la côte de Gororaandel , en 1746, pendant le siège
de Madras, et dans plusieurs autres affaires qu'il y a eu depuis
dans l'Inde, à l'une desquelles il eut le bras cassé au commen-
cement du combat, sans que, pour cela, il ait quitté son poste
et cessé de commander la partie de l'artillerie qui lui était con-
fiée , et dont on tira tout l'avantage possible ; en foi de quoi
GODARD D'AUCOUR. l3l
Claude Godard d'Aucour , contracta alliance le
14 janvier 1747, avec demoiselle Glaire Poisson. De ce
mariage sont issus, les huit enfants dénommés ci-après ;.
i°. Charles — François — Jean — Frédéric Godard
d'Aucour ; il eut pour parrain , monsieur le
maréchal de Luxembourg;
20. Autre Charles - François - Jean - Frédéric Godard
d'Aucour de Plancy, marié le 2 3 novembre
1 774 , à demoiselle Adrienne Choart. De ce
mariage sont issus :
a. Claude Godard d'Aucour de Plancy ;
b. Louis Godard d'Aucour de Plancy ;
c. Adrien Godard d'Aucour de Plancy ;
d. Claire Godard d'Aucour de Plancy ;
3°. Claude-Nicolas, né le 12 septembre 1752 ; il a
été conseiller au Châtelet, puis à la cour des aides,
sous les noms de Claude-Nicolas Godard d'Au-
cour de Saint-Just. Il mourut sans alliance, le
2 juin 1 784 ;
40. Gabriel Godard d'Aucour;
5\ Frédéric Godard d'Aucour ;
6°. Claude, dont l'article suit ;
70. Marie - Madelaine - Etienne - Emilie , mariée en
1756, à Charles- François de Lobel d'Alency,
chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-
Louis, et commissaire de la gendarmerie ;
8°. Elisabeth Godard d'Aucour.
Claude Godard d'Aucour, baron de Saint-Just,
écuyer, seigneur d'Estrelles et autres lieux, conseiller,
maître en la cour des comptes, aides et finances de
Montpellier, contracta alliance, le 3o juillet 1786,
avec demoiselle Elisabeth - Catherine Groignard , fille
de messire Antoine Groignard, écuyer, ingénieur-gé-
néral de la marine, capitaine des vaisseaux du roi, che-
j'ai scellé le présent certificat de mes armes, pour lui servir et
obtenir les grâces dont il est digne, tant par ses bonnes mœurs,
que pour son intelligence, capacité et exactitude à remplir ses
devoirs.
A Paris, ce 3 août 1749.
Signé : le comte de Rostaing.
l32 DE BLACAS.
valier de l'ordre royal et militaire de Saint -Louis. D
ce mariage sont issus :
i°. Alphonse, dont l'article suit ;
2°. Amédée Godard d'Aucour.
Alphonse Godard d'Aucour , écuyer , officier dans
la garde nationale à cheval de Paris ; contracta alliance
dans cette ville, le 8 mai 1810, avec demoiselle Marie-
Alexandrine-Sébastienne- Hélène de Fontaine de Biré,
fille de messire Pierre-Joseph de Fontaine de Biré,
et de dame Alexandrine-Joséphine de Lattaignant de
Bainville. De ce mariage sont issus :
i°. Marie-Oscar Godard d'Aucour ;
2°' Claudine-Alexandrine Godard d'Aucour ;
3°. Marie-Georgette Godard d'Aucour.
Armes : de gueules, à cinq fusées d'argent, rangées
en bande, accompagnées de deux bars d'or ; un en chef,
et l'autre en pointe, en pal.
de BLACAS; famille noble d'extraction, l'une
des plus anciennes et des plus illustres de la Provence,
qui s'est divisée en deux branches ; celle de Blacas
d'Aulps (i), et celle de Blacas-Carros. C'est par erreur
(i) Aulps est une ville qui avait une justice royale; elle
était le chef- lieu d'une viguerie de ce nom , et députait aux
assemblées générales de la -province de Provence, comme
ville qui jouissait de ce droit, et non comme chef -lieu de
viguerie. Cette ville est située sur la route de Barjols à Cas-
tellane, à 8 lieues N. O. de Fréjus , à 4 N. E. de Barzoïs,
à 4 et demie N., un quart à l'Ouest , de Lorgues , et
à 12 E. N. E. d'Aix. On y compte environ 2600 âmes. Divers
auteurs affirment que le chapitre de Notre - Dame de Val-
moisine, transféré à Aulps en 1499, avait été fondé à une
demi - lieue de cette ville par un seigneur de Blacas . avant
l'an 1167, sous le règne d'Ildephonse, premier roi d'Aragon
et comte de Provence. Les chanoines de Malvoisine devaient
être gentilshommes , et en avoir le train et Véquipage. En
1441 , Boniface et Bernard de Blacas, confirment la donation
DE BLACAS. I 33
que des écrivains ont avancé que cette dernière était éteinte
dans la personne d'Honoré de Blacas-Carros, qui ne
laissa point de postérité; la lignée fut constituée par
Antoine, fils de Jacques de Blacas, co-seigneur de
Carros; ce qui demeure avéré, d'après un arrêt de main-
tenue sur la noblesse, rendu lé 18 novembre 1667,
par les commissaires du roi, en faveur de messire
Claude de Blacas, seigneur de Carros. Cet arrêt, qui
nous a été mis sous les yeux, constate la généalogie
de cette branche, depuis le 6 mai 1245, jusqu'au
18 novembre 1667. Il se trouve à Aix, dans les archives
de la cour des comptes.
I. Guigue de Blacas, seigneur de Carros, nommé
dans un acte de 11 80; les historiens disent qu'il était
frère ou cousin de Blacas de Blacas qui fit la branche
des seigneurs d'Aulps ; et Guigue fonda celle des sei-
gneurs de Carros, qui continua par Poncet_, dont
l'article suit :
II. Poncet de Blacas vivait dans le douzième siècle;
il avait épousé Mabile de Villeneuve, sœur de Romée
de Villeneuve, connétable de Provence ; elle lui apporta
en dot la seigneurie de Thoran. De ce mariage vint :
III. Guillaume de Blacas, seigneur de Carros, qui
fit donation, le 6 mai 1245, du château de Carros avec
tout son terroir, à son fils Giraud; ce qui est prouvé
par l'arrêt du 18 novembre 1667; il avait épousé Héli-
ponne d'Essia, des seigneurs du Puget- les- treize-
Dames; il eut de ce mariage:
IV. Giraud de Blacas, seigneur de Carros, qui
épousa Thérèse d'Essia, sa cousine; de ce mariage
naquirent :
i°. Louis, dont l'article viendra;
2°. Antoine de Blacas;
3°. Urbain de Blacas.
d'une partie du terroir de Valmoisine, et les autres donations
que Blacas de Blacas , leur père et ses prédécesseurs , avaient
faites en faveur des chanoines de ce chapitre.
Les armes de la ville d'Aulps sont : de gueules, à trois
fleurs de lys d'or.
l34 DE BLACAS.
V. Louis de Blacas, seigneur de Carros, fit hom-
mage au roi de ses terres au comté de Provence, tant
en son nom, qu'en celui d'Antoine et Urbain ses
frères, le 12 octobre de l'an 1 33g; il avait été envoyé
par le roi Robert, pour traiter avec les habitants de
Monaco en 1329. Il épousa Yolande de Berre; de ce
mariage vint :
VI. Peirouthon de Blacas, seigneur de Carros, qui
épousa Françoise de Barcillon, et eut de ce mariage :
VIL Guigon de Blacas, seigneur de Carros, qui
épousa Catherine de Blacas-Carros, sa cousine. De ce
mariage vinrent :
i°. Jacquet, co-seigneur de Carros, qui épousa
Perrinette de Giraud, fille de noble François de
Giraud, co-seigneur du Broc; de ce mariage
vint :
Honoré de Blacas, co-seigneur de Carros, qui
épousa le 2 septembre 1509, Honorade de
Seva. Il mourut sans postérité;
2°. Jacques, dont l'article suit.
VIII. Jacques de Blacas, co-seigneur de Carros,
avait épousé le 17 avril 1470, Jeanne de Giraud, fille
de François de Giraud, co-seigneur du Broc, et sœur
de Perrinette, épouse de son frère Jacquet; de ce ma-
riage naquit :
IX. Antoine de Blacas, co-seigneur de Carros, qui,
épousa le 11 septembre 1 5 32 , "Françoise de Requiston,
dont il eut :
X. Durand de Blacas, seigneur de Carros, qui servit
avec distinction comme gouverneur du Broc et lieux
circonvoisins. Il avait épousé, le 8 janvier 1 563 , Cathe-
rine de Lascaris, fille de noble Gaspard de Lascaris, des
comtes de Vintimille, seigneur du Castellar et de
Gorbio ; et de Jeanne de Berre; elle fut tante-germaine
de Jean- Paul de Lascaris, grand-maître de l'ordre de
Malte. De ce mariage sont issus :
i°. Charles, dont l'article viendra;
2". Antoinette de Blacas, mariée le 16 octobre
DE BLACAS. I 35
1589, à Samuel de Demandols, seigneur dudit
lieu, fils de Gaspard, IIe. du nom, chevalier,
seigneur de Demandols, et d'Anne de Grasse
de Bormes. Il en eut, entr'autres enfants, Bal-
tasard de Demandols, grand-croix de l'ordre de
Malte, bailli de Manosque, mort après avoir
été deux fois général des galères de son ordre;
3°. N... de Blacas-Carros, mariée à N de
Chaillan, seigneur de Castelet, fille de Pierre
de Chaillan, seigneur de Mouriès et du Castelet,
et de Jeanne de Gasqui.
XI. Charles de Blacas, seigneur de Carros, épousa,
le 10 février 1590, Marguerite de Grasse, fille de Jérôme
de Grasse, seigneur de Briançon ; et de Jeanne de Calvi,
dont il eut':
i°. Honoré, dont l'article viendra;
2°. Jean, reçu chevalier de Malte en i63o, mort
commandeur;
3°. Pierre, chevalier de Malte en i63o, mort
grand-croix, bailli de Manosque;
40. Jean, chevalier de Malte, ) morts
5°. Claude, chevalier de Malte, \ commandeurs.
XII. Honoré de Blacas, seigneur de Carros, épousa
le 16 février 1627, Isabeau de Grimaldi, des comtes de
Beuil, fille de César de Grimaldi, comte de Beuil et
du Banc ; et de Philippine de Grasse de Cabris, et
laissa de ce mariage;
i°. Claude, dont l'article viendra;
20. Honoré, reçu chevalier de )
Malte en 1639; F morts
3°. Gaspard, reçu chevalier de l commandeurs.
Malte en 1639 ; j
40. Jean-Paul, chevalier de Malte en 1639, com-
mandeur d'Astros ;
5°. Jean-Paul, commandeur de Tordre de Malte;
6°. Pierre, chevalier de l'ordre de Malte, mort
commandeur.
XIII. Claude de Blacas, seigneur de Carros, fut
assigné pour présenter ses titres de noblesse, et leur
validité fut reconnue, par l'arrêt du 18 novembre 1667.
I 36 DE BLACAS.
Il avait épousé, le 16 juillet 1664, Isabeau de Villeneuve-
Thoran; de ce mariage naquirent.
i°. Jean, mort célibataire;
20. Pierre, dont l'article suit.
XIV. Pierre de Blacas, seigneur de Carros, avait
été reçu chevalier de Malte, mais n'ayant pas fait ses
vœux, il épousa Anne de Demandols , dont il eut :
i°. Claude-César, dont l'article viendra;
2°. François, commandeur de l'ordre de Malte,
mort commandeur;
3°. Pierre, commandeur de Goufflet, grand-croix,
bailli de l'ordre de Malte, qui s'est distingué par
sa bravoure et ses talents militaires; il se signala
contre les infidèles, eut le commandement des
galères du pape, et fut gouverneur de Civita-
Vecchia.
XV. Claude-César, marquis de Blacas, chevalier,
seigneur de Carros, de Briançon et autres lieux, avait
épousé le 29 septembre 1759, Thérèse de Chaillan, des
seigneurs de Mouriès; de ce mariage vinrent :
i°. Alexandre- Claude -Bonaventure, dont l'article
suit:
20. N.... reçu au berceau chevalier de Malte,
mort en bas-âge;
3°. Une fille mariée au comte de^ Barcillon, des
seigneurs de Cuébris.
XVI. Alexandre-Claude-Bonaventure, marquis de
Blacas, chevalier, seigneur de Carros, Latour et autres
lieux, chevalier honoraire de l'ordre de Malte, a servi
avec distinction dans l'armée des princes. 11 a épousé,
le 14 juillet 1789, Marie-Madelaine-Victoire de Pelissier,
dame de Chanteraine, des Tourres, Roquebrune,
Saint-Julien, Paleison et autres lieux ; de ce mariage
sont issus :
i°. Claude- Marie -François -Alexandre, comte de
Blacas-Carros , chevalier honoraire de l'ordre de
Malte, officier de cavalerie, sous -préfet de
l'arrondissement de Saint-Affrique;
20. Marie-Antoine-Alphonse-Elzéard, officier dans
la Légion -d'honneur des Bouches-du-Rhône ;
DE CLAVEL. I 3j
3°. Joseph-Hyppolite-Bonaventure ;
4°. Une fille en bas-âge.
Armes : d'argent, à la comète à seize rais de gueules.
Pour devise : Vaillance.
DE CLAVEL, en Provence, famille noble, origi-
naire du Lyonnais. Le chef de la branche existante fut
se fixer en Bretagne, où cette famille a servi dans les
armées de mer jusqu'en 1701 ou 1702, époque à laquelle
François de Clavel, officier supérieur des troupes de
marine, fut envoyé au port de Toulon, pour y servir
dans la même arme, et c'est depuis cette époque ' que
cette famille habite la Provence.
I. François de Glavel, Ier. du nom, officier supé-
rieur des troupes de la marine, épousa en 16... Mar-
guerite de Chaulan; de ce mariage sont issus :
i°. François-Antoine, dit le comte de Glavel, officier
dans les troupes de marine, marié à demoiselle
Granoult, dont il eut N.... dit le comte de
Clavel, lieutenant des vaisseaux du roi, mort en
17.... Il avait épousé N... Richard, dont il n'a
eu qu'une fille qui habite Paris;
2*. Antoine, dont l'article suit.
II0. Antoine de Glavel, chevalier, capitaine des
vaisseaux du roi, chevalier de l'ordre royal et militaire
de Saint- Louis, avait précédemment commandé les
bombardiers royaux du port de Toulon. Il est mort
dans cette ville en 176D ; il avait épousé Françoise
Martin, dont il eut :
i°. Pierre-Antoine de Clavel, chevalier, capitaine
des vaisseaux du roi, chef de division, brigadier
des armées navales, chevalier de l'ordre royal et
militaire de Saint-Louis, et de Tordre de Cincin-
natus. Il a commandé une division de plusieurs
frégates, en croisière dans le Levant. 11 sauva
et ramena un superbe convoi pour la place
de Marseille. Les échevins de cette ville, lui
écrivirent une lettre de remercîment, qui est
enregistrée dans les archives de la mairie de
Marseille. Il a aussi commandé plusieurs vaisseaux ;
I 38 DE CLAVEL.
a fait les guerres de monsieur le comte d'Estaing,
et celle de monsieur le comte de Grasse dans
laquelle il commandait le vaisseau du roi le Set-
pion. Il est mort à la Ciotat , en 1797. Il avait
épousé Ursule-Elisabeth Guion, dont il a eu :
a. Antoine -Germain -Raymond de Clavel,
qui a servi comme officier de marine;
b. Jean-Claude de Clavel;
c. Antoinette - Marguerite - Madelaine de
Clavel;
20. Antoine-Sauveur, dont l'article suit ;
3°. Joseph de Clavel, religieux de Tordre des
Bernardins, mort à la Ciotat en 1795;
40, François de Clavel, lieutenant de vaisseau du
roi, tué dans un combat naval;
5°. Anne-Françoise-Hyppolite de Clavel, morte
en 1789. Elle avait épousé Marie- Bertrand ;
chevalier d'Espié, capitaine des vaisseaux du
roi, chevalier de Tordre royal et militaire de
Saint-Louis, et de l'ordre de Cincinnatus.
III. Antoine-Sauveur de Clavel, chevalier, capi-
taine des vaisseaux du roi au département de Toulon,
chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint- Louis, a
servi dans toutes les guerres, jusques à la révolution ,
époque à laquelle il a embrassé la cause du roi. Il est
mort à la Ciotat, en i8o3. Il avait épousé au mois de
janvier 1777, Anne-Henriette-Félicité Silvy , fille de
feu Sauveur-André Silvy, et de dame Claire-Henriette
d'Honoré. De ce mariage sont issus :
i°. Jean de Clavel, né le 2 décembre 1778 ;
20. Hilarion, chevalier de Clavel, né le 10 sep-
tembre 1785, officier de marine, fait prisonnier,
de guerre, après le combat de Trafalgar, et
mort en Angleterre, le 26 décembre 181 1;
3°. Urbain, dont l'article suit;
40. Françoise de Clavel, mariée 'à François-Etienne
Martin, ancien capitaine d'artillerie, qui avait
servi dans les gendarmes de la maison du roi;
5°. Antoinette-Jeanne de Clavel.
IV. Urbain de Clavel, né le 14 septembre 1792,
a servi comme officier de marine, jusques en 181 1,
COQUEBERT DE NEUVILLE. l3o,
époque à laquelle il a donné sa démission. Il a épousé
Marie-Thérèse Guion . De ce mariage sont issus :
i°. François- Antoine-Urbain de Clavel, né le 4 août
1817/
20. Marie - Thérèse - Henriette de Clavel, née le
3 mars 18 12.
Armes : d'argent, à la bande de gueules, chargée d'un
crapeau empalé d'un clou, le tout d'or; le clou accosté
en chef d'une étoile du même ; au chef d'azur, chargé
de trois étoiles d'or. Couronne de comte. Supports :
deux lions.
COQUEBERT de NEUVILLE, branche puînée de
la maison Coquebert de Montbret , famille distinguée ,
établie dans la ville de Reims, sous le règne de Char-
les VII, en 1440. On peut consulter le tome VI du
nobiliaire universel de France, pages 36 et suivantes.
Comme cette famille a fourni, à une époque éloignée,
une multitude de branches éteintes, qu'il devient inu-
tile de rapporter, on se bornera, comme on a fait,
pour la branche de Montbret, à rapporter celle-ci, à
dater du quatrième degré, dont elle sort directement.
IV. Jean Coquebert, échevin de la ville de Liège,
épousa Marguerite Béguin. De ce mariage sont issus :
1 ° Simon Coquebert , qui fonde la branche de
Montbret, rapportée dans le tome VI du nobi-
liaire universel de France, page 36 ;
20. Pierre, dont l'article suit.
V. Pierre Coquebert , écuyer , épousa Jeanne de la
Salle, et en eut :
VI. Simon Coquebert, écuyer, seigneur de Bullin,
marié avec Jeanne Amée. Elle le rendit père de :
i°. Pierre-Simon Coquebert, seigneur d'Estrebary,
qui épousa demoiselle d'Artaise, dont il eut N...
Coquebert, seigneur de Bellancourt ;
2°, Henri, dont l'article suit :
Î40 COQUEBERT DE NEUVILLE.
VII. Henri Coquebert, écuyer , fut exclu de la
succession de son père. On trouve à Reims l'acte qui
constate cette exclusion , et qui institue pour héritier
principal, Pierre-Simon Coquebert, seigneur d'Estre-
bary, frère aîné dudit Henri, à la charge de payer
à ce dernier, une rente viagère. Cet acte étant con-
forme à la coutume de Champagne ; Henri et ses
descendants furent privés des droits qu'ils pouvaient
avoir sur la succession de Simon Coquebert ; Henri se
retira en Bretagne , où il s'allia avec Marie-Louise
Paquereau ; il en eut :
VIII. Henri- Charles Coquebert, sieur de Neuville,
né le i3 septembre 1703, qui épousa, en 1734, Margue-
rite Herbert. Il a été maintenu dans sa noblesse, par ordon-
nance de M. de Viarmes, du 20 août 1746. lia laissé :
IX. Jean - Baptiste Coquebert, écuyer, sieur de
Neuville, demeurant dans la commune de Nort, à
cinq lieues de Nantes , qui pendant la guerre de la
Vendée , fut pillé , et eut ses principaux titres et
papiers brûlés ; en sorte qu'il n'est resté à ses enfants
que quelques pièces constatant leur noblesse, entr'autres
des lettres de convocation aux états de Bretagne, des
certificats portant, que ledit Jean-Baptiste Coquebert,
en sa qualité d'écuyer , ne devait pas payer certaines
contributions , imposées seulement sur le tiers - état ;
et une lettre de grâce, signée de la main du roi , en
faveur de Henri Coquebert, écuyer, pour avoir tué un
chevalier en duel. Convoqué . daris les premières assem-
blées des notables, qui eurent lieu avant la révolution,
Jean - Baptiste Coquebert faillit , en défendant la
cause du trône , être victime , des fureurs révolution-
naires ; mais pour avoir échappé à la hache des brigands ,
il n'en succomba pas moins, des suites des vexations et
des mauvais traitements , dont ils l'abreuvèrent dans
sa maison de campagne de la Rabinière. Il avait épousé
Julie-Marthe Moreau, dont sont issus :
i°. Jean-Baptiste-Remi-Joseph Coquebert de Neu-
ville, payeur du trésor royal à Nantes , né le
4 septembre 1767 ; marié, le 3 février 1793, à
Marie-Angélique du Quesnel, dont sont issus :
COQUEBERT DE NEUVILLE. I4I
a. Jacques-Anacharsis , né le 17 juillet 1800;
b. Louis-Philémon, né le 2 octobre 1801 ;
c. Wilfride-Benjamin, né le 2 août 1804 î
d. Léon-Stanislas, né le premier février 1806;
e. Angélique-Louise-Honorine ; née le 22 dé-
cembre 1796;
20. Louis-Stanislas Coquebert de Neuville, né le
10 mai 1772; marié, le 8 juillet 1799, à Mi-
chelle-Marie Bridon, dont il a eu :
a. Stanislas, né le 11 septembre i8o3 ;
b. Elisabeth - Louise -Michelle, née le 27 avril
1800 ;
c. Julie-Marie, née le 9 octobre 1801 ;
d. Jeanne-Léonie-Julie, née le 8 mars 181 5;
3°. Louis-Benjamin Coquebert de Neuville, lieu-
tenant de* cavalerie de la Garde nationale de
Nantes, né le 9 juillet 1773 ;
40. Alexandre-Auguste, dont l'article suit ;
5°. Annibal- Rémi -Félix Coquebert de Neuville,
capitaine de la Garde nationale à Nantes, et
juge suppléant au tribunal de commerce, né le
26 septembre 1780; marié le 27 avril 181 3 , à
Joséphine- Perrine- Amaranthe Gullmann , dont
il a eu :
Marie-Antoinette, née le 3 octobre 18 16;
6°. Annibal-Gédéon Coquebert de Neuville, né le
4 juin 1782 ;
70. Théodore - Auguste Coquebert de Neuville, né
le 7 septembre 1784 ;
8°. Marie-Isidore Coquebert de Neuville, née le
12 mai 1791.
X. Alexandre- Auguste Coquebert de Neuville, né
le i5 juillet 1775 , se retira du service militaire à
l'époque désastreuse de la révolution , ayant été blessé
deux fois au siège de Bellegarde. Il entra au trésor,
fut payeur de la guerre pendant dix ans ; receveur
général de département pendant trois ans. En sep-
tembre 18 14, il a été nommé payeur principal du
troisième arrondissement maritime à Lorient ; place
qu'il occupe encore en 18 17. Pendant les malheureux
142 DU BLANC DE BRANTES.
cent jours de 181 5, avant et depuis cette époque, il
a toujours soutenu la cause des Bourbons. Il a été nommé
colonel de la garde nationale à Lorient, en octobre
1817. Il a épousé, le 24 avril 181 5, Adèle-Catherine de
Lubois de Marsilly. De ce mariage est issue :
Julie-Marie Coquebert, née le 8 avril 18 16.
Armes : de gueules, à trois coqs d'or. Supports : deux
lions en barroque.
DEL-BIANCO ou DU BLANC DE BRANTES,
au Comtat-Venaissin , famille ancienne , originaire de
Toscane, établie à Avignon, depuis plus de deux siècles.
Elle a pour tige :
I. Mosca/do del-Bianco , qui vivait à Florence, sur
la fin du douzième siècle, rapporté dans un acte de
Tan 1266, mentionné au troisième degré, dans lequel
il est dit père de :
II. Dieu donné del-Bianco, nommé dans le môme
acte de l'an 1266. Ses enfants furent :
i°. Deto, qui donna son nom à la branche de
Deti (1), suivant un livre des estimations des
hommages faits aux Guelfes, par les Gibelins ,
en 1266, où l'on voit à la page deuxième, que
ceux-ci avaient détruit, dans la paroisse de Sainte-
Félicité , une maison voisine des héritiers de
Deto, fils de Dieudonné et petit-fils de Moscardo,
dont le dommage fut estimé à 5o livres. Cette
branche de Deti a été la plus considérable et la
plus illustre, parce qu'étant restée dans le parti
des Guelfes, qui était celui du peuple, elle a
donné à la république dix-huit prieurs de la
Liberté, quatre gonfalonniers de justice (2) et un
(1; Cette branche portait pour armes : d'argent, à trois crois-
sants de gueules.
(2) Ormannazzo , rils de Bianco, fut prieur de la Liberté
en 1 335 er et i354, et gonfalonnier en i343 et i362. Augustin,
DU BLANC DE BRANTES. I4B
cardinal , nommé Jean - Baptiste Deti , mort
doyen du sacré collège, en i63o. Le pape Clé-
ment VIII, nommé avant son exaltation (1592),
Hypolite Aldobrandini, l'avait décoré de la pour-
pre en considération de la parenté qui existait
entre eux ; ce pape étant fils de Lisette Diti,
tante à la mode de Bretagne du cardinal. De
cette branche sortit celle de Moscardi (1), fondée
par Moscardo, IIe. du nom, fils de Deto. De
cette branche sortirent Jean-Baptiste et Alexandre
de Moscardi, tous deux évêques d'Angoulême,
en i63i ;
20 Maflfeo ou Feo, dont l'article suit.
III. Maffeo ou Feo del-Bianco, est prouvé fils de
Donosdeo ou Dieudonné , par un ancien livre de la
chambre fiscale de Florence, contenant les actes civils,
depuis l'an 1279, jusqu'en 1 358. Il fonda la branche
de Bianco (2), qui n'eut point de part aux charges
de la république, parce qu'ayant été reconnue pour
tenir le parti Gibelin, en 1349, elle fut bannie et
proscrite de Florence, par le parti opposé, condamnée
à de grosses amendes, et obligée d'aller habiter dans
ses terres à Bivigliano. Sa descendance a été néanmoins
prouvée et reconnue contradictoirement avec le cura-
fils de Muscardo, prieur en i335 et i338; Gui, fils de Bianco,
prieur en i345, 1 356 et i36o; Thomas, fils de Gui, prieur
en i386; Gui, fils de Thomas, prieur en 1414, gonfalonnier
en 1432. Ormannazzo, fils de Gui, prieur en 1450; Thomas,
fils de Gui, prieur en 1452 ; Bianco, fils de Gui, prieur en
1475; Bianco, fils de Jacques, prieur en 1477; Jacques, fils
de Bianco, prieur en 1492; Ormannazzo , fils de Thomas,
prieur en 1498, i5i3 et 1527, gonfalonnier en i5i8; Gui, fils
d'Ormannazzo , et pelit-fils d'autre Gui, gonfalonnier en i5o6.
Extrait du Prioriste du palais et autres registres publics.
(1) Cette branche portait pour armes : d'argent, à la fasce
de gueules, accompagnée de deux mouches de sable.
(2) Elle porte pour armes : d'azur , au chevron d'agent ,
chargé dhiue croisette ancrée de gueules, et de deux fleurs de lys
de sable, et accompagné en chef d'une étoile d'or, et en pointe
d'un croissant du second émail. Cette diversité d armoiries pour
chaque branche de cette maison est en usage en Toscane pour
distinguer les lignées.
144 DU BLANC DE BRANTES.
teur de la noblesse de Florence (Barthélemi Guérazzi),
par le magistrat suprême de cette ville, tribunal sou-
verain en cette matière, qui, par un jugement solennel
rendu sur le vu des titres et des registres de la répu-
blique, le 7 août 1747, l'a déclarée ancienne et patri-
cienne de Florence, et sortie de la même tige que les
autres branches ci -dessus mentionnées. Maffeo eut
entr'autres enfants :
IV. Bianco del-Bianco, qui fut témoin dans une
enquête pour émanciper Tessa et Lena Ruffoli , du
6 octobre 1279. Il eut entr'autres enfants :
i°. Tano, dont l'article suit ;
2(>. Boccio, qui épousa Tessa, fille de Talano Bal-
sami, et forma la branche de Bocci, dans la
paroisse de Sainte-Lucie de Magnoli.
V. Tano del-Bianco, habitant à Florence, dans le
qnartier du Saint-Esprit, et Boccio, son frère, passè-
rent un compromis devant Salvio Dîni, notaire de cette
ville, en 1 334, avec la famille de Bardi. Il était mort
en i355, suivant une cession faite à Girardine , sa
fille, par Jean Deti, son parent, de 84 florins et 6 de-
niers d'or, sur la banque du commerce de Florence,
où les familles mettaient leur argent à 3 pour cent
d'intérêt, le 3 juillet de la même année. Tano eut
entr'autres enfants :
Ie. Jean del-Bianco, qui épousa Constance Péruzzi,
fille de Philippe et petite - fille de Gui Péruzzi,
chevalier. Il fit son testament, reçu par Jean
Sagi , notaire, le 9 novembre i388, et fut père
d'Antoine del-Bianco, dit Pasqua, marié avec
Dianore, fille de Barthélemi RarTani, dont il
eut Jean et Nicolas del-Bianco, dits Gnogni,
par sobriquet, habitant à Sainte- Lucie de Mag-
noli, et depuis à San-Miniato,^ en 141 3;
20. Jacques, dont l'article suit ;
3°. Boccio, dont on ignore la destinée ;
40. Gérardine, religieuse, vivante en 1 355 •
Vf. Jacques del-Bianco, dit Ciapo , est mentionné,
avec Jean son frère, dans le livre de la gabelle du vin,
parmi les citoyens de Florence, qui possédaient des
DU BLANC DU BRANTES. 145
biens dans les Pèves de Ripoli, del PAntella et dans la
paroisse de San-Romolo à Bivigliano, en 1349 et i35o.
Il céda, avec son frère aîné, 126 florins d'or, sur la
banque de Florence, à Allemane Allemani, femme de
Bienvenu Fighi, par acte passé devant Seri, notaire
de cette ville, inséré dans le livre des créanciers de la
banque, depuis 1 345, jusqu'en 1349, Jacques del-Bianco
fut gouverneur ou capitaine de la citadelle de Lancio*-
lina ; mais les Florentins ayant découvert qu'il était du
parti des Gibelins, en 1 349 , donnèrent sa place à Bin-
dacio de Ricasoli, chevalier. On ne confiait, pour l'or-
dinaire, ces sortes de commandements, qu'à la principale
noblesse. Gomme le parti Guelfe était le parti dominant
à Florence, et qu'il n'y avait point de sûreté pour lui,
il quitta cette ville et se retira dans ses terres, à Bivi-
gliano, dans le canton de Mugello, suivant le livre des
estimations de la république , qui fait mention de la
taxe mise sur ses biens, comme habitant à la campagne,
et rayé de la taxe des citoyens, le 23 septembre 1 365.
Cependant, quoique retiré dans ses terres, il fut pro-
clamé deux fois, au son du tambour, suivant la coutume,
comme Gibelin , et déclaré incapable d'exercer aucune
charge de la république, en vertu d'une loi publiée le
premier novembre i3o2, contre les Gibelins. Il épousa
Barbe Alberti, fille de Caroccio, ainsi qu'il appert par
le cadastre de la république, de l'an i3ji, où Ton
trouve la répartition des droits qu'il devait payer avec
sa famille. Cette alliance et sa filiation sont encore
prouvées par un échange qu'il fit le 12 décembre 1 365,
avec Barthélemi Alberti, son beau-frère, devant Alber-
tini Plastellini, notaire de Bologne, de 1202 florins
d'or, sur la banque de Florence. Ses enfants furent :
i°. Dominique del-Bianco , âgé de trente-six ans
en 1402, marié avec Barthélemie Guozzaioti , de
la ville de Prato. Il est employé, avec son père
et ses rrères et sœurs, dans un cadastre de Tan
1402, comme habitant de la paroisse de San-
Romolo, à Bivigliano ;
20. Gérard, dont l'article suit ;
3°. Tano del-Bianco, qui épousa Perrette, fille de
Marc Alberoli, de Bologne, qui lui paya 3oo flo-
rins d'or, pour sa dot, devant Thomas, notaire,
à Florence, le premier septembre 1391;
i3. 10
I46 DU BLANC DE BRANTES.
4°. Chiaro del-Bianco , vivant en 1371 (1). On
ignore sa destinée ;
5°. Marguerite, âgée de quinze ans en 137 1. Elle
fut mariée à Nutino de Villanova, fils de Phi-
lippe et petit-fils ' d'Espagnolo , lequel donna
quittance à son beau-père , de 200 florins d'or ,
qu'il lui avait promis , devant Philippe , notaire
à Florence, le 6 janvier i38o.
VII. Gérard del-Bianco, employé avec sa famille
dans un cadastre de Tan 141 o, parmi les possesseurs de
la paroisse de San-Romolo à Bivigiiano ; fut accusé, avec
son frère Dominique, et proclamé comme rebelle, pour
avoir donné un secours de cavalerie et des gens de pied,
aux Alberti, leurs parents, et condamnés à 3ooo florins
d'or d'amende chacun, et à l'exil, pour six ans, hors des
terres de la république, le 25 décembre 141 2. Un autre
cadastre de la décime de l'an 1427, prouve que Gérard
avait à Bivigiiano, une maison appelée les Avelliers
(gli Avellari), et un domaine appelé Caselina, avec d'autres
biens considérables dans la paroisse de Saint-Clément à
Monte-Curoso. Il épousa, par contrat passé devant Clé-
ment, notaire à Prato, le 8 mai 1401, Nicole, dite Cosa
ou Nicolosa Quercetani, fille de Simon, de la paroisse
de Sainte - Lucie de Magnoli ; la déclaration portée au
cadastre de 1427, est du 14 août, fournie par lui-même,
qui se dit âgé de cinquante-six ans , et sa femme de
quarante-cinq. Leurs enfants furent :
i°. Jean, dont l'article suit ;
20, Pierre del-Bianco, âgé de vingt -six ans, lors
de la déclaration de son père, en 1427. Il était
alors marié avec Catherine, fille de Pierre de
Vicarota, qui la dota de 200 florins d'or, dont
quittance lui fut donnée devant Bindo, notaire,
le 18 janvier 1425. 11 vivait encore en 1460, sui-
vant le cadastre de la décime, dans lequel il est
employé au n°. i53, avec Dominique del-Bianco,
son neveu, fils de Jean, et ses enfants. Sa pos-
térité s'éteignit au troisième degré ;
3°. Madelaine , employée dans la déclaration de
son père, du 14 août 1427, âgée de quatorze ans.
(1) 11 prit pour armes : de sable, au griffon d'argent.
DU BLANC DE BRANTES. 147
VIII. Jean del-Bianco, Ier. du nom, était âgé de
vingt-huit ans en 1427, et habitait à Bivigliano. Il fut
condamné à l'exil pour six ans, à ïooo* florins d'or
d'amende, par François de Tagliacozzo, capitaine de
la république, depuis le mois de juin, jusqu'au mois
de décembre 1441. On ne voit pas le sujet de cette
peine, parce que les registres des condamnations pro-
noncées étaient anciennement entre les mains des no-
taires et greniers du Podestat, dont la plupart furent
perdus dans l'inondation arrivée à Florence, en 1557 ;
mais il est fait mention de l'exil et de l'amende de Jean
del-Bianco et de quelques autres, dans un répertoire de
la chambre fiscale. Il fut marié avec Camille de Risaliti,
fille de Jacques. Elle eut un procès, après la mort de
son mari, devant le Podestat de Florence, en 1464,
pour lequel Geri de Risaliti, qui était apparemment^
son frère ou son neveu, paya cinq livres quelques sols
ie taxe à Louis Machiavelli, camérier de la Tour et des
biens des rebelles. On ne lui connaît qu'un fils, nommé :
IX. Dominique del-Bianco, Ier. du nom, habitant
le Bivigliano, mentionné dans la déclaration de son
mcle Pierre, de l'an 1460, âgé de vingt-cinq ans, dans
e paiement fait en 1465 par Geri de Risaliti, pro-
:ureur de sa mère. Il fut marié avec Rossoline Lam-
oertini, fille de Gérard Lambertini,' de la ville de Bo-
ogne, habitant à Prato, lequel devait encore, pour
este de la dot de sa fille, 1 00 florins d'or , en 1 460 ,
uivant une déclaration par lui fournie au cadastre de
7lorence, pour les biens qu'il possédait dans le comté
, le Prato, dépendance des Florentins. Il laissa de son
', nariage :
1*. Olivier, dont l'article suit ;
2°. Jean mentionné, comme étant aux études à
j Florence, dans la déclaration de Pierre, son
), grand-oncle, en 1460;
3°. Gérard del-Bianco, dont on ignore la destinée;
4*. Geneviève, jumelle d'Olivier, qui était âgée de
ïi dix-sept ans en 1487.
X. Olivier del-Bianco, Ier. du nom, né à San-
Lomolo de Bivigliano, en 1470, est employé dans une
éclaration de son père, et de Nenci del-Bianco, son
148 DU BLANC DE BRANTES.
cousin,; portée dans le cadastre de la décime de l'an
1487, n°. 1 53. Il fut marié, le 5 janvier i5oy, avec
Marie Luponi, de la ville de Marcia, fille de Jacques,
dont il eut 1180 florins de dot, suivant la gabelle du
registre des contrats, coté E. 3°., 92, des notifications.
Le droit qu'on imposait sur les contrats, était cause que
les parties n'étaient pas exactes à les déclarer. De là,
il y eut des dénonciateurs qui en donnaient avis ; mais
qui le faisaient imparfaitement. Ainsi, le nom de famille
de cette femme, ne se trouve point dans le registre de la
gabelle ; mais on le restitua par une sentence qui con-
damne à l'amende Augustin Luponi, frère de Mara,
prononcée contre lui, par le Podestat de Marcia, le
11 juillet 1507. De ce mariage sont issus :
i°. Dominique, dont l'article suit ;
20. François del-Bianco, marié, en 1544, avec
Bichia Perini, fille de Martin, qui la dota de
38oo livres. Il ne paraît pas qu'il en ait eu des
enfants ;
3°. Barthélemi, dont on ne trouve que le nom.
XI. Dominique del-Bianco, IIe. du nom, habitant
en la paroisse de San-Romolo de Bivigliano, fit un
accord devant Pierre de Collé, notaire à Florence ,
le 10 décembre 1 5 53, tant en son nom, qu'en celui
de ses frères et de ses enfants, avec Jacques Cellini,
de Bivigliano, et ses enfants, par lequel il promit
de vivre en paix avec eux, à peine de 25 florins d'or.
11 paraît, par ce titre, qu'il s'était ligué avec la famille
de Taillaferri, qui avait eu, " suivant les apparences, des
querelles avec celle de Cellini. Trois ans après, le
12 juillet 1 556, il fit un accommodement, tant pour
lui, que pour toute sa famille, jusqu'au quatrième
degré, devant Pierre de Fatiis, notaire à Florence, avec
Dominique de Saint-Pierre, sous la même peine, e
2 5 florins d'or pour les contrevenants. Il fut témoin i
une sentence rendue par Darius Raineri, de Nurcia
Podestat de Florence, le 3o octobre 1 568, et fut marié
le 4 septembre 1544, avec Marguerite, dont le non
de famille est demeuré inconnu. Il mourut à Biviglianc
et fut enterré en l'église de San-Romolo, laissant quatr
enfants :
i°. Jean, dont l'article suit ;
DU BLANC DE BRANTES. I49
20 Barthélemi del-Bianco, qui se rendit à Rome,
y fut pourvu de la charge de payeur des troupes
d'Avignon, et depuis, de celle de collatéral des
mêmes troupes, vers l'an 1600, charge qui équi-
vaut à celle d'inspecteur, et qui a toujours
été exercée par des familles nobles italiennes.
Il passa divers actes à Avignon, dans lesquels
il prit tantôt la qualité de gentilhomme, tantôt
celle de noble florentin , et notamment dans le
testament qu'il y fit en i63o, en faveur d'Olivier
del-Bianco, son neveu, qu'il avait fait venir
avec lui ;
3°. Gérard, dont on ignore la destinée ;
3° Marguerite, morte à Bivigiiano, le i5 juin 1584.
XII. Jean del-Bianco , IIe du nom , habitant à
Bivigiiano, fut marié, le 28 février 1575, avec Marie,
fille de Jean Bianchini, dont il eut 1000 livres de dot,
suivant la dénonciation faite à la gabelle des contrats,
livre coté T 4e., fol. 29. Il mourut à Bivigiiano, âgé
d'environ quarante-cinq ans, le 18 juin 1 5gi , et fut
enterré dans l'église de San-Romolo. Ses enfants furent :
i° Olivier-Romolo, qui suit ;
20 Laurent, I . •
3» Simon, |nes >UmeaUX;
4° Laurent, le Jeune, mort sans postérité ;
5° François del-Bianco, qui passa à Rome.
XIII. Olivier-Romolo del-Bianco, né à Bivigiiano,
et baptisé dans l'église de San-Romolo, le 8 février i582,
eut pour parrain et marraine Antoine Balloni et Marie
Diunore, femme de Luc Vanini. Il se transporta à
Avignon, où il fut appelé par son oncle Barthélemi,
qui le fit, dans la suite, son héritier, pour exercer la
charge de collatéral des troupes, et y fut marié en 161 1,
avec Suzanne de Calvet. Outre les preuves citées ci-
devant, pour ces trois derniers degrés, ils sont encore
ustifiés par les registres de la paroisse de San-Romolo,
déposés au greffe de l'archevêché de Florence. Olivier
Romolo del-Bianco eut de sa femme :
i°. Alexandre del-Bianco, qui suit;
20. Barthélemi del-Bianco , alfier ou enseigne de
I 50 DU BLANC DE BRANTES.
la garnison, à Avignon, qui quitta le service et
se fit capucin, sous le nom de père Illuminé ;
3°. Lucrèce del-Bianco, mariée avec Nicolas La-
rioni-Bardi, florentin ;
4°. Françoise del Bianco, épouse de François Bar-
thélemi, d'une famille de robe d'Avignon.
XIV. Alexandre del-Bianco, alias du Blanc, colla-
téral des troupes du Pape, à Avignon et dans le comté
Venaissin ; gouverneur du château de Sorgues et capi-
taine des portes du palais apostolique d'Avignon, fut
marié, en i65i, avec Marie Pielat, des seigneurs de
Buisson, dont il eut :
i°. Pierre, dont l'article suit :
2°. André du Blanc, prêtre, et l'un des fondateurs
du séminaire de Saint-Sulpice, établi à Avignon,
sous l'invocation de Saint-Charles. Il mourut au
mois de septembre 1728;
3». Olivier du Blanc, mort à Carpentras, dans la
réputation d'un savant canoniste, étant supérieur
du séminaire, au mois de février 1732 ;
4°. Barthélemi - Ignace du Blanc , chevalier de
l'ordre royal et militaire de Saint- Louis, com-
mandant un bataillon du régiment d'infanterie
de Condé. Il quitta le service du Roi, pour
entrer à celui du pape Clément XI, qui le fit
colonel d'un régiment d'infanterie, à l'occasion
de ses démêlés avec l'Empereur, pour Comachio,
en 1708. La paix étant faite entre le Pape et
l'Empereur, et les troupes du Saint-Siège re-
formées, on réserva des divers régiments que la
ville d'Avignon et le comtat Venaissin avaient
levés pour le service du Saint-Siège, une com-
pagnie, dont on augmenta celles du Pape, sous
XQ nom de garde avignonnaise, dont le chevalier
uU Blanc fut nommé capitaine, avec le grade de
brigidier d'armée. Il mourut à Avignon, retiré
dans sa famille, le premier août 1739;
5°. Dominique du Blanc , capitaine au régiment
Royal-Comtois, tué près d'Uzès, dans une action
contre les fanatiques des Cévennes, en 1703 ;
6°. Marguerite, mariée avec Jean-Baptiste Bioi
neau, baron d'Eyragues, en Provence ;
DU BLANC DE BRANTES. I 5 I
7°. N...., religieuse au premier monastère de la
Visitation d'Avignon;
8°. Marie-Thérèse, morte prieure du monastère
de Sainte-Praxède, ordre de Saint-Dominique,
de la même ville, en 1749.
XV. Pierre du Blanc, collatéral des troupes d'Avi-
gnon, gouverneur-seigneur de la Roque-sur-Pernes (1);
gouverneur du château d'Entrechaux, capitaine des
portes du palais apostolique, à Avignon, et marquis de
Brantes, par l'acquisition qu'il en fit de la maison des
Laurents, en 1697; épousa, i0., vers Tan 1690, N....
de Meyran-Ubaye, d'une famille de la ville d'Arles;
20., par contrat passé devant Philip, notaire d'Avignon,
le 2 5 novembre 1696, Françoise de Gambis, fille et co-
héritière de Richard-Joseph de Cambis, seigneur de
Servières, de Saint-Montant et de Fargues, et d'Angé-
lique Chaissy. Ses enfants furent :
Du premier lit :
i°. Un fils, ) . . A
2°. Une fille, | morts en bas âge;
Du second lit :
3°. Antoine du Blanc, chanoine- pénitencier de
l'église métropolitaine d'Avignon;
40. Joseph-Ignace, dont l'article suit;
5°. Agricol du Blanc, qui fut major du régiment
Dauphin, dragons, où il servit pendant 17 ans.
Il quitta le service en 1747, étant chevalier de
l'ordre royal et militaire de Saint- Louis, et
embrassa l'état ecclésiastique ; il fut abbé com-
mandataire de Saint- Acheul , archidiacre et l'un
des vicaires-généraux d'Amiens, et mérita, par son
savoir et sa piété, les éloges les plus distingués
du clergé d'Amiens et de toutes les classes de
la société. Il mourut le i3 mai 1757;
(2) Le gouverneur, ou capitaine de la Roque sur Pernes ,
percevait en cette qualité les droits utiles et honorifiques de
cette terre. Cette sorte de seigneurie a été quelquefois viagère
et quelquefois héréditaire. La famille de Serres l'a possédée
assez long- temps. Les maisons de Peruzzi et de Séguins' en ont
aussi joui anciennement.
I 52 DU BLANC DE BRANTES.
6° Thérèse )
7»'. Marguerite, { religieu** à Sainte-Praxède ;
8°. Autre Marguerite, morte abbesse de Sainte-
Catherine, ordre de Citeaux, à Avignon;
9°. Catherine, religieuse bénédictine à l'abbaye de
Saint-Laurent de la même ville ;
io°. Gabrielle, religieuse ursuline à Avignon;
ii°. Madelaine, religieuse à Sainte-Catherine;
12°. Françoise, )
?n a * * T7 • f mortes jeunes
i3°. Autre Françoise, > ■ \ ' ...
i4«. Ursule, j et sans alhance-
XVI. Joseph-Ignace du Blanc, marquis de Brantes,
seigneur du Buisson, gouverneur-seigneur de la Roque-
sur-Pernes, gouverneur d'Entrechaux et capitaine des
portes du palais apostolique d'Avignon (î); épousa:
i°, le 25 janvier 1729, par contrat passé devant Abel
Félon, notaire d'Avignon, Anne-Louise de Monteynard,
fille de François de Monteynard, marquis de Monfrin,
et de Louise Louet de Nogaret de Cauvisson ; elle mourut
le 19 juin 1749 ; 20 par contrat passé devant les conseillers
du Roi, notaires au châtelet de Paris, Boulard et Mau-
petit, le 6 mai 1758, haute et puissante demoiselle Louise
Angélique de Caulaincourt , fille de haut et puissant
seigneur M. Louis-Armand de Caulaincourt, chevalier,
marquis, seigneur dudit Caulaincourt, Beauvoir, Tom-
bes, Verchy, Richemont, Tertry et autres lieux, et de
haute et puissante dame Gabrielle-Pélagie de Bovelle,
son épouse, dame d'Eppeville, Verlaine, Couperoye,
Miellé, Aubigny, Planque et autres lieux. Toute sa vie
fut marquée par des bonnes œuvres et un grand esprit de
charité, et mourut à Avignon, le 21 juin 1779, après
avoir été deux fois premier consul dans cette ville (2),
et laissant, après lui, une haute réputation d'honneur
et de probité. Ses enfants furent :
Du premier lit :
i°. Antoine-Philippe-Barthélemi-Ignace du Blanc
(1) Cette dignité équivalait à celle de capitaine des gardes.
(2) Le premier consul de la ville d'Avignon était toujours
pris dans la haute noblesse.
DU BLANC DE BRANTES. 1 53
cU Brantes, né le 9 novembre 1732, mort l'an
1779, à Paris, célibataire;
20. Pierre-Dominique-Xavier du Blanc de Brantes,
né le 4 août 1734, mort au mois de novembre
1739, en bas âge;
3°. Joseph- Agricol-François du Blanc de Brantes
de Buisson, né le 10 octobre 1735, mort céli-
bataire, à Aix en Provence, département des
Bouches-du Rhône , le 20 mai 1798, dans une
haute piété;
4°. Anne-Louise du Blanc de Brantes, née le pre-
mier décembre 1729 , mariée par contrat passé
devant Chartraux , notaire d'Avignon et Bertrand,
notaire à Mourmoiron, le 5 novembre 1748, avec
Jean-Joseph- Félix-Henri des Rollands-Cantelmy,
marquis de Reillonette, chevalier de l'ordre royal
et militaire de Saint-Louis, et capitaine-major
du régiment de cavalerie de Clermont-Tonnerre,
avec brevet de mestre-de-camp, depuis brigadier
des armées du Roi (1) ;
5°. Françoise-Thérèse du Blanc de Brantes, née
le 23 mai 173 1 , religieuse à Sainte-Praxède
d'Avignon, morte dans une haute piété;
Du second lit :
6°. Marc- Louis du Blanc ou del Bianco de Brantes,
qui suit :
70. N du Blanc de Brantes, mort en bas âge.
XVII. Marc-Louis du Blanc ou del-Bianco, marquis
de Brantes, vivant, qui a repris son nom propre de
famille, ayant constamment possédé les mêmes places,
charges, titres et seigneurie que son père, jusqu'à l'épo-
que de la révolution française, né le 7 avril 1759, à
Avignon, baptisé le 8 avril même année, à la paroisse
Saint-Agricol ; ses parrains ont été : haut et puissant sei-
gneur Marc-Pierre le Voyer de Paulmy, comte d'Ar-
(1) De ce mariage est issue une fille unique, N des Rol-
lands, mariée à M. le marquis de Blacas d'Aulps, ministre actuel
de Sa Majesté Louis XVIII, et son ambassadeur à la cour de
Rome.
l54 DU BLANC DE BRANTES.
genson, ministre d'État, commandeur de l'ordre royal
militaire de Saint- Louis, et illustre dame Françoise de
Cambis, veuve de noble et illustre messire Pierre du
Blanc, marquis de Brantes, aïeul paternel du baptisé.
Marié, le 5 novembre 1778, par contrat passé à Avignon,
devant Mc. Gaudibert, notaire apostolique, à noble
demoiselle Thérèse-Françoise de Bonnetty, de la ville
d'Aix, fille de M. Pierre-François de Bonnetty, chevalier,
trésorier de la noblesse de Provence, et de noble dame
madame Madelaine de Rancurel, de ladite ville.
Il a été incorporé dans les gendarmes de la garde de
la maison du Roi, en 1772 ; a servi dans les armées
françaises; fait plusieurs campagnes, en qualité d'aide-
de-camp ; nommé par Sa Majesté chevalier de Tordre
royal de la Légion-d'Honneur, le 17 janvier 181 5; retraité
d'après son âge, suivant les ordonnances du Roi, avec
le grade de chef d'escadron ; avait été décoré, en Alle-
magne, en 1789, de l'ordre de famille des princes de
Hohenlohe, dont Sa Majesté a daigné lui accorder le
droit de porter et accepter les nouvelles décorations de
commandeur de première classe du chapitre de cet ordre
du Phénix d'Hohenlohe, famille de princes, qui n'ont
cessé de donner les plus grandes et constantes preuves
d'attachement et de dévouement à l'auguste maison de
Bourbon. De ce mariage sont nés trois enfants, dont
une fille et un garçon, morts en bas âge.
La première, Louise-Augustine-Sybile du Blanc ou
del-Bianco de Brantes, née à Avignon, le 9 décembre
1779, élevée, pendant près de vingt ans, dans le sein
de l'auguste famille de LL. AA. SS. les princes de Ho-
henlohe-Waldembourg-Barteinstein, confiée aux soins
et à la tendresse de S. A. S. madame la princesse Sophie
de Hohenlohe, ancienne chanoinesse de l'illustre cha-
pitre de l'abbaye royale de Thorn, sœur de S. A. S.
le prince Louis- Aloys de Hohenlohe -Barteinstein,
grand-maître de l'ordre du Phénix d'Hohenlohe, au-
jourd'hui lieutenant-général des armées de Sa Majesté,
au service de France, chevalier de ses ordres et de
plusieurs autres ordres étrangers.
Mariée, par contrat passé devant MM. Hua et Ber-
trand, notaires à Paris, le 3 février 1809, à S. Exe.
Jean-Gerard de Lacuée, comte de Cessac, lieutenant-
général des armées du Roi, grand cordon de l'ordre royal
JORDAIN DE GRAMMOND. l55
de la Légion-d'Honneur, chevalier de l'ordre royal et
militaire de Saint- Louis, membre de l'académie fran-
çaise, et ancien ministre d'État, veuf, sans enfants, de
Jeanne-Marguerite de Beausset, sœur du cardinal actuel
de ce nom.
Il est déjà né cinq enfants de ce mariage, dont trois
vivants, deux filles et un garçon.
Le comte de Cessac, par arrangement avec son beau-
père,- qui a transféré son domicile actuel à Paris, possède
aujourd'hui tous les biens de la famille del-Bianco ou
du Blanc de Brantes , qui ont échappé à la révolution
française, lesquels biens sont en grande partie situés
dans le département de Vaucluse, ancien Gomtat-Ve-
naissin.
Armes : d'azur, au chevron d'argent, chargé d'une croi-
sette ancrée de gueules, et de deux fleurs de lys de sable,
et accompagné en chef d'une étoile d'or, et en pointe
d'un croissant d'argent. Supports : deux lions. Devise :
Facta et fata constantiam probant.
JORDAIN ou JOURDAIN de GRAMMOND, tamille
originaire du Poitou, et fixée maintenant à Saint-Jean-
le-Vieux, département de l'Ain.
Dans les preuves faites par M. le comte Jordain de
Grammond, lorsqu'il est entré dans les chevau-légers de
la garde du Roi, en 1773, M. Chérin reconnut que cette
famille avait une souche commune avec celle de Jour-
dain, en Poitou, dont elle porte les armes, que le nom
s'est écrit indifféremment Jordain et Jourdain. Il ne reste
de cette famille que deux frères et une sœur :
i°. Antoine-Baltazar Jordain, ecclésiastique, vivant
à Saint-Jean-le-Vieux ;
2°. Jean-Marc, comte Jordain de Grammond, an-
cien chevau-léger de la garde ordinaire du Roi, qui a
servi, en 1792, dans la compagnie formée sous le nom
de chevau-légers, à l'armée des Princes, et de-là dans
la cavalerie noble, à l'armée de Monseigneur le prince
de Condé, où il a été fait chevalier de l'ordre royal et
militaire de Saint- Louis, à la promotion du 7 août 1796.
Il a été aussi reçu, en 1795, chevalier et commandeur
1 5 6 DU CHAYLARD DE LAQUERIE.
de Tordre du Phénix, par S. A. S. le prince de Hohen-
lohe Bartenstein. S. M. Louis XVIII, par brevet du 24
août 18 14, a nommé chef d'escadron M. le comte Jor-
dain de Grammond, et lui a accordé, par décision du
19 juin 1 8 1 6_, une pension de 600 livres.
3°. Une demoiselle , mariée dans le département des
Basses-Pyrénées.
Il y avait un troisième frère, appelé Louis Jourdain du
Phargey, officier au régiment de la Guadeloupe. Il fut
obligé de quitter ce régiment lors de la subversion gé-
nérale, et revint en France, en 1794. Il s'embarqua à
Londres pour retourner à la Guadeloupe; à peine y
fut-il arrivé que les Français y firent une descente ; alors
M. du Phargey s'y joignit au parti anglais, qui défen-
dait le fort en face de la Pointe à Pitre ; mais ce petit
fort, malheureusement sans défense, fut emporté d'as-
saut par les patriotes, infiniment supérieurs en nombre.
Louis Jordain du Phargey, blessé au bras, eut le bon-
heur d'y être pris pour un Anglais, et sa blessure guérie,
il fut conduit à bord d'un ponton, où l'on rassemblait
les prisonniers anglais destinés à être renvoyés à la Do-
minique. Il touchait au point de sa délivrance, lorsqu'un
nègre le reconnut pour officier français. M. Louis du
Phargey fut de suite arrêté et fusillé.
A rmes : Ecartelé : aux 1 et 4, d'azur, au tau d'argent ;
au chef cousu de gueules, chargé de trois besants d'or;
aux 2 et 3, d'argent, à deux fasces ondées d'azur. Couronne
de marquis.
du CHAYLARD de LAQUERIE; famille ancienne,
originaire du Périgord, où elle habite encore de nos
jours, et où elle possédait avant la révolution, entr'au-
tres biens, les deux fiefs de son nom, situés aux envi-
rons de Montignac-le-Comte.
Un rescrit du Pape accorde à Antoine du Chaylard,
Pons et Mathive du Chaylard, frères et sœur, et à leurs
enfants de tout sexe, divers privilèges et grâces spiri-
tuelles, entr'autres, la faculté d'élire un prêtre pour
la confession et le service divin, d'avoir chapelle, de
DU CHAYLARD DE LAQUERIE. I 57
manger viande, œufs et laitage dans les temps prohibés,
d'être absous de tous cas réservés in articulo mortis, etc.
Les titres de cette famille ont été déposés à la géné-
ralité de Guienne , ainsi qu'il appert par l'ordonnance
de M. Pelot, du 10 juin 1667. Elle a fourni nombre de
braves et loyaux gentilshommes , la plupart morts au
champ d'honneur, en défendant le Roi et la patrie.
Les papiers de cette maison ayant été brûlés en grande
partie pendant la Révolution , on n'a pu remonter au-
delà d'Elie du Chaylard, qui suit. Ces documents filiatifs
sont extraits des minutes des différents notaires.
I. Noble Elie du Chaylard , Ier. du nom , est connu
par son testament du mois de novembre 1428, par lequel
il nomme son héritier noble Jean du Chaylard, son fils.
II. Noble Jean du Chaylard, Ier. du nom, connu
par le testament de son père, fit le sien le 27 juin 1483,
en faveur d'Antoine du Chaylard, son fils qui suit.
III. Noble Antoine du Chaylard, Ier. du nom,
seigneur du Chaylard et de Laquerie, épousa, par ar-
ticles du 22 février 1499, Marguerite Foucaud de Lardi-
malie. Il fit son testament en faveur de Jean du Chay-
lard, son fils aîné, le 23 mai i523. Ses enfants furent:
1°. Jean du Chaylard, seigneur dudit lieu, qui fut
père de :
a. Jean du Chaylard, vivant en 1567;
b. Antoine du Chaylard , seigneur dudit lieu,
qui ne vivait plus lors du mariage de Jeanne,
sa fille, née de lui et de demoiselle de Ver-
bays, qu'il avait épousée le 24 juin 1 558, avec
Jean du Chaylard de Laquerie, son cousin,
le premier juin 1579;
c. Sylvain du Chaylard, qui fit une donation à
Jean, son frère aîné, le premier juin 1567;
20. Antoine,, dont l'article suit :
IV. Noble Antoine du Chaylard, IIe. du nom, sei-
gneur de Laquerie , reçut une donation de Marguerite
de Foucaud, sa mère , dame du Chaylard , le 1 1 sep-
tembre 1547. Henri IV, de glorieuse mémoire, voulant
reconnaître dans la personne d'Antoine du Chaylard les
I 58 DU CHAYLARD DE LAQUERIE.
longs et fidèles services rendus par lui et ses prédéces-
seurs, tant à la feue Reine qu'au Roi, accorde, en i58ot
audit Antoine, le droit de fortifier sa maison, et, entr'au-
tres avantages, tous les poids, mesures, péages, etc., dans
toute la juridiction des ville et comté de Montignac.
Par ordre émané du Roi, étant à Sainte-Foi, et signé de
sa main, le premier décembre i585, Sa Majesté prend
sous sa protection spéciale le même Antoine du Ghaylard
et toute sa famille, fait défense expresse à tous gouver-
neurs et officiers de loger aucunes troupes dans les mai-
sons et appartenances dudit Antoine, ni même d'en
rien exiger. Antoine du Chaylard fit son testament le
20 février 1589, en faveur de noble Jean, son fils, qui
suit :
V. Noble Jean du Chaylard, IIe. du nom, seigneur
de Laquerie, épousa, par contrat du premier juin 1579,
Jeanne du Chaylard, sa cousine, qui testa, le 19 avril
i63i, en faveur de noble Jean du Chaylard, son fils,
fille de feu noble Antoine du Chaylard, seigneur dudit
lieu, et de N... de Verbays. Il avait passé, conjointe-
ment avec ladite Jeanne du Chaylard , le 3 1 mai de la
même année, une transaction avec François Chappon,
juge de Montignac-le-Comte. De son mariage son issus :
i°. Antoine du Chaylard ;
20. Elit, dont l'article suit;
3°. Jean du Chaylard, qui transigea, en 1622, avec
Jeanne du Chaylard, sa mère, sur des biens pos-
sédés par indivis.
VI. Elie du Chaylard, IIe. du. nom, seigneur de
Laquerie, épousa, en 1622, Hélène de Roy ère, dont
est issu :
VII. Jean du Chaylard, IIIe. du nom, seigneur de
Laquerie et de la Fleunie , dont son père avait rendu
hommage au Roi, en i635 , marié avec Gabrielle de
Lassaigne. Leurs enfants furent:
i°. Silvain du Chaylard, tué au service;
2°. Antoine du Chaylard, mort des suites des bles-
sures qu'il reçut à Tannée ;
3°. Jean, dont l'article suit;
4°. Marguerite du Chaylard de Laquerie, qui fit son
testament le 26 novembre 1701.
DU CHAYLARD DE LAQUERIE. l5g
VIII. Jean du Chaylard, IVe du nom, seigneur de
Laquerie , fut maintenu dans sa noblesse , conjointe-
ment avec Silvain et Antoine du Chaylard , ses frères ,
par ordonnance de M. Pelot, intendant de Guienne, du
10 juin 1667. Il épousa, le 17 janvier 1680, Marie de
Vins de la Fleunie et de Monteton, dont sont issus:
i°. Joseph, dont l'article suit;
20. Henri du Chaylard de Laquerie, tué au service,
étant major du régiment d'Anjou;
3°. Jean du Chaylard, marié avec demoiselle de
Vayres de la Coudonie, dont il eut :
a. N.... du Chaylard de Laquerie', tué au ser-
vice ;
bm S*"* ?U ^ay!ar,d' {morts sans postérité;
c. N.... du Chaylard, ( r
d. Jeanne du Chaylard de Laquerie, morte
veuve de Jean du Chaylard de la Fleunie ,
son cousin.
IX. Joseph du Chaylard de Laquerie, quitta le
service de bonne heure, et s'allia, par contrat du premier
mars 1699, avec Marguerite de Vivans, d'une famille
distinguée par ses services militaires et son ancienneté,
qui a fourni plusieurs officiers généraux et supérieurs ,
morts au champ d'honneur. De ce mariage sont nés:
i°. Guy, dont l'article suit ;
20. H enri d Chaylard , chevalier de l'ordre royal
et îiitaire de Saint- Louis, lieutenant-colonel,
nommé par la cour pour faire partie de l'expédi-
tion de Terre-Neuve, où il périt couvert de bles-
sures ;
3°. Jean du Chaylard de la Fleunie^ chevalier de
l'ordre royal et militaire de Saint - Louis , blessé
au siège de Prague. Il quitta le service par suite
de ses blessures;
40. Isaac-Gabriel du Chaylard, qui quitta le service
par suite de la réforme ;
5°. Trois filles, dont une fut mariée au seigneur de
Cottets de Chanloubet.
X. Guy du Chaylard, épousa, le 24 mars 1734,
demoiselle Marquaize du Bois* du Frêne de Libersac,
élevée à Saint-Cyr, dont le frère , lieutenant- colonel au
IÔO DU CHAYLARD de laquerie.
régiment de Normandie, est mort sans laisser d'enfants.
Ceux de Guy furent :
i°. François, dont l'article suit;
2°. Jean, qui fonde la seconde branche , rapportée
ci-après ;
3°. Isaac- Gabriel du Chaylard , qui embrassa l'état
ecclésiastique ;
4°. Marie du Chaylard ;
5°. Elisabeth du Chaylard ;
6°. Marguerite du Chaylard.
XI. François du Chaylard de la Fleunie, ayant
quitté le service par suite de réforme, en 1748, épousa:
i°. le 17 juin 1755, demoiselle Claire d'Amelin de la
Sarretie; 20. Anne de la Coste. Ses enfants furent :
Du premier lit :
i°. Marie du Chaylard;
20. Claire du Chaylard, morte jeune;
Du second lit :
3°. Elie, dont l'article suit ;
40. Elie, le jeune, tué en Espagne;
5°. Jean, nommé élève à l'école royale militaire ,
mort jeune ;
6°. Autre Jean du Chaylard, marié avec Rosalie de
Moulinard ;
70. Autre Jean du Chaylard , à présent lieutenant
de gendarmerie ;
8°. Jeanne - Félicité du Chaylard , mariée à Pierre
Binet de Vaudremont, dont un fils et une fille.
XII. Elie du Chaylard de la Fleunie, chevalier de
l'ordre royal et militaire de Saint - Louis , capitaine de
cavalerie, a servi avec distinction pendant l'émigration.
seconde branche.
XI. Jean du Chaylard de la Salle , Ve. du nom ,
second fils de Guy du Chaylard, se retira du service, par
suite de la réforme, et s'allia : 10. avec Marguerite de Se-
naillac de Vialars ; 20. avec Jeanne du Chaylard de Laque -
rie, sa cousine. Ses enfants furent :
TAMISIER. î6l
i°. Jean, dont l'article suit ;
2°. Jeanne-Rosalie du Chaylard, mariée;
3°. Elisabeth du Chaylard , élevée à Saint - Cyr,
morte épouse de Jean -Baptiste d'Abzac de Trévis,
dont le fils aîné sert actuellement dans les gardes-
du- corps du Roi , compagnie de Gramont.
XII. Jean du Chaylard de la Salle, VIe du nom,
marié en 1806, est père de plusieurs enfants.
La famille du Chaylard, justement considérée dans sa
province, tient, par ses alliances, aux anciennes familles
du Périgord, et se trouve alliée collatéralement aux mai-
sons de Jaucourt, de Flammarens, des Vigier, etc., etc..
Armes : d'azur, à deux tours rangées d'argent, maçon-
nées de sable ; en cœur, un vol d'émérillon d'or. Cou-
ronne de comte. Supports : deux lions assis.
TAMISIER, famille qui se dit originaire de Savoie,
divisée en plusieurs branches, dont la première fait sa
demeure dans le lieu de son origine; la seconde est
établie en Bresse, et la troisième en Provence. Dans
les archives du roi, à Aix, registre Papirus, fol. 44,
on trouve les lettres de réhabilitation de noblesse,
accordées à Charles Tamisier, le 22 septembre 1723.
La filiation qu'on trouve dans ces lettres remonte
jusques à :
I. Pierre Tamisier, qui vivait en i5io, dans la
baronnie de Roussillon , diocèse d'Apt , lequel eut de
sa femme , dont les noms me sont inconnus , entre
autres enfants :
i°. Pons Tamisier, officier d'infanterie, mort sans
enfants ;
20. Guillaume, dont l'article suit.
II. Guillaume Tamisier fut père de Pons, dont nous
allons parler.
III. Pons Tamisier épousa demoiselle Anne de
i3. 11
IÔ2 TAMISIER.
Bernardy, des seigneurs de Sigoyer-Malpoil, de laquelle
il laissa, entre autres enfants :
i°. Mathieu, qui suit;
2°. Une fille mariée à Antoine de Beaumont, de
la ville d'Aix.
IV. Mathieu Tamisier fut marié deux fois; il eut de
Catherine Isoard de Chenerilles, sa seconde femme:
i°. Esprit, qui suit;
2°. Elzéar-Étienne Tamisier, ) dont on ignore la
3°. Jean Tamisier, j destinée.
V. Esprit Tamisikr se maria avec Claudine Sil-
vestre , du lieu de Saint - Savourin. De ce mariage
naquit :
VI. Charles Tamisier, qui eut de sa femme, dont
je n'ai pas eu connaissance des noms :
i°. Charles, dont l'article suit;
2°. Jean-Antoine, mentionné ci-après.
VII. Charles Tamisier, Ile du nom, conseiller du
roi, et substitut au parlement d'Aix, obtint les lettres
ci-dessus mentionnées. Il s'allia, en 1705, avec Honoré
de l'Ordonné, de laquelle il eut :
i°. Laurent-Charles Tamisier;
2°. Laurent Ignace , prieur de Saint - Remy en
Champagne , légataire universel d'Alexandre Ta-
misier, son grand oncle , mort en 1754 , abbé
commandataire d'Huyson , ordre de Saint-
Benoît;
3°. François - Xavier Tamissier , officier dans le
régiment de dragons de Septimanie.
VIII. Jean-Antoine Tamisier, fils puîné de Charles I,
épousa, en 1714, Thérèse de Monnier, fille de Jean,
seigneur du Revest, et de Madelaine Mathieu, duquel
mariage est issu :
IX. Jean - Charles de Tamisier, marié, en 1743,
avec Blanche - Thérèse de Belliard , de laquelle il a eu
postérité.
Ces branches portent pour Armes : coupé : au 1 , d'or,
DE COURTARVEL. l63
à la rose de gueules; au 2, de gueules, au crible d'or,
à la fasce d'azur, chargée de trois étoiles d'argent, bro-
chante sur le tout.
Il existe encore une branche de cette famille à Lons-
le-Saunier (Franche-Comté), prenant le surnom de
Bard, désignant un ancien fief, qu'elle possède encore;
cette branche provient aussi d'un Pierre Tamisier de
Saint-Agnès , qui fut nommé par lettres , datées de
Malines, le 20 juin 1527, avec droits et prérogative
secrétaire de l'archiduchesse d'Autriche Marguerite,
comtesse de Bourgogne : son frère, Otherim ,
était officier de cette princesse ; son neveu était auteur
et poète, président en l'élection du Maçonnais , décédé
le 4 janvier 1591. Enfin cette branche a perdu partie
de ses titres et papiers, par suite des guerres des 16 et
i7« siècles; les lieux qu'elle habite ayant été ravagés
et incendiés.
Cette branche porte pour Armes : d'azur, à la rose
d'argent, accompagnée de trois étoiles du même. Cou-
ronne de vicomte.
COURTARVEL , quelquefois COURTALVERT ;
maison d'ancienne chevalerie, l'une des plus distinguées
de la province du Maine, par une origine immémo-
riale, par une longue suite d'importants services mili-
taires , et par un grand nombre d'illustres alliances ;
enfin par une noblesse constamment pure, sous tous'
les rapports. Elle paraît tenir son nom de la châtellenie
de Courtarvel , située près Sillé - le - Guillaume , en
l'élection du Mans, et déjà reconnue pour son berceau,
dès le XIIIe siècle; si toutefois elle ne lui a pas
donné le sien, comme le persuade une antique tradition,
qui, autorisée par la dénomination latine du château
(Ciiria Ruellï), veut qu'un patrice romain, Ruellus,
prêteur ou gouverneur de ces contrées, en ait été le
fondateur, ainsi que la souche de la lignée actuelle de
ses premiers seigneurs, laquelle en a conservé la posses-
sion jusqu'en 1755, qu'il a été porté chez messieurs
de Dreux-Brézé, par la sœur aînée du dernier mâle
164 DE COURTARVEL.
de la branche des Courtarvel , marquis de Pézé. A la
surabondance des titres qui justifient rigoureusement sa
filiation, depuis environ 600 ans, se joignent plusieurs
monuments , dont la vétusté correspond à l'opinion
émise sur son issue primitive ; entr'autres, ceux de ses
armoiries, gravées sur la pierre, en divers lieux, notam-
ment à la voûte de l'église du Mont -Saint -Jean ,
paroisse de la châtellenie de Courtarvel, de laquelle ses
chefs étaient patrons et collateurs, et aux places émi-
nentes de fabriques, dont l'architecture atteste une
date voisine de celles où s'établit l'héréditarité des fiefs,
des noms et des armes.
Parmi plusieurs personnages, qu'il n'a point encore
été possible de rattacher suffisamment aux degrés qui
vont suivre, on distingue, dans la preuve de 1781 pour
les honneurs de la cour :
« Jourdain ,4e Courtarvel , chevalier , sénéchal de
» Sillé - le - Guillaume , mentionné dans une charte
» de l'abbaye de Champagne de i2o3, lequel y fit une
» donation , et eut , entr'autres enfants , GeorTroi de
» Courtarvel, chevalier, bienfaiteur de la même abbaye,
» en 1229, 1236 et 1253, et père de Raoul de Cour-
» tarvel , aussi chevalier et bienfaiteur de la même
» abbaye en 1280.
» Guillaume de Courtarvel, mort en 1346, père d'un
» fils nommé Jean de Courtarvel. Ce Guillaume, peut-
» être le même, qu'un sujet de mêmes nom et surnom
» de la châtellenie de Sillé-le-Guillaume, qui fut, en
» i3oi, député de la noblesse du Maine et de l'Anjou,
» pour soutenir ses droits, au sujet d'un aide demandé
» par Charles de France, comte de Valois, pour le
» mariage de sa fille. »
Quelqu'apparente que soit la connexité de ces indi-
vidus, et sur-tout de Jourdain, avec ceux qui forment
les premiers degrés de la filiation ci-après , on ne s'est
pas cru permis de les y joindre; de suppléer par des
inductions à une preuve sévèrement articulée ; et l'on
se borne à partir de :
I. Geoffroi de Courtarvel, chevalier, vivant en
1256, que la coïncidence des noms, de date et de lieu
autorise à présumer fils du Jourdain ci-dessus, et qui avait
épousé Jeanne d'Aulsi, dont il eut, entr'autres enfants :
DE COURTARVEL. l65
II. Geoffroi II de Courtarvel , chevalier banneret
sous le règne de Philippe-le- Hardi. Il épousa, en 1278,
Marie d'Assigné (1) , tille du baron de- Sillé-le-Guil-
laume, qui le rendit père de :
III. André de Courtarvel , chevalier , marié , en
i3oi, avec Yolande de la Voue (2), dont naquirent:
i°. Pierre, qui suiL;
20. et 3°. Renaud et René, de qui le sort est
inconnu.
IV. Pierre de Courtarvel, chevalier, 'seigneur de
Courtarvel, eut deux femmes; i°. Susanne d'An-
gennes (3) , qui ne lui laissa que deux filles , dont le
nom et le sort sont ignorés; 20 Antoinette du Bel-
lai (4), qui donna le jour à :
V. Foulques de Courtarvel, chevalier, seigneur
de Courtarvel, lequel était mort avant 1403, et avait
épousé, en i3yy , Jeanne de la Lucassière, vraisembla-
blement héritière, qui lui porta en dot la terre de
ce nom , passée , avec celle de Courtarvel , dans la
maison de Dreux-Brézé. De ce mariage vinrent :
i°. Foulques, qui suit ;
2e. Jean, ecclésiastique ;
3°. et 4°. Guillaume et Jeanne, desquels on ignore
la destinée.
(1) Assigné, ou mieux Acigné : maison d'ancienne cheva-
lerie, très - distinguée , et répandue dans le Maine, l'Anjou et
la Bretagne : d'hermine, à la fasce de gueules, depuis chargée
de trois fleurs de lys d'or.
(2) La Voue , la Vove : très -ancienne maison du Maine , où
est située la terre de ce nom. Voye% une autre alliance, au de-
gré XI, des seigneurs de Pézé.
(3) Angennes : maison ancienne et illustre du pays Chartrain ,
dont la branche aînée, dite des seigneurs de Rambouillet, s'est
fondue dans la maison de Saint -Maure, au dix -septième siècle,
par le mariage de la célèbre Julie ( mademoiselle de Rambouil-
let), avec l'austère duc de Montausier.
(4) Du Bellai : maison illustre de l'Anjou , aussi célèbre dans
l'Histoire générale de la France, que dans les fastes de sa no-
blesse.
l66 DE COURTARVEL.
VI. Foulques II de Courtarvel , chevalier , sei-
gneur dudit lieu, de la Lucassière, de la Sillent, etc.,
servait, dès 1392, en qualité d'écuyer, dans la com-
pagnie de Jean de Neuville ; il en commandait une, en
141 5 , formée de neuf écuyers , suivant quittance
scellée de ses armes , qui étaient un sautoir , cantonné
de seize losanges. En 141 8, il était capitaine (gou-
verneur) de Beaumont- le- Vicomte. C'est à cette
époque que la France était livrée à tous les maux d'une
guerre, à la fois intestine et étrangère ; Foulques de
Courtarvel s'illustra par la valeur et la fidélité avec
lesquelles il soutint la cause du légitime souverain; c'est
ce qu'attestent des lettres à lui écrites par le dauphin
même, en 1420, et « contenant (dit la preuve de
» 1781), l'éloge le plus flatteur de sa conduite ; » let-
» très, dont les originaux sont encore aujourd'hui au
» pouvoir de ses descendants ». Il fut tué, le 22 mars
1421, à la bataille de Baugé, au gain de laquelle il
avait puissamment contribué. Du mariage qu'il avait
contracté, le 27 janvier 1406, avec damoiselle Jeanne
de Boiscornu, fille de Jean, écuyer, seigneur d'Estissé,
d'une famille ancienne du Maine, et dès -lors alliée
aux meilleures maisons, il laissa :
i°. Foulques, qui suit ;
20. Jeanne, mariée à Jean, dit Groignet de
Vassé (1), seigneur dudit lieu et de Sourches-
le-Vayer, dont postérité subsistante, en ligne
masculine , dans messieurs les vidâmes , de
Vassé ; et en ligne féminine, dans l'issue des
demoiselles de cette lignée , mariées aux du
Bouchet-de-Sourches, et dans d'autres maisons,
qui donnent les plus brillantes affinités.
VII. Foulques III de Courtarvel, chevalier, sei-
gneur dudit lieu, de la Lucassière, etc., écuyer de
(1) Vassé, vidame du Mans : maison non moins illustrée
par son ancienneté , ses emplois , ses dignités et ses services,
que par ses alliances, parmi lesquelles on distingue, depuis cette
date, celles de Gondi, ducs de Retz; de Lusignan-Saint-Gelais ;
de Crevant, ducs d'Humières; de la Châtre, comtes de Nançay ;
de Béringhen , chevaliers du Saint - Esprit , etc. Voye\ le de-
gré XIV.
DE COURTARVEL, I 67
René de Valois , duc d'Alençon , et enseigne de la
compagnie d'hommes d'armes de ce prince du sang
royal, partagea avec sa sœur, en 1443, et avec ses
enfants, en 1492 : ses enfants, issus de son mariage avec
Catherine d'Arquene, de maison distinguée, sous tous les
rapports, furent :
i°. Ambroise, qui forme le degré suivant ;
20. Jean de Courtarvel, qui épousa Catherine de
la Tour (1), de laquelle il paraît n'être point
issu de postérité ;
3e. Etienne, voué à l'état ecclésiastique ;
40. 5°. 6°. Jeanne , Prégente et Isabeau , dont le
sort, est inconnu ;
5°. Guillemette, femme de noble personne Pierre
Rabinard, et mère d'une fille, Catherine Rabi-
nard , mariée à François de Hercé, écuyer ,
seigneur de la Haie- Peau-de- Loup, dont la pos-
térité subsiste, par mâles, à Maïenne, où elle
tient un rang distingué, depuis le XVe siècle,
au moins ; et par femmes , dans les maisons de
Huchet-du-Plessis-Cintré, et de Servaude de la
Ville-ès-Cerfs , en Bretagne, de des Loges, au
Maine, etc.
A ce degré paraît appartenir Guillaume de Cour-
tarvel , chevalier , seigneur de Monter estin , maître
d'hôtel du duc d'Alençon, marié, vers 1495, avec
Françoise Essirârd, veuve, sans enfants, i°. de Michel
de Froulai, chevalier, seigneur dudit lieu, qu'elle avait
épousé en 1489, fils de Guillaume III, chevalier,
seigneur de Monflaus et de Gastines, tué à la bataille
de Castillon, en 1453, et de Marguerite le Séneschal
de Kercado ; 20. de Richard de Flesques, chevalier,
qu'elle avait épousé, le 5 juin 1494; fille et héritière
de Guyon Essirârd, chevalier, seigneur de la Palu,
aussi maître d'hôtel du même duc d'Alençon, et capi-
taine des archers de sa garde, gouverneur de plusieurs
(1) Vraisemblablement de la Tour, en Anjou ; ! maison très-
ancienne , qui portait : de gueules , à la fasce crénelée de trois
pièces et deux demies d'or, maçonnée de trois traits de sable.
l68 DE COURTARVEL.
places en Bretagne, et de Catherine de Milet. Elle
prédécéda ce troisième époux, et lui laissa deux enfants
mineurs :
i°. Guyon de Courtarvel, cru mort sans alliance;
2°. Françoise de Courtarvel, mariée le 4 mai 1 5 1 3,
de l'aveu dudit Guillaume son père, tuteur d'elle
et dudit Guyon, son frère germain, en vertu
d'avis de parents, du 23 avril précédent, à
François Achard, chevalier, seigneur de Saint-
Auvieu, le Perthus- Achard, le fief d'Achard-
en-Signé, la Corbellière , le Pas de la Vente,
la Roche, etc., à qui elle porta les terres de Bon-
vouloir, Loyauté, la Palu, les Haies de Lucé,
etc., et dont sont issus messieurs Achard de Bon-
vouloir, par qui ont été communiquées les pièces
originales, sur lesquelles est fondée la restitution
de ce Rameau, omis par tout ailleurs. V. degré X,
ci-après, note 1.
VIII. Ambroise de Courtarvel, chevalier, seigneur
dudit lieu, de la Lucassière, Saint-Germain, Mont-
crestin, la Roussière, la Paillerie, etc., partagea avec
ses frère et sœurs, en 1492 ; fut enseigne de la com-
pagnie d'ordonnance du maréchal de Baudricourt,
en 1499; restaura l'église du Mont-Saint-Jean, et as-
sista, en i5i6, au mariage de son fils aîné. Il avait épousé,
en 1480, Anne de Pézé, dame dudit lieu et du Bouchet,
fille et principale héritière de Jean , écuyer, seigneur
desdits lieux, de Boisgencif, etc., dans le Maine, où ce
nom jouissait de la plus haute considération , et de
Guyonne de Champagne (1). Elle porta dans la maison
(1) D'autres ont dit: « et de N... de Fresne » ; mais la preuve
de 1781 dit : « et de Guyonne de Champagne » ; leçon qui est sans
réplique, en l'absence de pièces contradictoires. Guyonne était
fille de Jean de Champagne, chevalier, seigneur de la Mon-
tagne , chambellan de Pierre II , duc de Bretagne , à la cour
duquel il fut Roi de la fàve. le jour de l'Epiphanie, premier de
l'an 1447, et Je Jeanne de Grazay. Elle fut dotée des seigneu-
ries de Ménil et de Charbonnières, en Anjou. Sa maison, dès
long -temps illustre en Bretagne, est alliée directement aux Ven-
dôme et aux Beauvau , et , par ceux - ci , à celle de France et
autres maisons souveraines; sa branche est fondue dans l'an-
DE COURTARVEL. I 69
de son mari la terre de Pézé, alors titrée baronnie, et
depuis érigée en marquisat, comme on le verra au de-
gré XIII, ci-après. Les enfants issus de ce mariage
furent :
i°. Foulques, qui suit :
20. Jacques de Courtarvel, écuyer, seigneur de la
Paillerie, qui fut père d'autre Jacques de Cour-
tarvel, lequel eut pour fils Charles de Courtarvel,
écuyer, seigneur de Montcrestin et de Chau vigne,
que l'Histoire du Maine, t. Ixp, 245, et V Histoire
de Malte, disent avoir eu de Catherine, ou Ma-
thurine de la Rouaudière, son épouse, fille de
Jean de la Rouaudière, seigneur de Champsivré,
et de Renée de Montesson, trois filles, qui, toutes,
ont laissé postérité de leurs maris, savoir : — a.
Suzanne, de François du Bois, IIe du nom, che-
valier, seigneur dudit lieu, d'Estival, la Ferrière,
Maquillé, etc., député de la noblesse du Maine
aux états de Blois, dont la filiation chevaleresque
remontait à l'an i2 5o, et dont les descendants
présentent les alliances de Couterne, de Chauvi-
gné, de Poisieu, de la Dufferie (1), etc. — b. Louise,
cienne maison de Bouan, dont l'héritière a passé dans celle de
Hay, dont l'origine se confond avec celle des premiers princes
de l'Ecosse, et dont plusieurs individus sont cités dans l'his-
toire, pour leurs hauts faits et leur grand caractère, entr'autres,
chez les Français , Paul Hay - du - Châtelet , sous le règne de
Louis XIII.
(1) La Dufferie : branche de la maison de Baglion , dont
l'auteur, en s'établissant dans le Maine , par son mariage avec
Catherine de la Dufferie, vers i5o2 , quitta son nom, et prit
celui de son épouse , par complaisance pour elle ; leurs descen-
dants n'ont rectifié qu'au dix -huitième siècle cet abus, dont
il est quantité d'exemples au quinzième et au seizième. Les
Baglion de France, partis tous de Lyon, où se sont maintenus
les aînés, marquis de la Salle, sont originaires d'Italie, où ils
ont donné des souverains à Pérouse, dans le temps où l'esprit
de faction divisait en une foule de petits Etats cette belle partie
de l'Europe. Messieurs de la Salle , toujours très - bien alliés ,
avait pour chef, en 1733, Pierre - François de Baglion, ma-
rié, le 10 juin, à mademoiselle d'Allonville, héritière de Lou-
ville , dont une fille , Françoise - Sophie - Scholastique de Ba-
170 DE COURTARVEL.
de Léon Gibot, écuyer, seigneur de la Carre-
lière, de Perrinière et de Moulin-Vieux, qui
l'avait épousé, le 9 août i583. Il en eut Michel
Gibot, seigneur des mêmes lieux, père de Claude
Gibot de la Perrinière, reçu chevalier de Malte, le
i5 septembre i632. — c. Françoise, du frère du
précédent, Guillaume Gibot, écuyer, seigneur de
la Buissonnière, à qui elle s'était unie par contrat
du 25 avril i588. Fils d'une Rabinard {Voye\ le
degré précédent), ces deux Gibot étaient issus de
très bons gentilshommes de l'Anjou, dès lors reçus
à Malte, et depuis aux pages du Roi; leurs des-
cendants se sont alliés aux Maridor, aux le Bascle,
aux d'Aubigné, etc.;
3°. Marguerite, femme de François Hamelin, père,
par elle, de René Hamelin, écuyer, seigneur des
Moulins, du Bois, de Mazay et de Nazay, en Poi-
tou, lequel épousa Jeanne de la Rouveraye de
Bressault, en Anjou ;
4°. Yollente, mariée à Jean Chapelain, écuyer,
seigneur de la Tremblaye;
5°. Cécile, qui, le 12 mars 1 5 18, épousa Jacques
de Beauvilliers, écuyer, seigneur du Plessis-Saint-
Martin, d'une branche, aujourd'hui éteinte, -de
la maison depuis ducale de Beauvilliers-Saint-
Aignan.
L'ordre des tems classe encore sous ce degré,
ou sous le précédent, une Christophlete de Cour-
tarvel, femme, vers 1540, de noble Paul Chupin,
écuyer, seigneur de Marcillé, et mère de Renée
Chupin, mariée, en i56i,"à Jean de Cheverue,
chevalier, seigneur de la Haussière, d'ancienne
noblesse d'Anjou, de Normandie et du Maine,
originaire de Bretagne.
IX. Foulques de Courtarvel, IVe du nom, cheva-
lier, et de Tordre du Roi, baron de Pézé, seigneur de
glîon , a épousé, le 24 janvier 1759, Denis- Auguste de Beau-
voir- Grimoard , comte du Roure , colonel du régiment de
Saintonge. Messieurs de la Dufîerie, qui tenaient déjà aux prin-
cipales maisons de leur province, se sont alliés, depuis la date
ci-indiquée, aux [Beaumanoir, aux du Guesclin, etc.
DE COURTARVEL. I7I
Courtarvel, la Lucassière, St. -Germain, Boisgencif, etc.,
qualifié noble et puissant, ainsi que ses descendants,
capitaine des château et place de Ghantelle en Bourbon-
nais, servit dix ans dans la compagnie d'hommes d'armes
du duc d'Alençon, de laquelle il était enseigne en i522,
et avec laquelle il combattit aux fameuses journées de Ma-
rignan en i5i5, et de la Bicoque en i522, où il était
d'avant-garde. Il avait épousé, le 19 septembre i5i6,
Françoise d'Avaugour, dame du Grand-Bouchet, et de
Boursay, fille de Pierre, chevalier, issu des ducs de Bre-
tagne, seigneur de Courtalain, Bois Kuffin, etc., comte
de Châteauvilain, et de Mathurine de St.-Pern ; et tante
[et non sœur) : i°. de Jacqueline d'Avaugour, dame de
Courtalain, d'Auron et de Bois-Ruffin, mariée, en 1 553,
à Pierre, aliàs René de Montmorency, baron de Fos-
seuse, dont postérité subsistante, par mâles, dans les ducs
de Montmorency, chefs des nom et armes, ainsi que dans
leurs collatéraux; et, par femmes, dans MM. de Maillé,
la Frezelière, de Broc, etc. : 20. de Catherine d'Avau-
gour, dame du Mée et du Champ-Chabot, mariée à Jean
du Plessis-Châtillon, dont postérité aussi subsistante;
3°. de Perrette d'Avaugour, dame de Beaumont, mariée
à Charles d'Illiers, des anciens sires de Vendôme, che-
valier, seigneur de Chantemelle, dont la postérité s'est
éteinte, en 1701, dans la personne du marquis de Gié.
La dame de Courtarvel, devenue veuve, convola en
secondes noces avec un gentilhomme de la maison de
Veuilles, qui avait été l'un de ses pages, et le rendit père
d'une demoiselle, mariée à N.... de Rougé du Plessis-
Bellière, dont étaient issus le feu marquis de Rougé,
lieutenant-général des armées du roi ; la dernière
duchesse d'Elbeuf, morte sans enfants, même de son
premier époux, le marquis de Coëtanfao ; et la maré-
chale de Créqui, mère du marquis de Créqui-Hémont,
décédé sans postérité en 181 3; elle laissait de son
premier mariage :
i°. Jacques de Courtarvel, qui suit:
20. Pierre de Courtarvel, auteur de la VIP branche,
ci-après ;
3°. Briscauit de Courtarvel, dont le sort est ignoré ;
4°. Françoise, femme de Guillaume de Mégaudais,
chevalier et de l'ordre du roi, seigneur dudit
lieu et de l'Epinolière, dont il ne paraît subsister
I72 DE COURTARVEL.
que la postérité féminine, qui, par les Froulai-
Montjlaus, les des Nos et les Grasménil, ajoute à
ces alliances celles de le Gonidec, de Courteman-
che, de Lévaré, Desvaux, de Montreuil-la-Chaux,
de Jupilles, de Meaulne, de Goué, et autres
maisons titrées du Maine, de l'Anjou et de la
Bretagne.
X. Jacques de Courtarvel, chevalier, et de l'ordre
du roi, baron de Pézé, seigneur de Courtarvel,, de
Saint- Remy , la Lucassière, Saint-Germain, Boursay,
etc., gentilhomme ordinaire de la chambre des rois
Charles IX et Henri III, servit d'abord 8 ans, en
qualité d'homme d'armes, dans les compagnies d'ordon-
nance du comte du Lude et du maréchal de Saint-
André ; dès i553, il était lieutenant de celle du sei-
gneur de Chantemelle ((Milliers), son cousin-germain;
il fut blessé à la sanglante et désastreuse bataille de
Saint-Quentin, le 10 août 1 557 ; fut fait prisonnier
à celle de Gra vélines, le 14 juillet 1 558 (1); et mourut
en i58i, sous le règne du cinquième des rois au service
desquels il s'était voué. De Susanne de Thouainon,
fille et héritière de René, écuyer seigneur dudit lieu,
du Pont-de-Varennes, de la Gaubretière, de Saint-
Remy en Anjou, etc., et d'Isabeau de Rezay, qu'il
avait épousée, le i3 juillet 1544, il laissa :
i°. Charles, qui suit :
20. André de Courtarvel, auteur de la IIe branche;
3°. Pierre de Courtarvel, auteur de la IIIe branche;
40. Jacques, dont le nom seul est connu;
5°. Louis, chevalier de Malte en 1574.
XI. Charles de Courtarvel, chevalier, et de Tordre
du roi, baron de Pézé, seigneur de Courtarvel, la Lu-
(1) Les titres de la maison d' Achard - Bonvouloir, attestent
qu'il y fut aussi blessé , et qu'à ses côtés fut tué Richard - Achard
(septième enfant de François, seigneur de Saint - Auvieu , et de
Françoise de Courtarvel - Pézé ), son cousin, lequel portait
l'enseigne de sa compagnie. De Guyon Achard, l'un des frères
aînés de ce Richard, descend, au sixième degré, le marquis de
Bonvouloir, premier député de la noblesse du Côtentin , aux
Etats-généraux de 1789. Voye\ de^ré VII, ci-dessus.
DE COURTARVEL. iy3
cassière, le Pont-de-Varennesr etc., gentilhomme
ordinaire de la chambre du roi Henri III, lieutenant
de la compagnie d'ordonnance du seigneur de Lavardin,
puis commandant à Sillé-le-Guillaume, pour le service
du roi Henri IV, avait épousé, en 1 575, Guyonne de
Trémigon, fille de Guy, chevalier, seigneur dudit
lieu et de Challonge, d'une maison d'ancienne che-
valerie, en Bretagne, alliée à tout ce que le duché avait
de grand ; et de Bonaventure de Bellouan, de mai-
son aussi bretonne, d'ancienne chevalerie, et supé-
rieurement alliée, dame dudit lieu, du Bois-du-Loup,
du Val , et du Vaujouain, à cause de son père ; du
Bois de la Motte, et de Trémereuc, à cause de sa
mère, née Goëtquen. Cette dame était veuve de Robert
d'Avaugour, chevalier, seigneur de Saint- Laurent, en
Poitou, de la Grée et de Trémeur, en Bretagne; gou-
verneur du fort de Belle-Isle, en 1549; elle se remaria
avec François de Montbourcher, chevalier, seigneur du
Bordage et de Champigné, de maison encore l'une
des plus considérables de la Bretagne et de l'Anjou;
et laissa postérité de chacun de ces trois mariages : du
ier deux filles, entrées dans les maisons de la Tabarière
et de la Roche-Trebrit, et Jean d'Avaugour, qui, d'une
autre Goëtquen, n'eut qu'un fils, mort sans enfants
d'Urbaine de Maillé. Du 3e quelques enfants, qui ont
perpétué le nom de Montbourcher, et donné de
brillantes alliances. Du second, étaient nés :
i*. René de Courtarvel, qui suit:
20. Guyonne, mariée, le 19 août i6o3, à Louis
de la Voue, chevalier, et de" l'ordre du roi;
gentilhomme ordinaire de la chambre de S. M.
baron de la Pierre, dans le Maine, seigneur de
Gatuhan, en Bretagne, lequel était fils d'une
Maillé, dont la rrière était Kerman ; ce qui donne
les alliances de Bretagne, de France, de Gou-
laine, de Léon, de Luxembourg, de Rohan et
de Vendôme; et fut père de cinq filles, dont
trois mariées dans les maisons de la Fresnaye (1),
de Talhouet et de la Haye-Dréan ;
(1) Pierre de la Fresnaye, chevalier, seigneur dudit lieu,
de la Ville - Fiefs, la Minière et la Pommerais , d'une ancienne
174 DE COURTARVEL.
3\ Suzanne de Courtarvel, qu'épousa Vincent
de Ploeuc, baron de Kergorlay, neveu du mari
de Guyonne, sa belle-sœur, issu d'une très-
ancienne maison de Bretagne, et auteur de
messieurs de Kergorlay, Lesquen, Kerhoent, etc.;
4°. Elizabeth, aliàs Jeanne de Courtarvel, femme
d'Emeri de Tournebu (i), des barons de Livet
et d'Esneval.
XII. René de Courtarvel, chevalier, baron de
Pézé, seigneur de Courtarvel, la Lucassière, etc., s'allia,
en 1620, avec Marie de Lusignan-Saint-Gelais, fille
d'Artus, chevalier, seigneur de Lansac , de maison
poitevine, dont il serait oiseux de rappeler l'illustration,
et de Françoise de Souvré, fille de Jean, chevalier des
ordres du Roi, petite-fille de Gilles, aussi chevalier des
ordres et maréchal de France, petite nièce de Nicolas,
comte de Harcourt, grand'tante, enfin, de l'héritière
de Souvré. qui, en 1679, fut mariée à un fils du mi-
nistre Louvois et lui porta le marquisat de Courtenvaux,
De ce mariage vint :
XIII. René II de Courtarvel, chevalier, premier
marquis de Pézé, seigneur de Courtarvel, la Lucas-
sière, etc., gentilhomme de la chambre du Roi, obtint
l'érection de sa baronnie de Pézé, en marquisat, avec
établissement de foires et marchés, par lettres d'avril
i656, registrées le 3 août i663. Il avait épousé Jacquine
Le Gros , fille du sénéchal de Beaufort , en Anjou ;
dont:
i°. Charles, qui suit :
20. Louis -René de Courtarvel- Pézé, mort sans
maison de Bretagne, qui porte: d'argent, à trois branches de
frêne de sinople , 2 et 1 , épousa, le 20 mai 1629, l'aînée,
Guyonne de la Voue , dont la postérité subsistante , par mâles ,
dans messieurs de la Fresnaye , et par femmes dans messieurs le
Douarein, Geslin de Pecadeuc, de Mellet, etc. Il en avait reçu
les seigneuries de la Pierre et de Catuhan.
(1) Tournebu : maison illustre de Normandie, et grande-
ment alliée; aussi nommée, dans les anciens titres, Turnbull ,
et crue originaire d'Angleterre , où ce nom est connu et sub-
siste , ainsi qu'en Normandie , depuis Guillaume le Conquérant ,
avec les mêmes armes , qui sont : d'argent, à la bande d'azur.
Le savant Turnèbe prétendait en descendre.
DE COURTARVEL. 1^5
enfants cTÉléonore de la Hautonnière , fille de-
Charles , écuyer , seigneur de Montaudin , et de
Guyonne de Miniac, qu'il avait épousée, vers 1680.
(V. Hist. du Maine.)
3<>. Marie - Charlotte , mariée, en 1679, à Pierre
de Faudoas (1), chevalier, comte de Sérillac,
capitaine au régiment d'Hocquincourt , et mère
de plusieurs enfants , dont l'aîné , comte de Sé-
rillac, lieutenant du Roi, en basse Normandie, et
commandant d'Avranches , épousa: i°. en 1707,
Jeanne du Prat, qui le rendit père d'une fille,
mariée au comte de Cely, de la maison d'Eon-
la-Baronnie; 20. Marie- Hervée de Carbonnel-
Canisy, qui donna le jour, entr'autres, à la mar-
quise d'Argouges-Gratot , et au marquis de Fau-
doas Canisy, qui, pourvu des mêmes charges que
son père, s'est allié, en 1734, à Marie - Thérèse
de Boran-Castilly, dont trois filles , la première ,
marquise de Courtarvel ( V. 2e. branche, degré XV),
la deuxième , marquise de Pierrepont , veuve de
N.... de Clerel - Tocqueville ; la troisième, dame
de Beaurepaire ; et deux fils, dont l'aîné, uni,
en 1768, à Isabelle de Bernières, en a eu une
fille, comtesse de Kergorlay, depuis 1787.
XIV. Charles II de Courtarvel, chevalier, marquis
de Pézé, seigneur de Courtarvel, de la Lucassière, etc.,
épousa, avant 1678, Marie - Madelaine de Vassan (2),
et en eut :
(1) Faudoas: maison aussi ancienne qu'illustre, originaire de
Guienne, et substituée aux nom et armes du fameux Chevalier
sans reproche Arnaud - Guilhem de Barbazan, à qui Charles VII
accorda la faveur unique d'écarteler de France plein , et d'avoir
son tombeau à l'abbaye royale de Saint - Denis , parmi ceux des
Rois. Les aînés de cette maison, qui portent : d'azur, à la croix
d'or, écartelé de Franne plein, se sont fondus dans celle de
Rochechouart-Saint-Amand, subrogée à la même substitution.
(2) Vassan , d'ancienne noblesse du Valois , allié aux Berbier-
du - Metz , Berulle , Bullion , Cabris , Chazerat , Dauvet , du
Lau - d'Allemans , du Saillant , Forget , Gesvres - Potier , Lam-
bert - la - Mazardie, la Roche - Aimon, Mascrani, Mirabeau - Riqueti ,
Miromesnil - Hue , Montfort - Bresseau , Morel - de - Putanges ,
Narbonne - Lara, etc.
I76 DE COURTARVEL.
i°. Louis-René, qui suivra;
20. Hubert de Courtarvel , marquis de Pézé , che-
valier (admis) des ordres du Roi r et reçu de celui de
Saint-Louis , colonel du régiment d'infanterie de
Sa Majesté, lieutenant - générai de ses armées,
gouverneur des maisons royales de la Meutte et
de Madrid , et de la ville de Rennes , mort , le
24 novembre 1734, de blessures reçues à la ba-
taille de Guastalla. Il était né en 1680, et entré
page à la petite écurie, en 1692. Employé, dès le
26 décembre 1700, à l'armée d'Italie, en qualité
d'aide - de - camp du comte de Tessé , il se dis-
tingua, en 1701, au combat de Carpi, à la défaite
des Impériaux , commandés par le comte de
Merci , au blocus et à la prise de Mantoue ; en
1702, à la déroute du général TrauttmansdorrT ,
et aux batailles des Santa-Vittoria et de Luzzara,
à la dernière desquelles il faisait fonctions d'aide-
major du régiment de Bozelli, dragons, dont
l'organisation lui était confiée, et où il fut fait
capitaine, le 25 février 1703; en novembre sui-
vant , il passa à la suite du régiment colonel-
général de la même arme, fit la campagne de
1704, et bientôt mis en pied, fit celles de la
Moselle, en i;o5, du Rhin, en 1706; succes-
sivement enseigne, sous-lieutenant et aide-major
au régiment des Gardes-Françaises, en 1707 ; il
combattit à Oudenarde , en 1708 ; lieutenant,
en 1709, il combattit à Malplaquet; enfin, pourvu
d'une compagnie, le 12 décembre 1711, il fit,
en 171 3, les sièges de Landau et de Fribourg.
Il fut nommé gentilhomme de la manche du Roi,
le premier avril 17 16, gouverneur de la Meutte
(gouvernement créé pour lui), et colonel-lieutenant,
inspecteur du régiment du Roi, infanterie, les
10 et 16 août 171 9; brigadier des armées, et
chevalier de Saint- Louis, en 1720; gouverneur
de la ville de Rennes et du château de Madrid,
en 1722 ; enfin maréchal de camp, le 24 avril
1727 ; il fut employé en cette dernière qualité,
et en celle de maréchal-général-des-logis, à l'armée
d'Italie, en 1733 ; y servit, la même année, aux
sièges de Gerra-d'Adda, de Pizzighitone et du
DE COURTARVEL. I 77
château de Milan; et, en 1734, à ceux de Ser-
ravalle, de Novarre, du fort d'Arona et de
Tortone; il mérita, en juin, à la bataille de
Parme , les pouvoirs de lieutenant-général , qui
lui furent conférés le premier août, et reçut,
enfin, le 19 septembre, à celle de Guastalla, les
blessures qui l'entraînèrent dans la tombe le qua-
rante-cinquième jour, et l'empêchèrent de jouir
de la récompense que le Roi lui avait accordée,
le 19 octobre, en l'admettant dans son ordre du
Saint-Esprit. Il avait épousé, le 22 novembre
1722, Lydie de Beringhen, sœur des marquises
de Vassé et de Vieuxpont-Sénecé, et fille de
Jacques-Louis, chevalier des ordres du Roi, son
premier écuyer, etc., et de Madelaine-Elisabeth-
Fare , des ducs d'Aumonf ; auteurs d'autres pre-
miers écuyers, alliés aux ducs de Noailles, et aux
marquis de Lavardin , de Courtenvaux, de Phe-
lypeaux-d:Herbault, etc. De cette dame, morte,
en 1730, à l'âge de vingt-six ans, il ne laissa
qu'une , fille, Louise - Madelaine de Courtarvel,
mariée, le 24 mai 1743, à Armand-Mathurin,
marquis de Vassé, vidame du Mans, alors co-
lonel du régiment de Picardie , dont le fils a
épousé mademoiselle de Broglie, et donné le jour
à mesdames de Croix et de Gramont ;
3°. Henri-Hubert de Courtarvel, nommé en 1721,
abbé cornmandataire de Beaupré , diocèse de
Beauvais, et, en 1728, de Saint - Jean - d'Angély,
diocèse de Saintes ; aumônier du Roi, et vicaire-
général de Pévêché de Nantes, mort au château
de Montfort, près le Mans, en avril 1771 , à
l'âge de quatre-vingt-onze ans , six mois ;
40. N... de Courtarvel, abbesse au Mans ;
5°. N... de Courtarvel, épouse de N.... de la
Vallée, vicomte de Champfleur ;
6°. Jacqueline de Courtarvel , épouse de Louis
de Bresseau , marquis de Montfort - le - Rotrou ,
dont une fille unique, mariée au marquis de
Murât, et mère du comte de Murât - Castelnau ,
qui, du mariage par lui contracté, le 17 juillet
175 il, avec Marie de Mascrani, née en 1737, sa
cousine, par une Vassan, son aïeule, et fille de
13, 12
I78 DE COURTÀRVEL.
Louis , chevalier, président en la chambre des
comptes de Paris , seigneur de Château - Chi-
non, et de Marie Picot de Closrivier, a laissé un
fils, officier aux gardes-françaises, père de plu-
sieurs enfants vivants ; et une fille , épouse du
marquis du Lau-d'Allemans, dont postérité mas-
culine dans deux fils \ et féminine, dans madame
de Beaurepaire-Amelin.
XV. Louis- René de Court arvel , chevalier , mar-
quis de Pézé, seigneur de Courtarvelt la Lucassière, etc.,
épousa N.... Thibault-de-la- Roche-Tulon , veuve du
marquis de Montifault, dont :
i*. N.... de Courtarvel, marquis de Pézé, officier,
dès 1759, au régiment du Roi, infanterie, mort
sans postérité ;
2°. Louise-Jeanne-Marie de Courtarvel Pézé, mariée,
le 25 mai 1755, à Joachim de Dreux, marquis
de Brézé, depuis lieutenant-général des armées
du Roi, grand-maître des cérémonies de France,
gouverneur de Loudun et du Loudunois, mort en
1788, laissant postérité qui subsiste;
3°. Henriette -Charlotte- Marie de Courtarvel -Pézé,
mariée, le 22 février 176 1 , à Michel- Pierre-
François, comte d'Argouges, marquis de la Cha-
pelle-la-Reine , etc., chevalier de Saint- Louis,
lieutenant -général des armées du Roi ; dont une
fille unique, Henriette- Louise- Françoise, dès l'âge
de dix-sept ans, a épousé, par contrat du 23 janvier
1785, et célébration du 26, Antoine-Philippe de
la Trémoille, prince de Talmont, âgé de dix-huit
ans, fils puîné du prince, duc de la Trémoille,
et d'une princesse de Salm-Kirbourg, dont pos-
térité.
deuxième branche ,
Des seigneurs de Saint-Remi, éteinte.
XI. André de Courtarvel, IIe. fils de Jacques,
baron de Pézé, etc., et de Suzanne de Thouainon,
chevalier, seigneur de Saint-Remi, etc. ; gentilhomme
de courtarvel. i 79
ordinaire de la chambre du Roi, épousa, eh i6i5,
Gabrielle de Fromentières, d'une ancienne maison de
l'Anjou, alliée à celle de Mesnil-Simon, et autres du
premier ordre, fille de René de Fromentières, écuyer,
seigneur de M elle, de Montigny, etc., et d'Anne de
Renty de Boutigny. Il en eut :
i°. Jacques, qui suit ;
2°. André de Courtarvel de Saint-Remi, reçu che-
valier de Malte, le 3 octobre 1618;
3°. Pierre, capucin ;
40. Gabrielle, mariée, le 25 mars 1627, à Charles
de Granges-Surgères (1), seigneur de la Floce-
lière, la Garde,, etc. ; dont postérité subsistante,
par mâles, dans les marquis de Puiguion et de
la Flocelière ; et par femmes,, dans les marquis
de Lescure, issus du mariage contracté le 17 juin
1765, avec Jeanne de Durfort-Civrac, par Louis-
Marie-Joseph, marquis de Lescure, cornette des
mousquetaires de la deuxième compagnie, petit-
fils d'Alphonse, marquis de Lescure, et d'Hen-
riette-Elisabeth de Grange - Surgères , fille du
marquis de Puiguion et de la Flocelière, lieu-
tenant-général des armées du Roi , mariés le
14 février 1714 ; enfin dans les diverses alliances
de ces deux maisons et autres de leur parenté.
XII. Jacques de Courtarvel, chevalier, marquis de
Saint-Remi, premier maître-d'hôtel de Madame, du-
chesse d'Orléans, épousa, i0., N... de Langan-Bois-
Février, de noble et ancienne famille de Bretagne,
subsistante dans les marquis de Bois- Février, et consorts,
20., le 2 mars i655, Françoise le Prévost, fille de Jean,
chevalier de l'ordre de Saint - Lazare , seigneur de la
Courtelaie, la Rivière-Breton et le Plessis-au- Prévost ,
écuyer de la grande écurie du Roi , et d'Elisabeth
Martin de Maudroy; cette dame était veuve, i\, de
Pierre Besnard , seigneur de Rézay, conseiller au par-
lement de Paris, dont postérité ; 20., de Laurent de la
(1) Surgères, et de Granges-Surgères: très -noble et très-
ancienne maison du pays d'Aunis, jadis nommée Maingot , et
comtatée la même sous ces divers noms, par un jugement du
duc de Berri, du 21 août 1079.
l80 DE COURTARVEL.
Baume-le-Blanc (i), chevalier, baron de la Maison-
Fort, seigneur de la Vallière, mestre-de-camp de cava-
lerie légère, lieutenant de Roi au gouvernement d'Am-
boise, 'qui la rendit mère de deux enfants : i°. de made-
moiselle de la Vallière, morte carmélite, le 6 juin 1710;
20. du marquis de la Vallière, aïeul du dernier duc de
ce nom, qui l'était de mesdames la princesse de Tarente
(la Trémoille), et la duchesse de Crussol.
De son premier mariage, le marquis de Saint-Remi,
n'eut qu'une fille, Catherine de Courtarvel, dame de
Saint-Agii (2), mariée, en i665, à Germain Texier,
comte d'Hautefeuille, et mère du marquis Gabriel-
Etienne-Louis, lieutenant-général des armées, qui, de
Marie de Rouxel-Médavy, petite-fille du maréchal de
Grancey, et tante à la mode de Bretagne, de la mar-
quise de Putanges (Morel), laissa une fille, Louise-
Elisabeth, mariée, en 1723, à Benoît, comte de Monchy,
gouverneur du Ponthjeu, et mère d'une demoiselle, née
en 1750, et d'un fils, Jacques, marié, en 1729, à Marie
de Sorel, fille de Léon, commandeur de l'ordre de
Saint-Louis, et gouverneur de l'île de Saint-Domingue,
(1) Le Blanc est le nom originaire de cette famille noble du
Berri , depuis illustrée ; la Baume est celui d'une terre qu'elle
possédait : l'inversion de ces noms est devenue patronimique ,
depuis le commencement du dix - septième siècle , par un abus
alors commun.
(2) Les terres de Saint-Agil et de Saint- Vandrille , au Maine,
et de la Voue, en Perche, avaient été portées, en i5ji, dans
la Maison de Langan, par l'héritière .de la Voue, bisaïeule ma-
ternelle de cette dame : celle de Saint - Agil , portée dans la
famille de Texier , par Catherine de Courtarvel , fut vendue ,
vers la fin du dix - huitième siècle, à M. Angran d'Alleray ,
par le marquis d'Hautefeuille : celle de la Voue , depuis long-
tems titrée baronnie , et berceau des seigneurs de ce nom,
était échue , comme principal manoir maternel , à Charlotte
de Langan - Bois - Février, sœur aînée de Marie , dame de Cour-
tarvel ; elle la porta aussi dans la maison de son mari : celle de
Saint - Vandrille passa de même dans la maison du mari de
Gabrielle , la troisième de ces sœurs : ainsi se trouvèrent dis-
persées les antiques propriétés de la maison de la Voue , dont
l'extinction, en mâles, paraît se rapporter à l'époque de ces ma-
riages. La mère de ces dames était une Kerman , alliance dont
on a déjà observé les brillants résultats, page 173, degré XI.
DE COURTARVEL. l8l
de laquelle sont nés le marquis et le comte d'Haute-
feuille ; le premier, brigadier des armées , marié , en
1755, à Suzanne de Cauvigny-d'Enoville ; le deuxième,
colonel d'infanterie, marié, en 1767, à Louise de
Coëtanscours ; tous deux pères de plusieurs enfants.
Du second mariage n'est aussi provenue qu'une fille,
— autre Catherine de Courtarvel, mariée, en 1767, à
Camille de Crémeaux-d'Entragues , comte de Saint-
Trivier, d'une maison distinguée du Forez, et mère du
marquis d'Entragues, mort, en 1747, laissant d'Aimée
Héron, fille d'un conseiller au parlement de Paris, qu'il,
avait épousée, en 1728, le comte d'Entragues , né en
1732, capitaine de cavalerie au régiment de Condé ,
en 1771 ; et Marie-Louise de Crémeaux-d'Entragues,
née en 1729, mariée en 1748, et morte en 1750, mère
du marquis d'Apchon, lieutenant- général des armées,
chevalier des ordres du Roi; de qui, et d'une demoi-
selle de Péricard, est née la marquise de Biencourt.
TROISIÈME BRANCHE
Des seigneurs de Boursai, marquis de Saint-Remi et
de Courtarvel, seule subsistante.
XI. Pierre de Courtarvel, IIIe. fils de Jacques,
baron de Pézé, etc., et de Suzanne de Thouainon;
chevalier, seigneur de Boursai , de Saint-Germain-de-
Coulamer, du Grand-Bouchet, etc., dans le Maine,
épousa, le 17 septembre i582, Charlotte de Coustances,
fille de Guillaume, chevalier, et de l'ordre du Roi, sei-
gneur de Baillou et de Negrori (1), et de Renée d'Asay,
d'une famille noble de Touraine, veuve de N.... de
Marescot, écuyer, dont :
(1) Coustances: très - noble et très - ancienne maison de Nor-
mandie , établie en Vendômois , et alliée aux Maillé , aux
Voyer, aux Châteauroux, aux de Beuil - Racan , aux la Tré-
moillc , aux Dubois , aux Savary - Lancosme , etc. Elle porte :
d'azur, à deux fasces d'argent , bordées de sable et accom-
pagnées de trois besants d'or, 2 en chef, 1 en pointe. Voye\ de-
gré XIV, et la note page i83, ci -après.
l82 DE COURTARVEL.
i°. Jacques de Courtarvel, seigneur du Grand-
Bouchet, de qui le sort est ignoré ;
2*. Pierre de Courtarvel, aussi seigneur du Grand-
Bouchet, marié avec Renée de Marescot, fille
de François, écuyer, et de Jacqueline de Dam-
pierre; dont une fille, Claude de Courtarvel,
femme de Denis des Loges , chevalier, fils de
Martin, d'une ancienne maison de l'Anjou, alliée
aux Maillé, de Touraine ; aux Kaerbout, de Bre-
tagne ; aux la Ferrière, du Vendômois, etc. ;
et de Jeanne des Personnes, d'une bonne maison
d'Anjou, alliée aux Menou, etc. ;
3?. François, qui suit ;
4?. Renée, mariée à Louis des Pierres, écuyer,
seigneur de Maltrave.
XII. François de Courtarvel, chevalier, seigneur
de Boursai, la Mabilière, Saint-Hilaire, Boisruffin, etc. ;
épousa, le 12 février 161 3, Marie de Fresneau, fille
de Charles, écuyer, seigneur des Houx, d'une ancienne
maison, alliée aux Lenoncourt, et de Françoise de Ra-
cine-Villegomblain, qui le rendit père de :
i°. François, qui suit ;
20. Claude de Courtarvel, auteur de la quatrième
branche ;
3*. Jean de Courtarvel , auteur de la cinquième
branche ;
4°. René de Courtarvel , auteur de la sixième
branche ;
56. Alexis, prêtre, docteur de Sorbonne;
6P. Pierre de Courtarvel, \ , '■' ,
7°; Charlotte de Courtarvel, dont ^ignore
8°. Cécile de Courtarvel, ) destinée.
XIII. François II de Courtarvel, chevalier, sei-
gneur de Boursai, etc., gentilhomme ordinaire de la
maison du roi Louis XIV, commandant, pour Sa Majesté,
à Montmirail, en Perche -.fut maintenu dans sa noblesse,
ainsi que ses frères, par jugement de la commission, du
24 janvier 1667, portant, en outre , « reconnaissance,
» que la maison tenait son nom du château de Cour-
» tarvel 3. \\ avait été marié deux fois ; J.%, le 27 février
1634, avec Marie d'Ourceau, fille et héritière de Fran-
DE COURTARVEL. l83
cois, depuis maître des requêtes, et de Marie d'Ahguy ;
2°., le premier février î656, avec Renée le Féron,
fille de Jacques, écuyer, seigneur de Laune et de Bois-
Aprest, et de Nicole Duchesne ; et n'eut d'enfants que
du premier lit, savoir :
i°. César, qui suit :
2°. Pierre de Courtarvel, j f-lj£ ;«„„_.
3°. Gabriellede Courtarvel, j m0rtS >eun6S'
40. Françoise de Courtarvel j dontlesonestinconnu;
5°; Angélique de Courtarvel, )
6°. Charlotte, mariée à Pompone de Paris, che-
valier, seigneur de Guigné.
XIV. César de Courtarvel, chevalier seigneur de
Saint-Remi, Boursai, Lierville, etc., d'abord capitaine
au régiment du Roi, infanterie, puis lieutenant, aide-
major aux Gardes-Françaises, épousa, le 29 juin 1688,
Marie- Anne de Coustances, sa cousine (1), fille de
Joseph-Elisée, chevalier, seigneur de Baillou, Valenne,
Berfay, la Selle, etc. , et d'Hélène Foulon -de-Clesme ;
et en eut :
XV. César II de Courtarvel, chevalier, marquis de
Saint-Remi, seigneur de Boursai, Lierville, Verde, Ro-
mainville-, le Fresne, la Fotière, Verti ville * Auvilliers,
Saurency, etc., mort le 8 septembre 1757; lequel avait
épousé, le 10 janvier 1720, à Ghaillot-lès-Paris, Marie-
Jeanne de Prunelé, née à Paris, le 10 décembre 1692,
(1) Voye% degré XI de cette branche, et la note page 181.
Elle était nièce , du chef paternel , des épouses dé Louis de
Savary, marquis de Lancosme , et de Barthélemi de Bour-
deilles , comte de Mastas , desquels il subsiste postérité. La
maison de Savary, divisée en deux branches anciennement sé-
parées , des marquis de Lancosme et des comteà de Brèves ,
remonte son origine aux siècles de la chevalerie , et s'est dis-
tinguée par ses services dans les armées, dans les ambassades, et
à la cour. Celles de Bourdeilles , issue de l'une des quatre ba-
ronnies du Périgord, date son illustration du temps des premiers
comtes de ce pays ; et Barthélemi, dont il est ici question, des-
cendait ,^par les femmes , de Jean de Daillon et de Marie de
Laval , ancêtres de Guillaume de Nassau , roi de la Grande-
Bretagne , et de Jean de Brosse , maréchal de France , qui
l'était de la maison royale de Savoie.
184 DE COURTARVEL.
et morte en 1733, fille de Jules, marquis de Prunelé,
baron de Saint-Germain-le-Désiré, lieutenant aux Gar-
des-Françaises (1), et de Marguerite Dorât; dont:
i°. Jean-Louis-Hubert, marquis de Courtarvel ,
chevalier, et de l'ordre de Saint- Louis, sei-
gneur de Lierville, Berfay, et la Tour-des-
Defais, etc.; capitaine au régiment d'infan-
terie du Roi; né le 4 janvier 1722, marié,
i0., le 9 mai 1757, à Marie Petit, fille de Gilbert,
vicomte de la Guierche, et d'Anne-Marie de la
Mauvoisinière, morte en 1760; 2e., le 24 avril
1762, à Marie-Anne de Faudoas, sa cousine
(V. degré XIII, page 175, note 1), morte en
émigration, à Munster, en 1799, fille de Marie
Charles-Antoine, marquis de Canisy, lieutenant de
Roi, en Basse-Normandie, gouverneur d'Avran-
ches, et de Marie-Thérèse de Boran-Castilly.
Il mourut sans enfants de ses deux épouses;
20. René César, qui suit :
3°. Marie- Jeanne, née le 25 novembre 1725, encore
célibataire, en 1769, et retirée au monastère des
grandes cordelières de Paris.
XVI. René-César, comte de Coijrtarvel, cheva-
lier , seigneur-patron de Baillou , la Cour-Souday ,
dans le Maine, de Boursal, Valennes et Verde, en
Dunois, etc.; officier au régiment d'infanterie de la
marine; épousa, le 5 mai 1759, Marie- Françoise-
Thérèse des Ligneris (2),. fille de Louis-François,
(i) Prunelé : maison illustre, l'une des plus anciennes de la
Beauce , a l'honneur d'être alliée à celle de France , par le ma-
riage de René de Prunelé, en i528 , avec Anne, des comtes
de Dreux. Elles portent : de gueules, à six annelets d'or, rangés
3, 2 et t. Le marquis Jules fut le bisaïeul du marquis de Pru-
nelé, chevalier de Saint-Louis, ancien capitaine aux gardes,
actuellement maréchal de camp.
(2) Des Ligneris: maison d'ancienne noblesse, en Vendômois,
qui a donné des chevaliers à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem ,
depuis Malte, dès le quinzième siècle, et s'est alliée aux meil-
leures maisons du pays et des environs ; aux d'Allonvilbp , aux
Champrond , aux Languedoue , aux Prunelé , etc. Elle porte :
de gueules , fretté d'argent, au franc - quartier d'or, chargé
d'un lion de sable ; au lambel de trois pendants d'argent.
DE COURTARVEL. l85
chevalier, seigneur dudit lieu, . de la Mairie, de Fon-
taine-la-Guyon, de Beauvais, etc. De ce mariage sont
issus quatre fils :
i°. Louis- François-René, chevalier, marquis de
Courtarvei, chef des nom' et armes, né le 19 dé-
cembre 1759. Il a eu l'honneur de monter dans
les carrosses du Roi, et de suivre Sa Majesté à
la chasse, le 20 mars 178 1 , ensuite de preuves
pardevant le généalogiste de la Cour, dont copie,
certifiée Chérin, a servi à la rédaction de ce ta-
bleau ; mestre-de-camp en second du régiment
de Penthièvre, dragons dès 1783 ; il a été nommé
colonel du régiment d'infanterie de Vivarais, en
1788; a fait les campagnes de l'émigration, en
Allemagne et en Portugal, en qualité de major
du régiment de Castries, jusqu'en 1802, a reçu
la croix de Saint-Louis, en 1795, le grade de
maréchal de camp, en 1796, et celui de lieutenant-
général des armées, en 1814. 11 a épousé le 6 juil-
let 1783, par contrat signé du Roi et de la Fa-
* mille Royale, célébration du 14, Marie-Louise de
Lambert, fille de Henri-Joseph, marquis de
Lambert (1), maréchal de camp, dès 1780;
ancien commandeur de l'ordre royal et militaire
de Saint-Louis ; inspecteur-général de cavalerie ;
membre du conseil de la guerre, et gouverneur
de la citadelle d'Arras ; mort, en 1808, officier-
général au service de Russie ; et de Marie Anisson-
du-Perron, de famille noble, originaire de Lyon,
son épouse ; dont un fils, mort en bas âge :
(1) De Lambert : famille noble, ancienne et très - bien alliée
du Périgord , à laquelle appartenait la célèbre marquise de
Lambert ( Anne le Marguenat de Courcelles , auteur des Avis
d'une Mère à son Fils et à sa Fille), mariée, le 29 février 1666,
à Henri de Lambert , marquis de Saint - Bris , lieutenant -
général des armées du Roi , gouverneur de Longwi , comman -
dant du comté de Ghini , gouverneur - général des ville et du -
ché de Luxembourg, dont la petite - fille épousa, en 1725,
Anne - Pierre , duc et maréchal d'Harcourt , chevalier des
prdres du Roi , gouverneur de Normandie , père des ducs
d'Harcourt et de Beuvron. Elle porte : coupé , émanché de
trois pièces de gueules, sur deux et deux demi -pièces d'argent.
l86 DE COURTARVEL.
2°. Claude-René-César, chevalier, et des ordres de
Malte et de St-Louis, comte de Courtarvel, etc.,
né le Ier. avril 1761, et admis à Malte, de mino-
rité, la même année. Il a été reçu page de la
Reine, en 1775 ^ nommé capitaine au régiment
de Penthièvre, dragons, en 1783; colonel de ca-
valerie, et chevalier de Saint-Louis, en 1814,
enfin, élu membre de la Chambre des députés,
pour le département d'Eure-et-Loir, en 18 16.
Il a épousé, par contrat du 9 mai 1804, Anne-
Marguerite de Lubersac, fille de Jean- Louis ,
marquis de Lubersac, maréchal de camp, en
1788; aujourd'hui lieutenant-général, et grand-
croix de l'ordre de Saint-Louis (1), et de Marie-
Jeanne- Elisabeth de Magonthier-de-Laubanie,
de famille noble, illustrée dans les fastes mi-
litaires;
3°. Jean-Louis-René, chevalier, et des ordres de
Malte et de Saint-Louis, chevalier de Cour-
tarvel, né le 3 juillet 1763; a été admis à Malte,
de minorité, le 4 août 1770; reçu page de la
Reine, en 1777, et nommé lieutenant de vais-
seau de la marine royale, en 1788. Il a fait les
campagnes de l'émigration, et servi, avec son
frère, dans le régiment de Castries ; a été fait
chevalier de Saint- Louis, en 1799, et capitaine
des vaisseaux de Sa Majesté, en 18 14;
4d. Jules-Honoré-César, chevalier, et des ordres
de Malte et de Saint-Louis, vicomte de Cour-
tarvel, né le i5 janvier -1768; a été admis à
Malte, de minorité, le 18 septembre suivant,
et nommé sous-lieutenant au régiment de Na-
varre, en 1783 ; capitaine dans les chasseurs de
Lorraine, en 1788; chef d'escadron, et chevalier
de Saint-Louis, en 18 14. Il a épousé mademoi-
selle de Reverseaux, fille de N...., président au
grand-conseil, en 1768.
(!) Lubersac. Voye\ l'ancienneté et les illustrations de cette
maison du Périgord, au tome IX, p. 481 de cet ouvrage.
DE COURTARVEL. I 87
QUATRIÈME BRANCHE
Des seigneurs de Rocheux, prise au XII6 degré de la
troisième, éteinte.
XIII. Claude de Courtarvel , IIe. fils de François;
seigneur de Boursai , etc. , et de Marie de Fresneau ,
chevalier, seigneur de Rocheux, et en partie de Boursai,
épousa, vers 1660, Marie de Varennes, fille de Henri,
chevalier, d'une ancienne maison au comté de Dunois ,
et de Marie de Rouault , d'une naissance aussi distin-
guée, dont il eut, entr'autres enfants :
i°. Jean-René, qui suit;
2°. Marie, épouse de N.... Chenu, écuyer.
XIV. Jean-René de Courtarvkl , chevalier, seigneur
de Rocheux, et en partie de Boursai, épousa, vers 1700,
Marie -Anne de VernaisoTi, fille d'Etienne, écuyer, sei-
gneur des FWges , exempt des gardes du corps de Mon-
sieur, frère du Roi, de famille noble, originaire du
Dauphiné et de Marie de Reneaulme, aussi noble. Cette
dame le rendit père de :
i°. Etienne, qui suit;
20. Marie - Anne de Courtarvel - Rocheux , mariée,
vers 1720, à Etienne d'Aguet , écuyer, seigneur
de Beauvoir, capitaine au régiment d'infanterie
de Blésois , qu'elle a prédécédé , et dont elle n'a
eu qu'une fille, Marie- Anne d'Aguet, devenue,
en 1743, l'épouse de Pierre d'Alès , chevalier,
seigneur de Corbet , officier d'infanterie , dont
postérité qui subsiste dans le vicomte de Corbet,
né en 1755, et les dames, ses sœurs et filles.
XV. Etienne de Courtarvel, abbé commandataire
de Verteuil, au diocèse de Bordeaux, nommé en 1732*.
Il avait été chanoine de la cathédrale de Blois et était
encore vicaire-général de ce diocèse, en 1784.
CINQUIÈME BRANCHE
Des seigneurs de Saint-Hilaire, prise au XII* degré de
la troisième, éteinte.
XIII. Jean de Courtarvel, ÎIIe. fils de François,
I 88 DE COURT ARVET..
seigneur de Boursai , etc., et de Marie de Fresneau ,
chevalier, seigneur de Saint-Hilaire, épousa, vers 1640,
Marie Peschard , fille de Jean, écuyer, seigneur des
Rouaudières, et d'Anne Boutrais, dont:
i°. Jean-François qui suit;
2e. Marc - Antoine de Gourtarvel , qui , de son
alliance avec N...., n'a laissé qu'une fille, N....
de Courtarvel, mariée, vers la fin du XVIIIe siècle,
à N... de Pré, chevalier, seigneur de Louaville ,
au pays Chartrain , d'une très - bonne maison ,
alliée à celles d'Angennes , de Jupilles , de Lan-
guedoue, de Prunelé, etc. ;
3°. Marie , femme de Pierre le Breton j écuyer,
seigneur des bordages; dont postérité féminine
dans les maisons d'Alès - Corbet , d'Arlanges , de
Bourguet et de Montmarin.
XIV. Jean - François de Courtarvel, chevalier,
seigneur de Saint-Hilaire, est mort vers la fin 'du
dix-septième siècle, sans postérité.
SIXIÈME BRANCHE
Des seigneurs de Bois-Ruffin, prise au XIIe degré de la
troisième, éteinte.
XIII. René de Courtarvel, IVe fils de François,
seigneur de Boursai, et de Marie de Fresneau ; chevalier,
seigneur de (Bois-Rufnn) , etc. , épousa Claude Peschard-
des-Rouaudières , sœur de la femme de Jean , son frère ,
auteur de la branche précédente. Il en eut plusieurs en-
fants, dont la postérité, peut connue, s'est éteinte.
SEPTIÈME BRANCHE
Des seigneurs de Bois-Gencif, prise au IXe degré, éteinte.
X. Pierre de Courtarvel, IIe. fils de Foulques IV,
baron de Pézé , et de Françoise d'Avaugour ; écuyer,
seigneur de Bois-Gencif, etc., épousa, vers i56o,
Antoinette de Courbon, de race noble , dont la souche
peut être commune à la maison, aujourd'hui sainton-
geoise, deCourbon-Blénac. Il en eut :
DE COURTARVEL. 189
i°. Jacques, qui suit :
2°. Pierre de Courtarvel, écuyer, seigneur de la
Coudrière , de Monthézon et de Saint - Paul , de
qui l'alliance et la postérité, d'ailleurs présu-
mables, mais sans suite , ont jusqu'ici échappé
aux recherches ;
3°. Yolante; mariée, le 20 avril 1606, à Frédéric
le Roy-de-Macey, écuyer, seigneur de Brée et
Noyant, d'ancienne famille noble de Nor-
mandie, qui s'est alliée aux Goyon, aux Pon-
tavice, aux Verdun , aux Signy, aux la Ferrière ,
aux Davy-du-Perron , aux Hay-la-Montagne , aux
Lancesseur , aux Castillon - Saint - Victor , aux
Guischard-d'Aucey ; et, par ces deux derniers,
aux la Cervelle-du- Désert , aux Saint- Denis , aux
Lambert, du Périgord; comme encore aux Tuffin-
la- Roirie - et - Ducy, dont deux demoiselles; à
MM. Gaalon-Surlair, et madame de Payen-Vassy;
enfin , à MM. Achard - de - Bonvouloir, époux,
l'un, d'une demoiselle de la Tour -du -Pin, l'autre,
d'une demoiselle de Thiboutot , toutes deux de
maisons illustres.
XI. Jacques de Courtarvel, chevalier, seigneur de
Bois-Gencif, etc., épousa, en i588, Anne d'Estureaux,
damoiselle , qui le rendit père de :
i°. Thomas de Courtarvel, chevalier, seigneur de
Bois-Gencif, etc., qui, de son mariage avec
Renée de Bordelay, ne laissa qu'une fille, Anne;
laquelle étant veuve de Louis de Tragin, che-
valier, seigneur de Cohardon , épousa, le i3 mai
1659, Alexandre de Vauceiles , écuyer, seigneur
de Ravigny et de la Voûte , en Loudunois et
Maine; dont un fils unique, père d'autre Alexan-
dre, page de la grande écurie du Roi, en 1691,
par qui s'est continuée la branche dite de Ra-
vigny, de cette maison d'ancienne noblesse du
Maine , alliée aux Bidoux , aux Lescoet , aux
Baillet, etc. ;
20. Jacques, qui suit :
XII. Jacques II de Courtarvel, chevalier, marié,
en 16 10, avec Louise de Regnard , fille de Laurent,
I9O MAGUELONNE DE SAINT-BENOIT.
écuyer, seigneur de Courtemblay en Vendômois et de
Charlotte Pinard, des vicomtes de Gomblisy. Cette dame
était sœur d'autre Laurent Regnard , qui épousa , le
12 février 1623, Geneviève de la Baume -le- Blanc - la -
Vallière , tante paternelle de mademoiselle de la Vallière.
Elle laissa , de son mariage , entr'autres enfants :
1 XIII. Joachim de Courtarvel , chevalier, qui, de
Jeanne Desloges, fille de Martin, écuyer, et de Jeanne
des Personnes ( V. degré XI, brandie troisième), qu'il
avait épousée, vers 1640, eut plusieurs enfants, dont
la postérité est tombée en quenouille.
Armes : d'azur, au sautoir d'or, cantonné de seize
lozanges de même , rangées , en chef, 3 et 1 ; quatre à
chaque flanc, et quatre en pointe, 1 et 3:. Couronne
de marquis.
MAGUELONNE-SAINT-BENOIT, famille ancienne
de la province de Languedoc, qui, selon la tradition,
tire son origine des anciens comtes de Maguelonne, dont
elle a conservé le nom. Il se trouve que saint Benoît
d'Aniane, patriarche et fondateur de Tordre de Saint-
Benoît, en France, mort le 11 février l'an 821, en est
issu, d'après la Vie des Saints, par les Saints-Pères, et
l'Histoire ecclésiastique; il est patron de Saint-Benoît.
Guillaume de Maguelonne fut envoyé par le sénéchal
d'Agénois vers les nobles de ladite sénéchaussée, avec
lettres closes , portant mandement auxdits nobles et
seigneurs, de venir, un certain jour, à Villefranche,
pour aller à cheval , avec armes , dans le pays de Gas-
cogne. Titre original du 3o juin i345, à nous exhibé.
Les anciennes guerres de religion dans le Languedoc
et la Révolution ayant occasionné la perte et la des-
truction des titres filiatifs de cette famille, elle ne prouve
une descendance suivie que depuis :
I. Jean de Maguelonne, seigneur de Carbonas, par
l'effet de l'attachement et de la bienveillance du car-
dinal de Joyeuse, prouvée par acte du 5 octobre 1601,
devant Fermand, notaire; et fut viguier de la ville
MAGUELONNE DE SAINT-BENOIT I9I
de Chalabre, il y fut fondateur d'un hôpital. Il fut
marié, par contrat du 17 novembre 1572, avec made-
moiselle Marguerite de Pressoires, fille à noble Emeric
de Pressoires, seigneur de Sainte-Colombe, chevalier
de l'ordre de Saint-Michel (alors l'ordre du Roi), il
eut entr'autres enfants :
II. Pierre, Ier du nom, baron de Saint-Benoît, et
viguier de la ville de Chalabre ; il reçut une commission
de monseigneur le maréchal de Joyeuse, pour une com-
pagnie d'infanterie, dont le régiment était commandé
par le sieur de Barssa, datée de Carcassonne, le dernier
août 1593; il reçut une autre commission de M. le
marquis de Mirepoix, pour commander dans l'armée du
Roi, en qualité d'aide-de-camp, du 28 juin 1621. Il
avait épousé, par contrat du 4 septembre 1598, de-
moiselle Jacquette de Combia de Martimort, dont est
issu :
III. Pierre de Maguelonne, IIe du nom, baron de
Saint-Benoît. Courtanté et Babou, et autres places ;
il servit, ainsi que son père, et se trouva, avec lui, aux
sièges du Peysat, Labastide et Limbressac, et pendant
la campagne du Roussillon, avec deux gentilshommes
et quatre hommes de pied, pour servir volontairement
Sa Majesté, au^ siège de Perpignan, selon les certificats
du maréchal de Schomberg, du 5 juin et 10 novembre
1642.* Il fut relevé des droits de franc-fief (que ladite
famille n'a jamais payés), par deux ordonnances de
MM. de Miros et Bousquet, intendants de police, justice
et finances de Languedoc, du 28 novembre i638 et
20 mars 1645. Il avait épousé, par contrat du 4 juin
i633, demoiselle Anne de Donault-Mezerville , fille
de messire Jean de Donault, seigneur de Mezerville,
et de demoiselle Isabeau de Cominian. De ce mariage
sont issus, entr'autres enfants :
i°. Jean-Mathieu, dont l'article suit ;
20. Henri-Barthélemi de Maguelonne , prêtre et
docteur en Sorbonne, reçu le 6 août 16 17.
IV. Jean-Mathieu de Maguelonne, baron de Saint-
Benoît , etc. , conseiller au parlement de Toulouse ,
né le 11 décembre 1 644 ; marié avec demoiselle Mar-
guerite de Pech , fille de M. Jean de Pech , seigneur
I92 MAGUELONNE DE SAINT-BENOIT
de Corneille , et demoiselle Marie Denéa , par acte de
1676. Il fut père de :
V. Barthélemi de Maguelonne , baron de Saint-
Benoît, conseiller au parlement de Toulouse. Il épousa
Jeanne- Françoise de Belissens - d'Herminis t fille de
Henri de Belissens-d'Herminis, et de mademoiselle de
Benavant-d' Assaillit, par acte de 1717. De ce mariage
est issu, entr'autres enfants :
VI. Marc-Antoine de Maguelonne, baron de Saint-
Benoît, etc., né le 12 mai 171 8 ; il fut président,
juge-mage, lieutenant-général à la sénéchaussée et siège
présidial de Limoux ; il confirma et dota, par acte du
25 janvier 1757, la fondation et établissement d'une
mission à Limoux, faite par Marc-Antoine de Peyre,
sieur de Malras, le i3 juin 1690. Il épousa, j°., par
acte de 1744, devant Castel, notaire à Limoux, Marie-
Barbe de Peyre, fille de messire Jacques de Peyre, sieur
de Malras, président et juge-mage audit sénéchal et
présidial de Limoux, et de dame Marie -Thérèse de
Liquiore ; 20., demoiselle Anne de Mauléon, fille de
messire Biaise de Mauléon , marquis de Nebias , et de
dame Anne du Vivier-Lansac, par acte de 1750, reçu
de Laran, notaire à Quilhan. Ladite Anne de Mauléon,
était sœur de l'abbé de Mauléon, comte de Lyon. Ses
enfants furent :
Du premier lit :
i°. Henri-Barthélemi, qui suit ;
Du second lit :
2°. Marc- Antoine de Maguelonne , mort officier
au régiment d'infanterie de Bourbon, où il servait
avec son frère aîné ;
3°. Guillaume de Maguelonne , émigré , actuelle-
ment chevalier, de Saint-Louis ;
40. Barthélemi - Gabriel de Maguelonne , émigré ,
actuellement chanoine honoraire du chapitre de
Carcassonne ;
5°. Christine de Maguelonne , retirée au couvent
de Notre-Dame, à Toulouse.
VII. Henri-Marie-Barthélemi de Maguelonne, baron
de Saint- Benoît, ancien capitaine d'infanterie, lieu-
PALUSTRE. ig3
tenant des maréchaux de France de la sénéchaussée de
Carcassonne, chevalier de l'ordre royal et militaire de
Saint-Louis, du 7 septembre 1789 ; en récompense de
ses services, chevalier de l'Eperon d'or de Sa Sainteté
Pie VII, le 5 septembre 181 5 ; il a commandé volon-
tairement la garde urbaine de la ville de Limoux, le
17 mars 181 5, pour aller à la défense du Roi. Il a
épousé, par contrat du 26 janvier 1806, demoiselle
Françoise-Rosalie de Sambucy de Sorgues, fille d'Au-
guste de Sambucy, baron de Sorgues, chevalier de
l'Eperon d'or, et de demoiselle Marguerite d'Izarn-
de-Lormes.
Armes : d'argent, à la bande de gueules, accostée de
deux lionceaux du même ; au chef d'azur, chargé de
trois étoiles d'or. Couronne de comte.
PALUSTRE, famille des plus anciennes du Poitou,
qui jouissait des droits de la noblesse, avant de passer à
la mairie de Poitiers, ce qui est confirmé dans l'histoire
du Poitou, tome VI, page 366, où il est dit : « Que
» ce n'était point pour acquérir la noblesse , que les
» Palustre avaient été maires de Poitiers, puisque le père
» et l'aïeul du premier maire de ce nom, avaient la
» qualité d'écuyers dans leurs contrats de mariage et
» autres actes ; et que dans les tems de troubles , on
» n'élisait pour maires, que des hommes qui joignaient
» au courage du guerrier, les talents du magistrat, et
» les vertus du citoyen. »
PREMIÈRE BRANCHE.
I. Bernard Palustre, écuyer, reconnu noble dès le
quinzième siècle, fut père de :
II. Guillaume Palustre, écuyer, seigneur de Monti-
faut, qui épousa en 1526, damoiselle Philippe Clemens,
de laquelle il eut :
i°. Jean, dont l'article viendra ;
2°. Paul, qui fonda la branche établie à Saint-
Maixent, et rapportée plus loin.
■3. l3
194 PALUSTRE.
IÎL Jean Palustre, seigneur de Montifaut, avocat
du roi à Poitiers, fut élu maire en )56o, puis nommé
capitaine d'une compagnie, lors du siège de Poitiers,
en 1569, fut président-trésorier de France en ibyô. Il
épousa, en i55y, Radegonde Audebert , de laquelle il
laissa :
IV. François Palustre, écuyer, seigneur de Cham-
bonneau, qui fut conseiller au présidial et maire de
Poitiers en 1 585. Il fut ensuite capitaine, commandant
une compagnie de chevau-légers, et fut tué à la bataille
de Craon, en Anjou, en 1 591 . Son tableau qui était
dans l'église de Saint- Didier de Poitiers , le représente
à genoux, armé de cuirasse, brassards et cuissards,
son casque et gantelets à ses pieds, ayant au-dessus
du tableau la cornette de sa compagnie. On. lit au bas
de ce tableau, une épitaphe en vers latins, qui rap-
pelé ses faits d'armes et son extraction.
O factis impar nomen si fata Palustris
Douassent vitœ conditione frui,
Atropos in multos tibi stamina duceret annos
Sulcassetque tuas ruga paterna gênas.
Non toga civili remoratur honore beatiun
Non quœstura novo munere cessa tibi
Non immaturis urbana securibus urget
Curia, virtutis gloria prima tuœ.
Et tibi plus satis, et soboli1 gentique Palustri
A pâtre quœsitum nobilitatis erat
Nobilitas armata pîacet... et omnis
Urbis honos : animi vis gêner osa tui
Virtutem foris ostentat cdsfrensibus œquam
Laudibus, atque togœ militiœque parem
Castra juvant et te patriœ pietatis in hostem
Cura ciet : cita mors morte petita venit
Jvvenis sic ivit Achilles
CLirior ad superos; mors cita, sœvus honos.
Omnibus hic terra? perfunctus honoribus inter
Mortales, summis qui patiere viris
Cœlitibus junctus, vitœ libroque perennis
Additus, œterno lœtus honore valc
Francisco Palustrio Cambonco
Conjugi amatUùisiiiio, C
Fumœa posuit mtert
PALUSTRE Lg5
Il ^avait épousé, en i58o, Catherine Fumée, de
laquelle il laissa.
V. Georges Palustre, écuyer, seigneur de Chambon-
neau, conseiller du roi, trésorier-général de ses finances,
qui épousa en 1618, Marie de Ceretany, de laquelle
il eut :
i°. César Palustre de Chambonneau, écuyer, che-
valier de Malte, au grand prieuré d'Aquitaine,
en 1642 ;
20. Gabriel - César Palustre, écuyer, seigneur de
Chambonneau , page de la grande écurie du roi,
en 1681 ;
3°. N... Palustre, écuyer, chevalier de Chambon-
neau, capitaine de cavalerie, tué au siège de
Turin, en 1696.
DEUXIÈME BRANCHE
Etablie à Saint - Mai x en t.
III. Paul Palustre, écuyer, conseiller du roi au siège
royal de Saint-Maixent, était fils de Guillaume Palustre,
seigneur de Montifaut, et fut marié en i5y3, à Marie
Laurens, de laquelle il laissa :
IV. Bernard Palustre, écuyer, seigneur de Montifaut,
qui épousa en 1602 , Maixende Greffier, de laquelle il
laissa :
V. Paul Palustre , seigneur de Montifaut , marié en
i633, avec demoiselle Guillemeau, de laquelle il eut :
VI. Pierre Palustre, écuyer, seigneur de Virsay, marié
en 1669, avec Jeanne de Caymon, qui le fit père de :
VII. Pierre Palustre, écuyer, seigneur de Virsay, qui
épousa en 1721, Elisabeth Chaignon, de laquelle il
laissa :
VIII. François Palustre, seigneur de Virsay, cadet au
régiment de Bartillac, mort en 1802 ; il avait épousé
en 1763, Anne- Joséphine Esserteau , de laquelle il
laissa :
i°. Pierre- Etienne, dont l'article viendra ;
ï<)6 PALUSTRE.
2°. Dominique- Louis Palustre de Virsay ; il a servi
dans la marine; a émigré en 1790; a fait toutes
les campagnes de l'émigration ; il est aujour-
d'hui lieutenant de gendarmerie à Périgueux, et
chevalier de l'ordre royal militaire de Saint-
Louis. Il a épousé Jeanne - Marie - Adélaïde
Gigou de la Croix, de laquelle il a :
a. Charles-Calixte, né en 1807.
b. Louise-Amable, née en 18 10;
3°. Marie -Anne Palustre, mariée à monsieur
Coyault de Beaulieu ;
40. Henriette - Adélaïde Palustre , mariée à Jean-
de - Dieu - François - Clément - Martin de Régnier,
dont une fille nommée, Radegonde-Clémentine.
IX. Pierre - Etienne Palustre de Fond - Villiers ,
né le 24 février 1767; émigra en 1 791, et fit deux
campagnes ; il servit ensuite dans la Vendée, où il
fut fait prisonnier, et conduit à Paris. Après sa dé-
livrance, il fut nommé maire de la commune de Ro-
mans en Poitou, où il sut maintenir la plus grande
tranquillité ; il s'opposa pendant plus de trois mois
à ce que le drapeau tricolore fût placé dans sa com-
mune, et il n'y fut dans . la suite arboré que par la
force. Il a épousé en 1798, Marie- Ursule d'Orfeuille,
de laquelle il a :
i°. François - Léon Palustre , garde - du -corps
du roi ;
20. Achille Palustre ;
3°. Anne-Zemma ;
4*. Rosalie-Leonilla.
Branche établie à Niort.
Pierre - Paul - Barthélemi Palustre , écuyer , seigneur
des Ardilliers et du Couteau , conseiller au siège royal
de Niort ; épousa N... Rouget de Gourcez.
Antoine-Louis-Auguste Palustre, seigneur de Boisne,
conseiller au siège royal de Niort; cousins-germains.
Armes : de gueules , au cigne d'argent , nageant sur
une rivière du même ; en fasce, au chef d'or, chargé
d'une étoile d'azur. Devise : Dignare me laudare, te
Virgo sacrata.
LE CLERC DE JUVIGNY. 1 97
LE CLERC, famille originaire du Nivernais, qui
remonte à :
I. Etienne le Clerc, anobli par lettres-patentes de
Philippe de Valois, du mois de février 1349, en consi-
dération de ses services, tant en guerre, qu'autrement.
Ces lettres sont les premières de cette espèce qui furent
enregistrées en la chambre des comptes de Paris, suivant
un acte obtenu en ladite chambre, sur la requête pré-
sentée en icelle, en 1627, par Germain le Clerc, général
des finances, des camps, armées et garnisons de France ;
mentionné ci-après au degré VIII.
II. Jean le Clerc, Ier. du nom, seigneur de Saint-
Sauveur , en Puisaye , fils d'Etienne le Clerc , était
secrétaire du Roi, dès 1 355, et mourut vers 1367. Il
est qualifié clerc et notaire du roi Jean et de Charles,
fils aîné, lieutenant du Roi, pendant sa captivité, duc
de Normandie et dauphin de Viennois. Il eut de sa
femme, dont on ignore le nom :
i°. Jean, secrétaire du Roi, en i368, seigneur
de Saint-Sauveur, en Puisaye, mort en 1395,
et inhumé à Saint-Sauveur. Il avait épousé Marie
de Craon, dont il eut Jean le Clerc, maître
des requêtes, en 141 8 ; ambassadeur, pour le
Roi, en Angleterre, qui, ayant rempli les fonc-
tions de son ambassade, conformément aux ordres
de la reine Isabeau de Bavière , fut élevé à la
dignité de chancelier de France, en 1420. Il
épousa, i0., en 1387, Agnès le Muet, fille de
Hugues le Muet, bailli du Donziois ; 20., en
1415, Catherine Apapée, morte à Paris, au mois
d'août 1421 ; 3°., le 3 novembre de la même
année, Jeanne de Beauvais, fille unique et hé-
ritière de Philippe , devenu châtelain de Beauvais,
seigneur de la Forêt-le-Roi. Ses enfants du pre-
mier lit furent : — a. Hugues, mort sans enfants,
avant son père ; il avait épousé Catherine de
Nanterre , fille de Simon de Nanterre , présiden
à mortier, et sœur de Mathieu de Nanterre,
I98 LE CLERC DE JUV1GNY.
premier président au parlement de Paris ; —
b. Jean, auteur de la branche des le Clerc de
Fleurigny ; — c. Hugues, nommé à l'archevêché
de Toulouse ; — d. Catherine, mariée à Guil-
laume Freppier ; — e. Marie, femme, dès 1428,
de Jean Guesdat , procureur-général de Niver-
nais ; — f. Jeanne, mariée, en 141 3, à Hugues
de Druy, conseiller du Roi ; — g. Isa beau,
mariée, dès l'an 1420, avec Guillaume de Dan-
geul ; — h. Agnès, morte jeune ;
20. Guillaume, dont l'article suit.
III. Guillaume le Clerc, Ier du nom, écuyer ,
général des finances, laissa de sa femme, dont le nom
n'est pas connu :
IV. Guillaume le Clerc, IIe du nom, maître des
requêtes, en 141 8, qui épousa Jacquette des Portes,
fille de Dreux des Portes, secrétaire du roi Charles VI,
et d'Isabeau Porcher. De ce mariage vinrent :
i°. Jean, dont l'article suit ;
2°. Marie, femme de Guillaume Gontier, fils de
Jean Gontier , lieutenant - général au bailliage
d'Auxerre, et de Germaine Régnier de Guerchy.
V. Jean le Clerc, IIe du nom, écuyer, conseiller
au parlement de Paris, épousa Jeanne Fassier, fille de
Thomas Fassier, maître des requêtes, et en eut :
VI. Guillaume le Clerc, IIIe du nom, maître
des requêtes sous Charles VIII , suivant ses provisions
données à Angers, le 10 juin 1488. Il épousa Isabeau
de Pougues, d'une famille noble du Nivernais, qui tire
son nom de la seigneurie de Pougues. Il eut de ce
mariage :
i°. Jean, curé de Flory et de Chailny ;
20. Philibert , seigneur de Sigougues, en Nivernais,
sommelier et échanson de Jean de Bourgogne,
comte de Nevers ; il eut aussi le même office
auprès de" Françoise d'Albret, épouse du comte
Jean. Il fut maintenu dans sa noblesse par sen-
tence des élus de Nevers, du 5 mars 1 5 12, et
fonda une branche connue sous le nom de Châ-
teau-du-Bois , éteinte en 173 1 , dans la personne
LE CLERC DE JUVIGNY. IQO,
de Bonaventure le Clerc , chevalier , seigneur de
Château -du -Bois, gentilhomme ordinaire de la
chambre du Roi ;
3°. Guillaume, dont l'article suit :
VII. Guillaume le Clerc, IV0. du nom, écuyer,
seigneur des Barres et de Cigognes , procureur du Roi
au baillage d'Auxerre, en 1490 et i5ooi fut, avec
son frère Philbert, maintenu dans sa noblesse, en
i5i2, et déclaré de la même famille que le chancelier
le Clerc. Il épousa Edmone Trouvé, d'une ancienne
famille d'Auxerre, nommée ci-devant Inventi. Les en-
fants furent :
i°. Etienne- François , qui a fondé la branche des
le Clerc de la Motte , laquelle s'est alliée aux
maisons de FHermite de Villers- Vimeux , d'Ori-
gny, de Clermont-Tonnerre , de Chevreuil, de
Mignard, de Cerveau de Brions , de Mérey, de
Gauvry, de la Peyre, de Mesnard, de Pujol,
de Loynes, etc., etc. ;
20. Jean, dont l'article suit ;
3°. Henri , qui fonde la seconde branche , rap-
portée page 202 ;
40. Isabeau le Clerc, veuve, le 10 septembre i535,
de Claude Brinon , d'une famille patricienne ,
qui a donné un premier président au parlement
de Rouen.
VIII. Jean le Clerc, IIIe du nçm, écuyer, avocat
au bailliage d'Auxerre, en 1507, obtint des lettres-pa-
tentes du roi François Ie1", pour être maintenu dans
la noblesse de ses ancêtres, le 6 mars i52i, et le fut
encore par jugement de l'an 1524, et déclaré issu de
gens nobles. Il épousa Barbe Chubrier, dont il eut :
i°* Claude, conseiller au bailliage et siège présidial
d'Auxerre, en 1 55 1 ; marié, en 1 555, avec Clau-
dine Chevalier. Il fut maintenu par sentence du
14 juin 1 565 , confirmé par arrêt de la cour des
aides de Paris, du 5 juin i5y3, et vivait sans
enfants, en 1 585 ;
20. Jean, seigneur de la Forêt, avocat à Auxerre,
qui épousa, par contrat du 4 août i56o, Germaine
Chevalier , sœur de la femme de son frère aîné ,
200 LE CLERC DE JUVIGNY.
dont il eut, entr'autres enfants, Antoine le Clerc,
né le 23 septembre 1 563, lequel fut aussi main-
tenu dans la noblesse de ses ancêtres, par arrêt
de la cour des aides de Paris, du 12 décembre
161 3. Il devint maître des requêtes de la reine
Marguerite de Valois ; combattit d'abord pour les
calvinistes, et embrassa ensuite la religion catho-
lique, à laquelle il consacra ses talens. St. -François
de Sales, St. -Vincent de Paule, le cardinal du
Perron, les personnes les plus vertueuses et Its plus
éclairées de son siècle , furent liées avec lui. Il
mourut à Paris, en odeur de sainteté, le 2 3 jan-
vier, 1628, à l'âge de soixante-cinq ans, n'ayant
eu qu'une fille. Il fut inhumé à Picpus, où on
lisait sur sa tombe en marbre noir, une épitaphe
rapportée par plusieurs auteurs, et notamment
par Hurtaut, dans son Dictionnaire historique
de la ville de Paris. On a de lui quelques ouvrages
de piété, de droit et d'érudition ;
3*. Germain, dont l'article suit.
IX. Germain le Clerc, écuyer, épousa, par contrat
du 10 juillet 1 565, dans lequel il est qualifié noble homme,
fils de noble homme Jean le Clerc, avocat, et de Barbe
Chubrier, Madelaine Sandrier, dont entr'autres enfants ,
est issu :
X. Ythier le Clerc, écuyer, procureur à Auxerre,
né en cette ville, le 19 septembre 1572. Il épousa, par
contrat du 29 juin* 1594, Jeanne Fauttrier, qui le rendit
père de :
XI. Claude le Clerc, écuyer, né à Auxerre, le i3 oc-
tobre i6o3 , prévôt-royal des Mailly et greffier en chef
de l'élection d'Auxerre ; marié, par contrat reçu par de
Lavau, notaire à Clamecy, avec Claude Joumier ; dont
•entr'autres enfants :
XII. Claude le Clerc, IIe du nom, écuyer, né à
Auxerre, le 3 octobre 1642, greffier en chef de ladite
élection, et bailli, juge civil, criminel et de police de
la ville de Coulanges. Il épousa, par contrat du 28 février
1666, Marie Morot, dont est issu :
XIII. Toussaint le Clerc, écuyer, né le 8 mars 1674,
LE CLERC DE JUVIGNY. 201
greffier en chef de l'élection, conseiller du Roi, subs-
titut du parquet au bailliage et siège présidial d'Auxerre.
Il a épousé, suivant ses articles de mariage, des 21 et
22 juin 1.7 14, Marie Moreau, dont il eut entr'autres
enfants :
XIV. Claude le Clerc, IIIe du nom, écuyer , né
à Auxerre, le premier octobre 17 14, procureur en
la même ville, marié, en 1742, avec Anne-Margue-
rite le Blanc, dont il eut :
XV. Claude- Pierre-Pèlerin le Clerc, écuyer, né à
Auxerre, le 16 mai 1745, avocat, ancien conseiller du
Roi, lieutenant-particulier de la maîtrise royale des eaux
et forêts d'Auxerre, ancien juge au tribunal de la même
ville, membre du collège électoral du département de
l'Yonne; maintenant juge de paix du premier arron-
dissement de la ville d'Auxerre. Il s'est marié en la même
ville, par contrat du 20 janvier 1781, avec Geneviève-
Françoise Billetou de Guilbaudon. De ce mariage est issu :
XVI. Anne-Claude le Clerc, écuyer, né à Auxerre,
le 8 novembre 1781, vérificateur de l'enregistrement et
des domaines du Roi, marié, par contrat du 3 avril
181 3, avec Annette-Charlotte Rossin de Fourolles. Ils
ont pour fils :
Anne- Joseph- Victor le Clerc, né à Auxerre, le
i5 janvier 181 5.
seconde branche
Dite de Juvigny.
VIII. Henri le Clerc, écuyer, troisième fils de
Guillaume le Clerc, IVe. du nom, écuyer, seigneur
des Barres, et d'Edmone Trouvé (Voyez page 199),
rendit foi et hommage au seigneur de Gouges, le 9 mars
i52i. Ses enfants furent :
i°. Pierre dont l'article suit;
• 20. Germain le Clerc, lieutenant-général au pré-
sidial d'Auxerre, qui fut père d'Henri le Clerc,
lieutenant-général au même bailliage. Celui-ci fut
père de Germain le Clerc, grand-maître des eaux
et forêts de Bourgogne, général des finances,
des camps, armées et garnisons de France; ce
fut lui qui obtint, en 1627, l'acte d'enregistre-
ment à la chambre des comptes de Paris, des
lettres de noblesse accordées à Etienne le Clerc,
202 LE CLERC DE JUVIGNY.
dont on a parlé au commencement de cette
généalogie.
IX. Pierre le Clerc, Ier du nom, écuyer, seigneur
de Linan, dont il rendit hommage, en i557, partagea,
avec Germain le Clerc, son frère puîné, en 1680. Il
épousa Christine Faulcau, dont il eut treize enfants,
dont l'aîné :
X. Claude le Clerc, écuyer, prévôt-royal de Ver-
manton, et substitut à Auxerre ; épousa Marie Rousselet,
et mourut en 1645. Il eut douze enfants, entr'autres :
XI. Pierre le Clerc, IIe du nom, écuyer, marié,
en i63o, avec Marie Petit, qui le fit père de neuf en-
fants, dont entr'autres :
XII. Pierre le Clerc, IIIe da nom, écuyer, né
le 2 octobre 1642, marié le 3 février 166 3, avec Marie
d'Isson, dont, entr'autres enfants est issu :
XIII. Pierre le Clerc, IVe du nom, écuyer, sei-
gneur de Juvigny, officier de bourgeoisie, né en 1669,
marié, en 1707, avec Laurence Heuvrard, dont:
XIV. Pierre-Claude le Clerc, écuyer, seigneur de
Juvigny, officier de bourgeoisie, marié, en 173 1, avec
Marguerite le Clerc, tille d'Edme-Etienne le Clerc,
conseiller en la prévôté, sa cousine. De ce mariage vint :
XV. Edme-Pierre le Clerc de Juvigny , écuyer ,
gendarme de la garde du Roi. Lors de la première tenue
des états de Bourgogne, par monseigneur le prince de
Condé, il fut choisi, comme étant de la naissance la
plus distinguée, pour commander un corps de cavalerie,
composé des jeunes gens de famille, destiné à re-
cevoir le prince, lors de son passage à Auxerre. Il entra
dans les gendarmes de la garde; fit, avec honneur, les
guerres de Hanovre et de sept ans. Il était prêt à recevoir
la croix de Saint-Louis, au moment où il vint à périr.
Il épousa Henriette-Françoise Save de Savigny, sœur
de M. Ch. Save de Savigny, écuyer, servant dans les
gendarmes de la garde, qui, chevalier de Saint- Louis
à vingt-quatre ans, périt, à la suite des mêmes cam-
pagnes, sans postérité. (La branche de Juvigny habite
le Nivernais depuis cette alliance). Il eut pour enfants :
i°. Charles-Edme-Pierre, dont l'article suit;
20. Pierre-Henri le Clerc de Laduz, ancien abbé.
Lors de la révolution il perdit son bénéfice, et
WITTON. 203
fut incarcéré pour cause de son opinion et de sa
naissance. Il se retira, après sa mise en liberté,
dans sa terre de Dompierre, où il exerce actuel-
lement les fonctions de maire.
XVI. Charles-Edme- Pierre le Clerc de Juvigny ,
écuyer, gendarme de la garde; il a servi dans cette
compagnie, jusqu'en 1787, époque de sa réforme. Il a,
depuis traversé les différentes époques de la révolution
avec honneur, et n'a négligé aucunes occasions de mon-
trer son dévouement à l'auguste famille des Bourbons. Le
Roi Ta nommé chevalier de Saint-Louis, en août 18 14.
Il a épousé Anne-Elisabeth Guillemain du Pavillon,
dont sont issus :
i°. Henri-Germain-Pierre, vivant garçon, et exer-
çant les fonctions de maire de sa commune;
2e. Louise, mariée, à M. Louis Gudin, habitant
Corbigny;
3°. Charles-Sébastien-Pierre, dont l'article suit:
XVII. Charles-Sébastien -Pierre le Clerc de Ju-
vigny, écuyer, entré dans la compagnie des gendarmes
de la garde, en août 18 14, a accompagné, en mars
181 5, les princes, jusqu'à la frontière, où il fut licencié
avec sa compagnie; s'est retiré dans la terre de son père,
à Bouteuille, où, pendant les trois mois de l'usurpa-
tion, il a été mis sous la surveillance la plus rigoureuse,
pour avoir refusé un serment qui répugnait à son cœur.
Le Roi l'a nommé lieutenant de la légion de la Nièvre,
en mai 181 6. Il a épousé Charlotte-Juillette Pelé du
Mont, dont :
i°. Charlotte-Léontine le Clerc de Juvigny, née
le 2 novembre 18 14,
20. Louise-Caroline, née le 3o septembre 18 16.
Armes : d'azur, au chevron d'argent, chargé de deux
lionceaux affrontés de sable, lampassés et armés de
gueules, et accompagné en chef de deux bustes de
femme de carnation, et en pointe, d'une aiglette au
vol abaissé d'or.
WITTON, Wiston, Wildton, Victon, Vito,
Vido, Viton, Vilton, famille des plus anciennes,
qui a pris son origine dans la Grande-Bretagne, et qui
s^est répandue en Italie, en France et en Allemagne;
204 WITTON.
son nom, comme tous ceux des principales familles
nobles, a subi des changements, selon les pays où ses
branches se sont établies, et selon les siècles où les
actes qui en concernent ont été passés.
Les branches établies en Italie, du nom de Vito et
Vido, s'y sont maintenues avec éclat, et passent pour
avoir fondé la place de Vitolino, que les habitants de
Pistoie cédèrent, le 24 mai 1329, à la république de
Florence. Pietro de Crescen^i, dans son Histoire de la
Noblesse d'Italie, mentionne avec éloge cette famille,
et cite le nom de Giovanni Vito, parmi ceux des plus
distingués de ce pays. Le nom de Saint-Vito est aussi
en grande vénération dans le royaume de Naples.
Nous trouvons encore Saint-Viton, en latin Vitonus
et Vito, évêque de Verdun en 498. C'était un homme
selon le cœur de Dieu, qui avait marché dans les voies
de la sainteté dès sa jeunesse, et qui possédait le don
des miracles. Il travailla pendant vingt-sept ans d'épis-
copat au salut de son peuple, et mourut vers l'an 525;
sa fête se célèbre le 9 novembre. Par une bizarrerie
qui n'a que trop d'exemples dans notre langue, le nom
de Saint-Viton a été altéré dans la suite des tems, et
les historiens en ont fait Saint-Vanne et Saint-Venne,
quoiqu'il y ait peu de ressemblance dans ces noms, et
tout en disant encore que le nom primordial et ancien
était Saint-Viton, en latin Vitonus et Vito. (Voyez le
Dictionnaire des Sciences ecclésiastiques, tome V, p. 482 ;
le P. Lelong, dans sa Bibliothèque historique de la France,
tome V, page 283; Y Histoire ecclésiastique d'Allemagne,
tome Ier, page 264. C'est de Saint-Viton, dit aussi
Saint-Vanne, que la Congrégation de la célèbre ré-
forme des Bénédictins a pris son nom.
Vitton, archevêque de Rouen, monta sur ce siège,
en 889, et il fut présent, en 892, à la célèbre assem-
blée de Verberie. En 900, il était à Reims, avec les
autres évêques, où il fulmina l'excommunication sur
la personne de Baudouin, comte de Flandre, et sur
les gens qui avaient assassiné, par son ordre, Foulques,
archevêque de Reims. En 909, il se trouva au concile
de Troslay, près Soissons. Il y a eu une très belle lettre
d'Hervé, archevêque de Reims, écrite à Vitton, qui
l'avait consulté sur ia conduite qu'il devait tenir dans
la conversion des Normands, et quelle pénitence il
devait leur imposer, pour les crimes énormes qu'ils
avaient commis. Histoire de Rouen, in-40., t. Ier, p. 142
de la troisième partie.
WITTON. 205
Vidon fut abbé de la célèbre abbaye de Luxeuil, en
972; il fit, cette même année, un échange avec
l'abbaye de Cluny.
Raoul de Viton paraît, pour le roi d'Angleterre,
dans une donation faite par Gilbert de Tuillières et
Laurence, sa femme, vers n 75, à l'abbaye de Saint-
Père, en Vallée de Chartres. Concessit igitur hanc dona-
tionen in capitulo nostro.... Garinus de Regimalattro et
habuit inde V solidos, videntibus Hugone filio Baldrici
Hemardo de resuntis, Pagano de Landa. Concensit étiam
huic donationi Gislebertus de Teuleriis et Laurentia uxor
ejus à quo iste tenebat, videntibus Odone Borleto nejpote
ejus Wiltelmo de Curtellis.... Hugo etiam de Castro novo
concessit et rex Anglorum ejusdem rogatu apud argenteum,
audiente radulfo de wito. Armoriai général de
France, par d'Hozier, registre III, seconde partie, p. 3.
Jean Wilton, dit le vieux, religieux de l'Ordre
de St.-Augustin, fut docteur et professeur en théologie
à Paris, et mourut à Oxford, en Angleterre, en i3io.
Jean Wilton, dit le jeune, religieux anglais de
l'Ordre de Saint-Benoît, vivait vers l'an i35o; il était
philosophe, théologien, et fort habile dans les 'belles-
lettres.
Jean de Whitton vivait en i35o, suivant une assi-
gnation à lui faite cette même année. Il est nommé J ean
de Whiston, et a la qualité de chevalier, dans un titre de
l'an 1 358, où paraissent Richard de Berwick et Guil-
laume de Meldon, aussi chevaliers. Archives de la tour
de Londres.
Jean de Wylton, écuyer,- est ainsi qualifié dans des
lettres de protection à lui accordées en 1 368, ainsi qu'à
Philippe de Popham, Robert Howard, Jean Dowel et
Thomas Banastre, chevalier. Id.
Philippe Wilton vivait en 1421.
N Vithon était homme d'armes, sous les ordres
de Jean de Robessart, en 1429.
Henri "Wilton et Alix, sa femme, contractent en-
semble, en 1433, à l'occasion d'une souffrance de fief,
avec Henri de Coulombière, Jeanne de Campion, N....
de Caligny et Gaultier de la Haye.
Etienne Wilton, écuyer, fut du nombre des magis-
trats envoyés par l'Angleterre, pour traiter avec le duc
de Bavière, à l'occasion des sommes qu'il devait à la
Grande-Bretagne, au mois de février 1435. Il fut encore
employé dans diverses négociations.
206 WITTON.
Thomas Wilton , Anglais , prêtre et docteur en
droit dans le quinzième siècle, fut chancelier et doyen
de l'église de Saint-Paul de Londres.
Claude Victon était secrétaire du Roi, le 26 octobre
1584 (1), avec Jacques de Beauvais, N.... le Tonnelier,
Martin Ruzé, Pierre Brulart, Antoine de Rambouillet,
Pierre de Vabres, Pierre de Villontreys, Denis de Car-
don, Laurent de Gaumont, Etienne Boisléon, Charles
de Saldaigne, etc., etc. Il résigna cet office en faveur
de François Bonnart, le 19 avril 1625. Histoire chrono-
logique 'de la Chancellerie de France, par Tessereau,
t. I, p. 224 et 3 5o ; et titres en parchemin à nous exhibés.
Pomponne Victon fut maître des requêtes de la reine
Anne d'Autriche depuis 1622, jusqu'en 1 63 1 . Etat des
Officiers de la Maison de nos Rois et Reines, manuscrit
in-folio, déposé à la Bibliothèque du Roi, page 434.
Thimoléon Victon fut reçu secrétaire du Roi, le
28 mai i632. Il devint commissaire-général pour la
revue des Suisses, suivant des titres en parchemin, sous
la date de 1662. Il transigea, le 3 juin 1669, avec ses
oncles maternels, MM. d'Alesso et le Clerc de Courcelles,
à l'occasion d'une succession qui lui était échue; il avait
pour frère Nicolas Viton, mort avant lui. (Titres en
parchemin à nous exhibés). Il obtint des lettres d'hon-
neur, le 26 juin 1666. Hist. de la Chancellerie.
Le R. P. François Victon, de l'ordre des Minimes, a
donné la vie de Saint-François de Paule , fondateur du
même ordre; il était arrière- petit-fils de la sœur de ce
Saint. Voyez un ouvrage intitulé : Les Eloges de nos Rois
et des Enfants de France qui ont été dauphins de Viennois;
par le P. Hilarion de Coste, de Tordre des Minimes,
m-40., déposé à la Bibliothèque du Roi, cotté L., 817.
Goussencourt, dans son Martyrologe des chevaliers de
Malte, tome 1, page i63, mentionne aussi la maison
de Victon, à l'occasion de celle d'Alesso.
Antoine Viton, établi en Provence , épousa Gabrielle
d'Aubergue, et eut pour fille, Jeanne Viton, qui fut
mariée, le 10 septembre 1696, à messire Jean-Baptiste
de Moniginot, écuyer, d'une ancienne famille de Lan-
gres, alliée à presque toutes les familles de Champagne.
(1) A celte époque, les charges du secrétaire du Roi étaient
remplies par des nobles de la plus haute distinction, et ce ne fui que
longtemps après qu'on s'en pourvut pour arriver à la noblesse.
WITTON. 207
Dictionnaire de la noblesse de France, in-40., t. XIV.
Joseph - Louis - Pancrace - Marie Vitton était cheva-
lier de l'ordre de Notre-Dame du mont Carmei, en 1744.
Etat de la France, année 1749, tome IV, page 82.
La maison de Jassaud-Thorame, l'une des plus an-
ciennes de la Provence , vient de se fondre dans celle
de Viton, par le mariage de Marie-Désirée de Jassaud
de Thorame, contracté, le 2 octobre 1796, avec Jean-
Joseph Viton, de Peyruis. Elle est fille de messire Hyp-
polite de Jassaud, baron de Thorame.
Il a pour cousin issu de germain, Jean-Paul Maxi-
milien - Auguste, né en janvier 1800, chevalier de
l'Eperon d'or.
La branche de cette maison, qui s'était réfugiée
d'Italie en Provence pendant les guerres de François Ier
et de Charles - Quint , ne put y soutenir, avec autant
d'éclat , le nom de ses ancêtres ; elle fut , en outre ,
obligée de partager ses biens en tant de parties, à raison
du grand nombre de ses enfants, qu'elle tomba dans un
état de gêne et de détresse, dont elle eut beaucoup de
peine à se relever dans la suite.
Mais les branches restées en Angleterre s'y sont main-
tenues dans toute leur dignité; c'est là qu'est le véritable
berceau de cette famille qui a donné ou . reçu son nom
de plusieurs villes et châteaux - forts, telle que la ville
de Wilton ou Wilth - Shire , qui envoie deux députés
au parlement , et qui était autrefois la capitale de la
province ; elle est tout près du village de Sutton , où
Alfred - le - Grand arbora, en 871, son étendard contre
les Danois. Nous avons un titre original entre les mains
qui mentionne, comme je l'ai dit plus haut , Henri
Wilton et Alix, sa femme, qui contractent, en 1433; et
il existe encore, dans le comté de Norfolk, une branche
de ce nom ; Nicolas Wilton se trouve mentionné parmi
la noblesse de ce comté, en 1673, dans le Britannica
of À. Geograyhical ; et dans la province de Northum-
berland on voit les places de Whitton-Castle , Whitton-
Toivre et Long- Whitton, qui ont donné ou reçu leur
nom de cette famille , sur laquelle nous attendons des
renseignements plus étendus.
Une branche établie en Allemagne y a conservé le
nom primordial de Wildton ; celle des Pays-Bas a pris
celui de Witten : la prononciation et l'orthographe du
nom n'ont différencié qu'à raison du pays.
208 AMYS DU PONCEAU
AMYS DU PONCEAU (le vicomte Gabriel), chef
d'escadron de hussards, chevalier de l'ordre royal et
militaire de Saint-Louis, est né, en 1575, dans le dépar-
tement de Maine-et-Loire, et descend d'une famille
qui déjà jouissait de la noblesse sous Charles VIL Ses
ancêtres furent si zélés pour le service du roi , que
les ligueurs , par esprit de vengeance , pillèrent et
brûlèrent la maison de Salomon Amys du Ponceau,
conseiller au parlement de Bretagne, sous le règne
d'Henri III. Son fils, Pierre Amys du Ponceau, en
partie ruiné par les malheurs de son père , embrassa le
parti des armes, où son mérite le fit bientôt connaître et
l'avança. Il fut secrétaire d'ambassade au traité de
paix fait à Munster, le 24 octobre 1648, entre l'em-
pereur, le roi très - chrétien et les électeurs , princes et
états du Saint - Empire. Il fut ensuite nommé gouver-
neur de la ville et château de Sablé, avec le titre de
brigadier des armées du roi.
Gabriel - François Amys du Ponceau , arrière - petit -
fils de Pierre Amys du Ponceau , et père du vicomte
actuel, était cornette, dès l'âge de quinze ans, dans le
régiment de Saint - Jal cavalerie , et assista , en cette
qualité, à 4a fameuse bataille de Fontenoy ; le régiment
ayant été réformé à la paix d'Aix-la-Chapelle, en 1749,
du Ponceau passa à Saint-Domingue, où il continua
néanmoins le service , et fut nommé capitaine de dra-
gons, par brevet du i5 février 1765.
Le vicomte Gabriel Amys du Ponceau, son fils, émigra
au commencement de 1791 , en sortant de l'école
royale et militaire de Vendôme , où il avait été élevé.
Il fit la campagne des Princes, dans le corps des officiers
du régiment du maréchal de Turenne; cette armée
ayant été licenciée, il prit parti dans les ulhans britan-
niques. Fait prisonnier, après avoir eu son cheval tué
sous lui , et blessé lui - même de plusieurs coups de
sabre, il fut conduit, comme émigré, à la citadelle
de Lille, et n'évita la mort, en 1794, qu'à la faveur
d'un faux nom. Il passa ensuite dans la Vendée , et à
BAZALGETTE. âoç)
la reprise dermes, en 1799, profita de l'amnistie
pour rentrer dans ses foyers , à Angers , où il resta
fort tranquille , sans prendre part en rien au gouverne-
ment ; il épousa, en 1801, mademoiselle Bouteillier de
Châteaufort , fille d'émigrés , et émigrée elle-même ,
et dont la majeure partie de la fortune avait été vendue
par la république.
Lors de la rentrée de l'usurpateur Bonaparte , en
mars 181 5, il leva un grand nombre de paysans de
son canton pour marcher contre lui ; ses biens furent
de nouveaux séquestrés; il fit cacher sa femme et ses
enfants, et fit la campagne dans l'armée royale, sous
les ordres du général baron d'Andigné. Il fut nommé
chevalier de Saint -Louis, le dix-sept de juillet mil
huit cent seize, et obtint des lettres-patentes de vicomte,
le trois août suivant, lesquelles furent enregistrées au
greffe de la cour royale d'Angers, le 16 août de la
même année (1).
Armes : d'argent, au chevron de gueules, accompagné
de trois feuilles de pampre de sinople; l'écu timbré
d'une couronne de vicomte. Supports : un lévrier ram-
pant, et un lion en barroque. Devise : Virtus et fidelitas.
BAZALGETTE , famille noble , originaire du Lan-
guedoc , puis transplantée en Angleterre , où elle est
représentée de nos jours par :
Messire Jean- Louis Bazalgette, écuyer, né le 5 oc-
tobre 1750.
Armes : parti : au 1 , d'argent, à la fasce de gueules, chargée
de trois croissants montants du champ , accompagnée
d'un étendard de gueules, semé de croisettes d'or, mis
en bande et en pointe, de trois merlettes de sable, et
d'une moucheture d'hermine du même, en abîme ; au chef
(1) L'ordonnance du Roi, qui l'a créé vicomte, est en date
du 29 mai 1816.
i3. 14
210 D ABON.
d'azur, chargé de deux croix, trefflées d'or ; au 2, d'or,
au lion de gueules, armé et lampassé de sinople,
couronné d'argent , tenant de sa patte dextre un sabre
du même, garni d'or. Couronne de comte.
d'ABON, famille ancienne, originaire du Dauphiné
mais dont l'origine primitive n'est point connue.
Un d'Abon était comte et seigneur d'une ville en
Piémont , au huitième siècle , sous l'épiscopat de Ro-
dolphe, évêque de Gap; en Tan 1040, Abon , prêtre,
fait une donation au monastère de Saint-André ; Juvenis
commentator le rapporte ainsi : Ego Abbo indignus près-
biter. Voyez le cartulaire de Saint - André , au collège
d'Embrun, et l'histoire manuscrite de monsieur Ju-
deur, à Carpentras, page 72.
Le traité de paix conclu entre l'évêque et la ville de
Gap, le 19 janvier 1276, fait mention de Bertrand
et Pons Abbon> qui s'y trouvent au nombre des citoyens
les plus distingués qui souscrivirent cet acte ; l'original
est à la maison de ville de Gap.
I. Pierre d'Abon, Ier. du nom, chevalier, est ainsi
qualifié dans l'acte de l'investiture qu'il prit de l'évêque
de Gap, en 141 2, pour un four qu'il avait acheté dans
la ville. Cet acte est en original dans les archives de
la branche aînée, à Gap, et prouve que c'est à tort
et sans fondement que Chorier, dans son Etat politique
du Dauphiné, page 36, donne -à Pierre d'Abon la qualité
de notaire, quoiqu'il ajoute qu'à cette époque le nota-
riat était un art , qui , loin de déroger à la noblesse ,
était un exercice noble. Pierre d'Abon avait épousé
Jeanne de Justas, avec laquelle il vivait à Gap, en 141 4.
Il en eut :
II. Jean d'Abon, Ier du nom, qui fut compris
comme noble dans la révision des feux qui se fit en
Dauphiné, l'an 1457. Il fut père, par Béatrix de Grasse,
sa femme, de :
III. Guillaume d'Abon, I,r du nom, qui épousa,
le 5 novembre 1496, Alix de Valavoire, qui lui ap-
D ABON. 21 I
porta la terre de Reynier, fille de Pierre de Vala-
voire , et de Catherine d'Ancella , dame de Reynier
et d'Astouin. De leur mariage est issu :
IV. Jean d'Abon , IIe du nom, seigneur de Reynier,
qui épousa, le 12 janvier 1524, Marguerite de Glan-
devez , fille d'Hélion de Glandevez , seigneur de
Gréoux, et de Jeanne de Justas. Leurs enfants furent :
i°. Guillaume, dont l'article suit;
20. François d'Abon, marié, en 1571, à Jeanne
de Capris de Rourebeau ;
3°. Olivier d'Abon, qui épousa, en i56i, Barbe
Heme. 11 fut pèr» de :
a. Baltazard d'Abon , dont la fille unique ,
Julie d'Abon , épousa Melchior d'Abon ,
seigneur de Reynier, son cousin ;
b. Jean d'Abon , père d'Hélène d'Abon , dont
on ignore la destinée;
40. Pierre d'Abon de Reynier, qui fut reçu che-
valier de Saint-Jean-de-Jérusalem, en i566;
5° Et cinq filles, dont les alliances ne sont pas
connues.
V. Guillaume d'Abon, IIe du nom, seigneur ?d'Au-
trays et de Reynier, passa un contrat d'échange avec
l'évêque et comte de Gap , d'une portion de la place ,
terres et seigneurie d'Autrays, le 29 janvier i5i4;
épousa, le i5 juillet i56y , Eléonore d'Autane, fille
de feu Raymond d'Autane , seigneur de Piégon , dont
sont issus :
i° Jean, dont l'article suit;
20 Charles d'Abon, qui fonde la seconde branche,
rapportée ci-après ;
VI. Jean d'Abon , IIIe du nom , seigneur de Rey-
nier, épousa, par contrat, du 14 février i5g9 , signé
Bernard, notaire, Suzanne de Bioulle, de laquelle il
laissa :
VII. Melchior d'Abon, seigneur de Reynier, qui
s'allia, par contrat du 14 février 1634, avec Julie d'Abon,
sa cousine au troisième degré ; il fut maintenu dans sa
noblesse, par jugement de la chambre des francs-fiefs de
212 D AB0N.
Provence, du 5 juillet i635; et par autre jugement de
M. du Gué, intendant du Dauphiné, du 7 juin 1668.
Il eut de son mariage :
i°. Antoine, dont l'article suit;
20. Pierre d'Abon, chanoine;
3°. Baltazard d'Abon, gouverneur de Montalban;
40. Louis d'Abon ;
5*. Jean-François d'Abon ;
6\ Honorade d'Abon.
VIII. Antoine d'Abon , épousa Louise de Rouvillasc ,
dont il eut :
i° Jean, dont l'article suit;
20 Plusieurs enfants, morts sans postérité.
IX. Jean d'Abon , IV* du nom , épousa Marguerite
du Sceau , dont il eut :
X. François d'Abon, marié avec Lucrèce Poncet.
SECONDE BRANCHE.
VI. Charles d'Abon, seigneur de la Chenay, second
fils de Guillaume, IIe du nom, seigneur d'Autrays et
de Reynier, et d'Eléonore d'Autane, épousa, en Anjou,
le 23 février 162 1 , Catherine de Loyauté, fille de
Michel de Loyauté. De ce mariage sont issus :
i° Jacques - Auguste d'Abon ,' écuyer, seigneur de
Boulé, qui fut employé en diverses, négocia-
tions , en Allemagne et en Italie , pour des
affaires importantes à l'Etat. Il était destiné pour
être envoyé en ambassade en Suisse , lorsqu'il
mourut. Il avait épousé, le 1" mai i656, Made-
laine - Thérèse de l'Agneau , d'une famille noble
de Bourgogne , sous - gouvernante de Marie-
Anne d'Orléans , duchesse de Savoye , puis dame
d'honneur de cette princesse. Il laissa de ce
mariage :
a. Louis - Auguste d'Abon , mort à l'âge de
17 ans, enseigne des vaisseaux du roi;
b. Eugène - Maurice d'Abon , religieux de
^ l'ordre des chanoines réguliers de Saint-
Augustin ;
d'abon. 2l3
e. Renée - Thérèse d'Abon , née en 1659,
morte à Paris, le 18 juillet 1736 ; elle fut
élevée auprès de la duchesse de Savoye ,
qu'elle suivit en Piémont, en qualité" de
fille d'honneur. Elle épousa le 23 février
1687, Jean- Baptiste, marquis de Rouvroy ;
par création du mois de janvier 1714 ,
seigneur du Puy , de Froissy et autres
terres en Picardie , lieutenant - générai des
armées navales du roi , et commandeur de
l'ordre royal et militaire de Saint- Louis ;
décédé le 23 mars 1744. Il était fils de
Pierre de Rouvroy, seigneur du Puy, et
de Marie - Ursule de Gontery de Saint-
Alban. Renée - Thérèse d'Abon , fut mère
de Jean-Auguste, comte de Rouvroy, che-
valier de l'ordre royal et militaire de Saint-
Louis, colonel de dragons, marié le 3o mars
1726, avec Marie- Anne Giraud. Il fut père de
Marie-Thérèse-Sophie, marquise de Rouvroy,
morte le 21 février 1750, femme de Jean-
Victor de Rochechouart , prince de Tonnay-
Charente , marquis d'Everly , baron de
Bray- sur-Seine , etc., duc de Rochechouart,
en 1753; duc de Mortemart , en 1757;
brigadier des armées du roi, fils de Jean-
Baptiste de Rochechouart, duc de Morte-
mart , et de Marie - Madeleine Colbert de
Blainville. Cette alliance donne à la maison
d'Abon, des consanguinités avec les mai-
sons princières, et les plus considérables du
royaume ;
20. Honoré, dont l'article suit ;
3°. Charles d'Abon , seigneur du Montbron , marié
le 8 février 1668, avec Madelaine Belot , dame
de la Michallière, dont :
a. Anne-Charles d'Abon ;
b. Palamêde d'Abon.
VII. Honoré d'ABON , écuyer , seigneur de Mont-
fort, gentilhomme servant chez le roi, puis officier,
commandant dans la compagnie des Cent-Snisses de la
214 d'abon.
garde de S. M., transigea avec noble Melchior d'Abon,
seigneur d'Autrays et du Reynier, le 2 novembre 1672;
il fut maintenu dans sa noblesse par les commissaires
départis, en Provence, pour la recherche des usur-
pateurs du titre de noblesse, le 7 juin 1668. Il avait
épousé, le 3 février i655, Jeanne Gabriel _, dont il
eut :
i°. Jacques-Auguste, dont l'article suit :
2°. Catherine d'Abon, mariée à messire Louis de
Poliard, chevalier, seigneur, de Brinvilliers ; ils
reçurent conjointement , un transport solidaire
d'Honoré d'Abon, et de Jeanne Gabriel, son
épouse, le 12 février 1696.
VIII. Jacques-Auguste d'Abon, écuyer , seigneur du
Carouge -, fut capitaine au régiment de Lyonnais , par
commission du 16 mai 1698, capitaine au régiment de
Boufflers, par autre commission du 5 février 1706.
En récompense de ses services militaires et des
blessures qu'il avait reçues à l'armée , fut nommé
chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis,
le i3 mai 171 3; il s'est marié le 3 avril 1708, avec
Marie-Françoise de Mazancourt, dame du Carouge,
d'une ancienne et illustre maison de Picardie, qui
compte parmi ses nombreuses et belles alliances, celles
des maisons de Bussy, de Salvert de Montrognon , de
Roncherolles, de Poix, de Pas-de-Feuquières, d'Am.
bly, etc., etc., fille de Robert de Mazancourt, seigneur
du Carouge et de Guérard, en Brie ; et de Françoise
Jacquart du Chartier ; ils vivaient encore le premier
octobre 1738. De ce mariage sont issus :
i°. Charles- Auguste, dont l'article suit ;
2°. Jacques - Auguste d'Abon , aide - major des
troupes détachées de la marine aux Isles fran-
çaises de l'Amérique , chevalier de Tordre
royal et militaire de Saint- Louis, marié à Saint-
Domingue, avec Madelaine-Françoise-Paule de
la Rougerie, dont sont issus :
a. Un fils, mort sans postérité.
b. Madelaine - Anne - Françoise - Louise - Marthe
d'Abon, mariée le 24 mars 1784, à Wol-
demard - François - Xaxier - Joseph , vicomte
HÛRT. 2l5
de Hallet, chevalier, officier dans le 6°. ré-
giment des chasseurs à cheval ; fils de haut
et puissant Jean-Baptiste , baron de Hallet,
et de dame Barbe de Viennois, dont posté-
rité : Voyez Hallet , tome XII de cet
ouvrage, page 43.
3°. Marie-Anne d'Abon, mariée à André - François
du Val , marquis de la Houssaye , seigneur
d'Epizy, , lieutenant des grenadiers royaux au
régiment de Solar.
IX. Charles-Auguste cTAbon , né en 171 2, capitaine
de vaisseaux du ro'i, chevalier de l'ordre royal et mili-
taire de Saint-Louis, apporta au roi, en 1754, la nou-
velle de l'arrivée de madame, infante', duchesse de
Parme, à Gênes; il devint chef d'escadre, lieutenant-
général des armées navales, commandeur de Saint-
Louis, le 3 septembre 1777, il est mort sans postérité.
Armes : parti émanché d'or et d'azur de huit pièces ;
les pointes arrondies. Devise : Union, maintien.
HÙRT, famille noble d'Alsace, où elle est encore
établie de nos jours ; elle est représentée par :
Messire Philippe - Henri - Gélestin Sigismond de
Hiirt né le 4 février 1769, qui a obtenu le 9 janvier
1789, un certificat de noblesse de monsieur Chérin,
pour servir dans les troupes du roi ; il a émigré en 1792,
fait toutes les campagnes jusqu'au licenciement ; il est
chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint- Louis, et
capitaine dans la légion de l'Aisne. Il est fils de messire
Jean-Thibaut Hiirt, écuyer, et de dame Jeanne-Marie
Catherine de Fleckammer. Il a épousé en juin 1808,
Antoinette Gugger , de Soleure en Suisse , de laquelle
il a :
Emilie - Marguerite - Antoinette - Philippine , née en
janvier 1 8 1 6 .
Armes : d'argent, au berger de carnation, chevelé de
sable, habillé d'un surtout d'azur, d'une culotte de
2i6 d'orfeuille.
gueules, d'une ceinture d'hermine ; ses guêtres et ses
souliers de sable, tenant sa houlette de pourpre ; au chef
d'azur, chargé de trois étoiles d'or. Couronne de comte.
Supports : deux lions.
d'ORFEUILLE, maison originaire de l'Angoumois,
et établie en Poitou , vers la fin du douzième siècle ,
remonte à :
I. Calo, fils puîné de Guillaume, sire de Mastas ,
et qui eut en partage la seigneurie d'Orfeuille, que
Foulques, son aïeul, avait réunie à la châtellenie de
Mastas. Outre la donation faite à la Maison-Dieu de
Montmorillon, Calo en fit une autre en 12 17, en
faveur des religieux des Chatelliers.
IL Jourdain d'Orfeuille, son fils, vivait en 1259,
et laissa d'Œnor de Brosse :
III. Guillaume d'ORFEUiLLE , qui rendit hommage
de la seigneurie d'Orfeuille, à Foulques de Mastas,
par acte du 20 août 1270. Il épousa Letice , fille de
Pierre de Volvire, dont est issu :
IV. Regnault d'Orfeuille , Ier du nom , qui le
2 mai 1 3 17, céda au nom de Regnault son fils, et
d'Isabelle de Vivonne, à Pierre Clopoix, deux journaux
de terre, situés près Surgères.
V. Regnault d'ORFEUiLLE , IIe du nom, eut de
Marguerite d'Archiac, son épouse :
VI. Jean d'ORFEUiLLE, qui laissa de Mahaut de Mont-
beron ;
i°. Regnault, dont la postérité s'est éteinte en
Aunis, à la fin du XVIIe siècle ;
20. Giraud, qui suit ;
3*. 40. Gérard et Jean successivement abbés de
Saint-Jean d'Angély ;
5*. Jeanne, abbesse de Sainte -Croix de la ville de
Poitiers :
D ORFEUILLE. 217
VII. Girault , sire d'Orfeuille, Ier du nom, épousa
la dame Casilier, alias Casalès, dont est issu :
VIII. Girault d'Orfeuille, IIe du nom, qui de
Marie, fille d'Antoine Faidy, écuyer, seigneur de
Foucaud, et de Marie de Forets, eut:
i°. Jean d'Orfeuille, écuyer, seigneur de la Guil-
lotière, dont le petit-fils, Antoine d'Orfeuille,
écuyer , seigneur de la Guillotière , de Ville-
neuve et de Cheiz , épousa Jeanne Jousseaume ,
dont naquirent :
a. Bonaventure, mariée, en 1 556, à Marin de
Vasselot du Chasteignier ;
b. Marie , qui a épousé Eutrope de Vasselot
de Dannemarie;
c. Isabeau , épouse d'André d'Orfeuille , sei-
gneur de Foucaud , son parent du troisième
au quatrième degré;
2°. Charles d'Orfeuille qui suit ;
3®. Catherine, épouse d'Olmer de Montferrand.
IX. Charles d'Orfeuille , écuyer , seigneur de
Foucaud , épousa Catherine , fille de Nicolas Gilier,
chambellan du roi , dont naquirent :
i°. Mery, qui suit :
2°. Guillaume , religieux bénédictin ;
3<>. Philippine, qui épousa Philippe de Petit Creux,
écuyer, seigneur de la Guessonnière.
X. Mery d'Orfeuille , écuyer, seigneur de Fou-
caud , laissa de Jacquette , fille de Léonet , cheva-
lier , seigneur de la Frapinière , et de Marguerite de
Parthenay :
i°. Joachim, qui suit;
2°. Catherine, qui, par contrat du 4 avril 1544,
épousa Claude, fils de François de Clervaulx,
écuyer, seigneur de Breuil-Cartais , et de Jeanne
de Frondebœuf ;
3°. Louis d'Orfeuille, écuyer, seigneur de Luché ,
dont vinrent : i°. Hugues d'Orfeuille , écuyer,
seigneur de Luché , et père de Louis , mort
sans enfants; 20. Jeanne, épouse de Guichard
2i8 d'orfeuille.
du Pin de la Guérivière ; 3°. Persine, mariée
à Louis Adam, écuyer, seigneur de Puyraveau ;
4°. Renée, épouse: i°. de Jacques de Luain ,
seigneur de la Forêts ; et 2°. mariée à Jean de
Cassé, seigneur de la Chausseraye.
.XI. Joachim d'Orfeuille, écuyer, seigneur de
Foucaud , embrassa l'erreur de Calvin, et se renferma,
avec d'autres protestants, dans le château de Lusignan,
dont il soutint le siège. Il y fut blessé au mois de
juillet i5y4, et tué au mois de janvier de Tannée
suivante. Il eut de Marie de Luain, son épouse :
i°. André d'Orfeuille qui suit;
20. Louise , épouse de François d'Authon , . écuyer,
seigneur de la Rigaudière ;
3°. Gillette , qui , par contrat du 2 3 décembre
1573, épousa Jean de Vernon , écuyer, seigneur
de la Rivière et de Bonneuil ;
40. Jacquette , qui épousa Philippe Dauzy , écuyer ,
seigneur de Lestortière.
XI L André d'Orfeuille, écuyer , seigneur de
Foucaud, laissa' d'Isabeau d'Orfeuille,, son épouse:
XIII. Pierre d'Orfeuille, baron de Chize, qui
d'Elisabeth d'Allouhe , son épouse , eut :
i°. François, qui suit;
20. Suzanne, épouse de Jean Robert, écuyer,
seigneur de la Gennerie ;
3°. Anne, qui épousa: i°. le sieur Gigou , écuyer,
seigneur de Vesançay ; 20. Antoine Saulnier, en
Périgord ;
4*. Elisabeth , épouse de François de Gain ;
5°. Louise, mariée à Jacques de Greaume.
XIV. François d'Orfeuille, Ier du nom , chevalier,
seigneur de Foucaud , etc. , mourut à Lussaudière , le
12 avril 1684, laissant de Jacquette Chappot , son
épouse :
i°. François, qui suit ;
20. Anne, qui, par contrat du 7 février 1 65 5 ,
épousa Pierre Thibault , écuyer , seigneur d'Al-
lerit ;
d'orfeuille. 219
3°. Pierre , écuyer , seigneur de Lussaudière , né le
7 octobre 1642; il épousa, par contrat du 25 sep-
tembre 1679, Avoye Madelaine de Méhée , dont
il eut Marie - Anne - Madelaine d'Orfeuille , qui
épousa : i°. Claude - Joseph , chevalier, seigneur
d'Availles; 20. Louis Chevreuil, écuyer, sei-
gneur de Romefort ;
40. Marie, religieuse au couvent des dames de
Saint - François de la ville de Niort.
XV. François d'Orfeuille , IIe du nom , né le
3 novembre 1640, assista au ban de la noblesse du
Poitou, en 1693, et mourut à Lussaudière, le 18 avril
1697, laissant d'Anne Chevalier, son épouse:
i°. Pierre-François d'Orfeuille, qui suit;
2°. Louis-Charles d'Orfeuille , qui épousa : i°. par
contrat du 6 avril 1717, Marie Guillon , dont
il eut Marie - Anne -Radegonde d'Orfeuille, morte
en bas âge ; 20. Marie -Anne Draud , de laquelle
il n'eut pas d'enfants;
3°. Louis, dont la postérité sera rapportée après
celle de son frère aîné ;
4e Autre Louis, chevalier, seigneur de la Maison-
nière, qui épousa : i°. par contrat du 8 janvier
1727, Judith Levesque de Tourtron ; 20. Mar-
guerite , fille de Charles-Auguste Aymer, che-
valier, seigneur de la Chevalerie. Il mourut sans
enfants, le 19 juin 1763 ;
5°. Jean d'Orfeuille , chevalier seigneur de Lus-*
saudière, qui épousa Catherine - Marie - Anne de
Villedoin , également mort sans postérité.
XVI. Pierre - François d'Orfeuille, chevalier, sei-
gneur de Foucaud , etc., né le ier novembre 1687, et
mort à Lussaudière, le 25 février 1761 ; a laissé de
la dame Marguerite - Catherine - Jourdain , qu'il avait
épousée le 6 mai 1711 :
i°. Jean - Pierre , marquis d'Orfeuille, dont la
postérité est rapportée au tome IX ;
2° Marie-Anne , née le 19 juin 1714, et morte
sans alliance ;
3°. Charles- René, qui suit.
XVII. Charles -René d'Orfeuille, écuyer, seigneur
220
de la Buttrie , officier au régiment de Conti, avait
épousé, par contrat du 2 5 janvier 1752, Marie-Anne-
Charlotte, fille de Jean- Baptiste Billaud , écuyer,
ancien garde - du - corps du roi , et de Marie Picoron ,
dont sont issus :
i°. Charles- Louis, qui suit;
20. N... d'Orfeuille, marié dans la Vendée:
3°. N... d'Orfeuille, prêtre.
XVIII. Charles - Louis d'Orfeuille, chevalier, sei-
gneur de la Buttrie, né le 22 août 1753, a épousé, par
contrat du 5 juillet 1785, Marie -Anne- Julie, fille de
Simon -Louis de Vasselot , écuyer, seigneur du Quer-
reau, de la Chize, etc., et de Marie de Pressac, dont
sont issus :
i°. Théodore- Louis - Amédé d'Orfeuille, né le
24 janvier 1795 , et élève de l'école spéciale de
la marine, sur le vaisseau le Tourville, à Brest;
2*. Jean-Baptiste-Isidore d'Orfeuille, né le 11 sep-
tembre 1809 ;
3*. Trois filles.
XVI. Louis d'Orfeuille, chevalier, seigneur de
la Granerie et de Tourtron, né le 20 mai 1693, servit
quelques années au régiment de Vertamon , cavalerie ,
et mourut le 19 février 1771 , laissant de Marguerite
Renée Levesque, qu'il avait épousée par contrat du
27 février 171 7, reçu par Ré et son confrère, notaires
royaux à Samt-Maixent :
XVII. Jean - Louis d'Orfeuille, chevalier, seigneur
de Tourtron, Saint-Georges et autres lieux, né le i5 fé-
vrier 1725; il a assisté au ban de la noblesse du Poitou,
convoquée en 1758, et est mort à Saint - Maixent ,
le ... Il avait épousé : i°. par contrat
du 22 novembre 1744, Renée, fille de Jean de Pons,
chevalier, seigneur du Breuil - Coiffa ult , morte sans
enfants l'année suivante; 20. par contrat du i3 sep-
tembre 1746, reçu par la Marque et son confrère,
notaires royaux, Marie- Jeanne , fille de Pierre Pidoux,
chevalier, seigneur de Pollié , la Guillottière et autres
lieux; et de Suzanne - Henriette Daitz de Mesni, dame
de Saint-Georges, dont sont issus:
D ORFEUILLE. 221
i° Charles - Louis - Marie s comte d'Orfeuille, qui
suit :
2°. Louise- Henriette d'Orfeuille i née le 27 octobre
1747, et mariée par contrat du 27 janvier 1773,
à François-Alexandre de Pons , écuyer , seigneur
de la Guenottrie , chevalier de Tordre royal de
Saint- Louis, et capitaine au bataillon de garni-
son du régiment d'Angoumois ; fils de Jacques-
Alexandre de Pons, chevalier, seigneur de la
Guenottrie, chevalier de Saint-Louis et comman-
dant du bataillon des milices de la ville de Saint-
Maixent ; et de Louise Texier ;
3°. Marie-Jeanne d'Orfeuille, née le 12 avril 1750,
et mariée en 1797, au sieur Renaudin, capitaine
d'infanterie ;
4°. Marie -Louise -Victoire d'Orfeuille, née le 23
décembre 1759, mariée le i5 janvier 1785, à
Louis - Calixte des Roches , chevalier , seigneur
de Saint-Mars, fils d'Alexis des Roches, che-
valier, seigneur de Chassais et de Charlotte-
Armande de Landernau.
XVIII. Charles - Louis -Marie , comte d'ORFEUiLLE ,
chevalier, seigneur de St. -Georges, du Breuil et de Blanzay,
né le 7 juillet 1756, volontaire au régiment provincial
de Poitiers, au mois de mai 1778, lieutenant en second
au bataillon de garnison du régiment de Saintonge,
en 1782 ; employé en qualité de capitaine de cavalerie
en 1795 et 1796, dans l'armée royale vendéenne, com-
mandée par le général Charette, sous les yeux duquel,
il a, dans divers combats, reçu quatorze blessures ;
surnuméraire dans la compagnie des gardes de la Porte
du roi, le 5 septembre 1814; chevalier de Tordre royal
et militaire de Saint- Louis, le 17 du même mois; garde
titulaire de la compagnie des gardes de la Porte, le
7 décembre suivant; chef de bataillon, le 24 du même
mois; sous-brigadier dans cette compagnie, le 17 mars
181 5, est passé en Belgique avec Sa Majesté; rentré en
France avec elle, et mis à la retraite, au maximum de
son grade, le 22 mars 18 16.
Le comte d'Orfeuille avait, par contrat reçu par Cail-
lon et son confrère , notaires royaux à Saint - Maixent,
épousé, le i5 juin 1779, demoiselle Marie -Sophie-
222 HACQUET DES NAUDIERES.
Françoise - Louise , fille de Joseph-Alexis de Bosque-
vert, chevalier, seigneur de Vaudelaigne ; et de dame
Catherine Sauzeau ; ladite demoiselle de Bosquevert est
décédée le ier avril 1780, laissant une fille, Marie-
Ursule d'Orfeuille, née le 16 mars précédent, et mariée
par contrat du 19 juin 1798 , au sieur Pierre-Etienne
Palustre de Fondvilliers , dont la généalogie est insérée
dans ce volume, page 196.
Le comte d'Orfeuille a , par acte passé par Briand ,
notaire royal à Marcillac, département de la Charente,
contracté, le 29 avril 1799, une nouvelle alliance avec
demoiselle Anne- Rosalie], fille de Charles-César de
l'Estang, chevalier, seigneur du Breuil-Coiffault, che-
valier de Saint -Louis, et ancien brigadier des gardes-
du-corps du roi, et d'Anne-Julie de Couvidou, dont
sont issues :
i°. Germaine d'Orfeuille, née le 11 juin 1800;
20. Nancy d'Orfeuille (mademoiselle de Blanzay),
née le 2 mars 1802 ;
3°. Rosalie - Eliza d'Orfeuille (mademoiselle de
Saint-Georges), le 2 août 1804.
Voyez pour le surplus, ce qui est dit de cette famille,
au tome IX, pages io3 — et 549 — où se trouvent des
détails que l'on croit inutiles de répéter, [et dont l'exac-
titude est reconnue ; les articles que l'on donne ici, en
forment le complément.
HACQUET des NAUDIERES, famille noble, origi-
naire de Bretagne, qui est représentée aujourd'hui ;par ;
Messire Germain Hacquet des Naudières , ancien
major de cavalerie, commandant des dragons-volontaires
de l'armée royale Anglo-émigrée, à Saint - Domingue,
en 1794. H fut blessé dans la campagne des Gonaïves,
en 1790, et eut l'honneur de monter le premier à
l'assaut du fort de la Saline, en 1794, et d'y planter
lui-même le pavillon royal ; la même année , il fut
nommé pour remplir les fonctions . de commandant de
la place du Port-au-Prince; il est aujourd'hui chevalier
DE BLAIR. 223
de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis : il a pour
enfants :
i°. Jean-Marie-Alphonse Hacquet des Naudières ,
lieutenant de cavalerie, chevau- léger de la garde
du roi ; il a suivi S. M. à Gand ;
2°. Armand-Edouard Hacquet des Naudières.
3°. Auguste Hacquet des Naudières.
Armes : écartelé : au i d'hermine, au 2, et au 3, fascé
d'argent et de gueules -, au 4, d'azur, au dextrochère,
mouvant d'une nuée , le tout d'argent , tenant un
étendard du même. L'écu sommé d'un casque d'ancien
chevalier, orné de ses lambrequins. Tenants : deux
maures.
DE BLAIR, maison originaire d'Ecosse, issue des
barons de Balthayock, ainsi qu'il est confirmé par des
lettres-patentes de Charles II, roi d'Ecosse, d'Angle-
terre, de France et d'Irlande, datées d'Edimbourg,
le 7 juillet 1674, scellées à Edimbourg, le 27 aoijt
suivant, confirmées et ratifiées par arrêt du conseil de
S. M. Louis XIV, du 18 mai 1700. On voit par lesdites
lettres que :
I. André de Blair, chevalier, baron de Balthayock,
issu d'une des plus anciennes et des plus nobles familles
d'Ecosse, fut père de :
II. Jean de Blair, chevalier, baron de Balthayock,
qui épousa Marguerite Oliphaut, fille du baron de Du-
plain, dont il eut :
III. Alexandre de Blair, Ier du nom, chevalier,
baron de Balthayock, allié avec Jeanne de Gray, fille
de milord Gray, baron de Poulies, qui fut père de :
IV. Alexandre de Blair, IIe du nom, chevalier,
baron de Balthayock, qui de Marie d'Aytôn, son épouse,
laissa :
V. Alexandre db Blair, III8 du nom, chevalier,
baron de Balthayock, qui le premier de sa maison sortit
224 r>E BLAIR.
d'Ecosse, et vint s'établir en Béarn, vers Tan i5go.
Son fils :
VI. Alexandre de Blair, IVe du nom, établi en
Béarn , s'était marié avec Isabelle Ogilby, fille Jean
Ogilby, baron d'Innermeith, comme l'apprennent lesdites
lettres-patentes. De ce mariage vint :
VII. Alexandre de Blair, Ve du nom, qui s'allia
avec Marie de Rems, dont :
i°. Samuel, dont la postérité est demeurée en Béarn;
2°. Alexandre, qui suit :
VIII. Alexandre de Blair, VIe du nom, dont la
branche se fixa à Paris, et auquel le roi de la Grande
Bretagne, accorda les lettres-patentes;, ci-dessus men-
tionnées, eut de son mariage avec Madelaine Pitaut,
trois fils ;
i°. Alexandre, (qui ont été présidents au parlement
2°. Armand, ) de Metz, en 1 68 3 et 169 1 ;
3°. Melchior, dont l'article suit.
IX. Melchior de Blair, épousa Henriette de Bri-
non, de laquelle il eut, entr'autres enfants :
i°. Louis- François, dont l'article suit :
20. Une demoiselle , mariée à N... d'Aprémont
d'Ortès.
X. Louis-François de Blair, seigneur de Cernay,
d'Aunay, etc., conseiller de la grand'chambre du par-
lement de Paris, épousa Catherine Jeanne de Gart de
Boisemont, dont il eut entr'autres enfants :
i°. Louis-Guillaume, dont l'article suit :
20. Catherine - Thérèse de Blair de Boisemont ,
mariée, par contrat du 9 mars 1738, avec Henri-
Guillaume Mazade , écuyer , conseiller du roi en
sa cour de parlement , fils de Laurent Mazade,
écuyer ; et de Thérèse des Queulx.
XI. Louis - Guillaume de Blair dé Boisemont ,
maître des requêtes de l'intendance de la Rochelle,
passa à celle du Hainault, en septembre 1754, et de
celle-ci, à Strasbourg, vacante par la mort de monsieur
DE BLAIR. 225
Pinau de Lucé. Il épousa, le 29 avril 1755, Jacqueline
de Flesselles, sœur de Jacques de Flesselles, conseiiler
au parlement de Paris, puis maître des requêtes, et fille
de Jacques de Flesselles, seigneur de Champguefner, en
Brie, de Chapelle-Iger ; et d'Elisabeth Robinet, de la
ville d'Auxerre.
De la branche de Paris est sortie une autre branche,
établie dans la province des trois Evêchés, qui s'est elle-
même subdivisée en plusieurs rameaux, savoir ;
i°. Les seigneurs de Blair, de Breklange ;
20. Les seigneurs des Etangs, dont nombreuse
postérité. Deux membres de cette branche ont
servi à l'armée de Condé ;
3°. Les seigneurs de Courcelles, qui suivent :
Messire Jean-François-Pierre de Blair, ancien of-
ficier au régiment d'Alsace, a épousé noble demoiselle
du Clos, fille de messire Frédéric du Clos, seigneur de
Courcelles. De ce mariage sont issus dix enfants, qui
suivent :
i°. Jean- Armand, dont l'article suit:
20. Antoine-Bon, chevalier de Blair de Balthayock,
ancien capitaine de chasseurs du régiment d'Aqui-
taine. Il a été tué à l'armée de Condé, en
1793, au passage des lignes de Weissenbourg,
étant capitaine de volontaires dans la légion de
Mirabeau. Ce fut lui qui, en son nom, et celui
de toute la famille, fit la fameuse protestation
contre le décret qui abolissait la noblesse. Elle a
été insérée dans l'Ami du Roi, en 1790. Il n'a
point laissé de postérité ;
3°. Jean-François-Pierre de Blair de Courcelles,
chevalier de Saint- Louis, ancien capitaine au
régiment d'Austrasie. Il a fait les campagnes à
l'armée de Condé, et s'est marié en Amérique,
avec noble demoiselle N.... Honfroy, d'une
maison noble de Bretagne, dont sont issues trois
demoiselles ;
40. Charles-Hippolyte de Blair, ancien capitaine
au régiment d'Austrasie, chevalier de Saint-
Louis. Il a fait toutes les campagnes de l'armée
de Condé, et s'est trouvé à Gand, en 181 5. Il est
i3. l5
226 DE BLAIR.
rentré en France avec le roi. Il est marié dans
le pays de Luxembourg, et n'a point d'enfants;
5°. Louis, baron de Blair, chevalier de Saint-
Louis, ancien officier au régiment d'Auxerrois,
maintenant, lieutenant-colonel et lieutenant de
roi à Gra vélines. Il a fait toutes les campagnes de
l'armée de Gondé; a rejoint le roi à Gand, et
est rentré avec lui, en i8i5. Il a épousé Marie-
Julie-Bernardine Herwyn, fille d'un émigré ;
6e. Monique de Blair, mariée à Antoine For-
tunat Pothier, seigneur de Fresnoy et autres
lieux, qui a servi à l'armée de Gondé : ils ont
plusieurs enfants ;
7°. Marie-Thérèse- Louise de Blair, alliée à monsieur
Glapion, qui a servi à l'armée de Gondé ;
8°. Madelaine-Marguerite-Lise de Blair, mariée à
Michel- Ignace , baron du Pasquier de Dom-
martin-Fontenoy , ancien officier au régiment
de royal Auvergne infanterie. Il a été fait pri-
sonnier à l'armée des princes en 1792, en Cham-
pagne, et est mort victime du tribunal révolu-
tionnaire; Alphonse du Pasquier de Dommartin,
leur fils, s'est marié dans le pays de Luxembourg;
9°. Susanne de Blair, alliée à messire Charles le
Bœuf, lieutenant-général des armées du roi. Il
a fait toutes les campagnes de la guerre de sept
ans, en Allemagne, au régiment de Champagne ;
a fait sept campagnes dans l'Inde, dans le régi-
ment d'Austrasie, et enfin toutes les campagnes
de l'armée de Condé;
io°. Julie de Blair, qui n'est -point mariée.
Jean-Armand de Blair , ancien capitaine au régi-
ment d'Aquitaine, mort à l'armée de Condé, a eu
de son mariage avec Charlotte de Cheppe, fille de mes-
sire Charles de Cheppe, conseiller au parlement de
Metz, seigneur de Morville, Saulny et autres lieux :
Charles de Blair;
On trouve d'une autre branche de cette famille, Jean-
Alexandre de Blair, seigneur de Fayolles, mort à
Marseille, au «mois de janvier 1730. Il avait épousé
en 1698, Marie-Anne-Cléophile le Fevre , fille de
DE FRANQUEFORT. 227
François le Fevre, seigneur de Guibcrmesnil et de
Linteî, et de Marie-Philoclée Bourdin de Vilaines.
De la branche aînée, qui est demeurée en Ecosse,
était Jean, baron de Blair, qui épousa vers l'an 1636,
Marguerite d'Hamilton, fille de Jacques Ve. du nom,
marquis d'Hamilton, comte de Cambridge et d'Aran,
baron de Ennerdale, chevalier de l'ordre de la Jar-
retière, chambellan du roi Jacques VI , et sénéchal
du palais, et d'Anne Cunningham de Glencarne..
Armes : de sable, à la facer d'or, accompagnée de
trois besants du même ; à Técu d'argent, brochant sur
la fasce, chargé d'un chevron onde de sable, accom-
pagné de trois tourteaux du même.
FRANQUEFORT, anciennement Francfort, maison
qui paraît tirer son nom de la ville de Francfort- sur -
l'Oder, qu'une tradition porte qu'elle a possédée dans
des tems reculés.
I. Frédéric-Joachim de Francfort, et depuis Fran-
quefort, ce nom ayant été francisé depuis l'établissement
de son fils en France, fut père de :
II. Frédéric-François de Franquefort, qui passa
au service de François Ier, roi de France, en i5i6
ou 017. Il eut pour fils:
III. Pierre de Franquefort, chevalier, avait épousé
Françoise Grenier, dont il eut :
IV. Jean de Franquefort, Ier du nom, chevalier,
capitaine de cavalerie au service de Jeanne d'Albret,
reine de Navarre, en i563, et jusqu'à la mort de cette
princesse, arrivée en 1572, époque à laquelle il passa
au service de Henri IV, dit le Grand, avec deux de ses
fils. Leurs descendants sont constamment demeurés atta-
chés à l'auguste maison de Bourbon, jusqu'à ce jour.
Jean avait épousé, par contrat du 3 juin 1 536, reçu
par Bibaroy, notaire en Périgord, demoiselle Marthe de
Bourolham, dont il eut, entr'autres enfants :
228 DÉ FRANQUEFORT.
V. Guillaume de Franquefort, chevalier, seigneur
du Bosq, capitaine dans le régiment de Montsenlon,
cavalerie, marié, par contrat du 12 février 1 557, reÇu
par d'Estrabon, notaire royal en la cour du sénéchal
de Béarn, à demoiselle Jeanne de Nauguières, dont
il eut :
VI. Jean de Franquefort, IIe du nom, chevalier,
seigneur dudit lieu de Franquefort, capitaine de cava-
lerie, qui épousa, par contrat passé devant Carré,
notaire, le 4 mars 1 584, Marie Bertholus, qui le rendit
père de :
VII. Jacques de Franquefort, Iar du nom, che-
valier, seigneur de Franquefort, co-seigneur de la Ver-
rerie, marié, par contrat du 20 septembre 16 19, reçu
par Guérin, notaire à Marennes, avec demoiselle Judith
de la Croix, dont il eut :
VIII. Jacques de Franquefort, IIe du nom, con-
seiller, seigneur de la Vergne, maréchal-des-logis d'une
compagnie d'ordonnance de cent hommes d'armes. Il
servit ensuite pendant plusieurs campagnes dans le
ban des gentilshommes de Saintonge. Il épousa, par
contrat du 21 octobre 1654, reçu par Drouhard, notaire
à Saintes, demoiselle Anne Babin. Il eut pour fils :
IX. Jacques de Franquefort, IIIe du nom, che-
valier, seigneur de Fribaud et des Ajots, cadet dans une
compagnie de gentilshommes, et ensuite lieutenant et
capitaine au régiment de la Marche, infanterie. Il s'allia,
par contrat du 3 septembre 1691, passé par Bernard,
notaire de Soulignonne, en Saintonge, avec demoiselle
Madelaine Jolly. Il fut père de :
X. Paul de Franquefort, chevalier, seigneur de
la Barouëre et de la Bauge, capitaine d'infanterie,
marié, par contrat du 19 août 1736, passé devant
Michaud, notaire à la Rochelle, avec mademoiselle Jeanne-
Madelaine Pineau, fille de Marc-Henri Pineau, et de
Madelaine Journeau. De ce mariage est issu :
XI. Jacque-Paul de Franquefort, né le 2 août
1737, chevalier, seigneur de la Barouëre, de la Bauge
et autres lieux, lieutenant-colonel du régiment de ca-
VIOT DE MERCURE. 229
valerie du Roi, et depuis chevalier de Tordre royal du
mérite militaire, marié, le 29 juillet 1786, à Charlotte-
Marguerite Pelloutier, de laquelle il a :
i°. Paul- Ulric- Aristide de Francquefort , sous-lieu-
tenant au cinquième régiment de cuirassiers, né
le 7 juin 1790 ;
2*. Auguste - Alphonse - Tancrède de Franquefort ,
né le 8 août 1807 ;
3°. Caroline-Augustin-Aménaïde de Franquefort.
Armes : d'azur, au chevron accompagné en chef de
deux étoiles, le tout d'or, et en pointe d'un lion du même,
lampassé et armé de gueules. Couronne de marquis.
VIOT de MERCURE, famille noble originaire
d'Ecosse, qui a fourni un vice-roi de Tanger, en Barbarie :
elle portait le titre de comte de Viot ou the Viot, avant
que les guerres civiles de la Grande-Bretagne ne l'eus-
sent forcée- à émigrer en France , où elle s'est établie
dans l'Orléanais.
I. Jacques Viot, seigneur de Mercure, fut gendarme
des gardes-du-corps de Jacques V, roi d'Ecosse; il passa
en France en Fan 1 549 , et avait épousé Mathilde de
Barry ou the Barry, irlandaise, de laquelle il laissa :
II. Jean Viot, seigneur de Mercure, qui fut page
de la chambre de Marie Stuart, femme de François II,
roi de France, puis capitaine de cavalerie en 1 5 85. Il se
signala à la bataille de Coutras, en 1 587. Le roi Henri-
le-Grand , pour récompenser ses services , lui donna la
charge de premier valet-de-chambre, et lui accorda, par
ses lettres-patentes du 3o novembre 1595, la direction
et maîtrise de toutes les verreries du royaume de France.
Il avait épousé Elisabeth Legros, de laquelle il laissa :
i°. Jean-Henri, capitaine de cavalerie au régiment
d'Espenan ; tué à la bataille de Lentz ;
2°. Maximilien, capitaine de cavalerie au régiment
de Condé ; tué à la bataille de Rocroy ;
3°. Pierre, qui suit.
III. Pierre Viot dé Mercure, médecin ordinaire du
roi. Il épousa Marie Menard, de laquelle il laissa :
230 VIOT DE MERCURE.
IV. Florent Viot dé Mercure, qui fut d'abord cadet
gentilhomme dans le régiment de Languedoc, puis gen-
darme dans la garde écossaise du roi ; il fit toutes les
campagnes de Flandre, et assista au siège de Thionville,
en 1676, en qualité de sous-aide-de-camp de M. Dela-
haye, lieutenant-général des armées du roi. S'étant retiré
à Pithiviers, il fut nommé conseiller et procureur du roi
de ladite ville de Pithiviers, en 1689. Il avait épousé,
le i3 février i685, Marie Humery, de laquelle il laissa :
V. Florent - Charles - Jean Viot de Mercure , qui
étant capitaine dans le régiment du Languedoc, avait
épousé Marie Trezin, de laquelle il a eu :
i°. Florent-Jean Viot de Mercure, avocat au .par-
lement de Paris ; mort sans postérité ;
20. Ftienne-Aignan, qui suit :
VI. Etienne - Aignan Viot de Mercure, né le
14 juillet 1739, fut d'abord cadet gentilhomme dans
les régiments de Royal-Cantabre et de la Morlière , et
fit, en cette qualité, plusieurs campagnes en Hanovre,
ensuite il fut nommé officier de cavalerie dans le ré-
giment des volontaires étrangers de Gonflans ; il fit les
campagnes des Indes contre les Anglais , sous les ordres
de MM. les comtes d'Estaing et de Lally et marquis de
Conflans ; il se distingua par sa valeur à différents sièges
et batailles , et reçut plusieurs blessures honorables au
service du roi : il eut, entr'autres , le bras droit cassé en
montant à l'assaut au siège de Triche-Napaly, dans
l'Inde. Il avait épousé Jeanne Genti, dont il a laissé :
VII. Etienne - Aignan - Pascal Viot de Mercure ,
écuyer, né le 3i mars 1785. Il a épousé Marie-Marguerite-
Pauline Baulu, de laquelle il a :
i°. Olympe-Marie-Julie, née le 9 octobre 18 11 :
20. Marie- Antoinette- Adeline, née le i3 janvier
1816.
Nota : Un officier du nom de Mercure se fit remar-
quer par son courage et sa valeur à la défense du pont de
Jargeau, en 16 52, sous les ordres du maréchal de Tu-
renne, attaqué par l'armée des Princes.
Armes •: d'or, à la fasce d'azur, chargée d'un caducée
LE PELLETIER. 23l
du champ, accosté de deux roses d'argent. L'écu timbré
d'un casque taré de front, orné de ses lambrequins.
Supports : deux licornes. Cimier : une licorne issante.
LE PELLETIER, noblesse d'origine militaire, qui
a rendu à l'Etat des services importants, notamment
dans l'arme de l'artillerie, dans laquelle plusieurs géné-
rations successives de cette famille, ont obtenu des
premiers grades.
Une branche de cette famille , originaire du pays
Chartrain, est venue s'établir dans l'ancienne province
de l'Isle de France, dans la personne de :
I. Michel le Pelletier, écuyer, commissaire ordi-
naire et garde-général de l'artillerie de France. Il épousa,
en 1649, Françoise Chariot, fille de Pierre Chariot,
seigneur d'Ouville, commissaire ordinaire et garde-gé-
néral de Tartillerie de France. Il eut de ce mariage :
Ie. Laurent-Michel, qui suit :
20. Catherine le Pelletier, mariée à Antoine Bour-
daize , commissaire - provincial d'artillerie et
commandant à Douay.
II. Laurent - Michel le Pelletier,' écuyer, lieute-
nant-général de l'artillerie de France , au département
de Bretagne, chevalier des ordres royaux, militaires et
hospitaliers de Saint-Louis, de Saint-Lazare et Jérusa-
lem, et de Notre-Dame de Mont-Carmel, épousa Gene-
viève de Grezillemont, fille de Jean-Chrisostôme de
Grezillemont, écuyer, seigneur d'Artilly, commissaire-
ordonnateur des guerres, ancien lieutenant des Gardes-
Suisses. De ce mariage sont issus :
i°. Louis- Auguste, dont l'article suit :
2°. Laurent - Michel le Pelletier , chevalier , sei-
gneur d'Argers , de Montjouy, de Maupertuis et
Voilemont , lieutenant - général des armées du
Roi, inspecteur-général du corps de l'artillerie,
commandeur de l'ordre royal et militaire de
Saint -Louis. Officier- pointeur de l'artillerie, dès
le 3o mars 1706, il servit sur les côtes de Bre-
23î LE PELLETIER. t
tagne , dans l'équipage commandé par son père ;
obtint le grade de commissaire extraordinaire de
l'artillerie, le i5 avril 171 o. Commissaire ordi-
naire, le 4 août 1721, il eut alors le comman-
dement en troisième et depuis , le commande-
ment en second de l'école de Strasbourg ; et
obtint le grade de commissaire -provincial, le
7 mars 1732. Il servit au siège de Kell, en 1733.
Major de l'équipage de l'artillerie de l'armée du
Rhin,, en 1734 et 1735, il servit supérieurement
au siège de Philisbourg, en 1734. Lieutenant
d'artillerie, le premier février 1741, il fut em-
ployé à l'armée de Bohême, au mois de juillet
suivant ; se trouva à la prise de Prague , au
combat de Sahay ; à la défense de Prague où il
fut blessé ; à la fameuse retraite de cette ville,
sous le maréchal de Belle-Isle,, au mois de dé-
cembre 1742. A son retour de Bohême, au mois
de mars 1743, il eut le commandement en chef
de l'école de Metz. Il servit, en 1744, aux sièges
de Menin , d'Ypres et de Furnes ; fut créé bri-
gadier , par brevet du 2 mai ; passa de Flandre
en Alsace, et servit au siège de Fribourg ; obtint
le département de Metz, au mois de janvier 1745 ;
servit, en 1746, aux sièges de Mons , de Char-
leroy, de Namur ; combattit à Raucoux, et obtint
le grade de maréchal de camp, par brevet du
premier janvier 1748. Il commanda l'artillerie
de l'armée du prince de Soubise, en Allemagne,
par lettres et commission du premier mai 1758,
et la fit servir, avec la plus grande distinction, à
l'affaire de Sundershausen et à la bataille de Lut-
zelberg. Inspecteur-général du corps royal , par
commission du premier janvier 1759, il fit servir
supérieurement l'artillerie à l'affaire de Bergen,
le 1 3 avril suivant, et obtint, en cette considé-
ration, le grade de lieutenant-général des armées
du Roi, par pouvoir du 21 du même mois ; il la
fit servir, avec un pareil succès, à la bataille de
Minden, le premier août. Il continua de com-
mander l'artillerie de l'armée d'Allemagne, en
1760 et 1761 ; se trouva à l'affaire de .Gorback,
en 176 1, et mourut en activité de service. Il avait
LE PELLETIER. 23 3
épousé demoiselle Bertin de Drelincourt, dont
il eut :
A. Gabriel -Joseph- Augustin - Laurent le Pel-
letier d'Argers , chevalier , ancien colonel
du corps royal de l'artillerie, chevalier de
l'ordre royal et militaire de Saint- Louis. Il
a fait toutes les campagnes d'émigration , à
l'armée de S. A. S. monseigneur le prince
de Gondé. Il a épousé N...., fille du comte
de Gisancourt, qui lui a laissé une fille,
mariée à M. Plaict ;
B. N le Pelletier de Montjouy, qui servit
dans le corps royal de l'artillerie. Il est
décédé ;
C. N le Pelletier de Maupertuis, officier
au corps royal de l'artillerie, décédé ;
D. Bernard le Pelletier de Voilemont, capi-
taine au corps royal de l'artillerie , chevalier
de l'ordre royal et militaire de Saint - LoUis,
mort en émigration , commandant l'artil-
lerie du régiment Loyal-Emigrant. Il avait
épousé N Fumée, de laquelle il eut :
a. N.... le Pelletier, chevalier de Voi-
lemont, chef de bataillon , en activité ;
marié avec Athalie Germain ;
b. N le Pelletier de Voilemont, che-
valier ;
c. N le Pelletier de Voilemont, veuve
de M. Logette ;
3°. Joseph - Félix le Pelletier de Prévalon , qui fut
d'abord officier d'artillerie, et ensuite oratorien ;
4°. Marie-Geneviève le Pelletier, mariée à Joseph
le Feron , chevalier , seigneur de l'Hermite,
Troly, etc., chevalier de l'ordre royal et mili-
taire de Saint-Louis , maître -particulier des eaux
et forêts de Compiègne.
III. Louis - Auguste le Pelletier, chevalier, sei-
gneur de Liancourt , Autecourt et de Glatigny ; fut
lieutenant - général des armées du Roi, inspecteur - gé-
néral du corps royal de l'artillerie, chevalier de l'ordre
royal et militaire de Saint-Louis. Officier-pointeur, dès
234 LE PELLETIER.
le 3o mars 1706, commissaire extraordinaire de l'artil-
lerie, le .12 avril 1708, il servit sur les côtes de Bre-
tagne, sous les ordres de son père, depuis 1706, jusqu'à
la paix. 11 acquit, en 17 14, la charge de lieutenant-
général de l'artillerie au département de Metz,, qui fut
supprimée en 171 6 ; fut fait commissaire ordinaire de
l'artillerie, le premier novembre de la même année ;
eut successivement le commandement en troisième,
puis en second de l'école de Grenoble ; le grade de
commissaire - provincial, le 23 février 1732. Passé à
l'armée d'Italie, en 1733, il f servit aux sièges de
de Pizzighitone, du château de Milan, la même année,
de Sarravalle, de Novarre, de Tortone et de son châ-
teau, de la Mirandole, en 1734 ; et se trouva la même
année aux batailles de Parme de Guastalla. 11 servit en
qualité de commissaire du parc, à l'armée d'Allemagne,
en 1735, et a été fait lieutenant d'artillerie, le 11 février
1740, ayant servi en Corse depuis 1739, jusqu'au mois
de. juillet 1741, qu'il revint en France, et obtint le dé-
partement de Cambray. Brigadier par brevet du 2 mai
1744, il servit aux sièges de Menin , d'Ypres , de
Furnes et' de Fribourg. Il a fait la campagne de 1746,
en Flandre, y a servi aux sièges de Mons, de Charleroy
et de Namur ; est passé, après la campagne, au dépar-
tement et au commandement en chef de l'école de
Grenoble. Il a obtenu, le premier janvier 1748, le grade
de maréchal de camp ; au mois de septembre 1749, le
département et le commandement de l'école de la Fère,
qu'il a conservé jusqu'au premier mai 1756. Inspecteur-
général de l'artillerie, par commission du premier janvier
1759. Il a été employé à l'armée d'Allemagne, par lettres
du premier mai 1760. Il a servi au corps, commandé
par le comte de Saint-Germain, puis à la grande armée.
Après l'affaire de Corback , fut créé lieutenant - général
des armées du Roi, par pouvoir du 20 février 1761,
et mourut en activité de service. Il avait épousé Marie-
Jeanne - Françoise Maresse , fille de Louis Maresse,
écuyer, commissaire des gardes du corps. De ce mariage
sont nés :
i°. Auguste-Laurent-Michel le Pelletier, chevalier,
seigneur d'Autecourt , officier d'artillerie , che-
valier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis,
mor.t à l'âge de trente-cinq ans, inspecteur de la
LE PELLETIER. 235
manufacture d'armes à feu de Maubeuge , sans
avoir eu d'enfants de N..,. de Talengoet , son
épouse, décédée ;
2°. Antoine, dont l'article suit :
3°. Louis- François, qui fonde la seconde branche
rapportée ci-après ; •
4°. Marie - Josephe - Catherine le Pelletier, mariée
à Gabriel du Passage, chevalier, ancien lieu-
tenant-colonel , sous -directeur d'artillerie, che-
valier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis.
Ils ont laissé une fille, morte en émigration ;
5°. Marie- Jeanne- Josephe le Pelletier, mariée à
N Muissard des Obeaux , chevalier, colonel-
directeur d'artillerie, chevalier de l'ordre royal
et militaire de Saint-Louis, mort maréchal des
camps et armées du Roi, sans postérité ;
6e. Quatre autres .filles, mortes sans avoir été
mariées.
IV. Antoine le Pelletier de Liancourt , vicomte
de Crécy-au-Mont et de Villers-Helon , ancien officier
d'artillerie, chevalier de l'ordre royal et militaire de
Saint-Louis, mourut en son habitation de Beausoleil,
île de la Guadeloupe. Il avait épousé, i0., Louise-Luce
de Longviiliers de Poincy ; 20., Marie Anjorrant, veuve
de N.... du Plessis de Montmort, comte de Glignes. Il
eut de son premier mariage :
i°. Louis - François le Pelletier de Liancourt, che-
valier, qui, après avoir servi successivement dans
l'état-major du régiment du Roi, infanterie, et
des Gardes- Françaises, est mort en émigration,
avec le brevet d'officier supérieur. Il avait épousé
Marie - Charlotte de Bonnaire de Forges , fille de
M. de Bonnaire de Forges, intendant des do-
maines de la Couronne. Elle fut, ainsi que sa
mère et son grand -père maternel, une des vic-
times de la révolution, le 9 avril 1794., à l'âge
de vingt-un ans ;
20. Louis-Antoine, dont l'article suit ;
3°. Jean-Marie le Pelletier de Montéran , chevalier,
capitaine au corps royal de l'artillerie, chevalier
de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis;
40. Félix-Philippe le Pelletier des Tournelles, che-
236 LE PELLETIER.
valier, attaché en 1791 et pendant la première
campagne d'émigration, à la marine royale, main-
tenant conseiller au conseil supérieur de l'île de
la Martinique. Il a épousé , Marie- Elisabeth-
Céline Baillardel de Lareinty, dont est issu :
Louis-Désiré-Gustave le Pelletier des Tour-
nelles, chevalier ;
5°. Louise-Elisabeth le Pelletier, mariée à Gilles-
Charles de Maupeou, comte d'Ableiges, ancien
officier au régiment des Gardes-Françaises, main-
tenant député de la colonie de la Martinique, en
France, chevalier de Saint- Louis, fils de Gilles-
François de Maupeou, comte d'Ableiges, capi-
taine de cavalerie, et d'Angélique-Charlotte le
Bas de Courmont. De ce mariage sont issus :
a. Gilles-François-Félix de Maupeou ;
b. Marine-Amélie de Maupeou ;
c. Louise- Elisabeth-Antoinette de Maupeou.
V. Louis-Antoine, vicomte le Pelletier, capitaine
de frégate de la marine royale, chevalier de Saint-Louis,
a fait les campagnes de l'émigration. Il habite actuel-
lement à la Martinique, et a eu de son mariage avec dame
Gaigneron de Morin :
VI. N.... Ferdinand le Pelletier.
secondé branche.
IV. Louis-François le Pelletier de Glatigny,
troisième fils de Louis-Auguste , et de Marie-Jeanne
Françoise Maresse, et frère puîné d'Antoine le Pelletier
de Liancourt, vicomte de Crécy-du-Mont, auteur de
la branche aînée, a été créé baron par Sa Majesté
Louis XVIII, avec hérédité, officier-général honoraire.
A fait, pendant dix ans de son émigration, plusieurs
campagnes , comme officier supérieur du corps royal
de l'artillerie. Il a épousé Geneviève-Catherine le Vieux,
dont il a :
Louis le Pelletier, chevalier, maire de la ville
de Crépy, département de l'Oise, marié avec
Adèle Pommeret des Varennes, dont il a :
DE SOLMES DE VERAC. 2.1*]
a. Louis -Ernest le Pelletier;
b. Eugène- Louis le Pelletier, né en 1817;
c. Adèle-Louise le Pelletier 3 aînée de ses frères.
Armes : d'azur, à la fasce d'argent, chargée de trois
croissants de gueules , et accompagnée de trois étoiles
d'or. Supports : deux lévriers. Devise : Fidelis et audax.
De SOLMES de VERAC, famille noble du Velay.
I. Jean de Solmes, qualifié de gentilhomme par
Louis XIII, en 1629, obtint le droit de chasse dans les
provinces du Velay, Foretz et Vivarais ; il mourut le 20
mars 1657. Il avait épousé, en 1628, Floride de Lagrevol,
fille d'Antoine de Lagrevol. De ce mariage vint :
II. Antoine de Solmes, mort en février 1692. Il avait
épousé, en 1659, Marguerite Gibert de Chasotte, fille
de Pierre Gibert de Chasotte. De ce mariage vint :
III. Vital de Solmes, mort le 12 janvier 1739. Il avait
épousé , en 1698, Marguerite de Verron, fille de Jean
de Verron. De ce mariage vint:
IV. Joseph de Solmes, mort le 23 avril 1759. Il avait
épousé, en 1742, Marguerite Michaud de Chantoire,
fille de Jacques Michaud de Chantoire. De ce mariage
vint :
V. Jacques de Solmes de Verac, mort le 2 5 oc-
tobre 1^07. Il avait épousé, en 1769, Rose de Cham-
barlhac, fille de Pierre- Guillaume de Chambarlhac. De
ce mariage vint :
VI. Pierre - Guillaume de Solmes de Verac, vivant,
marié, en 1809, à Gabrielle- Julie de Barbou, fille de
Louis de Barbou. De ce mariage sont issus :
i°. Marie - Odilon de Solmes de Verac, âgé de six
ans ;
20. Victor de Solmes, âgé de trois ans ;
3e. Marie-Césarine de Solmes, âgée de deux ans.
Armes : d'azur, au chevron d'or, accompagné de trois
croissants d'argent.
238 MOREAU DU BREUIL,
MOREAU du BREUIL de SAINT - GERMAIN ,
famille d'une noblesse très-ancienne , qui a rendu des
services importants à nos rois et à l'Etat.
Messire Jean Moreau , chevalier, dit le Tingre , men-
tionné dans un jugement, pour raison d'injures dites
par ledit chevalier au prévôt de Villiers , en fonctions ,
en date du dernier avril 1401 , après Pâques. ( Titre
original , à nous exhibé. )
Pierre Moreau, est mentionné parmi les hommes
d'armes et les écuyers , dans une montre de 1470, à
à nous exhibée.
Jehan Moreau, écuyer, était gentilhomme de la mai-
son du roi, en i486, suivant un titre en parchemin, à
nous communiqué.
Denis Moreau, écuyer, capitaine de la garnison du
château de Serres , avait pour ses lieutenants , Jehan
Moreau et Pierre Moreau, ainsi qu'il constate par une
montre de l'an i6o5, à nous exhibée.
François Moreau du Breuil , écuyer , seigneur de
Saint - Germain 3 a servi avec beaucoup de distinction,
en qualité de capitaine de carabiniers, puis de mous-
quetaires et de chevau- légers, en 1 636 , 1639 et 1647.
Il nous a été exhibé plus de trente lettres écrites, par le
prince de Gondé et le duc d'Enghien, à cet officier, et
dans lesquelles ces princes signent votre affectionné ami.
Il fut pourvu, en 1647, en raison des services qu'il avait
rendus à l'Etat d'une charge de gentilhomme ordinaire
de la chambre du roi. Il épousa mademoiselle Agnès le
Gros, de laquelle il laissa :
Claude Moreau, écuyer, sieur du Breuil et de Saint-
Germain, qui épousa, le 27 mai 1668, Claude-Françoise
Sonnet, de laquelle il laissa :
Maurice Moreau, écuyer, sieur du Breuil et de
Saint - Germain 5 qui épousa , en 171 3 , Anne - Claude
Kegnaudin, de laquelle il laissa :
Antoine - Alexis Moreau du Brueil , écuyer , pré-
MOREAU DU BREUIL. 23g
sident de l'élection à La h grès , qui épousa, en 1773,
Marie - Anne - Bénigne - Henriette Symon de Doncourt,
fille de messire Symon de Doncourt, capitaine de cava-
lerie. De ce mariage vinrent :
i°. Jean-François, dont l'article suivra;
20. Antoine - Alexis Moreau , écuyer, marié: il a
des enfants ;
3°. Marie-Thérèse, mariée à M. Barbet.
Jean - François Moreau du Breuil , écuyer, né à
Langres, le 22 mai 1774; émigré en 1791, il entra en
qualité de sous - lieutenant au régiment des chasseurs
d'Hohenlohe Bartenstein, le 17 septembre 1792. « Il a
» toujours servi avec la plus grande distinction , et a
» particulièrement donné des preuves glorieuses de sa
» bravoure et de son intelligence militaire dans les
» occasions suivantes : » (Ce sont les propres expressions
du certificat de S. A. S. M. le prince d'Hohenlohe,
colonel - commandant ledit régiment , et du comte
Louis d'Havrincourt, colonel en second.)
Le 18 novembre 1793, le régiment occupant les
retranchements du village de Hochfelden ? en Alsace ,
M . du Breuil , détaché avec seize hommes seulement,
chassa un corps de 80 ou 100 chasseurs ennemis, qui
incommodaient le village d'une digue derrière laquelle
ils étaient placés ; les pressa, en traversant après eux
deux bras de rivière , jusqu'à un bois , dans lequel il
les retint , malgré le feu de deux pièces de canon qui
tiraient sur lui à mitraille, jusqu'à ce que trois batail-
lons ennemis vinssent le forcer à se retirer ; il ne le
fit qu'à la dernière extrémité, après avoir eu une partie
de ses hommes tués ou blessés ; il rentra le dernier dans
le village, ayant reçu cinq balles dans ses habits, et
rapportant sur le dos un de ses soldats blessé griève-
ment.
Le 2 décembre , il chargea un des premiers l'ennemi
dans le village de Berstheim, dont il s'était emparé.
Le 8 décembre, il rentra le premier dans le même
village de Berstheim , au moment où il venait d'être
encore envahi; il se jeta seul sur quatre ennemis, dont
trois le manquèrent à bout portant; le quatrième lui
sauta à la gorge et cherchait à l'étouffer, quand M. le
baron de Seebach vint le tuer d'un coup d'épée entre
24O MOREAU DU BREUIL.
ses bras ; peu de moments après, M. du Breuil tua, l'un
après l'autre, quatre ennemis, à coups de baïonnette.
Le 9 décembre, jour de la retraite dans les lignes de
Haguenau, M. du Breuil, n'ayant pu être à tems averti
de la marche rétrograde de l'armée , se trouva entouré
par l'ennemi dans son poste, avec les 25 hommes qu'il
commandait ; il évita sa cavalerie , passa entre ses co-
lonnes , et se retira de ce pas dangereux avec tant
d'adresse et d'intelligence, qu'il rejoignit le régiment
dans sa marche, sans avoir perdu un seul homme de sa
troupe.
Tombé malade peu de tems après, au bivouac, devant
Haguenau, il fut obligé de se faire transporter au-delà
du Rhin, le 24 décembre, après avoir assisté à toutes
les affaires auxquelles le régiment avait eu part, et
reçut, par un bonheur singulier, onze balles, deux coups
de sabre et trois coups de baïonnette dans ses habits,
pendant la campagne , sans avoir été blessé une seule
fois.
M. Moreau du Breuil continua de servir avec le plus
grand dévouement, et obtint l'honneur d'être gratiné
d'un sabre de S. A. S. M. le prince de Condé, à cause
des preuves de valeur qu'il avait données dans la cam-
pagne de 1793; sur la lame de ce sabre se trouvaient
les armes de France, avec cette inscription : A la valeur ;
ce qui est attesté par un certificat de S. A. S. M. le
prince d'Hohenlohe. L'année d'ensuite , M. du Breuil
prit du service dans les armées anglaises, et fit les cam-
pagnes de 94 et 95 ; il servit dans les Indes orientales,
d'après le certificat qui lui a été délivré par le major, com-
mandeur de Balathier, maintenant maréchal - de - camp
au service de France, et alors commandant du régiment
de Royal- Etranger dans l'isle de la Grenade.
« Je, soussigné, major, commandant le régiment de
» Royal-Etranger, certifie que M. du Breuil s'est tou-
» jours bien conduit depuis qu'il est au régiment , et
» a montré la plus grande bravoure et intelligence dans
» toutes les affaires auxquelles le régiment a eu part.
» En outre, que c'est lui qui commandait l'avant-garde,
» lors de l'attaque du camp retranché de Fedon ; que
» c'est lui "qui s'est emparé de la première batterie ; après
» quoi, il s'est approché de la seconde, jusqu'à environ
» quatre cents pas; qu'il s'y est maintenu près de trois
D AUBUISSON. 24I
» quarts d'heures, malgré trois pièces de canon qui
» tiraient continuellement sur lui, et une mousqueterie
» très-vive et très-considérable; que, lors de l'arrivée des
» autres colonnes, qui avaient été retardées dans leur
* marche, il continua toujours de faire partie de Tavant-
» garde, malgré qu'il avait reçu une mitraille dans le
» côté, qui lui avait fait une forte contusion ; un moment
» après, il en reçut encore une seconde, qui lui coupa
» son chapeau, sans cependant le blesser. »
Signé : le major, commandeur de Balathier.
Fait à Saint-Georges, le 19 mars 1797.
En 1799 , M. du Breuil commandait l'artillerie de
garnison de Tabago , et fut chargé de réparer les forti-
fications du fort Georges , et d'y en établir de nou-
velles; il s'acquitta si bien de cette mission , que les
deux chambres de la législature arrêtèrent qu'il lui
serait adressé un vote de remercîment, et demandèrent
au commandant en chef de l'avancement pour lui ;
il rentra en France en août 1 8 1 7 ; il est chevalier de
l'ordre royal et militaire de Saint - Louis, et de Tordre
noble du Phénix d'Hohenlohe, par nomination de
l'année 1801. Il a épousé, en janvier 1804, Elisa Çhol-
let , fille de Samuel Chollet, écuyer, ancien commis-
saire-général des armées anglaises, de laquelle il a :
Thomas Moreau du Breuil, écuyer, né à Tabago,
le 26 février 1807.
AUBUISSON (d'), famille noble d'extraction et
d'ancienne chevalerie , établie en Languedoc et en Lau-
raguais , où elle possède , depuis plusieurs siècles , les
seigneuries de Nailhoux et de Ramondville - Saint- Agne.
Cette maison a contracté des alliances avec les illustres
maisons de Poitiers et de Velasco, dont descendent, par
les femmes, les rois d'Espagne et de Portugal, alliance
qui a donné lieu à Terreur qu'ont faite plusieurs généa-
logistes, en avançant que la maison d'Aubuisson est
originaire d'Espagne. Elle est aussi alliée aux maisons les
plus illustres du Languedoc, aux comtes de Comminges,
d'Escandillac, de Marsol de Clermont - du - Boc , de
i3. 16
242 D'AUBUISSON.
Villemur; aux marquis de Vaudreuil , d'Hébrail , de
Castelnau-d'Estrètefond; aux barons Durand de Sénégas
et de Monistrol, de Maynard-de-Ségonville, de du Faur
d'Encuns, etc., etc.
I. Messire Antoine d'Aubuisson , Ier. du nom , che-
valier, figurait, sous Charles VII, au nombre des plus
grands seigneurs du royaume. Il assista, en 1446, au
tournoi de l'Emprise du Dragon, donné en faveur des
dames par le roi René de Sicile, près la ville de Saumur,
avec le duc de Bourbon, le duc de Villequier, Ferri ,
duc de Lorraine, le seigneur de Beau veau, Giron de
Laval , le comte de Nevers , Jacques de Clermont , le
comte d'Eu, le comte de Tonnerre , le duc d'Alençon,
et une infinité d'autres seigneurs. L'honneur d'être admis
parmi les chevaliers qui assistaient à ce tournoi nous
démontre qu'Antoine d'Aubuisson était d'une origine
très-ancienne^ puisqu'il fallait, dès ce temps, faire preuve
de seize quartiers de noblesse paternels et maternels
pour être admis dans un tournoi (1). Il testa le 2 janvier
1445 , époque à laquelle on peut rapporter sa mort. Il
est qualifié, dans son testament : De nobilis vir dominus
Antonius de Albuissono, miles; et dit qu'après sa mort:
Voluit istud corpus suum cum armis et bellicis ornamentis
suis sepeleri. Honneur rendu à ceux qui étaient revêtus
de la chevalerie, première dignité du siècle. Il fallait
être d'une illustre extraction pour parvenir à cet hon-
neur. Voyez Y Extrait des Mœurs et Coutumes des Fran-
çais , par l'abbé Legendre. Il avait épousé Marie de
Poitiers , fille de Guillaume de Poitiers , seigneur de
Nailhoux, et de Louise de Château- Verdun. De ce ma-
riage vinrent :
i°. Guillaume qui suit ;
20. Jean-Germain d'Aubuisson ;
3°. Germain d'Aubuisson ;
40. Guillemette d'Aubuisson.
II. Guillaume d'Aubuisson, Ier du nom, qualifié de
chevalier, noble et puissant homme , testa à Nailhoux ,
le 5 octobre 1 5 16. Dans son contrat de mariage, il prend
(1) Voyez Wlson de la Colombière , en som Théâtre d'hon-
neur et de Chevalerie, tome I«% p. 100.
243
le titre de chevalier, et mentionne Antoine d'Aubuisson
son père, à qui il donne la même qualité de chevalier.
Il épousa, l'an 1485, noble demoiselle Mathilde-Char-
lotte d'Escandillac, fille de noble Siméon d'Escandillac
et de noble demoiselle Catherine de Tournemire. De ce
mariage vinrent :
i°. Pierre, qui suit :
20. Antoine, mort sans postérité ;
3°. Guillemette.
III. Pierre d'Aubuisson, Ier du nom, chevalier, ca-
pitaine de cinquante hommes d'armes à l'armée de Jean
d'Albret, fut fait prisonnier de guerre en Espagne, où
il épousa Claire-Eugénie de Velasco, de l'illustre maison
de Velasco, dont les rois de Portugal et d'Espagne des-
cendent par tes femmes. Ce Pierre d'Aubuisson jouissait,
en Espagne et en France, de la considération la plus
distinguée, ce qui est attesté par les lettres qu'on lira
plus bas (1), et qui lui ont été adressées par le roi de
(1) Première lettre.
« Monsieur d'Aubuisson , ayant été adverti , tant par le sieur
» de Montataire que d'autres, des vertus qui sont en vous, et
» de l'expérience que vous avez en beaucoup de choses qui
» s'offrent tous les jours, près de moi, pour mon service, je
» vous prie de me vouloir venir trouver le plutôt que vous
» pourrés , et en meilleur équipage qu'il vous sera possible ,
» pour être assisté de vos bons conseils , et accompagné de
» personnes de tels moyens, ce que vous ferés, vous pouvant
» assurer du plaisir que vous me ferrés de me venir trouver; je
1» vous le reconnaîtrai de bon cœur, priant le Créateur de
» vous donner, M. d'Aubuisson, santé et longue vie, et vous
ï tenir en sa sainte garde — Le mois de juillet i55j.
» Votre bon ami Henry.
» A M. d'Aubuisson, archer de notre garde. »
Deuxième lettre .
m Monsieur d'Aubuisson _, ayant assurance , pour le respect
» de monsieur le prince de Condé, mon frère, que messieurs de
» la religion et leurs capitaines ne devaient aucun déplaisir ni
» à mes serviteurs et sujets, de quelque , condition qu'ils soient,
> ce qu'il m'a encore mandé depuis peu de temps, et ne me
» fâchasse de rien ; par quoi vous prie conserver et tout ce
» qu'il m'appartient, ainsi qu'espère feront les autres capitaines,
» lesquels prient de le faire et d'avoir égard pour toutes mes
244 d'aubuisson.
France, Henri II, en i55(), et par Henri de Bourbon,
roi de Navarre, qui fut depuis le bon Henri IV. Il testa
en 1544.
Le mariage de Pierre d'Aubuisson avec Claire Eugénie
de Velasco, a causé l'erreur de certains généalogistes qui
ont fait descendre la maison d'Aubuisson d'une origine
espagnole, ce qui eut bien lieu pour les femmes, mais
non pas du chef des mâles. De ce mariage sont issus :
i°. Jean d'Aubuisson, qui épousa Guillemette Del-
zert, dont il n'eut point d'enfants ;
20. Guillaume d'Aubuisson, mort sans postérité ;
3°. Jean d'Aubuisson, qui suit :
IV. Jean d'Aubuisson, Ier du nom, chevalier, archer
de la garde du roi. Il épousa, en février 1590, demoi-
selle Guillemette Delzert, fille et héritière de Paul
Delzert et de dame Jacquette de Brun. De ce mariage
sont issus :
i°. Jean-Germain d'Aubuisson, évêque in partibus
de Césarée, coadjuteur de l'évêché de Barce-
lonne, qui mourut assassiné quelques jours après
sa nomination ;
20. Germain d'Aubuisson, qui suit :
3°. Jean d'Aubuisson ;
40. Germain, le jeune, qui a fait la branche des
d'Aubuisson de Voisins, qui existe aujourd'hui
en Languedoc. Plusieurs membres de cette branche
ont émigré, fait les campagnes des Princes, et
sont chevaliers de l'ordre royal et militaire de
Saint-Louis.
V. Germain d'Aubuisson, chevalier, servait sous le
maréchal de Schomberg. Il épousa, en novembre 1641,
» terres et maisons là où ils passeront , pareillement du lieu
» de Bram, à présent à moi seul appartenant , et le plaisir
« me ferés, et le ferai entendre à mon dit seigneur et frère, et
» la vous reconnaîtrai ou aurai puissance. En tant supplierai
» mon Sauveur, monsieur d'Aubuisson, pour vous donner en
« santé ce que désirés. — De Prouilhe , le 6 décembre ibbj.
» La toute vôtre à vous faire plaisir.
» Henry de Bourbon.
» A M. le capitaine d'Aubuisson, jadis archer de la garde. »
d'aubuisson. 245
Madelaine de Siviez, fille de N de Siviez, écuyer, et
de Marguerite de Bonal. Il testa le 2 5 août 1673 : il laissa
les enfants qui suivent :
i°. Géraud d'Aubuisson, qui suit :
, 20. Jean-Germain , officier au régiment de Nor-
mandie, mort des blessures qu'il reçut à l'armée;
3°. Guillemette d'Aubuisson, mariée à François de
Vabres, marquis de Castelnau d'Estrètefond,
baron des Etats de la province de Languedoc.
Lorsque Philippe V, petit- fils de Louis XIV,
passa à Toulouse, pour aller prendre possession
de la Couronne d'Espagne, cette dame eut l'hon-
neur d'ouvrir le bal avec le roi, dans la fête que la
ville de Toulouse donna à ce monarque.
VI. Géraud d'Aubuisson, chevalier, capitoul gentil-
homme de la ville de Toulouse. 11 épousa, le 22 mars
1679, Marie de Fargues, fille de noble Arnaud de
Fargues, et de noble Catherine du Cup-de-Ricaud. Il
eut de ce mariage :
i°. Arnaud, seigneur de Ramondville Saint-Agne,
qui épousa demoiselle Marguerite de Coulom-
miers, de laquelle il n'eut point de postérité. Il
fit son testament le 20 mai 1752, par lequel il
institua son héritier universel Jean-Germain-
Marie d'Aubuisson, son petit-neveu, dont l'article
viendra.
. 20. Jean-Germain d'Aubuisson, qui suit:
3°. Guiliemette, mariée à noble Josephe de Ferrand,
écuyer, seigneur de Saint-Jean.
VII. Jean-Germain d'Aubuisson, chevalier, seigneur
de Duffort, mousquetaire de la garde du Roi, puis iieu-
tenant au régiment de Boulonnais, en 1704. Epousa,
le 12 août 1704, noble demoiselle Germaine Dufaur-
d'Encuns , fille de noble Gabriel Dufaur, chevalier,
seigneur d'Ehcuns et de noble dame Claire de Gardia de
Nailhoux. (C'est sans doute par ce mariage que la terre
de Nailhoux est entrée dans la maison d'Aubuisson.)
[Voyez de Caux, page 9.] Il eut, de ce mariage :
i°. Arnaud-Germain d'Aubuisson, qui suit :
20. Pierre d'Aubuisson , chevalier , capitaine au
régiment de la Couronne, chevalier de l'ordre
246 • d'aubuisson.
royal et militaire de Saint-Louis. Il se trouva à la
bataille de Fontenoy, au siège de Tournay et de
Dendermonde. Ce fut à ce dernier qu'il se dis-
tingua, ayant, à la tête de ses grenadiers, enlevé
la redoute nommée l'Enfer, gardée par les grena-
diers ennemis : Il y fut blessé. Il assista, depuis,
à là bataille de Rocoux, où il fut encore blessé,
et si dangereusement, que le roi lui accorda sa
retraite avec pension. Il mourut, sans postérité,
en 1783;
3°. Marie, femme de noble Jean-Baptiste d'Hébrail,
chevalier, seigneur de Ganast ;
40. Claire-Marie, mariée à noble Joseph de Saint-
Aigne, chevalier;
5°. Guillemette, mariée à noble de Baunaur, sei-
gneur du Cordier;
6°. Barthélemie, religieuse ursuline à Toulouse.
VIII. Arnaud-Germain d'Aubuisson, chevalier, sei-
gneur de Nailhoux et de Ramondville- Saint- Aigne,
lieutenant au régiment de la Couronne. Il épousa, le i3
octobre 1737, demoiselle Jeanne-Germaine de Durand,
fille de noble Arnaud de Durand, seigneur de Nouga-
rède et de Monistrol. De ce mariage vinrent :
i°. Jean-Germain-Marie d'Aubuisson, qui suit :
20. Charles, seigneur de Duffort, mort sans pos-
térité;
3°. Pierre, gendarme ordinaire du roi, en 1765;
40. Guillemette-Honorée,, morte;
5°. Jeanne-Françoise Thecle, morte;
6°. Claire- Louise, morte;
70. Rose d'Aubuisson.
IX. Jean -Germain -Marie, marquis d'Aubuisson
chevalier, maréchal-des-logis des Mousquetaires, colone
de cavalerie en 1773, chevalier de l'ordre royal et mili
taire de Saint-Louis, seigneur de Nailhoux et de Ramond
ville-Saint- Aigne, fut chargé de la procuration d
madame la marquise de Spinola, pour la représente
aux états du Languedoc, en sa qualité de baronne à
Murviel, en 1783. Ce fut à cette même époque que k
preuves de noblesse de la maison d'Aubuisson furent vt
rifiéesparMM. les commissaires des états du Languedot
I
D AUBDISSON. 247
Il émigra en 1791. Il a épousé, le 29 novembre 1779,
demoiselle Marie-Thérèse de Rigaud, fille de noble
Pierre de Riga^id, chevalier, seigneur du Bousquet, la
Garde-Lanta et autres lieux, et de noble dame du Gua
et de Monperoux. Il eut, de ce mariage :
i°. Pierre-Gabriel-Germain d'Aubuisson, chevalier,
né en 1784, capitaine de grenadiers volontaires
royaux de la ville de Toulouse, en 181 5, où il
s'empara des canons du parc d'artillerie qu'il
conduisit au Capitole pour la cause du Roi;
20. Pierre-Joseph-Henri-Germain, mort sans pos-
térité ;
3°. Julien-Honoré-Germain, dont l'article suit:
4°. Jeanne-Germaine-Marie-Thérèse, morte en bas
âge ;
5°. Françoise-Mélanie, née en 1790, mariée à
M. le chevalier de Saint-Sernin.
X. Julien-Honoré-Germain, marquis d'Aubuisson ,
chevalier, né le 18 novembre 1786, fut admis dans
l'ordre de Malte, en 1787, décoré de l'ordre de la
Fidélité de la garde nationale de Paris, fut un de ceux
qui se réunirent chez S. M. l'empereur Alexandre pour
demander le retour de son Roi, et s'est présenté, en
mars 181 5, comme volontaire royal de la garde nationale
de Paris. Il a épousé, en septembre i8o5, noble demoi-
selle de Besaucelle. De ce mariage est issu :
Louis-Germain-Ranulphe d'Aubuisson, chevalier,
né le 18 août 1806, inscrit sur la liste des candi-
dats pour être page de S. M., comme il conste
par la lettre de S. Exe. le comte de Blacas, mi-
nistre de la maison du Roi, en date du 5 no-
vembre 18 14. Il a été nommé par le Roi élève de
l'école royale militaire de La Flèche, le 3o dé-
cembre 1814.
Armes : écartelé : aux 1 et 4, d'or, à l'aigle de sable,
fondant en bande sur un buisson de sinople, et accom-
pagnée en chef de deux croisettes ancrées de gueules,
qui est d'Aubuisson ; aux 2 et 3 de huit points d'or,
équipolés à sept de vair, à la bordure componée de
Castille et de Léon, de huit pièces qui est de Velasco.
Couronne ducale. Supports : deux lions. Devise : L'hon-
neur est mon seul guide.
248 DE LONGUEIL.
de LONGUEIL, illustre et ancienne noblesse,
originaire de Normandie, qui a produit de grands hom-
mes, et qui tire son nom des bourg et terre de Lon-
gueil, situés dans le bailliage de Caux , près de la ville de
Dieppe.
Adam de Longueil, le premier dont il soit fait mention,
vivait en 1066, et accompagna Guillaume le Bâtard à la
conquête de l'Angleterre, où il se distingua à la bataille
de Londres, donnée le 14 octobre de la même année. Il
eut pour fils Guillaume de Longueil, qui épousa Berthe
de Villiers et en eut un fils dont le nom est inconnu, et
une fille? mariée au seigneur de Loredano, de Venise.
Dans un vieux registre des nobles de Normandie, on
trouve un Elie de Longueil, seigneur d'Epauville, de
Poniquetot et Collemenil.
I. Henri, seigneur de Longueil, depuis lequel la
filiation est suivie, vivant en 121 5, et épousa Marie de
Saint-Denis-sur-Sarthe, dont il eut :
II. Adam, seigneur de Longueil, nommé dans un
titre de l'an i23i, qui laissa pour succeseur :
III. Guillaume, Ier du nom, seigneur de Longueil,
qui épousa Marie de Villiers du Hommet. Il laissa de ce
mariage :
IV. Guillaume, IIe du nom, seigneur de Longueil,
de Varangeville, d'Offrainville et de la Rivière, capitaine
de 5o lances, chambellan de Charles d'Anjou , roi de
Naples et de Sicile. Il est nommé dans les lettres du roi
Saint- Louis, de l'an 1269. Il avait épousé, i°. Christine
de Coetivy ; 20. Briande de Saulx. Ses enfants furent :
Du premier lit :
i°. Jean, dont l'article suit:
20. Pierre, évêque du Mans, puis administrateur
de l'archevêché de Tours. Il se trouva au concile
général de Vienne, en 1 3 1 1 ; aux funérailles du
roi Philippe-le-Bel, en i3i4; au concile de Sau-
mur, en i3 1 5 ; et mourut en 1 336 ou i33y;
DE LONGUEIL. 249
Du second lit :
3°. Perronnelle de Longueil, mariée à Jean de Neuf-
châtel, seigneur de Buzançois.
V. Jean, Ier. du nom, seigneur dé Longleil, de
Varangeville et Offrainville, capitaine de Pontoise, épousa
Péronnelle Bourgot, fille de Jean Bourgot, seigneur du
Puy, de laquelle il eut, entr'autres enfants :
VI. Geoffroy-Marcel, seigneur de Longueil, vicomte
d'Auge, chevalier de l'ordre de l'Etoile, gouverneur de
Pontoise, sous le roi Jean, en i332 et 1 3 34 , puis de
toute la province de Normandie. Il fut tué à la funeste
bataille de Poitiers, le 19 septembre 1 356. Il avait épousé
Isabelle, vicomtesse d'Auge, sœur du comte de Longue-
ville. Elle mourut en r33gr, et eut pour enfants :
i°. Geoffroy- Marcel, mort sans postérité, de Cathe-
rine Hanivel, sa femme ;
20. Guillaume, dont l'article suit :
3°. Mathieu, docteur en Sorbonne en 1392 ;
40. Denis, seigneur d'Offrainville, tué à la bataille
d'Azincourt, en 141 5.
VII. Guillaume, IIIe. du nom, seigneur de Longueil,
vicomte d'Auge, gouverneur de Gaen et de Dieppe, fut
aussi tué à la bataille d'Azincourt avec son fils aîné. Il
avait épousé, i°. Gillette Lalleman, fille de Geoffroy
Lalleman , seigneur de Cherville , maire de la ville de
Rouen; 20. Catherine de Bourquenobles. Ses enfants
furent :
Du premier lit :
i°. Raoul ou Robert, tué à la bataille d'Azincourt,
avec son père et son oncle ;
2°. Jean, dont l'article suit :
3°. Philippe, seigneur d'Offrainville, tué au siège
de Falaise, en 1432, laissant de Françoise de
Massy, son épouse :
a, Renaud, qui fut établi, par lettres données
à Paris au mois de décembre 1409, pannetier
du Roi ;
b. Jeanne, épouse de Jacques Filleul ;
Du second lit, :
40. Richard - Olivier , vicomte d'Auge , d'abord
a50 DE LONGUEIL.
archidiacre d'Eu, dans l'église de Rouen, et pro-
posé pour en être archevêque. Depuis 1453, il fut
élu évêque de Coutances. Il fut nommé, par le
pape , pour revoir le procès de la Pucelle d'Or-
léans ; se signala parmi les commissaires qui dé-
couvrirent l'innocence de cette héroïne et l'injus-
tice de ses juges. Charles VII, charmé du zèle
patriotique qu'il avait fait éclater dans cette occa-
sion, l'envoya ambassadeur vers le duc de Bour-
gogne, le fit chef de son conseil et premier pré-
sident de la chambre des comptes de Paris ; et ,
pour mieux reconnaître les services qu'il lui avait
rendus, ce prince lui obtint un chapeau de cardi-
nal, que le pape Caliste III lui donna en 1456.
On le nomma Cardinal de Coutances, et quelque-
fois d'Eu. Il se trouva au sacre de Louis XI, en
l'an 1461; mais étant tombé dans la disgrâce de
ce prince, qui lui confisqua sa vicomte d'Auge et
la charge de premier président de la chambre des
comptes, il se retira à Rome, où le pape Pie II le
reçut avec honneur, lui donna les évêchés de
Porto et de Santé - Ruffine, le fit archevêque de
Saint-Pierre, et le nomma légat de l'Ombrie et
des lieux circonvoisins. Pour juger de la considé-
ration que Pie II avait pour ce cardinal, il ne faut,
continue Moréri, que lire ce que le cardinal de
Pavie, secrétaire de ce pape, en dit dans la 97e. de
ses épi très : Plût à Dieu, dit-il, que nous eussions
-plusieurs cardinaux de Coutances ; V église ne man-
querait pas de conseillers. C'est un homme vénérable ,
qui a beaucoup de doctrine, de sagesse et de bonté,
et qui est extrêmement sincère dans les avis qu'il
donne. Le cardinal de Longueil mourut à Sutri,
ou selon d'autres à Pérouse, le i5 août 1470. Son
corps fut porté à Rome et enterré dans l'église de
Saint- Pierre. On voit encore, dans l'église du Va-
tican, à Rome, ses armes écartelées de Longueil et
de Bourquenobles, qui sont au bas de la statue de
Saint-Pierre, que ce cardinal fit faire en bronze ;
5°. Guillaume, seigneur de Varangeville et de Bren-
not, capitaine de cent hommes d'armes des ordon-
nances du roi Charles VII. Il épousa Alix de Binon,
dont il eut Robinot de Longueil ;
DE LONGUEIL. 25l
6°. Philippe , grand prévôt de l'église de Reims ,
grand archidiacre de Laon, et conseiller au par-
lement de Paris, mort en 1464.
VIII. Jean, IIe du nom, seigneur de Longueil, de
Varangeville, d'Offrainville, de la Rivière, de Maisons
et du Rancher, au Maine, conseiller du roi Charles VI,
conseiller au parlement de Paris en i38o, puis président
au même parlement en 141 6, mourut le 23 mars 1430.
Il avait épousé Jeanne Bouju, dame de Rancher, fille
de Jacques Bouju, conseiller au parlement de Paris, et
de Gillette de Ghanteprime. Il en eut :
i°. Jean, dont l'article suit :
20. Pierre, évêque d'Auxerre en 1449, grand-maître
de ia chapelle du duc de Bourgogne, mort le 16
février 1473 ;
3°. Pierre, le Jeune, seigneur d'Offrainville, con-
seiller au parlement de Paris , reçu le 26 août
1440, et ambassadeur au traité d'Arras. Il avait
épousé Anne le Picart, fille de Martin le Picart,
sieur de Velleron, secrétaire du Roi, et de Jeanne
de Marie. Il en eut : Martin de Longueil, qui
épousa, en 1476, Perrette Sanguin, dont il n'eut
point de lignée ;
40. Guillaume, chanoine et trésorier de l'église de
Beauvais ;
5°. Guillaume , le Jeune , grand archidiacre de
l'église d'Auxerre, et vicaire-général de Pierre,
son frère, mort en 1482 ;
6°. Philippe , seigneur de la Rivière , conseiller au
parlement de Paris, et conservateur des privilèges
de l'université de cette ville ;
7°. Nicolas, seigneur de Bistelles et du \ Rancher,
avocat du Roi au châtelet de Paris. Il épousa, par
contrat du 29 août 1438, Marguerite Aguenin,
fille de Jean Aguenin, président au parlement de
Paris, et de Jeanne de la Porte. Il en eut :
a. Nicolas, seigneur de Bistelles, qui épousa,
par contrat du 14 avril 1465 , Jeanne de
Blaire , mère d'Antoine de Longueil , sei-
gneur de Bistelles , qui fut marié , par con-
trat du 23 février i522, avec Marie du Puy.
î52 DE LONGUEIL.
Il fut père de Foissan de Longueil, seigneur
de Bistelles , qui s'allia , par contrat du 22
mars i55o, avec Anne du Puy, dont il eut :
— a. Antoine de Longueil , seigneur de
Bistelles, marié, par contrat du 9 septembre
i582, à Renée de Lombart, mère de Louis
de Longueil, seigneur de Launay, marié,
par contrat du 5 mai 1626, avec Marie d'U-
demare ; — b, Antoine - Médéric de Longueil,
mort le 20 juin 1 586,
b. Catherine de Longueil ;
c. Philipotte de Longueil ;
d. Marie de Longueil ;
8«. Jeanne de Longueil, femme de Guillaume du
Breuil, seigneur de la Greslerie, secrétaire de
Charles de France, duc. de Guienne.
IX. Jean , IIIe du nom , seigneur de longueil , de
Varangeville, d'Ofïrainville, du Rancher et de Maisons,
conseiller au parlement de Paris , lieutenant civil au
Châtelet, maître des requêtes ordinaire de l'hôtel du Roi,
puis président aux requêtes du palais, vendit, en 1440,
la terre de Longueil, en Normandie, se réservant seule-
ment, pour marque de son origine, le droit de la ser-
genterie dudit lieu , et la présentation des chapelles de
Saint-Sauveur et de Castres. Il fit son testament le 20 dé-
cembre 1460, et mourut en 1466. 11 avait épousé Marie
de Morvilliers, fille de Philippe de Morvilliers, prési-
dent au parlement de Paris, et de Jeanne du Drac, et
sœur du chancelier de Ffance. Il en eut :
i°. Jean, dont l'article îsuit :
20. Antoine, mort le 2 5 août i5oo, évêque de
Léon , chancelier et aumônier de la reine Anne
de Bretagne, et ambassadeur, pour le Roi, dans
les Pays-Bas, où il eut, d'une bourgeoise de
Malines, un fils naturel, nommé Christophe de
Longueil, né l'an 1490, mort à Padoue le 11 sep-
tembre i522, abbé de Saint-Ambroise de Milan,
orateur du pape Léon X, et célèbre entre les
gens de lettres du seizième siècle. Il fut chan-
celier de la reine Anne de Bretagne ; montra
de bonne heure beaucoup d'esprit et de mé-
DE LONGUEIL. 253
moire. Il embrassa toutes les parties de la litté-
rature : antiquités , langues , droit civil , droit
canon , médecine , théologie. Le succès avec
lequel il exerça la profession de jurisconsulte à
Paris lui valut une charge de conseiller au par-
lement. Pour étendre encore plus son génie , il
parcourut l'Italie, l'Allemagne, l'Espagne, l'An-
gleterre , la Suisse , où il fut retenu captif par
le peuple , ennemi juré des Français vainqueurs
de Marignan. Il a laissé des ouvrages fort esti-
més, des Epîtres, des Harangues, etc.;
3°. Pierre , vicaire - général de l'évêque de Léon ,
son frère, et archidiacre d'Auxerre;
4°. Christophe , prieur de Noyers , en Bour-
gogne ;
5°. Jeanne, mariée, par contrat du 20 janvier 1444,
avec Guillaume de Gorbie, premier président au
parlement de Dauphiné ;
6°. Girarde , mariée: i°. par contrat du 3 avril
1456, avec Guillaume Aguenin , dit le Duc,
seigneur de Villevaudé , avocat au parlement ;
20. à Denis de Thumery , seigneur de Boissise,
président aux enquêtes du parlement ;
70. Françoise , mariée à Michel de la Grange , sei-
gneur de Trianon , maître de la chambre aux
deniers , garde des monnaies , prévôt de Paris en
1466, dont postérité;
8°. Denise,, mariée, par contrat du 19 juillet 1468,
à Jacques Chambellan, baron de Vatimbourg,
conseiller au parlement;
90. Marie, j religieuses à l'abbaye de Long-
io°. Jacqueline, j Champ.
X. Jean de Longue il , IVe du nom, seigneur de
Varangeville, de Chevreville, de Maisons, de la Grange,
de Niessé , du Rancher, etc., conseiller au parlement
de Paris, mourut en 1479. Il avait épousé, par contrat
du premier février 1462, Marie de Marie, dame de Che-
vreville - sur - Marne , fille d'Arnoul de Marie , seigneur
de Tartigny, président au parlement de Paris , et de
Martine Boucher, sa seconde femme, et petite-fille du
chancelier de Marie. De ce mariage sont issus :
i°. Jean, dont l'article suit:
354 DE LONGUEIL.
2°. Louis, qui fonda la branche des seigneurs de
Chevreville, rapportée en son rang.
XI. Jean de Longueil, Ve du nom, seigneur de
Varangeville, de Maisons et de la Rivière, épousa, par
contrat du 21 septembre et 11 octobre 1496, Marie
Clutin, fille de Henri Glutin, conseiller au parlement,
et de Catherine de Louviers. Leurs enfants furent :
i°. Jean, dont l'article suit :
20. Christophe , protonotaire du Saint - Siège ,
nommé à l'évêché de Dol , par Henri II, mort à
Lyon , avant d'en avoir pris possession , le 1 5
juillet i554;
3°. Nicolas, ecclésiastique ;
40. Geoffroy, seigneur d'Andilly et de Chaunuy,
mort sans postérité de Jeanne Fremond, son
épouse , fille de Jean Fremond , sieur de Mon-
diné, et de Jeanne de Vitry ;
5°. Nicolas, le Jeune, abbé de Trouart, en Nor-
mandie ;
6°. Christophe, le Jeune, chanoine de Sainte-Croix,
à Orléans ;
70. Antoinette , mariée, par contrat du 29 octobre
i5 1 3, à Louis d'Albiac ;
8°. Jeanne j mariée par contrat du 7 mai 1 5 19 ,
avec Henri de Livre, seigneur de Sèvres ;
9°. Marie, religieuse et prieure de l'abbaye d'Hyères;
morte le 27 décembre 1578.
XII. Jean de Longueil, VIe du nom, seigneur de
Maisons, du Rancher , de Sèvres, etc., conseiller au
parlement de Bretagne, conseiller au grand conseil,
président aux enquêtes et en la chambre du domaine
du parlement de Paris, et conseiller d'Etat en 1549,
sous Henri II, se rendit célèbre dans ces emplois par
sa prudence et son habileté. Il laissa un Recueil curieux
de 271 arrêts notables rendus de son tems, et mourut
le premier mai 1 55 1 . Il avait épousé, par contrat du
21 janvier i52i, Marie de Dormans, morte le 28 août
1570, fille de Guillaume de Dormans, président au
parlement de Dijon, et de Marie Piedefer. De ce mariage
sont issus :
i°. Jean, dont l'article suit :
DE LONGUEIL. 255
2°. Charles, prieur d'Alencourt;
3°. Henri, chanoine de Notre-Dame de Chartres,
mort en i557 ;
4°. Pierre , chevalier de Malte , nommé grand
• prieur de Champagne, étant à Rome, où il mou-
rut en 1 566 ;
5°. Jacques, auteur de la branche des seigneurs de
Sèvres, rapportée ci-après ;
6°. Marthe de Longueil, religieuse;
7°. Marie , épouse : i°. de Nicolas Berruyer, pré-
sident de la chambre des comptes, maître des
requêtes, conseiller d'Etat ; 2°. de Jacque Robert
de Lignerac , maître des requêtes ordinaire de
l'hôtel du Roi, conseiller d'Etat; 3°. de Charles
de Selve , seigneur de Saillies , fils naturel de
Lazare de Selve , seigneur de Cromiers , et de
Nicole Bault. Elle mourut sans enfants en 1590.
XIII. Jean de Longueil, VIIe du nom, seigneur
des Maisons du Rancher, de Sèvres, etc., reçu con-
seiller au parlement de Paris le 4 juillet i55i, épousa,
par contrat du 18 janvier de la même année, Marthe
le Maître , fille de Gilles le Maître , premier président
au parlement de Paris , et Marie Sapin. Il mourut
en 1 538 , laissant :
i°. Jean, dont l'article suit :
20. Nicolas de Longueil (1), seigneur du Rancher,
conseiller au Châtelet ; reçu le i3 juin i58i;
conseiller au parlement de Bretagne , puis con-
seiller au grand conseil, en 1587. Ayant pris le
parti de la Ligue , il fut rétabli dans les fonc-
tions de sa charge, par lettres enregistrées le
26 septembre 1591. Il mourut dans sa maison
du Rancher, au Maine, âgé de 64 ans, et son
corps fut apporté à Paris et inhumé, le 3i oc-
tobre 1622, dans l'église des Cordeliers du grand
couvent, sépulture de ses ancêtres. Il avait épousé :
i°. Geneviève Croquet, fille de Pierre Croquet,
et de Geneviève le Bossu , sa première femme ;
(1) Cette branche portait pour brisure un souci d'or en
cœur.
2 56 DE LONGUE1L.
2°. Catherine Marcel , dont il n'eut point d'en-
fants. Ceux du premier lit furent :
A. Jean de Longueil , seigneur du Rancher,
né en 1587, qui vendit la terre du Randjer,
et épousa Jeanne de Meserets, morte le 29
décembre 1639, ayant eu :
a. Jean, né en 1626 ;
b, François, mort avant sa mère ;
B. Nicolas de Longueil, né en i5g5 , avocat
au parlement , puis secrétaire du Roi , mort
le 22 décembre i652. Il avait épousé Anne
le Boindre, morte le i5 juin 16.... Il en eut:
a. Nicolas. ( ,. .
b. Paul, ' ) rell§ieux capucins;
c. François, seigneur de la Touche, mort
sans alliance ;
d. René, né le 11 août 1635, mort le 19
septembre 16 38 ;
e. Jean, né le 29 janvier i638;
f. Marie, religieuse ursuline au Mans;
g. Françoise, née le 4 février 1634, morte
le 7 décembre 1 636 ;
h. Marie, la Jeune, morte le 7 décembre
i63y;
i. Marthe, morte en i638;
;. Isabelle de Longueil ;
k. Marthe, la Jeune, religieuse au Mans;
/. Anne, mariée, le 4 mars 1648, à
François de Courtier, baron de Souche,
chevalier d'honneur en la chambre des
comptes de Bourgogne ; Marie - Anne
Coutier , leur fille , fut mariée , le 1 1
juin 1670, à Antoine -Louis de Damas,
comte de Crux, capitaine de la compa-
gnie des gendarmes de la Reine ;
C. Marie, née le i5 août i5qo, mariée : i°. à
François de Champlins , écuyer, sieur de la
Masserie, dont un fils; 20. à Christophe du
Bouchet , écuyer, sieur du Vau, dont plu-
sieurs enfants; 3°. à N... de Launay, sei-
gneur de Longmortier ;
DE LONGUEIL. 257
D. Geneviève , femme de Louis de Courtoux ,
seigneur de Berault, au Maine, dont un fils.
3°. Marie, alliée, par contrat du 18 avril i5y5, à
André d'Alesso , seigneur du Mesnil , grand
maître des eaux et forêts de France.
XIV. Jean de Longueil, VIII* du nom, seigneur
de Maisons, etc., né en 1 554, conseiller du Roi en ses
conseils, doyen en sa chambre des comptes à Paris,
mort doyen de cette chambre en 1629, avait épousé,
par contrat du 22 juillet 1582, Madelaine Luillier, fille
de Jacques Luillier, seigneur de Barberan et de Mon-
taigny, et d'Anne Thibault. De ce mariage sont issus :
i°. Jean, mort sans alliance, sur le point d'être
reçu conseiller au parlement de Paris ;
20. René, dont l'article suit :
3°. Pierre, conseiller-clerc au parlement, abbé de
Beaulieu , de Valdieu et de Fontaine-Jean , cha-
noine de la Sainte -Chapelle de Paris, prieur de
Raguy , et chancelier de la Reine , mère de
Louis XIV. Il mourut le 19 mai 1 656 , âgé de
cinquante-sept ans.
40. Dominique, chevalier de Saint-Jean de Jéru-
salem, reçu au prieuré de France en 1621, capi-
taine au régiment de Picardie, blessé au siège de
Spire, et mort peu après, le i3 avril 1 6 3 5 ;
5°. Jean , maître ordinaire en la chambre des
comptes de Paris, conseiller d'état et directeur-
général des finances, mort au mois de juin 1667;
6°. Marie - Marthe, morte le 21 décembre 1639.
Elle avait épousé, en 1604, Michel des Champs,
seigneur de Gaillon , maître des requêtes ordi-
naire de l'hôtel du Roi, mort le 4 juillet i636.
XV. René de Longueil, marquis de Maisons, baron
de Cressé, châtelain de Cheverché, seigneur de Vide-
ville, conseiller au grand conseil le 6 novembre 16 18,
premier président de la cour des aides le 29 août i63o,
président à mortier au parlement de Paris, le 8 décembre
1642, gouverneur de Saint-Germain en Laye , de Ver-
sailles, de Poissy et des chasses du Roi, prêta serment,
pour ces charges, entre* les mains de Leurs Majestés,
le 16 mars 1645 ; fut nommé un des membres du conseil
i3. 17
258 DE LONGUEIL.
de Gaston d'Orléans, lieutenant-général du Roi, par arrêt
du parlement, du 20 juillet i652 ; ministre d'état, surinten-
dant des finances le 25 mai i65o, chancelier de la Reine,
mère de Louis XIV. Ce fut lui qui fit bâtir le château
de Maisons, l'un des plus beaux de l'Europe. Il mourut
le premier septembre 1677. Il avait épousé Madelaine
Boulenc de Crévecœur, morte le 11 avril 1 636 , fille
de Guillaume Boulen'c de Crévecœur, seigneur de Gri-
solles et de Haute-Maison, maître des comptes, et
de Madelaine Chevalier. De ce mariage sont issus :
i°. Jean, dont l'article suit :
20. Guillaume , abbé de Saint - Pierre de Conches ,
conseiller de grand'chambre. Il fut un des dépu-
tés du parlement de Paris, pour assister aux con-
férences tenues à Ruel, relativement aux troubles
qui agitaient le royaume. Il fut conseiller au par-
lement le 3 août i656, et mourut au mois
de janvier 1669 ;
3°. Michel, mort, sans alliance, le 20 avril 1640;
4e. Marie- Renée, morte le premier octobre 171 2.
Elle avait épousé, le 24 février i656 , Charles-
Maximilien-Antoine de Belleforière , marquis de
Soyecourt, comte de Tilloloy , baron d'Istre,
chevalier des ordres du Roi , grand veneur de
France , grand maître de la garderobe du Roi,
fils de Maximilien de Belleforière , chevalier des
ordres du Roi, maréchal de camp, et de Judith
de Mesme ;
5°. Marie - Marguerite de Longueil , religieuse à
Port- Royal ;
Bâtard.
René de Longueil, curé de Sainte-Colombe.
XVI. Jean de Longueil, IX8 du nom, marquis de
Maisons, etc., président à mortier au parlement de Paris,
fut conseiller au parlement, maître des requêtes, chan-
celier de la reine-mère, capitaine gouverneur des châ-
teaux de Versailles, Saint-Germain et de Poissy, mourut
le 10 avril 1705, à l'âge de 80 ans. Il avait épousé Louise
Fieubet , fille de Gaspard Fieubet , baron de Launac ,
trésorier de l'épargne , et de Claude Ardier, Elle est
morte le 14 novembre 1698, ayant eu :
DE LONGUEIL. 25g
i°. Jean-René, seigneur de Poissy, conseiller au
parlement , mort , sans alliance , au mois de
mai 1689;
20. Claude, dont l'article suit :
3°. Renée - Susanne, co-adjutrice, puis abbesse de
Sainte-Perrine de la Villette, près Paris, en 1688,
morte le 28 mars 1733, âgée de 75 ans;
40. Louise-Marie-Thérèse, religieuse à Poissy ;
5°. Louise - Françoise , abbesse de Notre - Dame de
Meaux , nommée en novembre 1701 , morte en
i7i3;
6°. N de Longueil, morte en 1668.
XVII. Claude de Longueil, marquis de Maisons, de
Poissy, etc., né le 12 juin 1668, conseiller au parlement
le i5 juin 1689, puis président à mortier en survivance,
le 16 décembre 1695, en exercice le 18 novembre 1701,
mourut le 22 août 171 5. Il avait épousé, i°, le i3 avril
1693, Marie- Madelaine de Lamoignon , décédée le i5
septembre 1694, n'ayant eu qu'un fils décédé à l'âge de
trois mois, fille de Chrétien-François de Lamoignon,
avocat-général, puis président à mortier au même par-
lement , et de Marie -Jeanne Voisin; 20. le 27 février
1698, Marie-Charlotte Roque de Varangeville, morte le
5 mai 1727, fille de Pierre Roque de Varangeville, am-
bassadeur à Venise, et de Charlotte-Antoinette Courtin.
De ce mariage est issu :
XVIII. Jean-René de Longueil, né le 14 juillet
1699 , marquis de Maisons et de Poissy, seigneur des
terres et châtellenies de Longueil, de Sèvres, d'Orgerus,
Grisolles, de la vicomte et châtellenie de Neufchâtel.
du Banc de la Roche, etc., reçu conseiller au parle-
ment en 1716, eut l'agrément de la charge de président
à mortier le 27 juin de la même année, à la charge de
ne prendre séance en cette qualité qu'à l'âge de 20 ans
19 jours, conservant son rang du jour de sa réception.
Il est mort de la petite-vérole, le t3 septembre iy3i,
dans la 33e. année de son âge, et a été inhumé dans
l'église des Cordeliers du grand couvent, lieu de la sé-
pulture de ses ancêtres. Il était l'un des honoraires de
l'académie royale des sciences de Paris, où il fut reçu le 2 3
août 1726. Il avait un cabinet de médailles et d'autres
2Ô0 DE LONGUEIL.
curiosités rares, et un jardin de botanique bien entre-
tenu à Maisons, rempli de plantes rares et singulières.
11 avait épousé, i°. le 10 septembre 1720, Marie-
Charlotte Charon de Menars, morte, sans enfants, le
premier décembre 1721, à 14 ans, fille de Jean-Jacques
Charon, marquis de Menars , et de Marie-Françoise de
la Grange; 20. le 11 août 1728, Marie-Louise Bauyn
d'Angervilliers, fille unique de Nicolas - Prosper Bauyn
d'Angervilliers, ministre et secrétaire d'état de la guerre,
et de Marie-Anne de Maupeou, dont, pour fils unique,
René-Nicolas-Prosper de Longueil, né le 17 mars 173 1 ,
mort d'une chute le 21 octobre 1732. Elle s'est remariée,
le 21 janvier 173?, avec Armand-Jean de Saint-Simon,
duc de Ruffec, et est morte le 7 septembre 1761. Par la
mort de l'enfant, dernier de cette branche, tous les
grands biens paternels de la branche de Longueil de
Maisons, sont passés à Marie-Renée de Belleforière,
marquise de Soyecourt , veuve de Timoléon - Gilbert de
Seiglières de Bois-Franc, maître des requêtes ordinaire
de l'hôtel du Roi , chancelier de Monsieur , duc d'Or-
léans, frère unique du roi Louis XIV, comme fille de
Marie-Renée de Longueil, morte le premier octobre
1712, laquelle était grand'tante du marquis de Maisons,
dernier décédé.
SECONDE BRANCHE.
Seigneurs de Sèvres.
XIII. Jacques de Longueil, chevalier, seigneur de
Sèvres, de la Vaudoire et de Cerny, co-seigneur de
Maisons, cinquième fils de Jean, VIIe du nom, et de
Marie de Dormans, fut chevalier de l'ordre de Saint-
Michel (1), maître d'hôtel ordinaire du Roi, maître
ordinaire en la chambre des comptes de Paris ; épousa,
par contrat du 21 août 1 568, Catherine de Montmirail,
dame de la Vaudoire et de Cerny, fille de Thierry de
Montmirail, seigneur d'Aulnoy , de la Rivière, de la
Vaudoire, etc., et d'Antoinette Lamy. De ce mariage
est issu :
(1) Il brisait ses armes d'une feuille de souci d'or en cœur.
DE LONGUEIL. 2Ôl
XIV. Charles de Longueil, Ier du nom, écuyer,
seigneur de Sèvres et de la Vaudoire, marié, par contrat
du 6 mars i 5q5, à Louise Seguier, fille de Pierre Seguier,
seigneur de Saint-Cyr, conseiller au parlement de Paris,
et de Charlotte Janvier de Sourdun. Leur enfants furent:
i°. Jean, seigneur de Sèvres, ecclésiastique, mort
le 1 2 février 1 646 ;
2°. Charles, dont l'article suit :
3°. Louis, chevalier de Saint-Jean de Jérusalem,
reçu au prieuré de France, le 23 décembre 1686 ;
40. Nicolas, grand prévôt de Champagne et de
Brie, qui épousa, i°. Claude de l'Escarnelot ;
20. Denise de la Rebestière. Il eut plusieurs en-
fants de ces deux mariages ;
5°. Marie de Longueil, religieuse en L'abbaye de
Lieu- Dieu;
6°. Marguerite, religieuse en la même abbaye;
70. Elisabeth de Longueil, épouse de François
Fortin, écuyer, seigneur de Brequigny, mort au
mois de janvier 1647;
XV. Charles de Longueil, IIe du nom, devint, par
la mort de son frère aîné, seigneur de Sèvres, fut se-
crétaire du Roi, et mourut le 12 décembre 1668. Il
avait épousé Elisabeth de Montrouge, fille de Jacques-
Etienne de Montrouge, seigneur de Courgousson , et
sœur de l'évêque de Pamier. De ce mariage sont issus :
i°. Jean, dont l'article suit;
2°. Charles, religieux mathurin;
3°. Jacques, seigneur de Pliens, marié avec Elisa-
beth de la Rebastière, fille de Gilles de la Rebas-
tière, secrétaire du Roi, et de Denise Papillon.
Il eut de ce mariage :
a. Jacques de Longueil;
b. Elisabeth de Longueil;
40. Louise, religieuse en l'abbaye de Lieu-Dieu;
5°. Elisabeth, religieuse cordelière ;
6°. Marie de Longueil.
XVI. Jean de Longueil, VIII9 du nom, seigneur
d'Ozoy, conseiller aux requêtes du palais, en la cour des
aides, et enfin au parlement de Paris, acquit, en 1674,
2Ô2 DE LONGUEIL.
les terres et seigneuries de Saulzet, Beauverger et Lis-
tenois, et mourut au mois d'avril 1695. Il avait épousé,
le 12 juillet 1654, Catherine de la Ville, fille de Gilbert
de la Ville, procureur au parlement, et de Catherine
Monnerot. Il eut de ce mariage :
XVII. Jean-Gilbert de Longueil, seigneur de Saulzet,
de Beauverger, de Listenois, etc., qui épousa, le 10
janvier 1693, Anne-Louise le Vasseur, fille d'Alexandre-
François le Vasseur, trésorier des gardes du corps du
Roi, de laquelle il eut :
i°. Joseph-Gilbert, dont le nom suit ;
20. Claude- Hector, né le 3i octobre 1705, reçu
page du Roi dans sa grande écurie, le i5 oc-
tobre 1725, mort capitaine au régiment de Cossé,
en 1735;
XVIII. Joseph-Gilbert de Longueil, seigneur de
Saulzet, Beauverger et Listenois, officier de marine,
épousa le 10 août 1730, Anne Chevarrier, de laquelle
il eut :
i°. Gilbert-Jacques-Claude-Annet de Longueil;
prieur de Saint-Thibaut, chanoine de la cathé-
drale de Metz, mort déporté, en rade à Roche-
fort, en l'an 2;
20. Claude-Hector, dont l'article viendra ;
3°. Pétronille, a épousé Joseph de Rostaing-de-
Bataille, colonel d'artillerie;
40. Marie, morte sans alliance en 1782.
XIX. Claude- Hector de Longueil, seigneur de
Saulzet, Beauverger et Listenois, capitaine au régiment
d'Aquitaine, chevalier de l'ordre royal et militaire de
Saint-Louis, mourut le 29 janvier 1793. Il avait épousé
le 4 novembre 1769, Jeanne- Amable Ribaud de la
Chapelle, de laquelle il laissa:
i°. Joseph-Auguste-Hilaire- René, dont l'article
suivra :
20. Marie-Catherine-Henriette , chanoinesse , com-
tesse du chapitre noble de Neufville, mariée à
M. François de Bonneval, écuyer ;
3°. Marie- Anne- Amable- Pauline, chanoinesse,
comtesse de Neufville, mariée à Eustache-Louis
le Picart d'Abancourt.
DE LONGUEIL. 2Ô3
XX. Joseph- Auguste -Hilaire- René de Longueil ,
chevalier, sieur de Beauverger, né le 14 janvier 1775,
au château de Saulzet, où il habite; a épousé, le 10
octobre i8o3, Marie - Madelaine de la Boulaye de
Marillac, fille unique de Nicolas-Ambroise de la Bou-
laye de Marillac, lieutenant au régiment de Béarn,
première victime immolée à Moulins, pour la cause
royale. De ce mariage sont issus :
i°. Eléonor de Longueil, né le 16 août 1804,
élève-pensionnaire de l'école royale de Saint-Cyr ;
20. Charles-Nicolas-Joseph de Longueil, né le
12 février 1810;
3°. Joséphine- Amable de Longueil, née le 22
avril i8o5.
TROISIÈME BRANCHE.
Seigneurs de Chevreville.
XI. Louis de Longueil, seigneur de Bou, de Che-
vreville, etc., second fils de Jean IV, et de Marie de
Marie (1), fut conseiller au parlement de Paris; et
épousa : i°. Catherine de Piedefer; 20. Catherine
Brulart. Ses enfants furent :
Du premier lit :
i°. Louis, conseiller au parlement de Paris, mort
sans hoirs de Catherine Guibert, son épouse;
2°. Guy, dont l'article suit;
3°. Charles, auteur des seigneurs de la Grange
Du second lit :
40. Pierre, qui forme la branche des seigneurs de
Bou et des Chenets, mentionnée en son rang.
XII. Guy de Longueil, seigneur de Chevreville;
fut conseiller au parlement de Paris; épousa Marie
de la Mare, de laquelle il eut :
i°. Noël, seigneur de la Brosse, qui s'allia avec
Ci) Il prit pour brisure une bordure composée d'argent et de
gueules.
264 DE LONGUÈIL.
Madelaine de Villeroc, dont sortit Madelaine de
Longueil , femme de Claude de Lyonne , con-
seiller, secrétaire du Roi;
20. Jean, dont l'article suit:
XIII. Jean de Longueil, V* du nom, seigneur de
Chevreville, épousa Suzanne du Pré. Ses enfants furent :
i°. Georges, dont l'article suit:
20. Guy, seigneur de Chevreville, mort sans alliance ;
3°. Charles, marié avec Louise Nortier, dont pos-
térité.
XIV. Georges de Longueil, seigneur de Chevreville,
épousa Marie Saine et en eut plusieurs enfants, dont
on ignore la destinée.
QUATRIÈME BRANCHE.
Seigneurs de la Grange (1).
XII. Charles de Longueil, seigneur de la Grange,
de la Noue et de Villaine, troisième fils de Louis,
seigneur de Bou, et de Catherine de Piedefer, sa pre-
mière femme ; épousa Isabelle d'Hubert, sœur d'Etienne
d'Hubert, seigneur d'Argeville , gouverneur de Melun.
Il en eut :
i°. Jacques, seigneur de Villaine, mort sans
alliance ;
20. Jean, dont l'article suit;
3°. Jean -Baptiste, seigneur de la Noue, baron
d'Erissé; mort sans hoirs, en 1579.
XIII. Jean de Longueil, V* du nom, vicomte
d'Argeville, baron d'Erissé ; fut reçu conseiller au grand
conseil, au mois de décembre 1 585. Ayant pris le parti
de la Ligue, il fut rétabli dans les fonctions de sa charge,
par lettres enregistrées, le 26 juin i5g 1 ; fut maître des
requêtes, le 26 février 1601; mourut en son château
d'Argeville, en 1607, et inhumé dans l'église des Cor-
(1) Cette branche brisait d'un souci d'or en cœur.
DE LONGUEIL. 2Ô5
deliers de Paris. Il avait épousé, le 28 février i585,
Jeanne d'Aligre, morte le 11 décembre 1 635 , sœur du
chancelier d'Aligre , et fille de Jean d'Aligre , baron
de la Brosse, et de Marie d'Auvergne. De ce mariage
vinrent :
i°. Constantin, vicomte d'Argeville, baron d'Erissé,
mort sans alliance, en 161 1 ; capitaine au régiment
de Champagne, et premier gentilhomme de mon-
seigneur le prince de Condé ;
20. Madelaine, morte le 21 juillet i636;
3°. Denise de Longueil ;
40. Jeanne, mariée, le 4 mars i636, à Pierre Ca-
triot, seigneur de la Garenne;
5°. Isabelle, mariée, le 4 février 1637, à Jean le
Roux , seigneur de Sigoyer, en Touraine ;
6°. Marie de Longueil.
CINQUIÈME BRANCHE.
Seigneurs de Boit et des Chenets.
XII. Pierre de Longueil, seigneur de Bou , d'Evry
et de la Fosse-Martin, etc., fils de Louis et de Cathe-
rine Brulart, fut nommé à la charge de premier président
au parlement de Bordeaux, après avoir été conseiller au
parlement de Paris, et intendant de justice en Lyonnais
et Bourbonnais. Il mourut le 28 octobre 1 58 1 . Il avait
épousé Denise l'Alloyeau , dame du Val- Petit, fille de
N... l'Alloyeau, sieur de Sceau, et de Anne du Mont.
Elle mourut le premier novembre i58i, en apprenant
la mort de son mari. Leurs enfants furent :
ie. Mathieu, seigneur de Bou, conseiller - clerc au
parlement de Paris ; trésorier de la Sainte - Cha-
pelle du bois de Vincennes ; prieur d'Essay, en
Poitou; mort le 2 5 novembre 1590;
20. Pierre , seigneur de Bou , conseiller , doyen
en la quatrième chambre des enquêtes du par-
lement ; mort le 24 juin 1607. Il avait épousé,
par contrat du 18 juin i582, Bonne le Guay ,
fille de Jean le Guay, et de Madelaine Sevin ,
dont il n'eut point d'enfants ;
3°. Guy- Louis, secrétaire du Roi, grand- prévôt et
266 DÉ LONGUEIL.
seigneur spirituel et temporel de Chablis , en
Champagne, décédé le 6 février 1618;
40. Vhibaud , seigneur d'Evry , chevalier de Malte ,
mort jeune ;
5°. Antoine, mort jeune;
6°. Jacques, dont l'article suit;
70. Marie de Longueil , religieuse aux Filles - Dieu ,
à Paris, morte le 10 mai 1598;
8°. Jeanne de Longueil, religieuse à Chablis;
90. Elisabeth , religieuse à l'abbaye de Fontaine-
lès-Nonains ;
io°. Anne, religieuse de Saint-Amand , à Rouen;
ii°. Charlotte, religieuse à Sarcy ;
12°. Antoinette, religieuse à Montivilliers , morte
le i5 juin i58o ;
i3°. Catherine de Longueil, morte au mois d'avril
1639. Elle avait épousé : i°. Edme de Boucher,
baron de Flogny et de la Chapelle , en Cham-
pagne , fils de Philippe de Boucher, seigneur de
Flogny et de Milly, et de Madelaine Mirey ;
20. Gédéon - Charles le Bascle , seigneur de
Champ - Charstin.
XIII. Jacques de Longueil, seigneur de Bou, d'Evry
et de la Fosse -Martin, né le i3 février 1567, mort le
24 août 1637, avait épousé, le 2 avril 1607, Suzanne
le Barbut , fille de Nicolas le Barbut , avocat - général
au parlement de Rouen , et de Perrine de Vachorrant.
De ce mariage sont issus :
i°. Guy- Louis, dont l'article Suit :
20. Pierre, mort jeune;
3°. Nicolas, sieur de la Roche, né le 11 avril 161 5;
4°. Jean - Jacques , protonotaire du Saint - Siège
apostolique ;
5°. Marie-Marthe de Longueil, née le premier août
1622, religieuse - professe au couvent des béné-
dictines de Château-du-Loir, le 19 février 1640.
XIV. Guy-Louis de Longueil, seigneur des Chenets,
Chevillé et de Chantepie , né le 2 5 septembre 1610 ;
épousa : i°. par contrat du 18 juin 1640, Urbaine de
Landrepouste, morte le 29 avril i653; 20. par contrat
passé devant René Buchel , notaire à Angers, le 3 sep-
LUCE DE GASPARI. 267
tembre i655, Madelaine de Lovot, veuve de Guillaume
Monage, lieutenant - particulier en la sénéchaussée d'An-
gers , et fille de Charles de Lovot , aussi lieutenant-
particulier au même siège, et d'Anne Jonbar. Il eut du
premier lit :
i°. Antoine-Hyacinte de Longueil;
20. Guy-Louis de Longueil ;
3°. Richard-Olivier-Joseph, mort jeune;
40. N.... de Longueil;
5°. Anne-Marie de Longueil;
6°. Agnès-Françoise de Longueil ;
70. Antoinette-Urbaine, morte jeune.
Cette branche subsiste dans le Maine et dans l'Anjou.
De cette dernière était Henri - Charles de Longueil des
Chenets , seigneur de la Devançaie , né à Angers , le
27 septembre 1725, fils de Henri-Etienne de Longueil,
seigneur de la Devançaie, et de Jacquine de Carrières,
d'une des plus anciennes familles nobles de la province.
Il fut page du duc d'Orléans, en avril 1739; servit quel-
ques années, en qualité de cornette, dans le régiment
d'Orléans, cavalerie ; fut nommé , au mois de novembre
1747, gentilhomme ordinaire du duc de Chartres, depuis
duc d'Orléans.
Armes : d'azur, à trois roses d'argent ; au chef d'or,
chargé de trois roses de gueules. Devise : Pace et Armis.
Cimier : une tête humaine. L'écu timbré d'une couronne
de marquis. *
de RIVIÈRE de LABATUT, dans le comté de
Bigorre. Les armes de cette ancienne maison, mentionnée
dans le tome VIII de cet ouvrage, page 358, sont : d'or,
à trois épées de gueules, soutenant une couronne fermée
du même. Couronne de comte. Supports : deux lions.
LUCE de GASPARI. Les armes de cette famille,
mentionnée au tome X de cet ouvrage, page 395,
sont : écartelé : au 1 , d'argent, à l'aigle éployée de sable ;
au 2, d'azur, à la croix d'argent, à l'écusson de gueules,
268 DE SAINT-MARTIN DU POUY.
chargé d'un lion d'or, brochant, qui est de Bérenger
au 3, d'azur, à la croix d'argent, cantonnée de 20 croi
settes du même, qui est de Mouton - Blainville ; au 4
de gueules, fretté de six lances d'or, semé d'écussons di
même dans les clairvoies ; à l'écusson d'azur , charg<
d'une fleur de lys d'or, brochant, qui est de Villeneuve :
sur le tout d'azur, à la fleur de lys d'or, accompagné*
de trois étoiles à huit rais du même, qui est de Gaspari
Couronne de duc. Supports : deux lions d'or. Cimier
une fleur de lys du même. Devise : Ferro non auro.
de BOUTHILLIER de CHAVIGNY, en l'Isle d<
France, famille originaire de Bretagne, qui porte : d'azur
à trois fusées d'or, accolées en fasce. Couronne de marquis
Supports : deux lions. Devise : Marte etiam invito.
de JOURDA de VAUX, du Ehuilter, de Foletier
en Languedoc ; famille noble , qui porte pour armes :
d'or, à la bande de gueules, chargée de trois croissants
d'argent. Couronne de vicomte.
de SAINT - MARTIN du POUY, maison ancienne,
originaire de Gascogne.
I. Michel, Ier du nom, seigneur de Saint - Martin .
au diocèse de Dax, vivait en 1198. Il eut pour fils :
II. Guillaume, Ier du nom, seigneur de Saint -
Martin, marié avec Jeanne de Caupène. Il en eut :
III. Antoine , Ier du nom , seigneur de Saint-
Martin, marié, en 1240, avec Lucie de Caupène,
fille de Jean de Caupène, seigneur de Metz. Il fui
père de :
IV. Antoine, IIe du nom, seigneur de Saint-
Martin , qui laissa de sa femme , Marie d'Orbussan ,
un fils, nommé :
DE SAINT-MARTIN DU POUY. 269
V. Michel, IIe du nom, seigneur de Saint-
Martin, gouverneur de Saint-Sévère en i3oo. Il fut
père de :
VI. Bertrand , Ier du nom , seigneur de Saint-
Martin, qui eut pour fils :
VII. Bertrand, IIe du nom, seigneur de Saint-
Martin, marié du vivant de son père, en i36o , avec
Sarry d'Albert , fille de Pées , comte de Guiche , dont
il eut :
VIII. Antoine, IIIe du nom, seigneur de Saint-
Martin, qui s'allia avec Michelle de la Brède, dont
est issu :
IX. Bartellot, seigneur de Saint - Martin , vivant
en 1426, du tems de Jean, évêque de Dax, ainsi qu'il
résulte de l'enquête qu'il fit faire , étant de retour de
la guerre, justifiant du droit de patronage et de l'in-
féodatioa de la dîme de la cure de Saint - Martin , et
que la maison avait donné le nom à la paroisse. Il eut
deux fils :
i°. Guy-Charnaud, qui suit :
20. Payrot, qui fonde la seconde branche, rap-
portée ci-après.
X. Guy - Charnaud , seigneur de Saint - Martin ,
épousa, l'an 1456, Isabeau de Montferrand , dont
il eut :
XI. Robert, seigneur de Saint - Martin , marié
en 1495, avec Jeanne de Péoullan ; de ce mariage est
issu :
XII. Charles, seigneur de Saint - Martin , vicomte
de Viscarosses, chevalier de l'ordre du roi, gouver-
neur de Baïonne, et sénéchal de Lannes. Il épousa,
en i568, Cécile de Doumy de Béarn, dont il eut :
XIII. Jean, seigneur de Saint - Martin , qui fut
père de :
i°. Louis, qui suit :
2°. Gabriel, mort sans alliance.
XIV. Louis , seigneur de Saint - Martin , vicomte
27O *>E SAINT-MARTIN DU POUY.
de Viscarosses, chevalier de l'ordre du roi, sénéchal
de Larmes, épousa, i°. Françoise de Noailles, nièce
de François de Noailles , -évêque de Dax , 20. Jeanne
de la Boirie, dame dudit lieu, qu'elle apporta dans
la maison de Saint-Martin. De ce mariage est issu :
XV. Bertrand de Saint-Martin, IIIe du nom,
vicomte de Viscarosses, baron de Gapelereton , seigneur
de Pontoux, du Pouy, de Vie, de Liégousse, de
Rion, de Légo , marié avec N.... fille de M. de Luc-
Major, maître des requêtes ordinaire de l'hôtel, dont
sont issus :
i°. Guillaume, dont l'article suit :
20. Un autre fils.
XVI. Guillaume de Saint-Martin, II« du nom,
marié, i°. avec demoiselle de TEscure , fille de
M. de l'Escure , président au parlement de Bordeaux ;
2°. à demoiselle de Maniban, fille de M. de Maniban,
avocat- général au parlement de Toulouse, de laquelle
il eut un fils :
XVII. Jean -François de Saint - Martin , marquis
de Pontoux.
seconde branche.
X. Payrot , de Saint- Martin , second fils de
Bartellot, seigneur de Saint-Martin, épousa, i°. en
Béarn, en 1487, Françoise des Portes ; 20. en 1490,
Justine de Tours. Ses enfants furent :
Du premier lit.
i°. Pierre, dont l'article suit :
Du second lit.
2°. Philippe de Saint-Martin , qui épousa , en
1540, Guillane de Maillet, en Bordelais, dont
il eut Daniel de Saint-Martin; Marie, qui
s'allia en 1597, avec Marthe de Béarn, fille
naturelle de Henri IV, roi de Navarre. Le roi
assista audit mariage, et en 1609, S. M. ac-
corda une pension annuelle de 600 livres, à
ladite Marthe de Béarn, pour l'aider à élevai
DE SAINT-MARTIN DU POUY. 27I
sa famille, ce qui fut enregistré en la chambre
des comptes de Paris, le 12 août 1609 ;
3*. Pierre, qui s'allia, en 1577, avec Jeanne de
Tauzia.
XI. Pierre de Saint-Martin, Ier. du nom, épousa
en i55i, Olympe de Cours, en Agénois, dont est
issu :
Pierre de Saint-Martin, II* du nom, qui épousa
en 1569, Blanche Auge, et fut gouverneur de Clairac,
en i58o, ainsi qu'il appert du brevet qui lui fut
donné par Henri IV, pour les bons et agréables services
qu'il avait rendus ci-devant à la couronne, il eut pour
fils :
XII. Jean - Antoine de Saint - Martin , marié en
1593, avec Judith de Rossannes. Il fut fait capitaine
de 60 arquebusiers à cheval (carabins) , par brevet de
Tan 1 6 1 5 , et le même jour, il lui fut donné ordre pour
prendre toutes les villes qu'il trouverait à propos, et
courre contre tous ceux qui tiendraient le parti con-
traire, et tirer rançon, selon les lois de la guerre ; et
en 1621, S. M. lui donna une compagnie de chevau-
légers. Il eut pour fils :
XIII. André de Saint - Martin, I^j du nom, qui
épousa, en i63o, Marie Dalba ; il était capitaine d'in-
fanterie dans le régiment de Schomberg, en 162 1. De
son mariage est issu :
XIV. David de Saint - Martin , qui épousa , en
i65i, Marie de Pérusse, et en eut :
XV. André de Saint -Martin du Pouy , IIe du
nom, marié, i°. en 1674, avec demoiselle Margue-
rite de Malvin de Montazet ; j2°. en 1691, à Marie d'Hallot.
Ses enfants furent :
Du premier lit.
i°. Antoine du Pouy, chevalier, seigneur de la
Roche, qui fut capitaine dans le régiment de
Béringhen ; étant obligé de se retirer du service ,
à cause de ses infirmités, Sa Majesté lui accorda
une pension. Il épousa, en 1729, Anne du Ver-
rier 3 fille de Jean- Pierre du Verrier, capitaine
272 DE CHAPONAY.
gouverneur du Dauphiné, et d'Elisabeth de Galz ;
il mourut en 1742, laissant :
a. Jean du Pouy ; né le 3o mars 1734, mort
à Clairac, le 24 octobre 18 13,
b. Jean-Pierre du Pouy, chevalier.
Du second lit.
20. Jean, dont l'article suit :
XVI. Jean du Pouy dé Bonnegârde, a été capi-
taine-commandant au régiment de Lorraine infanterie ,
et chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-
Louis. Il a épousé demoiselle Boudet, dont sont issus :
i°. Pierre du Pouy de Bonnegârde ;
20. Jean du Pouy de Bonnegârde, né le 3o décembre
1799, lieutenant en premier, dans la gendarmerie
royale ;
3°. Antoine du Pouy de Bonnegârde.
Armes : d'azur, à deux vaches rangées d'or, passant
sur une terrasse de sinople ; accompagnées en chef de
trois étoiles mal ordonnées du second émail, la pre-
mière, accostée de deux croissants d'argent.
de BAUSSANCOURT, en Champagne; famille
noble et .ancienne, dont les armes sont : d'argent, au
lion de sable, armé et allumé du champ, la queue four-
chée et passée en sautoir; chargé à l'épaule d'une étoile
dor.
de BOSSE de BONREGUEIL; famille noble de
Provence , qui porte : d'azur , à la tour d'argent , ma-
çonnée de sable.
CHAPONAY ; maison des plus anciennes de France,
en la province de Dauphiné, qui a fait ses preuves par-
devant M. Chérin, généalogiste des ordres du Roi, pour
les honneurs de la Cour, et ce sont ces mêmes preuves,
que je vais rapporter ici littéralement.
NOBILIAIRE
UNIVERSEL
DE FRANCE
OU RECUEIL GÉNÉRAL
DES GÉNÉALOGIES HISTORIQUES
DES MAISONS NOBLES DE CE ROYAUME
M. DE SAINT-ALLAIS
AVEC LE CONCOURS
DE MM. DE COURCELLES, L'ABBÈ L ESPINE, DE SAINT-PONS
ET AUTRES GENEALOGISTES CELEBRES
TOME TREIZIÈME
DEUXIEME PARTIE
PARIS
LIBRAIRIE ANCIENNE ET MODERNE
BACHE LIN-DEFLO RENNE
Société anonyme au capital de i,5oo,ooo francs
SIÈGE SOCIAL : 3, QUAI MALAQUAIS, 3
MDCCCLXXVI
DE CHAPONAY. I"]?)
Les seigneurs de Chaponay étaient barons de Morancé
et de Belmont , seigneurs de Chaponay, Ponsonas ,
Eybens , Feyzin , Bresson , Saint-Marcel , la Mure ,
Leyrieu, Certeaux, Beaulieu, Lizerable, le Pin, Marzé,
la Regnière, Saint -Jean -des- Vignes, Saint- Pierre -la
Chapelle, l'Isle-Méan, Trédo, titrés marquis de Cha-
ponay-Morancé.
Premiers Individus connus.
Gaspard de Chaponay, chevalier, mourut la veille de
la purification de la Vierge, de Tan 1232, et fut inhumé
au couvent de Saint-Bonaventure de la ville de Lyon ;
Femme : dame Clémence de Beauvoir , laquelle dé-
céda les ides de janvier de Pan 1237, et fut inhumée
auprès de son mari. On trouve ensuite :
Pierre de Chaponay, chevalier, seigneur de Ponsonas,
lequel mourut la veille de Saint-Paul de l'an 1289, et
fut enterré dans l'église des Jacobins de la ville de Lyon.
Femme : dame Guigone-de*la- Porte , laquelle décéda
le 8 des calendes de septembre de l'an 1290.
I. Pierre de Chaponay , Ier du nom , chevalier, de-
puis lequel la filiation est parfaitement établie, rendit
deux hommages ; le premier, le 4 des calendes d'avril
1297, à l'église de Saint-Just de Lyon, de biens qu'il
tenait en fief de cette église; et le second, le samedi
avant la fête de Saint-Jean-Baptiste de la même année,
à Etienne de Lavieu, seigneur d'Iseron, de droits,
usages et servis qu'il possédait en franc alleu à titre de
patrimoine et par indivis avec lui dans différentes pa-
roisses ; et transigea avec le même Etienne de Lavieu, le
25 juin i3i4, au sujet de leurs droits respectifs dans la
terre d'Iseron.
Femme : N.... ; dont il eut :
i°. Humbert de Chaponay, damoiseau, qui suit :
20. Etienne de Chaponay, damoiseau, seigneur de
Chaignon, lequel rendit conjointement avec Pierre
de Chaponay, son frère, le 12 mai 1 3 1 9, hom-
mage-lige au doyen de Lyon, de ce qu'ils tenaient
en fief de cette église du chef de leurs père et
mère ;
3°. Pierre de Chaponay , damoiseau , lequel rendit
conjointement avec Etienne de Chaponay , son
i3. 18
274 DE CHAPONAY.
frère, l'hommage dont on vient de parler. Il eut,
d'une alliance inconnue, un fils nommé Louis,
aussi damoiseau , co-seigneur de Chaignon , dont
on ignore la postérité.
IL Humbert de Chaponay , damoiseau , seigneur de
Ponsonas, obtint, conjointement avec sa femme, par
acte du 3 avril i326, de l'abbesse du monastère de la
Déserte de la ville de Lyon, la faculté de racheter di-
verses rentes et servis annuels ; rendit hommage-lige à
Humbert, dauphin de Viennois, le 17 février i334 ;
fut un des nobles qui consentirent au transport fait le
23 avril 1343, de la province du Dauphiné, au fils aîné
du roi de France, et ne vivait plus le 16 septembre
1364.
Femme : Béatrix de Sachenay, fille de messire Guy
de Sachenay, de laquelle il eut :
III. Bernard de Chaponay, damoiseau, seigneur de
Ponsonas et de la maison forte de Feyzin , donna , le
16 septembre 1364, à Louis de Chaponay, damoiseau,
co-seigneur de Chaignon, son cousin -germain paternel,
une reconnaissance de la somme de i5o francs d'or que
lui avait légués feu Etienne de Chaponay, damoiseau,
leur oncle commun; fit une acquisition, le 3 avril i384,
et était mort le 28 avril, après Pâques de l'an 1425.
Femme : Etiennette de Varrey , de laquelle il eut .
IV. Antoine de Chaponay, damoiseau, seigneur de
la maison forte de Feyzin, reçut, le i3 juillet 141 2,
pour lui et ses successeurs, l'office de châtelain du châ-
teau de Vernaison, avec les droits et émoluments y
attachés, que lui donna l'abbé "du monastère d'Ainay de
la ville de Lyon, pour reconnaître les services qu'il lui
avait rendus; consentit, le 28 avril, après Pâques, 1425,
une quittance de 1640 francs d'or, reçus à-compte sur la
dot de sa femme ; fut un de ceux qui essuyèrent les
exactions et les ravages commis par les soldats bourgui-
gnons , anglais et savoyards , que Louis , marquis de
Saluces, avait conduits dans les châteaux, lieux et mande-
ments qui étaient sous la sauve-garde du roi Charles VII.,
dauphin de Viennois, durant la guerre de 1430 ; est
employé comme noble, et vivant noblement dans la ré-
vision qui fut faite des feux du mandement de Saint-
DE CHAPONAY. 2^5
Symphorien-d'Ozon, le 8 mai 1432, et ne vivait plus
le 18 janvier 1457.
Femme : Catherine de Ville-Neuve, fille de noble
Eustache, citoyen de Lyon, dont il eut :
i°. Jean de Chaponay, qni suit :
2°. Marguerite de Chaponay, décédée avant le i3
avril 1459.
V. Jean de Chaponay , Ier du nom , seigneur de la
maison forte de Feyzin, fit une donation, conjointement
avec sa femme, le 12 janvier 1443, et une acquisition
le i5 septembre 1445; testa le 18 janvier 1447, et était
mort avant le ier mars 1453.
Femme : Catherine de Pompierre , de laquelle il eut :
i°. Philibert de Chaponay, écuyer, qui suit :
20. Guillaume de Chaponay, sacristain de Tlsle-
Barbe, en 1457.
VI. Philibert de Chaponay, écuyer, seigneur de
Feyzin, fit une acquisition le ier mars 1453, fut gratifié
de l'office de prévôt de Vénissieu et de Feyzin, au man-
dement de Saint - Symphorien - d'Ozon , par lettres-
patentes de Louis, fils aîné du roi de France, dauphin
de Viennois , comte de Valentinois et de Diois , du 1 5
mai 1454, en considération des services que lui et ses
auteurs avaient rendus à ce prince, au fait des guerres,
et qu'il lui rendait encore; fit hommage, pour ledit
office de prévôt de Vénissieu et de Feyzin, le 24 mai 1454;
passa, le 18 mai 1462, un bail emphitéotique , et fut
compris dans le rôle des brigandiniers qui devaient
servir au ban et arrière-ban du Dauphiné, convoqué en
vertu du commandement du roi Louis XI, donné le 14
décembre 1472.
Femme : noble Françoise Villard, dont il eut :
i°. Jean de Chaponay, qui suit :
20. Charles de Chaponay, lequel transigea, le 25
juillet 1492, avec Jean de Chaponay, son frère ;
il eut, d'une alliance inconnue, un fils nommé
Jean, dont on ignore le sort.
VII. Jean de Chaponay, II* du nom, docteur en
droit , président de la Chambre des Comptes de Dau-
phiné, et seigneur de Feyzin, fit des acquisitions les 2
276 DE CHAPONAY.
décembre 1 5 1 9 et 17 octobre i52i, et testa le 17 février
l522.
Femme : noble Catherine Palmier , fille de messire
Jean, docteur en droit, chevalier et président du pays
de Dauphiné , et de noble dame Meraude ; mariés par
contrat du i3 mai 1492. De ce mariage sont issus :
i°. Soffroy aliàs SorTrey de Chaponay, qui suit ;
20. Anne de Chaponay, mariée à noble Claude-
Arthaud, seigneur de la Roche ;-
3°. Meraude de Chaponay, religieuse à Mont-
Ferrat ;
40. Catherine de Chaponay, mariée à noble Jacques
Guerroern, bourgeois de Lyon.
VIII. Soffroy aliàs Soffrey de Chaponay, seigneur
d'Eybens et de Feyzin, président de la Chambre des
Comptes du Dauphiné, partagea avec noble Nicolas de
Chaponay, son frère, la succession de leur père, le 24
avril 1 53 1 ; transigea avec lui le 26 juin 1 533 ; fit une
acquisition le 4 août 1 537 ; testa avec sa femme le 7
octobre 1 539 , et rendit hommage de la seigneurie
d'Eybens et de la co- seigneurie de Feyzin, le dernier
août 1 541 ;
Femme : noble Jeanne le Maistre, dont il eut :
i°. Laurent de Chapona)', qui suit ;
2°. Pierre de Chaponay, doyen de Gap , lequel fit
son testament le i3 septembre i5y3 ;
3°. Jean de Chaponay, dont on ignore le sort ;
40. Philippe de Chaponay , dont le sort est égale-
ment ignoré ;
5°. Françoise de Chaponay, religieuse à Pratmol ;
6°. Meraude de Chaponay, religieuse à Montfleuri;
70. Jeanne de Chaponay;
8°. Autre Françoise de Chaponay, dont la destinée
est inconnue.
IX. Laurent de Chaponay, seigneur d'Eybens et
de Feyzin, président en la Chambre des Comptes de
Dauphiné , fut pourvu de l'office de maître - auditeur
des comptes en la même Chambre , par provisions du
roi François II ,. du 12 décembre i55o, et reçu audit
office par arrêt rendu sur requête, le 3 mars 1 5 5 1 ;
testa le i3 mai i56o, et était décédé le 22 février i58i.
DE CHAPONAY. 277
Femme : Barbe Plouvier , fille de messire Pierre ,
chevalier, sieur de Chandouble et de Quaiz , président
des comptes en Piémont et en Savoye, auditeur des comptes
en Dauphiné , et de demoiselle Claude Lafont ; mariés
par contrat du icr juillet i55o. De ce mariage naquirent :
i°. Pierre de Chaponay, chevalier, qui suit :
2°. Scipion de Chaponay, dont on ignore le sort;
3°. Laurence de Chaponay, religieuse à Pratmol;
40. Claude de Chaponay, religieuse au couvent des
Ayes, près Grenoble ;
5°. Marguerite de Chaponay;
6°. Meraude de Chaponay , dont la destinée est
inconnue ;
70. Isabeau de Chaponay, mariée au sieur de Ver-
donay.
X. Pierre de Chaponay, IIe du nom, chevalier,
seigneur d'Eybens et de Bresson , conseiller du Roi,
trésorier de France , et général de ses finances , en la
généralité de Lyon, obtint le 24 avril 161 5, des lettres-
royales, pour se pourvoir au parlement de Paris contre
deux sentences rendues , par le sénéchal de Lyon , les
12 avril et 12 septembre 16 14, et testa le 14 août 16 16.
Femme : Françoise Scarron , fille de noble homme
François, seigneur de Scarron, conseiller ordinaire es
conseils du Roi, et de demoiselle Catherine de la Tour;
mariés par contrat du 22 février i582, laquelle fit son
testament le 3 mai 1628. De ce mariage naquirent :
i°. Laurent de Chaponay, lequel était mort avant le
14 août 16 16 : il épousa demoiselle Gaspard
Espilly, qui le rendit père d'une fille nommée
Isabeau, mariée avec messire Antoine de Moreton,
seigneur de Chabrillant ;
2°. Bertrand de Chaponay, écuyer qui suit :
3°. François de Chaponay, religieux de l'ordre des
Minimes. /
XL Bertrand de Chaponay, écuyer, seigneur d'Ey-
bens et de Bresson, chevalier de Tordre du Roi, rendit
hommage à Sa Majesté de la terre d'Eybens et des droits
seigneuriaux en dépendants, le 12 novembre 1623 ; Fut
honoré du collier de l'ordre de Saint-Michel, le 20 jan-
vier 1625 ; fut retenu en l'état et charge de gentilhomme
278 DE CHAPONAY.
ordinaire de la chambre de Sa Majesté, le 4 septembre
suivant ; testa le même jour, et ne vivait plus dès avant
le 2 5 avril 1643.
Femme : Virginie Edme de Saint - Julien , fille de
messire Octavien Edme, seigneur de Revel, Millier et
Saint-Didier, conseiller du Roi , en son conseil d'Etat
et privé , maître des requêtes et second président au
parlement de Dauphiné, et de dame Diane de Montey-
nard ; mariés par contrat du 1 6 février j 6 1 3 . De ce
mariage sont issus :
i°. Octavien de Chaponay, chevalier, qui suit :
2°. Laurent de Chaponay, capitaine au régiment
de Piémont, seigneur de Vénissieu , lequel fut
maintenu dans sa noblesse, avec noble Octavien,
son frère, par jugement du 18 juin 1667;
3°. Marguerite de Chaponay;
4°. Françoise de Chaponay, dont le sort est in-
connu.
XII. Octavien de Chaponay, chevalier, baron de
Morancé, seigneur d'Eybens, de Bresson , Saint-Marcel,
Lizerable, la Mure, Leyrieu, Sainte-Marie, Certeaux et
autres places , capitaine au régiment de Piémont , fut
maintenu dans sa noblesse , avec noble Laurent , son
frère, par jugement de M. du Gué, intendant des pro-
vinces de Lyonnais , Dauphiné , Forez et Beaujolais ,
du 18 juin 1667; rendit hommage au Roi de la sei-
gneurie de Saint -Marcel et du fief de Lizerable, le 29
mars 1680; donna procuration, le 18 mai de la même
année, pour faire hommage, en son nom, de la même
seigneurie de Saint - Marcel ; fournit l'aveu et dénom-
brement du fief de Lizerable et de la terre de Morancé,
le 5 juin suivant; testa le 21 octobre 1686, et ne vivait
plus le 29 janvier 1720.
Femme : demoiselle Louise de Loras, fille de feu
messire Artus , seigneur de Chamagnieu , et de dame
Claire de Villars; mariés par contrat du 2 5 avril 164?,
laquelle fit son testament le 29 octobre 1679, et mourut
avant le 29 janvier 1720. De ce mariage sont issus :
i°. Gaspard de Chaponay, chevalier, qui suit :
20. N de Chaponay, dit le capitaine de Cha-
ponay, aliàs le seigneur de Saint-Marcel , lequel
DE CHAPONAY. 279
était capitaine au régiment Dauphin , infanterie ,
lorsqu'il fut tué dans un combat donné en
Flandre , entre l'armée française et les confé-
dérés, le 14 août 1673 ;
3°, Alexandre de Chaponay, chevalier de l'ordre
de Malte;
40. Louise de Chaponay, mariée à M, Jean-Baptiste
de Clermont, chevalier, baron de Saint- Cassin ;
5°. Catherine de Chaponay, dont on ignore le sort;
6°., 7°. Eléonore et Françoise de Chaponay, reli-
gieuses au monastère de Sainte -Marie de Cré-
mieux ;
8°., 90., Marie- Angélique et Marie- Anne- Josephe,
religieuses au monastère de Sainte - Ursule de
Crémieux.
XIII. Gaspard de Chaponay, chevalier, baron de
Morancé , seigneur de la Mure, Leyrien , Saint-Marcel,
Certeaux, Lizerable et autres places, capitaine au ré-
giment Dauphin , infanterie ; rendit deux hommages au
Roi : le premier, des terres et seigneuries de Saint-
Marcel et Leyrien, le 9 avril 1696, et le second, des
terres et fiefs de Morancé et de Lizerable, le 3o juin
171 7; fit son testament le 7 mars 1720, et était mort
avant le 24 décembre 1731.
Femme : Marie de Baglion , demoiselle , fille de
messire François, chevalier, comte de la Salle, baron de
Jous, seigneur de Saillans et de Charette,, gentilhomme
de S. A. S. monseigneur le Prince, et de dame Marie
de Perrey, mariée par contrat du 29 janvier 1680, la-
quelle testa le 24 décembre 173 1 . Il eut de ce mariage:
i°. Pierre de Chaponay, qui suit:
2°. Balthazar de Chaponay, chevalier, seigneur
de l'Isle-Méan, dont on ignore la destinée;
3°. Virginie de Chaponay, religieuse au couvent
de Sainte-Ursule de Crémieux ;
40. Catherine de Chaponay, religieuse de l'abbaye
royale de Saint- Pierre, à Lyon ;
5°. Marie - Anne de Chaponay, religieuse au couvent
de Sainte-Marie, à Sainte-Colombe-lès-Vienne ;
6°. Marie de Chaponay, religieuse au prieuré d'Alix.
XIV. Pierre de Chaponay, IIIe du nom, chevalier,
280 DE CHAPONAY.
appelé marquis de Chaponay, baron de Morancé , sei-
gneur d'Eybens, de Lizerable, le Pin, Belmont, Saint-
Jean-des-Vignes et autres places , capitaine au régiment
Dauphin, infanterie; transigea avec la dame sa mère,
le 6 septembre 1720; rendit hommage au Roi , de la
terre de Morancé , relevante en fief de Sa Majesté , à
cause de son château de Pierre-en-Scise , le 23 janvier
1722; donna procuration, le 26 septembre 1736, pour
faire , en son nom , l'hommage qu'il devait au Roi , à
cause de la terre de Leyrieu ; et fit son testament le
12 septembre 1774.
Femme : Marie - Anne d'Areste , demoiselle , fille
d'Antoine, écuyer, seigneur de Rosarge, et de dame
Marie Baronnat : mariés par contrat du 27 novembre
1722. De ce mariage provinrent :
i°. Pierre - Elisabeth de Chaponay, dont l'article
suit :
20. Pierre- François -Joseph- Jean, marquis de Cha-
ponay, major du régiment de Beauvaisis ; suc-
cessivement lieutenant-colonel de ce corps , bre-
veté colonel , et enfin élevé au grade de brigadier
des armées du Roi , lors de la promotion faite
sous le ministère* de M. le prince de Montbarey,
ministre de la guerre , chevalier de Tordre royal
et militaire de Saint-Louis;
3°. Jacques - Hugues de Chaponay, ancien capitaine
au régiment de Lally, aussi chevalier de Tordre
royal et militaire de Saint- Louis;
4°. Marie- Bal thazarde de Chaponay, chanoinesse du
chapitre noble de Saint-Denis d'Alix.
XV. Pierre - Elisabeth de Chaponay, appelé comte
de Chaponay, chevalier, baron de Morancé et de Bel-
mont, seigneur de Beaulieu, Lizerable, le Pin, Marzé,
la Regnière, TIsle-Méan, Saint-Jean-des- Vignes, Tredo,
Saint - Pierre - la - Chapelle et autres places ; capitaine
au régiment Dauphin, infanterie, et depuis lieute-
nant de MM. les maréchaux de France, au département
de Beaujolais ; a rendu hommage au Roi , des terres et
seigneuries de Saint- Jean- des-Vignes , Belmont, Beau-
lieu, Tredo et Morancé, le 2 3 avril 1779 : a été associé
à Tordre royal et militaire de Siint-Louis, le i5 dé-
DE CHAPONAY. 28 I
cembre 1783; et a fait une acquisition, le 20 septem-
bre 1784.
Femme : Suzanne Nicolau, demoiselle, fille de messire
Pierre, chevalier, ci-devant seigneur de Poussan, et de
dame Anne Olivier ; mariés par contrat du 23 février
1753. Sont nés de ce mariage :
i°. Pierre- Anne de Chaponay, qui suit :
20. Pierre-Marie de Chaponay, baron de Chaponay-
Morancé, capitaine au régiment de Beauvaisis,
chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-
Louis, et maire de la ville de Nantua ; a été
marié à demoiselle de Pradon. De ce mariage
est issu :
Pierre-Humbert-Alfred de Chaponay;
3°. Christophe -François de Chaponay, grand-
vicaire de Senlis ;
40. Jacques-Hugues-Suzanne de Chaponay, vicomte
de Chaponay-Morancé, officier au régiment de
Rouergue, chevalier de Saint-Louis ; a été marié
à demoiselle de Grezolles. De ce mariage est
issu :
Henri de Chaponay;
5°. Antoinette -Françoise -Suzanne de Chaponay
chanoinesse du noble chapitre de Saint-Denis
d'Alix ;
6°. Hélène-Josephe de Chaponay, chanoinesse du
même chapitre.
XVI. Pierre- Anne de Chaponay, chevalier, appelé
marquis de Chaponay-Morancé, né le 18 février 1754,
a reçu lu baptême, le 19 février suivant; a été premier
page de Madame, comtesse d'Artois, suivant une quit-
tance de ses entrées, du 20 janvier 1780; a obtenu
rang de capitaine au régiment de Belzunce, le 5 avril
de la même année ; capitaine de remplacement dans
le régiment des chasseurs des Alpes, le 2 3 septembre
1784; c'est lui qui a eu Phonneur de monter dans les
carrosses de Sa Majesté et de le suivre à la chasse ; il est
aujourd'hui lieutenant-colonel de la cavalerie, chevalier
de l'ordre royal et militaire de Saint- Louis, et a épousé
une demoiselle de Châtillon, de laquelle il a :
282 DE SAINT-POL.
i°. Charles-François de Chaponay;
2°. Antoine-François-Louis de Chaponay;
Armes : d'azur, à trois coqs d'or, becqués, crêtes,
barbés et membres de gueules. Couronne de marquis.
Supports : deux lions. Cimier : un coq d'or, becqué,
crête, barbé et membre de gueules. Devise : Gallo,
canente spes redit.
Il y a encore une autre famille de ce nom, en
Dauphiné; Chorier dit qu'elle est différente de celle-
ci, et effectivement, elle porte des armes qui ne sont
pas du tout les mêmes, puisqu'elles sont de gueules,
à la fasce engrêlée d'or, et à trois bandes retraites mou-
vantes du chef d'argent, ce qui n'a aucun rapport avec
les armes de la maison de Chaponay, dont nous venons
de donner la généalogie extraite du Cabinet du Roi.
AUTARD de BRAGARD, famille rapportée tom. II,
p. 40 3 et 406, porte : d'azur, à une outarde d'argent,
becquée, membrée et allumée de gueules, tenant en son
bec un rameau d'olivier de sinople ; et adextrée en chef
d'une étoile d'or.
PHILIPPE, famille noble de Normandie, qui porte
pour armes : d'azur, à trois fers de lance ou de dard
d'argent. Chevillard donne à tort des flèches tombantes,
au lieu de fers de lance.
.
de SAINT-POL, maison originaire de Normandi
qui descend, par un puîné, des anciens barons de Saint-
Pol, connus en Bretagne, dès le douzième siècle. Les
historiens de ces provinces nous apprennent qu'elle se
distingua par sa valeur, ses voyages dans le Levant et ses
alliances avec les maisons de Dinan, du Guesclin, de
la Moussaie et de Chaumont, etc.
Guillaume, seigneur de Saint-Pol, époux de Marie
Flos de Plouet, se croisa en 1 195. Il laissa:
DE SAINT-POL. 283
Philippe de Saint-Pol, tué à la bataille de Damiette.
Raoul de Saint-Pol, son fils, épousa Anne de Dinan
de Belière. Il eut de ce mariage Geoffroi, qui suit :
Geoffroi de Saint-Pol eut pour fils Alain, capitaine
d'une des grandes compagnies, et Pierre de Saint-Pol,
père de Jean, qui suit:
Jean de Saint-Pol fut un brave chevalier, le Roi lui
donna le gouvernement d' Aurai, place considérable alors.
Un puîné de sa nombreuse postérité, a continué jusqu'à
présent sa maison, qui se divisa, depuis près de quatre
cents ans, en différentes branches, toutes descendant
de Pierre de Saint-Pol, seigneur des Fourneaux et de
Vigny.
En 1400, Noël de Saint-Pol-Villers, maria sa fille,
Louise de Saint-Pol, avec Jean de Rouci, seigneur
de la Boissière; Barbe de Rouci, leur fille, épousa
Antoine, seigneur de Conflans.
Claude de Saint-Pol, chevalier, seigneur de Villers,
de la Valière et de Genne, gouverneur de Cambrai,
eut de son mariage avec Anne de Bourg, Françoise de
Saint-Pol, qui épousa Daniel, comte d'Aumale, sei-
gneur d'Aucourt, dont est sortie Suzanne d'Aumale,
épouse du maréchal de Schomberg.
Marc-Antoine de Saint-Pol-frlecourt fut un des plus
braves marins du dix-septième siècle. Le Roi le nomma
capitaine de vaisseau, en 1693. Il en commanda un
dans l'escadre du prince de Conti, au voyage de Dant-
zick, ayant mis pied à terre et s'étant retranché avec
deux mille hommes, il soutint l'effort de toute la cava-
lerie de l'électeur de Saxe, qui avait enlevé l'équipage
de l'abbé de Polignac, ambassadeur en Pologne; et,
après avoir embarqué tout son monde à la vue de l'en-
nemi, il joignit son escadre, avec cet ambassadeur. En
1703, après la prise de plusieurs ' gros vaisseaux anglais
et hollandais, le Roi lui donna le commandement de
l'escadre de Dunkerque ; il attaqua, en la même année,
une flotte de 200 voiles, escortée par quatre vaisseaux
de guerre hollandais ; le commandant fut coulé à fond,
les trois autres pris et la flotte entièrement détruite sur
les côtes d'Ecosse; les officiers et soldats furent faits
prisonniers ; les flammes, banderoles et pavillons ap-
portés à Paris. Les employés en l'armement de Dun-
kerque lui ayant donné une action de mille francs,
284 DE SAINT-POL.
il la distribua à son équipage. En 1705, il enleva une
flotte de vingt bâtiments et deux vaisseaux de guerre;
la même année, après en avoir pris plusieurs à l'abor-
dage, il fut tué en s'avançant pour donner des ordres.
On conduisit son corps à Dunkerque, où on l'inhuma
avec tous les honneurs dus à sa valeur et à sa naissance.
Il n'existe plus que trois branches de la maison de
Saint-Pol, celles de Marie et du Grand-Fé, établies dans
le Perche; et celle de la Briche , dans l'Isle-de- France.
Branche aînée actuelle, dont la filiation suit :
I. Pierre de Saint-Pol, seigneur des Fourneaux et
de Vigny, épousa, en 1341, Mathurine de Saint-Pol.
Ils eurent pour fils :
IL Jean de Saint-Pol, seigneur de Vigny, marié,
en i3So, à Marie Flecourt. Ils eurent pour fils :
III. Guillaume de Saint-Pol, seigneur de Miseri,
qui épousa, en 1428, Jeanne de Bataille. 11 eut de
ce mariage:
IV. Pierre de Saint-Pol, seigneur de Boissi , qui
épousa en 1458, Nicole du Moncel. Il eut de ce mariage:
V. Jacques de Saint-Pol, seigneur de Boissi, qui
épousa, en 1498, Michelle de Nancelle. Ils eurent de
ce mariage :
VI. Philippe de Saint-Pol, seigneur de Boissi,
marié, en i53o, à Jeanne d'Avui de Saint- Peravi. Il
eut de ce mariage :
VII. Etienne de Saint-Pol, seigneur de Lemondans,
qui épousa, en 1571, Gabrielle le Prince de la Bre-
tonnière. Il eut de ce mariage :
VIII. François de Saint-Pol, seigneur de la Haie,
marié, en i6o5, à Mathurine de Rennes. Il eut pour fils :
IX. Louis de Saint-Pol, seigneur de la Briche et
de Guillerville, qui épousa, en 1641, Marie de Gelin.
Il eut de ce mariage :
X. Louis de Saint-Pol, seigneur de la Briche et
de Guillerville, marié, en 1678, à Louise de Fleurigni.
Il eut pour fils :
DE BIGU DE CHERY. 285
XI. Guillaume de Saint - Pol , seigneur de la Briche
et de Guillerville, qui épousa, en 17 17, Catherine
de Montagu. Il eut de ce mariage :
XII. Etienne de Saint- Pol, seigneur de la Briche
et de Guillerville , qui épousa., en 1752 , Françoise de
Vigny. Ils eurent de ce mariage :
XIII. Louis de Saint - Pol , qui fut premier page
de la grande écurie; il est écuyer calvacadour du Roi,
qui lui a accordé, en 1814, le brevet de colonel de
cavalerie. Il a épousé, en 1779, Elisabeth de Marillac.
Ils ont de ce mariage :
i°. Ange- François-Christian de Saint-Pol ;
20. Rose Christiane de Saint - Pol , qui a épousé ,
en i8o5, le chevalier de Martel, ancien officier
du régiment du Perche ; chef d'escouade du corps
des chasseurs nobles de l'armée de Condé, dont
il a fait toutes les campagnes. Le roi lui a
accordé la croix de Saint-Louis, en 18 14.
Toutes les branches de la maison de Saint-Pol portent
les mêmes armoiries : d'argent, au sautoir dentelé de
sable. Supports : deux lions d'or. Cimier : une croix
haussée d'argent, et pour devise : Absit gloriari nisi in
cruce.
Cette généalogie est copiée sur celle dressée en 1706,
d'après les titres et autres papiers , par M. Chevillard ,
historiographe de France et généalogiste du Roi.
On peut consulter, sur cette famille, les histoires de
Normandie et de Bretagne , celles des Croisades , les
mémoires de d'Argentré et Moréri.
ROTHIACOB, famille rapportée tome IV, page 248,
porte pour armes : écartelé de gueules et d'argent.
de BIGU de CHÉRY, anciennement de Bigue;
noble et ancienne famille, originaire de Champagne,
qui s'établit dans le Bourbonnais, vers la fin du qua-
torzième siècle.
286 DE BIGU DE CHÉRY.
I. Lancelot de Bigu , chevalier, seigneur de la
Vinarre, est rappelé dans les lettres du roi Charles VII,
du 26 août 1425, accordées à Pierre de Bigu, son fils,
où il est dit, que ledit Lancelot de Bigu, chevalier,
servit bien loyalement en plusieurs voyages, où il ac-
compagna le roi Charles VI, et où il se distingua par
plusieurs beaux faits d'armes. Ces lettres le disent issu
du pays de Champagne, « où ses prédécesseurs ont fait
» et font encore ( 1425 ) leur résidence. » Il eut pour
fils:
II. Pierre de Bigu, écuyer, seigneur de la Vinarre,
près Souvigny, en Bourbonnais, qui obtint des lettres
du roi Charles VII, précitées, par lesquelles ce prince
le déclare noble et issu de noble race et lignée, et
reconnaît que ses ancêtres ont, de tous tems, servi les
Rois, ses prédécesseurs, et que ledit Pierre de Bigu
servit dans ses guerres contre les Anglais. Il était marié
avant Fan 1425, et eut pour fils :
III. Jean de Bigu, Ier du nom, écuyer, seigneur
de la Vinarre, qui obtint du même roi Charles VII,
le 26 octobre 1448, des lettres -patentes, qui le main-
tiennent, ainsi que sa postérité, dans les privilèges et
exemptions de la noblesse , dont avait joui ses an-
cêtres. Il eut deux fils :
i°. Mayeul, dont l'article suit:
2°. Jacques de Bigu , écuyer , qui fut valet de
chambre du roi Charles VII, et vivait en 1493. Il
fut aussi valet de chambre ordinaire de Louis XII ;
il obtint de ce prince la commission de secré-
taire de ses guerres, par lettres données à Blois,
le 8 mai i5i3. Il fut envoyé par le roi de
France vers le roi des Romains, pour traiter
de la paix, et fut envoyé à Gênes et employé en
diverses circonstances importantes.
IV. Mayeul de Bigu, écuyer, seigneur de la Vinarre,
commissaire des guerres du roi Louis XII, obtint,
conjointement avec Jacques de Bigu, son frère puîné,
des lettres de Gilbert Chauveau, dit Montjoie, premier
roi d'armes de France, sous Charles VIII, du 12 juillet
1493, qui portent que, vu leur ancienne noblesse,
dont il a pris pleine et entière connaissance, ils pour-
DE BIGU DE CHÉRY. 287
ront mettre leurs armes aux panons des routes et autres
lieux et endroits ; et jouiront, ainsi qu'avaient fait leurs
prédécesseurs, de tous les droits, franchises et libertés
appartenantes à la noblesse, étant nobles et issus de
noble race et lignée.
Mayeul de Bigu, fut, en outre, conservé dans les
mêmes privilèges, par lettres du roi Louis XII, données
à Blois, le 22 décembre i5i2. Il avait épousé Jeanne
Forest, dont il eut :
V. Geofïroi de Bigu, écuyer, seigneur de la Vinarre
et de Chéry, lieutenant-général en la châtellenie de
Souvigny , qui obtint des lettres - patentes du roi
François Ier., données à Saint-Germain-en-Laye, le
i3 janvier i52Ô, qui le maintiennent lui et sa posté-
rité dans leurs droits et privilèges de noblesse. Il fut
marié, par contrat du 29 janvier i522, reçu par Ghan-
teau, conseiller, notaire et auditeur des comptes du
duc de Bourbonnais , avec Claude de Chamelet , fille
de feu noble homme Michel de Chamelet, écuyer, et
de Marguerite Girard. Il rendit hommage, tant pour
lui, que pour demoiselle Claude de Chamelet, sa femme,
des fiefs et terres de Souvigny et de Chéry, mouvants,
en plein fief, du duché de Bourbonnais, le 8 septembre
1 540. Il paraît encore dans un acte, du 1 1 septembre
i552; et ne vivait plus le 12 décembre t 555. Il eut trois
enfants de son mariage, qui sont :
i°. Jean, dont l'article suit :
2°. Charles de Bigu, écuyer, sieur de la Vinarre,
qui partagea, avec Jean, son frère, la succession
paternelle, le 12 décembre 1 555 ;
3°. François de Bigu, écuyer, sieur de Thoulon.
VI. Jean de Bigu, IIe du nom, écuyer, seigneur
de Chéry, lieutenant-général en la châtellenie de Sou-
vigny, -épousa, par contrat du 7 juin i55o, reçu par
Chanteau, conseiller, notaire et auditeur des comptes
du duc de Bourbonnais , Claude Millet , fille de
noble homme Jean Millet, écuyer, sieur de la petite
Matherée , lieutenant - général pour le Roi , dans la
ville de Bellay, en Savoie, et de Marie Cardon. Il
rendit hommage de la seigneurie de Chéry, le 22 fé-
vrier 1554 et 10 juin 1 555, fut nommé panetier ordi-
288 DE BIGU DE CHERT.
naire de Marguerite de France, duchesse de Berri, sœur
du roi Henri II, par lettres-patentes de ce prince,
datées de Saint-Germain-en-Laye, le 24 janvier 1570,
office pour lequel il prêta serment entre les mains du
chancelier de France, en 1574. Ses enfants furent :
i°. François, dont l'article suit;
2°. Gaspard de Bigu, écuyer, sieur de la petite
Matherée.
VII. François de Bigu, écuyer, seigneur de Chéry,
capitaine-châtelain de Souvigny ; reçut une commis-
sion de la cour, le 5 juillet ; rendit hommage au prieur
de Souvigny, de la Baillie (ou de l'Ablie), Melhaud,
ce qui paraît dans un acte du 7 mars 1608, et vivait
encore en 1627. Il avait épousé, en 1596, demoiselle
Jeanne Barbarin, dont il eut deux enfants:
i°. François dont l'article suit;
20. Jeanne de Bigu, mariée, le i3 mars 1619, à
Gaspard de Valzargues, frère de Diane, épouse
de Louis de Bigu.
VIII. Louis de Bigu, Ier du nom, écuyer, seigneur
de Chéry, né le 7 mars 1599, épousa, le 6 mars 16 19,
demoiselle Diane de Valzargues. Sébastien Mares, pro-
cureur en la ville de Souvigny, fit un bail d'héritage
à son profit, le 10 juin 1626. Il fut capitaine-châtelain
de Souvigny, par la résignation de son père, le 7 février
1627. De son mariage est issu:
IX. Odile de Bigu, écuyer, seigneur de Chéry, né
le 10 juillet 1625, capitaine-châtelain de Souvigny. Il
fut maintenu dans sa noblesse, par M. Lambert d'Her-
bigny, commissaire départi pour le Roi, en la généralité
de Bourbonnais, pour la recherche des faux nobles,
en 1660. Il épousa Claudine Voisin, dont est issu:
X. Louis de Bigu, II8 du nom, écuyer, seigneur
de Chéry, etc.; marié à Louise de Regnière, qui le
rendit père de :
XI. Messire Charles de Bigu, chevalier, seigneur
de Chéry, du Guay, de la Tour-Gazeau et autres
lieux ; marié avec Jeanne de Sauzay, mère de :
XII. Henri de Bigu de Chéry, chevalier, seigneur
DE BIGU DE CMÉRY. 289
d'Orsenais, du Gay, de la Tour-Gazeau et autres lieux,
qui épousa Marguerite-Aimé, née de Neuchaise. De ce
mariage sont issus trois fils :
i°. Jean, dont l'article suit :
20. et 3°. François et Charles de Bigu, qui furent
tous~ les deux victimes de la révolution; ils per-
dirent la vie à Châteauroux, département de
l'Indre, le i5 avril 1793, regretés généralement de
tous les honnêtes gens, et ce qui augmenta encore
plus les regrets, ce fut leur grâce, que Marguerite-
Aimé, née de Neuchaise, leur mère, qui l'avait
obtenue de Robespierre, et qui, malheureuse-
ment, arriva trop tard, ou que l'on craignit de
faire paraître trop tôt.
XIII. Jean de Bigu de Chéry, lieutenant-colonel,
chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis,
entra au service de Sa Majesté Louis XV, en qualité
de sous-lieutenant au régiment de Flandre, le 10 juin
1770; fut fait lieutenant, au même régiment en 1775;
s'embarqua la même année, avec le quatrième bataillon
dudit régiment, pour Saint-Domingue ; commanda un
; détachement de son régiment, au siège de Pensacola,
dans le goife du Mexique, sous les ordres du général
Galves, pour les Espagnols, contre les Anglais, en 1781;
passa capitaine en second au régiment de Cambrésis, dé-
doublement de Flandre, en 1782; revint en Europe, après
la paix faite avec l'Angleterre, en 1783 ; fut rait capi-
taine en premier, en 1790; capitaine de grenadiers, et
' chevalier de Tordre royal et militaire de St-Louis en 1792.
Emigra le 4 février 1792, après la malheureuse catas-
trophe du régiment de Cambrésis, à Perpignan. Dans
son émigration, il entra sous-officier dans la compa-
gnie noble de Beauce, armée de Bourbon, même année.
Au licenciement de cette armée, passa dans le corps
du duc de Laval"- Montmorency , Cocarde -Blanche,
à la solde de l'Angleterre, en 1794, et y devint suc-
cessivement sergent, sergent-major et lieutenant. Au
licenciement de ce corps, il passa, comme grenadier
au régiment de Dillon, en Corse, en 1795. Après la
: campagne contre les rebelles de cette île, il passa lieu-
tenant dans le régiment de Smith, anglais, en 1796.
Réiormé peu de temps après, il fut envoyé de Gibraltar,
1 3 . 19
29O DE BIGU DE CHERY.
à Lisbonne; de là, en Angleterre, avec la demi-solde
de son grade, et y resta jusqu'au jour que M. le comte
de Blacas l'expédia, avec un paquet de l'auguste famille
des Bourbons, pour S. A. R. duc d'Angoulême, à Saint-
Jean-de-Luze, près Bayonne , qui était bloqué par les
Anglais. Il débarqua dans la nuit du 5 mars 1814, à
Saint-Jean -de- Luz, où il ne trouva plus le prince,
qui était parti la veille pour Orthez, se rendant à Bor-
deaux. Le chevalier de Bigu, se dirigea d'Orthez, vers
le pays des Basques, pour y annoncer l'heureuse arrivée
de Son Altesse Royale ; il trouva ce bon peuple très-
disposé à rentrer sous la légitimité de l'auguste famille
des Bourbons. Du pays des Basques, il passa ia Nive et
l'Adour, et fut assez heureux pour rendre service aux
habitants de Hastingues, département des Landes, dont
la déclaration est ci-jointe (1). Il commanda une com-
(1) Copie de la déclaration des habitants de Hastingues.
Le maire et les habitants de la commune de Hastingues , dé-
partement des Landes , arrondissement de Dax, canton de Pey-
rourade , pénétrés de la plus vive reconnaissance envers M. de
Bigu, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis , lui
en présentent l'expression, dans la déclaration suivante des
causes qui y donnèrent lieu , et du noble trait qui l'a rendue
inéfaçable.
Le six mai 1814, M. le général espagnol Murillos , évacuant
avec sa division le territoire français, envoya, de Peyrourade
à Hastingues, trois militaires, avec ordre de s'y procurer du
bétail par voie de réquisition; interprétant mal cet ordre, ces
trois militaires, qui auraient dû s'adresser préalablement à l'au-
torité locale, s'avisèrent de vouloir, sans plus ni moins, s'emparer
des bœufs qui se trouvaient en pâturage dans la plaine. Un paysan
de la commune s'y transporta , pour défendre sa propriété et
la conserver, s'il était possible : de là des propos entre lui
et l'un des maraudeurs ; ils en vinrent aux mains. Les soldats
se retirèrent et le bétail resta.
Mais loin de finir, le danger devint , au contraire , bien-
tôt après , général et extrême. Sur le rapport, rien moins
que véridique , des militaires , cent cinquante hommes eurent
ordre de se faire livrer le paysan vainqueur, et, en cas de refus
ou de résistance, de piller et d'incendier la commune.
La troupe arrivée en l'absence du maire et de l'adjoint, la
consternation étant dans tous les ménages , personne n'osant se
montrer, c'en aurait été fait de la commune entière, sans
DE BIGU DE CHERY. 2gt
pagnie de volontaires royaux, à Vincennes, lorsque
Buonaparte reparut sur le sol français, en i8i5; se
trouva à l'arrivée des Prussiens, à Fontenay, près Paris,
et eut encore le bonheur de servir utilement les habitants
des villages situés près de cette ville 'et de la capitale,
ainsi qu'il est attesté par la lettre du maire de Clamart,
ici transcrite (i). Il épousa, en 1787, Rose de la Lande,
M. de Bigu , qui , à peine rentré alors de l'émigration , eut
assez de courage et de fermeté pour se présenter , seul , à
cette soldatesque en fureur, et obtint , avec beaucoup de
peine, à travers mille dangers, la renonciation aux projets
destructeurs qu'elle était sur le point d'exécuter.
Ainsi , Hastingues et ses habitants ne doivent , en quelque
sorte , leur existence actuelle , qu'à la générosité et à la bra-
voure , de M. de Bigu.
Certifié par les autorités du lieu , et signé par quatorze
membres de la commune.
(1) Copie d'une lettre du maire de la commune de Clamart
à Sa Majesté.
Mairie de Clamart, arrondissement de Sceaux, département
de la Seine.
Sire, notre situation a été des plus affreuses; ma commune
a souffert plus que toutes les autres. Personne n'ignore qu'avant
la rentrée de Votre Majesté , les autorités n'étaient pas plus
respectées que les particuliers, et qu'elles étaient plus exposées
aux mauvais traitements des Prussiens, qui ne m'ont pas épar-
gné, tout maire que je suis.
J'ai reçu un coup de sabre qui mTa fendu la tête, ce qui
m'a forcé à demander une sauve-garde le huit août : ils l'ont
repoussée violemment; mais M. le chevalier de Bigu de Chéry
m'a sorti de ce mauvais pas ; ayant appris, par la voie publique ,
les services qu'il a rendus aux habitants de Fo:itenay-aux-Roses,
pendant le pillage, je me suis adressé à lui; il est venu avec moi
chez le commandant, lui a parlé au nom du Roi, et la sauve-
garde a été acceptée.
Le 14 , j'ai eu l'honneur de lui écrire , ces messieurs ne
voulant entendre que lorsqu'on leur parle militairement ; il
s'est rendu chez moi à sept heures du matin , comme je le lui
avais mandé; et la tranquillité nous a été rendue par lui une
seconde fois.
Je me plais à rendre justice à la vérité, ne pouvant
prouver ma reconnaissance d une autre manière.
Je suis avec respect , Sire , de Votre Majesté , votre fidèle
sujet. Corbt, maire.
292 LE GENDRE DE LA PERRIÈRE.
fille de messire Pierre de la Lande, seigneur du Luc,
de laquelle sont issus :
i°. Agnès- Victoire de Bigu de Chéry, mariée à
M. du Vignau de la Lande ;
20. Françoise-Caroline de Bigu de Chéry.
Armes : D'azur, au chevron d'or, chargé de trois
coquilles du champ, accompagné de trois fers de lance
du second émail.
GOUJON de GASVILLE, famille noble mentionnée
dans le tome IX de cet ouvrage, page 189, porte pour
armes : D'azur, à deux goujons d'argent, passés en sau-
toir, une rivière du même, mouvante du bas de l'écu.
de CHAMBRE, tome II, p. 349 : D'or, à la fasce
d'azur, surmontée d'un lion naissant de gueules, et ac-
compagnée en pointe d'une fleur de lis du même.
le GENDRE de la FERRIÈRE. Cette famille s'est
étendue sur divers points de la Normandie : d'Amneville,
Andelys , Pont-de-l'Arche , Vesly , Mont-Perreux , etc.
Elle a toujours eu les mêmes armoiries que les le Gendre
de Berville et de Collande, originaires de Hollande, qui
vinrent s'établir en France, et furent comblés, sous
Louis XIV et Louis XV, de distinctions, en récom-
pense de leurs services. Charles le Gendre, seigneur de
Berville, Romilly, Fourneau, et Livarot, lieutenant-
général des armées du Roi, et commandeur de l'ordre
de Saint-Louis, en 1734, était fils de Thomas le Gendre,
seigneur de Romilly, Alges, Elbeuf et Maigremont, et
d'Esther Scot de la Mesangère. Charles avait épousé, en
1708, Eléonore d'Estaing de Saillans, fille de Gaspard
d'Estajng, marquis du Terrail, vicomte de Ravel et de
Saillans, et de Philiberte de la Tour de Saint-Vida,1. Il
joignit les armoiries d'Estaing aux siennes. Thomas,
LE GENDRE DE LA FERRIÈRE. 2û3
frère puîné de Charles, seigneur de Grille-Fontaine,
maréchal de camp des armées du Roi, et commandeur
de l'ordre de Saint-Louis, avait épousé, en 171 5, Mar-
guerite-Catherine-Madelaine le Voyer d'Argenson, sœur
du feu ministre de la guerre. Pierre-Hyacinthe le Gendre,
marquis de Berville, fils de Charles, lieutenant-général
des armées du Roi, et commandeur de l'ordre de Saint-
Louis, en 1758, épousa Marie - Adélaïde le Gendre de
Maigremont, sa cousine- germaine, dont il eut Eléonore-
Louise , mariée, à Emmanuel - Agathe Marquis du
Hallay-Coëtquen.
En attendant que nous puissions présenter sur cette
famille, qui s'est toujours distinguée par son dévouement
ît par ses services, un article complet, nous allons nous
DOrner aux faits suivants :
1. Jean-Jacques le Gendre d'Amneville , chevalier,
ieigneur de la Madelaine sur Heudeville, la Ferrière,
Rousoux, Bonnefoy, Berard, le Mesnil, etc., trésorier de
rance, secrétaire du Roi, épousa le.... dame Madelaine-
eanne- Catherine de Foulogne. Il est mort dans l'isle
e la Trinité espagnole. De son mariage est issu Antoine-
ean-François qui suit. Dans les registres de décès de
église paroissiale de Sainte-Foy, ville de Conches, dé-
artement de l'Eure, le 4 mars 179 1 , on trouve un autre
oseph le Gendre, ancien brigadier des gardes-du-corps
u Roi, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-
.ouis, etc.
IL Antoine - Jean - François le Gendre, chevalier,
dgneur de la Ferrière, etc., conservateur, en Norman-
ie, des chasses de Monsieur (Aujourd'hui Sa Majesté
ouïs XVIII), épousa, le 3o décembre 1774, demoi-
11e Aurore- Elisabeth de Mauvillain, fille de Germain-
uillaume - Cé^ar de Mauvillain, écuyer , ancien tré-
rier des armées du Roi, et de dame Marthe - Aurore
ieu. A ce contrat de mariage, passé par Gobert et
onet, notaires à Paris, assistèrent comme parents,
ue, de Mathan, de Vierville, de Senonnes, de Barban-
ne, Paulmy d'Argenson, de Laverdy, Le Fèvre d'Or-
esson, Brulard, veuve du maréchal d'Estrées, etc.
onsieur, frère du Roi (Aujourd'hui S. M. Louis XVIII),
les autres Princes du sang, l'honorèrent de leurs si-
294 LE GENDRE DE LA. FERRIÈRE.
gnatures» En 1792, retiré dans le Vendômois, il y fait
des partisans à l'armée royale. En 1793, au conseil du
Roi à Vendôme, il est député à celui du Mans, pour
déterminer la réunion des forces royales. En 1794, enlevé
avec sa famille, mis en arrestation, gardé à vue par des
gendarmes, etc., etc. De son mariage sont issus :
i°. Louis-Philippe- Antoine, dont l'article suit :
?.°. Antoine-Germain-François, mort avant la res-
tauration. Il a, conjointement avec son frère,
servi la cause royale dans les départements dé
l'Ouest et en Angleterre, avec autant de bravoure
que d'intelligence, et exposé mille fois sa vie pour
cette cause sacrée ;
3°. Pierre- François- Hypolite, mort jeune.
III. Louis - Philippe - Antoine le Gendre de la
Ferrière. En 1795, il se réunit avec son frère Antoine-
Germain-François, dit Auguste de la Ferrière, à l'armée
de l'Ouest ; tous deux dévoués jeunes encore à la cause
royale, furent nommés premiers aides-de-camp du gé-
néral Mallet. En 1796, ils firent la guerre, tant dans le
Berri et l'Orléanais qu'en Normandie et en Picardie. En
1797, ils eurent l'honneur de tenir la correspondance
directe avec S. A. R. Monsieur, comte d'Artois. Ils pas-
sèrent en Angleterre d'où ils revinrent chargés de missions
importantes pour Sa Majesté. En 1798, ils contribuèreni
à l'enlèvement de sir Sidney Smith , au Temple ; l'ur
d'eux fut chargé de le conduire et de le faire reconnaître
à la flotte anglaise. En 1799, Auguste de la Ferrière, fu
arrêté sur une péniche anglaise, avec son camarad<
Greslu de Fay (le chevalier Dupeyrat), au momen
où ils allaient prendre terre chargés de missions pou
le général Mallet, commandant alors en Normandie
conduits dans les cachots des prisons du Havre et tra
duits devant deux commissions militaires, ils furen
bientôt condamnés à mort, mais sauvés par le coura
geux dévouement de M. Ponsard, aujourd'hui député di
Morbihan, qui, d'abord, obtint un sursis au moment 0
les deux victimes marchaient à l'échafaud, et ensuite U
renvoi en règlement de juges devant la cour de cassatior
Sur ses plaidoieries , les jugements furent cassés pou
cause d'incompétence et les prévenus furent livrés à 1
justice ordinaire. Cette affaire eut assez de mérite (
LE GENDRE DE LA FKRRIÈRE. 2g5
d'éclat pour fixer l'attention de Monsieur, frère du Roi,
et S. A. R. en fit donner un témoignage écrit de sa satis-
faction. Ce témoignage honorable, ainsi que plusieurs
autres titres précieux pour cette famille, ont disparu dans
un enlèvement de papiers pendant la tourmente révolu-
tionnaire, mais le souvenir n'a pu s'en effacer du cœur
auguste de S. A. R. En 1800, les deux frères de la Fer-
rière furent arrêtés et constitués pendant 18 mois, pri-
sonniers d'état au Temple. Le château de madame la
vicomtesse Fleuriau de Villegomblain, leur tante, servait
de rendez-vous, dans le Vendômois ; les généraux Ro-
checot, Charette, Mallet, y établirent leurs états-majors;
les fidèles serviteurs du Roi y trouvèrent toujours un
asyle et sa fortune ; mais privée elle-même de sa liberté
et transférée à Sainte-Pélagie, elle ne dut qu'au 9 ther-
midor d'échapper à ses bourreaux. Elle fut de nou-
veau arrêtée lors de l'affaire de M. de Gadoudal. Elle
avait eu à Trêves, en 1792, l'honneur d'être présentée
au Roi et d'en être accueillie avec une bienveillance par-
ticulière. Sa Majesté n'avait sans doute point oublié les
divers titres de cette famille à son intérêt, lorsqu'elle a
appelé M. Louis-Philippe-Antoine de la Ferrière dans sa
garde. Il a été nommé, par brevet, chevalier de la Légion-
d'Honneur, le 16 août 181 3 ; chevalier de l'ordre royal
et militaire de Saint-Louis, comme ayant appartenu à
l'armée catholique et royale de haute Normandie , le 7
novembre 18 14 ; capitaine, lieutenant en premier au
2e régiment des grenadiers à cheval de la garde royale,
le 10 octobre 1 8 1 5 ; chef d'escadron, capitaine dans le
même corps, le 3o juillet 18 17. En vertu des pouvoirs
de S. A. R. Monsieur, il avait été nommé, en décembre
1799, lieutenant-colonel de cavalerie attaché à la division
d'état-major, par le général Mallet, à cette époque com-
mandant en chef, pour le Roi^ en haute Normandie et
sur la rive droite de la Seine. Il a épousé, le i5 août
18 14, Marie- Louise-Geneviève le Gendre de Mârain-
ville, sa cousine.
Armes : Ecartelé : au 1 et 4, coupé d'azur sur or, l'or
chargé d'un rosier de trois roses de gueules, la feuille
et tige de sinople, et l'azur de deux poissons d'argent,
celui de dessous contourné; au 2 et 3, d'or, au cerf au
naturel en repos, qui est Scot de la Mesangère.
296 DE CHAMBARLHAC
de CHAMBARLHAC ou CHAMBARLHIAC, en
Velay, et en Vivarais, l'une des plus anciennes maisons
de la province du Languedoc, qui tire son nom de la
seigneurie de Chambarlhac ou Chambarlhiac , dans le
haut-Vivarais, au ci-devant diocèse de Valence, par-
lement de Toulouse, généralité de Montpellier, où
l'on compte 272 feux ; il paraît que cette terre est sortie
de la maison de Chambarlhac, à une époque très-re-
culée, et qu'elle est entrée dans celle Truchet, bien
avant le quinzième siècle, époque où elle en était en
possession, et qui paraît l'avoir toujours eue depuis.
La maison de Chambarlhac a fourni une quantité con-
sidérable d'officiers distingués au service de nos Rois,
et un comte au chapitre noble de Brioude, de i582.
On lit dans l'histoire du département de la Haute-
Loire (Velay), par M. Dulac de la Tour, imprimée au
Puy, en 181 3, que :
» Charles VI, visitant le Languedoc, s'arrêta dans la
y> ville du Puy, en 1394, et que ce Monarque logea
» pendant trois jours dans la maison de M. Pierre
» de Chambarlhac, chanoine de la cathédrale, issu
» d'une famille illustre et ancienne, qui subsiste avec
» l'éclat et la distinction, qui sont inséparables du
» mérite. »
Raymond de Chambarlhac , chevalier, fut présent à
la fondation de la chartreuse de Bonnefoy, le 24 juillet
1179, par Raymond, comte de -Toulouse; dans cet acte,
Raymond de Chambarlhac prend la qualité de miles.
I. Hugon de Chambarlhac de l'Herm, damoiseau,
vivait en i32Ô; il rendit hommage, le 9 mars de la même
année, à Raymond VII, vicomte de Turenne, baron de
Fay, pour les biens qu'il possédait en la mouvance de
sadite baronnie. Il fut père de :
II. Raymond de Chambarlhac de l'Herm, damoi-
seau, qui rendit hommage à Guillaume Roger, HT.
du nom, comte de Beaufort, vicomte de Turenne.
baron d'Alais, d'Anduse, de Fay, le 3 mai 1 352. Il fut
père :
DE CHAMBARLHAC. 297
i°. Pons, dont l'article suit :
20. Pierre de Chambarlhac, chanoine de la cathé-
drale du Puy, qui eut l'honneur de loger pendant
trois jours le roi Charles VI, en 1394.
III. Pons de Chambarlhac de l'Herm, damoiseau,
seigneur de FHerm, au nom de Bermonde, aliàs,
Garianne Rochette , sa femme , rendit hommage à
Raymond - Louis de Jkaufort, vicomte de Turenne,
baron de Fay, le i5 novembre 1399. De leur mariage
est issu :
IV. Jean de Chambarlhac de l'Herm , Ier du
nom, damoiseau, qui paraît dans une reconnaissance
de la rente des Estreyts, du 26 mars 1400. Il eut pour
fils :
V. Jean de Chambarlhac de l'Herm, IIe du
nom, damoiseau, seigneur de l'Herm, qui paraît dans
une reconnaissance, faite en sa faveur, de la rente des
Estreyts, le 10 septembre 1479. Il fut père de :
i°. Louis dont l'article suit :
20. Pierre de Chambarlhac, qui fut père de Jean
de Chambarlhac, avec lequel il vivait en 1524.
VI. Louis de Chambarlhac, Ier du nom, damoi-
seau, seigneur de l'Herm, vivait le i5 avril i5io, et
donna une quittance générale à Pierre et à Jean de Cham-
barlhac, père et fils, de la paroisse des Vostres, le 1 5 sep-
tembre 1524. Il eut pour fils :
i°. Jean, dont l'article suit ;
20. Antoine de Chambarlhac, dominicain.
VIL Jean de Chambarlhac, IIIe du nom, seigneur
de l'Herm , reçut quittance des biens paternels , d'An-
toine de Chambarlhac, son frère, religieux dominicain,
le i5 avril i5io; il fit son testament le 21 décembre
i534, acte reçu par Archier, notaire, par lequel il
institue héritier , noble Antoine de Chambarlhac , son
fils ; fait un legs à noble Pierre, son autre fils, et fait
mention de Colombe des Estres, femme dudit Antoine :
il eut pour fils :
i°. Antoine, dont l'article suit ;
20. Pierre de Chambarlhac , qui fit son testament
298 DE CHAMBARLHAC.
le 17 juillet 1557, en faveur de nobles Claude et
Alexandre de Chambarlhac , ses neveux, et fait
un legs à Colombe des Estres, veuve dudit An-
toine de Chambarlhac, son frère, et à Pierre de
Chambarlhac, leur fils ;
3°. Autre Pierre de Chambarlhac, chanoine et comte
de Brioude, en i582 ;
40. Louis de Chambarlhac^ qui fut père de :
A. Guillaume de Chambarlhac, héritier de son
oncle , Pierre de Chambarlhac , le î 5 juillet
1557. Il partagea, le 24 juin 1 5 58, avec
Claude de Chambarlhac , fils d'Antoine , les
biens de Jean de Chambarlhac , leur aïeul ,
et testa le 12 octobre 1 563. Il eut pour
fils, Pierre de Chambarlhac, qui fit son tes-
tament le 23 juillet 1618, et avoit épousé,
le 7 mars i566 , Antoine des Cours , dite
Morianne, dont :
a. Alexandre de Chambarlhac , seigneur
de l'Herm, marié, le Ier juillet 1604,
avec Catherine d'Allard, dont il eut :
— i°. Jacques de Chambarlhac, seigneur
de l'Herm, marié, le 28 avril 1647,
avec Laurence de Brénas ; — 20. Alexandre
de Chambarlhac , seigneur de Bascar-
nier, qui épousa, le 2 5 novembre 1 559,
Ciprienne Plantin; — 3°. Antoine de
Chambarlhac, seigneur de la Varenne,
maintenu avec ses frères, le 28 sep-
tembre 1669 ;
b. Pierre de Chambarlhac, marié, le 28
septembre 1610 , avec Jeanne dit Ja-
mette de Crose, qui testa le 17 mai 1641.
Il fut père de : — i°. Louis de Chambar-
lhac de l'Herm, marié, le 2 septembre
i638, avec Claude Giberte ; — 29. Pierre
de Chambarlhac , mentionné dans le
testament de sa mère, maintenu avec
son frère, le 8 septembre 1669;
c. Marie, mentionnée dans le testament
de son père, du 23 juillet 16 18 ;
B. Claude de Chambarlhac, héritier avec Guil-
DE CHAMBARLHAC. 299
laume de Chambarlhac, son frère, de Pierre,
leur oncle, le i5 juillet i55y.
VI H. Antoine de Chambarlhac de l'Herm , Ier du
nom, écuyer, épousa, par contrat du 20 mai 1527, Co-
lombe des Estres, qui était veuve de lui, le i5 juillet
1557. Il en eut :
i°. Claude, dont l'article suit :
20. Pierre de Chambarlhac, à qui, Claude, son
frère, fit une donation, le 16 février 1557, acte
reçu par Marion, notaire.
IX. Claude de Chambarlhac de l'Hërm , Ier du
nom, écuyer, épousa, par contrat du 11 janvier i55y,
reçu par Iston, notaire, Anne des Cours, qui étant
veuve, fit une donation, le 19 mai 1607, acte reçu par
Guilhot, notaire, insinuée au sénéchal du Puy, le 20 août
suivant, en faveur d'Antoine dit le Jeune, l'un de ses
fils qui furent ;
i°. Antoine dit le Vieux, qui suit :
20. Antoine de Chambarlhac, dit le Jeune, qui
épousa, le 27 novembre 1606, Sébastienne Cham-
bon, dont il eut Claude de Chambarlhac, seigneur
de Fontmourette de la Roche-lès-Fay , diocèse du
Puy, marié, le 4 octobre 16 38, avec Isabeau
Cortial. Il fut maintenu le i3 décembre 1668.
X. Antoine de Chambarlhac, IIe du nom, dit le
Vieux, damoiseau, seigneur de l'Herm, épousa, par con-
trat du 21 mai i58i, Marguerite Guillot, rendit hom-
mage au seigneur baron de Fay, le 16 mars 1601, Ses
enfants furent :
i°. Jean l'Aîné, dont l'article suit :
20. Jean le Jeune qui fonde la branche de Cham-
barlhac de l'Aubepain , rapportée page 3 18 du
tome VII de cet ouvrage;
3°, Alexandre de Chambarlhac, qui comme pro-
cureur fondé de noble Jean, son frère, rendit
hommage au baron de Fay, le 17 août 1639, avec
dérivation de l'hommage rendu en 1 352, par
noble Pons de Chambarlhac, son septième aïeul ;
4°. Marguerite de Chambarlhac, mariée, par contrat
du 4 octobre 1644, avec Pierre Blanc de Molines,
300 DE CHAMBARLHAC.
seigneur de Champs, fils de Henry Blanc de Mo-
lines, et de Catherine Bayle.
XI. Jean de Chambarlhac , IIIe du nom, seigneur
de Costechaude, au diocèse du Puy , épousa, le 22 fé-
vrier 1637, Charlotte Jolivet, et rit son testament le
21 juin 1667. Il eut pour fils :
XII. Antoine de Chambarlhac, IIIe du nom, sei-
gneur de Costechaude, maintenu dans sa noblesse, par
jugement de M. Bazin de Bezons, intendant de la pro-
vince de Languedoc, du 25 septembre 1669. Il avait
épousé, par contrat du 12 janvier 1671, Marie Blanc de
Molines, dont il eut :
i°. Claude, dont l'article suit :
20. Antoine de Chambarlhac, qui fonde la seconde
branche rapportée ci-après.
XIII. Claude de Chambarlhac, capitaine dans un
régiment provincial, épousa, par contrat du 25 juillet
1701, demoiselle Marianne de Clavières. De ce mariage
est issu :
XIV. Pierre - Guillaume de Chambarlhac, écuyer ,
seigneur de Beaupré , de Montregard et autres places ,
marié, par contrat du 26 janvier 1745, avec dame Eléo-
nore de Bannes, acte reçu par Demeure, notaire. Il fut
reçu lieutenant dans le régiment d'Auvergne, fit son tes-
tament le 3o juillet 1782, acte reçu par Verdier, notaire,
et institua pour son héritier, messire Joseph-Flonmond
de Chambarlhac, son fils, qui suit :
XV. Joseph - Florimond , baron de Chambarlhac ,
chevalier de Saint- Louis, chef de division, lieutenant-
colonel dans le corps des chevaliers de la couronne, par
brevet de S. M. et de monsieur, frère du Roi, le 18 no-
vembre 1791, a épousé, le 5 avril 1806, mademoiselle
Pierrette-Josephe de Solmes de Verac, fille légitime de
Jacques de Solmes de Verac, ancien gendarme de la
garde, et de dame Rose de Chambarlhac. De ce mariage
sont issues :
i°. Marie-Adèle de Chambarlhac;
20. Marie-Eléonore de Chambarlhac ;
3°. Marie-Victorine de Chambarlhac.
DE chambarlhac. 3oi
SECONDE BRANCHE.
XIII. Antoine de Chambarlhac, IVe du nom,
seigneur de Montgros, second fils d'Antoine de Cham-
barlhac, IIIe du nom, et de Marie Blanc de Molines, eut
pour fils :
XIV. Antoine de Chambarlhac , Ve du nom , né
le 12 novembre 1708, seigneur de Montgros, qui épousa
Catherine Joanique, et donna procuration, le 22 mai
1752, à André de Chambarlhac, son fils aîné, pour
contracter mariage. Ses enfants furent :
i°. André, dont l'article suit:
20. Claude de Chambarlhac de Montgros, seigneur
de la Bessée, marié , par contrat du 1 3 février
1753, avec demoiselle Marie Mollin. Il mourut
à l'armée ;
3°. Un autre fils, mort au service.
XV. André de Chambarlhac, seigneur de la Chaux,
officier , puis lieutenant - colonel au régiment du Roi ,
major de la place de Maubeuge, épousa, d'après la pro-
curation de son père, en 1.752, Marie Mathieu, de la-
quelle il a eu :
XVI. Dominique - André , baron de Chambarlhac,
né le 17 mai 1754, lieutenant-général au corps royal du
génie, commandeur de la Légion d'honneur, et chevalier
de l'ordre royal et militaire de Saint- Louis; fut d'abord
cadet au régiment du Roi, depuis le ier janvier 1763
jusqu'en 1773, qu'il passa lieutenant en second du génie
à l'école de Mézières, en 1 773 ; fut reçu ingénieur le
18 janvier 1775 ; capitaine, le 3o mars 1786 ; lieutenant-
colonel, le 8 novembre 1792; chef de brigade, directeur
des fortifications, le 21 mars 1795 ; général de brigade, le
ier février i8o5 ; lieutenant-général, par ordonnance du
20 août 18 14; commandant de la Légion d'honneur, le
i5 août 1806 ; chevalier de Saint-Louis, le 27 juin 18 14;
admis à la retraite, en vertu de l'ordonnance du ier août
181 5 ; employé à l'armée des Vosges, en 1792, a soutenu
le siège du fort de Vauban, où il a été fait prisonnier de
guerre, le 14 novembre 1793, et conduit en Hongrie;
est rentré en France, le 23 septembre 1795 ; se trouva
302 TAILLEPIRD.
aux différentes affaires et batailles de l'armée du Rhin et
Moselle, en Tan IV ; fut blessé à la jambe par un boulet à
ricochet, au siège de Kelh, en Tan V; servit à l'armée
d'Allemagne, en l'an VI et l'an VII, au siège de Philis-
bourg ; fut chargé de la démolition des places de Cassel,
Ehrenbreistein et Dusseldorff, en l'an VIII et l'an IX;
servit au siège de Gaè'te, armée de Naples, en 1806, aux
sièges de Magdebourg, Colbert et Stralsund, à la grande
armée, en 1807 et 1808 ; défendit la citadelle de Passau,
à l'armée d'Allemagne, en 1809; a été nommé comman-
dant du génie en Hollande, par ordre du 21 septembre
18 10; commandant du génie à Dantzick , en 1811; a
servi à la grande armée, en 1812; fut commandant du
génie à Stettein, en 181 3, où il a été fait prisonnier, et
est rentré à la paix, en 18 14.
Armes : D'azur, au chevron d'or, accompagné de trois
colombes d'argent, becquées et membrées de gueules.
de CORLIEU, famille mentionnée tomes II, page
23 1, et III, page 379, porte: Ecartelé : aux 1 et 4, de
sinople , au chevron d'argent, chargé de trois quinte-
feuilles de gueules ; aux 2 et 3^ d'argent, au lion de gueules,
lampassé, armé et couronné d'or.
du VAL, famille rapportée tome I, page 337 de cet
ouvrage. Ses armes sont : D'azur, à la bande d'argent.
Supports : deux griffons. Cimier : un trophée d'armes.
Devise : En tout candeur.
TAILLEPIED, jadis Taillepié ; famille originaire
de Basse- Normandie, où il existe, près de Coutances,
une terre de Taillepied, dont les seigneurs primitifs ont
donné le nom à leurs descendants, et que les aînés de
ceux-ci ont porté, dès le quatorze ou quinzième siècle,
en maison étrangère, d'où elle est passée successivement
dans celle de Morvillier, vers i5oo, de Poésrie , vers
1600, et d'Harcourt, vers 1700, tandis que les puînés
se répandaient aux environs du manoir paternel, dans le
TAILLEPIED. 3o3
Vexin, en Bretagne et ailleurs, avec toute l'inégalité de
fortune qu'assignaient aux cadets les partages nobles de
Normandie. C'est ce que justifient complètement les
titres peu nombreux , mais irréprochables , qu'il a été
possible de sauver de la proscription révolutionnaire, et
de recouvrer dans les chartes historiques conservées par
l'impression.
Ausgier de Taillepié fut témoin, en io55, d'une charte
en faveur de l'église de Hercé, au territoire de Redon.
D. Morice^ Mémoires pour servir de preuves à V Histoire de
Bretagne, tome i, coh 403, 408. Extr. de la Ch. des
comptes de Paris.
N.... de Taillepié est nommé dans un compte au sujet
de la poursuite des droits féodaux de Tan 1327.
En 1379, Perrot de Taillepié , l'un des huit écuyers
de la compagnie de messire Galeot de Saint-Simon,
chevalier, fit montre, le 3o mai, à la Val-Guion. Mémoires
pour servir de preuves à V Histoire de Bretagne, tome II,
col. 204. Le même Perrot de Taillepié était, en i38o,
l'un des huit écuyers de la compagnie de messire Jehan
Prunelle, chevalier qui fit montre au Mans, le 17 mai.
Ibid., col. 247.
N.... de Taillepié est nommé dans un compte, des cens
et fetages du bailliage de Dunois et Fetival, de l'an i3qi.
Pierre de Taillepié, chevalier, maître de l'hôtel de
monseigneur d'Albret , connétable de France , donna ,
sous le sceau de ses armes, et le sein de Quarré, le
Ier novembre 1403, une quittance de franc - salé au
grentier de Montereau-Fault- Yonne. Original en parche-
min resté au pouvoir de M. de Bondy.
Le 3i décembre 1434, pardevant Germain Maloysel,
tabellion du Pont-1'Abbé , Perrin, Quief-de- Ville (Chef-
de -Ville) et Perrin Josset, prêtèrent serment, que
l'acquisition faite par Gollin Scelle, de Jouhan Ingnouf
et Jouhanne, sa femme, au prix de 60 s. tz. et 5 s. tz.
de vin, pardevant Philipot le Blanc, tabellion, le 22
mars 1432 (v. st.) est du fieu [fief], terre et seigneurie
appartenant à Jehan de Taillepié, et que le treizième
lui en appartient. Original en parchemin resté au pouvoir
de M. de Bondy.
N . . . . de Taillepié est compris dans une montre de
l'an 147 1.
Cette famille est encore mentionnée dans des amendes
304 TAILLEPIED.
de cheminage taxées par le vicomte de Bayeux , de la
fin du quatorzième siècle.
I. Robert Taillepied , qualifié noble homme i ,
conseiller du Roi , élu en l'élection de Mantes et de
Meulan , originaire du Cotentin , épousa , le 1 1 mai
1629, damoiseile Antoinette Chervise, fille de feu Ni-
colas, conseiller du Roi, premier élu et assesseur de la
même élection, et de dame Marie de Gars, sa deuxième
femme, par contrat du 11 mai 1629, auquel assistèrent,
comme parents communs des futurs, MM. Nicolas Le
Clerc de Lesseville, chevalier, conseiller du Roi, maître
des comptes à Paris, et Pesprot père et fils, avocats au
parlement. Le 11 mars 1643, il reçut de Gaspard de
Dampont, seigneur des Aubins, une quittance du droit
de relief, foi et hommage, de terres à lui obvenues du
chef de son épouse, en ligne maternelle. Le 20 janvier
1648, il fit, conjointement avec dame Anne le Camus,
duchesse de Damville - Cheviz , son alliée par la mère
d'elle, l'abandon d'une rente assise sur une propriété
entr'eux commune , aux Franciscains de Meulan , à
charge de fondation annuelle et perpétuelle de deux ser-
vices de vigiles à trois leçons et trois messes, la dernière,
haute de requiem, en fin libéra, la prose languentibus,
et le de profanais , l'un en faveur de la feue dame Le
Clerc de Lesseville, mère de la duchesse, le 20 juillet,
jour de son décès, en 1639; l'autre, en faveur d'An-
toinette Chervise, épouse dudit Robert Taillepied ,
le 26 novembre 1647, Jour auquel eUe était décédee, à
l'âge de trente -cinq ans. Le premier août 1649, ^
donna quittance du montant de -certaines attributions de
son office. Le 24 novembre i653, il intervint au contrat
de mariage d'Anne, sa fille, avec M. de Mayart ; et le
16 janvier 1671, à celui de Jacques, son fils, avec ma-
demoiselle de Gars. ( Grosses, tant en parchemin quen
papier et autres originaux.) Il mourut, le 24 novembre
(1) On sait que cette qualification de noble homme est ad-
mise, en Normandie, comme caractéristique de noblesse : le
partage énoncé dans ce degré, et les deux degrés suivants,
achève de justifier l'induction qui en résulte, ainsi que de tout
ce qui précède , et présente aujourd'hui les affinités les plus
distinguées.
TAILLEPIED,
3o5
1677, laissant de son épouse, suivant partage de 1684,
six enfants, savoir :
i°. Jacques, qui suit :
20. Nicolas Taillepied, ) morts, sans alliance, avant
3°. Charles Taillepied, \ 1681;
40. Antoinette Taillepied, veuve de monsieur maître
Christophe Camus, conseiller avocat du Roi au
présidial de Mantes, avant i683;
5*. Marie Taillepied, épouse de noble homme René
Trépagnie, avant 1681 ;
6°. Anne Taillepied, mariée à Paris, le 24 no-
vembre i653, à Claude Mayart, écuyer, secré-
taire du Roi, maître des eaux et forêts, et capitaine
des chasses et plaisirs de S. M., à Châteauneuf en
Thimerais, par contrat, auquel intervinrent et
assistèrent l'abbé de Ventadour, chanoine de la
cathédrale de Paris, et le duc d'Amville, tous
deux du nom de Lévis ; et le marquis de Laval ;
messires François de Fortia, abbé de Montbou-
cher ; Nicolas d'Avanne, prieur de Saint-Nicaise
de Meulan ; et Eustache Le Clerc de Lesseville,
abbé de Saint-Crépin de Soissons, comte de
Brioude, baron de Saint-Ange, conseiller- clerc
au parlement de Paris; Jean Dyel, seigneur des
Hameaux, conseiller ordinaire du Roi en ses
conseils ; François de Montholon, conseiller du
Roi en ses conseils d'état et privé ; Nicolas et
Pierre Le Clerc de Lesseville, conseillers du Roi
en ses conseils, l'un doyen des maîtres des comp-
tes, et l'autre, conseiller au parlement de Paris,*
et commissaire aux requêtes du palais ; Nicolas Le
Prestre, seigneur de Menucourt, et Claude Fou-
cault, aussi conseillers au parlement de Paris ;
Charles Le Clerc de Lesseville, conseiller du Roi
en son grand conseil; N... de Morel, seigneur
de Bizancourt, Claude Foucault, seigneur de Gi-
raucourt, et Antoine Le Clerc de Lesseville, sei-
gneur d'Evesquemont, tous chevaliers; N... du
Ryer, sieur de Lurcy, Nicolas Chrestien, N...
Jodelet, secrétaire du Roi, et Louis Maurin, con-
seiller du Roi, trésorier provincial des décimes à
Montpellier, tous écuyers ; enfin, le père de la
future, et Hilaire Collet, garde -du*- corps de
i3. 20
3o6 TAILLEPIED.
S. A. R., son cousin-germain; messires Pierre
Mayart, prêtre, prieur du Perray et de Vieille-
Eglise, et Noël Mayart, écuyer, sieur de Bois-
Rouvray, capitaine du château de Mailiebois,
frères du futur; et autres parents et amis des deux
parts; elle était morte avant 1681, et Louise
Mayart, seul fruit de ce mariage, et femme de
messire Simon de Grieux, chevalier, seigneur
de Noiseau, intervint, du chef de sa mère, au
partage de la succession de son aïeule et de deux
de ses oncles maternels, de 1684, par le ministère
de Gaston de Grieux, chevalier, seigneur de
Saint- Aubin, son procureur fondé par acte du
6 juillet 1684. (Titres originaux, comme ci-
dessus.)
II. Jacques Taillepied, écuyer, huissier de la chambre
de la Reine, épousa à Meulan, damoiselle Marie de
Gars, fille de noble homme Jean, - conseiller du Roi,
président en l'élection de Mantes, et de demoiselle Marie
Chervise, sa veuve, par contrat du 16 janvier 1671, au-
quel intervinrent le père du futur, MM. Jean de Gars,
conseiller du Roi, prévôt forain de Ghaumont enVexin,
Jean de Mouchy, conseiller du Roi, son procureur à
tous les sièges dudit Chaumont, frère et beau-frère de la
future, et autres, leurs parents et amis, récapitulés au
contrat de mariage ci-après de Louise-Henriette, leur
fille. Le i5 juillet 1684, il partagea avec ses sœurs et
nièces, la succession de sa mère et de ses frères. Il obtint
trois sentences des requêtes du palais, en i685, 1689 et
1692. Le 22 juin 17 10, il assista au mariage de sa fille
aîné. (Titres originaux comme ci-dessus.) Il était mort
avant le 3 janvier 1724, date du mariage de son fils aîné,
laissant sa veuve et les quatre enfants qui suivent :
i°. Jean-Baptiste, aliàs Robert-Jean-Baptiste, qui
suivra;
20. Antoine Taillepied, écuyer, seigneur de Pié-
mont, mousquetaire du Roi en 1709, suivant un
état original de la maison du Roi, et en 1710,
suivant le contrat de mariage de Louise~Henriette,
sa sœur. Il vivait encore en 1724, et Ton ignore
s'il a contracté quelque alliance et laissé postériié;
3°. Louise-Henriette Taillepied, mariée, le 22 juin
TAILLEPIED. 6oj
171 o, à messire Jean-Baptiste- Léonor de Bille-
heust (1), chevalier, seigneur de Saint-Georges,
et de la Forterie, capitaine d'infanterie, domicilié
en la paroisse des Loges, au diocèse d'Avranches,
mort en i"/5y. Au contrat intervinrent, du côté
de la future, son père, Antoine, écuyer, mous-
quetaire du Roi, et Thérèse, demoiselle, ses
frère et sœur ; messires Charles-François de Gars,
seigneur de Boisemont, et dame Agnès Le Noir,
son épouse; Simon de Gars, seigneur de Blaru,
conseiller du Roi, maire perpétuel de la ville et
fort de Meulan, et dame Catherine Vathane,
son épouse; et Antoine de Gars, conseiller du
Roi, auditeur en sa chambre des comptes à Paris,
tous écuyers, oncles maternels; Jean-Baptiste de
Gars, écuyer, sieur de Boisemont, et Catherine-
Jeanne de Gars, demoiselle, cousins-germains;
et du côté du futur, N , écuyer,
seigneur de Poil de-Truye , (Expé-
dition en papier et en forme.)
40. Thérèse Taillepied, demoiselle, qui n'est men-
tionnée qu'au mariage de sa sœur, en 17 10, et
dont on ignore la destinée ultérieure.
III. Jean-Baptiste, aliàs Robert-Jean-Baptiste Taille-
pied, écuyer, seigneur de Bondy, la Garenne, etc., suc-
cessivement receveur-général des finances de la généralité
(1) La famille de Billeheust est d'ancienne noblesse origi-
naire d'Irlande, où trois branches de ce nom subsistent. Plu-
sieurs de cette famille ont été décorés de l'ordre de la Jarre-
tière, du titre de Mylord, et de la dignité de membres du
parlement d'Irlande. Plusieurs membres de cette famille,
passés en France à une époque très reculée, se sont établis en
Normandie , où leur postérité florissait dès le quatorzième
siècle : elle a formé depuis un grand nombre de branches et
rameaux. Jean - Baptiste -Léonor de Billeheust, chef de la
branche des Loges , avait épousé , en premières noces , par
contrat du 3 novembre 1701, demoiselle Barbe du Hommel,
fille de feu messire Louis du Homme! , seigneur et patron de
Sartilly, les Eaux, etc., dont il eut plusieurs enfants. Les armes
de cette ancienne famille sont : d'azur, au chevron d'argent,
accompagné de trois roses du même.
3o8 TÀILt"PIED.
d'Auch, secrétaire du Roi, et l'un des quarante fermiers
généraux des domaines de S. M., épousa, le 3 janvier 1724,
demoiselle Geneviève-Marie le Mercier de Senlis, fille
de feu Jehan, sieur de Senlis, et de dame Geneviève-
Marie Chastellier, sa veuve, par contrat auquel assis-
tèrent, du côté du futur, Charles Savalette, écuyer,
seigneur de Magnanville, procureur iondé de sa mère,
par acte du 24 décembre 1723; Antoine Taillepied, écuyer,
seigneur de Piémont, son frère; Charles-François' de
Gars , écuyer , seigneur de Boisemont, son oncle ma-
ternel ; Louis de Blair, chevalier, seigneur de Gernay
et Aulnay, conseiller au parlement de Paris, cousin-
germain, à cause de feu son épouse N de Gars
de Boisemont, et Melchior de Blair, chevalier, seigneur
de Cernay, et dame Marie de Brinon, son épouse ; du
côté de la future, Jean-Baptiste Misanges, son oncle à
la mode de Bretagne ; Adrien Cornet, avocat au parle-
ment et aux conseils du Roi, son cousin issu de germain,
et dame N Chaudron des Aunays, son épouse;
messires Pierre Dodun , chevalier, et dame Claude-Su-
sanne Jacques de Vitry, son épouse, cousin ; André-
Gaspard Dodun, écuyer, cousin; Moïse-Augustin de
Fontanieu , chevalier, intendant-général des meubles
de la couronne, et dame Geneviève Dodun, son épouse,
cousine ; Gaspard-Moïse de Fontanieu, chevalier, con-
seiller du Roi en ses conseils, aussi intendant des meubles,
de la couronne , cousin ; Charles-Gabriel de Belsunce,
marquis de Castel-Moron, brigadier des armées du Roi,
capitaine-lieutenant des gendarmes bourguignons, et
dame Cécile-Geneviève de Fontanieu, cousine; Gaspard
Dodun, chevalier, marquis d'Herbault, seigneur châte-
lain d'Hommère-le-Belloy, d'Achères, Font-Ordines, etc.,
conseiller ordinaire au conseil général royal, contrôleur
général des finances, et dame N... Sachot, son épouse,
cousin ; Louis Fagon, chevalier, conseiller d'état, et au
conseil d'état royal, intendant des finances , cousin ;
dame Anne de la Bussière, veuve de Jacques Gilbert,
écuyer, sieur de Nozières, commissaire des guerres,
cousine; et dame Anne-Geneviève Gilbert de Nozières,
épouse de M. de Savalette-Magnanville ci-dessus, cou-
sine. Il étoit mort avant le Ier juillet 1766, date à la-
quelle sa veuve vendit à Philippe-Jean de Lisle, fermier
général, l'office de secrétaire du Roi de feu son mari,
TAILLEPIED. , 300,
tant en son nom que de leurs seuls enfants qui étoient :
[Titres originaux comme ci-dessus.)
i°. Jean-Baptiste Marie- Adéodat, qui suit :
2°. Charles- Claude- Alexandre Taillepied, chevalier,
seigneur de la Garenne, qui fonde la branche de
la Garenne. Il fut conseiller, secrétaire des com-
mandements, maison et finances et du cabinet de
Monsieur , frère du Roi ; s'allia , par contrat
passé le 22 mars 1776 , devant le Gras et son
confrère , notaires au châtelet de Paris , avec
Agathe - Marie Masson , demoiselle , fille de
Claude - Louis Masson , écuyer, conseiller secré-
taire du Roi , maison couronne de France et de
ses finances , trésorier des rentes 'de l'hôtel de
ville de Paris, et de dame Marie- Françoise Radix,
son épouse. Il rendit hommage et aveu pour ses
terres, en 1778, et obtint la charge d'introduc-
teur des ambassadeurs près S. M., en 1785.
IV. Jean - Baptiste - Marie - Adéodat Taillepied de
Bondy , écuyer, seigneur de Bondy, etc., conseiller du
Roi , receveur général des finances , épousa demoiselle
Catherine de Foissy (1), qui Ta rendu père de :
i°. Pierre-Marie qui suit:
20. Charles - Claude Taillepied de Bondy, dont l'ar-
ticle suivra celui de son frère.
V. Pierre - Marie Taillepied , comte de Bondy, né
in 1766, a épousé Sophie Hamelin, de laquelle il a deux
;rfants :
i°. Adolphe-Charles Taillepied de Bondy ;
20. Francisque Taillepied de Bondy.
V. Charles - Claude Taillepied de Bondy , écuyer ,
(1) La maison de Foissy est une des plus anciennes du Mâ-
onnais ; elle a formé des alliances avec les maisons les plus
onsidérables de Bourgogne , entr'autres , avec celles de Din-
îville, de Vergy, d'Andelot, etc., etc. Philibert de Foissy,
hevalier de l'ordre de Saint- Jean de Jérusalem, grand prieur
e Champagne, vivait en i55o. Nicolas de Foissy, chevalier
u même ordre, mourut en 1625. Les armes sont : d'azur ,
u cygne d'argent, becqué et membre de sable.
3lO DE MALLEVAUD.
a commandé une section de Paris, au ier vendémiaire.
Son dévouement pour la cause royale Payant fait con-
damner à mort, il fut obligé d'émigrer. Il est marié à
Joséphine Rousseau de la Brosse, de laquelle il a :
Charles-Pierre Taillepied de Bondy, né en 1817.
Armes : D'azur, à trois croissants d'or; au chef du
même , chargé de trois molettes d'éperon de gueules.
Devise : Aspera non terrent.
du FOS de MÉRY, famille noble originaire du
Quercy, dont les armes sont : D'or, à trois pals de
gueules.
MALLEVAUD ou MALLEVAULT, de la Varcnne,
de Vomorand, de Marigny, et de Puyrenaud. Cette
maison, mentionnée dans les tomes II et III du Nobiliaire
universel de France, a obtenu de M. Chérin, généalo-
giste des ordres du Roi, un certificat qui atteste qu'elle
est d'extraction noble; et ses armoiries, décrites dans les
deux articles précités , et dans la première livraison de
X Armoriai général des familles nobles de France, doivent
être ainsi rectifiées :
« D'argent à trois vires d'azur, au bâton du même,
« posé en pal, au centre de l'écu. Couronne de marquis.
« Tenants : deux sauvages. »
Et au degré IX de la branche de Mallevaud de Puy-
renaud, il faut ajouter que Fançois de Mallevaud, tib
aîné de François-Henri, a épousé, le 22 février 1816, j
demoiselle Françoise Hocquart , fille de messire Tous-
saint - Thérèse Hocquart , chevalier de l'ordre royal e
militaire de Saint-Louis, et chef d'escadron, et de dam<
Madelaine le Prince, d'une ancienne famille noble très-
distinguée. M. Quelin , neveu de M. HoCquart , vieil
tout récemment d'être sacré évêque in partibus.
DE GERMIGNEY. 3l
de GERMIGNEY, en Franche-Comté.
La terre de Germigney, située dans le Val d'Amour,
entre Salins et Dole, au comté de Bourgogne, a eu ses
seigneurs de nom et d'armes. L'une des branches de la
maison de Germigney, établie, dans le XVe siècle , en
la ville de Salins, devint l'héritière d'une famille noble
du nom dé Coquelin, à charge d'en prendre le nom et
les armes.
De cette famille était Guy Coquelin , l'un des con-
seillers de Philippe -le- Hardi, duc de Bourgogne, qui
fut du nombre de ceux convoqués par ordre de ce prince,
pour assister au parlement tenu à Dole, en juillet, août
et septembre 1397 et 21 février 1400, suivant ses lettres-
patentes datées, les premières de Beauté-sur-Marne, le i3
juin 1397, les deuxièmes du 6 décembre 1400. Il se trouva
dans cette dernière assemblée avec Guillaume, seigneur de
Chissey, d'une branche de la maison de Germigney, et
plusieurs autres seigneurs des deux Bourgogne (1).
Dans la suite, une autre famille du nom de Coquelin,
qui habitait aussi la ville de Salins, ayant été anoblie,
Jean-Baptiste de Germigney, dit Coquelin , qui venait
de substituer ses biens à l'infini à ses enfants et à leurs
descendants, craignant que la confusion ne s'établît, avec
le temps, entre les deux familles et n'occasionnât quelques
difficultés en la succession de ses biens , demanda et ob-
tint de Philippe III, roi d'Espagne, la permission de
quitter le nom de Coquelin, pour reprendre celui de ses
aïeux. Les lettres-patentes qui lui furent accordées pour
reprendre son nom de Germigney, en date de Bruxelles ,
du mois d'avril 1 633, ont été enregistrées aux actes im-
portants du parlement de Dole, le 9 juin suivant, et au
bailliage de Salins, le 2 5 du même mois.
Cette maison de Germigney est reçue depuis long-tems
à Malte, à Saint-Georges, dans les chapitres nobles de
Baume - les - Messieurs , Lons - le - Saunier , Migette et
(1) Hist. de Ifc>urgogne, par dom Plancher, tome III,
pag. 466 et 476.
3l2 DE GERMIGNEY.
autres collèges nobles de la province de la Franche -
Comté, où l'on fait preuve, de seize quartiers.
L'abbé Guillaume, dans son histoire des sires de Salins,
n'a donné qu'un fragment de la généalogie de cette maison;
l'on va suppléer à ce qui manque. Nous commencerons
par le plus ancien, sur lequel on a conservé des titres.
I. Jean de Germigney,, chevalier, vivant en 1390,
a eu de Pernette de Ghamblay^ sa femme :
II. Guillaume de Germigney, Ier du nom , écuyer,
seigneur de Chargey, épousa Alix d'Avanne , fille de
Renaud d'Avanne, chevalier, sire de Frasnois, et de
Marguerite de Vezet. Celle - ci d'ancienne maison de
nom et d'armes qui s'est éteinte au commencement du
XVe. siècle dans celle de Grammont. Il en eut plusieurs
enfants, entr'autres :
i°. Claude,, dont la postérité est ignorée;
20. Thibaud, qui suit :
III. Thibaud de Germigney, écuyer, seigneur de
Chargey, s'allia à Huguette de Grussy, fille de Louis de
Grusry, dit Barant, écuyer, et de Françoise d'Avanne.
Il en eut : •
IV. Gaspard de Germigney, écuyer, seigneur de
Chargey et autres lieux. Jean Coquelin , son oncle,
descendant de Guy-Coquelin, conseiller du duc de Bour-
gogne Philippe -le- Hardi, le fit son héritier par son tes-
tament, publié en l'officialité de Besançon, le pénultième
de mars 1572, à charge par lui et les siens de prendre son
nom et ses armes. Il avait épousé Louise d'Alepy, d'une
famille noble de Salins, alliée à l'illustre maison de Pon-
tailler, fille de noble Guillaume d'Alepy et de Jeanne
d'Alonval. Il en eut sept enfants, savoir :
i°. Guillaume, qui a continué la postérité;
20. Jean, chanoine de Saint-Anatoile de Salins ;
3°. Louise, femme de François de Sombarde;
4°. Perrenette , épouse de noble Jean Masson de
Noseroy ;
5*. Jeanne, femme de Jean Duc, de Salins,
écuyer ;
6°. Etiennette , alliée à noble Jean Froissard de
Poligny ;
7°. Philiberte de Germigney.
DEGERMIGNEY. 3 I 3
V. Guillaume II. de Germignèy, dit Coquelin,
devenu héritier des biens de Jean Coquelin, son oncle (i),
racheta, conjointement avec sa mère, alors veuve, la
terre de Germignèy, avec celles de Chilley et du Perret
que son aïeul avait aliénées. Il servit en qualité de volon-
taire dans le terce du baron de Rye , en. 1589, et ^ut
convoqué aux états de la province, en 16 14. Il avait
épousé Catherine Jacquinot de Goux, fille de Claude
Jacquinot de Goux,, chevalier, président de Bourgogne,
et de Marguerite de Mongenet, sa seconde femme. Il
mourut le 6 juillet 161 9, et son épouse, le 20 juillet 161 1,
suivant leur épitaphe gravée en lettres d'or sur un marbre
noir qu'on voyait encore avant la révolution dans la cha-
pelle de Sainte-Barbe, en l'église collégiale de Saint-
Anatoile de Salins. Il eut de son mariage trois fils à qui
il substitua ses biens à l'infini, savoir :
«.
I». Jean Baptiste, qui suit :
20. Nicolas de Germignèy ;
3°. Pierre de Germignèy ;
40. Louise, femme de Claude d'Udressier, écuyer ,
d'une ancienne maison noble de Salins.
VI. Jean - Baptiste de Germignèy , dit Coquelin ,
écuyer, devenu seigneur de Germignèy et héritier des
terres de Chilley , Avesches , Labergement , etc., par le
testament de son père, obtint, pour les motifs déjà
rapportés des lettres - patentes données à Bruxelles, au
mois d'Avril i633, par Philippe III, roi d'Espagne,
qui lui permettent de reprendre l'ancien nom de sa fa-
mille, en considération de ses services militaires et de
ceux de son père. Il épousa, par contrat du 29 août 16 17,
Anatoile Suzanne du Champ, fille de Claude-François-
Anatoile du Champ, écuyer, seigneur de Parthey , et
de Claudine-Gérarde de Laborey. Il en eut :
VII. Guillaume IIIe, de Germignèy, écuyer, seigneur
dudit lieu, Aresches, Chilley, etc., marié, par traité
du ier juin 1660, à Marguerite de Bancenel , fille de
(1) Il était fils de Henri, petit-fils de Guillaume, et arrière
petit-fils de Guy Coquelin, conseiller du duc de Bourgogne et
de ses parlements, tous qualifiés écuyers.
3l4 DE GERMIGNEY
Jean-Baptiste de Bancenel, écuyer, seigneur de Myon ,
et de Jeanne du Prel, de laquelle il eut :
VIII. Jacques - François de Germigney , seigneur
dudit lieu, Aresches , Chilley et autres lieux, capitaine
de cavalerie dans le régiment de Saint-Maurice, fut fait
marquis d'Aresches, par lettres-patentes du Roi, données
au mois de décembre 171 7, portant érection en marqui-
sat de cette terre et de celles de Germigney, Chilley,
Labergement et du Perret, en considération de sa no-
blesse et de l'ancienne possession de ces terres dans sa
famille. Il s'allia, par contrat du 4 février 1691, avec
Françoise-Bonaventure de Saint-Maurice, fille de Jean-
Simon de Saint-Maurice , seigneur d'Augerans et de
Verges, chevalier de Saint-Georges, et d'Anne de Saint-
Martin. Il substitua ses biens, à la quatorzième génération,
à ses enfants mâles, par son testament, reçu Deverre, no-
taire à Salins, le 8 mars 1730, publié au bailliage de
cette ville, le icr avril suivant. Ses enfants furent :
i°. Claude-François, qui a continué la lignée :
20. Jean-Charles, reçu chevalier de Malte en 1708,
mort commandeur et capitaine dans le régiment
de la marine (1).
3°. Jean - Claude -Joseph - Yoland, religieux en la
noble abbaye de Baume-les-Messieurs , où l'on
prouvait les seize quartiers ;
40. Jeanne - Claudine - Thérèse , reçue chanoinesse
en la noble abbaye de Lons-le-Saunier, le 12
juin 1708 ;
5°. Claudine - Bernardine , "religieuse ursuline , à
Salins ;
6°. Jeanne-Françoise, cordelière à Salins.
(1) L'arbre généalogique présenté pour la réception de Jean-
Charles de Germigney à Malte, est de 32 quartiers, qui sont :
Germigney, Alpy , Jacquinot , de Mongenet , du Champ,
du May, Laborey, Gaignon, Bancenel, d'Orchamps, Musy,
Magnict, du Prel, le Moine, Marchand, de Noseroy, Saint-
Maurice, Drouhot, Froissard, Blanchod, de Montrichard,
de Rousin, de Chavirey, de Ferlin, de Saint-Martin, des
Arsures, de Vichy, de Chissey, de Monte* de Grisseul, de
Cluny et de Fenière.
DE GERMIGNEY. 3 I 5
IX. Claude- François de Germigney , marquis cTAres-
ches, ayant aliéné cette terre, obtint du Roi des lettres-
patentes données à Compiègne, au mois de juillet 1740,
portant union des terres de Germigney, Vaivre, Chilley,
Rennes et du Perret, avec leur érection en marquisat,
sous le nom de Germigney. Ces lettres ont été enregis-
trées au parlement de Besançon, par arrêt du 3i août
1740, et à la chambre des comptes de Dole, Je 12 janvier
175 1. Il fut marié deux fois, i°. à Marie- Rosalie des
Salles , filles de Louis , comte des Salles , chevalier , et
de Denise-Agathe de Louviers ; 20. à Charlotte de Ban-
cenel de Myon, douairière de N Desarmant, bri-
gadier des armées du Roi, gouverneur de la citadelle de
Valenciennes, et fille de Guillaume-Joseph de Bancenel,
écuyer, seigneur de Myon, et de Jeanne - Thérèse de
Boutechoux ; il n'en eut point d'enfants. Il fut mousque-
taire de la garde du Roi. Il testa en son château du Perret,
le i5 mai 1773, et son testament fut publié au bailliage
de Salins, le 8 avril 1774. De son premier mariage sont
issus :
i°. Jacques - François , marquis de Germigney ,
seigneur dudit lieu , Vaivre , Chilley, Rennes,
du Perret, etc., fils aîné du précédent, capi-
taine au régiment du Roi, infanterie, fut che-
valier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis;
fut reçu chevalier de Saint- Georges, à l'assemblée
de cet ordre tenue à Besançon, le 28 avril 1738.
Il y avait présenté pour ses lignes paternelles et
maternelles , Germigney , Saint - Mauris , des
Salles et Louviers. Il s'allia à Derîise-Victoire de
Chastelier du Mesnil, fille de Charles - Joachim ,
marquis de Chastelier du Mesnil , lieutenant-
général des armées du Roi, grand'croix de l'ordre
royal et militaire de Saint-Louis, et commandant
dans la province de Dauphiné, et de dame Petit
de Marivats. De cette alliance sont issus :
A. Roch-Cloud, mort au berceau ;
B. Françoise- Emilie, mariée, par contrat du
25 avril 1789, à messire Joseph -Luc-Jean-
Baptiste -HypoJite, comte de Mareschal de
Vezet , seigneur de Vezet, Greucourt, Thise
et autres lieux, président à mortier au par-
3i6
DE GERMIGNEY.
lement de Franche - Comié , conseiller du
Roi en ses conseils ; l'un des députés de la
noblesse du baillage d'Amont (Vesoul) , aux
états-généraux du royaume, en 1789. Dont
trois enfants, savoir :
a. Alphonse-Luc- Henri , mort au berceau;
b. Jean - Luc - Victor - Médard de Mares-
chal ;
c. Emilie de Mareschal.
C. Victorine - Bonaventure - Denise , alliée à
Louis- René- Dominique de Gras de Pré-
ville, chevalier de Tordre de Malte et de
l'ordre royal et militaire de Saint- Louis,
contre - amiral et major - général de S. M. le
roi de Naples, en 18 17, fils de Balthasar,
IIe du nom de Gras de Préville, seigneur
de Clemensane, lieutenant de vaisseau, et
de Marie - Thérèse de Pavée , des barons de
Montredon et de Villevielle, dont deux
filles :
a. Caroline de Gras de Préville ;
b. Joséphine de Gras de Préville.
D. Agathe - Josephe - Félicité de Germigney ,
chanoinesse du chapitre noble de Sainte -
Claire de Lons-le-Saunier ;
2°. Charles-Joseph, dont la postérité sera rappelée
après celle de son frère ;
3°. Bonaventure- Yolande , chanoinesse en la noble
abbaye de Sainte - Claire de 'Lons-le-Saunier, où
elle a été reçue, le 27 septembre 1735 ;
40. Antoinette-Bonaventure, chanoinesse en la noble
abbaye de Migette.
X. Charles-Joseph de Germigney, fut marquis de
Germigney, après la mort sans enfants mâles de son
frère aîné. Il a été lieutenant -colonel au régiment du
Roi, dragons, chevalier de l'ordre royal et militaire de
Saint- Louis, et reçu chevalier de Saint-Georges en 1763.
Il s'allia, par contrat passé au château de Loulans, le
8 octobre 1786, avec E iennette-Catherine de Boitouset
d?Ormenans, fille de messire Marie - Dominique- Alexis
de Boitouset de Poinsson, marquis de Loulans et d'Or-
SAINT-LEGER. 3 I 7
menans , capitaine au régiment de la Reine , dragons ,
chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, et
de dame Louise-Désirée Marchant du Pouch de la Vivie
et de Bernon, fille de messire Pierre Marchant du Pouch,
écuyer, seigneur de la Vivie et de Bernon, d'une famille
noble de la ville de Larche, en bas Limousin, capitaine
de grenadiers au régiment de Gâtinois, chevalier de
l'ordre royal et militaire de Saint-Louis, et d'Élisabeth-
Françoise, née comtesse de la Porte de Vezins. Charles-
Joseph, marquis de Germigney, héritier des titres et
des biens substitués de sa famille, testa en son château
du Perret, devant Mourcet, notaire à Salins, le 10 juin
1790 , sort testament fut publié au tribunal d'Arbois ,
en 1792. Il a laissé un fils unique :
. Amédée-Louis^, marquis de Germigney, né à
Salins, le 7 mars 1789.
Armes : D'azur, à deux licornes affrontées d'or, ac-
cornées d'argent, les cornes passées en sautoir. Couronne
de marquis. Cimier :une licorne issante de l'écu. Devise :
En attendant mieux Germigney. Supports : 2 aigles. Au-
trefois : d'argent, au chef de sable émanché de 3 pointes.
de GAIGNON de VILAINES, noble et ancienne
maison originaire du Maine, dont les armes sont :
D'hermine, à la croix de gueules.
: de GIEY, en Champagne, famille qui porte : D'ar-
gent, semé de trèfles de sable ; au lion du même, brochant ;
au chef de gueules, chargé de trois croissants d'argent.
SAINT-LEGER, famille ancienne, originaire de
Charle ville, puis établie à Laon et à Maubeuge.
I. François de Saint- Léger, commandant pour le
Roi à Maubert-Fontaine, y perdit les titres de généalogie
précédente, lors de l'incendie qui l'a réduite en cendres.
Il a épousé N De ce mariage vint :
3l8 DE SAINT-LEGER.
II. François de Saint- Léger , capitaine au régiment
de Baudole, mort de ses blessures au siège de Rethel. Il
avait épousé N De ce mariage vint :
III. Jean- Baptiste de Saint - Léger, écuyer, con-
seiller secrétaire du Roi, maison et couronne de France.
Il avait épousé N De ce mariage vint :
IV. Etienne de Saint- Léger, seigneur d'Ambeuval,
Vosges, etc. Il avait épousé Françoise Ballotte. De ce
mariage vifirent :
i°. Jean-Baptiste, mort capitaine au régiment pro-
vincial de Soissons, seigneur de Vosges ;
Il eut trois fils morts jeunes sans enfants ;
2°. Charles - Etienne, mort doyen honoraire de la
collégiale de Nesle ;
3°. Antoine-Nicole-Florimonde, morte célibataire;
4°. César- Alexandre, dont l'article suit :
V. César - Alexandre de Saint- Léger , chevalier ,
seigneur de Beautor, né à Laon, le 8 novembre 1735,
entré au service du Roi, en 1748, retiré en 1781, avec
le grade de capitaine. Il a épousé, en 1769, Albertine-
Théodore-Ursule-Josephe de Preseau , fille de messire
Ferdinand-Joseph de Preseau, en son vivant conseiller
procureur du roi de Maubeuge, seigneur de Menaige et
de Claire Hyacinthe du Belloy. De ce mariage vinrent :
i°. Ferdinand - Baptiste - Alexandre , dont l'article
suit :
20. Ferdinand-César, retiré du service avec le grade
de capitaine dans les états-majors de l'armée,
chevalier de la légion d'honneur. Il a épousé Fran-
çoise-Ferdinande Houseau de Milleville, fille de
monsieur Ferdinand Houseau de Milleville, gen-
tilhomme demeurant à Mons, ville des Pays-Bas,
de laquelle il n'a pas de postérité ;
3°. Alexandre-Louis- Joseph , tué à l'armée d'Italie,
ayant le grade de lieutenant ;
40. Armand-Etienne- Maurice, mort jeune.
VI. Ferdinand - Baptiste - Alexandre de Saint- Léger ,
retiré chef de bataillon du génie militaire, chevalier de
Saint-Louis et de l'ordre royal de la légion d'honneur.
ANDRÉ DE KERLIDEC. 3 I 9
Il a épousé, en 1799, Adélaïde-Marie- Louise Benoist de
Neuflieu, fille de messire Antoine - Auguste- Jean -Bap-
tiste Benoist de Neuflieu, en son vivant colonel du génie,
et de Louise-Jeanne-Josephe le Page ; de ce mariage sont
issus :
i°. Adélaïde-Laurence, morte jeune;
20. Adolphe, dont l'article suit :
3°. Théophile, mort jeune;
40. Alfred, mort jeune ;
5°. Claudine, en bas âge.
VIL Adolphe de Saint- Léger, âgé de 16 ans.
Armes : D'azur , à deux épées d'argent , passées en
sautoir, accompagnées en chef d'un soleil d'or. Couronne
de comte ; supports : deux licornes.
de GRIPIÈRE DE MONCROC, en Agénois, famille
noble qui porte : De gueules, à la croix d'argent, can-
tonnée de quatre molettes d'éperon d'or.
de SAINT - GENIEZ , famille noble, dont les armes
sont : Ecartelé : au 1 , d'azur, à la fasce contrebretessée
d'or, accompagnée en chef de trois étoiles d'argent, et
en pointe de deux épées du second émail, passées en
sautoir; au 2, d'azur, à trois bandes d'or ; à la bordure de
sable, chargée en chef de deux tours d'argent; au 3,
ecartelé d'or et de gueules ; au 4, d'or, à la croix ancrée
de gueules. Couronne de comte. Supports : deux lévriers.
ANDRE de KERLIDEC, ancienne famille de Pro-
vence , établie en Bretagne , où elle réside de nos
jours.
I. René - François André dé Villerain , écuyer,
320 ANDRE DE K.ERLIDEC.
seigneur du Léhec et de Kermorial , mort en 1762 ,
avait épousé .Marie Guyardet Loyant. De ce mariage
sont issus :
i°. Pierre, mort célibataire;
20. Etienne, dont l'article suit:
3*. Marie, morte en 1782, supérieure des dames
religieuses ursulines de Quimperlé ;
40. Ciaude - Laurence André , morte , sans hoirs ,
en 18 10; elle avait épousé messire Joseph-Marie
le Couriault, chevalier du Quilio , major d'in-
fanterie , chevalier de l'ordre royal et militaire
de Saint- Louis;
5°. Perrine André, aussi décédée sans hoirs, en
1743. Elle avait épousé M. le Gouverneur, écuyer,
officier d'infanterie.
II. Etienne André du Léhec, écuyer, seigneur de
Kermorial, mort en 1766. Il avait épousé Elisabeth le
Duigou, morte en 1794, et avait marché avec l'arrière-
ban, lors de la descente des Anglais à Lorient. De ce
mariage sont issus :
i°. Hyacinthe, mort en très bas âge;
20. François -Marie, capitaine au régiment de Pen-
thièvre, mort, sans hoirs, en 1775;
3°. Joseph - Etienne, émigré en 1791, mort dans
l'émigration, en 1792. Il avait épousé : i°. made-
moiselle du Laurens de la Barre , dont il eut
une fille, morte en bas âge ; 2°. demoiselle Julie
Urvoy de Saint - Bédant , dont il eut une autre
fille, morte à quatre ans 't
40. René- Laurent , agent de la Nation , à Mocka ,
marié, en 1768, à Gilette-Josephe de Kerguern.
De ce mariage sont issus :
a. Marie - Claire, mariée, en 1808, à M. du
Plessix-Mauduit , chevalier de Saint - Louis ,
chef de brigade d'artillerie retraité ;
b. Françoise - Michelle , mariée , en 1804 , à
M . Bilktte, syndic de la marine ;
c. Elisabeth, née en 1789, non mariée;
5°. Jean-Claude, dont l'article suit :
6°. Elisabeth- Renée, morte, sans hoirs, en 1786;
70. Marie - Claire , religieuse bernardine , prieure
ANDRÉ DE KERLIDKC. 321
inamovible de l'abbaye royale de Kerlot, à Quim-
per, morte en 1796 ;
8°. Thérèse, morte en 1789, veuve de M. Quentin
de Trémisot, ancien commandant d'Yanaon. Elle
a eu de ce mariage :
a. Jean - Simon - Henri , chevalier de Saint-
Louis, émigré en 1791, pour servir sous les
ordres des princes français , et a été attaché
à l'armée du prince de Gondé, jusqu'à son
licenciement ;
b. Thérèse, mariée à M. de Christol, chevalier
de Saint - Louis , capitaine au régiment de
Royal-Roussillon ;
c. René - François , émigré en 179 1, a servi
dans le régiment du duc de la Châtre , a été
blessé dans les Pays - Bas , et fusillé à Nieu-
port;
90. Perrine , religieuse bernardine , de l'abbaye
royale de Kerlot, décédée à Auray, en 1810;
io°. Avoye , morte en 181 5 , sans postérité. Elle
avait épousé le comte de Robien du Poul ;
ii°. Marie-Renée, morte en 18 10, sans postérité;
12°. Marie -Elisabeth Renée, mariée à M. Briant
de Penquelien , chevalier de Saint»- Louis, mort
en 18 12, émigré en 1791. Il a servi en qualité
d'officier d'une des compagnies nobles de l'armée
de Condé, où il a fait toutes les campagnes. De
ce mariage sont nés :
a. Hyacinthe, mort en bas âge ;
b. Marie, morte en bas âge;
c. Charles-Marie, né en février 1792. Il a servi
dans l'armée royale de Bretagne , pendant
les cent jours, et est actuellement lieute-
nant dans la légion de l'Aisne.
III. Jean-Claude André de Kerlidec, écuyer, né le 1 3 jan-
vier 1757,- chevalier de Saint- Louis , nommé lieutenant
d'artillerie des Colonies, en 1776, a fait cinq campagnes
dans l'Inde, s'est trouvé au siège de Pondichéry, où il
a été blessé en 1778, s'est rendu en Allemagne en 1791,
pour se ranger sous les drapeaux des princes français, a
été fait capitaine en 181 1, et a été attaché en qualité
i3. 21
322 DE BARRUEL.
de chef d'escouade de la compagnie des officiers du
régiment d'Angoulême , infanterie, dans la campagne
de 1812, a fait celle de 181 5 et les suivantes, dans l'ar-
mée de S. A. S. Monseigneur le prince de Condé, où il
a reçu trois coups de feu, dont une balle au travers de
la poitrine. Rentré après le Roi, en 1814, il a obtenu
le rang et la retraite de chef de bataillon ; forcé de
s'émigrer de nouveau à la seconde rentrée de l'usurpa-
teur, il est revenu en France, en 181 5, et a été fait lieu-
tenant-colonel, en 18 17.
Armes : De gueules , à la fasce d'or, accompagnée en
chef de deux merlettes d'argent , et en pointe de deux
étoiles du même.
de LA COULDRE de LA BRETONNIÈRE, en l'Isle-
de- France, famille noble dont les armes sont : D'or, à
l'aigle au vol abaissé de sable, becquée, membrée et
couronnée de gueules.
DAROT de VAUGOUBERT, en Normandie, fa-
mille noble, dont les armes sont : Ecartelé : aux 1 et 4,
d'argent, au lion de sable, lampassé de gueules ; aux 2
et 3, de cinq points d'or, équipolés à quatre de gueules.
de BARRUEL , en Vivarais. Nous n'avons donné
qu'une notice sur cette famille, dans le tome II du
Nobiliaire ; nous allons en transmettre ici la généalogie ,
dressée par M. le comte de Waroquier , sur les titres
qui lui ont été fournis.
Si la tradition qui donne une origine écossaise à
MM. de Barruel, est vraie, dit M. le comte de Waro-
quier, ce doit être vers la fin du douzième siècle ou
au commencement du treizième , qu'ils ont formé leur
établissement en Vivarais.
Les montres écossaises, donnant vers- ce tems-là beau-
coup de personnages de ce nom, à cette même époque
DE BARRUEL. 323
la compagnie écossaise fut établie, et même avant,
beaucoup d'écossais servaient en France, dans des com-
pagnies franches.
Le premier, connu de ce nom dans le Vivarais, est
noble Raymond de Barruel, qui, Tan i3o3, le mardi
après la fête de la chaire de Saint-Pierre, le roi Philippe,
régnant, fait hommage à fief franc, noble et gentil, à
noble et puissant homme Pons, seigneur de Mirabel,
de son fait du terroir de Brassenegue, confrontant, d'une
part, le terroir et mandement du château de Saint-
Pons, et, d'autre part, le terroir et mandement du
château de la Rochechérie. Ces deux seigneuries sont
encore dans la famille des Barruel-Saint-Pons.
Les guerres civiles et de religion, qui ont désolé,
pendant plus d'un siècle, le Vivarais, ont fait perdre
à cette famille, la plupart de ses anciens titres, de
sorte que ceux qui ont toujours habité le Vivarais ne
peuvent établir leur filiation, que de Pierre, rappelé dans
un acte de 1481, alors la filiation est parfaitement suivie;
mais on voit, dès-lors, que leurs alliances avec les an-
ciennes familles du pays, dénotent une ancienne origine.
I. Noble Pierre de Barruel, rappelé dans un acte
de 1481, fut père de :
i°. Jean, dont l'article suit :
20. Une fille, qui épousa Jean de Chambau, branche
qui s'est éteinte en la personne d'Anne de Cham-
bau, dame et baronne de Privas, qui épousa, sous
le règne de Louis XIII, René delà Tour-du-Pin-
Gouvernet.
II. Noble Jean de Barruel, épousa N.... de Gou-
vernet. De ce mariage il eut :
i°. Pierre, dont l'article suit :
20. Antoinette, qui épousa Antoine Chomouroux,
ancienne famille du Velay.
III. Pierre de Barruel, IIe du nom, épousa sa
cousine N.... de Chambau. De ce mariage naquit :
IV. Jean de Barruel, IIe du nom, bailli d'épée
de Crussol ; qualifié de noble dans sa commission,
datée du 12 mars i55o. Il épousa N.... de Bechereau
ou Bouchereau. De ce mariage il eut trois fils :
324 DE BARRUEL.
i°. Elzéas, attaché à la maison du duc d'Uzès ,
fut s'établir à Bagnol, où il a formé la branche
des Barruel-Beauvert ;
2°. Pierre de Barruel, dont l'article suit :
3°. André de Barruel.
V. Pierre de Barruel, IIIe du nom, épousa N....
de Châteauvieux, dont il eut :
VI. Antoine de Barruel, qui épousa Antoinette
Berger, dont il eut :
VII. Antoine de Barruel, IIe. du nom, qui épousa
N Garnier, dont la sœur ou nièce, épousa N....
d'Arlande, marquis de Mirabel. Il eut de ce mariage :
i°. Timothée, qui forma la branche de Barruel-
Bavas ;
2°. Louis, celle de Barruel-Mirabel, qui suit.
VIII. floble Louis de Barruel - Mirabel , épousa
N.... d'Escours. De ce mariage il eut deux fils, dont
l'aîné a continué la branche de Barruel-Mirabel, et
l'autre, qui suit, a formé celle de Barruel -Saint- Pons.
IX. Louis de Barruel -Saint- Pons , épousa sa cou-
sine Marie d'Escoùrs de Beaulieu, dont il eut :
i°. Antoine, dont l'article viendra ;
2°. Marie , qui épousa son cousin René - Marin de
Barruel -Bavas, écuyer, seigneur du marquisat
de Bavas, Saint-Cierge, Saint- Vincent , Saint-
Quintin, Durfort, la Baume, Montagu, Mon-
tély et autres lieux. De ce mariage sont nés :
A. René - Marin de Barruel • Bavas , écuyer,
seigneur du marquisat "de Bavas, Saint-Cierge,
Saint - Vincent, Saint - Quintin , Montagu ,
Durfort, la Baume, Montély et autres; cor-
nette de cavalerie au régiment d'Anjou,
épousa Marie de Mayol de Luppé. Il eut
de ce mariage :
a. René- Marin-Marie de Barruel - Bavas ,
seigneur du marquisat de Bavas, épousa,
en 1771, Pauline de Rochefort, fille du
baron de Rochefort , chevalier de Saint-
DE BARRUEL. 325
Louis, ancien capitaine d'infanterie, et
N.... de Moreton»Chabrillant ; mort en
i8i5, sans enfants; laissant sa femme,
héritière ; mais il avait fait auparavant
une donation de son château et sei-
gneurie de Bavas , à son cousin-issù-de-
germain , Louis - Antoine de Barruel -
Saint -Pons, pour que la terre ne sortît
pas de la famille ;
b. N.... de Barruel -Bavas- Saint- Quintin ,
lieutenant au régiment de Languedoc,
mort au service, en 1789;
B. Louis de Barruel- Saint- Cierge, chevalier
de Saint- Louis, capitaine au régiment de
Brie, mort célibataire ;
C. N de Barruel-Saint-Vincent ,. capitaine
au régiment de l'Isle-de- France, a laissé
trois fils :
a. N de Barruel-Saint-Vincent, che-
valier de Saint-Louis, garde du corps,
compagnie de Gramont ; fut joindre
son corps, en 1791 , à l'armée des
princes ; ensuite aide-major dans un
régiment à la solde d'Angleterre ; a re-
joint son corps, au retour du Roi ;
b. N.... de BarrueHa-Combe , chevalier
de Saint-Louis, garde du corps de la
même compagnie ; a rejoint avec son
frère ;
c. N de Barruel-Saint-Vincent, ancien
chanoine de Bayeux ;
D. N...., de Barruel-Duvert, officier dans la
légion de Flandre, mort célibataire ;
E. N.... de Barruel-Montély , chevalier de
Saint- Louis, capitaine de cavalerie, garde
du corps du Roi, compagnie de Villeroy ;
mort sans enfants ;
F. N.... de Barruel-la-Baume , prédicateur du
Roi , grand-vicaire d'Angoulême , chanoine
et écolâtr'e de Bayeux ; mort en 1806.
X. Antoine de Barruel - Saint •• Pons , IIIe du
326 DE BAR RU EL.
nom, écuyer, seigneur de Chai, Saint- Pons, la Roche-
chérie , co-seigneur de Mirabel , Saint-Laurent , la
Villedieu et autres lieux ; épousa, en 1730, Madelaine
de Meunier, fille de noble Antoine de Meunier, sei-
gneur de la Coste, dont la petite-fille épousa, en 1752,
le comte de Colonne d'Ornano, chevalier de Saint-
Louis, capitaine de dragons au régiment de Septimanie,
et dont les deux fils sont morts chevaliers de Saint-
Louis, capitaines au régiment de Penthièvre. De ce ma-
riage sont nés :
i°. René- Marin de Barruel-Saint-Pons de la Ver-
nède, mort à Strasbourg, en 1769, capitaine
au régiment de Touraine ;
20. Louis-Antoine, dont l'article suit ;
3°. Louis-François, qui fonde la seconde branche
rapportée ci-après ;
40. Augustin de Barruel-Saint-Pons, aumônier de
S. A. S. madame la princesse de Conti, chanoine
honoraire de Notre-Dame de Paris, auteur connu
par ses ouvrages contre la révolution française ;
5°. Thérèse de Barruel , qui épousa, en 1768,
messire Paul - David d'Aleyrac , chevalier, sei-
gneur de Saint-Vincent-de-Barrés, chevalier de
Saint- Louis, capitaine au Corps- Royal de l'artil-
lerie. De ce mariage sont nés :
a. Paul-David, chevalier de Saint-Louis, capi-
taine au régiment de Rouergue ;
b. Hypolite, chevalier de Saint -Louis, capi-
taine au Corps- Royal de l'artillerie, marié
à Auxerre , avec mademoiselle N.... de
Coulange. Ils ont fait l'un et l'autre toutes
les campagnes de l'armée de Condé.
XI. Louis- Antoine de Barruel-Saint-Pons, écuyer,
seigneur de Saint-Pons, la Rochechérie et autres lieux ;
épousa, en 1768, Anne Mure de Larnage. Il passa pro-
curation à son père, Antoine, en qualité de ses sei-
gneuries de Saint-Pons, la Rochechérie, et autres,
pour assister, en son nom, à l'assemblée de la noblesse
du Vivarais, convoquée par ordre du Roi, pour la tenue
des états-généraux, datée du 12 mars 1789, pardevant
Roux, notaire royal. De ce mariage sont nés :
i°. Louis- Antoine, dont l'article suit :
DE BARRUEL. 327
2°. Joseph-Camiiie, qui a épousé, le 26 octobre
i8o3 , Marie - Madelaine - Louise - Alexandrine
de Bernard , duquel mariage sont nés plusieurs
enfants :
3°. Olympe, mariée, le 19 juin 1801 , à M. Daia-
mel, écuyer, seigneur de Bournet ;
XII. Louis-Antoine de Barruel-Saint-Pons, II" du
nom, écuyer, seigneur du marquisat de Bavas, Saint-
Pons, la Rochectyérie et autres ; a épousé, le 1 5 février
i8o5, Marie- Anne- Joséphine de Rivoire, dont sont issus :
i°. Louis- René-Henri- Alfred, né le 4 mai 1808;
20. Louis-Eloi-Eugène, né le 23 juin 1810;
3°. Louis-Antoine, né le 8 avril 18 1 3 ;
40. Louise-Olympe-Octavie, née le 25 mai 1806 ;
5°. Louise-Flavie, née le 3 février 18 17.
SECONDE BRANCHE.
XL Louis-François de Barruel-Saint-Pons , écuyer,
chevalier de Tordre royal et militaire de Saint- Louis,
lieutenant-colonel du Corps- Royal de l'artillerie, fut se
réunir, en 1791, au corps de la noblesse française, ras-
semblée à Coblentz, sous les ordres de Monsieur, au-
jourd'hui notre Roi, à qui il fut présenté par M. le maréchal
duc de Broglie. Il eut l'honneur de commander une com-
pagnie d'artillerie, composée de cinquante officiers de ce
corps, attachés à la division de monseigneur le duc de
Bourbon. Il fit ses preuves pour être admis à l'assemblée
de la noblesse de la province de Bresse. Il assista à celle
convoquée, par ordre du Roi , pour le tenue des états-
généraux, en 1789. Il épousa, en 1785, à Pont-de-Veyle,
en Bresse, madame la comtesse Françoise- Hélène-Marie
de Veyle de la Salle, chanoinesse du noble chapitre de
Salles, en Beaujolais. De ce mariage est né :
XII. Louis -Camille -Marie de Barruel- Saint -Pons,
garde de la porte du Roi, en 18 14 et 181 5 ; allié, par
sa grand'-mère, Denise de Ramos, aux Saint-Maurice,
prince de Montbarey , aux Montmorillon , aux Favre
de Longvy; par sa bisaïeule, Jacqueline de Samoraux de
Saint- Lazare, à la famille de M. de la Live, introducteur
328 MAYROT.
des ambassadeurs , et par sa trisaïeule , Florence de la
Coste, aux Costa, aux Baurepaire, aux Thoisy et aux
Montrichard.
Cette famille a formé des alliances avec les Colonne
d'Ornano , les Latour-du-Pin-Gouvernet, les Chomo-
roux, Rochefort , Moreton-Chabrillant et d'Arlande ,
marquis de Mirabel.
La branche des Barruel - Mirabel existe encore à
Charme, en la .personne de monsieur N.... de Barruel-
Mirabel, gendarme de la garde du Roi ; marié à N...
de Neyrieu de Domarin, duquel mariage sont nés :
i°. Alfred de Barruel ;
2°. Deux filles.
Armes : barré d'or et d'azur; l'écu timbré d'un casque
de chevalier. Tenants : deux anges. Cimier : une étoile
partie d'or et d'azur. Devise : Virtute sideris. Cri d'armes :
Vivat Rex.
de FONTAINE BIRÉ, famille noble, originaire
d'Anjou, qui porte : D'azur, au chevron d'or, accom-
pagné en chef de deux trèfles, et en pointe d'une gerbe,
le tout du même.
PONTAS du MÉRIL, en Normandie, porte pour ar-
mes : D'or, à la foi de carnation, tenant un lis au naturel
entre deux épées de gueules, passées en sautoir; au chef
d'azur, chargé d'un lion d'or. L'écu timbré d'un casque
taré de profil, orné de ses lambrequins.
MAYROT, en Franche - Comté. La noblesse de cette
famille a été jurée, depuis plus de deux siècles, à Malte,
à Saint-Georges, et dans tous les chapitres de Franche -
Comté, où l'on prouvait seize quartiers. Des dix-sept
branches qu'elle a fournies, il ne reste que Ferdinand
de Mayrot, mousquetaire du Roi, à la rentrée de Sa
Majesté, actuellement lieutenant de dragons, fils de
MAYROT. 329
Claude -François de Mayrot, capitaine du régiment de
Roussillon, qui avait épousé Marie-Bernardine - Mélanie
Garnier de Falletans, chanoinesse non-professe à Lons-
le - Saunier, et sœur de deux chevaliers de Malte , qui
ont suivi le Roi, en i8ï5. Il n'a qu'une sœur.
Anne-Marie- Jeanne -Thérèse- Félicité de Mayrot, fille
unique de Léonard - Prosper de Mayrot , capitaine de
cavalerie , seigneur de Mutigney , Dammartin, etc. , a
épousé, en 1771, le marquis de Froissard - Broissia ,
maréchal de camp. Ses fils sont chevaliers de Saint-
Georges. Le frère de son père avait prouvé seize quartiers
au chapitre de Besançon.
Jean-Charles de Mayrot, écuyer, seigneur de Vitreux;
n'a eu qu'une fille, vivante, épouse du baron d'Allarde,
dont le fils a été reçu au chapitre de Saint-Claude.
Joseph de Mayrot, capitaine de cavalerie, est mort
en émigration.
Claude - Charles de Mayrot , seigneur de Leucourt ,
maréchal de camp, avait épousé Marie - Charlotte- An-
toine-Gabrielle Garnier de Parthey, qui avait sa tante,
abbesse de Montigny, et deux autres tantes , chanoi-
nesses du même chapitre. Il n'a eu qu'une fille, mariée
à François -Simon -Augustin du Montet de la Terrade ,
premier président de la cour royale de Besançon.
Claude -Charles de Mayrot, est mort après avoir servi
le Roi pendant soixante ans. Ses services sont détaillés
dans les quatre pièces originales que Ton va transcrire :
i°. Lettre de M. le maréchal de Broglie à M. de Mayrot.
Dusseldorff, le 3o avril 1794.
« Monseigneur le prince de Condé , Monsieur, ayant
» informé S. A. R. monseigneur comte d'Artois des
» blessures que vous avez reçues, de la valeur et de l'in-
» teiligence dont vous avez donné les preuves en'Com-
» battant sous ses ordres, S. A. R. m'a chargé de vous
» témoigner, au nom de Monsieur, régent, et au sien,
» la satisfaction qu'elle a de vos services et de votre
» conduite distinguée.
» Je vous prie , Monsieur , d'être bien persuadé du
» plaisir que j'ai de vous transmettre ce témoignage
33o MAYROT.
» flatteur, et des sentiments avec lesquels j'ai l'honneur
» d'être votre très-humble et très-obéissant serviteur,
» Le maréchal duc de Broglië. »
2°. « Nous, Louis- Antoine, petit-fils de France, duc
» d'Angoulême , chef du régiment noble à cheval de
» notre nom, etc., etc.
» Certifions que M. Claude - Charles de Mavrot ,
» gentilhomme de la province de Franche- Comté ,
» maréchal des camps et armées du Roi, chevalier de
» l'ordre royal et militaire de Saint-Louis , après avoir
» parcouru la carrière militaire la plus honorable pen-
» dant laquelle il a fait, en Bohême, les campagnes
» de 1742 et 1743, en qualité de sous-lieutenant et de
» capitaine d'un bataillon de sa province ; comme cor-
» nette au régiment de Bourbon , cavalerie , les cam-
>> pagnes de 44 et 45 ; toute la guerre de Flandre, la
» guerre de sept ans, en qualité d'aide-major, avec rang
» de capitaine; a été reçu chevalier de Saint -Louis,
» en 60 ; capitaine ayant troupe, en 63 ; eut le brevet
» de major, en 73; lieutenant - colonel , en 80; s'étant
» retiré en 87, avec une pension de 2,808 livres; a
» couronné tam de bons et honorables services , en
» donnant à la noblesse française l'exemple d'un cou-
» rage, d'un zèle et d'un attachement à la personne du
» Roi, digne des plus grands éloges, en faisant, à
» l'armée de Condé, les campagnes de 1792, 93, 94,
» comme lieutenant dans la cavalerie noble ; celle de
» 1795, 1796 et 1797, capitaine d'une compagnie de
» son nom; celles de 1799, 1800 et 1801, capitaine
» dans notre régiment, sans que son grand âge, deux
» blessures reçues dans le cours de ses campagnes, l'aient
» empêché de se trouver à toutes les affaires, et de
» soutenir les travaux les plus pénibles de la guerre,
» Nous lui donnons , avec plaisir, l'assurance de notre
» affection particulière et de notre parfaite estime , qu'il
» n'a jamais cessé de mériter, comme militaire, comme
» loyal gentilhomme et bon et fidèle sujet du Roi.
» En foi de quoi, nous lui avons fait expédier le
» présent certificat, que nous avons signé de notre
» main , et auquel nous avons fait apposer le sceau de
» nos armes.
>- Fait à Rein, en Styrie, le 25 février 1801.
» Louis - Antoine. »
MAYROT. 33 I
3°. « Nous, Charles- Ferdinand, duc de Berry, petit-
» fils de France, grand-prieur de l'ordre de Saint-Jean
» de Jérusalem , au grand prieuré de France , chef du
» régiment noble à cheval, de notre nom, etc., etc.
» Certifions que M. Claude - Charles de Mayrot,
» gentilhomme de la province de Franche r Comté ,
» maréchal des camps et armées du Roi, chevalier de
» Tordre royal et militaire de Saint- Louis , dont les
» longs et glorieux services égalent , pour ainsi dire ,
» le nombre des années, ayant fait en Bohême les cam-
» pagnes de 1740 et 1742 , sous-lieutenant et capitaine
» dans les bataillons de sa province ; celles de 44 et 45 ,
» cornette dans le régiment de Bourbon, cavalerie;
» toute la guerre de Flandre en la même qualité;
» toutes les campagnes de Westphalie , comme aide-
» major, avec rang de capitaine, et reçu chevalier de
» Saint- Louis, en 60; capitaine ayant troupe, en 63;
» major, en 73; lieutenant - colonel , en 1780; retiré,
» en 1787, avec une pension de 2,808 livres; a recom-
» mencé cette honorable carrière, en 1792; a rejoint
» le corps de Condé, y a fait comme lieutenant dans
» la cavalerie noble, les campagnes de 1792, 93, 94;
» comme capitaine d'une compagnie de gentilshom-
» mes de son nom, celles de 1795, 96, 97; est passé
p dans notre régiment, à la formation russe, comme
» général - major capitaine d'une compagnie; y a fait
» les campagnes de 1799, 1800 et 1801; certifions qu'il
» s'est trouvé à toutes les affaires sans exception ; que,
» par sa brillante valeur, son exactitude rigoureuse aux
v services les plus pénibles, la pureté de ses principes
» et son dévouement, il a été l'exemple de la noblesse
» et s'est assuré, comme gentilhomme, comme militaire
h comme bon et fidèle sujet du Roi , notre affection
» particulière et notre parfaite estime, tant que le corps
» a été sous nos ordres et depuis qu'il est passé sous ceux
» du duc d'Angouleme , notre frère.
» En foi de quoi, nous lui avons fait expédier le présent
» certificat que nous avons signé de notre main , et
» auquel nous avons fait apposer le sceau de nos armes.
» Fait à Rein, en Styrie, le 26 février 1801.
» Charles- Antoine. »
4°. « Nous , Louis - Joseph de Bourbon, prince de
» Condé, prince du sang, pair et grand-maître de
332 MAYROT.
» France, duc de Guise, etc., etc., colonel - général
» de l'infanterie française et étrangère , chevalier des
» ordres du roi de France et de Tordre de Saint- André
» de Russie , grand - prieur de l'ordre hospitalier de
» Sainjt-Jean de Jérusalem de Malte au grand prieuré
» de' Russie, etc., etc., commandant en chef, par les
» ordres du Roi , une division de la noblesse et de
» Farinée française. »
» Certifions que M. Claude - Charles de Mayrot ,
» gentilhomme français de la province de Franche -
» Comté, chevalier de l'ordre militaire de Saint- Louis
» et maréchal des camps et armées du Roi , nous a
» joint en 1792, et a servi, depuis ce tems, sans inter-
t> ruption , sous nos ordres ; ayant fait les campagnes
» de 1792, 1793 et 1794, comme lieutenant dans la
«cavalerie noble; celle de 1795, 1796 'et 1797, dans
» le même corps , comme capitaine d'une compagnie
» de son nom , et les suivantes jusqu'à ce jour, en la
» même qualité de capitaine au régiment noble à cheval;
» qu'il s'est trouvé à toutes les affaires qui ont eu lieu
y> pendant qu'il a été à Farmée et où la cavalerie a été
» employée ; qu'il s'est constamment distingué par sa
» valeur la plus intrépide, ainsi que sa fermeté et son
» zèle pour le maintien de la discipline et pour le service
» du Roi ; que nous ne pouvons donner trop d'éloges
» à l'exactitude étonnante avec laquelle , malgré son
» grand âge , il s'est trouvé toujours le premier sur le
» terrain , même dans les saisons les plus rigoureuses
» et dans les marches les plus pénibles, et que la con-
» duite excellente, sous tous les rapports, qu'il a tenue
» au corps , n'a pu que nous confirmer dans la bonne
» opinon que ses longs et honorables services nous
» avaient depuis long-tems 'donnée de ses talents et de
» son expérience.
» En foi de quoi, nous lui avons fait expédier le présent
» certificat , "signé de notre main, contre-signe par le
» secrétaire de nos commandements, et auquel nous
» avons fait apposer le sceau de nos armes.
» Fait à notre quartier - général de Feistrilz , le 3 1
» mars 1801. Louis-Joseph de Bourbon.
» Par S. A. S. Monseigneur, Drouin. »
Armes : de gueules, à la fasce ondée d'argent.
DE LA CROIX d'aZOLETTE. 333
de la CROIX d'AZOLETTE, honorable et très-an-
cienne famille du Beaujolais, province où elle réside
encore de nos jours.
En 143 1, Jean de la Croix était l'un des 4 échevins
de la ville de Villefranche, capitale actuelle du Beaujo-
lais. Il y eut des échevins de ce nom jusqu'en i522, que
Philippe de la Croix exerçait cette charge.
Jean-Marie de la Croix-d'Azolette, fils de Jean-
Marie de la Croix, ancien seigneur haut-justicier de la
terre d'Azolette , en Maçonnais, et de Marie-Madelaine-
Philiberte Verchère de Corson, né à Azolette, actuelle-
ment département du Rhône, arrondissement de Ville-
franche, le 23 avril 1770, servit d'abord dans la maison
du Roi. Proscrit en 1793, après le siège de Lyon, arrêté
et incarcéré avec son père dans les prisons de Beaujeu,
il ne parvint à échapper à la tourmente révolutionnaire
qu'en profitant de la loi funeste qui appelait indistincte-
ment aux armées tous les jeunes gens de 18 à 2 5 ans.
Après avoir commandé un bataillon de réquisition et les
sapeurs auxiliaires à l'armée des Alpes, il parvint à ren-
trer dans sa patrie, où, depuis 1800 jusqu'en 18 14, il
exerça les fonctions honorables de membre du conseil-
général du département du Rhône ; dans plusieurs ses-
sions de ce conseil, il eut même l'honneur d'être nommé
secrétaire-rédacteur .
A la première rentrée du Roi, en mars 1814, il fut
un des cinq députés choisis par le conseil-général pour
porter au pied du trône les vœux et l'acte de félicitation
de ce département. Dans la première quinzaine d'avril,
même année, il fit reconnaître de la Saône à la Loire, l'au-
torité légitime dans les provinces du Lyonnais, Beaujo-
lais, Charollais et Brionnais, arborer la cocarde française
et hisser sur les clochers le drapeau blanc (1). Les gardes-
(1) Instruite d'une conduite aussi courageuse que recom-
mandable, dans des tems aussi difficiles, S. M. Louis XVIII a
daigné en témoigner sa satisfaction à M. de la Croix d'Azolette,
par la lettre la plus flatteuse, dont la teneur suit :
Paris, le 11 mai 18 14.
« Monsieur, sur le compte qui a été rendu au Roi, du zble
» que vous avez mis à faire arborer la cocarde française dans
» un grand nombre de communes ou villes situées depuis Lyon
334 DE LA CROIX d'aZOLETTE.
du-corps ayant été recréés la même année 1814, il fut un
des premiers à s'y faire inscrire, et servit dans la compa-
gnie de Luxembourg. Le 17 août 18 14, il fut nommé par
le Roi chevalier de l'ordre royal de la Légion-d'Honneur,
et le 3o septembre suivant, S. M. le fit encore chevalier
de Tordre royal et militaire de Saint-Louis. A la première
nouvelle de l'invasion de Buonaparte, en mars i8i5, étant
chez lui en congé, il se hâta de se rendre à Paris, à son
corps ; partit le 20 mars pour Gand, avec le Roi, fit la cam-
pagne de Belgique dans l'armée royale, commandée par
Mgr. le duc de Berri (1), et rentra à Paris avec S. M. le 8
» à la Loire, Sa Majesté, satisfaite de votre conduite, m'a au-
» tor se à vous annoncer : qu'elle veut bien permettre que vous
» portiez la décoration accordée à la brave et fidèle garde
» nationale parisenne.
» Ca simbole de fidélité et d'amour pour le Roi ne peut être
» conféré à quelqu'un qui en soit plus digne que vous, et je
» tiens pour une faveur insigne, celle que Sa Majesté me fait,
» en da guant me choisir pour vous transmettre l'expression de
» sa satisfaction.
» En recevant mes félicitations , agréez l'assurance de ma
» considération et de rattachement sincère, avec lesquels je
» suis, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.
Signé le vicomte de Buseuil.
Officier des gardes du corps et maréchal des
camps et armées du Roi.
(1) Voici le certificat que lui délivra, à cette occasion,
Monseigneur le duc de Berri :
* Nous, Charles-Ferdinand, duc de Berry, fils de France,
» colonel-général des chasseurs à cheval et lanciers, comraan-
» dant en chef de l'armée royale . en Belgique, etc., etc., etc.
» Certifions que M. de la Croix d'Azolette (Jean-Marie),
» garde du corps , compagnie de Luxembourg , a suivi le Roi
» en Belgique; qu'il a fait partie du corps d'armée sous mon
» commandement, et qu'il y a donné des preuves de fidélité,
» de zèle, et de son dévouement pour le service de Sa Majesté.
» En foi de quoi nous lui avons fait expédier le présent
» certificat, que nous avons revêtu de notre signature, et au-
» quel nous avons fait apposer le sceau de nos 'armes.
» Fait au château des Tuileries, le premier janvier 1816.
» Signé Charlv:s-Ferdinand.
» Et plus bas, par Son Altesse Royale :
» Le secrétaire-général, colonel ;
» Signé : Chevalier de Fontanes. «
335
juillet suivant. Le i5 novembre i8i5, il fut nommé, à
Montbrison, capitaine commandant la gendarmerie royale
du département de la Loire, et le 27 décembre suivant, fut
anobli par S. M. Les lettres-patentes dont elle honora
M. de la Croix d'A^olette, étant un témoignage authen-
tique de ses services, de son dévouement, et de la con-
sidération du Prince, et un monument précieux pour
les descendants dudit chevalier de la Croix d'Azolette,
nous avons jugé indispensable d'en rapporter ici la te-
neur :
LOUIS, PAR LA GRACE DE DlEU, ROI DE FRANCE
et de Navarre, à tous présens et à venir, salut :
Voulant donner une preuve de notre bienveillance au
sieur Jean - Marie de la Croix d'Azolette, l'un de nos
anciens gardes-du-corps, actuellement capitaine com-
mandant la gendarmerie royale du département de la
Loire, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint - Louis
et de l'ordre royal de la Légion-d'Honneur, et voulant
aussi récompenser ses services et son dévouement à notre
personne , nous l'avons^ par notre ordonnance du 27 dé-
cembre 181 5, décoré du titre de noble.
En conséquence de cette décision, notre amé le sieur
de la Croix, né à Azolette, département du Rhône, le
2 5 avril 1770, désirant profiter de la faveur que nous lui
avons accordée, s'est retiré par-devant notre amé et féal
chevalier chancelier de France, le sieur Dambrajr, com-
mandeur de nos ordres, à l'effet d'obtenir nos lettres -pa-
tentes nécessaires pour jouir de son titre et en faire jouir
ses descendans.
A ces causes, nous avons de notre grâce spéciale, pleine
puissance et autorité royale, anobli, et par ces présentes
signées de notre main, anoblissons ledit sieur de la Croix.
Voulons qu'il soit censé et réputé noble tant en jugement
que dehors, ensemble ses enfans, postérité et descendans,
mâles et femelles, nés et à naître en légitime mariage,
que comme tels ils puissent prendre en tout lieu et en
tout acte, la qualité d'écuyer et jouir des rangs et des
honneurs réservés à notre noblesse, et qu'ils soient ins-
crits en ladite qualité au registre ouvert à cet effet par
notre commission du sceau. Permettant au sieur de la
Croix, à ses enfans, postérité et' descendans, de porter
les armoiries timbrées, telles qu'elles sont désignées et
336 DE LA CROIX D'AZOLETTE.
figurées aux présentes, et qui sont : parti d'azur et
d'argent à une croix ancrée sur le tout, partie de Vun et
Vautre; au chef d'or, chargé d'une épée de sable entourée
d'un baudrier de sinople, posée de fasce ; Vécu timbré d^un
casque taré de profil, orné de ses lambrequins.
Mandons à nos amés et féaux conseillers en notre cour
royale de Lyon, dans l'arrondissement de laquelle ledit
sieur de la Croix est domicilié, de publier et d'enregis-
trer les présentes, après avoir reçu de l'impétrant le ser-
ment de fidélité à notre personne , et d'obéissance aux
lois du royaume ; lequel serment sera consigné à la suite
de l'enregistrement des lettres - patentes , d'en envoyer
copie à notre commissaire du sceau : car tel est notre bon
plaisir ; et afin que ce soit chose ferme et stable à tou-
jours, notre amé -et féal chevalier chancelier de France,
le sieur Dambray, y a fait apposer par nos ordres, notre
grand sceau, en présence de nôtre commission du sceau.
Donné à Paris, le 14e jour de décembre de l'an de
grâce 18 16, et de notre règne le 22e.
Signé, LOUIS.
Et plus bas, par le Roi,
Le chancelier de France,
Dambray.
Le 8 avril 18 17, il fut appelé à Périgueux, au com-
mandement de la gendarmerie royale du département de
la Dordogne, et le 3i juillet suivant fut envoyé à Mou-
lins, pour commander la gendarmerie royale du dépar-
tement de l'Allier, où il sert actuellement [décembre
181 7). Il a épousé, le 3i janvier 1795, Louise -Marie
Louvrier des Turrets, sa cousine germaine, fille de mes-
sire Cosme Joseph Louvrier, ancien seigneur de Lavaux,
conseiller du Roi, etc., et de Louise-Marie de la Croix
d'Azolette, fille de François-Marie de la Croix d'Azo-
lette , ancien seigneur d'Azolette. De ce mariage sont
issus ;
i°. Jean-Marie-Victor, né à Azolette le 22 mars
1798 :
2\ Louis-Gabriel-Nicolas-Abel , né à Azolette le
26 février 1801, mort à Azolette le 7 décembre
1801 ;
DE BOITOUSET. 337
3°. Jean-Marie-Louis, né à Azolette le 11 novem-
bre 1802 ;
4». Jean-Marie-Louis-Abel , né à Azolette le 29
juin i8o5;
58. Charles-Marie- Joseph, né à Azolette le 24 mars
1809 ;
6°. Louis- Antoine-Xavier, né à Azolette le 14 sep-
tembre 1 8 f 1 ;
70. Jeanne-Marie-Adélaïde, née à Azolette le 20
décembre 1797, décédée à Reignier le 22 octobre
i.8o3 ;
8°. Louise- Marie-Susanne-Augustine , née à Azo-
lette, le 4 septembre 1799, morte à Lyon le 3o
mai 181 3 ;
90. Marie-ÉIisabeth-Thérèse, née à Azolette le i5
octobre 1806. *
Armes : Parti d'azur et d'argent ; à la croix ancrée de
l'un à l'autre ; au chef d'or, chargé d'une épée de sable,
posée en face, accolée de son baudrier de sinople ; l'écu
timbré d'un casque taré de profil , orné de ses lambre-
quins. Supports : deux lévriers, ayant la tête contournée.
Devise : In cruce sains.
de CAIRE du LAUZET, famille rapportée tome VI,
page 29, porte : De gueules, à la bande d'argent, rem-
plie de sable, chargée d'un lévrier du second émail, col-
leté du troisième; au chef cousu d'azur, chargé de trois
étoiles d'or ; couronne de comte. Supports : deux lévriers.
GROUT, famille rapportée tome IV, page j83, porte:
Ecartelé : aux 1 et 4, de sable,- à trois têtes de léopard
d'or ; aux 2 et 3, d'argent, à trois fusées de gueules, ac
colées en fasce.
de BOiTOUSET de POINSSON, marquis de
Loulans, d'Ormenans, en Franche-Comté.
La famille de Boitouset, qualifiée noble depuis quatre
i3. 22
338 DE BOITOUSET.
siècles, est originaire de Besançon, où elle a tenu un
rang distingué dans le tems que cette ville était impé-
riale et libre, et que la souveraineté résidait dans ses
magistrats, qui traitaient de souverains à souverains,
faisaient des alliances, se qualifiaient de nobles, qualité
qui ne leur a jamais été contestée.
Les grands biens et les fiefs que cette famille possédait
par ses alliances à Liesle, Lombart, Ghouzelot et lieux
voisins, fixèrent, pendant plusieurs années, son établis-
sement à Quingey, petite ville sur la Loue, qui a été
le siège d'un bailliage, à trois lieues de Besançon. Elle
y a exercé pour nos souverains comtes de Bourgogne,
l'office de capitaine- châtelain du château - fort, qui leur
appartenait, place qui ne s'accordait qu'à des gentils-
hommes. Dans la suite, des mariages plus avantageux
la dispersèrent ; la branche des seigneurs d'Epenoy vint
à Besançon, et celle des seigneurs de Poinsson et de
Loulans s'établit à Salins.
Cette généalogie a été dressée sur les titres originaux
qui ont échappé aux fureurs de la révolution, et sur ce
qui reste dans les dépôts publics ; l'ancienneté de la
noblesse de cette famille et sa filiation s'y trouvent
justifiées. Il suffit d'analyser ici tous ces titres , parmi
lesquels on remarquera plusieurs jugements et les attes-
tations les plus honorables, émanés, tant de la cour de
parlement de Dole, que de la chambre des comptes de
cette ville et de celle de Dijon, et aussi des deux cham-
bres de la noblesse des duché et comté de Bourgogne,
où cette famille a été admise. On y voit des reprises de
fiefs, actes de foi et hommages et dénombrements donnés
en i6i5, au roi de France, en sa chambre des comptes
de Paris, pour la terre de Poinsson ; des lettres de con-
vocation aux états de ces deux provinces, de la part des
rois de France et de ceux d'Espagne ; des actes judi-
ciaires et authentiques, tant du bailli d'Aval, que de
son lieutenant-général au bailliage de Salins; des attes-
tations de l'illustre chapitre métropolitain de Besançon,
où cette famille a eu plusieurs chanoines distingués,
savoir : un abbé de Bellevaux, un autre conseiller-clerc
au parlement ; enfin d'autres attestations des chapitres
des collégiales de S ûnt-Anatoile et de Saint-Maurice de
Salins et d'autres églises.
On remarque aussi une attestation de M. le marquis
DE BOITOUSET. 33g
d'Yeune , maréchal , gouverneur et capitaine - général ,
pour le roi d'Espagne, des comtés de Bourgogne et du
Charrolais, accordée à Philippe Boitouset , seigneur de
Vennans , ancien co - gouverneur de Besançon , en date
de cette ville, du 21 septembre 1662, portant :. qu'il
a produit les actes les plus authentiques, constatant
que sa famille est de bonne et ancienne noblesse.
Tous ces titres et autres encore existants , sont rap-
portés et détaillés très au long dans un jugement rendu
le 3 avril 1677, en la ville de Dijon, par les élus des
États de Bourgogne, en faveur de noble Pierre Boitouset,
seigaeur de Poinsson , portant reconnaissance de sa
noblesse , ce dont il a justifié par les pièces déposées
au greffe de ces Etats, le 10 novembre 1676, en confor-
mité des ordonnances , édits , déclarations et arrêts des
mois de mai 1672 et i3 mars 1673.
Enfin , l'on rappelle ici les lettres - patentes par les-
quelles le Roi a érigé, au mois de septembre 171 8, la
terre de Louians et ses dépendances, en marquisat, en
faveur de Pierre -Désiré de Boitouset, portant: qu'elles
lui sont accordées en considération de sa naissance et
de ses bonnes qualités , et de ce qu'il est issu d'une
très - ancienne et très-noble maison du comté de Bour-
gogne, et reconnue pour telle, ainsi qu'il en a justifié,
et elles rappellent les services de ceux de ses pères et
oncles.
Cette famille, qui a fait de bonnes alliances, avait
un fief de son nom, dans le bailliage d'Ornans, possédé
par la branche d'Epenoy. Avant la Révolution, on voyait
des marques de sa piété, de sa bienfaisance et munifi-
cence dans l'église métropolitaine de Besançon et dans
les églises de Salins et de Quingey.
Elle a été. jurée à Malte, à Saint-Georges, en l'illustre
chapitre métropolitain de Besançon , au chapitre noble
et cathédral de Saint - Claude et autres collèges nobles
de la province. Elle a aussi fait ses preuves pour Saint-
Cyr, Neuville, eti Bresse et pour les pages du Roi.
Cette généalogie sera donc établie, pour sa noblesse
et sa filiation, sur les actes les plus authenthiques du
parlement et de la chambre des comptes de Dole. Elle
comprendra deux branches, celle des seigneurs d'Epenoy
et celle des seigneurs de Poinsson, marquis de Louians
et d'Ormenans.
340 DE B01T0USET.
L'on ne parlera pas des autres branches, qui ont peu
existé, et sur lesquelles on n'a d'ailleurs aucuns rensei-
gnements. On commencera par :
I. Noble Etienne Boitouset , ainsi qualifié dans un
titre de 1419, est le plus ancien de cette famille, dont
on ait connaissance. Il épousa Pernette, fille aînée de
Girart Guienart et de Jordaine, sa femme. Etienne
Boitouset a eu de cette alliance quatre enfants :
i°. Besançon, qui fut prêtre;
20. Regnauld Boitouset, qui suit;
3°. Etienne Boitouset ;
40. Jeanne Boitouset.
Ils partagèrent la succession de Guiette Avillet,
leur tante , veuve de Hugues , dit Neveur de
Quingey, ensuite de la donation qu'elle leur avait
faite de ses biens , par acte passé devant OrlLc
et Fabri, notaires, le jeudi après la fête de Saint-
Georges 1421.
II. Noble Regnauld Boitouset fut nommé côquatre
ou notable de la ville de Besançon, en la bannière d'Ar-
rênes, èz années 1438, 39, 40, 41, 42, 43 et fut
ensuite élu co-gouverneur, en 1458 et 1459. Il épousa
Clémence Jacques , fille de noble Jean Jacques de
Liesle , et de Cecillate, sa femme. Ce Jean Jacques fut
anobii avec son frère Thomas Jacques, dit Lombard,
par lettres données au châtel de Hesdin, au mois de
de décembre 1437, enregistrées en la chambre des comptes,
le i3 janvier 1441. La famille Jacques a possédé la terre
de Nans ; elle a donné des membres aux parlements de
Dole et de Besançon. Elle s'est éteinte dans la noble
maison de Poligny, qui a fait jurer sa lignée à Saint-
Georges et à Château-Châlon. Regnauld Boitouset a eu
de son alliance :
i° Jean, curé de Quingey;
20 Etienne Boitouset; *
3* Jean, le jeune, qui suit ; • ;
40 Claude Boitouset;
5° Marguerite Boitouset.
III. Noble Jean Boitouset, capitaine - châtelain du
château de Quingey, fut marié deux fois, comme il
Dfl BOITOUSET. 3^.1
se voit par le testament de Jean, son frère aîné, curé
de Quingey, passé devant Borei et Mpntrivel , notaires
en cette ville, le i3 octobre i5o6. On ignoré le nom
de sa première femme ; de la seconde, Marguerite
Palouset, d'une famille noble de Salins, il eut un fils,
Claude, qui suit :
IV. Noble Claude Boitouset, Ier du nom, capitaine-
châtelain du château de Quingey, riche héritier, épousa
Pernette de Boisset, fille de Louis Mongeot de Boisset,
conseiller au parlement de Dôle, et de Pernette Vincent,
l'un et l'autre de famille noble de Poligny. Cette alliance
se vérifie par le testament de ce Louis -Mongeot de
Boisset, reçu de Poly, notaire à Dôle, le 9 octobre
1541, publié au parlement, le i3 septembre,- 1544,
dans lequel ils sont nommés,. Claude Boitouset mourut
à Quingey, le 8 décembre 1548, et fut inhumé dans
le chœur de l'église de St. -Martin, paroisse de cette ville
où Ton voyait, avant sa destruction, lors de la révo-
lution, son épitaphe en marbre. Elle est ainsi conçue ;
Nob. Claudio à Boitouset, viro antiquœ
Probitatis fideq ; et industriel summl, apud iîlust. loci
Qui obiit VI id. décembris ad A. S. (1) 1) XLVIIJ.
Et uxori ejus incomp. Perrenetœ de Boisset
Patr. senatoris filiœ et sorori matronœ.
Omnibus virtutibus quas in lectissima fœmina
Esse oportet ac cumulatissime ornatèque dum virum
Integerrima adhuc œtate amisisset, liberis V
Admodum impub. rem familiarem vidua
Conservavit absentiumq ;filiorilm desiderium
Dum hijurisprud. discentes peregrinarentur
Paterno potiûs quàm materno animo pertulit.
Tandem vero et oîbusjam adultis Altissima
Quiète quasi consopita. D. V. et S. multis
Pr orner ens animam reddidit Jd. VI1J. Ka. Maïas.
(1)1) LXXIL F. F.
Ph. Con. Bisunt. Cla. Caus. Patr. et Joanna P R. C.
Devotiss. parentibus B. M. munus singulari
Religione debitum P. P.
Le enfants issus de leur mariage, sont :
i*. Claude, qui suit;
2\ Philippe, chanoine et grand-trésorier en Til-
342 DE BOITOUSET.
lustre église métropolitaine de Besançon, abbé
de l'abbaye de Notre-Dame de Bellevaux, qui
acheta les terres de Poinsson et de Loulans ;
3°. Denise , femme de noble François Grandval de
Saint-Oyan-de-Joux ;
40. Jeanne, mariée à noble Pierre Raguz, seigneur
de Renne ; elle était déjà veuve lorsque l'abbé de
Bellevaux, son frère, lui fit donation de ses biens
par acte entre - vifs , passé devant notaires
à Besançon, le i3 mars 160S, insinué en la cour
de l'officialité de cette ville et au bailliage de
Gray, les 14 mars et 8 avril suivants. Elle reprit
de fief, pour la terre de Poinsson, en la chambre
des cemptes de Paris, avec acte de foi-hommage
et dénombrement au Roi, les 3, 10 et 11 mai
1 585. Par son testament du 9 novembre 1627,
publié en l'officialité de Besançon,, le 14 janvier
1629 , "elle institua, pour ses héritiers universels,
i°. Philippe, fils de Denis Boitouset, dit Raguz,
son neveu, et de Denise Amyot , pour la sei-
gneurie de Poinsson , les biens et maisons de
Quingey ; 20. Claude-Antoine, son frère, pour
les biens et maisons de Besançon, et la terre de
Loulans, à la charge de substitution aux enfants
mâles, les aînés préférés ; substituant encore audit
Philippe, ledit Claude-Antoine, et à celui-ci,
Pierre-Désiré, aussi son frère, et ensuite tous
lesdits biens, à Pierre Boitouset , le jeune, et
après eux, à Philippe, fils aîné de Philippe Bow
touset, grand-juge de la régalie, à Besançon.
Cette substitution donna lieu, dans la suite, à
un grand procès entre l'oncle et le neveu.
V. Claude Boitouset, IIe du nom, s'adonna, comme
ses frères, à l'étude des lois et acquit la réputation d'un
grand magistrat. Il était encore très-jeune, lorsqu'il fut
nommé du conseil municipal de la ville de Dole. Il fut
ensuite lieutenant-général du bailliage d'Ornans , puis
grand 'juge de la régalie de Besançon, charge qui condui-
sait aux honneurs; aussi il fut bientôt nommé conseiller
au parlement de la province, par patentes de Philippe II,
en date de Bruxelles, du 23 décembre 1597. 11 prêta
serment en cette qualité, le 8 février 1599, entre *es
DE BOITOUSET. 343
mains de Claude Jacquinot, seigneur de Gou, président
de Bourgogne. Il épousa Marie de Brugnard, fille unique
de noble Antoine de Brugnard, professeur en l'université
de Dôie, et d'Antoinette Troptard , sa seconde femme.
Antoine de Brugnard, dans son testament, reçu de
Sirhorry et Contant, notaires à Dole, le 19 février 1 563,
publié au bailliage de cette ville le 4 février, 1573, fait
mention de Philiberte de Moissey, sa première femme.
Celle-ci testa devant Subtil, notaire en la même ville
de Dole, le 7 mars 1549. Claude Boitouset fit son tes-
tament devant Goubot, notaire à Dôle, le 24 septembre
161 1, par lequel il fonde son anniversaire, en l'église
de Quingey, où il veut être inhumé ; recommande ses
enfants à l'amitié de ses frère et sœur, Philippe Boitouset
de Poinsson, abbé de Bellevaux, et Jeanne Boitouset,
veuve de Pierre Raguz, écuyer ; fait des legs à Huguette
et Jeanne Boitouset , ses deux filles , et nomme , pour
ses héritiers universels, ses fils, nommés ci-après. Il
mourut le 21 août 161 1, suivant son épitaphe en mar-
bre, placée au chœur de l'église paroissiale de Quingey,
où il fut inhumé, auprès de son père. Cette épitaphe,
qui rappelle ses services et ses vertus, mérite d'être ici
conservée. Elle est ainsi conçue :
VIRTUTI ET HONORI
Aet. Mem.
Nob, D. Claudii à Boitouset V. E.
Qui ad eximium virtutum splendorem natus
Per continuas honorum accessiones
Célèbrent advocationem
Urbicos Dolœ magistratus
Ornacensis tribunalis prœfecturam
Bisunt. civitatis supremam judicaturam
Ad sequanici senatus purpuram evectus
Tranquillitatem in negotiis
Humanitatem in dignitatibus
Moderationem in prosperitate coîuit,
Superis insigni pietate, v
Principibus eruditione, integritate, fide
Oîbus incomparabili comitate gratissimus
Ambitionis, avaritiœ, simultatum ncscius.
Quinque filios , variis magistratibus
Et facultatibus auctos vidit.
344 DE BOITOUSET.
Deinfacili et fœlici senecta mortalitatem
Et pur pur am exuens induit immort alïaîem
XII Kal. Sept. A. S. (i) i) CXj. •
Ac. D. Mariant Brugnard, lectissimam
Et dulcissimam conjugem XII annis talami
Et, laborum comitem, individuam XVI annis viduam
Adtumuli et non moriturœ gloriœ consortium advocav it
Il J Sept. A. S. (i) i) CXXj
Claud. Boitouset Can. et Cam. Bisunt. et Dolœ
Curiœ con . Fi. primogenitus
Dulcissimis parentibus
Mœrens meritissimè H. M. P.
<
Ses enfants furent :
i°. Claude, chanoine et archidiacre de Faverney,
en l'illustre chapitre métropolitain de Besançon ;
2°. Pierre Boitouset ;
3°. Philippe, dont l'article suit ;
4°. Denis, héritier et substitué aux biens de noble
Pierre Raguz de Renne, écuyer, son oncle, à
charge de prendre son nom et ses armes, auteur
de la branche des seigneurs de Poinsson et de
Loulans, qui sera rapportée en son lieu ;
5°. Louis, chanoine de Besançon ;
Ces cinq fils partagèrent les biens de leur père,
situés à Pessans, Cessey, Lavans, Chazelle, Chou-
zelot, Lombart et lieux environnants, par acte
passé devant Tinseau, tabellion-général, le 12 dé-
cembre 1611, dans lequel ils sont tous quali-
fiés, écuyers.
VI. Philippe Boitouset, Ier du nom, écuyer, sei-
gneur d'Epenoy du chef de sa femme, troisième fils
de Claude Boitouset, II* du nom, et de Marie Bru-
gnard, était aussi seigneur à Beure. Il succéda à son
père dans la charge de grand-juge de la régalie et
vicomte de Besançon. Il épousa Claire de Mesmay, fille
de Siméon de Mesmay, écuyer, et de Jeanne Mercier,
dame d'Epenoy; ledit Siméon, fils de Jean de Mesmay,
écuyer, et de Anne Perrot d'Annoires. Jeanne Mercier
était fille de Léonard Mercier, écuyer, et de Charlotte,
dame d'Epenoy. Il eut de ce mariage :
DE BOITOUSET. 345
VII. Philippe Boitouset, IL du nom, écuyer, sei-
gneur d'Blpenoy, Boitouset, Venans, Beure, etc. ; fut
élu co-gouverneur de la cité impériale de Besançon, es
années 1643, 1644, 1645, 1646, 1647 et 1648. II
épousa Marguerite Pierrard, iiile d'Etienne Pierrard,
écuyer, seigneur de Vennans, et de Marguerite Lullier,
son épouse, celle-ci, fille de Hubert Lullier, écuyer,
seigneur de Preigney, Rosière, etc., et de Marie de
Pierrefontaine. De cette alliance est né Pierre, qui suit.
VIII. Pierre Boitouset, écuyer, seigneur d'Epenoy,
Vennans, à Beure, etc. , épousa Charlotte-Louise de Pé-
tremand , fille de Jean-Baptiste de Pétremand , écuyer ,
et de Béatrix Laborey, dame de Mutigney, celle-ci,
fille de Philippe-Louis de Laborey, chevalier, seigneur
de Byans et de Mutigney, et d'Alix Billard, demoiselle.
De ce mariage est née :
Anne- Ignace Boitouset, dame d'Epenoy, Boi-
touset, Mutigney, Bay, Bémont, Vennans , à
Beure, etc., héritière des biens de sa branche.
Elle épousa Antoine- Philibert d'Agay , cheva-
lier , seigneur de Myon , président à mortier au
parlement de Franctfe - Comté. De ce mariage
sont issus : — a. Marie-François- Bruno, comte
d'Agay , chevalier, président au grand conseil
et intendant de Bretagne; — b. Philippe -Joseph-
François, prieur-commendataire de Heauville et
de Clairvaux, chanoine en l'illustre chapitre métro-
politain de Besançon, où il a été reçu sur preuves
de seize quartiers; — c. Jean- -Gabriel, chanoine
du chapitre noble et cathédral de Saint-Claude;
mort évèque de Perpignan ; — d. Marguerite-
Françoise-Bernardine, mariée, en 1748, à Claude-
François-Joseph de Mongenet, chevalier, sei-
gneur de la Roche, Montaigu, Colombier, etc. ;
— e. Louise - Ferdinande et Jeanne - Françoise-
Ursule, mortes chanoinesses à Lons-le-Saulnier.
Branche des seigneurs de Poinsson, marquis de Loulans,
Ormenans, etc.
VI. Denis Boitouset de Poinsson , écuyer, seigneur
de Poinsson et de Loulans, fut capitaine d'armes; il
346 DE BOITOUSET.
porta , ainsi que ses enfants le nom de Raguz , en sa
qualité d'héritier universel et substitué de noble Pierre
Raguz, écuyer, son oncle, décédé époux de Jeanne
Boitouset , dame de Poinsson et de Loulans , ci-devant
mentionnée. Il était le quatrième fils de Claude Boi-
touset, conseiller au parlement de Dole , et de Marie
de Brugnard. Il épousa, par contrat passé devant Perriet,
notaire à Salins, le 25 août 1604, Denise Amyot, fille
de Pierre Amyot, de Salins, écuyer, et de Nicole
Marchant, fille à Philippe Marchant, écuyer, conseiller
de l'Empereur et trésorier-général en Bourgogne , et de
dame Louise de Battefort, dame d'Arinthod. Denis
Boitouset était déjà marié, lorsque son père Témancipa
d'autorité et pardevant Guillaume Guyon, lieutenant-
général du bailliage de Dole, le 5 février i6o5. Il testa
devant Etienne Olivet, notaire à Salins, le 8 août 16 36;
la publication en eut lieu au bailliage de cette ville,
le 11 octobre i638; ses enfants y sont nommés, savoir:
i°. Philippe, seigneur de Poinsson et de Loulans,
comme héritier institué de Jeanne Boitouset,
sa tante, veuve de noble Pierre Raguz... Il fut
capitaine, en i633, en la terre du comte de la
Tour -Saint -Quentin, baron de Moncley ; ensuite
major au régiment de Baufremont ;
20. Claude-Antoine, seigneur de Poinsson ;
•3°. Pierre Boitouset ;
4B. Pierre-Désiré, dont l'article suit ;
5°. Marie, femme de Pierre Patornay, écuyer ;
6°. Jeanne Boitouset ;
70. Anne-Marie Boitouset;
8°. Claudine Boitouset ;
9°. Claude- François Boitouset.
VIL Pierre-Désiré de Boitouset - Raguz, écuyer,
seigneur, de Poinsson, Loulans, Ormenans , Bois-du-
Moulans, Mauffans, Vandelans, la Barre, etc., héritier
universel de son père, avec son frère Pierre, par le
testament précité, du 8 août 1 636 ; fut capitaine de
cent hommes d'armes. Il obtint, pour des affaires im-
portantes, le 2 5 mai i65o, un jugement sur requête de
Nicolas de Malpas, lieutenant-général du bailliage de
Salins, attestant que nobles sieur Philippe Boitou-
set, seigneur de Loulans, Claude-Antoine Boitouset,
DE BOITOUSET. 347
seigneur de Poinsson, Pierre et Claude-François Boi-
touset étaient tous ses frères de père et de mère , qu'ils
étaient tous décédés après Denis Boitouset '- Raguz, leur
père, et qu'il était demeuré lui seul survivant et vrai
héritier des sieurs ses frères. Il fut marié deux fois,
i°. avec Jeanne Alepy de Vaux, fille de Gaspard Alepy
de Vaux, écuyer, et de Hyppolite-Françoise de Pon-
tailler, celle-ci, fille de Philibert de Pontailler, sei-
gneur de la Mothe , chevalier des ordres du roi de
France, et vde Marie de Veillant. Jeanne Alepy testa
devant Girart , notaire à Salins, le i3 octobre 1661 ;
son testament fut publié au bailliage de cette ville, le
5 juin i665 ; par cet acte, elle élit, sa sépulture en
l'église collégiale de Saint-Maurice ; lègue à Hyppolite
Boitouset, sa fille aînée, la somme de mille francs, et
nomme tous ses autres enfants pour ses héritiers uni-
versels ; 20. avec Françoise de Vers de Vaudrey, fille
de François de Vers, écuyer, seigneur de Vaudrey,
chevalier de Saint- Georges, et de Françoise du Saix.
Ses enfants furent :
Du premier lit :
i°. Eléonore, qui testa le 20 septembre 1710 ;
20. Joachim, dont l'article suit :
3e. Michel, né le 3o septembre 1647, chanoine
de Saint-Anatoile de Salins , qui testa le 20 fé-
vrier 1 708 ;
40. Gaspard, dit de Maussans, capitaine au régi-
ment, de la Reine, dragons , tué au dernier
assaut du siège de Namur, à la tête de sa com-
pagnie ;
5°. • Joseph de Boitouset ;
6°. Jean-François , curé de Quingey , qui fut hé-
ritier de son frère Michel, et testa le 7 mars
1729, en faveur de Pierre-Désiré-Joseph Boi-
touset son neveu ;
70. Hyppolite de Boitouset ;
8°. Jeanne - Françoise , femme de Claude Floris
Cécile, écuyer, capitaine au régiment de Poi-
tiers , dont elle eut , entr'autres enfants , Anne
Hyéronime , femme d'Etienne - François Ban-
cenel , écuyer , seigneur de Champagne , et
Jeanne - Françoise , alliée à Antoine-Adrien de
Sagey, dont les descendants ont fait jurer la
348 DK BOITOUSET.
ligne Boitouset, à Saint Georges, en 1768, en
la personne de Claude-Michel-Judith de Sagey ;
9#. Anne-Marie Boitouset ;
io°. Thérèse de Boitouset;
î i°. Madelaine, qui testa le 26 mars 1708, en
faveur de son frère Michel ;
Du second lit :
12*. Claude-Joseph Boitouset de Poinsson, capitaine
au régiment de la Mestre-de-camp-général , dra-
gons, qui s'allia à Susanne-Philippe Fillotte, de
laquelle il eut une fille unique, Susanne Boitouset
de Poinsson , mariée à Philippe - Emmanuel
Colin, écuyer, seigneur de Montigny et de Cham-
pagne, par contrat passé au château de Rennes,
le Ier. juin 1729, de ce mariage sont nés cinq
fils. Claude-Joseph de Boitouset de Poinsson,
plaidait en 1721, avec Pierre- Désiré de Boitouset,
marquis d'Ormenans, son neveu, pour la substi-
tution Raguz,
VIII. Joachim de Boitouset de Poinsson, seigneur
d'Ormenans, Loulans et autres lieux, capitaine de deux
cents hommes d'armes, et lieutenant-colonel au régiment
de Grammont-Fallon, fut fait chevalier de Tordre royal
et militaire de Saint-Louis, à l'époque de la création de
cet ordre par Louis XIV. Il se distingua dans plusieurs
combats, et fut grièvement blessé à la bataille de Marche en
Famine. 11 reprit de fief, pour la seigneurie de Poin-
son en la chambre des comptes de Dijon , le 28 juillet
1704. Il avait épousé, le 3 octobre 1694, Alix Guignoire,
née à Salins , le 16 octobre i65"6 fille de noble Jean
Guignoire , et de Marguerite d'Esterlin , d'une famille
noble des Pays-Bas. De ce mariage est né :
IX. Pierre-Désiré de Boitouset de Poinsson, sei-
gneur et marquis de Loulans, Ormenans, Senans, Bois-
du-Moulin, Vandelans, Guiseul , la Barre et autres
lieux, qui fut fait colonel du régiment du Roi, dragons, à
l'époque de sa création ; devint ensuite brigadier des ar-
mées du Roi , et chevalier de Tordre royal et militaire
de St. -Louis. Sa Majesté, en récompense de ses services,
et de ceux de ses auteurs, unit, en sa faveur, les terres
de Loulans, Ormenans, Bois - du - Moulin, Maussans,
DE BOITOUSET. 349
Vandelans et Senans , et les érigea en marquisat , sous
le nom de Loulans, par patentes déjà rappelées, données
à Paris, au mois de septembre 1718, enregistrées au par-
lement de Besançon, et en la chambre des comptes de
Dôle , les 7 et 1 5 décembre de la même année. Il se
maria, le 7 janvier 1730, avec Antoinette Perrot,
fille de messire Nicolas Perrot, écuyer, capitaine au ré-
giment de Cambrésis, infanterie , puis prévôt des maré-
chaux de France au département de Dôle, et de Cathe-
rine Vernier ; ledit Nicolas Perrot, fils de Claude Perrot
d'Annoires, écuyer, et de Jeanne de Viron , et petit-
fils d'Aimé Perrot , écuyer, seigneur d'Annoires , et de
Jeanne de Marenches (1), dont :
i°. Un fils mort au berceau;
20. Marie-Dominique-Alexis, qui suit :
3°. N.. ... destiné à l'état ecclésiastique;
40. Emmanuelle, morte à Versailles, dernière su-
périeure de la maison de Saint-Cyr, où elle avait
été reçue en 1743 ;
5°. N capitaine d'infanterie , mort à
Québec.
X. Marie - Dominique - Alexis de Boitouset de
Poinsson, marquis de Loulans, Ormenans, seigneur
desdits lieux, Maussans, Vandelans, Senans, Guiseul,
Bois - du - Moulin, etc., capitaine au régiment de la
Reine, dragons, chevalier de l'ordre royal et militaire
de Saint- Louis, né à Besançon, sur la paroisse Saint-
Jean - Baptiste, le 14 septembre 1 78 1 , se maria, par
contrat passé devant ylvestre, notaire à Luxeul , le 17
septembre 1757, avec Louise-Désirée Marchant du Pouch,
dame de la Vivie, de Bernon et de Fougerolles, fille de
Pierre Marchant du Pouch (2), écuyer, seigneur de la
(i) La ligne et la noblesse de MM. Perrot ont été prouvées
à Saint - Georges , par Ermenfroid-François de Marenches, et
aux chapitres métropolitains et cathédrals de Besançon et de
Saint-Claude, par MM. d'Agay, frères, dont l'un est mort
évêque de Perpignan.
(2) Il n'est pas inutile de faire ici une digression en faveur
de la famille noble de Marchant du Pouch, seigneurs de la Vivie
et de Bernon, d'après quelques titres qu'on a conservés, et de
350 HE BOITOUSET.
Vivie et de Bernon, capitaine des grenadiers au régiment
de Gâtinois, chevalier de l'ordre royal et militaire de
donner une notice de la filiation de madame la marquise d'Or-
menans.
Marchant du Pouch. La famille noble et ancienne de ce nom
est originaire de la ville de l'Arche, diocèse de Limoges, en
bas Limousin.
Le plus ancien sur lequel M le marquis d'Ormenans ait
pu obtenir des titres, pour les preuves de ses enfants dans
les collèges nobles, est :
I. Jacques Marchant, Ier du nom, écuyer, seigneur de la
Vivie, qui eut, . de son mariage avec Guillemette du Pouch,
née demoiselle :
IL Jacques Marchant, II'. du nom, écuyer, seigneur de
la Vivie, qui prit le nom et les armes de sa mère, né et
baptisé en la ville de l'Arche, en bas Limousin, le i5 mai
1620. Il se maria, par contrat passé devant Pomarel, notaire
en ladite ville, le 27 avril 1642, avec Antoinette de Falvel,
fille de noble Henri de Falvel, écuyer, seigneur de Bartol,
et de Françoise de Dautrement. De ce mariage est issu :
III. Jean Marchant du Pouch, écuyer, seigneur de la Vivie
et de Bernon, né et baptisé en l'église paroissiale de Saint-
Caprais de l'Arche, le 18 février 1649, s'allia, par contrat
passé devant Broussard, notaire à Terrasson en Périgord, le
dernier février 1677, avec Ysabeau de Saint-Exupéry, dame
de Saint-Cyprien , de Fraysse , etc. , fille de messire Jean
de Saint-Exupéry, écuyer, seigneur de Fraysse, et de dame
Galiotte de Chancey, dont :
i*. Jean Marchant du Pouch, écuyer, qui s'allia à Perone
de Juge, fille de noble François de Juge, seigneur
de la Ferrière , et de Marguerite de Laval , par contrat
passé devant Laroche, notaire à Saint-Servin, en bas
Limousin, vicomte de Turenne, le 17 février 1697 ;
2% Pierre, qui suit ;
IV. Pierre Marchant du Pouch, seigneur de la Vivie et
de Bernon, fut marié, par contrat reçu de Richardot, no-
taire à Fougerolles, le 11 août 172 1, avec Elisabeth-Françoise,
née comtesse de la Porte de #Vesins, fille de Pierre- Henri,
comte, de la Porte de Vesins, chevalier, seigneur du Bois
de la Porte, capitaine des gardes de S. A. Léopold , duc de
Lorraine, et de Marie - Gobert de Petitjean ,' dame de Gié
et d'Orquevaux : celle-ci fille unique de messire Jean Gobert
de Petitjean de Gié, chevalier, baron d'Orquevaux et de
DE BOITOUSET. 35 I
Saint - Louis, et d'Elisabeth-Françoise, née comtesse de
la Porte Je Vesins ; celle-ci d'une ancienne maison
d'Anjou, établie en Bretagne. Il eut de ce mariage :
i°. Charles- Alexandre, dont l'article suit :
2°. Marie-Louis-Maximilien, chevalier d'Ormenans,
lieutenant au régiment du Roi, dragons, mort
sans alliance ;
Toul, commandant de Charleville, et de Claude d'Apre-
mont, son épouse.
Marie Gobert de Petitjean avait été mariée deux fois ; son
premier contrat de mariage fut passé avec Julien de Langle,
chevalier , seigneur d'Assigny , devant Langlois , notaire à
Paris, le io juin 1654. Dans cet acte, Marie-Louise d'Apre-
mont, sa tante, douairière de S. A. Léopold, duc de Lor-
raine, y paraît avec l'autorisation de Henri , comte de
Mansfeldt, son second mari, ambassadeur de S. M. I. près
le roi d'Espagne , pour faire donation à cette nièce des terres
et seigneuries de Freisne, de Ruaux et de Fougerolle.
Son second mariage, avec Henri, comte de la Porte, fut
passé devant" Bussand et Gendron, notaires royaux à Nantes,
le premier avril 1694. De cette seconde alliance sont nées
deux filles, savoir :
ie. Anne - Charlotte de la Porte, mariée, le 11 juin 1721 ,
à Gaspard d'Hourière , comte de Vierme , dont elle
a un fils et trois filles ;
20. Elisabeth-Françoise de la Porte de Vesins, qui suit ;
V. Elisabeth-Françoise de la Porte de Vesins, épouse de
Pierre Marchant du Pouch, écuyer, seigneur de la Vivie et
de Bernon. De cette alliance sont nées trois filles :
i°. Marie - Louise Marchant du Pouch de la Vivie, qui,
veuve de Hubert -Joseph de Donneraës , écuyer , sei-
gneur de Velleguindry, etc., se remaria à Charles-
Alexandre, comte de la Roche - Aimon , capitaine de
cavalerie au régiment de Royal-Navarre, d'une ancienne
et illustre maison du Périgord ;
20. Elisabeth -Françoise Marchant du Pouch de la Vivie
de Bernon , épouse de Marie - Dominique - Alexis de
Boitouset de Poinsson , marquis d'Ormenans , dont
il est ici mention }
3\ Jeanne - Charlotte Marchant du Pouch de la Vigie,
mariée à Charles, comte de la Ferté-Meun, d'une
ancienne .maison de Bourgogne, capitaine de cavalerie
au régiment de Navarre.
352 DE BOITOUSET.
3°. Etiennette-Catherine , mariée, par contrat passé
au château de Loulans , devint Belamy , ni
à Besançon, le 8 octobre 1786, à Charles-Joseph,
marquis de Germigney , lieutenant - colonel dans
le régiment du Roi, dragons, chevalier de Tordre
royal et militaire de Saint-Louis, et de Saint-
Georges, devenu l'héritier des titres et biens
substitués de sa famille, par le décès sans enfants
mâles de Jacques-François, marquis de Germi-
/ gney, son frère aîné ; l'un et l'autre fils de Claude-
François, marquis de Germigney et d'Aresches ,
et de Marie-Rosalie des Salles. De cette alliance
est né un fils : Amédée - Louis , marquis de Ger-
migney, né à Salins, le 7 mars 1789 ;
40. Josephe- 1 renée , reçue à Saint -Cyr sur preuves,
par brevet du Roi du ier novembre 1769, ensuite
chanoinesse du chapitre royal de Saint - Louis de
Troannc en Normandie;
d°. Claire-Alexandrine ;
6°. Françoise- Louise , reçue à Saint - Cyr , sur
brevet du Roi, en date du 8 avril 1773 ;
70. Charlotte de Boitouset , élevée à ^aint-Cyr, où
elle a pris le voile.
XL Charles- Alexandre de Boitouset de Poinsson ;
marquis d'Ormenans et* de Loulans, capitaine au régiment
de Navarre, infanterie, chevalier d* l'ordre royal et
militaire de Saint-Louis, mort général à Saint-Domingue,
fut marié deux 'fois : i°. avec Marguerite-Marthe de
Gonne, veuve en premières noces de Paul - Joseph ,
marquis des Porcellets et de Grille , comte du Saint-
Empire, morte sans enfants ; 20. avec Julie-Amélie-
Félicité Desmarets , fille mineure de Pierre - Joseph
Desmarets , écuyer, et de demoiselle Elisabeth-Jacque-
line-Catherine de Roquigny de Roquefort , mariée par
contrat passé à Paris, le 12 février 1794; de cette der-
nière alliance est issu un fils unique, qui suit :
XII. Alphonse- Alexandre de Boitouset, marquis
d'Ormenans, né à Paris, le lieutenant en 181 7,
dans la garde du Roi. •
es : D'azur, à la fasce d'argent, accompagnai
chef de 2 losanges d'or, et d'une rose du même en poli-
biftCri DE OAÀil'ÀKIiN» 353
L'clJ timbré d'un casque taré de profil, orné de ses
lambrequins et sommé d'une couronne de marquis.
Cimier : 3 roses de l'écu , tigées de sinople. Supports :
2 lions. Devise : Sans reproche.
de BELLOC, en l'Isle-de-France, famille originaire
de Béarn, dont les armes sont : Ecartelé : aux i et 4,
d'argent, à deux chevrons de gueules, accompagnés de
trois abeilles de sable, qui est de Belloc; aux 2 et 3, de
gueules, au lion d'argent, qui est de Pas de Feuquières.
Couronne de comte.
de SANZILLON, en Périgord, Famille noble qui
porte : D'azur, à trois pigeons d'argent.
CABOT de DAMPMARTIN. Cette famille doit son
origine a Pierre Cabot, qui acheta une charge de se-
crétaire du Roi, maison, couronne de France, et fut
audiencier près le conseil supérieur d'Artois, le 23 no-
vembre 1730. Elle est représentée aujourd'hui par :
Anne-Henri Cabot, vicomte de Dampmartin, né le
3o juin 1755 , qui a épousé en troisièmes noces , Marie-
Amélie de Duriort , fille du comte Louis de Durfort,
ambassadeur de France, près la république de Venise.
Il a quatre enfants de son premier mariage avec made-
moiselle Bignan.
i3. 23
354 . LE TONNELLIER
le TONNELLIER de BRETEUIL; maison noble
et ancienne , illustre par ses services , ses alliances et les
grands hommes qu'elle a donnés. Eile est originaire du
Beauvaisis, et sa filiation remonte, depuis son établis-
sement à Paris, à :
I. Claude le Tonnellier, Ier du nom, seigneur de
Conti et de Breteuil, qui fut marié, le 19 mars i5o2,
avec Anguerande de Bailly, ainsi qu'il est justifié par les
preuves que fit , pour l'ordre de Malte , Antoine le Ton-
nellier, son arrière-petit-fils , admises au grand prieuré
de France, le i3 juin 1629. Claude eut de son mari,
i°. Jean, dont l'article suit :
20. Antoine le Tonnellier, évêque de Damois.
II. Jean le Tonnellier, Ier du nom, seigneur de
Conti et de Breteuil, fut conseiller au grand conseil,
marié, par contrat du 18 janvier i53b, à Elisabeth d'Au-
bray, fille de Charles d'Aubray, écuyer, seigneur de la
Provenchère, de Bruyères, etc., et d'Opportune Briga-
lier. Il eut pour enfants :
i°. Etienne, dont l'article suit ;
20. Jean le Tonnellier, seigneur du Plessis-Piquet,
marié à Catherine de Cressé, dont il n'eut point
d'enfants ;
3°. Claude le Tonnellier, auteur de la branche des
barons de Breteuil, rapportée ci-après.
III. Etienne le Tonnellier", Ier du nom, seigneur
du Boullay, d'Achères, du Mas et de Conti, fut conseiller
au grand conseil, dont il mourut doyen ; épousa, i°. le
25 janvier i562, Marie Amelot, fille de Jacques Amelot,
scigneur.de Carnetin, et de Jeanne Vialart, et sœur de
Jean Amelot, maître des requêtes, morte sans enfants ;
2°. le 19 février 1576, Geneviève Mangot, fille de Claude
Mangot, seigneur de Villeran , et de Geneviève Savin ,
et sœur de Claude Mangot , garàe des sceaux , morte
sans postérité; 3°. le i5 avril i58o, Marie Briçonnct ,
lillc de Jean Briconnet, seig résident
en la cour d ,, et d'Etiennette de
du cardinal de ce nom. Marie de Briçonnct, étant veuve.
LE TONNELLIER.
355
lit don de la place pour rétablissement des religieuses
bénédictines , dites de Notre-Dame de Liesse , dans la
plaine de Vaugirard, le 5 octobre 1647, ^ans un âge
fort avancé. De ce troisième mariage sont issus :
i°. Etienne le Tonnellier, né au mois de sep-
tembre 1 5 S 3 ;
20. François, dont l'article suit ;
3°. Jean le Tonnellier, né au mois de septembre
i585 ;
40.. Françoise le Tonnellier, née au mois de no-
vembre 1D87, mariée, par contrat passé devant
Jacques Fardeau et Jacques de Saint- Waast , no-
taires à Paris , le 22 octobre 1604 , à Jacques
de Vion , chevalier, seigneur de Gaillon , veuf
de Marguerite du Vivier, et fils de Jacques de
Vion,, chevalier, capitaine d'infanterie, et de
Marie de Forest, dont postérité ;
5°. Louise le Tonnellier, née au mois de décembre
1 5SS ;
6°. Marie le Tonnellier, mariée, le 12 mars 1607,
à Mathieu Brion, seigneur de la Pierre ;
70. Charlotte le Tonnellier, mariée, le 20 mars
161 2, à Jean Grangiers, seigneur de JSelesme,
l'un des cent gentilshommes de la maison du Roi,
et capitaine entretenu en la cavalerie légère de
Sa Majesté ;
8°. Catherine le Tonnellier, mariée, le 9 juillet
1624, à Ambroise de Rousselet, procureur-géné-
ral des requêtes de l'hôtel.
IV. François le Tonnellier , chevalier , seigneur de
Conti, du Mas, du Boullay, d'Achères, etc., né le 17
septembre 1584, fut reçu 'conseiller au grand conseil,
le 12 avril 161 2, secrétaire de la chambre et du cabinet,
le 5 janvier 1624, maître des requêtes le 5 janvier i633,
intendant et commissaire départi en Limosin, où. il est
mort le i5 mai i638. Il avait épousé, le 29 août 161 3,
Marie Sopitre, fille de Pierre Sopitre, seigneur de Lu-
cien nés près Marly, et de Marie des Chevères. Leurs en-
fants furent :
i°. Jean, dont l'article suit;
20. Etienne le Tonnellier, seigneur du Mas , mort
sans postérité ;
56 LE fONNËL<MbU.
3°. ftanÇoiâé le Tonnellier, mariée, îe 29 mars
1649, à René le Maire, chevalier, seigneur de
Millière et de Gourtemanche ; gentilhomme de la
maison du Roi, gouverneur des ville et château
de Mayenne ;
4°. Catherine le Tonnellier, religieuse à Poissy.
V. Jean le Tonnellier, IIe du nom, chevalier, sei-
gneur du Boullay, d'Achères, de Conti, etc., fut capi-
taine au régiment de Nice. Ayant été obligé de quitter
le service, à cause de ses blessures, il se retira dans son
château du Boullay, et s'allia, par contrat du 24 mai
1 65 1 , avec Elisabeth le Noir, fille -de Jean le Noir, sei-
gneur de Moquesoucy, et de Marie le Beau. 11 en eut :
i°, Etienne, dont l'article suit ;
20. Hector-Jean-Baptiste le Tonnellier, chanoine
régulier de Saint-Augustin, et prieur de Saint-
Léonard, mort le 20 janvier 1730 ;
3°. Françoise le Tonnellier, morte, sans alliance,
/ en 1677.
VI. Etienne le Tonnellier de Conti , chevalier,
seigneur du Boullay, fut capitaine de dragons. Il épousa.
i°. le 22 janvier 1686, Catherine Boileau, fille de Claude
Boileau, seigneur de Chauvigny, dont il eut deux filles
mortes sans alliance; 20. le 20 septembre 1721, Marie-
Madelaine de Bonnechose , fille de Thomas de Bonne-
chose, seigneur de Vaudrecourt, dont il n'a point laissé
d'enfants.
SECONDE BRANCHE.
Barons de Breteuil.
III. Claude le Tonnellier, IIe du nom, chevalier,
seigneur de Breteuil et de Colombes , troisième fils de
Jean Ier et d'Elisabeth d'Aubray, fut secrétaire de la
chambre et du cabinet du Roi avant l'an i58o, général
des finances à Orléans, et secrétaire des commandements
de François de France, duc d'Orléans, Il mourut le 2
septembre 1608. 11 avait épousé, le 27 juillet 1579,
demoiselle Marie le Charron, fille de Jean le Charron,
seigneur d'Evry et de Louans, maître des requêtes, puis
LE TONNELLIER. 357
président en la cour des aides et prévôt dés marchands,
conseiller d'État, et d'Anne Guyot de Charmeaux. De ce
mariage sont issus :
i°. François le Tonnellier, baptisé le 14 mai 1 58 1 ;
20. Claude, dont l'article suit;
3°. François le Tonnellier, baptisé le 4 juillet 1590;
4°. Antoine le Tonnellier, auteur de la branche des
seigneurs de Voyennes, rapportée en son rang ;
5°. Marie le Tonnellier, née le 19 juillet 1D82, ma-
riée, le i5 avril 1606, à Pierre Sanguin, seigneur
de Fontenay et Givry, chevalier de l'ordre du Roi,
gentilhomme ordinaire de sa chambre ;
6°. Madelaine le Tonnellier, née le 2 juillet 1 583 ;
70. Jeanne le Tonnellier, née en juillet 1587;
8°. Anne le Tonnellier, née en juin 1 588.
IV. Claude le Tonnellier, IIIe du nom, chevalier,
seigneur de Boissette et de Mons, né le 23 mai i58o, fut
pourvu d'un office de conseiller en la cour des aides ,
le i5 mai 1604, reçu le i5 juillet suivant; procureur
général en la même cour, le i3 août 1617; conseiller
d'État la même année; directeur des finances, le 20 mai
1620; conseiller d'honneur en toutes les cours souve-
raines du royaume, le 16 janvier 1623, décéda le 9 avril
i63o. Il avait épousé, le 18 janvier 1607, Marie le Fèvre
de Caumartin, morte en décembre i653, fille de François
le Fèvre de Caumartin, seigneur de. Mormans, et de
Gabrielle de Chanteclerc; et nièce de Louis le Fèvre,
chevalier, garde des sceaux de France. De ce mariage
sont issus :
i°. Louis, dont l'article suit:
20 Antoine le Tonnellier de Breteuil , reçu cheva-
lier de Malte au grand prieuré de France, le i3
juin 1629; mort à Malte, en i63o;
3°. Charles le Tonnellier, prieur de la Roche-
Guyon, mort en 1640;
4°. Claude le Tonnellier, auteur de la branche des
seigneurs d'Escouché, rapportée plus loin;
5°. Marie le Tonnellier, née au mois de février
1608.
V. Louis le Tonnellier de Breteuil, chevalier ,
seigneur de Boissette, fut reçu conseiller au parlement
358 LE TONNELLÎKR.
de Bretagne, Te 26 janvier i632; conseiller au parlement
de Paris et commissaire en la première des requêtes, te 17
décembre 1637; maître des requêtes, le 16 janvier 16
intendant de justice, police et finances es provinces
de Languedoc et Roussillon , le 1 5 octobre 1 646 ;
intendant de la généralité de Paris, le 12 août 16 53 ;
enfin, contrôleur général des finances, et conseiller d'État,
le 20 octobre 1657. Il mourut le 18 janvier i685. Il avait
épousé, \le 6 janvier 1637, Chrétienne le Court, veuve
de Nicolas de Bragelongne , chevalier, seigneur de la
Touche, maître d'hôtel du Roi, contre irai des
eaux et forêts de l'Isle de France, Elle mourut le 3o août
1707, âgée de 91 ans. 11 eut de ce mariage :
i°. François, dont l'article suit ;
2° Antoine le Tonnellier, né au mois de juin 1640,
. reçu chevalier de Malte, le 5 février i65o; com-
mandeur de son ordre et chef d'escadre des galères
du Roi; mort à Avignon, en 1696. Il avait servi,
en qualité de capitaine commandant, une galère
au combat gagné le 2 juin par M. de Vivonne -sur la
flotte combinée d'Espagne et de Hollande, en 1677 ;
3°. Louis le Tonnellier, baptisé à Saint-Jean, le 16
septembre 1642; reçu chevalier de Malte, le 12
février 1660; lieutenant au régiment de Piémont,
le 19 juin 1662. Il passa avec ce régiment en Hon-
grie , et se trouva à la bataille de Saint-Godard ,
en 1664, et en Hollande, sous les ordres de M. de
Pradel, en iô65 et 1666; capitaine dans le même
régiment, le 10 mai 1667; il commanda sa com-
pagnie aux sièges de Tournay, de Douay et de
Lille, la même année ; sa compagnie ayant été réfor-
mée par ordre du 24 mai 166b, il fut remplacé le
18 juin 1 671, et se trouva aux fidéj et de
Rimbcrg, au passage du Rhin, au siège de Dues-
boujg, en 1672; au siège de Maestncht, puis à
l'armée de Hollande, sous le duc de Luxembourg,
en 1673- à l'armée de Roussillon, en 1674; aux
sièges de Dihunt , de Ruy et de Lirnbour.
1675 ; il se démit de sa compagnie, au mois de jan-
vier 1676, et quitta le service. Il acheta une com-
pagnie au régiment des Gardes Françaises, dont
il fut pourvu le 21 février 1686, et U commanda
LE TONNELLIER. 35g
à l'attaque de Valcourt, en 1689; à la bataille de
Fleurus, en 1690; au siège de Mons et au combat
de Leuse, en 1691 ; au siège de Namur et à la ba-
taille de Steinkerque, en 1692; à la bataille de
Neerwinde et au siège de Charleroy, en 1693 ; au
bombardement de Bruxelles, en 1695; créé bri-
gadier des armées du Roi, le 29 janvier 1702; il
se trouva au combat de Nimègue, la même année ;
à celui d'Eckeren, en 1703; créé maréchal de
camp, le 26 octobre 1704, il servit en cette qua-
lité à l'armée de Flandre, en 1705; combattit à
Ramillies, en 1706; servit en Flandre en- 1707;
se trouva à la bataille de Malplaquet, en 1709;
servit encore en Flandre , par lettres du 6 niai
171 1, et mourut commandeur de son ordre, le 12
septembre 1712 ;
40. Louis le Tonnellier, né en novembre 1643;
5°. Jean - Baptiste le Tonnellier, reçu chevalier de
Malte, le 18 juin 1662; mort en 1668;
6°. Charles - Achille le Tonnellier, autour de la
branche des seigneurs de Chanteclerc , rapportée
ci -après ;
70. Claude le Tonnellier, né au mois de novembre
1644; éveque de Boulogne- sur- Mer en 1 6 8 1 ;
mort le 8 janvier 1 698 ;
8°. Louis-Nicolas le Tonnellier, qui fonde la branche
des barons de Preuilly, rapportée en son rang; '
90. Marie -Anne le Tonnellier, née le 18 décembre
i655.;
io°. Elisabeth - Chrétienne le Tonnellier, née le 6
mars 1657, mariée à André, marquis de Saint-
Biimont et de Pande, baron d'Ordres.
VI. François le Tonnellier de IJreteuil, chevalier,
marquis àfi Fontenay-Trésigny, sire de Villebert, baron
de Boitron, seigneur des Chapelles, de Breteuil , du
Mesnil - Chassemartin, etc., créé marquis de Fontenay, '
naquit le 23 août i638, selon Morêri; le i5 septembre
1 638, fut reçu conseiller au parlement, et commissaire
en la deuxième des requêtes du palais, le 11 février 1661;
maître des requêtes de l'hôtel, le 24 février 1671 ; inten-
dant de justice, police et finances en Picardie et Artois,
le i3 août 1674; intendant de Flandre, le 11 novembre
300 LE TONNELLIER.
i683; intendant de l'armée de Flandre, où le Roi était
en personne, le i3 janvier 1684; intendant des finances,
la même année; conseiller d'État, le 28 janvier i685;
reçut une gratification de i5o mille livres en dédomma-
gement de la commission d'intendant des finances qu'il
exerçait, et que le Roi supprima en 170 1. Il est mort le
10 [mai 1705, et fut inhumé à;Fontenay. Il avait épousé,
à Paris, le 18 décembre 1684, Anne de Calonne de Cour-
tebonne, morte 16 mai 1737, fille de Charles de Ca-
lonne, 'marquis de Courtebonne, maréchal de camp,
lieutenant pour le Roi au pays d'Artois, et commandant
à Calais et au gouvernement de Hesdin, et d'Anne de
Chaulnes. Leurs enfants furent :
i°. François-Victor, dont l'article suit:
2°. Charles - Louis - Auguste le Tonnellier, évéque
de Rennes, abbé de Saint-Pierre de Chaumes,
prieur de Reuil, grand -maître de la chapelle du
Roi, décédé le 24 avril 1732;
3°. Claude - Alexandre le Tonnellier, reçu chevalier
de Malte, en 169g; colonel d'infanterie et capitaine
au régiment des gardes françaises ; mort au mois
de mai 1721.
VII. François - Victor le Tonnellier de Breteuil,
Ier du nom, marquis de Fontenay - Trésigny, sire de
Villebert, baron de Boitron, seigneur des Chapelles, de
Breteuil, du Mesnil - Chassemartin , de Palaiseau , de
Villenevotte, etc., né le 7 avril 1686, fut d'abord reçu,
n'étant âgé que de 18 ans, en considération des servicej
de ses pères, en une charge de conseiller au parlement,
et commissaire en la deuxième des requêtes, le 5 août 1705 ;
maître des requêtes de l'hôtel, le 27 février 171 2; inten-
dant des provinces de Limosin, Angoumois et la Marche,
le 8 mars 171 8; commandeur, prévôt et maître des
cérémonies des ordres du Roi, le i3 juillet 1721 ; fut
commis pour faire les fonctions de sécrétai; j au
département de la guerre, à la retraite de M . Le Blanc ;
il prêta serment entre les mains du Roi, à Meudori, le
4 juillet 1723 ; conseiller d'État par lettres du même
jour, il prêta serment au conseil tenu au Louvre, le
i3 août suivant; secrétaire d'État en charge à la mort du
cardinal Dubois, le 4 octobre de la même année; chan-
celier de la Reine, le 18 mai 1725, prêta serment à Fon-
LE TONNELLIEll. 36 I
tainebleau, le 6 septembre suivant, entre les mains de
la Reine ; se démit de s>a charge de secrétaire-d'état, le
16 juin 1726, y fut rappelé à ia mort de M. d'Angevilliers,
le 20 février 1740, prêta serment et signa le même jour ;
conseiller-d'état par brevet du même jour ;. ministre-
d'état, le 3 mars 1741, jusqu'à sa mort arrivée le 7 jan-
vier 1743 (1). Il avait épousé, au château d'Ennery,
près Pontoise, le i5 octobre 1714, Marie-Anne- Angé-
lique Charpentier, morte le 17 mars 1760, fille de Jac-
ques-Thomas-François Charpentier, seigneur d'Ennery,
d'Espies, de Leviiliers, de Vaulangouja, d'Amé-
court, etc., etc. De ce mariage sont issus :
i°. François- Victor, dont l'article suit ;
20. Armand- François-Louis le «Tonnellier de Bre-
teuil, né le 22 février 171 9, mort le 17 juin de
la même année ;
3°. Louis-Laure le Tonneilier de Breteuil, né le
18 novembre 1727, mort ie i5 septembre 1729 ;
40. Florent-Victor le Tonneilier de Breteuil, né
le 20 novembre 1728, guidon de la gendarmerie ;
5°. Marie- Anne- Julie le Tonneilier de Breteuil,
mariée le 5 juin 1741, à Charles-Henri- Jules,
duc de Clermont-Tonnerre, grand-maître héré-
ditaire, damoiseau de Dauphiné, connétable et
premier baron des états de îa province, lieutenant-
général des armées, dont postérité ;
6°. Marie-Gabrielle le Tonneilier, née le 29 sep-
tembre 1723, morte le 28 octobre suivant ;
70. Gabrieile- Rosalie le Tonneilier , née ie 28 août
172D, mariée le ici" août 1740, à Claude- Armand,
vicomte de Pons, comte de Rocheiort, brigadier
de^avalerie , mort le 21 mai 1770, dont posté-
rité.
VIII. François-Victor le Tonnellier de Breteuil,
IIe du nom, marquis de Trésigny, né le 25 août iyi5y
(1) Voyez la Galette de France du 12 janvier 1743. Il y est
dit, enti autres choses, touchant la mort de ce ministre : « Qu'il
* a toujours marque autant de zèle pour le bien du service du
» koi , que d'empressement à justifier la confiance dont S. M.
» l'avait honoré. 11 est infiniment regretté. »
362 LE TONNELLÏER.
sous - lieutenant des chevau-légers cfauphins , mourut à
Doulens en Picardie, le dernier de sa branche, le 4 dé-
cembre 1771. Il avait épousé N... Le Feyre de Miily,
dont il n'a pas eu d'enfants.
TROISIEME BRANCHE.
Seigneurs de Chantecîere.
VI. Charles - Achille le Tonnellier. de Breteuil ,
chevalier, seigneur de Ruviile, sixième fils de Louis et
de Chrétienne Le Court, fut capitaine au régiment royal
vaisseaux, commandeur des ordres de N.-D. de Montcarmel
et de Saint-Lazare, et mourut lé 26 janvier 1708, âgé de
67 ans. Il avait épousé, le 18 mai 1695, Madelaine Testard
de la Guette, -• iilie- de Pierre Testard, seigneur de la Guette,
lieutenant - générai d'artillerie, et conseiller-d'état. Il en
eut :
VIL Claude - Charles le Tonnellier de- Breteuil,
comte de Bréteuil-de-Chanteclerc , seigneur de Chante-
clerc, BcviTiers, Y. Croix , et autres lie
substitué \rc\ chevalier de
l'ordre r fé - camp
de c .
Bre;
inhume • de ses
ancêtres. Il a Û'Brien
de Clare ( 1
10 juin 1781 , j e de
Clare, pi armées du
Roi , c d'un r terie
irlandais de m , et de Charlotte de .sa
veuve, ^l'honneur de Marie - B
d'Est-Modene, rei re, et sœar de la mare-
chale duchesse de Ëerwick. De ce mariage sont issus :
i°. Louis- Chai les- Olympe le Tonnellier, comte
(1) La maison O'Brien régnait sur toute l'Irlande lors de la
descente d'Henri II, Depuis cette époque, elle compte douze
souverains qui ont régné sur la partie de l'Irlande formant la
comt« de Limerick, ou Thoffi
LE TONNELLIER. 363
de Breteuil, etc., né le 26 octobre 1721, che-
valier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis,
mestre de camp de cavalerie, gouverneur du châ-
teau royal de Blois, conservateur des chasses du
Roi, à Blois, etc., marié, i°. par contrat passé
à Aix , en Provence , . avec Julie-Louise-Adélaïde
d'Albert de Sillans ; 2°. avec Marie - Charlotte
Oré , veuve d'Antoine-Louis-Marie d'Estiomet ,
comte de Vassy, elle mourut à Paris, sans avoir
eu d'enfants de ce second lit. Le comte de Breteuil
n'eut de son premier mariage qu'une fille unique,
Anne - Françoise - Louise - Hortense de Breteuil ,
mariée par contrat passé à Paris , en mai 1789,
et signé par le Roi et par la famille royale , à
messire Armand-Paul de la Brirle, titré comte de
la Briffe d'Amiily, chevalier, seigneur de Précy ,
Samergue , Saint - Martin - des - Champs , Bion ,
des Barres, près la Charité-sous- Loire et canton
de Sancerre, seigneur de la terre d'Amigny, en
Normandie , bailliage de Bayeux , etc. , etc. , of-
ficier au régiment du Roi , infanterie , fils de feu
messire Antoine-Henri de la Briffe, «comte d'A-
milly, ier de Saint - Louis , capitaine de
frégate du Roi, et de darne Julienne -Marie - Renée
le Près château-Giron. Il mourut le 12 mars
1796, et la comtesse de la Briffe mourut à Nogent-
sur-Seine, le 29 juin 1800, sans avoir eu d'en-
fants ;
2°. Jacques-Laure le Tonneilier, bailli de Breteuil,
né le 9 février 1723, bailli grand'-croix de Tordre
de Saint-Jean de Jérusalem , ancien capitaine des
galères dudit ordre ; reçu page du grand-maitre,
le 25 février 1736 ; commandeur de Villers-au-
Liège, en 1757 ; de Troyes , en 1767, de Val-
lampont , en 1774; de Piéton, en 1781; prieur
de Notre-Dame de Dormans ; ambassadeur de
son ordre, en France; mort à Paris, et inhumé
au Temple, le 26 août 1785 ;
3°. Claude-Stanislas, dont l'article suit ;
40. Anne-François- Victor ie Tonneilier de Breteuil,
né le , nommé , le 6 octobre . 1762 ,
évêque de Montauban, préconisé à Rouen, le
19 décembre, sacré ie 24 lévrier 1763 ; jeté, par
3Ô4 LE T0NNELL1ER.
les révolutionnaires, en 1794, dans les prisons
de Rouen , . où il mourut victime de son zèle
apostolique, et de son attachement au Roi ;
5°. Claude-Charles-Henri le Tonnellier de Breteuil,
né le 3i décembre 1734, grand-vicaire de Noyon,
mort en 1764 ;
6°. Marie - Anne - Charlotte - Sophie le Tonnellier
de Breteuil, née le 19 janvier 1725, morte le
25 mars 1727 ;
70. Anne-Charlotte le Tonnellier de Breteuil , née
le 10 janvier 1728, mariée, par contrat passé
à Paris, au mois de mars 1750, signé par le
Roi et la famille royale, à messire Achilles de
Cochart, marquis de Chastenoye (1), chevalier
de Tordre royal et militaire de Saint - Louis ,
gouverneur de l'île de la Tortue , du Cap , de
la partie du nord de Saint-Domingue ; lieute-
nant - général au gouvernement des îles d'Amé-
rique-sous -le -Vent ; seigneur de Saint-Lubin,
des Joucherets, la Leup , les Menus-Cens, Ma-
licorne , la Potterie , Challet , . le Puit - Autran ,
Chanthemerle , Vrisseul et autres lieux, mort
à Paris, le 10 avril 1787. Ladite dame Anne-
Charlotte , marquise de Chastenoye , mourut à
Marly- la-Machine, le 3i juillet 1799. De ce
mariage sont issus :
a. Charles-Laure de Cochart, marquis de Chas-
tenoye, né en 1704; chevalier de l'ordre
royal et militaire de Saint-Louis , capitaine
de l'ancien régiment du Roi ;
b. Charlotte de Cochart de Chastenoye, morte
sans alliance ;
c. Marie-Aglaé de Cochart de Chastenoye , ma-
riée à Claude - Stanislas le Tonnellier de
Breteuil, vicomte de Breteuil son oncle,
(1) La famille de Cochart de Chastenoye est originaire de Nor-
mandie. Elle a été maintenue en Ô99 et 1668, et sa filiation
remonte, par titres, à Pierre Cochart, écuyer, vivant en i35r.
Ses armes sont : de gueules, à trois fasces d'or. Couronne de
marquis. Supports : deux lions couronnés d'or.
LE ÎÔNNttLLÏEft» 363
seigneur de Bevilliers, maréchal dô camp,
mort en 1783 ;
8°. Henriette- Thérèse le Tonnellier de Breteuil,
née le 7 avril 1729, morte le 24 juin suivant ;
9°. Marie - Thérèse le Tonnellier de Breteuil , née
le 2 juin 1732, morte le 14 des mêmes mois
et année ;
io°. Marie -Thérèse le Tonnellier de Breteuil , née
le 24 août 1733, abbesse de Saint- Paul, ■ près
de Soissons, morte à Paris, le 6 février 1801.
VIII. Claude-Stanislas le Tonnellier, vicomte de
Breteuil, seigneur de Bevilliers et autres lieux, né le
7 mai 1730 ; reçu chevalier de l'ordre de Malte de mi-
norité, le 12 août 173 1 ; servit dans le régiment de
Benvick, à la suite duquel il a été colonel ; fut créé
brigadier des armées du Roi, le premier mars 1780;
chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint -Louis;
grand'-croix honoraire de Tordre de Malte; maréchal
des camps et armées du Roi. Il avait épousé, i0., par
contrat passé à Paris, le 20 mars 1771 , Marie-Aglaé
de Cochart de Chastenoye , sa nièce du côté maternel,
fille de messire Charles-Laure de Cochart , marquis de
Ckastenoye, ancien lieutenant-général au gouvernement
des îles d'Amérique-sous-le-Vent ,• et d'Anne -Charlotte
le Tonnellier de Breteuil. Elle mourut sans enfants,
en 1773; 20., le 20 octobre 1778, Olympe- Marguerite-
Geneviève de Siry de Marigny, morte à Paris, le
28 juin 1 8 1 3 (1), fille de messire Pierre - François de
Siry, comte de Marigny , baron de Couches , marquis
de Savignies et de Charny , etc. , président honoraire
au parlement de Paris , et de dame Olympe Lotin de
Charny. Claude-Stanislas, vicomte de Breteuil, est mort
à Surène , près Paris, le 3 novembre 1783. De son
second mariage sont issus :
i°. Achille-Charles-Stanislas-Emile, qui suit ;
2°. Louis - Elisabeth le Tonnellier de Breteuil ,
(1) Son corps est déposé dans un caveau .de famille, que
M. le comte de Breteuil, son fils, a fait construire dans la
terre de Breteuil , dont il est propriétaire , laquelle était
autrefois connue sous le nom de Bevilliers.
366 LE TONNELLIER.
né à Paris, lé 21 avril 1783, mort le 9 octo-
bre 1784. Il avait été reçu chevalier de Malte de
minorité ;
3°. Charlotte-Laure-Olympe le Tonnellier de Bre-
teuil, née le 12 octobre 1779, mariée, le 12 avril
i8o3, à Charles-Ray nard-Laure- Félix de Choiseul,
duc de Praslin, fils d'Antoine-César de Choiseul,
duc de Praslin, et de Charlotte-Antoinette-Marie-
Septimanie O'Brien' de Thomond, tille du ma-
réchal de Thomond.
IX. Achille - Charles - Stanislas - Emile le Tonnellier,
comte de Breteuil, né à Paris, le 29 mars 1781, che-
valier de l'ordre royal de la Légion - d'Honneur et de
Tordre de Saint - Jean de Jérusalem ; nommé , par le
Roi, maître des requêtes, et par ordonnance royale,
du i3 juillet 181 5, préfet du département d'Eure-et-
Loir; a épousé, le 12 avril 181 5 , Elisabeth - Margue-
rite Cottin de Fontaine , fille de Louis-Daniel Cottin
de Fontaine, seigneur de Fontaine , de Fieulaine et
Meraulieu, et d'Adélaïde - Marie Poupart de Neuflize.
De ce mariage est issu :
Louis - Charles - Ernest le Tonnellier de Breteuil,
né à Paris, le 11 septembre 1816.
• QUATRIÈME BRANCHE.
Barons de Preuilly.
VI. Louis - Nicolas le Tonnellier de Breteuil,
baron de Preuilly, premier baron de Touraine, seigneur
d'Azay-le-Feron, de Fombaudry, de Tournon et autres
lieux, huitième fils de Louis et de Chrétienne le Court,;
naquit à Montpellier, le i5 septembre 1648. D'abord,
lecteur ordinaire de la chambre du Roi, le 12 février
1677, envoyé extraordinaire près les princes d'Italie, le
18 janvier 1682, introducteur des ambassadeurs et princes
étrangers près sa majesté, le 29 novembre 1698; mourut
le 24 mars 1728. Il avait épousé, i0., le 3 août 1679,
Marie-Anne le Fèvre de Caumartin , sa cousine , lille
de Louis le Fèvre, seigneur de Mormans, et de Denise
Gamin de Vicq : elle mourut en 1686; 20. le i5 avril
LE TONNELLIER. 36y
1697, Gabrielle-Anne de Froulay, morte le 4 août 1740,
fille de Charles, comte de Froulay, grand-maréchal-des-
logis de la maison du Roi et chevalier des ordres , et
d'Angélique dé Baudean de Parabère. Ses enfants furent ;
Du premier lit :
i°. Anne- Louise le Tonnellier de Breteuil , morte
sans alliance le 20 avril 1692;
Du second lit :
20. René -Alexandre le Tonnellier de Breteuil, né
le 7 février 1698, mort enseigne de la colonelle au
régiment de Champagne, au camp de Montargis,
en 1720 ;
0 3°. Charles-Auguste, dont l'article suit ;
40. Charles-Auguste le Tonnellier de Breteuil, reçu
chevalier de Malte le 1 1 mai 1706, mort en 17 10 ;
5°. Elisabeth - Thcodose le Tonnellier de Breteuil ,
né le 8 décembre 17 10, reçu chevalier de Malte
le 19 mars 171 3; d'abord agent-général du clergé,
conseiller d'état, abbé de Notre-Dame, de la
Charité de Besançon, de Saint-Eloy, de Royon ,
de Livry, diocèse de Paris , prieur de Saint- Martin-
des-Champs, chancelier garde des sceaux, et chef
du conseil de monseigneur le duc d'Orléans, bailli,
grand'eroix de l'ordre de Malte ; inhumé à Saint-
Martin-des-Champs, le 24 juillet 1781 ;
6°. Gabrielle-Emilie le Tonnellier de Breteuil, née
le 17 décembre 1706, mariée, le 12 juin 1725 ,
' à Florent - Claude , marquis du Châtelet , comte
de Lomont , gouverneur de Sémur, grand - bailli
d'Auxois, brigadier des armées du Roi et colonel
du régiment de Piémont, puis grand'eroix com-
mandeur de l'ordre de Saint-Louis, et lieutenant-
général des armées du Roi, le 2 mai 1744.
VIL Charles - Auguste le Tonnellier de Breteuil
de Preuilly , Ier du nom , premier baron de Tou-
raine , seigneur d'Azay-le-Féron , de Fombaudry , de
Tournon, etc., né le 17 novembre 1701, fut capitaine
de cavalerie au régiment de Lorges, en 1725, et mourut
au château d'Azay, le i3 juin 173 1, et fut inhumé en
l'église de l'abbaye de Preuilly avec son père. Il avait
épousé, le 6 juin 1728, Marie-Anne Goujon de Gasville,
368 LE TONNÉLLIEk.
fille de Jeân-Prôsper Goujon , seigneur de Gasville , de
Ris, etc., maître des requêtes, intendant de la généralité
de Rouen, et d'Anne Faucon-de-Ris. Etant veuve, elle
se remaria à Pierre Colas-de-Marolle , comte de Roche-
platte, brigadier des armées du Roi. Elle eut, de son
premier mariage :
i°. Louis-Charles- Auguste, dont Particle suit ;
2°. Marie-Elisabeth-Emélie le Tonnellier de Bre-
teuil , née au château d'Azay , le 20 mai 173 1 ,
morte religieuse au couvent de la Visitation de
Sainte-Marie, à Paris ;
VIII. Louis-Charles-Auguste le Tonnellier de Bre-
teuil, baron de Preuilly, premier baron de Tourafte,
seigneur d'Azay-le-Féron, etc. , gouverneur de Ger-
beaux, né au château d'Azay, le 7 mars 1730, d'abord
officier de gendarmerie, ensuite premier cornette des
chevau-légers de Bourgogne, en 1758, commença sa
carrière diplomatique par une mission à Cologne, en
1759, où il obtint la commission de colonel de cavalerie,
le 9 juin de cette année ; fut nommé ambassadeur en
Russie en 1760, où il obtint de l'empereur, en 1762,
une reversale pareille à celle qui avait été donnée par
l'impératrice Elisabeth, lorsque la France accorda à
cette princesse le titre impérial. A son retour de Russie,
en 1763, il fut présenté au Roi, qui le nomma, le 14
juillet, son ambassadeur en Suède; il obtint, le 19 dé-
cembre 1763, ses premières audiences du roi et de la
reine de Suède ; fut nommé ambassadeur auprès des
états-généraux des Provinces- Unies, en juin 1767, bri-
gadier des armées du Roi le 20 avril 1768, chevalier des
ordres le 26 mai 1776, maréchal-de-camp le ier mars
1780, ambassadeur extraordinaire près l'empereur d'Au-
triche, ministre et secrétaire d'Etat le 27 juillet 1783,
au département de la maison du Roi ; la ville de Paris lui
est redevable d'une partie de ses embellissements. Il émi-
gra en 1789, et mourut à Paris le 2 novembre 1807 (1).
0) Son corps est déposé dans un caveau de famille, que
M. le comte de Breteuil, son neveu, a fait construire dans la
terre de Breteuil, dont il est propriétaire, laquelle était autre-
fois connue sous le nom de Bévillievs»
LE ÎÔNNÈLHEË. 36()
Il avait épousé, le 24 janvier 1752, N....'. Parât de Mont-
geron , morte à Stockolm , le 14 mars 1768, âgée de
28 ans. De ce mariage, naquirent :
i°. Un rils, mort en bas âge ;
20, Marie-Elisabeth-Emilie le Tonnellier de Bre-
teuil, mariée, en 1772, par contrat signé du
Roi et de la famille royale,, à M. le comte de
Matignon.
CINQUIÈME BRANCHE.
Seigneurs d'Escouché.
V. Claude le Tonnellier de Breteuil, IVe du
nom, baron d'Escouché, seigneur de Mons, etc., qua-
trième fils de Claude III et de Marie le Fèvre de Cau-
martin, fut reçu conseiller au parlement le 25 janvier
i652. Il épousa, i°. Madelaine Rogier de Neuilly, fille
de Nicolas Rogier,, chevalier, seigneur de Neuilly,
morte le 9 décembre 1676; 20, le 10 septembre 1686,
Marie-Thérèse de Froulay, sœur de la baronne de Bre-
teuil. Il mourut le 16 avril 1698, âgé de soixante-quinze
ans ; sa veuve, Marie-Thérèse de Froulay, se remaria,
le 28 avril 1716, à René-François, marquis de la Vieu-
ville, chevalier d'honneur de la reine Marie-Thérèse,
et gouverneur du Poitou. Ses enfants furent :
Du premier lit :
i°. Claude-Nicolas le Tonnellier de Breteuil, maître
de la garde-robe de Philippe de France, duc d'Or-
léans, mort, âgé de 3o ans^ le 8 août 1703, sans
laisser de postérité de N.... Regnaud, son épouse ;
Du second lit :
2*. Charles le Tonnellier de Breteuil, baron d'Es-
couché, né le 4 novembre 1688, mort sans pos-
térité le 2 décembre 171 9.
sixième branche.
Seigneurs de Voyennes.
IV. Antoine le Tonnellier, chevalier^ seigneur de
Voyennes, quatrième rils de Claude et de Marie le
i3. ; 24
37° Lli TON SEL LIEU.
Charron, fut reçu auditeur en la chambre des comptes,
au lieu de Mathieu Buyer, le i3 avril 1611, conseiller
d'état; il épousa, le 3 janvier 16 12, Anne Brice, fille
d'Etienne Brice, auditeur des comptes , et de Marie-
Ligier de Gouville. Il eut de ce mariage :
i°. Claude, dont l'article suit ;
2°. Antoine le , Tonnellier, chanoine régulier de
Saint-Augustin ;
3*. Marie le Tonnellier, né le 19 janvier 1614;
4°. Charles le Tonnellier, né le 4 mai 1616 ;
5e. Pierre le Tonnellier , chevalier , seigneur de
Meslay et du -Mesnil, né le 12 septembre 1617. Il
iut capitaine des gardes du duc d'Angoulême, et
mourut sans alliance ;
6e. Etienne le Tonnellier , auteur de la branche
des seigneurs de Charmeaux, rapportée ci-après ;
70. Marguerite le Tonnellier, mariée, i°. à Antoine
de Moucy , seigneur de Gravelle , auditeur des
comptes, mort sans enfants en 1642 ; 20. le
22 avril 1644, à Thierry Charpentier, conseiller
au parlement, commissaire aux requêtes du pa-
lais, dont postérité ;
8°. Anne le Tonnellier, née le 19 janvier 1619;
9°. Geneviève le Tonnellier, morte sans alliance.
V. Claude le Tonnellier, IIIe du nom, chevalier,
seigneur de Voyennes, fut reçu conseiller du Roi, audi-
teur en la chambre des comptes, au lieu de son père,
le 14 avril 1643, et mourut le i5 mai 1681. Il avait
épousé, le 10 septembre 1642, Claude Beroul, fille de
Mathieu Beroul , seigneur de Troisvilles , et de Gene-
viève Hotman. Leurs enfants furent :
i°. Etienne-Claude, dont l'article suit ;
20. Geneviève, morte sans alliance.
VI. Etienne -Claude le Tonnellier, chevalier, sei-
gneur de Voyennes et d'Abins, conseiller au grand-con-
seil, épousa, le 23 septembre 167S, Marguerite Pous-
sineau, tille de Florentin Poussineain, chevalier, seigneur
d'Abins en Poitou, et Je Marie Ostran. 11 eut pour lille
unique, Marie-Catherine le Tonnellier, dame d'Abins,
mariée, le 2 5 janvier 1703, à Bernard de Bernard, mai-
LE TONNELLIER. 3j I
quis de Torcy en Bourgogne , mort sans postérité , le
20 septembre 1732.
SEPTIEME BRANCHE.
Seigneurs de Charmeaux.
V. Etienne le Tonnellter , IIe du nom, chevalier,
seigneur de Charmeaux, sixième fils d'Antoine et d'Anne
Brice, fut d'abord auditeur des comptes au lieu de Gen-
cien le Charron, le 3 juillet 1643, puis maître en ladite
chambre au lieu de Jean Boucherat, le 12 juin 1671,
épousa, le 18 juin i658, Elisabeth de Hautecourt, fille
de Claude de Hautecourt, et de Pauline Favières. De ce
mariage sont issus :
i°. Pierre-Etienne, dont l'article suit:
20. Tranquille - Antoine le Tonnellier, garde - ma-
rine, mort jeune;
3*. Louis le Tonnellier, docteur en théologie,
chanoine régulier de Saint-Augustin et prieur de
l'abbaye de Saint-Victor ;
4°. Jean -Jacques- Pascal, prieur de la Chartreuse,
à Paris ;
5°. Paule - Elisabeth le Tonnellier, morte sans al-
liance, le 20 novembre 1660.
VI. Pierre - Etienne le Tonnellier, chevalier, sei-
gneur de Charmeaux, né le 3 juillet 1660, conseiller au
grand-conseil, mourut le 7 août 1732. Il avait épousé,
le 20 juillet 1700, Marie - Gabrielle le Gras, fille de
Jean-Baptiste le Gras, vicomte d'Azy, et de Marie Ge-
neviève Charpentier. Il en eut :
i°. Etienne- Pierre, dont l'article suit:
20. Marie - Elisabeth le Tonnellier, née le 18 août
1701, morte peu après;
3°. Marie - Geneviève le Tonnellier, née le 6 mai
1705, mariée, le 17 mai 1726, à Louis-François
Gaultier, marquis de Chi lire ville, lieutenant - gé-
néral des armées du Roi , et premier sous - lieu-
tenant de la première compagnie des mousque-
taires, dont il eut Marie-Louise-Geneviève Gaultier
de Chirïreville, mariée* à Charles O'Brien de Clare
372 DE TH0L0ZAN*
de Thomond, maréchal de France, "mort le 9 sep-
tembre 1761, et elle, le 6 avril 1763. Leur fille
Charlotte - Antoinette - Marie - Septimanie O'Brien ,
née à Montpellier, le premier février 1750, a
épousé, le 22 août 1775, Antoine - César de
Choiseul , comte , puis duc de Praslin > dont
postérité.
VII. Etienne - Pierre le Tonnellier , chevalier, sei-
gneur de Charmeaux, né le 14 mai 1703, est mort le
dernier de sa branche, le 24 octobre 1709, et fut in-
humé en l'abbaye de Saint - Victor, en la sépulture de
sa famille.
On trouve encore Thibault le Tonnellier, écuyer, qui
épousa Jeanne Charles, veuve de Houdart Fraboure, dit
Le Périer, laquelle mourut le 10 mars 1427. Elle fut
inhumée au Charnier des Innocents, contre une arcade
du côté de la rue de la Lingerie, où fut mise son épi-
taphe.
Laurent le Tonnellier, sieur de Goutesmenil , vivait
en i538.
Armes ; D'azur, à Pépervier d'or, le vol étendu ,
longé et grilleté du même. Couronne de comte. Sup-
ports : deux éperviers d'or, le vol étendu. Devise :
Nec-spe, nec metu.
le COURTOIS, famille noble de Normandie, qui
subsiste en deux branches, dont une porte le surnom de
Sainte- Colombe , d'une terre qu'elle possède encore au-
jourd'hui, porte: De gueules, à la fasce ondée d'or,
accompagnée de trois merlettes d'argent.
I
THOLOZAN , noble et ancienne famille de la pro-
vince de Dauphiné, originaire du marquisat de Saluces,
dont une branche s'est établie en Languedoc, où elle a
possédé la seigneurie de la Sesquière, et formé des al-
liances avec les maisons les plus distinguées, entr'autres
avec celles de Carie, de la Rochefoucauld, etc.
y
DE THOLOZAN. 3j3
La branche de Dauphiné prouve son ancienneté,
à son établissement dans cette province, depuis l'an i339,
ainsi qu'il appert du certificat suivant :
Noble Honoré Tholozan de Cesane, originaire de
cette province de Dauphiné , et de l'ancienne famille
des seigneurs de Cesane, résidant actuellement à Paris ,
désirant notre attestation pour justifier des rangs, état et
condition qu'ont tenus ses auteurs, nous, Antoine César,
vicomte de Bardonnenche , Jean - Jacques , marquis de
Viennois, syndics de la noblesse ; Armand- François de
la Tour du Pin-Montauban, et Pierre Emé, marquis de
Marcieu , lieutenant - général des armées du Roi , sous-
signés, après nous être procurés les renseignements con-
venables sur la famille dudit sieur de Tholozan, tant par
les informations particulières que nous avons prises dans
les lieux de Saint-Clément et de Châteauroux, en Em-
brunois, où ont vécu ses père, aïeul et bisaïeul, que par
la communication qui nous a été faite, de l'arrêt de la
souveraine cour de la chambre des comptes de cette
province , rendu sur les titres produits par ledit sieur de
Tholozan, le 9 août 1780, laquelle a jugé qu'elle descend
sn ligne directe de Jean Tholozan, seigneur de Cesane,
sn i339, et du jugement de la même cour du 3 mai
[782, qui l'a admis et reçu à prêter hommage à la ma-
nière des nobles, du fief de la Tour de Saint-Crépin, et
msemble de l'arrêt du 1 1 du même mois de mai, qui a
: -eçu l'hommage dudit sieur de Tholozan , en la même
nanière, certifions et attestons, à tous qu'il appartiendra,
| ]ue messieurs Etienne, Antoine et Esprit Tholozan ,
3ère, aïeul et bisaïeul dudit sieur Honoré, ont toujours
'écu noblement et avec distinction ; qu'ils ont été re-
f :onnus de tous tems nobles d'ancienne race, et qu'ils
: >nt pour armes : un écu fond d'azur, chargé d'une sirène
V argent couronnée d'or, posée dé front, et qui tient ses
leux queues, dont les nageoires sont d'or. En foi de quoi,
îous avons fait le présent que nous avons signé , et y
I ivons apposé chacun le sceau de nos armes. A Grenoble,
e 10 octobre 1782. Signé: le vicomte de Bardonnenche,
| yndic delà noblesse; le marquis de Viennois, syndic de
I a noblesse ; le marquis de la Tour du Pin Montauban ;
Emé marquis de Marcieu. Vu par nous, intendant de
Dauphiné, signé Pajol.
374 I>K THOLOZAN.
Nous, François Jadin, écuyer, conseiller du Roi,
vi-bailli de Viennois, lieutenant-général civil et criminel
au siège royal présidial de Graisivaudan, séant à Gre-
noble, certifions et attestons à tous qu'il appartiendra,
que les signataires au certificat de l'autre part, sont tels
qu'ils sont qualifiés ; en foi de quoi, nous avons signé le
présent, avec le substitut audit siège, et y avons fait ap-
poser le scel royal d'icelui. Donné à Grenoble, le n no-
vembre 1782. Signé : Jadin, lieutenant-général; Soirel,
substitut.
Nous, lieutenant-général des armées du Roi et de la
province de Dauphiné, commandant en chef, certifions,
que les sieurs marquis de Marcieu, de Viennois, de la
Tour du Pin - Montauban et vicomte de Bardonenche ,
qui ont signé le présent certificat, sont gentilshommes
de cette province, ainsi qu'ils se qualifient, et que foi
doit être ajoutée à leurs signatures, de même qu'au con-
tenu dudit certificat, visé par M. l'intendant. En
témoin de quoi, nous avons délivré le présent signé de
notre main, auquel nous avons fait apposer le cachet de
nos armes, et fait contresigner par le secrétaire de notre
commandement. Fait à Grenoble, le 12 novembre 1782.
Signé le duc de Tonnerre; par monseigneur, signé Teys-
seyre-Rochefleix .
Nous, Philippe- Marie Ponte, comte de Scarnafis,
chevalier, grand'croix et commandeur de Tordre royal
et militaire des Saints Maurice et Lazare, gentilhomme
de S. M. le roi de Sardaigne, et son ambassadeur auprès
du Roi très-chrétien, certifions à tous ceux qu'il appar-
tiendra, que l'acte ci-dessus a été authentiqué par M. le
duc de Glermont-Tonnerre, lieutenant-général du Dau-
phiné. En témoignage de quoi , nous avons donné les
présentes signées de notre main, contresignées par notre
secrétaire, et munies du cachet de nos armes. Fait à
Paris, le 29 novembre 1782. Signé de Scarnafis ; contre-
signé J. Motture.
Le notaire juré public de la ville et république de
Fribourg, en Suisse, soussigné, certifie que la présente
copie est conforme et fid'ellement tirée de son original.
A Fribourg, le 17 février 1794. Signé Joseph-Nicolas
Stocckiin.
Nous, l'avoyer et conseil de la ville et république de
ROUGIER. 375
Fribourg, en Suisse, certifions à tous ceux qu'il appar-
tiendra , que le sieur Joseph-Nicolas Stoecklin , notaire
juré public, qui a signé et expédié la présente copie, est
effectivement tel qu'il se dit être, et qu'en conséquence,
foi peut et doit être ajoutée, tant en jugement que dehors.
Certifions en outre, que le papier timbré et le contrôle
ne sont point en usage dans cette souveraineté. En foi de
quoi, nous avons fait munir les présentes de notre sceau
accoutumé, proche la signature de notre secrétaire-d'état,
Donné le 17 février 1794. Suit la signature.
Cette famille est représentée de nos jours par :
Jean - Baptiste , marquis de Tholozan, né en 1771 ;
entré au service, dans les hussards de Chamborant en
1788 ; a émigré en 1791, et fait les guerres dans les hus-
sards de Salm. Il est aujourd'hui colonel de la légion de
Seine-et-Marne, chevalier de l'ordre royal et militaire
de Saint- Louis, marié à Euîalie de Brisay ; de ce mariage
sont issus :
i*. Ernest- René de Tholozan ;
20. Euialie de Tholozan.
Armes : d'azur, à la sirène d'argent, couronnée d'or,
tenant ses deux queues, lorrées du même émail.
#
le VER , famille noble de Picardie , dont les armes
sont : D'argent, à trois sangliers de sable , accompagnés
de neuf trèfles du même, 3, 3 et 3.
ROUGIER, au pays d'Aunis, famille noble du Poitou,
dont la filiation remonte par titres, à :
I. Georges Rougier, écuyer, co-seigneur du Pré-
l'Evêque, un des vingt-cinq échevins de Poitiers, maire
de cette ville [en i526, qui épousa dame Jeanne Regnault,
dont il eut :
Sjb ROUGIER.
i°. Guillaume Rougier, écuyer (1) ;
2e. Pierre, dont l'article suit ,
3°. Jeanne Rougier, mariée à Jacques Audebert,
écuyer, sieur de la Guillonnière, ainsi qu'il
(1) II. Guillaume Rougier, écuyer, sieur du Pré-1'Evêque,
conseiller de la ville et sénéchaussée de Poitiers, en 1 55g,
constitua une rente de trois cents livres, au profit de M. Pidoux,
écuyer, sieur de Malaguet lieutenant -général au présidial de
Poitiers, et de dame Françoise Bouhier, son épouse ; passée
à Poitiers, par devant Martin, notaire; l'amortissement est
au bas de l'acte. Il acquit de M. Jacques Baudet, écuyer,
la maison noble du Pré-1'Evêque , située dans la paroisse de
Thurageau, en Poitou , par acte passé devant Chesneau et
son confrère, notaires à Poitiers, le 26 mai i556. Il épousa,
i°. Marie Rouyer ; 20. Anne Moreau, qui, étant, veuve, fit
f une déclaration, tant pour elle que pour ses enfants et autres
tenanciers solidaires, de • différents lots de terre dépendants de
la maison noble du Pré-1'Evêque, au seigneur de Châteigner,
chevalier des ordres du Roi, à cause de sa terre d'Abin, passée
devant Chesneau et son confrère, notaires à Poitiers, le 26 mai
i55g; et fit accord, devant les mêmes notaires, avec ses en-
fants, le 3i octobre 1578. Guillaume Rougier eut pour enfants ;
Du premier lit :
i\ Louis Rougier, écuyer, seigneur du Reneux;
20 René Rougier , écuyer , seigneur de Plsle - Bertin
avocat du Roi au bureau des finances, à Poitiers,
maire de ladite ville. |I1 épousa Charlotte de Gauret
fille d^ Louis de Gauret, écuyer, sieur de Sollère , cor
seiller au présidial de cette ville , et de dame Anne di
Plessis-Berland. Leurs enfants Jurent :
a. René Rougier , écuyer , sieur de PIsle-Bertin ,
prêtre , chanoine de Saint-Pierre de Poitiers ;
b. Jeanne-Françoise Rougier;
c. Marie Rougier , qui épousa Godefroy Pous
sineau , écuyer, sieur de la Motte - Croutel , fils de
messire Jean Poussineau , écuyer , conseiller di
Roi, président trésorier de France au bureau des
finances à Poitiers, et de dame Susanne Thubert,
fille de Jean Thubert, écuyer, sieur de la Cor-
baye, conseiller au présidial de Poitiers, l'un des
vingt -cinq échevins de cette ville, et de Marie
Fouet. De ce mariage est issu :
Godefroy Poussineau, écuyer, sieur de la Motte-
ROUGIER. 377
appert par le contrat de partage, du 12 mars
i565, passé à Poitiers, devant Pierre Millet et
son confrère, notaires. Il en eut un fils nommé
aussi Jacques Audebert, écuyer, sieur de la
Guillonnière.
IL Pierre Rougier, écuyer, sieur des Roches- aux-
Fées, ou des Bruères, dans la paroisse de Montreuil-
Bonnin, en Poitou, partagea la succession de ses père
Croutel , qui épousa demoiselle Renée Cons-
stant, fille de Charles Constant, écuyer, sieur
de la Gautrie , conseiller au présidial de Poi-
tiers , et de dame Jeanne Picard , en présence
de messire Godefroy Poussineau , Marie - Renée
Constant, de Gauret , d'Elbene , Etienne Cons-
tant , F. Constant , Marie - Marguerite Poussi-
neau , René [■ Rougier , Constant , Jacques Rou-
gier, Pierre Picard, N.... Constant, Constant
Poussineau ; Geneviève Rougier , Jeanne - Fran-
çoise Rougier , Louis Rousseau , Pierre Constant ,
M. Clabat, F. Brunel, Marie et Ignace Jarno,
Louis-Cécile de Gennes, M. Constant et des no-
taires ; cet acte est signé Royer. Cette famille est
représentée jpaintenant par mademoiselle Pous-
sineau du Lys, héritière du château de la Motte-
Croutel , où elle habite avec M. de Clervaulx ,
son mari. Cette dame a d'autres sœifrs puînées ;
3°. Marguerite Rougier, mariée à messire René de Gauret,
écuyer, sieur de Sollère, conseiller au présidial de Poi-
tiers, frère de Charlotte de Gauret, épouse de René
Rougier ;
Du second Ut :
40. Jean, dont l'article suit :
5°. Pierre Rougier, sieur de Verres ou de Vayres, marié
avec Jacquette Cartiers, dont on ignore la destinée ;
6*. Barbe Rougier, qui épousa noble Guillaume Aubert,
avocat en la cour de parlement de Paris, et conseiller au
présidial de Poitiers.
III. Jean Rougier , Ie' du nom , sieur du Pré - l'Evoque et
de la régale, près de Gergais, en Poitou, épousa, le 20 juillet
1 55g, demoiselle de la Coussaye, dont sont issus :
i°. Jean, dont l'article suit :
2e. François Rougier,* écuyer, sieur du Pré - TEvêque ,
conseiller au présidial de Poitiers , père de Marie Rou-
378 ROUGI ER.
et mère, étant mineur, sous l'autorité de sir François
Lucas, sieur de Verinnes, avocat du Roi au présidial
de Poitiers, son oncle maternel, et son curateur fondé,
le 12 mars 1 565 ; épousa demoiselle Florence Pidoux ,
fille de messire Jean Pidoux, écuyer, sieur de Malla-
guet , lieutenant-général au présidial de Poitiers , et de
dame Françoise Bouhier. Il consentit un bail à ferme,
au profit de Jean Audebran, d'une métairie, nommée
le Gouet- Poitou, appartenante à dame Florence Pidoux,
son épouse, passé à Saint-Loup, devant Drouet et Lor-
reine, notaires audit lieu, le 11 juin 1621 ; consenti
gier , mariée, i°. à Pierre Thubert (1) , écuyer, sei-
gneur de la Tour-de-Boussay, paroisse de Vendœuvres,
en Poitou, conseiller au présidial de Poitiers, fils aîné
de messire Jean Thubert, écuyer, sieur de la Corbaye,
conseiller au présidial de Poitiers , et l'un des vingt-cinq
pairs et échevins de cette ville, et de dame Marie Fouet ;
étant veuve, elle reconnut avoir reçu, tant en son nom
et comme héritière en partie de feu messire François
Rougier, écuyer, sieur du Pré-1'Evêque , conseiller au
présidial de Poitiers , son père , et comme mère et
tutrice de ses enfants, de Philippe de Lauzon, écuyer,
sieur de la Monnerie, la somm#de 2,5oo livres, à la-
quelle il était solidairement obligé, avec M. de Lauzon,
écuyer, sieur de Ragneux, trésorier de France à Poitiers,
par obligation passée devant Porcheron et Bougouin ,
notaires de Poitiers, le 25 septembre t6i8, dont les deux
(1) 11 avait deux sœurs; i°. Susanne Thubert, qui épousa
M. Poussineau, écuyer, conseiller président au bureau des
finances à Poitiers; 20. Madelaine- Thubert, qui épousa Flo-
rentin Rouatier, écuyer, sieur de Jorigné, conseiller au pré-
sidial, l'un des vingt cinq échevins de la ville de Poitiers.
Elles sont rappelées par le .partage des biens de Jean Thubert
et Marie Fouet, leurs père et mère, fait par lesdites dames,
et Pierre Thubert, leur frère, le 9 novembre 1643, acte
reçu par Martin et Caillé, notaires à Poitiers.
Nota. Une demoiselle de la Rivière - de - Broc , sœur de
l'épouse de Charles - Armand de la Porte -Vezins, chevalier,
seigneur de Beaufort, dont la rille a épousé M. Jacques-
Alexandre Rougier, écuyer, officier au régiment d'Orléans ,
infanterie, s'est mariée, à Châtellerault, avec messire Thu-
bert, écuyer, sieur- de la Yalançay,' dont sont issues deux
demoiielles, qui ont été religieuses audit lieu.
ROUGIER. 379
lin arrentement , par acte du premier octobre de la
même anne'e. De son mariage sont issus :
i°. Charles Rougier, écuyer , prêtre , prieur de
Lucfaé - Poitou, qui fut chargé des pouvoirs de
ses père et mère , vu leur grand âge , lors du
mariage de Jean, son frère puîné, en i63i ;
2°. Jean, qui continue 1» lignée ;
3°. Jeanne Rougier, qui- épousa Jacques Audebert ,
tiers appartenaient audit feu François de Rougier ,
écuyer, sondit père, qui lui sont demeurés par le par-
tage qu'elle a fait avec ses co-héritiers J et l'autre tiers
appartenait à M. Guillaume Rougier, écuyer, sieur de
Charais et du Reneux, qui en avait fait le transport
audit feu sieur Pierre Thubert, par acte passé devant
Royer et Porcheron, notaires, le 17 octobre 1629. Cet
acte de reconnaissance passé à Poitiers/ devant Barreau
et Martin, notaires, le 14 décembre i633. E'ie épousa
en secondes noces, par contrat du 21 février 1634,
passé devant Barreau et Martin, notaires à Poitiers,
Jean de Bridieu , écuyer , seigneur de la Baron , paroisse
de Sénéché, en Poitou, fils de Pierre de Bridieu,
écuyer, seigneur de la Baron, de la Saulaie, etc., l'un
des cent gentilshommes de la maison du -Roi , com-
mandant pour Sa Majesté au château de Villebois, en
Angoumois, et de Gabrielle de Montfort, dame du Breil
et de la Baron. Voye% leur postérité, dans le tome XII
du Nobiliaire de France, pag. 242 et suiv. Marie Rougier
eut de messire Pierre Thubert, son premier mari :
a. Charles Thubert, écuyer, sieur de la Tour de
Boussay ;
b. Susanne Thubert, qui épousa messire François de
Martel , chevalier , seigneur de Tricon , fils de
messire Philibert de Martel, chevalier, sieur de
Tricon, etc.; '
c. Louise Thubert, mariée à messire Marc Antoine
Colasseau , chevalier , seigneur des Roches de Ven-
dceuvres ;
3°. Charles Rougier , écuyer , sieur du Pré - l'Evêque ,
conseiller au présidial de Poitiers, l'un des vingt-cinq
pairs et échevinjs de ladite ville ; il fit une acquisition j
par acte du i5 mai 1612, passé à Poitiers, devant
Preignard et Jorigny, notaires ; fit un échange de terre
avec Rolland Vibard, sergent royal, par contrat passé
*à Poitiers devant Porcheron, notaire, le 17 avril 1623,
380 ROUGIER.
écuyer, sieur de la Guillonnière , fils de Jacques
Audebert , écuyer , seigneur du même lieu , et
de dame Jeanne Rougier. Elle fit une promesse
à sa, mère, dame Florence de Pidoux, le 4 février
1622. De ce mariage sont issus :
a. N.... Audebert, père de Jean Audebert,
abbé de Rouilé, chanoine de Sainte-Rade-
gonde de Poitiers, qui a laissé une succession
considérable ;
b. Florence Audebert, mariée à messire Pierre
Joulin , écuyer , sieur de Bois-Menet , qui
eut un fils, nommé Pierre Joulin.
III. Jean Rougier, Ier du nom, écuyer, sieur des
Bourries , dans la paroisse du Turageau , en Poitou ,
conseiller au présidial de la Rochelle, en 1629 ; épousa,
par contrat passé à Fontenay-le-Comte, devant Bonnin
et rendit une déclaration de certaines terres de la mé-
tairie du petit Thouillet, dépendante de la maison noble
du Pré - l'Évêque, avec d'autres tenanciers en frérêches,
passée à Mirebeau, par devant Jourdin, notaire, le
28 février 1628, à dame Vaillant de Guelis, veuve de
M. de Moulins, écuyer, sieur de Villonet, maître-
d'hôtel ordinaire de la maison de la reine Lduise ;
4#. Barbe Rougier.
IV. Jean Rougier, IIe du nom, écuyer , sieur de la Régale
et de Moulin, fut receveur du taillon à Poitiers, et maire de
ladite ville en 16 ti. Ses armes, qui se voyaient sur la bordure
du tableau du siège de Poitiers, dans la salle de l'hôtel-de-ville,
sout : d'argent, au chevron d'azur, accompagné en chef de trois
roses de gueules , avec cette devise ; fato major prudentia. Il
épousa, par contrat passé devant Jean Brisset et Sébastien
Assailly, notaires de Niort, le 27 janvier 1592, demoiselle
Perrette Jolly, fille de Jean-Baptiste Jolly et de demoiselle
du Rueau. Ce contrat fut signé de Louis de la Coussaye, con-
seiller au présidial de Poitiers, Eméry Regnault, avocat du
Roi, et Jean Vidard, procureur du Roi au même siège. Jean
Rougier et Perrette Jolly , son épouse , se firent un don mu-
tuel, par acte passé à Poitiers devant Johanne, notaire, le 23
juin 1622. Il partagea la succession de ses père et mère, avec
ses co-héritiers, le 4 mai 1594. Il acquit la maison noble de
Moulin, de Jean-Baptiste Jolly, son beau-père, telle qu'elle
avait été adjugée par le procès-verbal des criées et l\idj#dica-
ROUGIER. 38 1
et Jolly, notaires, le 3i août i63i, demoiselle Jeanne
Jolly, fille de M. Jolly, conseiller en l'élection de
Fontenay, et de dame Guyonne Achard ; acquit une
maison à la Rochelle, rue de l'Ecole, de M. Urbain
Bouhier, René Berteau, sieur de Saint - Fulgen, et de
demoiselle Berteau, son épouse, par contrat passé à
pontenay-le-Gomte , pardevant Bonnin et Trin , no-
taires, le 27 juin 1639. Etant venu s'établir, de Poitiers,
tion du 17 janvier i58i. Il en rendit hommage-lige, le i3
janvier 1626, à la baronnie de Chauvigny et au seigneur évêque
de Poitiers. De son mariage sont issus :
i°. Jean, dont l'article suit :
2°. Jacques Rougier , écuyer , sieur des Châtelliers , cha-
noine de Saint-Pierre de Poitiers ;
3°. Jean Rougier, écuyer, sieur de Puy-Poirier, né en
1612 , émancipé le 22 mars i632. Il acquit, de ses
père et mère , une maison sise à Poitiers , rue Saint-
Cybard , et la métairie noble de Puy - Poirier , afin de
les acquitter d'une somme qu'ils avaient reçue pour lui,
pendant sa minorité , de M. le Coq , conseiller au par-
lement de Paris, en pur don. Il épousa, au mois de
juin i65o, demoiselle du Ruau, sa parente du côté
maternel. Il paraît qu'après son mariage , il fut s'éta-
blir dans sa maison de la Poussardie, paroisse de Saint-
Médard de Marçay, en Poitou. On ignore s'ils ont
eu des enfants ;
40. Marie Pougier, religieuse au monastère de Gaine,
en Poitou ;
5°. Anne Rougier, mariée à M. Jean de Méchinet ,
écuyer, sieur de "la Renouzière, par contrat passé à
Poitiers , devant Sapien et Porcheron , notaires , le 28
décembre 1620. De ce mariage est issue Jeanne de
Méchinet, qui épousa René Vidard , écuyer, sieur de
la Fosse, demeurant à la Gobunière, paroisse de Vâle,
en Poitou. De ce mariage vinrent :
a. Jean-Armand Vidard ;
b. Jeanne Vidard ;
c. Marie-Anne Vidard ;
d. Isabelle Vidard ;
e. Andrée Vidard.
V. Jean Rougier, IIIe du nom, écuyer, sieur .de Moulin,
épousa, par contrat passé devant Johanne et Porcheron, notaires,
le ti février i63o, demoiselle Françoise Varenne, fille de Simon
382 ROUÔIER.
d'où ses ancêtres étaient originaires , et où il était né ,
à la Rochelle, vers Tan 1628, il fut imposé à la taille;
mais il obtint une sentence, rendue en l'élection de
ladite ville, le 28 juillet 1 644 , qui ordonna , vu sa
qualité de noble, de le rayer et biffer du rôle des tailles
Varenne, sieur de Charois, et de dame Barbillon. Il mourut à
Pougne, en Poitou, le 11 septembre de la même année i63o. Sa
veuve renonça à sa succession, le 25 novembre suivant, par re-
quête signée Varenne, et Bontemps, procureur à Poitiers, et
appointée par René Brochard. Elle fît faire l'inventaire des
meubles, titres et papiers délaissés par feu son mari , au mois
de décembre suivant. Françoise de Rougier, leur fille unique,
fut mariée à René du Pont , écuyer , sieur de Charzay , pair
et échevin de la ville de Poitiers , qui passa un accord , pour
le remploi des deniers dotaux de sa femme, devant Bour-
beau et Marot, notaires à Poitiers, le i5 novembre i663,
avec ses enfants dénommés ci-après.
i». René du Pont ;
20. Jean du Pont;
3°. Marie du Pont;
40. Anne du Pont ;
5*. Louise du Pont ;
6*. Françoise du Pont ;
FRAGMENTS.
Demoiselle N.... Rougier épousa messire Jacques de Gennes,
écuyer, conseiller au présidial de Poitiers, un des vingt-cinq
pairs et échevins de ladite ville. De ce mariage sont issus :
i» Charles de Genres , écuyer , sieur du Courtion , con-
seiller au présidial de Poitiers*, marié avec demoiselle
Cécile Texier ;
2». Jeanne-Marie de Gennes , mariée à Louis de Brillac,
écuyer, qu'elle rendit père de :
a. Charles de Brillac, écuyer, prêtre, chanoine et
grand-chantre de Saint-Hila'ire de Poitiers ;
b. Marie - Scholastique de Brillac , mariée à François-
Sylvain de Chauvclin , écuyer, sieur de Beau-
regard ;
c. Louis de Brillac, écuyer.
Louise Rougier épousa messire Goguet de la Roche- Gratton,
trésorier de France à Poitiers, dont sont issus plusieurs enfants.
Transaction passée , au mois de septembre ibbg , entre le
marquis de Frénois et dame de Tusseau, son épouse, lille
KOUGIEU.
383
de la paroisse de Saint - Barthélemi de cette ville , avec
défense de l'y comprendre à l'avenir ; obtint, le i3 dé-
cembre 1669, une ordonnance de maintenue de noblesse,
de M. Colbert du Terron, intendant-général de la ma-
rine, commissaire départi au gouvernement de la Ro-
chelle. Cette ordonnance fait mention du blason de ses
armes, qui est d'argent, à trois roses de gueules. Il épousa,
en secondes noces , par contrat passé devant Langlois ,
notaire à la Rochelle , le 1 o février 1 646 , damoiselle
Jeanne de Mirande, dame de Pouillas , fille de messire
Jean de Mirande, écuyer, sieur du Treuil des Noyers,
conseiller à l'amirauté de Guienne, et de dame Fouchier.
Il n'en eut point d'enfants. Il mourut à la Rochelle, le
2 avril 1672, et fut inhumé le 3, dans l'église de Saint-
Barthélemi, à l'âge d'environ quatre-vingt-deux ans.
De son premier mariage sont issus :
i°. Jacques Rougier, écuyer, sieur du Vigneau,
célibataire, conseiller au présidial de la Rochelle,
en 1654 ;
2e. Autre Jacques, dont l'article suit.
IV. Jacques Rougier, Ier du nom, écuyer, sei-
gneur des Tourettes , et du Marais - Guiot , conseiller
au présidial de la ville de la Rochelle, le 17 janvier
1660 ; procureur du Roi audit siège et à la maré-
chaussée, le 24 août 1680 ; né à la Rochelle, le 2 5 no-
de messire Charles de Tusseau, baron de Folcourt et les
Beaupinoy, et messire Jean Rougier, écuyer, sieur de Moulin,
et Charles de Gennes, écuyer, sieur de Courtion, pour
régler une créance de 6,5oo livres, et plusieurs années d'ar-
rérages qui étaient dus, par ledit baron de Folcourt, à feu
messire Charles Rougier, écuyer, sieur du Pré - l'Évêque,
et à messire Jean Rougier, écuyer, sieur de Moulin ; ladite
créance partageable par moitié avec M. de Bridiem écuyer,
sieur de la Baron, #t messire Jean Rougier, écuyer, sieur de
Moulin, et demoiselle Françoise Varenne, pour l'autre moitié.
Dans une ordonnance rendue en i562, il paraît qu'un Fran-
çois Rougier prenait les titreS de baron de Feralz, Saint-Benoît
et Pincelicon, seigneur de Matras , Tournebois , Villemagne
et de Dignadomons,. conseiller du Roi en son conseil privé,
maître - d'hôtel ordinaire de S. M. la Reine mère, sénéchal de
Lauragais.
384 • fcOUGifek»
vembre i635 ; partagea la succession de dame Jeanne
Jolly, sa mère, avec son frère aîné, par acte passé à
la Rochelle , pardevant Demontereau , notaire , le 7 no-
vembre 1666; donna quittance à messire Jean Rougier,
son père , conjointement avec sondit frère aîné , le
3 novembre 1666, de la somme de i5,ooo livres, que
leurdit père leur avait donnée à chacun , en outre de
leur charge de conseiller, pour demeurer quitte envers
eux de tout ce qu'ils pouvaient prétendre de feu Jeanne
Jolly, leur mère. Il épousa, en premières noces, Eli-
sabeth Guéry, fille de Simon Guéry, sieur de la Ma-
cardière , procureur en l'élection de la Rochelle , et de
demoiselle Cabèce, par contrat passé devant Demon-
tereau, notaire, le 22 septembre 1660. Ils se firent
un don mutuel, par acte passé devant le même, le
22 septembre 1661. Il vendit, à M. Colin de la Mar-
tignière, avocat du Roi à Fontenay-le-Comte, la maison
noble des Tourettes, avec une borderie, leurs appar-
tenances et dépendances, situées au bourg de Saint-
Jullien-de-Petosse , en Bas-Poitou, pour la somme de
3,45o livres, par contrat passé par Chatevert et Paren-
teau, notaires à Fontenay, le 10 avril 1676 ; acquit la
maison de Cherterre et la métairie de Seille, leurs
appartenances et dépendances , situées en la paroisse de
Villedoux, près la Rochelle, de dame Susanne Henry,
veuve et non commune en biens de feu Henri Vlamain,
marchand de la Rochelle, le 5 novembre 1681. Il
épousa, en secondes noces, Marie Ghavigneau , fille
de M. Clément Chavigneau, conseiller en l'élection de
la Rochelle, et de demoiselle Anne Belleau. Il mourut
âgé de cinquante-cinq ans, à la Rochelle, le 23, et fut
enterré le 24 novembre 1691 , dans le haut de la nef
de l'église de Saint-Barthélémy , à main droite ; après
sa mort, sa veuve -fit faire l'inventaire des meubles,
effets, titres et papiers par lui laissés, commencé le
4 octobre, clos le 10 décembre 169* Elle passa deux
transactions, i°. avec les sieurs et dame de Montbron,
pour régler les droits qu'ils avaient à prétendre dans la
succession de leur père et beau-père, .dans les meubles
et acquêts, le 19 janvier 1693 ; 20. avec les mêmes,
qui règle les droits qu'ils avaient à prétendre dans la
succession de leur père et beau-père, dans les domaines
propres, par acte passé devant Juge, notaire à la Ro-
koUGiEît. 38:?
chelle, le 21 avril 1694; partagea les domaines propres
et les meubles et effets de la succession de feu Jacques
Rougier des Tourettes, son mari, avec les enfants du
second lit dudit défunt et d'elle, par actes des 1 1 mars et
10 mai 1705, reçus par Michaud, -notaire à la Rochelle;
obtint une ordonnance de maintenue de noblesse, tant
pour elle, que pour messire Jacques Rougier, son fils
aîné, de M. Bégon, intendant de la généralité de la
Rochelle, du 11 mars 1702. Jacques Rougier eut pour
enfants :
Du premier lit :
i*. Françoise - Elisabeth Rougier, mariée, par
contrat du 7 mai 1687, avec Alexandre- Robert
de Montberon, chevalier, seigneur d'Esnandes,
d'Usseau et de Beauregard , près la Rochelle ,
fils de François de Montberon, chevalier, sei-
gneur des mêmes terres , d'une ancienne maison
d'Angoumois, connue dès l'an 1140, et de Char-
lotte de Landas. Elle et son mari transigèrent
avec Marie Châvigneau, leur belle-mère, en 1694.
De ce mariage sont issus :
a. Alexandre- François dit le comte de Mont-
beron, capitaine au régiment de Mornac,
marié, par contrat du 20 septembre 1720,
à Catherine- Agnès de Lévis-Charlus , fille de
Charles- Antoine de Lévis, comte de Charlus.
et de Marie-Françoise de Paule de Béthisy,
et sœur de Charles-Eugène de Lévis, pair
de France ;
b. Charlotte de Montberon , mariée, i°. au
seigneur de Saint - Mary , en Angoumois ,
mort sans enfant; 20. à Henri de Vigneau;
seigneur de Vaucarte et de Fayal , chevalier
de Saint-Louis, dont plusieurs enfants ;
Du second lit :
3°. Jacques, dont l'article suit ;
40. Gabriel Rougier, écuyer , sieur des Tourettes,
officier au régiment de Mornac, en garnison dans
les Ardennes ; marié, par contrat du 24 août
ï 71 8, passé devant Poussignon, notaire à Sedan,
i3. 25
386 ROUGIER.
avec demoiselle Jeanne Salut. Il mourut à Saint-
Just, près Marenne , en Saintonge, le 5 octobre
1756. De son mariage sont issus :
a. Vital Rougier, écuyer , sieur des Tourettes ;
b. Claude Rougier, écuyer, sieur des Tourettes;
c. Marie-Madelaine Rougier, mariée en 1756,
à Jean-François Rougier du Payau, son cou-
sin-germain.
Ces deux garçons se sont mariés et ont eu
des enfants, qui, n'ayant point de fortune,
ont passé au Port-au-Prince , île de Saint-
Domingue, où ils ont tous été égorgés par
les nègres. Les journaux du tems font men-
tion des détails affreux de leur mort ;
5°. Jacques Rougier, écuyer, sieur des Tourettes,
né le ?i mai, et baptisé le premier juin 168 1,
pourvu d'un . canonicat de Saint - Henri, étant
diacre, le 10 juin 1705, nommé ensuite second
archidiacre dudit chapitre ; il est mort dans cette
dignité, le 3i mai 1753, et fut enterré le len-
demain dans l'église cathédrale de la Rochelle ;
6°. Jean-Jacques, qui fonde la seconde branche,
rapportée en son rang ;
70. Daniel- Georges Rougier, écuyer, mort à l'île
d'Aix, sans alliance ;
8°. Marie-Jeanne Rougier, mariée, i°. à Louis de
Mornay , chevalier , seigneur de la Chapelle , ca-
pitaine des vaisseaux du Roi, chevalier de Saint-
Louis, mort en 1708, fils de Henri de Mornay,
marquis de Montchevreuil, seigneur de Vaudam-
pierre, chevalier des ordres du Roi, capitaine et
gouverneur du château de St-Germain-en-Laye,
et de Marguerite Boucher-d'Orsay; 20. à M. Louet,
écuyer, sieur du Tremblay , chevalier de Saint-
Louis, mort sans enfants. Elle mourut à la Ro-
chelle , le 6 décembre 1756, âgée de quatre-
vingt-deux ans, et inhumée le 7, dans le cime-
tière de Notre-Dame de cette ville. De son pre-
mier mariage sont issus te
a. Louis de Mornay, écuyer de la duchesse
d'Orléans , gentilhomme du duc , ensuite
ROUGIER. 387
gouverneur de Saint - Cloud , mort céliba-
taire, dans un âge très-avancé ;
b. Gabrielle de Mornay, religieuse à Saint-Cyr ;
c. Susanne-Madelaine de Mornay , abbesse de
l'abbaye de Notre- Dame-aux-Bois , en 1745,
morie en 1760 ;
d. Renée- Françoise de Mornay , d'abord reli-
gieuse , ensuite mariée à messire Auguste
Gobert , écuyer , sieur de Ghouppes , dont
est issue demoiselle Jeanne - Françoise- Au-
guste Gobert de Chouppes , religieuse aux
dames de i; Union-Chrétienne de Fontenay-
le-Gomte , où elle existe encore , supérieure
du même monastère, dans un grand âge ;
90. Susanne Rougier, mariée à messire Etienne
Huet, écuyer, sieur de Sourdon, dont postérité,
représentée aujourd'hui (1818) par deux garçons ,
dont le dernier a été admis par le roi Louis XVI,
élève à l'école royale et militaire de Vendôme ,
le 7 septembre 1782, et- tous deux ont été déco-
rés par Sa Majesté Louis XVIII, en 1814. Ils
sont passés en Angleterre, au commencement
de la révolution, et s'y sont mariés. Ils ont une
sœur , également mariée , nommée Marie - Blan-
dine- Félicité Huet de Sourdon , . dont on ignore
la destinée. Pierre-Philippe Huet , chevalier de
Sourdon, leur oncle, a été capitaine aux grena-
diers royaux, chevalier de St-Louis, et a fait la
guerre en Italie, sous M. de Maillebois. Un autre
fut religieux bernardin , et long - tems procureur
de l'abbaye de la Grâce de Dieu, en Aunis ;
lorsque ces religieux furent contraints de quitter
leur monastère , il s'est retiré chez son frère , à
Nantilly, près la Rochelle, où il est mort. Ces der-
niers avaient deux sœurs, Tune mariée à M. de
Mascaron , chevalier de Saint - Louis , gouver-
neur de l'île et château d'Oléron , en Saintonge ,
et l'autre , religieuse hospitalière à l'hôpital Fo-
restier à la Rochelle.
V. Jacques Rougier, II* du nom, écuyer, sieur du
Marais-Guiot,- lieutenant - particulier , assesseur civil et
criminel au présidial de la Rochelle, en 1703, né en
388 aouGiÈR»
cette ville le 18, et baptisé le 3o juillet 1678 ; épousa,
par contrat passé devant Michaud et Marchand, notaires
de cette ville, le 5 juin 1709, demoiselle Madelaine
Brageau, veuve de M. d'Aucher ; obtint, conjointe-
ment avec ses frères et sœurs , une ordonnance de
maintenue de noblesse, de M. de Beauharnais, inten-
dant de la généralité de la Rochelle, le 20 octobre 17 14.
Madelaine Brageau mourut à la Rochelle, le 3 et fut
inhumée le 5 février 1752, à l'âge de soixante-neuf ans,
dans l'église de Saint-Barthélemi de cette ville ; et son
mari, Jacques Rougier, mourut dans la même ville,
le 5 février 1758, et fut inhumé* le 6, dans la même
église. De leur mariage sont nés plusieurs enfants, morts
en bas âge, et :
VI. Alexandre Rougier, écuyer, seigneur du Marais-
Guiot, procureur du Roi au présidial de la Rochelle,
en 1741; il naquit dans cette ville, le 3o janvier, et
fut baptisé le i5 avril 171 6, dans l'église de Saint-
Barthélemi ; épousa, par contrat passé devant Poirel
et de Comps, notaires à la Rochelle, le 28 mai 1745,
demoiselle Marie- Marguerite-Françoise Bille , fille uni-
que de M. Michel-Antoine Bille, et de demoiselle
Marguerite Airaut. Il était maire de la Rochelle, en
1788, que le 10 de cette année, il fut passé un acte
devant la Vergne et Roy, notaires, qui atteste que lui et
sa femme, étant enfants uniques, il n'y a pu avoir de
partage des successions de leurs pères et mères respectifs.
Il mourut en sa maison noble de Bonnegran , près la
Rochelle, le 2 5 novembre 1793, et fut enterré le len-
demain, dans le cimetière d'Aitré-lès-Rouaux. De son
mariage sont issus : - ,
i°. Jacques-Alexandre, dont l'article suit ;
2*. Marie-Madelaine-Geneviève Rougier, née à la
Rochelle le 2, et baptisé le 3 janvier 1746,
mariée, par contrat passé devant Fargenel et de
la Vergne , notaires de cette ville . le 9 avril
1769, avec Louis-Mathurin Brunet, écuyer, sei-
gneur de Sairigné , en Bas-Poitou , mousquetaire
de la seconde compagnie de la garde du Roi, fils
aîné de Pierre-Gabriel Brunet, écuyer, sieur
de Sairigné, et de dame Rose Stéphanie Merlans.
De ce mariage sont issus :
ROUGÏER. -389
a. Gabriel - Alexandre Brunet , écuyer, sei-
gneur de Sairigné , marié : i°. avec made-
moiselle Agathe Altier , fille de Charles
Jean - Marie , baron Altier, ambassadeur à
. Rome, et de dame Françoise-Emilie Gilbert
de Gourville, dont un enfant, mort en
naissant ; 2°. avec Susanne - Lucile Renard-
Cambois de Chenusac, fille de Rémi Renard-
Cambois de Chenusac, et d'Adélaïde- Pauline
Croisset. De, ce mariage sont nés trois garçons
et deux filles ;
b. Geneviève- Françoise -Aimée Brunet de Sai-
rigné, mariée à M. Alexandre-Aimable-Pierre
Morin, avocat en la cour d'appel de Poitiers,
et juge suppléant au tribunal de première
instance de la Rochelle, dont un fils, mort
en naissant.
VII. Jacques - Alexandre Rougier, écuyer, sieur du
Marais-Guiot , né à la Rochelle, le 4 septembre 175 1 7
et baptisé le 5 ; entra au service, en qualité de cadet, au
régiment de Royal-Comtois, le. 25 mars 1768; sous-lieu-
tenant à la suite au régiment d'infanterie d'Orléans, du
i3 mai 1771 ; sous-lieutenant en pied au même corps, le
1 9 mai 1 774 ; lieutenant au même régiment, le 7 août
1777; épousa, par contrat passé devant Château et son
confrère, notaires à Parthenay, le 18 mai 1779, Rose de
la Porte-Vezins , damoiselle , fille unique de messire
Charles-Armand de la Porte-Vezins, chevalier, seigneur
de Beaufort, près Châtellerault, en Poitou, capitaine
d'infanterie, chevalier de Saint-Louis, et de dame de la
Rivière-Broc. Leur fille unique, Rose-Marguerite- Aimée
Rougier, née au château de la Bonnière , a été mariée,
pendant la Révolution , à Louis - Antoine des Ouches ,
directeur-général des hôpitaux de la marine à Brest. De
ce mariage sont issus deux garçons et une fille, morts
en bas âge, à Rochefort.
SECONDE BRANCHE.
Seigneurs du Payau.
V. Jean-Jacques Rougier, écuyer, seigneur du Payau,
garde de la marine royale, quatrième fils du second lit de
390 • ROUGIER.
Jacques Rougier, écuyer, sieur des Tourettes, et de
dame Marie Chavigneau, naquit à la Rochelle, le 9 avril
1687. Il épousa : i°. par contrat passé en cette ville, de-
vant Michaud et son confrère, notaires, le 17 juillet 1717,
demoiselle Anne - Marie Bigotteau , fille de M* Michel
Bigotteau, receveur des consignations, à la Rochelle, et
de dame Anne Vinet ; 20. par acte du i3 juin 1725,
passé à Dompierre, près la Rochelle, demoiselle Jeanne
de la Grange. Il consentit un acte à son fils Jean-Fran-
çois Rougier, écuyer, le 10 décembre 1752, reçu par
Fleury et son confrère, notaires à la Rochelle. Il mourut
en sa maison de Lardillière, paroisse de Dompierre, le
premier décembre 1763. Ses enfants furent:
Du premier lit :
i*. Jean-François, dont Tarticle suit :
20. Marie-Anne Rougier, née au mois d'août 171 9;
décédée religieuse hospitalière de Sainte - Marthe
de la Rochelle, le i3 avril 1767;
Du second lit :
3°. Plusieurs enfants, morts en bas âge ;
4°. Marie- Louise -Jeanne Rougier, admise au nom-
bre des élèves de la maison royale de Saint-Cyr,
par brevet du Roi, le 18 septembre 1739, d'après
les preuves faites pardevant M. d'Hozier, généa-
logiste de la maison, de la chambre et des écuries
du Roi , le 1 2 septembre précédent , et le certi-
ficat de Mme de Boufflers, supérieure, et de madame
de Lignemare, maîtresse.- générale des classes de
ladite maison royale du 10 décembre 1752.
VI. Jean-François Rougier, écuyer, sieur du Payau;
né à Saint-Xandre, près la Rochelle, le 25, et baptisé
le 3i mai 171 8; nommé officier au bataillon de milice
de Saint-Jean-d'Angély, le premier octobre 1734; aide-
major, par brevet du 3 juillet 1746; capitaine, par
commission du 27 avril 1748; chevalier de Tordre royal
et militaire de Saint- Louis, le 25 janvier 1758; passa
à une compagnie de fusiliers, le 12 juin [759 : inspec-
teur des milices, le 11 janvier 1761 ; a fait la campagne
de 1746, en Italie, partie dans la communication de Nice
à Gènes; et a joint l'armée du maréchal de Maillebois,
la même année au camp de Tortone, y fit la campagne ;
rougier. 3gi
entra dans Monaco, le 5 octobre, et obtint la commis-
sion de capitaine de Seconde classe d'invalides à la suite
de la place de la Rochelle. Il épousa, par acte du 19 dé-
cembre 1756, demoiselle Marie - Madelaine Rougier des
Tourettes, sa cousine-germaine, fille de Gabriel Rougier,
écuyer, sieur des Tourettes, officier au régiment de
Mornac, et de dame Jeanne Salut. Il passa une licitation
avec Marie-Louise-Jeanne Rougier, sa sœur germaine,
admise à la maison royale de Saint-Cyr, devant Gràssous et
son confrère, notaires à la Rochelle, le 16 décembre iyS3 ;
fit son testament devant le Roy père et son confrère ,
notaires en la même ville, le 2 octobre 1782, et mourut
au Payau, le 4 novembre suivant. De son mariage sont
issus :
i°. Deux garçons, morts en bas âge;
20. Jean-François-Louis Rougier, qui suit;
3°. François Rougier, écuyer, né au Payau, le 24
mai 1764; nommé par brevet du roi Louis XV,
en 1772, élève de l'école de la Flèche; transféré
à l'école d'Efiiat, et de là, à celle de Vendôme,
où il a été nommé sous - lieutenant au régiment
de Royal - Auvergne ; est passé, en cette qualité,
à Saint-Domingue, avec un bataillon dudit régi-
ment; y a fait la guerre, et, après son retour en
France , il quitta le service pour cause de ma-
ladie ;
40. Marie - Madelaine - Marguerite - Geneviève Rou-
gier, née au Payau, le 11 juin 1763, morte au
même lieu, à l'âge de seize à dix-sept ans, et
inhumée à Nieul.
VII. Jean - François - Louis Rougier, écuyer, seigneur
du Payau, né en ce lieu, le 17 octobre 1758, garde
du corps du Roi , dans la première compagnie française ;
puis lieutenant dans les gardes-côtes rochellais ; épousa,
par contrat passé à Dompierre, près La Rochelle, devant
Roy père et son confrère, le 24 avril i7$3, demoi-
selle Marie-Jeanne-Julie le Blanc de Montlebourg, née
à Génolhac, diocèse d^zès, en Languedoc, le 20 mai
1764, fille unique de messire Louis - Vincent le Blanc
de Montlebourg , écuyer , capitaine des grenadiers au
régiment de Penthièvre , chevalier de Saint - Louis ,
qui, en cette qualité, a fait les campagnes de Corse,
392 rougier.
et de dame Marie- Bénigne -Catherine Billeau. Ils con-
sentirent une cession sous -seing privé, le 11 octobre
1784, au profit de M. Perrier, administrateur - général
des domaines, et secrétaire de la marine, demeurant à
Paris, de tous les droits mobiliers et immobiliers que
pouvait avoir M. Louis- Vincent le Blanc de Montle-
bourg, écuyer de leur père et beau - père , contre feu
M. André le Blanc de Montlebourg, écuyer, capitaine
au régiment de Beaujolais, leur oncle paternel, con-
trôlée à la Rochelle, le ier avril i8o3. Be ce mariage
sont issus :
i°. Louis- François, dont l'article suit :
20. Marie- Catherine- Julie Rougier, née à la Ro-
chelle, le premier septembre 1784, mariée à
Génolhac, où elle a des enfants;
3°. Henriette-Sophie Rougier, née au Payau, le 6
novembre 1789 ;
40. Marie - Athalie Rougier, née au Payau, le 28
août 1790, mariée, par contrat du 28 novembre
18 10 , passé à la Rochelle, devant Moreau-du-
Grand- Chemin et son confrère, notaires, avec
M. Ragouin, capitaine -adjudant -major au 82e
régiment de ligne, membre de la Légion d'Hon-
neur, ensuite capitaine de recrutement dudit ré-
giment , à Evreux , et enfin chef de bataillon à
la suite de Fétat-major de l'armée. De ce mariage
sont issus deux garçons :
5*. Caroline -Marie -Rougier, née au Payau, le 14
février 1794, mariée à La Rochelle, le 21 juillet
1 8-1 3, à M. Horme, natif de Dusseldorf, officier-
payeur au régiment du duc de Bergue, dont une
fille, morte en bas âge ;
6\ Victoire-Lise Rougier, née au Payau, le 14
avril 1798.
7*. Marie-Esther Rougier, née au Payau, le 17
avril 1798.
VIII. Louis - François Rougier, écuyer, seigneur du
Payau, né audit lieu, le 20 juin 1787; servit en qualité
de soldat au 79e régiment de ligne, le 16 janvier i8o5;
caporal, le premier ! janvier 1806; sergent, le 26 juin de la
même année; sergent-major, le premier novembre j8o8 ;
passa, avec le même grade, dans le deuxième régiment
DE PLANTA. 3ç3
de la Méditerranée, devenu le i32L de ligne, le i3 avril
1 8 1 1 ; sous-lieutenant au même corps, le 12 juin 181 3;
passa, avec le même grade, au 39e régiment de ligne,
le n août 1814; sous -lieutenant des grenadiers de la
Charente-Inférieure, le premier janvier 181 6; a fait la
campagne d'Italie, en i8o5 ; celle de Dalmatie, en 1806,
1807 et 1808; celle de Russie, de Pologne et d'Alle-
magne, en 18 12, 181 3 et 18 14; sur le Rhin, en 181 5 ;
a été fait prisonnier de guerre à Torgau, le 4 janvier 181 3,
et est entré en France, le 11 août 18 14.
Armes : d'argent, à trois roses de gueules.
PASCHAL, famille originaire du Languedoc, déclarée
noble, le 10 décembre 1668, comme descendante de
conseillers en la cour des aides de Montpellier. Elle
porte pour armes : d'azur, à l'agneau pascal d'argent.
Il y a encore du nom de :
Pascal, une famille dont une branche est établie
en Bretagne, et l'autre, au château de Lacours, dépar-
tement du Gard, qui a été anoblie plus récemment, et
qui a fourni divers officiers qui ont servi avec distinc-
tion. Elle porte pour armes: de gueules à l'agneau
pascal d'argent , portant une croix d'or , à laquelle est
attachée une banderolle d'argent ; au chef cousu d'azur,
chargé d'un croissant d'argent, accosté de deux étoiles
d'or.
Quant à la maison de Pascal de Saint - Juéry,
très - ancienne noblesse de la province de Languedoc ,
voyez le tome VIII du Nobiliaire universel de France,
page 354.
de PLANTA, famille noble, d'ancienne extraction,
originaire d'Étrurie , transplantée dans le pays des
Grisons, laquelle a fourni, l'an 5 19, un évêque de
Coire, dans la personne d'Ursichx, dont on voit encore
le tombeau dans l'église cathédrale. Elle a possédé en
fief le comté de l'Engadine, donné plusieurs chevaliers
394 DE PLANTA.
à Tordre Teutonique , des princes évêques de Coire, et
des abbesses de différents ordres. Cette famille s'est di-
visée en plusieurs branches , dont les principales sont
celles de Zutz , de Zexnetz , de Steinberg , de Samade,
de Wildenberg, etc. Cette dernière a formé les rameaux
qui sont établis, de nos jours, dans le Suntdgaw et dans
la province de Dauphjné. La branche du Suntdgaw s'est
fondue, en 1745, dans la maison des marquis d'Amédor
de Molans , en la personne de Joséphine - Clémentine-
Marie, dame de l'ordre impérial de la Croix étoiiée ,
morte le 12 janvier 1789.
I. Conrad de Planta, I" du nom, reçut de Conrad ^
de Bibérach , évêque de Coire , l'investiture du comté
de PEngadine, en 11 39. Il eut pour fils :
i°. Rodolphe, dont l'article suit :
2*. Bella de Planta.
II. Rodolphe de Planta, Ier du nom, seigneur de
Rhémus, mourut en 1193, laissant pour fils :
III. Conrad de Planta, .IIe du nom, vivant en
1227, lequel reçut de Volfgand de Thunn et de Neu-
bourg l'investiture du comté de l'Engadine. Il mourut
en 1257, étant père de :
IV. André de Planta, Ier du nom, vivant en 1244,
qui reçut, en 1271 , l'investiture de ce même comté.
Il laissa :
V. André de Planta, IIe du- nom, qui reçut, en
1285 , de Berthold Heiligenberg, évêque de Coire, l'in-
vestiture du comté de l'Engadine , pour lui et ses des-
cendants, moyennant la somme de io5o marcs d'argent.
Il épousa N... d'Invalta, de laquelle il laissa :
i°. Jean de Planta, vivant à Zutz, en 1339. Il
mourut sans postérité ;
20. Conrad, dont l'article suit ;
3*. Frédéric de Planta ;
40. André de Planta.
VI. Conrad de Plan**., IIP' du nom, assista, avec
ses deux frères , à un tournoi donné par Henri de Ca-
rinthie, roi de Pologne et de Bohême, la veille de Noël
DE PLANTA. 3q5
de l'an i3 ij, et y remporta la bannière. Il eut pour
fils :
i°. Uldaric de Planta, qui fut père de :
a. Conrad de Planta ;
b. Jean de Planta , qui fut père de Conrad ;
lequel signa , en 1429 v un traité avec le
comte de Toggenbourg, et n'eut point de
lignée ;
2°. Conradin, dont l'article suit :
VII. Conradin de Planta, reçut, conjointement
avec Uldaric, son frère, l'investiture du comté de
PEngadine , de Henri , roi de Pologne et de Bohême.
Il laissa :
VIII. Uldaric de Planta, qui reçut de Louis, mar-
grave de Brandebourg, l'investiture de plusieurs fiefs,
en 1 356. Ses enfants furent:
i°. André, dont l'article suit;
20. Uldaric de Planta.
IX. André de Planta, IIIe du nom, vivait en 1390
et 1400. Il fut père de :
X. André de Planta, IVe du nom, vivait en 1420,
Il laissa :
XI. François de Planta, qui vint s'établir dans le
Dauphiné , et y fut seigneur-châtelain; de Châteauneuf-
d'Izère. Il laissa :
XII. Guillaume de Planta, Ier du nom, dit le
Vieux y qui fut père de :
XIII. Guillaume de Planta,, IIe du nom, dit le
Jeune , qui épousa Virginie - Madelaine de Combe , de
laquelle il laissa :
i°. Achille, dont l'article suit :
2*. Robert de Planta, qui épousa, vers 1590, Mar-
guerite Durand , dont il eut une fille , Florence
de Planta,
3°. François de Planta;
40. Marguerite de Planta ;
5°. Catherine de Planta.
396 DE PLANTA.
XIV. Achille de Planta , Ier du nom , vivait en
1628, et mourut en 1639. Il avait épousé Anne Magnime,
de laquelle il eut :
XV. Aymard de Planta, qui vivait en 1628. Il avait
épousé Jeanne Serret, qui le rendit père de :
i°. Aymard, qui épousa mademoiselle de Grassy,
dont il n'eut point d'enfants ;
20 Ennemond de Planta, qui mourut en i663. Il
avait épousé Françoise d'Orcière. De ce mariage
sont issus :
A. Claude de Planta , lieutenant - colonel d'ar-
tillerie, commandant en second l'école de
Grenoble , chevalier de l'ordre royal et mi-
litaire de Saint- Louis, mort en 1789;
B. François de Planta, qui épousa Virginie de
Bigot, de laquelle il eut :
a. Joseph - Emmanuel de Planta , qui a
épousé Geneviève de Ville ;
b. Elisabeth de Planta , religieuse à Va-
lence ;
c. Anne de Planta, mariée à M. d'Hébrail,
chevalier de l'ordre • royal et militaire de
Saint-Louis ;
d. Elisabeth de Planta, mariée à M. Bancel ,
seigneur de Confoulens ;
3*' Charles -Jacob de Planta de la Thuillière, capi-
taine au régiment de Guimetière, mort sans pos-
térité, des blessures qu'il reçut à l'armée ;
4*. Jean, qui continue la lignée;
5*. Laurent , qui fonde la troisième branche rap-
portée ci-après ;
6°. François de Planta, capitaine de vaisseaux du
Roi; il mourut en Amérique, en 1694, après
le combat du Solide, qu'il commandait, contre
le vaisseau anglais le Garde* Côte, qui fut pris;
7*. Louis de Planta, lieutenant -colonel de dragons
au service de France, tué à l'affaire de l'Assiette,
où il monta deux fois à l'assaut ;
8°. Hélène de Planta, mariée à Just-Henri de Blan-
chelène, seigneur de Canclaut. Elle mourut le
3i mai 1705 ;
\ DE IPLANTÀ. Sgf
90. Marguerite de Planta, mariée à M. de Gallier ;
ioa. Louise de Planta , sœur jumelle d'Hélène,
mariée à Jean de Benoît , capitaine de cavalerie,
commandant de la ville d'Etoile ;
ii°. Jeanne de Planta, mariée à Joseph d'Alberni ;
i2°. Marie de Planta, qui testa en i663.
XVI. Jean de Planta, épousa Marie - Anne- Aymard ,
de laquelle il eut :
i°. Ennemond, dont l'article suit:
20. Claude de Planta , ) chanoines de l'ordre de
3*. Hesque de Planta , \ Saint-Benoît ;
4°. Marguerite, mariée à René de Vaugrand ;
5°. Elisabeth de Planta.
XVII. Ennemond de Planta, épousa Marie Ruel ,
de laquelle sont issus :
i°. Henri-Joseph-Robert, dont l'article suit :
20. Claude- Antoine , qui fonde la seconde branche,
rapportée ci-après.
XVIII. Henri-Joseph- Robert de Planta - Wilden-
berg , capitaine de cavalerie au régiment de Fouquet ,
chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint - Louis ,
grand-maréchal héréditaire de l'évêché de Coire, dignité
qui lui fut concédée à perpétuité pour lui et ses des-
cendants mâles , par Charles-Rodolphe de Buol , comte
de Schawenstein , prince - évêque de Coire, par lettres-
patentes, en date du 12 novembre 1795. De toute an-
cienneté, la charge de grand - maréchal héréditaire de
cet évêché avait été possédée par la branche catholique
des comtes de Planta, étabfte dans le pays des Grisons.
Cette charge était, à cette époque, devenue vacante par
la mort de Louis -Auguste , baron de Planta - Wilden-
berg, lieutenant -général au service de France, proprié-
taire d'un régiment suisse, et ckevalier de Saint-Louis,
lequel était dernier rejeton du rameau catholique des
Grisons. Henri-Joseph Robert, mort en 1799, avait
épousé : i*. le 10 décembre 1743, Claude - Laure de
Moncand; 20. le 5 juillet 1750, Louise- Anne le Rast.
Ses enfants furent :
Du premier lit :
i°. Jeanne, religieuse au monastère de Notre-Dame
de Valence ;
3q8 DE PLANTA.
2°. Claudine, morte sans avoir été mariée;
Du second lit :
3°. Claude-Anne, dont l'article suit :
4°. Laurent - Joseph , chevalier de Planta, capitaine
dans Royal - Allemand , cavalerie , chevalier de
l'ordre royal et militaire de Saint - Louis , né le
26 octobre 1756. Il a émigré en 1791, avec son
régiment, qu'il commandait à cette époque. Il a
épousé, le 19 mai 1790, Françoise de Vienne.
De ce mariage sont issus :
a. Marie-René-Hercule, né le 26 juin 1807;
b. Claude - Marie-Joseph, né le i5 avril 181 3.
XIX. Claude - Anne de Planta - Wildenberg , né
en 1752, fourrier-major de la compagnie écossaise des
gardes du corps du Roi , avec brevet de capitaine de
cavalerie , chevalier de l'ordre royal et militaire de
Saint-Louis , grand -maréchal héréditaire de l'évéché de
Coire ; a été député de la ville de Valence , près Sa
Majesté Louis XVIII, à son avènement au trône, en
18 14, et a reçu, à cette occasion, la décoration du
Lys; il a épousé, le 16 avril 1796, Marie- Anne-Claire
Parisot de Durand. De ce mariage sont issus :
i°. Joséphine - Henriette - Anne - Virginie de Planta,
née le 14 mars 1797;
20. Trois enfants, morts en bas âge.
SECONDE BRANCHE.
XVIII. Claude-Antoine de « Planta de Longueterre,
second fils d'Ennemond de Planta, et de Marie Ruel ;
épousa Marie-Anne de Castanier du Glas, dont est issu :
XIV. Jean-Claude de Planta de Longueterre ,
né le 4 mai 1746, qui a eu l'honneur d'être présenté
par M. le duc d'Aumont, le 8 août 1814, à Sa Majesté
Louis XVIII, qui daigna lui accorder la décoration
du Lys, tant pour lui que pour ses deux fils. Il épousa :
i°. Jeanne-Charlotte du Claux de la Mésangère, dé-
cédée sans enfants ; 2*. Elisabeth Astier, de Clermont.
De ce dernier mariage sont issus :
DE MAÇON. 399
10. Jean-Claude- Félix, de Planta de Longueterre ,
né le 3 mai 1797 ;
20. Jean-Jacques-Adolphe de , Planta de Longue-
terre, né le 22 novembre 1800 ;
3». Anne-Zoé de Planta de Longueterre.
TROISIÈME BRANCHE.
XVI. Laurent de Planta, Ier du nom, cinquième
fils d'Aymard, et de Jeanne Serret ; épousa Virginie
Pied, de laquelle il a eu :
i°. Jean-Baptiste, chanoine d'Uzès ;
2°. Laurent, dont l'article suit ;
3°. Marc - Antoine, chanoine de l'ordre de Saint-
Benoît, prieur commandataire de Lussas.
XVII. Laurent de Planta - Wildenberg , II* du
nom, mort en 1783 ; avait épousé Madelaine de Bouvier
de Cachard, morte en 1799. De ce mariage vint :
XVI II. Marc - Antoine» de Planta - Wildenberg ,' né
le 25 août 1765, officier au régiment de Barrois, in-
fanterie, en 1781. Il a émigré en 1791, et a fait les
campagnes à l'armée des princes , dans le régiment
Dauphin ; a fait partie de la députation envoyée par
la ville de Valence, à Sa Majesté Louis XVIII, à son
avènement au trône , et a reçu , à cette occasion , la
décoration du Lys. Il a épousé Joséphine de Rostaing.
De ce mariage sont issus :
i°. Alexis - Rodolphe de Planta - Wildenberg , né
le 26 octobre 1802 ;
20. Conrad de Planta-Wildenberg, mort en 1806 ;
3°. Louise- Fanny de Planta-Wildenberg, née le
5 février 180 5.
Armes : d'argent, à la patte d'ours de sable en bande,
coupée de gueules, les griffes cm. haut.
MAÇON, en Franche -Comté. Il ne reste de cette
ancienne famille, que :
Jean-Joseph de Maçon, célibataire, âgé de cinquante-
cinq ans , ancien capitaine d'infanterie , pour le service
du Roi, avant la révolution.
7
4-00 DB SÂIuNAIvL'
Jean dé Maçon, seigneur d'Esboz, de Molans , Lié-
vans, etc. , qui assista dans la chambre de la noblesse, aux
états du comté de Bourgogne, en 1574, Jean de Mâcon,
seigneur d'Esboz, de la Rochette, Quers, Citers, Vaivre;
Montcourt, capitaine de deux cents hommes de pied, y
assista en 1654, 1657 et i658.
Il s'établit à Seex-sur-Saône , par suite de son ma-
riage contracté devant le notaire Henriot, le 29 novem-
bre i653, avec Claude- Françoise Carementrant , dame
de Montchevrey et de la Tour, fille de noble Hubert Care-
mentrant, capitaine du château fort de Seex-sur-Saône,
d'une famille noble de Poligny , connue dans l'histoire
de cette ville, tome second, pages 184, 186, 422, 424;
et dont un membre, Claude Carementrant, lieutenant-
général du grand bailli d'Amont, fut tué au siège de
Vesoul, par Tremblecourt, en 1595.
Les autres femmes épousées par les sieurs de Maçon,
étaient des maisons de Montereux, Roppes, Myon,
Cuit, Oiselet, Longueval, Franquemont et Grammont.
Armes : Parti d'or et d'argent ; au sautoir engrêlé de
gueules, bronchant sur le tout.
CHAZOTTE (de) , famille noble d'Arlebosc , en
Vivarais , et dont était Jean Roucherd de Chazotte ,
conseiller au parlement de Dombes, en 1771, qui a
laissé descendance. Elle porte pour armes : d'azur, à la
croix d'or, bordée de sable, cantonnée de quatre étoiles
d'argent.
SAIGNARD ou SAGNARD, famille des plus an-
ciennes du Languedoc , et distinguée par ses alliances et
ses services militaires,* divisée en plusieurs branches :
i°. celles de Saignard de la Fressange, barons de Quey-
rières et des états du Velay, dans laquelle s'est fondue
la maison d'Allier de la Fressange, dont elle a porté le
nom ; 20. celles de Sagnard de Choumouroux (1) , qui,
(1) La maison de Choumouroux est ancienne et a contracté
de belles alliances. Elle prouve une filiation suivie depuis :
I. Gabriel, seigneur de Choumouroux, qui fut père de :
DE SAIGNARD. 401
s'étant alliée avec la dernière héritière de Choumouroux,
en porte le nom ; 3° celle des marquis de Sasselanges,
issus de la seconde branche, laquelle est représentée de
II. Jacques de Choumouroux, écuyer, seigneur dudit lieu,
qui épousa, i°. le 2 février i5i4, Isabeau Vacherel ; 20
Hélix de Baux , dite de Borne , avec laquelle il transigea ,
le 21 janvier i536 , et avec Pierre de Baux, seigneur de
Borne, son beau - frère, et testa le 8 janvier i5b5. Il eut de
ton second mariage :
10. Antoine, dont l'article suit ;
2-. François, rapporté après la postérité de son aîné.
III. Antoine de Choumouroux testa le 12 février 161 2. Il
avait épousé, le 22 mai i558, Anne Baronnat, et en eut :
i°. Pierre de Choumouroux, qui assista au mariage de
son frère, le 26 avril 1620 ;
20. François, dont l'article suit.
IV. François de Choumouroux épousa, le 26 avril 1620,
Catherine Jausserand, de laquelle il eut :
i*. Charles, qui suit ;
20. Claude de Choumouroux; mort au camp de Pom-
mas, dans le Milanais, comme il se voit par le
certificat que Charles, son frère, obtint pour leurs
services communs, en 1643.
V. Charles de Choumouroux, seigneur de la Borie , épousa ,
10. le 20 janvier i638, Jeanne de Borne; 2». le 16 sep-
tembre 1645, Grfbrielle de Badx, et fut maintenu dans sa
noblesse, par jugement de M. de Bezons, intendant de la
province d« Languedoc, du 20 août 1669.
III. François de Choumouroux, dit de Baux, second fils
de Jacques, et de Hélix de Baux , sa seconde femme ;
Antoine, son frère, fit une , quittance à Hélix, sa mère,
en faveur dudit François de Choumouroux, le 26 mars
i538. La même Hélix, chargea ledit Antoine, par la do-
nation qu'elle lui fit le 3 juin i585, de payer une pen-
sion audit François ; il testa le 5 juillet 1610. 11 avait
épousé, le 4 mai 1584, Marie Spert, qui le rendit père de :
IV. Jean de Choumouroux, dit de Baux, seigneur de Borne,
qui épousa, le 2 février Susanne de Malbec , dite
de Montviel , qui testa, étant veuve, le 2 mai 1662. Il
en eut :
V. Jean-Hugues de Choumouroux, dit de Baux, seigneur
e Borne, du diocèse de Puy, marié, le 16 octobre i658,
avec Françoise de Verrières. Il fut maintenu dans sa no-
blesse, le 2i août 1669.
i3. 26
401 DE SAIGNAKD.
nos jours, par M. le marquis de Sasselanges, ancien
premier page du Roi, ancien colonel de cavalerie.
Cette famille possède des lettres autographes des rois
Charles VII et Henri IV.
Jean de Saignard est qualifié écuyer, dans des lettres
du roi Charles VIII, de l'an 1481.
Antoine de Saignard, testa le 24 janvier 1 533 ; il avait
épousé Jeanne de Saint- Laurent, dont il eut :
Pierre de Saignard, seigneur de Vernet, co-seigneur
de Mortesagne, qui testa le 22 décembre 1639. Il avait
épousé, le 18 novembre i55o , Suzanne Bonissoc , et
en eut :
i°. César de Saignard, qui suit :
2°. Pierre de Saignard, écuyer, seigneur de Vernet,
qui testa le 22 décembre 1639. Il avait épousé,
le 23 juin 161 3, Marguerite Chapat, dite Balard,
dont il eut César de Saignard , seigneur de Ver-
net , et Christophe de Saignard , maintenus dans
leur noblesse, Iç 20 décembre 1668.
César de Saignard, capitaine de cavalerie, par com-
mission du 4 avril i58o, épousa, par contrat du 14 mai
1589, Claude Langon, de laquelle il eut :
i#. Jean de Saignard, seigneur de Préaux, qui
épousa, le 25 octobre 1627, Claude Allier de la
Fressange ; dont il eut Gabriel de Saignard, sei-
gneur de la Fressange, qui épousa, le 5 octobre
1666, Marguerite Navet. Il fut maintenu, avec
son père, le 20 décembre 1668. Cette branche
aînée s'est continuée jusqu'à nos jours. Elle est
représentée, en 18 18, par M. de Saignard de la
Fressange , baron de Queyrières, aide - major,
chef d'escadron des grenadiers de la Roche-
Jacquelein ;
20. Antoine, dont l'article suit.
Antoine de Saignard, seigneur de Marmignac, Mau-
meire et Glavenas, épousa, i°. le 20 août 1625, Isabeau
de Crémeaux ; 20 le premier décembre 1629, Claire des
Baux. Il eut de sa première femme :
i\ François, dont l'article suit ;
DE SAIGNARD. 403
2°. Isabeau de Saignard, mariée, par contrat du
17 décembre i656, à François Baronnat, écuyer,
seigneur du Poyron, fils d'Imbert Baronnat, sei-
gneur du même lieu, et de Rainarde de Gast.
François de Saignard, seigneur et baron de Queyrières,
épousa, le premier février 1667, Hélène de la Rivoire ,
et fut maintenu, avec son père, le 20 décembre 1668,
par M. de Bezons, intendant du Languedoc.
Jean-Joseph de Saignard de Choumouroux, écuyer ,
épousa Catherine de Brun, dont il eut :
i°. Pierre-Louis de Saignard de Choumouroux, qui
suit :
20. Aimé de Saignard de Choumouroux, lieutenant-
colonel du régiment d'Auvergne, brigadier des
armées du Roi, en 1748.
Pierre-Louis de Saignard de Choumouroux, capitaine
au régiment d'Auvergne, infanterie , fut tué au combat
de Rhinberg, au mois d'octobre 1760. Il avait épousé
Catherine de Bonnafoux. Il eut de ce mariage :
i°. Joseph-Raimond-Bénigne, qui suit ;
2°. Cinq autres fils , tous officiers au régiment
d'Auvergne, et chevaliers de Saint - Louis. Deux
furent blessés au combat de Rhinberg, le 16 oc-
tobre 1760.
Joseph-Raimond-Bénigne de Saignard de Choumouroux^
officier au régiment d'Auvergne, chevalier de l'ordre
royal et militaire de Saint-Louis, major au régiment des
grenadiers royaux du Quercy, épousa, en 1786, demoi-
selle Catherine-Pauline Ornano de Colonna, fille de
M. Sébastien Benoît, comte de Colonna. De ce mariage
est issu :
Joseph-Alphonse-Raimond-Bénigne, baron de Saignard
de Choumouroux, qui a servi en Espagne, et fut député
du département de la Haute-Loire, à la chambre de 181 5.
Il a épousé, en 181 1, demoiselle Marie- Françoise- An-
gélique du Crozet, fille de M. du Crozet, lieutenant-
colonel. De ce mariage sont issus :
i°. Joseph -Charles -Ernest de Saignard de Chou-
mouroux ;
20. Pauline - Charlotte - Léonice de Saignard de
Choumouroux.
404 D ESPAGNE DE VENEVELLES.
Armes : écartelé : aux 1 et 4, d'azur, à trois chevrons
d'or ; aux 2 et 3 d'azur, au sautoir d'or. Couronne de
comte.
de JAQUELS de BRAY, famille noble de la pro-
vince de Languedoc, dont les armes sont : coupé : au
1, d'or, à trois cyprès terrassés de sinople ; au 2, de
gueules, au bélier d'argent. Couronne de comte. Sup-
ports : deux lions.
On donnera un article plus détaillé sur cette famille
dans un des volumes de cet ouvrage.
du BOIS d'ESCORDAL, noble et ancienne famille
de la province de Champagne , dont les armes sont :
d'argent, à cinq mouchetures de sable, 3 et 2.
Nous donnerons , dans un des volumes subséquents ,
une généalogie détaillée de cette maison.
de SAISSEVAL, ancienne et illustre maison de
Picardie , qui porte pour armes : d'azur , à deux bars
adossés d'argent. Supports : deux lévriers. Cimier : une
licorne.
de CHAMBORANT, illustre et ancienne maison,
qui porte pour armes : d'or, au lion de sable, lampassé
et armé de gueules. Cimier : un dragon issant d'or. Sup-
ports : deux dragons du même.
d'ESPAGNE (1) de VENEVELLES, au Maine, sei-
gneurs d'Espagne , d'Aunay , de Vénevelles , de Coulaines
et autres lieux, titrés marquis et comtes de Vénevelles.
Cette famille, qui a fait les preuves pour les carrosses du
Roi et jouir des honneurs de la cour , en 1 782 , est une des
(1) Le nom de cette famille varie singulièrement dans les
anciens actes et monuments historiques ; on le trouve écrit :
Epaigne, Epagne, Epeigne, Espeigne, mais plus communément
et presque toujours, Espaigne ou Espagne. C'est, en consé-
quence, cette dernière orthographe que l'on a adoptée et suivie
dans tout le cours de cet article.
40 5
plus anciennes et des mieux alliées. Elle paraît avoir tiré
son nom d'un fief, situé dans la paroisse de Saint-Gervais,
à trois lieues au couchant du Mans. C'est le sentiment
de divers auteurs, et notamment du R. P. Marc Gilbert
de Varennes, en son ouvrage, intitulé : le Roi d'armes,
dont on aura occasion de parler à la fin de cette pro-
duction.
I. Herbert d'Espagne, écuyer, est le premier de cette
famille dont on ait une connaissance certaine. Il fit une
acquisition, de Macée, veuve de Thébaut du Buisson,
de la paroisse de Laigné, le lundi après la fête de Saint-
Lucas, de Tan 1298, par acte passé sous le scel de la cour
du Mans; acquit le bordage de Vaulx, situé dans la
paroisse de Mont , de Joachim du Plessis , moyennant
la somme de douze livres tournois, le vendredi après la
Saint - Jean- Baptiste de l'an i3oo, par acte passé sous
le scel de la même cour ; fit une acquisition de rente,
le mardi après la fête de Sainte-Catherine de l'an i3i2,
de Simon Tnchon et d'Agnès, sa femme, demeurants
dans la paroisse de Saint-Gervais; une autre, le samedi
après la Chandeleur de la même année i3i2, de Jouffroy
Bégin, écuyer, demeurant dans la paroisse de Saint-
Martin - de - Laigné ; fit un accord , avec le même , le
mardi après la Saint- Lucas i3i6, par lequel ledit Bégin,
pour demeurer quitte envers ledit d'Espagne , de la
somme de trente-neuf livres tournois, d'une part, qu'il
lui devait pour arrérages de rente, et de la somme de
vingt sous de rente, qu'il lui avait ci-devant constitués,
lui cède et transporte la métairie de Léau et ses dépen-
dances, avec les foi et hommages et chevaux de service,
qu'étaient tenus de lui faire les seigneurs de Queurie
et de Novillette, et un denier de franc -devoir, que ledit
Herbert d'Espagne devait pour raison des héritages qu'il
tenait en parage, dans la paroisse de Pontvalain, et à
cause de la cession que ledit Bégin lui avait faite, des
foi et hommages, et cheval de service, qu'Alain de
Boissay et Thomas du Gué lui devaient, sans préjudice
de soixante -deux sous tournois de rente, dont ledit
Bégin était encore redevable envers ledit d'Espagne, et
qu'il avait constitués à son profit, par acte du samedi
après la Chandeleur de l'an i3i2. Celui-ci, du mardi
après la Saint-Lucas de l'an i3i6, par lequel il est, en
406
outre , stipulé qu'en payant , par ledit Jouffroy Bégin ,
audit d'Espagne, la somme de soixante-deux livres, dans
trois ans, il rentrerait dans ledit domaine et autres choses
ci -dessus cédées, fut passé sous le scel de la cour du
Mans ; passa divers actes de bail, le lundi d'après Noël
1 3 16 ; d'accord, le lundi avant la Saint- Lucas 1 3 17 ;
de vente , le samedi avant la Saint - Pierre de février i
i3i8, lundi, veille de Noël i3 19 , et dimanche après
Noël i322; et ne vivait plus le lundi après la fête de
Saint-Martin d'hiver de l'an i323. De sa femme, dont le
nom est demeuré inconnu, il laissa :
i°. Guillaume, dont l'article suit :
20. Philippe , dit Philipot d'Espagne , qualifié
noble homme monseigneur, dans un aveu qui lui
fut rendu en 1340. Uni avec Denise, sa femme,
il fit une acquisition de rente, de Michel Moreau,
de la paroisse de Laigné , par acte du mercredi
après Judica me i35o, reçu par du Plessis, notaire
de la cour du Mans.
II. Guillaume d'Espagne, écuyer , est nommé dans
une sentence rendue en la cour du Mans, le lundi après
la Saint-Martin d'hiver de l'an i323, par laquelle, sur
ce que Geoffroy Bégin, écuyer, avait vendu à feu Herbert
d'Espagne, écuyer, soixante-deux sous de rente, affectés
sur certains héritages mentionnés au contrat de ladite
vente, avec stipulation, qu'à défaut de paiement de cette
rente, ledit d'Espagne prendrait partie des héritages sur
lesquels elle a été assignée , jusqu'à la concurrence du
principal et des arrérages qui en seraient dus ; et en
conséquence de cette clause, ledit Guillaume d'Espagne,
fils et héritier dudit Herbert , auquel il était dû une
année d'arrérages de ladite vente , avait fait saisir sur
ledit Bégin, une pièce de pré et une pièce de bois, qui,
après avoir été estimées à la somme de quarante-quatre
livres par experts , lui avait été adjugées pour ladite
somme, savoir : trente-cinq livres, pour le principal de
ladite rente ; soixante - deux sous , pour les arrérages ;
cent deux sous , pour le dédommagement des foi et
hommages, lods et ventes, auxquels il pouvait être tenu
à cause de ladite adjudication , et vingt sous, pour les
frais. Ladite cour du Mans donne, audit Guillaume d'Es-
pagne , la saisine , seigneurie et propriété desdits hcri-
407
tages. Il eût de sa femme dont le nom n'est pas connu :
Pierre ou Perrot, qui suit :
Dans le même tems vivaient :
Hervet d'Espaigne , qui fut l'un des sept écuyers
de la compagnie de Jean le Voain , chevalier ,
selon la montre qui fut faite le 18 janvier i357,
conservée en original ;
Jehan d'Espaigne , écuyer, qui servit en cette
qualité, aux sièges de Léon et de Saint-Brieux et
de Quimperlé , en la compagnie d'Olivier , sire
de Clisson, dont la revue fut faite à Vannes, les
premier janvier, premier février et premier mars
i375 (i).
IIL Pierre ou Perrot d'Espagne, Ier du nom, écuyer,
seigneur d'Espagne, fit un accord, le mardi après Pâques
i36i, avec messire Robin d'Averton , chevalier, et
Marguerite d'Averton, sœur dudit Robin, et fiancée
dudit Perrot d'Espagne, par lequel accord ledit Robin
d'Averton assigne à ladite Marguerite la somme de
vingt livres tournois de rente , et s'oblige , en outre ,
à lui payer deux cents écus d'or, du coin du roi Jean,
en plusieurs termes, dont le premier échoirait au jour
de l'Agevenne , alors prochain , au moyen de laquelle
constitution , ladite Marguerite d'Averton , du consen-
tement dudit Perrot d'Espagne , son fiancé , renonce
aux successions échues et à échoir de ses père et mère :
ledit acte passé sous le scel de la cour du Maine et signé
de Ju mille. Pierre d'Espagne ne vivait plus au mois
d'août i3y3. 11 eut pour fils :
Pierre ou Perrot, dont l'article suit :
Dans le même tems vivaient :
Guillaume d'Espagne , qui transigea , au sujet de
divers héritages, par acte du 10 septembre 1409,
par devant Colin, notaire en la paroisse de Saint-
Clez-lès-Loudun ;
(1) Hist. de Bretagne, par dora Morice, tom. 1, page 35 1.
Mémoires pour servir de preuves à l'histoire de Bretagne, par
le même, tom. 2, col. 101, 10a et 104. Chambre des Comptes
de Paris.
4-o8 d'espagne de vénevelles.
. Jehan d'Espagne , qui fut un des écuyers de la
compagnie d'Antoine Gervais , aussi écuyer (i) ,
qui fit montre à Bourges, le 24 juin 141 8 ;
Olivier d'Espagne, compris au nombre des cin-
quante-neuf arbalétriers de la compagnie de Jehan
de Penhouet (2), amiral de Bretagne, faisant
parjtie de l'armée levée pour le recouvrement du
duc, fait prisonnier et retenu par Olivier de
Blois , comte de Penthièvre , Charles , son frère
et leurs adhérents, ainsi qu'il paraît par la revue
de ladite compagnie, faite devant René, sire de
Coetquen, maréchal de Bretagne, le 27 juin 1420.
IV. Pierre ou Perrot d'Espagne , II* du nom ,
écuyer, seigneur d'Espagne, était mineur en 1373. Il
fit un accord, le 6 mai i3g8, avec Gervais Gelin et
Jeanne, sa femme, qui lui cédèrent un bordage, situé
dans la paroisse de Saint- Gervais- en - Belin, que ledit
Pierre leur avait ci - devant donné à titre de rente ,
moyennant la somme de trente sous , et ledit seigneur
d'Espagne les quitta et déchargea de la vente; cet
acte reçu par la Sousse , notaire de la cour de Vaulx-
en-Belin ; fit un échange, le 4 novembre 1407, avec
noble homme Jean Sevin ; reçut la constitution qui lui
fut faite, le 4 décembre 141 2, par Guillaume de Saint-
Loup, aliàs de la Perrière, de la somme de vingt sous
tournois de rente, moyennant celle de dix livres, mon-
naie courante; et fit deux acquisitions, les 17 décembre
141 3 et 11 décembre 1414. Il avait épousé Catherine
Garnier , dame du domaine d'Aunay , dans la paroisse
de Luché, au Maine. Il laissa de ce mariage :
Jean, dont l'article suit :
Dans le même tems vivaient :
Messire Bertrand d'' Espagne, qui, selon les Annales
manuscrites de Vitré , fut commis , avec le sei-
gneur de Loué- Laval, par le roi de Sicile et de
Jérusalem , duc d'Anjou , pour appointer le fait
du douaire de Jeanne de Laval, sa femme,
l'an 1444;
(1) Mém. ib., col. 963. Ch. des Comp. de Paris.
(2) Mém. ib., col. ioi5. Ch. des Comp. de Paris.
D ESPAGNE DE VF.NEVELLES. 4O9
Rogier d'Espagne, frère du précédent, qui se trouva
avec lui au siège de Bayonne, l'an 1452 (1).
V. Jean d' Espagne, I" du nom, écuyer, seigneur
d'Espagne, d'Aunay, de Vénevelles (2), dans la paroisse
de Luché, au Maine, des Roches, de la Ripardière, est
connu par divers actes des années 1453, 1455, 1463 et
1466, et ne vivait plus le 26 janvier 1475. Il avait épousé
Ambroise de Jupilles, filles de Roulet, seigneur de
Jupilles. Elle est rappelée dans un acte du 28 mai 1483
mentionné au degré suivant. De leur mariage sont issus :
i°. Louis, dont l'article suit ;
2°. Marguerite d'Espagne , mariée à René, seigneur
de Champagnette; elle est nommée, avec lui, dans
l'acte du 28 mai 1483, rapporté au degré suivant;
Dans le même tems vivait :
Perroton d'Espaigne, qui fut un des archers (2) de
la compagnie des dix-neuf hommes d'armes et
trente-neuf archers, du nombre de vingt lances
fournies de l'ordonnance du Roi, sous la charge
et conduite de Pierre de Rohan, seigneur de
Quintin, qui fit montre à Dinan, le premier
septembre 1489.
VI. Louis d'Espagne, écuyer, seigneur d'Espagne,
de Vénevelles, d'Aunay et des Roches, fut un des
hommes d'armes de la compagnie de Poton , seigneur
de Saintrailles et de Villeton , maréchal de France ,
composée de cinquante hommes d'armes et de cent ar-
chers, ainsi qu'il appert du compte d'un trésorier des
guerres, commencé l'an 1451 et terminé en 1455 (4);
fit, en 1466, le retrait d'un bien vendu par son père;
acquit, en 1479, un fief, sis dans la paroisse de Luché;
(1) Histoire de la maison de Savonnières , par L. Trincant ,
page 94.
(2) Vénevelles était une baronnie composée de quatorze fiefs,
et mouvait de la baronnie de Château-du-Loir,
(3) Mémoires pour servir de preuves à l'hist. de Bretagne,
par dom Morice, tom. 3, col. 63 2. Ch. des Comp. de Paris.
(4) Armoriai général de France , registre 3 , part, première ,
article Chamborant, page 3g.
4io
épousa, avant le 2 juin 1577, Girarde de Broc, fille de
René de Broc, écuyer, seigneur de Broc-Lisardière , et
de Marie de Saint-Benoît, vicomtesse de Foulletourte ,
dame du château des Pairay :] fit un accord, le 28 mai
1483, avec noble homme Girard de Broc, écuyer, sei-
gneur de Broc, frère de Girarde de Broc, sa femme, au
sujet du paiement de la somme de quatorze cents livres,
que, par acte du 2 juin 1477, ledit sieur de Broc s'était
obligé de donner à ladite Girarde de Broc, sa sœur,
pour les droits qui lui étaient échus dans la succession
de feus nobles personnes René de Broc, et de Marie
de Saint-Benoît, leurs père et mère. Louis d'Espagne
eut de son mariage :
i°. Jean, dont l'article suit ;
2e. Jean d'Espagne, dont on ignore la destinée.
VII. Jean d'Espagne, IIe du nom, écuyer, seigneur
d'Espagne, de Vénevelles , des Roches, d'Aunay, etc.;
gentilhomme ordinaire de la chambre du roi François Ier.,
épousa, par contrat du 12 juin 1499, Antoinette de
Dureil , dame de la Boissière et de la Villatte , en la
paroisse de Luché, sœur de Jean de Dureil, écuyer,
seigneur de la Barbée, et de François de Dureil, écuyer,
seigneur de Coulaines, et fille aînée de François de
Dureil, écuyer, seigneur de Dureil et de la Barbée, et
de demoiselle Olive de Chemans ; comparut, à Tarriêre-
ban du comté du Maine, en i5i2 ; fut curateur, or-
donné par justice, des enfants mineurs de feus nobles
Guillaume Labbé et demoiselle de Ghampagnette, sa
femme , sieur et dame de la Barre , ainsi qu'il paraît
par un compte de la dépense par lui faite, en cette
qualité, depuis le jour de la Toussaint de l'an i52o;
et ne vivait plus le 10 janvier i53o, qu'Antoinette de
Dureil, sa veuve, obtint, tant en son nom que
comme ayant la garde noble des enfants mineurs d'elle
et dudit défunt, des lettres d'ajournement relatives à
certain procès, naguères pendant pardevant le bailli du
Lude , entre elle et le nommé Jean Guillart , fermier
du lieu des Roches. Les enfants provenus de leur mariage
sont, entr'autres :
i°. Geoffroy, dont l'article suit ;
2*. Jacques d'Espagne, écuyer, sieur de la Pierre.
4ii
qui obtint, conjointement avec Geoffroy d'Es-
pagne, son frère et plusieurs autres seigneurs, le
privilège d'aller et venir, accompagné, chacun,
de trois hommes, armés de telles armes que bon
lui semblera, et de porter arquebuse et pistolet
nonobstant les règlements, pour la défense de
leurs personnes eontre leurs ennemis , etc. , etc. ,
par brevet du roi Henri II, daté de l'Isle-Adam,
le 26 juin i555. Jacques d'Espagne était tuteur
et curateur de Lazare d'Espagne, son neveu,
le 9 mars 1572. Il vivait encore le 4 juillet 1 588,
et mourut le 14 avril 1606. Ses enfants furent:
a. Cyprien d'Espagne , sieur de la Pierre ,
vivant le 3i mars 1 583 . C'est, sans doute,
le même Cyprien d'Espagne, écuyer, sieur
dudit lieu, qui fut présent au mariage d'Anne
d'Espagne, le 3o janvier 1604;
b. René d'Espagne , écuyer, vivant le 4 juillet
1 588. C'est peut-être ce même René d'Es-
pagne, qui, sous les qualités de maréchal-
des-logis de ;la compagnie des gendarmes
du marquis de Villaines, et seigneur de la
Touche de Migny , épousa, vers l'an 1590,
Marie de Savonnières de la Troche (1) , fille
d'Antoine de Savonnières , chevalier , sei-
gneur de la Troche, chevalier de l'ordre du
Roi, et de Charlotte de Saint-Germain ;
3°. Anne d'Espagne, femme, avant le 4 février
1574, de Jean de Sarcé , écuyer, sieur de Sarcé
et de Nully. Ils vivaient le 4 juillet 1 588 ;
40. N d'Espagne, mariée à Pierre de Launay ,
seigneur dudit lieu, vivants le 10 août 1540 ;
5°. Jeanne d'Espagne , femme de noble homme
Pierre de Montplacé , seigneur dudit lieu , vivants
le 12 septembre 1540.
VIII. Geoffroy d'Espagne, chevalier, seigneur d'Es-
pagne, de Vénevelles, d'Aunay, etc., épousa, i°. par
contrat du 10 août 1540, demoiselle Jeanne de Savon-
(1) Hist. de la maison de Savonnières, lettre L. Trincarit,
page i35.
412 d'espagne de vénevelles.
r
nières, fille de Jean de Savon nières , VI- du nom,
seigneur de la Bretesche , de Meaulne et de Vallan , et
d'Olive de Mathefelon : il donna quittance de la somme
de trois mille cent vingt-neuf livres tournois, le 12 du
mois de septembre 1 540, audit noble et puissant seigneur
Jean de Savonnières, seigneur de la Bretesche, pour ce
qui lui restait dû de celle de six mille livres, constituée
en dot par ledit seigneur de la Bretesche et Olive de
Mathefelon, à Jeanne de Savonnières, épouse de Geof-
froy d'Espagne ; elle ne vivait plus le 10 mai 1548, que
Geoffroy d'Espagne, son mari, fit un accord avec Olive
de Mathefelon, dame de Meaulne ; acquit, de François
de Dureil, son oncle, la seigneurie de Coulaines, en la
paroisse de Saint-Marc-de-Crée, en Anjou, pour la
somme de quatre mille livres tournois, le 27 mai 1549;
est nommé dans une procuration des frères de la confrai-
rie des chapelains et clercs de l'église du Mans, donnée
le 20 juin i552, à Pierre Cartier et Mathurin Bourdin,
prêtres, pour rendre les foi et hommages qu'ils devaient
audit Geoffroy d'Espagne, à cause de leur domaine de la
Fosse, situe près de la paroisse de Marigué, et mouvant
delà seigneurie d'Espagne ; transigea, le 9 décembre de la
même année i552 , avec François de Dureil, son oncle, au
sujet de l'acquisition qu'il avait faite de la seigneurie de
Coulaines; épousa, 2*. le 17 avril 1554, Catherine de
Coussac, fille et héritière de feu Jean de Coussac, che-
valier, seigneur de St.-Brice , en Limosin, de Chailly,
en Gatinais, etc., et de Catherine de Pocquières : reçut
quittance de la somme de mille huit cent soixante -six
livres, de Jacques et Antoine m de Savonnières, enfants
puînés de feu noble Jean de Savonnières , seigneur de
la Bretesche, et d'Olive de Mathefelon, qu'il leur avait
donnée en déduction de celle de cinq mille cinq cents
livres, faisant partie de six mille livres constituées en
dot à feu Jeanne de Savonnières, leur sceur, par son con-
trat de mariage, avec ledit Geoffroy d'Espagne, du
10 août 1540; rendit hommage de la seigneurie de Cou-
laines, le dernier juillet i56o; fit, conjointement avec
Catherine de Coussac, sa femme, un accord, le 19 sep-
tembre i563, avec noble homme François de Coussac,
seigneur de Saint-Brice et de Champmousseau, son
frère aîné, au sujet des différents qu'ils avaient pour le
payement de la somme de six mille livres, constituée en
d'espàgne de vénevelles. 4i3
dot à ladite Catherine de Coussac ; et ne vivait plus le
27 mars i566;sa veuve vivait encore le 3i mars i583,
et s'était remariée dès le 25 novembre 1569, avec René
Freseau, seigneur de la Ganetière, en la paroisse du
Lude. Geoffroy d'Espagne, eut pour enfants,
Du premier lit :
i*. Mathurin d'Espagne, qui vivait le 10 mai 1548 ;
Du second lit :
20. Lazare, dont l'article suit ;
3°. Nicolas d'Espagne , écuyer , seigneur de la Brosse ,
de Champdurand, de Beaumarais, dans la paroisse
de Vilïeray, au Maine, etc., qui épousa, le i5
mars i583, demoiselle Léa Boutault, dame de
Nesmy, fille de Claude Boutault, écuyer, seigneur
de Laubonnière, de Nesmy, de la Nollière, etc.,
et de demoiselle Anne du Fou, sa seconde femme.
Il est qualifié noble et puissant Nicolas d'Espagne,
sieur de la Brosse, guidon de cinquante hommes
des ordonnances du Roi, dans une transaction
qu'il passa avec les héritiers dudit Claude Bou-
tault, au sujet des foi et hommages et autres de-
voirs féodaux des seigneuries de la Nollière et des
Chasteigniers, le 22 mars 1589. Sa femme et lui
ne vivaient plus le 3o janvier 1604, que Jeanne
d'Espagne, leur fille, épousa haut et puissant
Benjamin de Ranconnet, seigneur d'Escoire et de
Polignac, fils de Joseph de Ranconnet, écuyer,
seigneur d'Escoire, en Périgord, et de Polignac,
en Saintonge, et de Catherine de Polignac ;
4°. Anne d'Espagne, qui était mineure, le 10 juin
1572;
5°. Thibaude d'Espagne, qui vivait le 4 février
1574.
IX. Lazare d'Espagne, écuyer, qualifié haut et puissant ,
seigneur d'Espagne, d'Aunay, de Coulaines, de la Brosse,
de Vénevelles, de St.-Brice, de Chailly, etc., transigea,
le 10 juin 1572, avec François de Pocquières, son oncle,
écuyer, sieur de la Pélisonnière, au sujet de la terre et
seigneurie de Chailly , en Galinais , dont ledit sieur de
Pocquières, s'était emparé, en vertu de la donation qui
lui avait été faite, l'an i568, par le testament de feu
414 D ESPAGNE DE VENEVELLES.
François de Coussac, neveu dudit sieur de Pocquières,
laquelle terre fut adjugée audit Lazare d'Espagne , par
ladite transaction, comme représentant Marguerite de
Coussac, sa mère, sœur dudit sieur François de Goussac ;
épousa, le 19 novembre 1573, demoiselle Anne Boutault,
fille de Claude Boutault, seigneur de Laubonnière, de
la Nollière et de Nesmy, et de Renée Girard, sa pre-
mière femme ; était enseigne de la compagnie de M. de
Malicorne, lieutenant - général en Poitou ; fit un accord
sur partage, avec noble homme Jean de Sarcé, seigneur
de Sarcé et de Nully, et demoiselle Anne d'Espagne, sa
femme, le 4 février 1574; passa un autre accord, le
i5 mai 1578 ; donna quittance d'une somme de neuf cent
soixante-six écus deux tiers, revenant à deux mille neuf
cents livres, le 16 novembre 1579; fut retenu gentil-
homme ordinaire de la chambre du duc d'Anjou et d'A-
lençon, frère unique du Roi, par lettres du 26 avril i58o,
fit un accord avec Anne Boutault, sa femme, le 16 fé-
vrier 1584, et ne vivait plus le 4 juillet de Tan i588,
selon l'acte de tutelle de ses enfants ; et sa veuve était
remariée avec Nicolas de Bonnefoy, sieur de Bretonville,
gouverneur pour le Roi de la ville de Pons, avant le
14 avril 16 12. Lazare d'Espagne,- eut de son mariage:
i°. Jacques d'Espagne, qui était âgé de douze ans,
le 4 juillet i588, fut page d'Henri de Bourbon,
depuis Henri IV, et était mort à son service,
avant le 16 avril 1606 (1) ;
(i)Nous rapporterons ici la lettre écrite de la main de ce
prince, au sujet de la mort de Jacques d'Espagne, et adressée
à Anne Boutault, veuve de Lazare- d'Espagne ; elle est sans date
mais elle n'a pu être écrite que depuis le 4 juillet i588, jusqu'à
la mort d'Henri III, arrivée le premier août- 1589.
< Mademoiselle de Vénevelles, ce m'est beaucoup de dé-
» plaisir de vous écrire pour un si mauvais sujet, mais puisque
» c'est chose qui ne vous peut être celée, j'aime mieux vous en
» aivertir que si c'étoit un autre qui ne vous en pouroit conter
» l'histoire sy au vray que moy. Pour donc commencer ce triste
» événement je vous diray comme il a plu à Dieu prendre votre
» fils que m'aviez donné page, dont je porte encore un plus
» grand ennuy, parce que j'espérois en faire un honneste hom-
» me, mais puisque c'est la volonté divine il nous y faut tous
» conformer, et ce qui vous doit apporter de la consolation en
d'espagne de vénevelles. 4i5
2°. Paul, dont l'article suit ;
3°. Lazare d'Espagne, écuyer, seigneur de Laubon-
nière, qui fut présent au mariage de Jeanne
d'Espagne, sa cousine, le 3o janvier 1604, et
vivait encore le 28 juillet i633. Il épousa de-
moiselle Gabrielle Le Goux, dont . il eut entr'au-
tres enfants, Charles d'Espagne, écuyer, seigneur
de Laubonnière , curateur des enfants mineurs
d'Henri d'Espagne, le 3 mars 1661. Il épousa
demoiselle Françoise de Rinecourt, avec laquelle
il vivait le 12 mars 1669 ; il fut probablement
père de Louis d'Espagne, écuyer, seigneur de
Laubonnière , qui fut parrain de Louis - Henri
d'Espagne, le 4 septembre i685 ;
4°. Marie d'Espagne, âgée de 10 ans, le 4 juillet
i588. Elle vivait le 16 avril 1606;
5°. Susanne d'Espagne, âgée de 8 ans, le 4 juillet
i588;
6°. Esther d'Espagne, âgée de 7 ans, le 4 juillet
i588, mariée, avant le 14 avril 1606, avec
Daniel les Cœurs, écuyer, seigneur de Saint-
Fort, près Brouage ;
7*. Madelaine d'Espagne , qui était mariée , avant
le 4 mars 1643, avec Jérôme de Bernard, écuyer,
sieur des Hays, qu'ils donnèrent conjointement quit-
tance de la somme de cinq mille trois cents
livres, à Henri d'Espagne, leur neveu.
» cette affliction est que vous avez d'autres enfants pour lesquels
» si j'ay moyen de faire quelque chose et pour vous, croyés que
» je m'y emploiré comme une personne désirente de vous ren-
» dre tous les témoignages qu'elle pourra de la bonne volonté
» qu'elle vous porte. Vous saurés par ceux qui ont traité votre
» dit tils que l'on n'a rien épargné pour sa guérison, mais la
» diligence des hommes n'a pu divertir la condition sous la-
» quelle il étoit né, je vous puis assurer que, tant pour l'aquit de
» ma conscience que pour le désir que j'avois qu'il se put garentir
» de cette maladie, je l'ay fait secourir le mieux que j'ay pu, je
» vous diray encore une fois que ce me sera un extrême conten-
> tement de faire chose qui puisse aporter utilité à vous et à vos
» enfants, comme celui qui à jamais sera votre plus fidèle et
» très-assuré ami, signé Henri de Bourbon. »
La suscription est : à mademoiselle de Vennevelles.
416 d'espagne de vénevelles.
Dans le même tems vivaient :
Jacques d'Espagne , écuyer , seigneur de la Boivi-
nière, vivant le 12 avril 1623 ;
Antoine d'Espagne, frère du précédent, écuyer,
vivant le 12 avril 1623 ;
Charles d'Espagne, écuyer, seigneur de la Grande-
maison, vivant le 28 juillet i633 ;
Madelaine d'Espagne, femme de Samuel de la Pri-
maudaie , écuyer , sieur de Bissay , mariés avant
le 12 avril 1623.
X. Paul d'Espagne , qualifié haut et puissant , che-
valier , seigneur d'Espagne , de Goulaines , d'Aunay , de
la Brosse , baron de Vénevelles , né au mois d'octobre
i583; obtint la permission de chasser et de tirer l'ar-
quebuse, tant sur ses terres et domaines, que sur les
étangs, marais et rivières de Sa Majesté, par lettres
signées Henri, et données à Paris, le 20 janvier 1604;
épousa, par contrat du 16 avril 1606, demoiselle Marie de
Pons-de-Mirambeau, de l'ancienne et illustre maison de
Pons, fille de haut et puissant messire Jacques de Pons,
chevalier , seigneur et baron de Miratnbeau , de Cham-
puyers, de Courpignac en partie, gentilhomme ordi-
naire de la chambre du Roi, et de feu haute et puissante
Marie de la Porte, dame de Mirambeau, Anne Boutault,
sa mère, veuve de Lazare d'Espagne, et femme, en se-
condes noces, de haut et puissant Nicolas de Bonnefoy,
seigneur de Bretonville, de son autorité et du consente-
ment de Jean de Bonnefoy, écuyer, seigneur de la Gorge,
son fils aîné, avait fait don, entre-vifs et irrévocable,
audit Paul d'Espagne, son fils aîné de son premier lit,
en faveur de son mariage, de tous les biens, tant meu-
bles qu'immeubles, provenus, tant de la succession dudit
sieur de Vénevelles, père, que de celle de Jacques d'Es-
pagne, frère aîné dudit Paul d'Espagne, le 14 du même
mois d'avril 1606 ; fut pourvu de la charge de capitaine
des ville et château de Beaufort en Vallée , par provi-
sions du Roi, données à Paris, le 3i du mois de juillet 1608,
signées Henri, et adressées à son cher et bien aimé messire
Paul d'Espagne, seigneur de Vénevelles , chevalier de son
ordre, et l'un des gentilshommes ordinaires de sa cham-
bre, en considération des services qu'il lui avait rendus,
notamment dans la conservation de ladite place ; fut fait
^ESPAGNE DE VENEVELLES. 4Î7
gentilhomme ordinaire de la chambre du Roi, par lettres
de retenue, du 5 janvier 1609 , dont il prêta serment,
le 25 février de l'an 161 5 ; obtint de nouvelles provisions
de la charge de capitaine et gouverneur des ville et châ-
teau de Beaufort en Vallée, données à Paris, par le roi
Louis XIII, le 3i juillet 16. ..2 (1) ; fit collectivement
sune constitution de rente, le 9 janvier 161 2 ; fit un accord,
sur droits successifs, avec Madeleine d'Espagne, sa sœur,
le 22 juillet 1614; eut commission de Henri de Bourbon,
prince de Condé , premier prince du sang , donnée au
camp de Clermont en Beauvoisis, le 18 novembre 161 5,
pour lever, le plus diligemment qu'il pourra, une com-
pagnie de cinquante chevau-légers, de personnes choisies,
avec pouvoir de mettre tel lieutenant et autres membres
capables qu'il aviserait; et mourut le 9 mai 16 17. Marie
de Pons, sa veuve, était remariée, le 10 novembre 1.6 18,
avec GéJéon de Pressac, seigneur de Pressac, et baron
de l'isle en Périgord. Elle vivait encore le 28 juillet 1 633,
et était morte avant le 12 février 1643. Paul d'Espagne
en avait eu :
i°. Henri, dont l'article suit:
2°, Louis d'Espagne, mort avant le 18 septembre
1643;
3°. Esther d'Espagne, âgée de 7 ans le i3 juin
161 7, mariée, avant le 18 septembre 1643, avec
Daniel de Pressac, écuyer, seigneur de Pressac,
marquis d'Aubeterre en Angoumois ;
40. Louise d'Espagne, mariée, avant le 2 août 1646,
à Pons de la Cour, écuyer, seigneur de Pernant.
Dans le même tems vivaient :
, Charles d'Espagne, écuyer, seigneur de Coulaines,
qui fut présent au mariage d'Henri d^Espagne, le
12 février 1643 ;
René d'Espagne, écuyer, seigneur de la Tardillière,
gentilhomme de la maison du Roi , lequel acquit
de Robert Thuret , conseiller du Roi , contrôleur
général des rentes de la ville de Paris, la somme
de six cent cinq livres de rente, pour lui et ses
(1) Ce doit être 1G12, car Louis XIII parvint à la couronne,
en 16 10, et Paul d'Espagne mourut le 9 mai 161 7.
i3. ' 27
4I& D'ESPAGNE DE VENEVELLES.
hoirs, par acte passé devant Jacques Pallu et
Etienne Paisant, notaires et gardes-notes du Roi ,
à Paris, le 6 juillet i656. Il ne vivait plus le
2 5 juin 1670, que damoiselle Marguerite de Sal-
vert, sa veuve, acquit de Gabrielle de Salvert, sa
sœur, la somme de soixante - quinze livres de
rente , échues à ladite Gabrielle , par le partage
qu'elle avait précédemment fait par devant Fran-
çois Paris , conseiller du Roi, prévôt et juge or-
dinaire à Tours, le 22 août 1659, avec ladite
Marguerite ; en quaiité de co-héritiers de la suc-
cession de demoiselle Marie de Salvert, leur sœur ;
acte passé devant le Roy et Gaudin , notaires au
châtelet de Paris.
XI. Henri d'Espagne , I*r du nom , chevalier , baron
de Vénevelles, seigneur d'Espagne, de Coulaines^ de la
Saucelière, d'Huillé, de Saint-Mars-de-Cré , etc., né en
161 5, fut fait gentilhomme ordinaire de la chambre du
Roi, par lettres de retenue du i5 juillet i638, et
prêta le serment, pouc ladite charge, le 21 avril 1644;
épousa, le 12 février 1643, demoiselle Susanne le Vas-
seur , fille de Louis le Vasseur , seigneur de Cougnée ,
de Thouars, de Fargot, et de Beaumont-la-Route, gen-
tilhomme ordinaire de la chambre du Roi, et de demoi-
selle Susanne de Malleray; fit un accord, le 18 septembre
de la même année 1643, avec Esther d'Espagne, sa sœur,
femme de Daniel de Pressac, écuyer, seigneur de Pres-
sac, demeurant au village de Puy-Arnaud, paroisse de
Puymangon; un autre accord, le 2 août 1646, avec de-
moiselle Louise de Vénevelles, sa sœur, et Pons de la
Cour, écuyeg sieur de Pernant, mari de ladite demoi-
selle; reçut l'ordre de lever un régiment de cavalerie,
en i65i (1) ; fut convoqué aux États généraux, le 11 juin
(1) Voici la lettre que lui écrivit, le 20 février, le duc de
Rohan, relativement à cette levée :
« Monsieur , il est si important au service du Roi , de faire
» des levées, que je vous supplie de travailler incessamment à
» mettre sur pied un régiment de cavalerie ; je vous en enverrai
» la commission de Son Altesse Royale, au premier jour, et un
> brevet de maréchal - de - camp, et souhaite passionnément
D ESPAGNE DE VÉNEVELLES. 419
Je la même année i65i ; reçut ordre de François de
Vendôme, duc de Beaufort, pair de France, lieutenant-
général pour le service du Roi, daté de Saint- Ulsalce , le
26 février i652, qui l'invite à employer son crédit et
:elui de ses amis pour se saisir et rendre maître de tous
[es ponts et passages qui étaient sur les rivières de la
Flèche, de Duretal , de Luché, du Lude, du Loir, et
îutres ; fut fait commandant de la ville et du château de
Belfort, à la prise de laquelle il avait été blessé au bras
d'un coup de mousquet ; obtint, en considération de ses
services et de ceux de ses ancêtres, l'érection en marquisat
de sa baronie de Vénevelles, en 1654, et ne vivait plus
le 3 mars 1661. Sa veuve vivait encore le 12 mars 1669,
zt mourut avant le 14 décembre 1680. Leurs enfants
furent :
i*. Louis - Paul d'Espagne, chevalier, marquis de
Vénevelles, vivant le 3i mai i683, mourut sans
enfants, le 3o novembre 1708. Il avait épousé,
par contrat du i3 décembre 1684, Glaude-Mar-_
guérite Goyon, de l'ancienne et illustre maison
de Matignon , fille de Claude-Charles Goyon,
baron de Marcé , vicomte de Terchamp , et de
Marie d'Appelvoisin, vicomtesse de Farce, sa
première femme. Ladite Claude - Marguerite
Goyon, se retira à Maestricht, au mois de juillet
i73o;
20. Henri d'Espagne, dont l'article suit :
3°. Claude d'Espagne , écuyer , seigneur de Lau-
bonnière, vivant le 12 mars 1669, mort avant le
14 décembre 1680 ;
40. Gaspard d'Espagne, écuyer, j vivants
5°. Charles d'Espagne, écuyer, i le 12 mars 1669.
XII. Henri d'Espagne , IIe du nom , chevalier,
seigneur de Coulaines, d'Avennes, etc., capitaine d'une
compagnie de cavalerie au régiment de Tilladet, épousa,
» qu'il y ait occasion de vous servir utilement et de vous té-
• moigner les sentiments avec lesquels je suis, monsieur, votre
• très-humble et très-affectionné servitenr,
Signé le duc de Rohan. »
La suscription est : à Monsieur, Monsieur de Vennevelles.
420 D ESPAGNE DE VENEVELLES. «
par contrat du 14 décembre 1680, demoiselle Claude
Chansson , fille de David Chausson , écuyer, capitaine
d'une compagnie de trois cents hommes suisses, wague-
mestre général et capitaine des guides des camps et armée:
du Roi, et de dame Jeanne Pousin, son épouse ; donn;
quittance de deux cent soixante livres, pour ses appoin
tements de soixante-cinq jours, en qualité de capitain»
d'une compagnie de chevau-légers au régiment de Tilla
det, à Jean de Turmenyes, conseiller du Roi, trésorie
de l'extraordinaire des guerres, le 12 juin i683. Louis
Paul d'Espagne, marquis de Vénevelles, son frère aîné
lui fit cession, le 4 janvier 1686, de la somme de quatr
mille livres, sans préjudice de celle de seize mille livres
que sondit frère lui devait encore. Il eut de ladite demoi
selle Claude Chansson, sa femme :
i°. Louis-Henri, dont l'article suit :
20. Jacques d'Espagne, né au château d'Huillé
en 1686, ainsi qu'il est énoncé dans un acte di
28 novembre 1709.
Dans le même tems vivaient :
Françoise-Elisabeth d'Espagne, mariée, le 9 févrie
1716, avec Jean - Baptiste de Rancher, chevalier
seigneur de Verneil, etc., chevalier des ordre
de Notre-Dame de Mont-Carmel, et de Saint
Lazare de Jérusalem, fils d'Antoine de Rancher
IVe du nom T chevalier, seigneur de Verneil e
de Mouchaut , et de Louise de Bontemps di
Belair, sa première femme.
XIII. Louis-Henri d'Espagne, marquis de Vénevelles
né au château d'Huillé, en Anjou, le 29 août 168 5 ; ca
pitaine réformé à la suite du régiment de Beuil, infan
terie, par commission du 4 mars 1710; puis capitain
d'infanterie dans le régiment du prince de Pons-Lorraine
ensuite dans le régiment de Boufflers, où il servait ei
17 14; épousa, le i3 avril 171 5, demoiselle Marie- Mai
the Ervoil d'Oyré, fille d'Ignace Ervoil, seigneur d'Oyré
conseiller du Roi, juge magistrat au siège présidial de 1
Flèche, et de Marie Artaud. Ayant fait abjuration de 1
religion prétendue réformée, entre les mains de mon
seigneur le cardinal de Noailles, archevêque de Paris, 1
[ 8 septembre 1 709 , il fut fait chevalier de l'ordre royc
42 1
ît militaire de Saint-Louis ; créé chevalier des ordres de
^otre-Dame de Mont-Carmel et de Saint-Lazare de Jé-
rusalem, le 3o avril. 1723, et en prêta serment le même
our. Il vivait encore le 22 décembre 1724. Il eut de son
nariage :
i°. Henri- Louis, dont l'article suit ;
2°. Louise - Marthe d'Espagne , née le 3 septembre
1718, reçue à Saint-Cyr, le 8 août 1730, mariée,
le Ier. août 1749, à messire Jean-Thimoléon de
Rancher , chevalier , seigneur ; baron de Nogent-
sur-Loir, seigneur de Verneil, etc., fils' de Jean-
Baptiste de Rancher, chevalier, seigneur de Ver-
neil, chevalier de l'ordre de Saint - Lazare, et de
Françoise-Elisabeth d'Espagne, son épouse ;
3°. Henriette d'Espagne, née le 2 3 juillet 1722,
reçue à Saint-Cyr, le 2 5 juin 1733, morte dans
cette maison royale ;
4°. Elisabeth d'Espagne, mariée au comte de
Goyon.
XIV. Henri - Louis d'Espagne , chevalier , marquis
le Vénevellcs, né le 3o avril 1720, élevé page de mon-
seigneur le duc d'Orléans ; capitaine dans le régiment
le Mailly, infanterie; puis capitaine de grenadiers au
•égiment de Guienne, lieutenant-colonel d'infanterie,
:hevalier de l'ordre royal et militaire de Saint - Louis ;
ipousa, par contrat du 21 mars 1757, demoiselle Marie-
Anne-Renée-Jacquine du Pontaubevoye, née le 8 janvier
1741, fille et héritière de feu messire Jacques du Pont
TAubevoye , chevalier, seigneur de la Roussière , capi-
:aine de dragons au régiment de Lautrec, et de dame
Marie- Anne Richer de Montehard , sa seconde femme.
De ce mariage est issu :
XV. Henri - Jacques - Louis d'Espagne , comte de
^énevelles, major en second du régiment de la Reine,
:avalerie, né le 2 3 septembre 1759, page de la Reine,
m 1777. Il est monté dans les carrosses du Roi, le 10 mai
[782, et a eu, à lage de dix-huit ans, une compagnie
ians le régiment d'Orléans , cavalerie , en cessant d'être,
3remier page de la Reine. Il a fait toutes les campagnes;
ie l'émigration à l'armée de Gondé, et y a reçu la croix
ie l'ordre royal et militaire de Saint-Louis. Il a épousé,
422
en 1782, Alexandrine-Thérèse Ponte de Nieul , fille di
marquis de Nieul, chef d'escadre, inspecteur du corp;
royal d'infanterie et de l'artillerie de la marine, granc
sénéchal de Saintonge, commandeur de l'ordre royal e
militaire de Saint - Louis , et de l'ordre de Notre - Dam«
de Mont-Carmel, et de Saint- Lazare de Jérusalem. Lï
comtesse de Vénevelles a été présentée,, le 7 mai 1783
De ce mariage sont issus :
i°. Charles d'Espagne , marquis de Vénevelles , n
«le 11 décembre 1783, chevalier de Saint- Louis
officier de la Légion-d'Honneur , et chevalier d
l'ordre royal de Saint- Henri de Saxe ; il était co
lonel en second • du 2e régiment d'hussards , ai
départ du Roi, le '20 mars 18 1 5 ; il, fut arrêté e
conduit à la prison de l'Abbaye, et destitué pa
Bonaparte ; à son retour , le Roi l'a nommé co
lonel du ier régiment d'hussards ; il a épouse
le 4 juin 181 1, mademoiselle Emilie de Net
chaise ;
20. Arnould - Julien - Edouard d'Espagne, comte d
de Vénevelles, né le 28 janvier 1791 ; il a éi
nommé, le 6 juillet 18 14, officier supérieur d
la ire compagnie des mousquetaires, qu'il a e
ensuite l'honneur de commander pendant toi
le tems que le Roi est resté en Belgique, où
est passé à la suite des princes, le 2 5 mars 181 5
il a été nommé lieutenant-colonel, le 1 9 mars c
la même année. Sa Majesté , à son retour , 1
nommé chef d'escadron du 2e régiment dei cui
rassiers de la garde royale , et le 1 5 novembi
181 5, officier supérieur de ses gardes du corp
compagnie d'Havre. Il a reçu, le 25 septembi
1816, l'ordre du Phénix, de S. A. S. le Prim
de Hohenlohe.
Armes : D'azur, au peigne d'argent en fasce, accon
pagné de trois étoiles d'or.
Cette maison a écartelé des armes de France, coran
il paraît par l'ouvrage du révérend père Marc Gilbert 1
Varennes, de la compagnie de Jésus, ayant pour titre
le Roi d'Armes, ou r Art de bien former, charger, br
ser, etc., les Armoiries, seconde édition, page 175, c
d'espagne de vénevellks. 423
il dit : cTEspeigne-Vennevelles porte : Parti : au premier,
d'azur , au peigne d'argent , posé en fasce , à 3 étoiles
d'or, deux en chef et une en pointe; au 2, coupé tiercé :
au premier, d'azur, au pont à trois arches d'argent; au
second, d'or, à trois fasces de sable ; au tiers (troisième),
d'azur, à trois rieurs de lys d'or ; au bâton de gueules,
péri en bande.
GILBERT de VOISINS, famille originaire de Franche-
Comté, dont les armes sont : d'azur à la croix engrêlée
d'argent, cantonnée de quatre croissants d'or.
de GALLÉAN des ISSARTS, au comtat Venaissin,
maison ancienne et illustre , originaire de Gênes , dont
les armes sont : d'argent à la bande de sable, remplie
d'or, accompagnée de deux roses de gueules. Cimier : un
lion d'or. Devise : Ab obice sœvior ibit. Cri de guerre :
Semper magis.
Nous attendons sur cette famille , devenue princière
de l'Empire depuis le dernier siècle, des détails plus
étendus, que nous transmettrons dans un des volumes
suivants.
de ROUEN de BERMONVILLE, en Normandie,
porte pour armes : d'azur , au chevron d'or, accom-
pagné en pointe d'une roue du même ; au chef en-
grêlé d'argent, chargé de trois molettes d'éperon de
gueules.
de RIGAUD de VAUDREUIL, très-ancienne fa-
mille noble du Languedoc, dont les armes sont : d'argent,
au lion de gueules, lampassé, armé et couronné d'or,
accompagné de huit écussons de gueules , chargés cha-
cun d'une fasce d'argent.
424 D ICHKR DE VILLEFORT.
de ROQUIGNY de CRASVILLE, en Normandie,
porte pour armes : d'argent, à trois fers de lance
émoussés de sable. -
RIOULT d'OUILLY, en Normandie, porte pour ar-
mes : d'argent , à l'aigle éployée au vol abaissé de
sable ; à la bordure denchée du même.
de BERNABÉ de la HAYE, famille noble d'An-
jou, qui porte pour armes : d'azur, à la croix d'or,
cantonnée de quatre colonnes du même.
GUILLAUME de CHAVAUDON , en Champagne
famille noble qui porte pour armes : d'azur au chevron
d'or, accompagné de trois besants du même.
de LANGAN de BOIS FEVRIER, en Bretagne,
famille ancienne, qui porte pour armes : de sable, au
léopard d'argent, lampassé, armé et couronné d'or.
Ses alliances sont, entr'autres, avec les maisons de
Perrier-de-Quintin, d'Orange-de - la - Feuillée, de la
Ferrière, de la Vove, de -Visdelou, de Brulart-de-
Sillery, de Puisaye, du Montgommery, de Farcy, etc.
d'ICHER de VILLEFORT, une des familles les plus
anciennes de France, d'origine étrangère, laquelle a été
maintenue, à diverses époques, dans les privilèges de son
extraction, et par jugement de M. de Lamoignon, inten-
dant en la province de Languedoc, du 28 octobre 1698.
Catherine Gayssière, veuve de noble Jean Pierre de
Trémoulet, fit une donation à messire César d'Icher, son
tilleul, le 9 juillet de l'année 1100.
DICHKR DE V1LLKFORT. 42D
Bertrand tflcher, chevalier, rendit hommage, au mois
d'avril 1282, à Guillaume de Saint - Maurice , damoi-
seau, baron de Montpaon, pour les fiefs qu'il tenait en la
mouvance de ladite terre et baronnie de Montpaon.
Raymond d'Icher, damoiseau , seigneur direct du
Clapied , rendit horhmage et dénombrement de cette
seigneurie, au seigneur - évêque de Rodez, au mois
d'avril i325.
On n'a pu, par suite des fureurs de la Révolution, et
la perte des titres qu'avait faite cette famille, lors de la
prise du château de la Bastide, par les religionnaires, en
1622, établir la filiation qui suit, que sur les titres qui ont
pu échapper à ces désastres, lesquels titres remontent à :
I. Sicard d'Icher, Ier du nom, co - seigneur de la
Bastide-de-Fons, en Rouergue, de Soubès, etc., qui fit
un testament au mois de décembre i52i ; assista au contrat
de mariage de Jean d'Icher, son fils aîné, du 16 juillet
1554; fit un second testament, devant Jean Alarxat ;
notaire, le 23 novembre i556, par lequel entr'autres
choses, il veut être inhumé au cimetière de la chapelle
de Saint-Jamme de la Bastide-de-Fons, au tombeau de
ses prédécesseurs, et veut, qu'à sadite sépulture, il soit
appelé soixante prêtres, et qu'il leur soit donné vingt
deniers à chacun ; donne l'usufruit de ses biens à de-
moiselle de la Vergne, sa femme ; fait des legs à Jeanne,
Marguerite, Catherine et Madelaine d'Icher, ses filles,
entr'autres choses , à ces deux dernières , qui n'étaient
point mariées , des habits nuptiaux , savoir : à chacune
six robes, trois hopulandes , avec cottes de satin , trois
gonnelles garnies ; une des robes, cottes de soie, doublée
de damas, bordée et bandée de velours ; item, une autre
cotte, drap de Rouen ou de Paris, bordée de velours et
permje ; item, une autre robe, cotte de drap de Saint-
Pons ou Cabarèdes, aussi bandée et garnie de velours, et
les trois robes, gonelles, garnies à Véquipolam des trois
cottes ; à l'avis , dire et discrétion de leurs parents et
bons amis, avec miages, manches de satin, habillements
de tête, etc., etc.; fait différents legs à Tristan, Alrias
et Biaise d'Icher, ses fils, et à noble Madeleine d'Icher,
sœur de lui , testateur, et institue son héritier uni-
versel , Jean d'Icher , seigneur de Bernagues , son fils
aîné. Il fit un troisième testament, le 7 mai 1 568» dans
426 d'icher de villefort.
lequel il rappelle tous ses enfants, et la même Marguerite
d'Icher de Giniac, sa sœur. Il ne vivait plus le 23 août
1592. Ses enfants furent :
i°. Jean, dont l'article suit:
20. Tristan d'Icher, vicaire de l'église paroissiale
de la Bastide-de-Fons , légataire le 2 5 novembre
1 556 et le 9 mai 1 568 ;
3°. Alrias d'Icher, moine au monastère de Ville-
moigne, légataire le 23 novembre 1 556 et le
9 mai i568 ;
40. Biaise d'Icher, qui paraissait être destiné à être
marié , lors du second testament de son père ,
du i5 novembre 1 556 , mais qui, lors du troi-
sième, du 9 mai 1 568, était religieux en l'abbaye
de Saint-Thibery, au diocèse d'Agde, et vivait
encore le 23 août 1592;
5°. Jeanne d'Icher, légataire le 23 novembre 1 556,
et le 9 mai i568, mariée avant la première épo-
que, à Louis de Lavit, seigneur de Colombières,
avec lequel elle vivait en t 568 ;
6°. Marguerite d'Icher, qui était mariée , le 2 3
novembre 1 556, avec N... Patien, seigneur de
Mara. Elle ne vivait plus le 9 mai 1 568 ;
70. Catherine d'Icher, légataire le 23 novembre
1 556. Elle était mariée, le i5 février 1567, à
noble Denis de Bayne, de la ville de Capestang,
avec lequel elle vivait le 9 mai i568 ;
8°. Madelaine d'Icher, légataire le 2 3 novembre
1 5 56 , mariée, avant le i5 février 1567, avec
noble Claude Promilhac , seigneur de Bouloc ;
avec lequel elle vivait le, 9 mai 1 568.
II. Jean d'Icher, Ier du nom, seigneur de Ber-
nagues , de la Bastide-de-Fons, en Rouergue ; épousa,
par contrat du 16 juillet 1 554, reçu par Dulac, notaire
de Sodorgnes , et par lui collationné , auquel assista
Sicard d'Icher, son père , demoiselle Françoise dé Ro-
quefeuil , fille de Guillaume de Roquefeuil , chevalier ,
seigneur de Pinet, de la Bessière, de Padiès, en Albi-
geois, et de Catherine Guittard de Taurine, et sœur de
Pierre de Roquefeuil, seigneur de Pinet, de Padiès, etc.,
époux de Françoise de Montperoux, lequel fut nommé
un des exécuteurs du testament du même Jean d'Icher,
D ICHER DE VILLEFORT. 427
le 6 février 1567; fut institué héritier universel de Sicard,
son père, par son testament du 23 novembre 1 556 ; fit
le sien, le 6 février 1567, devant Martin, notaire, par
lequel, entr'autres choses, il veut qu'après sa mort, son
corps soit enseveli au cimetière de l'église Saint-Jacques,
au tombeau de ses prédécesseurs ; fait différents legs à
Jeanne , Catherine et Madelaine d'Icher , ses sœurs , à
Rose, Béatrix et Jeanne d'Icher, ses filles ; donne l'usu-
fruit de tous ses biens à dame Françoise de Roquefeuil,
sa femme , et institue son héritier universel , Sicard
d'Icher, son fils. Il fut , de nouveau , institué héritier
universel de Sicard d'Icher Ier, son père , par son
troisième testament du 9 mai 1 568. Ses enfants furent:
i°. Sicard, dont l'article suit :
20. Rose d'Icher, \ ,, „ . , T ,
•20 r>- «. • j>t ! légataires de Jean, leur
3°, Beatnx d Icher, } &, , c c, . ' cc
„ T ,,T , père, le b tevrier 1007.
40. Jeanne d'Icher, ) r '
III. Sicard d'Icher, IIe du nom, seigneur de la
Bastide-de-Fons , au diocèse de Vabres, en Rouergue ,
fut institué héritier universel de Jean d'Icher, son père,
par son testament du 6 février 1567; épousa, par contrat
du 2 3 août 1592, reçu par Goste , notaire de Gabian,
demoiselle Antoinette d'Arnaud , fille de noble Jacques
d'Arnaud, dit Prévost, en son vivant , seigneur de
Neffiès, au diocèse de Béziers , et de demoiselle Claire
de la Valette, son épouse. Il eut pour fils unique :
IV. Sicard d'Icher, IIIe du nom, seigneur de Soubès,
de la Bastide-de-Fons, etc., à qui son père fit donation
de tous ses biens, par acte du 8 juin 1604, reçu par
Coste , notaire de Gabian. On voit par une lettre du
roi Louis XIII , datant du camp devant Montpellier,
le 2 septembre 1622, portant ordre aux capitaines Beis,
Mazeron et autres , de faire restituer à noble Sicard
d'Icher, son château de la Bastide et ses effets, délaissés
par les rebelles ; que ledit Sicard d'Icher avait servi ou
servait activement la cause de ce prince dans ses guerres
contre les religionnaires. Il se maria deux fois. Le nom
de sa première femme est inconnu. Il épousa en secondes
noces, par contrat du 10 février 1642, Marie de
Roquefeuil de Verzols, fille de de feu noble Claude de
4^8 ELlCHER DE VILLEFORT.
Roquefeuil, seigneur de Verzols , en Rouergue, et de
demoiselle Anne de la Tude de Fontes. Il comparut au
ban de la noblesse de Rouergue, ainsi qu'il est dit dans un
certificat du marquis de Bournazel, commandant en chef
la noblesse de Rouergue, du 24 juillet 1644. Il fit son
testament pardevant le sieur Bourgade, curé de Soubès,
au défaut de notaire, le 19 décembre 1666, par lequel
il élit sa sépulture dans le cimetière de la paroisse de
Saint-Jacques de la Bastide-de-Fons , au tombeau de ses
prédécesseurs; fait des legs à Claire, Louise et Françoise
d'Icher, ses filles du premier lit; à Jeanne, Marie,
Pierre et Jean - François d'Icher, ses enfants du second
lit, et nomme son héritier universel Jean d'Icher, son
fils aîné du second lit. Les témoins de ce testament sont :
Jacques Julien, écuyer, habitant de Ceilhes , Michel
d'Azémar, juge de Lodève, son beau-fils, Jean Ramond,
Jean Icher, Pierre Cazilhac , François Fabreguettes ,
Jacques Albanhac, Pierre Cazilhac, bailli de la Bastide.
Ses enfants furent :
Du premier lit :
i°. Claire d'Icher, légataire le 19 décembre 1666,
alors veuve de -noble Claude de Roquefeuil, sei-
gneur de Saint- Etienne ;
20. Louise d'Icher, légataire de la somme de
deux mille livres, le 19 décembre t668;
3°. Françoise d'Icher, femme de Michel d'Azémar,
juge de Lodève, légataire le 19 décembre 1666,
vivante le 1 3 mai 1689;
Du second lit :
40. Jean d'Icher, qui fut institué héritier universel
de Sicard, son père, par son testament du 19 dé-
cembre 1666. Il fut seigneur de la Bastide et de
Soubès ; servait dans la compagnie des chevau-
légers de M. d'Estang de Fontes, le dernier mai
1674, ainsi qu'il conste de l'ordre qui lui fut
adressé pour le ban et arrière -ban de la noblesse
de Guienne, par le maréchal d'Albret. Il épousa,
par contrat du 20 février 1678, reçu par Journez,
notaire à Sauve, Marie-Claire de Pelet de Mont-
mirat, fille de noble Henri de Pelet, seigneur de
Montmirat de Narbonne , capitaine d'infanterie
dans le régiment du marquis de Calvisson , et
4?g
d'Isabeau , aliàs , Fanson-d'Aleman - Mirabel , et
petite-fille de Pierre Pelet de Narbonne , baron
de Combas et de Montmirat , seigneur de Fon-
tanez, de Cannes et de Vie, et de Catherine
Deydier de Puyméjan; fut convoqué au ban de la
noblesse de Guienne, par le marquis de Bournazel,
sénéchal et gouverneur du pays de Rouergue, le
26 avril 1693; fut déchargé de la taxe de deux
mille livres des francs-fiefs, attendu sa qualité de
gentilhomme , par ordonnance de M. Lambert-
d'Herbigny, intendant de Montauban , du 17
juillet de la même année 1693; et fut maintenu
dans sa qualité de noble et dans son ancienne extrac-
tion, par jugement de M. de Lamoignon, inten-
dant du Languedoc, du 28 août 1698;
De cette branche était le chevalier de la Bas-
tide, capitaine de grenadiers au régiment de
Vexin, lequel fut tué dans un siège à la tête de
sa compagnie ;
5°. Pierre d'Icher, sieur Del-Pont, légataire de la
somme de trois mille livres, le 19 décembre 1666.
Il épousa demoiselle Geneviève de Courges, de la
ville de Lodève, servit dans le régiment des gardes
du marquis de Vins; dans celui du sieur de
Villèle ; puis au ban et arrière - ban des gentil-
hommes de la province de Languedoc, en 1692,
1693, etc. Ses enfants furent :
a. Jean d'Icher-Del-Pont, né le 11 mars 1684;
b. Marie - Geneviève d'Icher-Del-Pont, née le
7 mai 1689 ;
6°. Jean-François, dont l'article suit ;
70. Jeanne d'Icher, légataire le 19 décembre 1666,
alors mariée à Pierre Julien , écuyer, seigneur
de Ceilhes ;
8°. Marie d'Icher, légataire de la somme de deux
mille livres, le 19 décembre 1666.
Cette branche s'est éteinte au château de la
Bastide , dans deux petites-filles , mariées , l'une
à M. d'Albignac, baron du Triadou, maréchal-
de-camp , père du général d'Albignac , comman-
dant de l'école royale militaire de Saint -Cyr; et
43o d'icher de villefort.
l'autre, à M. le baron de Laurens, ancien officier
des gardes de Monsieur.
V. Jean - François d'Icher, écuyer, sieur des Angles,
fut légataire de la somme de deux mille livres, par le
testament de Sicard d'Icher, son' père, du 19 décembre
1666; donna quittance de ce legs à Jean d'Icher, son
frère aîné, ainsi qu'il conste de la déclaration qu'il lui
en fit le 2 janvier 1673 ; épousa, par contrat du 7 juin
1678, demoiselle Catherine de Tiffi, dame de la Bessière,
fille de feu Etienne de Tiffi, capitaine de cavalerie, sei-
gueur du même lieu, duquel Jean - François d'Icher
rendit aveu et dénombrement à messire Antoine-Charles
de la Garde de Chambonnas , évêque , seigneur de
Lodève, comte de Montbrun , le 20 mars 1688, et au
mois de février 1698. La ville de Nant, en Rouergue,
doit son salut et sa conservation à Etienne de Tiffi, a
qui le commandement de cette ville avait été confié
pendant les troubles , ainsi qu'il appert d'un certificat
délivré par les autorités et les notables de ladite ville,
le 20 mars 1670. Il lui fut donné, en cette considération,
un banc d'honneur dans la principale église de ladite ville,
lequel est échu à la famille d'Icher de Villefort, qui en
devint héritière. Jean - François d'Icher fut maintenu ,
le 28 octobre de la même année 1698, dans sa noblesse et
son ancienne extraction , conjointement avec Jean et
Pierre d'Icher, ses frères, par jugement de M. de Lamoi-
gnon, intendant de la province de Languedoc, et vivait
encore le 21 mai 171 1. De son mariage est issu:
VI. Jean - Christophe d'Icher, né le 9 décembre
1679, seigneur de la Bessière et de Saint - Félix , ma-
rié , le 24 janvier 1709, avec demoiselle Catin de
Rouvier, fille de Gervais de Rouvier, et de demoiselle
Claire Bruguier, de la ville de Nant ; fut fait lieutenant
de la compagnie de la milice de ladite ville, le 20 octobre
1702; donna quittance finale de la dot de ladite demoi-
selle Catin de Rouvier, sa femme, montant à la somme
de six mille quatre cents livres, le 4 mai 1706, à Pierre
de Rouvier, avocat au parlement et lieutenant de juge
de Nant , avec lequel il transigea au sujet des biens
dotaux de ladite de Rouvier, le 28 juin 1720; reçut
quittance, au mois de janvier 1737, de la somme de
d'icher de villefort. 43 1
trois cent quatre-vingt-dix-neuf livres , provenant du
prix de l'acquisition qu'il avait faite d'une maison, dans
la ville de Nant, le 28 octobre 1736. Il eut entr'autres
enfants :
i°. Raimond, dont l'article suit :
20. Gervais d'icher de Villefort, bénédictin, prieur
de Saint-Sauveur ;
3° N.... d'icher, mort lieutenant au régiment de
Condé, infanterie ;
4°. Catherine d'icher de la Bessière, mariée à N...
de Ghauvet.
VII. Raimond d'Icher, chevalier, baron de Villefort,
seigneur de la Bessière, de Saint-Félix, né à Nant,
le 19 avril 1726; lieutenant au régiment de Condé, en
1744; consentit une vente, le 12 juillet 1756 ; épousa,
par contrat du 20 octobre 1757, passé devant Passebosc,
notaire à Béziers, Anne- Glaire-Thérèse le Noir, dame
de Ribaute, née le 23 août 1744, fille légitime de messire
Louis le Noir, seigneur de .Ribaute, et de dame Fran-
çoise-Thérèse de Gautier de Villenouvette. De ce ma-
riage sont issus :
i°. Pierre- François-Marie, dont l'article suit ;
20. Marie-Baptiste d'icher de Villefort, mort enfant;
3°. Marie - Thérèse d'icher de Villefort, mariée,
i°. à M. des Angles, inspecteur de la maré-
chaussée ; 20. à M. Izarn de Fraissinet, chevalier
de Malte ;
40. Agathe d'icher, ) ,
5». Félicité d'icher, { mortes en bas âge.
VIII. Pierre- François-Marie , baron d'Icher de Vil-
lefort , ancien capitaine de cavalerie , chevalier de
l'ordre noble du Phénix d'Hohenlohe, et de l'ordre
royal et militaire de Saint-Louis, entra au régiment de
Limosin, infanterie, le 24 janvier 1785, comme sous-
lieutenant de remplacement, après avoir fait les preuves
de noblesse exigées, pour être reçu en cette qualité,
dans les troupes de Sa Majesté. IJ fut fait officier des
chasseurs, le 6 octobre 178}. Il a émigré et servi avec
distinction dans l'armée de S. A. S. monseigneur le
prince de Condé ; à sa rentrée en France, il fut cruel-
lement persécuté, à cause de ses principes royalistes,
432 GU1LBERT DE PIX ÉRK COURT .
et fut jeté dans les prisons ; il ne dut son salut et sa
liberté qu'aux heureux événements de la restauration.
Armes : coupé : au i, de gueules, au lion issant d'ar-
gent ; au 2, d'or, à l'aigle de sable. Cimier : une épée
d'or. Devise : Partout fidèle.
GUILBERT de PIXÉRÉCOURT , famille noble
originaire de Lorraine.
I. Georges Guilbert (i), conseiller-auditeur, maître
des comptes de Lorraine, seigneur de Saint-Remy-aux-
Rois, fut anobli, par lettres de S. A. R. Léopold Ier,
duc de Lorraine et de Bar, données à Lunéville, le 10
juin 17 12, et enregistrées à la cour des comptes de Lor-
raine, le 20 juillet de la même année. Il mourut le 2 3
octobre 1745, âgé de cinquante-trois ans. Il avait épousé
demoiselle Marie Guyot, née d'une, famille noble, dont
les armes sont : d'azur, semé dî abeilles d'or, à la ruche
du même ; fille de noble René Guyot, avocat en la cour,
et de Jeanne Doridant. Elle mourut le 6 novembre 176 1,
âgée de quatre-vingt-six ans. De ce mariage sont issus :
i°. René Guilbert, qui était aumônier de S. M. le
roi de Pologne, et chanoine de l'insigne église
cathédrale primatiale du chapitre noble de Nancy.
Il mourut le 10 octobre 1781, âgé de quatre-
vingt-sept ans;
20. Charles- François, dont" l'article suit ;
3°. Nicolas - Gaspard Guilbert, conseiller, maître
des comptes de Lorraine, seigneur de Saint-
Remy-aux-Bois, et haut voué de la ville de
Châtel ; marié avec Marguerite Gaudel de No-
mexy, dont les armes sont : de sinople, au chevron
d? argent, accompagné de trois lionceaux du même.
(1) Il avait une sœur, nommée Claude Guilbert, mariée à
Antoine Bagard, conseiller d'état, mort à Commercy en 1742.
Il portait : d'azur, à trois annelets d'or, flamboyants de gueules ;
au chef du second émail, chargé d'un lion léoparde du troisième.
GUILBERT DE PIXERÉCOURT. 433
Il mourut le 6 novembre 1770, âgé de soixante-
huit ans ;
40. Charles - Léopold Guilbert , seigneur d'Arna -
ville, capitaine au service de S. M. l'empereur
d'Autriche, mort le 6 avril 1762, âgé de cin-
quante-cinq ans ;
II. Charles-François Guilbert, seigneur de Pixeré-
court , conseiller de Son Altesse Royale , épousa Mar-
guerite Alix de Pixerécourt, dont les armes sont : d'azur
à trois rencontres de cerf d'or. Il mourut le 22 novembre
1773, âgé de soixante-douze ans. De leur mariage est
issu :
III. Nicolas-Charles-Georges Guilbert de Pixeré-
court, seigneur de Saint-Vallier, entré, en 1759, dans
la compagnie des cadets-gentilshommes de S. M. le roi
de Pologne ; il a servi dans le régiment Dauphin, infan-
terie, et dans Royal- Roussillon , où il était aide-major.
Après dix-neuf ans de service, dans lesquels on compte
huit campagnes consécutives en Allemagne et en Corse,
sa mauvaise santé le contraignit à prendre sa retraite. Il
a épousé Anne-Marguerite Foller de Silloncourt , morte
je 18 octobre 1802. De ce mariage est issu :
IV. René - Charles Guilbert de Pixerécourt, né à
Nancy, le 22 janvier 1773, inspecteur des domaines du
Roi, auteur dramatique fort distingué, et capitaine de grer
nadiers dans la garde nationale de Paris. Destiné au parle-
ment, M. de Pixerécourt a reçu une excellente éduca-
tion ; il a fait toutes ses études au collège des Cha-
noines réguliers de Nancy, fondé par S. M. le roi de
Pologne. Il allait être reçu avocat , lorsque les Princes
français s'éloignèrent du royaume et firent un appel à la
noblesse fidèle. Il fut les joindre en juin 1791, et fit la
campagne de 1792, comme officier au régiment de
Bretagne, sous les ordres de S. A. S. Monseigneur le duc
de Bourbon. Il revint en France, en 1793, pour sauver
les jours et la fortune de son père, que son inscription
sur la liste des émigrés avait rendu l'objet direct de la
persécution des anarchistes. Mais bientôt proscrit lui-
même et poursuivi avec acharnement , il ne parvint
qu'à travers mille dangers à dérober sa tête à la hache
révolutionnaire.
i3. 28
434 GUILBERT DE PIXERECOURT.
C'est dans ces jours de terreur, et du fond de l'asile
secret qu'il avait choisi, que, se nourrissant d'idées
sombres et de la lecture de nos meilleurs dramaturges,
il commença à écrire pour le théâtre. Il fit plusieurs
opéras que nous avons vu représenter avec succès, tels
que la Rose blanche et la Rose rouge, la horêt de Sicile,
le Petit Page, Avis aux Femmes, Koulouf, etc. Mais
trop fier, trop plein de cette dignité qui sied à l'homme
de lettres, pour faire aux comédiens des grands théâtres
une cour assidue, sans laquelle il n'est point de succès
durable, il crut s'hoi orer davantage en réformant les
théâtres secondaires. Jadis on y représentait des pièces
licencieuses, obscènes, où le peuple allait puiser cette
immoralité, ce mépris du trône et de l'autel , dont les
novateurs avaient besoin pour opérer une révolution.
M. de Pixerécourt entreprit la tâche honorable de relever,
d'anoblir ces théâtres, et il y a réussi. De biillans et
nombreux succès ont , depuis dix-huit ans , couronné
ses efforts. Dans des drames bien charpentés, bien écrits,
pleins de situations fortes et attachantes , mais remar-
quables surtout par les idées morales et religieuses qui
caractérisent un écrivain estimable et nourri d'excellents
principes, il a offert des traits d'héroïsme, de bravoure,
de fidélité, des modèles de toutes les vertus enfin, puisés
le plus souvent dans l'histoire et dans nos vieilles chro-
niques. Il s'est constamment efforcé de rendre le peuple
meilleur en lui montrant , jusque dans ses plaisirs , de
beaux exemples. Certes, sous ce point de vue, il a droit
aux suffrages de tous les hommes éclairés. Presque tous
ses drames ont obtenu un prodigieux succès , non-seule-
ment en France, mais en Europe, La plupart ont été
traduits en allemand, en anglais, en russe, en italien.
Sous le rapport littéraire , ils méritent donc d'être dis-
tingués de la foule de ceux que ses imitateurs ont produits.
Mais, comme tous les hommes à talent, il a eu à
souffrir les attaques de l'envie. De jeunes écrivains , élevés
pendant nos troubles, étrangers par conséquent à cette
politesse, à ce respect humain que donnaient l'ancienne
éducation et l'usage du monde, et offusqués de la trop
grande renommée de M. de Pixerécourt, se sont cons-
titués ses détracteurs : ils se sont attachés à ridiculiser le
genre d'ouvrage auquel il s'est livré de préférence , et lui
ont décoché quelques épigrammes ; mais déjà elles sont
GUILBERT DE PIXERECOURT. 435
oubliées, et les ouvrages de M. de Pixerécourt resteront. La
Femme à deux Maris , la Forteresse du Danube, Tékéli,
la Citerne, les Ruines de Babylone, le Chien de Montargis,
le Monastère abandonné, Charles le Téméraire et beaucoup
d'autres, placent leur auteur au moins sur la même ligne
que Sedaine. C'est ainsi qu'en pensait un célèbre critique
(l'abbé Geoffroy), qui,, souvent, a regretté que les
pièces de M. de Pixerécourt ne fussent pas représentées
sur les premiers théâtres ; ce dont il les jugeait plus
dignes que la plupart de celles que Ton y jouait. 11 en
parlait presque toujours avec éloge, et avait surnommé
cet auteur le Shakspeare français. Cette dénomination nous
paraît juste et méritée. Nous ne doutons pas qu'elle ne
reste à M. de Pixerécourt, lorsque surtout il aura cessé
de vivre. Alors son talent ne sera plus un motif déses-
pérant de comparaison pour ceux qui suivent la même
carrière, et qu'il a laissés si loin de lui. Un écrivain mé-
diocre peut produire, par hasard", un bon ouvrage ;
mais on ne réussit pas pendant vingt années de suite,
sans posséder un véritable talent , et voilà ce que cer-
taines gens ne sauraient pardonner à M. de Pixerécourt.
Comblé_, récemment, des témoignages les plus hono-
rables de la part de ses concitoyens, il a été élu membre
de l'académie de Nancy. Une conduite constamment
irréprochable , une loyauté parfaite , des principes
éprouvés et des qualités aimables , lui ont acquis l'es-
time et la considération de tous ceux qui le connais-
sent. Cette justice lui est due , et nous nous plaisons
à la lui rendre comme un hommage à l'impartiale vé-
rité. Il a épousé Marie-Jeanne-Françoise Quinette de la
Hogue. De ce mariage est née :
Anne-Françoise Guilbert de Pixerécourt.
Nous lisons encore, dans V Histoire de la ville de Nancy,
par l'abbé Lionnois, que les tombeaux de cette famille
se trouvent dans le cloître des Cordeliers de cette ville,
près de celui du célèbre Callot. Nous rapporterons ici
textuellement les inscriptions tumulaires qu'il cite tom. i,
page i3y.
lcy reposent les corps de M. Georges Guilbert ; lorsqu'il
vivoit conseiller-auditeur, maître des comptes de Lorraine,
seigneur de Saint- Remy- aux -Bois, mort le 25 octobre de
l'année 174D, âgé de cinquante-trois ans ;
4-36 d'andigné.
Et de dame Marie Guiot, son épouse, morte le 6 no-
vembre de l'année 1761 , âgée de quatre-vingt-six ans.
Reposent aussi les corps de leurs en/ans, M. Charles-
Léopold Guilbert, capitaine pour le service de Sa Majesté
Impériale, seigneur d'Arnaville, mort le 6 avril 1762,
âgé de cinquante-cinq ans ;
De M. Nicolas-Gaspard Guilbert, conseiller, maître,
des comptes de Lorraine, seigneur de Saint-Remy-aux-
Bois, et haut voué de Châtel, mort le 6 novembre de
Tannée 1770, âgé de soixante-huit ans ;
Et de M. Charles-François Guilbert, conseiller de Son
Altesse Royale, seigneur de Pixerêcourt, mon le 22 no-
vembre 1773, âgé de soixante-douze ans.
Armes : d'azur , à la couronne de laurier d'or ; au
chef d'argent, chargé de trois étoiles du champ. Cou-
ronne de comte. Tenants : deux sauvages.
ANDIGNE (d'), en latin de Aldeniaco, de Ande-
niaco, etc., maison reconnue pour l'une des premières
et plus anciennes de la ci-devant province d'Anjou, où
est son berceau ; c'est ainsi que s'en expliquent les auteurs
généalogiques qui ont fait mention d'elle, tels, en-
tr'autres, que feu M. d'Hozier, dans la préface du second
registre de son Armoriai général, où il répond aux
critiques du premier registre, et aussi à l'article du nom,
où il rapporte quelques-unes des premières chartes ;
Ménage, histoire de Sablé, deuxième partie, manuscrite,
et dans ses remarques sur la vie de Pierre Airault (impri-
mée) ; l'Hermite de Souliers, histoire de la noblesse de
Touraine, au nom Andigné ; et jusqu'à la Chesnaye-
des-Bois , dans son Dictionnaire héraldique , où il cite
la vraie province d'origine de cette famille, et non dans
le premier volume de son Nobiliaire, où le mot Poitou
se trouve substitué à celui d'Anjou, sans parler d'autres
erreurs concernant les alliances, etc., etc., et que nous
nous réservons de relever, lorsque nous publierons dans
l'un des prochains volumes, la généalogie de cette maison,
revue, avec le plus grand soin, sur les titres originaux,
DU VAL DE TOCQUEVILLE. ^\.3j
et augmentée de la filiation de la branche mère, dite des
seigneurs d'Angrie et marquis de Vezins , qui n'avait
point encore paru.
Lorsque l'on considère que cette famille vraiment
chevaleresque, et qui appartient incontestablement au
rang de celles dites de nom et d'armes, a poussé, dès
les premiers tems de son existence connue, de nom-
breux rameaux, en plusieurs provinces, au point qu'on
en comptait jusqu'à 33, en 1600, et années suivantes,
on ne peut s'étonner qu'il ait fallu beaucoup de tems
et de recherches, pour classer ces diverses branches, et
les grouper convenablement autour du nœud commun.
Réduits, aujourd'hui , à nous resserrer dans une très-
courte notice , nous nous contenterons d'observer ,
que cette maison, joint, à l'avantage d'établir par une
série de chartes, la plus haute antiquité, celui non
moins important, d'avoir contracté les plus belles allian-
ces, et qui donnent ouverture, dans quelques-unes
d% ses branches encore existantes, à de bien illustres
consanguinités.
Du VAL de TOCQUEVILLE, maison très ancienne,
établie en Normandie, et qui nous a justifié de sa
noblesse par des titres originaux, en parchemin, depuis
1327, i36o, i362, 1372, i38o, 1408, 1410, 1426,
1429, 1456, 1489, i5io, 1527, 1 538, 1543,
1 565, etc., etc., et par l'acte de naissance de :
Messire Pierre-Victor, comte du Vai. de Tocquevillé,
officier supérieur dans la garde royale , fils de messire
Jean -Baptiste- Emmanuel de Tocquevillé, seigneur et
patron de Roiville, et de dame Jeanne - Pétronille de
Gippers, à nous également exhibé, en date du 7 mai
1791, dûment visé et légalisé.
Armes : Paie d'azur et d'argent de huit pièces. Devise :
Fortis atque Fidus ; supports : deux lions ; couronne de
marquis.
4-38 DE LESPINASSE.
de LESPINASSE ; famille noble, d'ancienne extrac-
tion, originaire de Guienne, établie en Normandie vers
la fin du quinzième siècle, où elle s'est divisée en plu-
sieurs branches. Elle a été maintenue dans cette dernière
province, lors de la recherche des usurpateurs du titre'
de noblesse, en 1666.
Jean, seigneur de Lespinasse, chevalier-bachelier,
servit, avec quatre chevaliers et 62 écuyers de sa chambre,
en l'armée destinée à passer en Angleterre, sous le duc
de Bourgogne. Il fit montre à Bruges, le 20 novembre
1 386 (1). Son sceau représente un écu fascé (qui sont
les armes que cette famille porte encore aujourd'hui,
et avec lesquelles elle a été maintenue en 1666). Tenants :
deux hommes armés à pied, ayant des bonnets d'Albanais.
Cimier : une tête cheveiée et barbue.
I. Messire Gabriel de Lespinasse, Ier du nom, che-
valier, seigneur de la Châtelaye et de la baronnie de
Lespinasse, épousa Isabeau de Layon, dont il eut :
IL Messire Marcel de Lespinasse, chevalier, baron
dudit lieu, marié avec dame . Françoise d'Ourte, dont
il eut plusieurs enfants, entr'autres :
III. Jean de Lespinasse, Ier du nom, écuyer, sei-
gneur de la Bezancière, qui commanda une compagnie
dans les guerres de Bretagne. De son épouse, Jacqueline
Prindeau, est sorti :
IV. Charles de Lespinasse, écuyer, seigneur de la
Motte-sur- Rivière et de la Bezancière, marié avec Ca-
therine le Deny, dont /sont issus :
i°. Robert, dont l'article suit ;
20. Roch de Lespinasse, écuyer, seigneur de la
Fontaine ;
3°. Jacques de Lespinasse , écuyer, seigneur de h
(1) Recueil de l'ancienne Noblesse de France, tiré du ban e
arrière-ban, page 118.
:
DE LESPINASSE. 489
Motte , marié avec Marie - Françoise Furin , dont
il eut Jean de Lespinasse, écuyer.
V. Robert de Lespinasse, écuyer, sieur de Riant,
épousa Guyonne de Quincé, dont il eut :
i°. Guy, dont l'article suit ;
20. Jean de Lespinasse, écuyer ;
3°. Françoise de Lespinasse , mariée à Pierre de
Loger, écuyer, seigneur de Terras.
VI. Guy de Lespinasse, écuyer, sieur de Langlê-
cherie, épousa Françoise de la. Broise, dont sont issus :
i°. Jean, dont l'article suit ;
20. Guy de Lespinasse, écuyer, sieur de Lorrière.
VII. Jean de Lespinasse, IIe du nom, écuyer, sieur
de Langlêcherie , s'allia avec Marguerite Hudé , dont
il eut :
i°. Georges, dont l'article suit ;
2°. Marquis de Lespinasse, écuyer, sieur des Prizes,
marié avec dame Françoise le Hérissé, qui le fit
père de Georges de Lespinasse , écuyer , sieur de
Loubercerie , qui , de Renée Chardron , son
épouse, eut un fils, qui fut seigneur de la Brar-
dière, marié à demoiselle de Loger. Il fut père
de messire N... de Lespinasse.
VIII. Georges de Lespinasse, écuyer, seigneur de
Langlècherie, épousa demoiselle Anne le Hérissé, dont
sont issus :
i°. François de Lespinasse , écuyer , marié avec
demoiselle Renée Hesric, qui le fit père de Jean-
Jacques de Lespinasse, écuyer, sieur de Lons,
marié avec demoiselle Marie du Pont , et père ,
i°. de Jeanne de Lespinasse, morte, ainsi qu'un
de ses frères, sans postérité ; 2°. de Gabriel de
Lespinasse, marié avec dame de l'Ecluse. Sa pos-
térité était fixée en Anjou , avant la révolution .
Plusieurs de ses enfants périrent en partie victimes
des troubles civils, et dépositaires des titres de
la famille, qui ont été perdus ;
2*. Julien, dont l'article suit ;
440 DE LESPINASSE.
3*. Guy de Lespinasse, ]
4°. Jean de Lespinasse, > morts au service.
5°. Jacques de Lespinasse, )
IX. Julien de Lespinasse, écuyer , seigneur de Lan-
glêcherie, épousa Renée de Colombel, et en eut :
X. Antoine de Lespinasse , écuyer , sieur de Maison-
Neuve, marié avec demoiselle Marie de Marseul , dont
il eut :
i°. Charles-Antoine, qui suit;
2°. Jacques de Lespinasse, mort sans hoirs.
XI. Charles- Antoine de Lespinasse , écuyer, épousa
Marie-Françoise Doynel de la Sausserie, maison des plus
anciennes et qui avait fait ses preuves de la cour, dont
est issu :
XII. René-Charles-Joachim, de Lespinasse, écuyer,
né près de Domfront, en 1772, marié, le 20 novembre
1804, avec dame Marie - Françoise de Ponthaud , dont
les armes sont : gironné d'argent et de sable, fille de Ma-
thurin- André-Marie de Ponthaud, écuyer, seigneur des
Plessis et de la Mazure, maître particulier des eaux et
forêts du comte de Mortain, et de Marie-Françoise-
Marthe Lentaigne. René-Charles-Joachim de Lespinasse
a émigré le 26 décembre 1791 ; a fait la campagne de
1792, dans l'armée de Bourbon, en la coalition de la
noblesse de Normandie ; a fait celles de 1793, 94, 95
et 96 à l'armée de Condé, en qualité de chasseur noble,
compagnie du marquis de Vauborel. Il a été blessé griè-
vement à l'affaire d'Oberkaamlach , en Souabe , le i3
août 1796; est resté attaché à l'armée jusqu'au licencie-
ment effectué en 1801 ; est rentré en France en 1802;
a été nommé , au retour de S. M. Louis XVIII, en 1814,
sous-préfet de l'arrondissement de Mortain ( Manche ) ,
par ordonnance royale du i5 juillet 1 8 14 : démissionnaire
au retour de Buonaparte, en 181 5 , et rentré dans ses
fonctions de sous-préfet le 12 juillet suivant; chevalier
de Tordre royal et militaire de Saint-Louis, par ordon-
nance du Roi, du 7 décembre de la même année. De son
mariage est issu :
i°. Amédée - François de Lespinasse, né en dé-
cembre i8o5 ;
DE GUIBERT DE LA ROSTIDE. 44I
2°. Ernest - François de Lespinasse, né le 26 août
1809.
Armes : fascé d'argent et de gueules.
On voit, par la correspondance qui nous a été exhibée
de M. le comte de Lespinasse, pair de France, lieutenant-
général des armées du Roi, grand-officier de la Légion-
d'Honneur, et chevalier de l'ordre royal et militaire de
Saint - Louis , avec M. de Lespinasse, sous - préfet de
Mortaih, qu'il était issu d'une branche de sa famille, et
la qualité de cousin qu'ils se donnent mutuellement, dé-
signe leur parenté. Cet ancien officier-général qui por-
tait les mêmes armes que celles ci-dessus rapportées, est
mort en décembre 18 16. Le Moniteur du 6 du même
mois fait un éloge mérité de ses vertus et de ses talents
militaires, et dit qu'il est issu d'une des branches de la
maison de Lespinasse, dont l'ancienneté remonte à plus
de 600 ans, laquelle se glorifie d'avoir des parentés avec
la maison royale de France. Il n'a laissé qu'une fille,
qui est veuve de M. le comte de Lespinasse , de la
branche de Langeac , duquel elle n'a eu que trois de-
moiselles. Voyez, pour la généalogie de cette dernière,
le tome XII du Nobiliaire universel de France.
de GUIBERT de la ROSTIDE, famille des plus
anciennes de la province de Languedoc , où elle floris-
rissait dès la fin du onzième siècle. Elle a possédé pendant
long - tems la terre de Cabrières , située au diocèse de
Nismes, et celle de la Rostide, dont elle porte encore le
surnom de nos jours. Elle paraît originaire de la pro-
vince de Touraine , et ne s'être fixée définitivement en
Languedoc que depuis environ l'an 1480.
Béatrix, femme du seigneur de Guibert, est nommée
dans une charte de Raymond-de-Saint-Gilles, en faveur
de l'abbaye de Saint-Victor de Marseille de l'an 1094.
Bouche, Hist. de Provence, tome II, p. 1054.
En 1104, elle a donné un abbé à Nogent, à Loudun,
qualifié , par les historiens de ce tems , gentilhomme
français. Un autre, dans ce même siècle, fut abbé de
Nogent - sous - Goucy, qui s'est rendu célèbre par ses
442 DE GUIBERT DE LA ROSTIDE.
ouvrages , et que l'histoire dit être issu d'une riche et
puissante famille. Dictionnaire historique, in- 8°.
Pierre de Guibert est nommé dans le contrat de
mariage de Marguerite de Pracontal avec Ponce Bayle,
le 21 février 1 358. Armoriai général de France, in-fol.
Hugues de Guibert est nommé dans le testament de
Guillaume de Pracontal , chanoine de Sainte - Croix de
Montélimart, du ier janvier i5o3. Idem.
Rostaing de Guibert, fut un de ceux qui, avec Antoine
Florent, damoiseau, travaillèrent à la réformation des
statuts municipaux de la communauté de Bédouin, le
12 décembre 1397.
Jeanne de Guibert, dame de Cabrières, épousa, le 25
février 1664, François Rostaing Aimini, dont les armes
sont : échiqueté de sable et d'or de dou\e pièces, chaque
carreau de sable^ chargé d'un besant d'argent ; fils de
Conrad Aimini, IIe du nom, capitaine de cent hommes
de pied, et d'Alix Cognet.
Angèle de Guibert fut mariée, vers l'an 1670, avec
Jean de Raousset, dit de Laudun, dont les armes sont :
d'or, à la croix pâtée de sable, bordée de gueules.
I. Augier de Guibert prêta hommage au roi Robert,
le 19 décembre 1309. Il épousa, l'an i3i2, Charlotte
de Gast de Lussault, qui porte : d'azur à cinq besants
d'or, 2, 2 et 1. Il eut de ce mariage :
II. Charles-Aimé de Guibert, qui épousa, Tan i345,
Marthe d'Argis, dont les armes sont : d'or, à huit mer-
lettes de sable en orle. Elle le fit père de :
i°. Bertrand, dont l'article suit :
20. Philippine de Guibert.
III. Bertrand de Guibert épousa, l'an i38o, Marie
de Bans, qui porte : d'argent, à V aigle éployée de sable.
Il en eut :
IV. Jean de Guibert , Ier du nom, qui épousa, l'an
1409, Agnès de Menou, dont les armes sont : de gueules,
à la bande d'or. Leurs enfants furent :
i°. Jean, dont l'article suit ;
2*. Thomas de Guibert;
3°. Gertrude de Guibert.
DE GUIBERT DE LA ROSTIDE. 443
V. Jean de Guibert, IIe du nom, épousa, Pan 1458,
Françoise d'Aloigny, qui porte : de gueules à cinq fleurs
ie lys d'argent. Il en eut :
VI. Nicolas de Guibert, chevalier, né à Tours,
l'an 1460, qui s'établit à Tarascon, en Provence, vers la
fin du quinzième siècle, où il fut attiré par la proximité
de cette ville à celle de Baux, dont il fut nommé gou-
verneur, par commission du parlement de Provence de
l'an 1504. Il avait fait l'achat d'une censé annuelle de
dix saumés de blé, le 12 novembre 1499; obtenu une
bulle portant, ainsi qu'à ses descendants, des dispenses
et permissions très - distinguées ; et nommé, en i5oi ,
commissaire du Roi, en Provence, pour l'expulsion des
Juifs de cette contrée. Il testa le 25 août i52o, et institua
tous ses enfants mâles héritiers par égale part et portion.
Il avait épousé ; ie. en 1507, demoiselle Jeanne de
Pontevès, dont les armes sont : de gueules, au pont à
deux arches d'or, maçonné de sable; 20. demoiselle
Catherine d'Arlod ; 3°. le 12 octobre i5ii, Madelaine,
aliàs Marie de Genoin, fille de noble Raimond de
Genoin. Ses enfants furent :
Du premier lit :
i°. Gui-Tannequin de Guibert;
20. Pierre de Guibert, auquel échut la terre de
Gabrières ;
3°. Antoine de Guibert ;
Du troisième lit :
40. Denis, dont l'article suit :
VII. Denis de Guibert eut en apanage le fief de la
Rostide, dont il porta le nom, ainsi que ses descendants,
pour se distinguer des différentes branches que ses frères
avaient formées , éteintes dans plusieurs familles de
Provence ou de Languedoc , et dont la dernière fut
Marguerite de Guibert, mère de messire Louis Fabry-
de-Moncault , mort lieutenant - général des armées du
Roi. Denis de Guibert, seigneur de la Rostide, épousa,
le 2 3 décembre 1549, Marthe Clément de Nozières ,
fille de messire Claude Clément , seigneur de Nozières ,
qui portait : d'argent à trois pals de gueules. Il testa le
6 mai 1567, et fut père de :
444 DE GUIBERT DE LA ROSTIDE.
i°. Charles Guibert de la Rostide , chevalier, sei-
gneur de la Rostide, marié avec Françoise-Emilu
de Puget , qui portait : d'argent au bœuf dt
gueules , la tête surmontée d'une étoile d'azur.
fille de Pierre de Puget , et de Charlotte
d'Aymini. Il n'eut qu'une fille, Marguerite de
Guibert de la Rostide , mariée , le 21 avril
1640, à Paul Robins, seigneur de Graveson, fils de
Paul- François Robins, seigneur de Graveson, et
d'Anne de Puget de la Ramatuelle. Antoine de
Robins de Graveson, leur fils, fut reçu chevalier
de Malte en la langue de Provence, en 1672. Il
portait : fascé d'or et de gueules de quatre pièces ,
Vor chargé de trois merlettes -de sable;
2°. Jean de Guibert \
3°. Pélegrin, dont l'article suit :
VIII. Pélegrin de Guibert, Ier du nom, chevalier,
vint le premier s'établir à Beaucaire , et se maria, le
24 avril 1 588, avec demoiselle Françoise d'Albenas, fille
de messire Pierr^ d'Albenas , seigneur de Gayant , qui
portait : de gueules, au demi-vol d'argent. Il teste le
14 décembre i6o5, et laissa de son mariage :
i°. Tannequin de Guibert ;
20. Charles de Guibert de la Rostide , marié , le
11 juin 1019, avec Françoise Millet de Puget,
fille de messire Pierre de Puget, et de Charlotte
d'Aymini. Il mourut sans enfants;
3°. Antoine de Guibert ,, marié avec Marguerite de
Roys, dont il n'eut point d'enfants ;
40# Jean-Denis, dont l'article suit ;
5°. Bernard de Guibert de la Rostide , reçu che-
valier de Saint-Jean de Jérusalem, au grand
prieuré de Saint-Gilles, en 161 1 (1).
IX. Jean-Denis de Guibert de la Rostide, che-
valier, épousa, par contrat du 3i août 1619, Anne de
Roys, nièce de Marguerite, femme d'Antoine de Gui-
Ci) Voyez l'abbé de Vertot , dans son Histoire de l'Ordre
de Saint-Jean de Jérusalem, tome Vil, p. 49.
DE GUIBERT DE LA ROSTIDE. 445
2rt , et fille de messire Pierre de Roys , seigneur de
! édignan, conseiller du Roi et juge de Beaucaire, qui
Drtait : d'azur, à l'aigle éployée d'or, et de Louise
iautaud. Il testa le 12 février 1657, et eut pour enfants :
i°. Pélegrin, dont l'article suit ;
20. Diane de Guibert de la Rostide , mariée , en
i656, à Hercule Pelet de Narbonne , seigneur
de Cannes et de Vie, fils de Pierre Pelet de Nar-
bonne, baron de Fontanès , de Montmirat, de
Combas et autres places, et de Catherine Deydier
de Puiméjan.
X. Pélegrin de Guibert de la Rostide , IIe du
10m, écuyer* épousa, le 12 avril 1644, demoiselle
/ïarie Pascal, dont les armes sont : d'azur à Vagneau
>ascal d'argent , fille de Jean Pascal, écuyer. Il en eut :
XI. Honoré de Guibert de là Rostide, chevalier,
narié, le 20 août i665, avec Gillette d'Assas, dont les
irmes sont : d'azur, à trois trèfles d'or, fille de Jean-
\ndré d'Assas. Il fut maintenu dans sa noblesse, par
ugement de M. de Bezons , intendant de Languedoc ,
lu 5 septembre 1669. De ce mariage est issu :
XII. Joseph -Philibert de Guibert de la Rostide,
aui épousa, le 23 juin 1710, Delphine de Libel de Fer-
mineau, fille de Jacques, et dernière de cette famille,
qui portait pour armes : de gueules, au lion d'or, lampassé
et armé d'argent; accompagné en chef d'un cœur d'or,
accosté de deux étoiles d'argent. De leur mariage est né :
XIII. Jacques de Guibert de la Rostide, qui servit
dans le régiment de Vibraye , et s'allia , le 1 1 janvier
1745, avec demoiselle Thérèse-Sybile Malhan de Les-
plane, qui porte : dor, à Vaigle éployée de sable, fille de
Jacques Malhan de Lesplane. De ce mariage sont issus :
i°. Jérôme-Marie-Augustin, qui suit ;
„ ,, . ,T , , . \ chanoinesses comtesses
20. Mane-Madelaine. , ,, , -
«?« T»t_,f * j ^ •* _* \ au chapitre noble et re-
3®. lherese de Guibert, > ,. r, XT -p. ,
o r\ i '"«* i r» -u ■'!.» I gulier de N. D. de
40. Charlotte de Guibert, 17. ,,A «%*ja.j.
^ ' ; Coyse, en l'Argentiere.
XIV. Jérôme - Marie - Augustin de Guibert de la
446 DE GRIMOARD DE BEAUVOIR DU ROURE.
Rostide, obtint, le 23 mars 1770, le titre de marquis;
servit dans le régiment de Picardie, et se maria avec
Thérèse de Roys de Lédignan, dont les armes sont :
d'azur, à l'aigle éplqyée d'or. De ce mariage sont nés :
i°. François-Joseph- Amédée de Guibert de la Ros-
tide, reçu chevalier de Malte de minorité, en la
langue de Provence, le 14 décembre 1791 ;
20. Pierre- Hyppolite de Guibert de la Rostide
Armes : d'azur, au gui de chêne fleuri d'or , accom-
pagné de trois étoiles du même. Couronne de marquis.
Supports : deux griffons.
de GRIMOARD de BEAUVOIR du ROURE, maison
des plus anciennes et des plus illustres de France, dont la
généalogie a été rapportée dans le tome X de cet ouvrage;
mais comme il s'est glissé quelques erreurs à la page 2 3qt
nous rétablissons ici la branche qui y est mentionnée,
telle qu'elle doit être :
XVII. Scipion de Grimoard - Beauvoir , comte du
Roure, marquis de Grisac, baron de Bannes et des Etats,
chevalier des ordres du Roi , lieutenant - général de ses
armées, et de la province de Languedoc, gouverneur de
la ville et citadelle de Montpellier, et du Pont -Saint-
Esprit; premier chambellan de Gaston de France, duc
d'Orléans; testa en 1669. Elevé près de Gaston, frère
de Louis XIII, par les soins du maréchal d'Ornano, son
parent ; il fut toujours honoré des faveurs et de l'amitié
de ce prince, qui le fit son premier chambellan à la mort
d'Alphonse d'Ornano. Il eut l'honneur de recevoir, à
Montpellier , Louis XIV , enfant , la reine mère et le
cardinal Mazarin , et fut fait bailli , puis sénéchal du
haut et bas Vivarais et du Vêlai, en récompense des ser-
vices qu'il rendit pendant les guerres de religion. Lors-
qu'il fit, il y a cent soixante ans, ses preuves pour être
reçu chevalier des ordres , il prouva , par contrats de
mariage et testaments, quatorze générations de père en
fris, sans avoir changé de nom pendant quatre cents ans;
et que, pendant ce tems et les tems antérieurs, ceux de
DE GRIMOARD DE BEAUVOIR DU ROURE. 447
sa maison, avaient toujours été qualifiés du plus haut
titre qui fût en usage. Il avait épousé, i°. Grésinde de
Baudean, dont il eut dix enfants ; 2°. Jacqueline de
Bornes, sa nièce, veuve du marquis de la Fare,
dont il n'eut point d'enfants. Le pape lui accorda une
dispense gratis, à condition qu'il donnerait douze mille
livres , pour faire faire une mission dans ses terres. Il
eut du premier lit :
i°. Jacques qui se trouva à la bataille de Raab, en
Hongrie, et fut tué en duel, en 1664, à Vienne,
en Autriche, par le vicomte de Lestrange, fils
du marquis de Châteauneuf, pour venger son
père, que le comte du Roure avait fait arrêter en
son château, et ensuite enfermer dans la citadelle
du Pont-Saint-Esprit, dont il était gouverneur ;
20. Pierre-Scipion, dont l'article suit ;
3°. François, abbé de Villeneuve-lès-Avignon ;
4°. Charles, chevalier de Mahe;
5°. François , prieur - commandataire de Barjeac ,
Freyssinet, etc. ;
6°. Pierre, abbé-commandataire du Roure ;
7°. Marguerite ;
8°. Louis-Gaston, chevalier de Malte ;
90. Louis , marquis de Grisac , marié avec Made-
leine-Françoise d'Apcbier, veuve de lui en 1728,
et morte le 3 juin 1763 ;
io°. Jacqueline, mariée à Armand, vicomte de
Polignac , gouverneur du Puy, père du cardinal.
XVIII. Louis - Pierre - Scipion de Grimoard - Beau-
voir, comte du Roure, marquis de Grisac, baron de
Barjac, de Bannes et des Etats, lieutenant - général des
armées du Roi, et de la province de Languedoc, gou-
verneur de la ville et citadelle du Pont-Saint-Esprit ;
testa en 1730. En 1670, n'étant âgé que de vingt-deux ans,
il avait soumis les rebelles du Vivarais, à la tête de la
maison du Roi. Il épousa, par contrat reçu par Foin, no-
taire à Paris, le 9 janvier 1666, Marie du Guast d'Artigny,
petite-fille du marquis du Guast , capitaine des gardes,
sous Charles IX et Henri III, à qui fut confiée la garde
du cardinal de Lorraine, aux états de Blois, et d'An-
toinette de Montmorency-Fosseux. Le Roi dota made-
moiselle d'Artigny de cent mille livres, et de dix mille
44-8 DE GRIMOARD DE BEAUVOIR DU ROURE.
livres de rente, et lui donna un collier de perles de trente
milles livres. Sa Majesté eut la bonté de conduire elle-
même les mariés à l'église, de les mener ensuite au lit,
et de donner la chemise au comte du Roure, honneur
que le Roi n'avait coutume de faire qu'aux princes seu-
lement. De ce mariage sont issus :
i°. Louis -Scipion, qui a continué la branche aînée,
rapportée page 338 du tome X de cet ouvrage ;
2°. Ange- Urbain, dont l'article suit ;
3°. Elisabeth , mariée à Antoine , marquis de
Longaunay ;
4°. Fleurie-Thérèse , mariée au marquis de la
Fare-Tornac, depuis créé maréchal de France ;
5°. Delphine, abbesse de la Ville-Dieu , à Au-
benas.
XIX. Ange - Urbain de Grimoard de Beauvoir , mar-
quis du Roure, baron de Florac et des états du Langue-
doc, donna, très-jeune, des preuves d'une valeur dis-
tinguée à la bataille de Fredelingue, n'ayant alors que
14 ans, et à la funeste bataille de Hochstaedt, à la tête du
régiment du Roure ; se distingua comme brigadier des
armées du Roi, et fut tué à la bataille de Fontenoy. Il
était gouverneur du Pont-Saint-Esprit, et colonel des
régiments du Roure, infanterie et cavalerie. Il avait été
doté de la terre du Roure en 1703, et de celle de Florac.
Il épousa Marie-Louise le Gagneur de Sénonville. Il eut
de son mariage :
i°. Louis-Alexandre, dont l'article suit ;
2°. Urbaine , qui cultiva la poésie avec succès , et
fut maîtresse des jeux "floraux, en 1784. Elle
épousa le marquis de la Gorce , dont elle a eu
un fils, Scipion, comte de la Gorce, qui épousa
mademoiselle de Hautefort, dont il a eu un fils,
qui a épousé mademoiselle de Rochambeau, fille
du général, et petite-fille du maréchal de Ro-
chambeau. Le comte de la Gorce a aussi une
fille qui a épousé Scipion, comte de Chapelain.
XX. Louis - Alexandre de Grimoard de Beauvoir ,
comte du Roure, né le 6 octobre 1730, d'abord mous-
quetaire noir, puis capitaine, et ensuite mestre-de-
DE GR1M0ARD DE BEAUVOIR DU ROURE. 44$
camp de cavalerie ; mérita, et obtint très-jeune, la croix
de Saint-Louis ; servit avec distinction dans l'état-
major-général de l'armée, pendant la guerre de sept
ans, et fut blessé et fait prisonnier à la bataille de Min-
den; il testa à Avignon, en 1789, et mourut à Ville-
neuve-sur-Avignon, le 9 août 1792. Il avait épousé
honorable Henriette Knight, fille du très-honorable
Robert Knight, comte de Catherlough, pair d'Irlande,
et d'honorable Henriette Saint-John, ville de lord,
vicomte de Saint-John, pair d'Angleterre (père du
célèbre vicomte de Bolingbroke , ministre des affaires
étrangères de la reine Anne) et veuve de l'honorable
Josiah Child, lord Tilney, comte et pair d'Irlande.
Henriette Knight, comtesse de Roure, mourut en
couches de Louis-Henri Scipion, dont l'article suit,
à Marseille, le premier mars 1763, et fut enterrée en
Angleterre, le 12 juillet suivant, dans la voûte sépul-
crale de ses ancêtres, dans l'église de Wotton-Waven,
au comté de Warwick, où son père fit élever un ma-
gnifique mausolée à sa mémoire.
XXI. Louis-Henri-Scipion de Grimoard de Beauvoir,
comte du Roure, marquis de Grisac, baron de Barjac, etc. ,
né à Marseille, le 26 février 1763. (C'est par erreur que
nous avions dit qu'il était naturalisé Anglais, et qu'il
était arrière-petit-fils d'Ange- Urbain, tandis qu'il en
est le petit-fils). Par la mort du comte Denis-Auguste,
en 18 14, il est resté le seul descendant mâle de cette
branche aînée.
Les armes de cette branche aînée, sont : parti de
deux traits, coupé d'un, ce qui forme six quartiers ;
au 1, d'azur, au chêne d'or à quatre branches entrelacées
en deux cercles l'un dans l'autre, qui est du Roure;
au 2, d'or, au lion de vair, couronné d'azur, qui est
de Montlaur; au 3, de gueules, au chef émanché d'or
de trois pièces, qui est de Grisac, dit Grimoard;
au 4, d'or, à deux léopards d'azur, qui est de Maubec ;
au 5, d'argent à la tour de gueules, ouverte et ajourée
de sable, qui est de Gévaudan ancien; au 6, de sable,
au lion d'argent ; à la bordure engrêlée du même, qui
est de Beauvoir. C'est ainsi qu'elles sont expliquées dans
l'Encyclopédie, tom. XXIV, pag. 828. Le cimier est
i3. 29
45o DE POMIER.
une merlusine , et les supports , deux anges portant
des guidons, dont l'un porte les armes de Grimoard, et
l'autre, celles de Beauvoir. La devise : A vetustate
robur.
DE POMIER, DE POMMYER , DE POMMIER , DE POM-
miers, famille ancienne, originaire de Guienne, où
elle tenait un rang distingué dès le commencement du
quatorzième siècle. Elle nous a présenté un titre original
de l'an 1 335, dans lequel sont mentionnés Girard et
Hugues de Pommiers.
Jean de Pommiers, seigneur de Lescuns, épousa, vers
l'an i35o, souveraine d'Albret, fille de Bernard-Ezy, .
sire d'Albret, vicomte de Tartas, et de Marthe d'Arma-
gnac,, sa seconde femme.
Messires Amenyon et Jean de Pommiers (ce dernier
peut être le même que le précédent), furent du nombre
des principaux capitaines et chevaliers gascons qui ser-
virent utilement le roi Charles le Sage. Ils sont rappor-
tés dans le Recueil des Rois de France, de du Tillet,
règne de Charles V, sous la date de 1364. Ils firent tous
deux promesse et serment .de servir le roi Charles le
Sage envers et contre tous, fors le roi d'Angleterre et ses
enfants ; savoir, Amenyon de Pommiers, chevalier, à cause
de mille livres tournois de rente à vie sur l'une des séné-
chaussées de Toulouse, Carcassonne ou Beaucaire, les-
quelles mille livres il sera tenu quitte s'il s'arme pour
ledit roi d'Angleterre contre ledit roi Charles V, le 8
août 1364; et il y a certification que c'est son scel du
8 décembre et suivant; et ledit Jean de Pommiers, che-
valier, à causé de cinq cents livres de rente à vie sur
l'une desdites sénéchaussées, à la même charge, le 8
août i364, avec la même certification que ci-dessus.
Cette famille est représentée, de nos jours, par :
i* Pierre-Louis de Pomier, lieutenant au régiment
provincial de Tours, le icr mai 1773, passé sous-lieu-
tenant au régiment Royal- Roussillon, cavalerie, le 27
mai 1777, où il a servi jusqu'à son émigration au mois
DE POMMYER. 45 I
d'août 1791, et agrégé aux gardes-du-corps du Roi, à
son arrivée à Coblentz, compagnie de Gramont ; y a
fait la campagne de 1792, à l'armée des Princes; au li-
cenciement, a joint l'armée de Monseigneur le Prince
de Condé, y a fait les campagnes de 1793, 1794, 1795,
dans la cavalerie noble ; sous-lieutenant dans le régiment
de Rurange, cavalerie, en 1796; y a fait les campagnes
1796, 1797; chevalier de Saint- Louis à Rotweil, le 23
mars 1797; passé en Russie avec le corps, à cette for-
mation ; sous-lieutenant dans le quatrième escadron du
régiment noble, à cheval, de LL. AA. RR. Monsei-
gneur le duc d'Angoulême, Monseigneur le duc de
Berry, en 1798; y a fait les campagnes de 1799, 1800,
1801 ; a eu le grade de capitaine de cavalerie, à dater de
1789; depuis le licenciement de l'armée, a joui, dans
les états de S, M. l'empereur d'Allemagne, de la pension
accordée par S. M. Britannique aux officiers du corps de
Gondé, jusqu'à la rentrée du Roi, y étant utile pour le
service de Sa Majesté; à l'invasion de 18o5 et 1809, il
s'est retiré à ces deux époques en Hongrie jusqu'à l'éva-
cuation de Gratz; et il est rentré en France en 1814.
A l'invasion de l'usurpateur, au mois de mars 181 5, il
est arrivé près de Paris pour se trouver près la personne
du Roi. Apprenant le départ du Roi, et l'entrée de
l'usurpateur, il a rétrogradé sur le champ pour joindre
Monseigneur le duc de Bourbon, dans la Vendée^ à
Beaupréau. N'ayant pu accomplir son dessein, par le
départ de S. A. S., il est allé s'embarquer à Granville,
pour Jersey, Southampton, pour se rendre, par Londres,
Douvres. Ostende et Bruges à Gand, où il est arrivé le
20 mai; a eu l'honneur d'être présenté à Sa Majesté; a
joint à Termonde, comme colonel de cavalerie, les
officiers sans troupe, sous les ordres de M. le Maréchal
de camp, vicomte Dubouzet; a accompagné le Roi à
Paris, avec le corps, et y est resté jusqu'au licencie-
ment, au mois de mars 1 8 1 6 ;
2*. François-Noël , chevalier de Pommyer , lieutenant
dans le régiment provincial de Tours, le ier mai 1773,
garde-du-corps du Roi, de la première et plus ancienne
compagnie française, le 26 mars 1777, capitaine de ca-
valerie, le ier mai 1788, servait le quartier d'octobre
1789, aux journées funestes des 5 et 6 octobre, il réunit
4$2 DE POMMYER.
ses efforts à ceux de ses camarades, pour s'opposer à
l'invasion du palais du Roi, par les brigands, sur l'es-
calier de marbre et de salle en salle; obligé de céder à la
multitude qui fonçait de toute part, il fut volé de tous ses
effets au château et à l'hôtel ; émigra à Coblentz, au mois
d'août 1791; a fait la campagne de 1792 sous les ordres
de Leurs Altesses Royales, dans la compagnie de Gra-
mont ; s'est rendu pour la campagne de 1793, sous les
ordres de S. A. S. Monseigneur le prince de Condé; a
fait cette campagne dans l'escadron de Mellet, celle de
1794 dans l'escadron de la Reine, pelles de 1795, 1796
et 1799 dans le deuxième régiment de la cavalerie noble,
forme des gardes-du-corps ; reçu chevalier de Saint-
Louis, au camp de Villengen, le 7 juillet 1796; Parmée
de Condé étant en marche pour la Russie, au mois d'oc-
tobre 1797, en a été détaché pour aller servir près du
Roi, à Jever et à Mitau ; au départ de Sa Majesté de
cette résidence, Sa Majesté lui a accordé le grade de
major de cavalerie, le 20 janvier 1801 ; a rejoint l'armée
de Condé au moment du licenciement ; a obtenu, au lieu
de la gratification, la. pension accordée par Sa Majesté
Britannique; est resté à Munich jusqu'à l'invasion de
i8o5; s'est retiré dans les états de Sa Majesté l'empereur
jusqu'en Hongrie, S. A. S. Monseigneur le prince de
Condé y ayant obtenu asile et protection pour les émi-
grés français; est revenu, avec l'agrément de S. A. I.
Monseigneur l'archiduc Charles, habiter Gratz, de 1806
à i8©9, qu'il a. encore été obligé, par une nouvelle in-
vasion, de se retirer jusqu'à Pesth, pendant l'occupation
de l'ennemi; est revenu à Gratz lorsque le pays a été
évacué, à la fin de janvier 1810; est rentré continuer
son service au retour du Roi, et a fait maréchal-des-
logis. Lors de l'invasion de l'usurpateur, au mois de
mars 181 5, il est arrivé près de Paris, pour se réunir à
son corps ; en apprenant le départ du Roi, il a rétro-
gradé pour rejoindre S. A. S. Monseigneur le duc de
Bourbon, dans la Vendée, à Beaupréau ; n'ayant pu ac-
complir ce dessein, par le départ de Son Altesse Séré-
nissime, est allé s'embarquer à Granville pour Jersey,
Southampton, Londres, Douvres Ostende, Bruges et
Gand, où il est arrivé, le 22 mai ; a eu l'honneur d'y
être présenté à Sa Majesté ; a joint aussitôt les gardes-du-
corps réunis, à Termonde, aux officiers sans troupe,
DE GOMER. 453
sous les ordres de M. le maréchal - de - camp j vicomte
Dubouzet ; a eu l'honneur de commander le demi-esca-
dron que formait alors la compagnie de Gramont , et
le jour où S. A. R. Madame la duchesse d'Angoulême
est venue voir l'armée du Roi, sous les ordres de Son
Altesse Royale Monseigneur le duc de Berry, réunie à
Alost , a acheté un cheval , pour rejoindre le second
escadron des gardes - du - corps , au commencement des
hostilités ; s'est armé et équipé à ses frais pour faire la
campagne, et accompagner Sa Majesté jusqu'au château
des Tuileries ; Sa Majesté, en lui donnant sa retraite, lui
a accordé le grade de colonel de cavalerie; le 1" mai
1801 , S. A. S. Monseigneur le prince de Hohenlohe lui
a accordé la décoration de l'Ordre du Phénix.
Armes : d'argent, au pommier de sinople, fruité d'or,
au chef d'azur, chargé de trois étoiles d'argent. Couronne
de marquis.
de GOMER, en Picardie , maison distinguée par ses
services et ses alliances, et dont l'ancienneté remonte au
onzième siècle ; laquelle s'est successivement répandue
dans les provinces et pays de Normandie, de Cambrésis,
du Maine, de Beauvaisis et de Picardie, etc., etc.
D'anciens mémoires de famille portent que le chef des
armes de MM. de Gomer est le roi d'Yvetot, autrement
Lavieret.
Dans l'histoire de la Normandie, par André du Chesne,
p. 188 et 189, il est fait mention de N... de Gomer, au
nombre des seigneurs normands qui concoururent à la
conquête de l'Angleterre sous Guillaume le Bâtard, duc de
Normandie, en 1066. Après la page 564 de la même his-
toire, on trouve compris Eudes de Gomer, à la page 43
du catalogue des seigneurs renommés en Normandie, de-
puis Guillaume le Conquérant jusqu'en l'année 1212,
sous Philippe-Auguste.
L'état de la Noblesse du Cambrésis , page 625 , fait
mention de Jacques de Gomer, chevalier, qui donna à
l'abbaye du Verger, en 1276, quatre mercaudées de terre
joignantes les hayettes d'Oisy, du consentement de Ricvine
de Lagnicourt, son épouse, et de ses enfants, Jacques,
Eustache, Jean et Simon de Gomer. Jacques de Gomer
4^4 DE GOMER.
épousa Guillemette de Cantaing (i) ; Eustache fut .;
de Saint-Bertin à Saint- Orner, l'an 1294; Jean fut abbé
d'Eaucourt, l'an 1296; et Simon de Gomer fut conjoint
avec Agnès de Senghen (2), en la châtellenie de Lille.
Marguerite de Gomer épousa, avant 1 38 1, Wauthier II,
seigneur de Hallwin (3), de Wateroule et de Tronchiennes,
dont elle fut la seconde femme. Elle vivait, ainsi que Jean
de Hallwin, son fils, en 1406 et 1407.
Baudouin de Gomer épousa, vers l'an 1470, Marie de
Langlée (4) , d'une branche puînée des sires de Wavrin ,
fille de Pierre de Langlée , écuyer, et de Jeanne Wer-
dier-de-Péronne.
Jacques de Gomer fut marié, vers l'an 1490, avec Jeanne
de Lacherie, fille de Jacques de Lacherie, dit Hutin, sei-
gneur de Rive, et de Marie de Fief.
Baudouin de Gomer, seigneur de Schoowelde, épousa,
vers Fan i5oo_, Marguerite le Prévost de Basserode (5),
fille de Jacques le Prévost de Basserode, seigneur de Fles-
quières, et de Marie de Tenremonde.
Ces différents rameaux (6) du Cambrésis et des Pays-
Bas , comptaient encore des alliances , selon le Blond ,
avec les maisons de Prouveur , de la Motte , de Saint-
Venant - Marquant , de le Cocq , de Hannart , de Her-
bais , de Warlusel , de Huffèle , de Heurne , de Brac ,
d'Eve, et autres.
D'une autre branche était Philippot de Gomer. écuyer,
qui servit en cette qualité dans les guerres de son temps, en
(1) De Cantaing: D'argent, à trois lionceaux d'azur. Selon
d'autres: D'or, à trois lionceaux d'azur. Cri: Cambrésis.
(2) De Senghen : Trois fasces, et un dextrochère tenant un
oiseau sur le poing.
(3) De Hallwin : D'argent , à trois lionceaux de sable , lam-
passés et couronnés d'or.
(4) De Langlée: D'argent, au sautoir de gueules; en chef
un écusson dazur, chargé d'un écusson d'argent ,' qui est de
Wavrin.
(5) Le Prévost de Basserode: D'azur, au lion d'or, lam-
passé et armé de gueules.
(fi) Quelques-uns portaient pour armes : De sable , semé de
billettes d'or; à la fasce du même, chargée de trois aiglettes
de gueules , brochante sur le tout. D'autres brisaient d'un
lambel en chef.
DE GOMER. 455
la compagnie de Guillaume Chou, aussi écuyer, laquelle
fit montre au Mans le 3 août 1392.
Le premier, depuis lequel on a une filiation suivie de
cette maison, est :
I. Louis de Gomer, Ier du nom, chevalier, seigneur
de Gomer au bas Maine , qui eut de sa femme, dont le
nom est resté inconnu :
i°. Artus, dont l'article suit :
20. Envers de Gomer, capitaine de cinquante lances
du gouvernement de Charles d'Amboise , tué , en
1460, à l'assaut de l'Étoile, en Bourgogne. Il
s'était marié près Penthièvre , et n'eut qu'une
fille;
3°. Louis de Gomer, dit Loisel de Balagny, seigneur
de Balagny, près Marloupe, etc., capitaine de 5oo
arbalétriers, sous la charge dudit seigneur Charles
d'Amboise. Il défendit Beauvais , et en soutint le
siège, pendant 28 jours, contre les Bourguignons,
en 1472. Il est parlé de lui dans l'histoire de
Louis XI. On lit dans l'histoire de Beauvaisis ,
supplément, page 144, que le même Louis de Go-
mer, seigneur de Balagny, soutint le siège des
Bourguignons avant l'arrivée du secours. Il se
maria au comté de Clermont, en Beauvaisis.
IL Artus de Gomer, seigneur de Gomer, du Breuil,
en Brie, de Cuignières, en Beauvaisis, et autres lieux,
eut cinq fils :
i°. Guy de Gomer, seigneur de Tonnay - Charente
et de la Gachâtre, près de Saintes, homme d'ar-
mes sous Charles d'Amboise. Il se maria en Sain-
tonge, et eut un fils, mort sans hoirs, et eut une
fille, mariée en Auvergne ;
20. Charles, dont l'article suit;
3°. Jean, qui se maria près de Bar - sur - Aube , et
n'eut que des filles ;
40. Biaise de Gomer, seigneur de Crépi, marié aussi
près de Bar-sur-Aube, mort sans laisser d'enfants ; v
5°. Nicolas de Gomer, écuyer, seigneur de Cui-
gnières en Beauvaisis, mentionné dans un acte du
12 janvier 1475, et dans un autre de 1492, rela-
456 DE GOMER.
tifs aux terres de Frivillet et de Frescenneville, en
Picardie. Il se maria en Vimeu, canton de cette
province , et n'ayant point d'enfants, il donna la
terre de Cuignières à Christophe de Gomer, son
neveu, en faveur de son mariage, en i5o5.
Dans le même tems vivait :
Jean de Gomer, qui fut un des archers de la com-
pagnie de Jean de Karquelenent, chevalier, qui fit
montre à Arras, le 24 mars 1489.
III. Charles de Gomer, Ier du nom , seigneur du
Breuil, d'Artonges, du Ménil , de la Ville - au - Bois ,
des Orgerieux , de Poutrincourt , d'Arrest , et de plu-
sieurs autres terres en Vimeu, fut chevalier de l'ordre du
Roi, et enseigne de la compagnie de M. le comte de
Brienne. Il épousa, vers l'an 1480, Jacqueline de Dom-
pierre (1), des seigneurs d'Hardecourt , en Laonais , de
laquelle il eut :
i°. Pierre, dont l'article suit :
2°. Christophe de Gomer, auteur de la branche des
seigneurs de Quevâuvillers , rapportée ci-après ;
3°. Artus de Gomer ;
40. Jean de Gomer.
IV. Pierre de Gomer , Ier du nom , écuyer, seigneur
du Breuil , en Brie, fit hommage au Roi de cette sei-
gneurie, en i5o3. Il épousa demoiselle Isabeau de la Motte
de Montigny (2), fille de Jean de la Motte, 2e du nom,
chevalier , seigneur de Ville , de Montigny , de Rumi-
gny, de la Cour - de • FiefTe, de la forêt de Wignacourt,
de Poulainville, et autres lieux, et de Catherine de Bel-
loy, son épouse. Ils donnèrent ensemble une procura-
tion , le 2 septembre 1 5 1 1 , pour plaider, et eurent,
entr'autres enfants :
i°. Pierre, dont l'article suit:
2°. Jacques de Gomer du Breuil, reçu chevalier
de Malte, au grand prieuré de France, en i53o;
^ (1) Dompierre: D'argent, à la fasce de gueules, accompa-
gnée en chef de trois tourteaux d'azur.
(2) De la Motte de Montigny : De gueules , à trois chevrons
de vair.
DE GOMER. 4D7
3°. Jeanne de Gomer, mariée à Guillaume de Voi-
sins, écuyer, seigneur de Villers-le-Bascle. Ils
vivaient en 1542.
V. Pierre de Gomer, IIe du nom, écuyer, seigneur
du Breuil, plaidait, en 1542, contre Guillaume de Voi-
sins, seigneur de Villers-le-Bascle, et demoiselle Jeanne
de Gomer, sa femme, selon un arrêt du parlement du
4 novembre de ladite année. On ignore le nom de sa
femme, mais entr'autres enfants, on lui connaît deux
fils :
i°. Christophe, dont l'article suit ;
2°. Jacques de Gomer , reçu chevalier de Malte, au
grand prieuré de France, en i582.
VI. Christophe de Gomer, écuyer, seigneur du Breuil
et de Luzancy , épousa, vers Tan i558, Charlotte de
Marie (1), dame de Luzancy, près La Ferté-sous-Jouarre,
fille de Pierre de Marie, vicomte d'Arcy-le-Ponsart, sei-
gneur de Luzancy, etc., et d'Anne de RerTuge. Louis de
Bourbon, Ier du nom, prince de Condé, pair de France,
colonel - général de l'infanterie française , lui accorda un
acte de souffrance, pour l'hommage de sa terre de Lu-
zancy, le 18 septembre 1559. De ce mariage sont issus,
entr'autres enfants :
i°. François, dont l'article suit ;
20. Pierre de Gomer, auteur de la branche des sei-
gneurs de Luzancy, qui va suivre.
VII. François de Gomer, chevalier, seigneur du Breuil,
né en i55c), fut le premier des témoins qui déposèrent
dans l'enquête faite, en 1 014, de la preuve pour l'admis-
sion dans l'ordre de Malte de Jacques de Gaunes de Coin-
gis. Il épousa Marie de Maniquet (2), fille d'Hector de
Maniquet, écuyer, seigneur du Fayet , en Dauphiné,
maître d'hôtel ordinaire de la reine de Navarre, de la-
quelle sont issus, entr'autres enfants :
i°. Charles, dont l'article suit ;
(1) De Marie: D'argent, à la bande de sable, chargée de
trois molettes d'éperon du champ.
(2) De Maniquet : D'azur, à trois demi-vols d'argent.
458 DE GOMER.
2°. Charlotte de Gomer, mariée, vers l'an 1625,
avec Louis de Blécourt (1) , chevalier, seigneur
de Béthencourt, de Dampcourt, du Mesnil et de
la Tour de Brunetel, fils d'Antoine de Blécourt,
seigneur de Béthencourt, et de Jeanne d'Auxy ;
leur fille, Charlotte de Blécourt, fut mariée, le
16 juin 1628, avec Florimond Brulart, mar-
quis de Genlis, lieutenant des gendarmes d'Or-
léans ; de leur mariage sont issus, entr'autres
enfants :
a. Charles Brulart, archevêque d'Embrun, mort
en 1714;
b. Claude , marquis de Genlis , père de Marie-
Anne-Claude Brulart de Genlis ; femme de
Henri de Harcourt Beuvron, duc de Har-
court, pair et maréchal de France ;
c. Michel Brulart, capitaine de vaisseau ;
d. Hardouin Brulart , maréchal-de-camp, ins-
pecteur-général en Catalogne, et gouverneur
de i Gironne.
3°. Olive de Gomer, dame du Breuil, mariée, vers
l'an 1628, avec Louis de Briançon (2), seigneur
de la Saludie, mestre de camp de 1000 hommes
de pied, capitaine d'une compagnie de chevau-lé-
gers, et gouverneur d'Hermenstein, en Allema-
gne. De ce mariage sont issus, entr'autres enfants :
a. Marie de Briançon, dame de la Saludie, ma-
riée, le 10 novembre 1640, avec Jacques des
Acres, marquis de l'Aigle, en Normandie,
fils de Nicolas des " Acres , baron de l'Aigle ,
et de Geneviève de Vipart de Silly ; Louis-
Gabriel des Acres , comte de l'Aigle , leur
arrière petit-fils, fut créé lieutenant-général
des armées du Roi en 1 748 ;
b. Geneviève de Briançon, mariée, par contrat
du 2 5 juillet i65i, avec Laurent de Forbin,
(1) De Blécourt: De gueules, au lion d'argent.
(2) De Briançon : D'or, à la fasce d'azur, accompagnée en
chef de trois roses de gueules , et en pointe d'une coquille
d'azur.
DE GOMER. 45g
marquis de Janson , seigneur de Mânes , de
Faucon, de Sainte - Tulle, etc., mestre de
camp d'un régiment d'infanterie de son nom,
puis du régiment d'Auvergne en i655 , gou-
verneur des villes, forts et citadelles d'An-
tibes, de Grasse, et îles en dépendantes, mort
le 2 juillet 1692; fils de Gaspard de Forbin,
marquis de Janson, seigneur de Limans, de
Mânes, etc., commandant de la compagnie
d'ordonnance du duc d'Angoulême, et de
Claire de Libertat, sa seconde femme. Ils
eurent, entr'autres, enfants, Joseph de For-
bin, marquis de Janson, maréchal-de-camp,
mort à Aix en 1728.
VIII. Charles de Gomer, Ier du nom, chevalier,
seigneur de Luzancy, de Verdon, de Courcelles-sur-Marne,
de Condé-lès-la-Ferté et du Bois - l'Archer, épousa, le
5 juin 1634, Marie d'Anthonis de Perreux (i), fille de
Charles d'Anthonis., II? du nom, seigneur de Barron et
de Perreux , gouverneur de Laval , et de Marguerite de
Parcarlârre. De ce mariage sont issus, entr'autres enfants :
i°. Pierre, dont l'article suit ;
2°. Marie de Gomer, mariée, le i3 avril 166 5, avec
Charles de Billy (2), seigneur de Laingueville, de
Famechon , de Cavergnon, etc., mort en 1672,
fils de Philippe de Billy, IIe du nom, gentil-
homme ordinaire de la chambre du Roi , et de
Marie de Belloy . Elle mourut en 1672, et son mari
en 171 5, après s'être remarié deux fois.
IX. Pierre de Gomer, IIIe du nom, chevalier,
seigneur de Luzancy et de Barron , en Valois , rendit
hommage de cette dernière seigneurie, le 28. août i658,
(1) D'Anthonis : D'or, au chevron de gueules, accompagné
en pointe d'un sanglier du même.
(2) De Billy: Ecartelé : aux 1 et 4, vairés d'or et d'azur, à #
deux fasces de gueules, qui est de Billy; aux 2 et 3, d'or, à la •
croix alésée d'azur, qui est d'Yvor. Cette ancienne et illustre
maison est connue dès Tan 1142. Elle a donné un évêque , duc
de Laon , pair de France , dans la personne de Geoffroy de
Billy, mort le 28 mars 1612.
460 DE GOMER.
en qualité d'héritier de feu Pierre d'Anthonis, son oncle,
mort sans postérité. 11 fut capitaine aux Gardes-Fran-
çaises, et périt au combat de Senef, en 1674 ; laissant,
de sa femme, dont le nom est ignoré, entr'autres enfants :
i°. Charles, dont l'article suit;
20. Deux fils, officiers au régiment des Gardes-
Françaises, tués à la bataille de Ramillies, le 2 3
mai 1706 ;
3°. Jean-Jacques de Gomer, né en 1667, prêtre,
docteur en théologie, abbé de Lanvaux, en Bre-
tagne, en 171 8, mort chanoine honoraire de
l'église métropolitaine de Paris, le 2 février 1753.
2£. Charles de Gomér de Luzancy, chevalier, sei-
gneur de Verdon et de Barron, lieutenant au régiment
des Gardes-Françaises ; assista au contrat de mariage de
François-Charles , marquis de Gomer , son cousin , le
23 février 1727. On ignore s'il fut marié, et s'il a eu
des enfants.
Cette branche aînée portait pour armes : d'or, à sept
merlettes de gueules ; au lambel d'azur, en chef. Les deux
chevaliers de Malte de Gomer du Breuil, portaient : d'or,
à huit merlettes de gueules. 4, 3 et 1, sans brisure.
seconde branche.
VII. Pierre de Gomer, IIIe du nom, écuyer, sei-
gneur de Luzancy, second fils de Christophe de Gomer,
seigneur du Breuil et de Luzancy, et de Charlotte de
Marie; épousa, vers l'an 1590, Anne de Garges (1),
remariée, ensuite, à N.... de Bussy, seigneur d'Agny,
près de Reims, fille de François de Garges, seigneur de
Villiers-Saint-Genest et de Fresnoy-lès-Gomberies , et
d'Anne de Perthuys de Chambly. Il fut père, entr'autres
enfants, de :
VIII. Charles de Gomer, chevalier, seigneur de
Luzancy, marié, vers l'an i636, avec Madelaine de la
Hayedille (2), fille de Philippe de la Hayedille, che-
(1) De Garges: D'or, au lion de gueules.
(2) La Hayedille : D'argent , à la croix de gueules , chargée
de 5 coquilles d'or.
DE GOMER. _6l
valier, seigneur de Vallière, maître- d'hôtel ordinaire
du Roi, et d'Anne de Romain. Il en eut, entr'autres
enfants :
IX. Louis de Gomer de Luzançy , IIe du nom, du
diocèse de Meaux, reçu chevalier de Saint-Jean de Jéru-
salem, au grand-prieuré de France, le 28 février 1662.
Cette branche, sur laquelle on n'a point de rensei-
gnements postérieurs, porte les mêmes armes que la
précédente.
TROISIÈME BRANCHE.
Seigneurs de Quevauvillers, etc.^ etc.
IV. Christophe de Gomer, chevalier, seigneur de
Cuignières, en Beauvaisis, par la donation que lui en fit
Nicolas de Gomer, son oncle, et d'Artonges , près
Montmirail, en Brie, second \fîls de Charles de Gomer,
I8r du nom , seigneur du Breuil , et de Jacqueline de
Dompierre ; rendit hommage au Roi, de cette dernière
seigneurie, en i5o3 ; épousa, par contrat du 20 marg
i5o5; passé devant Jacques le Maître, et Antoine de
Bartly , auditeurs des comptes , à Amiens , Isabeau
Caignet (1), avec laquelle il est nommé dans divers
actes des années i5o6, i5io et 1517, et lui, dans une
sentence de l'an i53o. Elle vivait encore en 1543, et
était fille de Pierre Caignet , contrôleur-général des
finances, en Picardie , maître des requêtes de l'hôtel , et
de Marie Dault. De ce mariage sont issus les enfants qui
suivent, selon le partage qu'ils passèrent, le 6 mars
1540, devant Jean Trucart, notaire à Château-Thierry,
savoir :
i°. Charles, qui continue la lignée ;
20. Jean, seigneur d'Artonges, mort sans hoirs ;
3°. Gabrielle de Gomer, morte sans alliance. Elle
avait fait une donation au profit de Charles,
en 1544 ;
40. Jeanne de Gomer, mariée à Martin de Lavignan;
(1) Caignet: D'argent, à trois aiglettes de sable.
462 DE GOMER.
5°. Etiennette de Gomer, mariée à Guillaume du
Caurel (1), vers l'an 1540, chevalier, seigneur
de Taigny, de Dampcourt, de Rinsoy , de Welles,
d'Ancourt, de Boussincourt et autres lieux, con-
seiller et chambellan du Roi, et son bailli d'A-
miens ; capitaine de l'arrière-ban, convoqué en
1557 ; fils de Jean du Caurel, chevalier, seigneur
de Taigny, et de Jeanne d'Estourmel de Guyen-
court.
Dans le même tems vivait :
Jeanne de Gomer , mariée, vers l'an i55o , avec
Jacques de Thieulaine (2), seigneur d'Aigremont.
V. Charles de Gomer, IIe du nom, chevalier, seigneur
de Cuignières, de Courcelles, d'Artonges et de Que-
vauvillers, donna procuration, le 6 juillet 1547, con-
jointement avec Jeanne de la Tramerie (3) , sa femme,
dame de Quevauvillers, fille de feu Jean de la Tramerie,
écuyer , sieur dudit lieu , et d'Adrienne d'Ofïigny , pour
servir le relief de ladite terre de Quevauvillers, mouvante
de haut et puissant seigneur messire Antoine d'Ailly,
chevalier, vidame d'Amiens , seigneur d'un fief , situé
audit Quevauvillers , mouvant de Selincourt ; les droits
étant consignés à cause du différent entre ledit vidame
et Jean Sacquespée, écuyer, seigneur de Selincdtirt,
pour raison de ladite mouvance. Il fut député de l'état
de la noblesse de Picardie, pour se présenter pardevant
le gouverneur de Flsle de France, au jour assigné par
Sa Majesté, selon procuration du 17 mars i56o, et fut
maintenu dans sa noblesse, par arrêt du 2 décembre
i582. De leur mariage sont -issus :
i°. Guillaume de Gomer, seigneur de Cuignières,
marié avec Marie Bochart (4) , fille de Jean
(1) Du Caurel : D'argent, à la bande fuselée de gueules.
(2) De Thieulaine, maison ' connue depuis Liger. de Thieu-
laine, chevalier, qui vivait en 1099. Burelé d'argent et d'azur,
à la bande de gueules, chargée de trois aiglettes d'or, brochante.
(3) La Tramerie: De sable, au chevron d'or, accompagné
de trois merlettes du même. De cette maison était Godefroy de
la Tramerie, chevalier, vivant en.*ngg.
(4) Bochart: D'azur, au croissant d'or, abaissé sous une
étoile du même.
DE GOMER. 463
Bochart , IVe du nom , maître des requêtes ,
puis conseiller d'Etat, en 1 566 (quatrième aïeul
de Jacques -Charles Bochart, seigneur de Gham-
pigny et de Noroy, gouverneur de la Martinique ,
et de Jean - Paul Bochart de Ghampigny, mort
maréchal - de - camp, et major - général des armées
de Sa Majesté, en Bohême), et d'Isabeau Aile-
grain. Elle se remaria avec Pierre de Prouville ,
sergent - major de la ville d'Amiens 3 avec lequel
elle vivait en i5q8j que l'on fit élire un tuteur
aux enfants mineurs d'elle et dudit Guillaume de
Gomer, son premier mari. Us eurent, entr'autres
enfants :
a. Charles de Gomer, chevalier, seigneur de
Cuignières , marié avec Marie de Rivière*
Marie de Gomer , leur fille , était alliée ,
avant le 2 3 mai 1654, avec Paul Voilant,
chevalier , seigneur de Gerville et autres
lieux , fils aîné de Pierre Voilant , chevalier
de l'ordre du Roi , seigneur de Berville , de
Boisgayard et de Lesglantier, d'une maison
originaire d'Ecosse, connue dès l'an 1298,
et de Madelaine Langlois de Beaurepaire,
son épouse , ainsi qu'il appert d'un acte de
la date précitée, où l'on voit qu'il avait été
promis en dot, à Marie de Gomer, la somme de
trente-six mille livres;
b. Claude - Charles de Gomer, seigneur de Cui-
gnières , élection de Clermont , en Beau-
vaisis, vivant en i685 ;
20. Joachim, dont l'article suit :
3°. Etiennette de Gomer, mariée, en 1572, avec
Jean de la Fumaye, écuyer, seigneur de Tracy.
Ils vivaient le 17 septembre 1594.
Dans le même tems vivait :
Antoinette de Gomer, dame de Long-Jardin, mariée,
vers l'an 070, à Pierre d'Ostrel de Lierres (1),
(1) D'Ostrel de Lierres : D'argent, à deux fasces d'azur.
464 DE GOMER.
seigneur de Frelinghen et de Vestreuse, souverain
bailli du comté de Guines, fils de Jean d'Ostrel,
chevalier , seigneur de Lierres , et de Marguerite
de Courteheuse, baronne du Val.
VI. Joachim de Gomer, chevalier, seigneur de Quevau-
viilers, Hinneville, Halles, Gratibus et le Quesnel ; fit le'
relief de sa terre de Quevauvillers, en 1579; ^ut seigneur
d'Artonges, par la donation que lui en lit son père, le
3o décembre 1582; en fit le dénombrement en i583, et
en rendit hommage en i585 ; fit' de nouveau le relief de
la terre de Quevauvillers, le 17 décembre 1594; épousa,
par contrat du 7 décembre 1596 , "passé devant André
Pecoul et Nicolas Martin, notaires à Amiens, demoi-
selle Elisabeth, aliàs Isabelle de Gourlay (1) , assistée
de messire Sanson de Gourlay, chevalier, seigneur d'A-
gnicourt , vicomte de Dompmart ; de Benjamin de
Gourlay, écuyer, sieur de la Chapelle , et d'Antoine
de Gourlay, écuyer, sieur de Bellette , ses frères. Il
transigea, en 1299, avec le sieur de Prouville, et testa
en 1628. Sa femme ne vivait plus le 19 décembre 1629.
Leurs enfants furent :
i°. François, dont l'article suit :
20. Adrien de Gomer , seigneur des Halles1, de
Gratibus, qui testa en i635, et mourut sans
hoirs ;
3°. Louise de Gomer, mariée, avant le 19 dé-
cembre 1629, avec Jacques d'Ostrel (2), che-
valier , seigneur d'Autingues , lieutenant pour
le Roi à Montmirail , dont elle était veuve le
16 décembre j 663 ;
40. Marguerite de Gomer, mariée, en 1627, à
Charles d'Estourmel ( 3 ) , chevalier , seigneur
d'Herville et de Thieux, d'une maison en Picar-
die, connue depuis Pan 1024 ;
5°. Marie de Gomer, femme, le 12 janvier i632,
(1) De Gourlay: D'argent, à la croix ancrée de sable.
(2) D'Ostrel d'Autingues, porte comme Ostrel de Lierres,
substitué aux armes de Lierres.
(3) D Estourmel ; De gueules, à la croix denchée d'argent.
DE GOMER. > 465
de Français des Champs (1), dit Morel, seigneur
de Hauteville, mort sans hoirs.
VII. François de Gomer, chevalier, seigneur de Que-
vauvillers, de Hinneville, du Quesnel, etc., né au mois
de mars i6o3 ; épousa, par contrat du 19 décembre 1629,
passé devant Antoine Baudelicque , notaire à Desurenes,
damoiselle Marie de Maulde (1), morte le premier décem-
bre 1667, fille de Gabriel de Maulde, chevalier, seigneur,
baron de Golomberg ( d'une maison d'ancienne cheva-
lerie, connue, dès l'an 1180, dans le Hainaut, où la terre
de Maulde est située, en partie, sur les bords de l'Escaut),
et de Catherine de Calonne de Courtebonne. Il était
enseigne de la compagnie de Maulde , au régiment de
Boulonnais, en 1639; fit le relief de la seigneurie d'Hin-
neville en 1641 , fut maintenu dans sa noblesse, par
arrêt de l'an i665, et mourut subitement le 27 décembre
1671. De ce mariage sont issus:
i°. Gabriel, dont l'article suit ;
2°. Louis de Gomer, seigneur de Gomer, en 1664;
capitaine dans le régiment de la Reine, en 1669,
tué à la bataille de Senef, le 11 août 1674 ;
3° Autre Louis de Gomer , chevalier , seigneur
d'Hinneville , d'Allonville , de Doms, etc. ; lieu-
tenant du Roi de la citadelle d'Amiens ; marié ,
en 1682, avec Madelaine de Longueval (3), d'une
ancienne et illustre maison de Picardie , connue
dès l'an 1097. ^ mourut sans enfants.
40. Marguerite de Gomer, mariée à Louis de Tron-
ville (4), écuyer, seigneur de Briquemesnil ;
5°. Marie de Gomer, mariée, par contrat du 16 jan-
vier 1664, à Henri de Dampierre (5), écuyer,
seigneur de Millencourt , d'Izengremel, de Les-
(1) Des Champs: D'azur, au croissant d'argent, accompagné
de trois cygnes du même.
(2) De Maulde: D'or, à la bande de sable, chargée de trois
flanchis d'argent.
(3) De Longueval : Bandé de vair et de gueules.
(4) De Tronville: De sinople, au lion d'argent.
(5) De Dampierre : D'argent, à trois losanges de sable.
i3. 3©
466 DE GOMÊR.
taat, de Quinquerne , de Sainte- Agathe et autres
lieux, fils et héritier d'Aymard de Dampierre,
écuyer, seigneur des mêmes terres , et de demoi-
selle Françoise le Maistre. Marie de Gomer était
morte le 17 octobre 1682, que Henri de Dam-
pierre, épousa, en secondes noces, Anne de Bel-
leval. Françoise de Polhoy fut sa troisième femme.
VIII. Gabriel de Gomer, chevalier, seigneur de Que*
vauvillers, Hinneville , du Quesnel , etc.; lieutenant
de la compagnie de Préville, au régiment Royal, infan-
terie, par brevet de Fan 1684; fit le relief des seigneuries
de Hinneville et du Quesnel, en 1674; testa en i685,
et mourut le 14 décembre 1687. Il avait épousé, par
contrat du 16 décembre i663 , Isabelle du Plessier de
Saint-Aurin (1) , fille de messire Eugène du Plessier,
chevalier, seigneur du Plessier, de Saint-Aurin, de Dien-
court, de Marqueglise , etc., et de dame Louise de-
Villers Saint-Paul. Elle testa en 1697, mourut le 18 dé-
cembre 1699, âgée d'environ cinquante-sept ans, et fut
enterrée le lendemain dans la chapelle de Gomer-Que-
vauvillers. De leur mariage sont issus :
i°. Joachim de Gomer, né le 10 décembre 1666,
mort sans hoirs ;
20. Louis, dont l'article suit;
3°. Christophe de Gomer , chevalier , seigneur du
Quesnel, né le 14 avril 1682, lieutenant de ca-
valerie au régiment de Berenghen , puis capi-
taine au régiment de-Conflans, cavalerie, par
brevet de 1703 ; tué à la bataille d'Hochstaedt, en
Bavière, le i3 août 1704;
4*. Louise de Gomer, née en 1664, morte en bas
âge;
5°. Elisabeth de Gomer, née en i665 , morte en
bas âge ;
6°. Anne de Gomer, née le 28 janvier 1668,
(1) Du Plessier: Ecartelé : aux 1 et 4, d'argent, à la fasce de
gueules, chargée d'une vivre du champ ; aux 2 et 3, d'or, a cinq
pâtes d'oye de sable.
DE GOMER. 467
mariée à Charles de Cacheleu (1), seigneur du
Titre ;
7°. Elisabeth de Gomer, née le 29 avril 1672,
mbrte sans alliance ;
8°. Louise de Gomer, née en 1677, mariée à Phi-
lippe d'Amerfal (2), baron d'Assevillers, d'une
très-ancienne maison de Picardie.
IX. Louis, comte de Gomer, né le 9 octobre 1669,
chevalier, seigneur de Gomer-Quevauvillers , de Bou-
quainville, Hinneville, la Lentilly, etc., fut fait capi-
taine au régiment royal, infanterie, par commission du
27 août 1692, fut maintenu dans sa noblesse, par juge-
ment de M. Bignon, intendant de Picardie, du 21 mai
1704, et mourut le 4 février 1749. Il avait épousé, par
contrat du 8 janvier 1703, Marie-Madelaine de Vendeuil,
dame du Crocq, fille de Thimoléon de Vendeuil (3), et
petite-fille de Charlotte de Séricourt, veuve de Louis
de Vendeuil, chevalier, seigneur du Crocq, le Cor-
meil , etc. , maréchal des camps et armées du Roi ,
sous-lieutenant au gouvernement des ville et citadelle de
Doulens, et capitaine-lieutenant de la compagnie com-
missaire-général. Elle mourut le 24 juillet 1748, et fut
inhumée le lendemain dans l'église de Quevauvillers. De
ce mariage sont issus :
i°. Charles-François, dont l'article suit ;
20. Louis-Gabriel de Gomer, auteur de la branche
des seigneurs du Quesnel, rapportée ci-après ;
3°. Marie-Madelaine de Gomer, née le 12 février
1706, morte sans alliance;
40. Louise-Thimoléone de Gomer, née le 11 sep-
tembre 1707, morte sans avoir été mariée.
X. Charles-François de Gomer, chevalier, marquis
de Gomer, né le 3o avril 1704, seigneur de Bouquain-
vilie, de Quevauvillers, d'Hinneville, de la Lentilly,
Haut-Moyencourt, etc., né le 3o avril 1704, mourut le
(1) De Cacheleu : D'azur, à trois pâtes de loup d'or.
(2) D'Amerval: D'argent, à trois tourteaux de gueules.
(3) De Vendeuil: D'azur, au lion naissant d'or.
468 DE GOMER.
7 septembre 1741, et fut inhumé dans le chœur de
l'église de Quevauvillers. Il avait épousé par contrat passé
chez Bourron, notaire au Châtelet de Paris, le 23 février
1727, par messire Jean-Jacques de Gomer de Luzancy,
prêtre, docteur en théologie, abbé de l'abbaye de Lan-
vaux en Bretagne, chanoine de l'église de Paris, au nom
et comme porteur de procuration de ses père et mère ,
damoiselle Gabrielle-Catherine de Mornay de Montche-
vreuil (1), qui, étant veuve, testa en 1781, fille de haut
et puissant seigneur messire Léonor de Mornay, en son
vivant chevalier, marquis de Montchevreuil, lieutenant-
général des armées du Roi, et capitaine-gouverneur de
Saint-Germain-en-Laye , et de haute et puissante dame
Gabrielle du Gué de Bagnols. De mariage sont issus :
i°. Charles-Gabriel, dont l'article suit ;
20. Françoise-Catherine de Gomer, née le 2 5 avril
1728, mariée à N Cochet de Corbeaumont,
écuyer, seigneur de Corbeaumont, de Busnes,
du Quesnoy, etc. ;
3°. Mélanie de Gomer, née le 16 février 1730,
religieuse à Variville, près Clermont, en Beau-
vaisis ;
40. Madelaine de Gomer, née le 9 septembre iy3i%
religieuse au même monastère. Elle testa en
5°. Marie-Adélaïde de Gomer, née le 3o novembre
1732, mariée le 2 septembre 1757, à Christophe
de Linart, écuyer, seigneur d'Aveluy, de Haute-
ville, de Divion, du Mets, etc., qui donna quit-
tance de 10,000 livres "sur la dot de sa femme, en
1758. Elle en donna une autre de 20,000 livres,
restantes de sa dot, le 29 janvier 1784.
XI. Charles-Gabriel de Gomer, comte de Gomer,
né le 8 mars 1735, chevalier, seigneur de Gomer, Que-
vauvillers , Bouquainville , Hinneville , Haut-Moyen-
court, etc., officier aux Gardes- Françaises, procureur,
syndic de la noblesse de Picardie, mourut au mois de
(1) Mornay-Montchevreuil : Burelé d'argent et de gueules, au
lion morné de sable, couronné d'or, brochant sur le tout.
DE GOMER. 469
janvier 1800. Il avait épousé, par contrat passé à Amiens,
le 26 avril 176 1, devant Machart, notaire, Marie-
Josephe de Pingre, demoiselle d'Epaumenil, fille de
Louis-François-Pierre de Pingre de Fricamps (1),
chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-Louis,
ancien sous-brigadier des Mousquetaires, et de feu
Marie-Thérèse Baron de Noircin, dont sont issus :
i°. Alexandre- Louis-Gabriel, dont l'article suit;
20. Christophe-Marie-Joseph de Gomer , rapporté
après son aîné ;
3e. Charles-Auguste de Gomer , rapporté après
ses deux frères ;
40. Gabrielle-Marie- Ursule de Gome^, née le 2
juin .1763, chanoinesse-comtesse de Poulangy,
après avoir prouvé ses dix générations de noblesse,
mariée le 2 mai 1786, à Claude de Guillebon
de Beauvoir (2), ancien chevau-léger , chevalier
de l'ordre royal et militaire de Saint- Louis. De
ce mariage sont issus ;
a. Antoine-Joseph-Théodore de Guillebon ;
b. Gabriel-César de Guillebon ;
c. Ernest-Marie-Jacques de Guillebon ;
d. Anatole-Jean-Baptiste-Augustin de Guille-
bon ;
e. Marie- Fortuné-Joseph- Edouard de Guille-
bon.
f. Charles - Alexandre - Ferdinand de Guil-
lebon ;
g. Auguste-Gustave-Gaspard de Guillebon ;
h. Louis-Paul-Emmanuel de Guillebon;
i. Marie-Joseph-Edouard de Guillebon ;
7. Albert- Louis- Alain de Guillebon;
k. Appoline-Aline-Victoire de Guillebon ;
:°. Augustine-Catherine de Gomer, née le 2 avril
(1) De Pingre de Fricamps: D'argent, au pin de sinople,
firuilé de gueules, et sommé d'une grive de'sable.
(2) De Guillebon de Beauvoir: D'azur, à la bande d'or, ac-
compagnée de trois besants du même.
4;0 DE GOMER.
1767, morte sans alliance, chanoinesse-com-
tesse de Poulangy ;
6°, Marie-Thérèse-Sophie de Gomer, née le 10
janvier 1770, chanoinesse-comtesse de Pou-
langy ;
7°. Marie-Charlotte-Sophie de Gomer , née en
août 1777, mariée à M. Gustave de Chasse-
pot (1), ancien chevalier de Malte, colonel.
XII. Alexandre- Louis-Gabriel , comte de Gomer,
né à Amiens, le i5 février 1762, propriétaire des terres
et seigneuries de Quevauvillers, Bouquainville, Hin-
neville, Haut-Moyencourt , etc., est entré sous-lieute-
nant, en 177JI, dans le régiment Royal-Pologne, cava-
lerie, commandé par le duc de Mailly, son parent. Il
obtint ensuite une compagnie, et quitta ce régiment
au commencement de la Révolution pour émigrer. Il eut
une jambe cassée en route, et fut obligé de séjourner
chez son père, avec lequel, en 1793, il fut enfermé, et
tenu long-tems en arrestation, comme ayant la réputa-
tion de royalistes, ennemis de la Révolution. Après le
retour de S. M. Louis XVII, il a reçu le brevet de
chevalier de Saint-Louis, en récompense de ses anciens
services et de son dévouement constant à la cause royale,
sous la dénomination d'Alexandre -Louis-Gabriel, comte
de Gomer. Il a épousé demoiselle Reine-Marie-Louise
Jolly de la Viéville, fille de messire Louis Jolly de la
Viéville, écuyer, seigneur de la Viéville, Roquetoire,
Renescure, etc., duquel mariage sont issus :
i°. Louis-Auguste-Gabriel-Maxime de Gomer ;
20. Charlotte — Sophie — Gabrielle — Léonide de
Gomer.
XII. Christophe-Marie-Joseph . chevalier de Gomer,
né le 3o décembre 1764, est entré page de Sa Majesté la
reine de France en 1779; a été nommé officier au ré-
(1) De Chassepot : Ecartelé : aux 1 et 4, d'azur, à la fasce
ondée d'or, accompagnée de trois roses du même ; aux
2 et 3, d'azur, au chevron d'or, accompagné en chef de deux
étoiles du même, et en pointe d'un croissant surmonté d'un
chcrubin, le tout d'argent.
DE GOMER. 47I
giment de Bric, en 1782 ; a émigré en 1791 ; nommé
capitaine en second dans les chasseurs de Galonné, en
1792, nommé chevalier de Tordre royal et militaire de
Saint-Louis, en 1814. Il a épousé, en 1779, demoiselle
Marie-Charles de Taillevis de Jupeaux (1), d'une très-
ancienne famille originaire de Navarre, née à Vendôme,
fille de Louis Didier, chevalier de Taillevis de Jupeaux,
et d'Anne Moileau, petite-fille de Louis Racine. De ce
mariage sont issus :
i°. Alfred -Louis-Joseph de Gomer ;
20. Adolphe-Charles-Maxime de Gomer ;
3°. Isaure-Marie-Gabrielle de Gomer ;
40. Octavie-Charles- Ursule de Gomer.
XII. Charles-Auguste de Gomer, né« à Amiens, le 3
avril 1773, élève à l'école royale militaire de Pont-à-
Mousson, en sortit au bout de quatre années pour être reçu
élève d'artillerie, en 1789; entré la même année comme
officier dans le régiment de Érie, infanterie, émigra en
1791, en qualité de lieutenant breveté par les Princes,
dans les chasseurs de Calonne, à l'avant-garde de l'armée
de Bourbon ; a servi dans ce corps jusqu'à la dissolution
de l'armée, en 1792 ; l'année suivante a servi au siège
de Maestricht ; a épousé, le 2 septembre i8o5, Eléonore-
Marie - Claudine - Charlotte d'Ampiernan (2), fille de
Pierre - Marc - Antoine - François d'Ampleman, vicomte
de la Cressonnière, ancien officier aux Gardes-Françaises.
Nommé lieutenant-colonel de la Garde Nationale pour
le service du Roi, à l'époque désastreuse des cent jours, il
a, en cette qualité, à la tête de la population des cantons
d'Ardres et d'Audruick, soumis à l'autorité légitime la
forteresse d'Ardres, dont il a pris possession au nom
du Roi, après une capitulation suivie de cinquante coups
de canon de réjouissance. Il a été nommé chevalier de
l'ordre royal et militaire de Saint-Louis , par brevet du
Roi, daté du 7 août 18 16, sous la dénomination de
(1) De Taillevis de Jupeaux: D'azur, au lion d'or, tenant
une grappe de raisin du même.
(2) D'Ampleman-. D'argent, à trois aiglettes épîoyées de
sable.
472 DE GOMER.
Auguste, comte de Gomer, ancien officier. De son mariage
sont issus :
i°. Charles-Eugène de Gomer , né à la Cresson-
nière, le 29 août 1809 ;
20. Charles-Joseph-Gustave de Gomer, né à la
Cressonnière, le 3i août 1811;
3°. Augustine -Marie- Charlotte - Louisa de Gomer,
née à Calais, le 21 juillet 1806 ;
40. Marie-Clémence de Gomer , née à Calais , le 4
mars 1808.
QUATRIÈME BRANCHE.
Seigneurs du Quesnel.
X. Louis-Gabriel, comte de Gomer, né le 2 5 février
171 8, seigneur du Quesnel, second fils de Louis, comte
de Gomer, et de Marie-Madelaine de Vendeuil, fut maré-
chal de camp, commandeur de l'ordre royal et militaire
de Saint- Louis, inspecteur -général du corps royal d'ar-
lillerie , inventeur des mortiers qui portent son nom ,
dont l'utilité est généralement reconnue, et rendit sa
mémoire vénérée dans l'arme de l'artillerie. Entré volon-
taire à l'école d'artillerie de La Fère, au mois de sep-
tembre 1730, fut fait officier pointeur, au mois de
septembre 1732 ; commissaire extraordinaire, au mois de
septembre 1734; fit toutes les campagnes d'Allemagne
et de Flandre, et fut sur le -Bas-Rhin, à l'armée qui
s'est assemblée à Givet, en 1741 ; servit en Bohême et
en Bavière, en 1742 ; se trouva à la défense de Dingel-
fing et de son pont ; à l'affaire du petit Landau, vis-à-vis
Rhinvillers, où le prince Charles, qui voulait passer le
Rhin, fut repoussé, en 1743, à peu de distance du
vieux Brisach, où il s'établit dans l'île de Régnac; a fait,
en 1744, les sièges de Menin, Ypres et Furnes, a en-
suite été fait commissaire ordinaire ; a fait, en 1745,
les sièges de la ville et citadelle de Tournay , d'Oude-
narde , du château de Gand et de Dendermonde, d'Os-
tende, de Nieuport; en 1746, ceux de Liefkenshoek et
DE GOMER. 473
de Hulst, dans le pays de Waè's, et celui des ville et
château de Namur ; s'est trouvé, en 1747, à la bataille
de Lawfelt ; a fait ensuite le siège de Berg-op-Zoom ,
pour lequel il a reçu la croix de l'ordre royal et militaire
de Saint-Louis, celui de Maastricht, en 1748 ; a été fait
commissaire provincial d'artillerie , au mois de sep-
tembre 1753 ; employé commandant en troisième à l'é-
cole d'artillerie de Strasbourg, en 1754; commandant
en second de l'école du corps royal de l'artillerie et du
génie, à Mézières, en 1756 ; a fait, la campagne sur le
Bas-Rhin, jusqu'au mois d'août 1757, qu'il est parti du
Weser, pour se rendre à l'armée qui s'assemblait à
Strasbourg, pour aller en Thuringe ; s'est trouvé à la ba-
taille de Rosbach, la même année; a été chargé, en 1758,
de tout le dépôt de l'artillerie du Haut-Rhin et du
Mein, à "Hanau et Francfort, et sur le Rhin, jusqu'à la
paix ; en 1759, a été fait lieutenant-colonel au corps
royal de l'artillerie, et commandant en chef de l'école
des élèves de cette arme, à La Fère ; est cependant resté
à Francfort, pour y commander l'artillerie, pendant les
années 1759, 1760, 1761 et 1762. Etant chargé de l'é-
vacuation de toute l'artillerie de l'armée du Haut-Rhin,
il n'est rentré en France qu'au mois de mars 1763, pour
se rendre au commandement de l'école des élèves du corps
royal d'artillerie, à La Fère ; a été nommé colonel au corps
royal de- l'artillerie^ au mois d'octobre 1765, et au mois
d'août précédent," avait été fait lieutenant de Roi des
ville et château de Bapaume, où ladite école des élèves
fut transférée l'année suivante, et où il l'a commandée
jusqu'à sa suppression, pat l'ordonnance du 23 août 1772 ;
et a été nommé brigadier des armées du Roi, le 22 jan-
vier 1769. Il fut député aux Etats-généraux de 1789,
par la noblesse du bailliage de Sarguemines, en Lor-
raine, et mourut à Dieuze, département de la Meurtke,
en 1808. Il avait épousé, à Francfort, au mois de juin
1702, Henriette-Marie- Adélaïde-Antoinette, née com-
tesse de Saint-Félix , fille de haut et puissant seigneur
messire Antoine-Julien , comte de Saint- Félix , cheva-
lier, seigneur de Marimont, en Lorraine, de Bassing et
autres lieux, et de haute et puissante dame Marie-Thé-
rèse , née comtesse de Gourcy. De ce mariage sont
issus :
474 DE GOMER.
i°. Antoine - François - Gabriel , dont l'article
suit ;
2°. Antoine-Gabriel de Gomer, né à Bapaume ,
en l'année 1772, lieutenant au régiment de Metz
artillerie, en l'année 1786, aide-de-camp de
feu le comte de Wall , lieutenant - général des
armées du Roi, à l'armée de S. A. R. le prince
de Condé, en 1791 et années suivantes ; de là,
passa comme lieutenant et adjudant au régiment
de Loewenstein, chasseurs, au service de Hol-
lande, en 1794; suivit ce régiment au service
d'Angleterre en • 1795 ; fit les campagnes de
l'année 1796, dans les Isles du Vent, et mou-
rut le 5 août de la même année, au fort royal de
la Martinique ;
3°. Victoire- Adélaïde-Antoinette de Gomer , née
le 2 3 décembre 1768.
XI. Antoine - François - Gabriel , comte de Gomer,
né à Bapaume, en Artois, le 5 août 1770, lorsque
son père était lieutenant de Roi et commandant l'école
d'artillerie de cette ville ; fut admis élève d'artillerie,
le 22 août 1784, lieutenant au régiment de Metz,
artillerie, en 1785 ; capitaine en second au même régi-
ment, en 1791 : joignit l'armée de S. A. S. le prince de
Condé, au mois de mai 1792, à Bingen ; de là, fui
transféré à l'armée des princes , en août de la même
année, et fit la campagne sous leurs ordres. Lors de h
retraite de l'armée, il était très-malade à Etain, et y fui
abandonné faute de chariots pour emmener les malades :
et par les soins et l'humanité de son hôte, le sieur Pa
risot, chamoiseur, demeurant sur la petite place de cette
ville, et par les secours qu'il reçut, tant du père de ce
chamoiseur, le sieur Parisot, ferblantier à Etain, que
de son frère, le curé de Romagne, sous les côte!
(près de Damvillers), il parvint à se sauver de cette ville
et résida avec ce curé dans la maison de cure de Romagne
jusqu'au moment de la" première réquisition, en mai 1793.
dans laquelle il se trouva compris. Il joignit le bataillor
du District, à Etain, de là fut envoyé à Stenai, ensuite
à Montmedi, d'où il parvint à se sauver hors de France
Il se rendit, immédiatement après, à Maëstricht, et ob
DE GOMER. 475
tint du service en Hollande; il y fut nommé lieutenant
d'artillerie au régiment de Hohenlohe-Bartenstein, et
comme tel, fut employé, en l'année 1794, à la défense
de l'isle de Bommel ; lors de l'entrée de l'armée fran-
çaise dans les Pays-Bas, en janvier 1795, les officiers du
régiment de Hohenlohe, dont il faisait partie, furent
suivis par l'armée française depuis Voerden, jusqu'à En-
chuysen, en Nord-Hollande; là, pour éviter d'être faits
prisonniers de guerre, ils se virent réduits à tenter le
passage de la mer de Zuyderzée, à pied sur la glace, ce
qui leur réussit ; et après beaucoup de difficultés et de
dangers, et après avoir perdu un de leurs camarades,
M. de Ratzenhausen (un jeune alsacien), ils parvinrent
à gagner Fisle d'Urk où ils couchèrent, et le lendemain
ils arrivèrent à Kuinder, en Overyssel. De là, il se rendit
à Vinsen sur la Liche, dans le pays de Hanovre, et ob-
tint du service dans l'armée anglaise, comme enseigne
au régiment de Loewenstein, chasseurs, en mars 1795,
et promu lieutenant au même régiment, le 5 juin sui- *
vant.
Au mois de septembre 1795, il reçut ordre de s'em-
barquer à Stade, à bord du bâtiment de transport, les
Deux-Sœurs, avec F état-major du régiment, pour passer
en Angleterre; le 11 octobre, ce bâtiment échoua
devant Calais. Antoine-François G. de Gomer y fut
fait prisonnier de guerre; resta un mois dans cette ville
sur sa parole; fut ensuite échangé et arriva à Douvres,
le 11 novembre suivant.
Il fut promu capitaine au régiment de Loewenstein,
fusiliers, ïe 27 mai 1796, ensuite transféré capitaine au
60e' régiment d'infanterie anglaise , le 3o décembre
1797.
Nommé major du dépôt des troupes étrangères, le
8 mai 1808, et lieutenant-colonel, le 4 juin 18 14.
Il fut nommé commandant du dépôt des troupes
étrangères, le 2 5 février 181 5 ; donna sa démission du
service anglais, le 2 5 juin 18 17, et arriva à Calais de
retour dans sa patrie, le 22 juillet suivant.
Il fut admis lieutenant-colonel au corps royal d'ar-
tillerie de France, par décision du Roi du 27 août 18 17,
pour prendre rang, en ce grade, .du 29 août 1809.
Le comte de Gomer a épousé, le 27 mars 1797, à
Londres, Agathe Breton des Chapelles, fille de feu
476 DE GOMER.
M. Breton des Chapelles, sénéchal et lieutenant général
de l'amirauté de Saint-Marc, isle de Saint-Domingue,
dont il a une fille nommée Adélaïde-Clémentine de
Gomer, née à Londres, le 2 octobre 1798.
Armes : D'or à 7 merlettes de gueules , rangées 4 ,
2 et 1. Couronne de marquis. Supports : deux licornes.
de BI ENCOURT. La généalogie de cette ancienne
maison, qui devait faire partie du douzième volume de
cet ouvrage, et qu'on avait annoncée, page 307 de ce
même volume, pour le treizième, paraîtra dans le qua-
torzième, qui sera mis en vente dans les derniers jours
de janvier.
d'ESPAGNE DE VÉNEVELLES. Cette maison se
trouve mentionnée à la page 404 de ce volume. Une
omission de qualités nous oblige de revenir sur cet ar-
ticle. Il faut ajouter au degré de Paul d'Espagne, qu'il
fut chevalier des ordres du Roi; et à celui de Lazare
d'Espagne, qu'il fut chevalier de l'ordre du Roi.
FIN DU TREIZIEME VOLUME.
ADDITIONS
ET
CORRECTIONS
AMYS du PONCEAU (Gabriel), a été élevé à
l'école royale militaire de Vendôme. Cet article est re-
porté à la page 5 du Catalogue des gentilhommes qui
ont fait leurs preuves pour être admis au service mili-
taire, dans le tome XII du Nobiliaire.
BARRÉS du MOLARD ( Jean-Scipion Fleury de),
né au Pouzin , diocèse de Viviers, le 7 mars 1799, a
fait ses preuves devant M . Chérin , au mois d'octobre
1789, et a été reçu élève du Roi à Sorèze , le 9 dé-
cembre 1790.
Cet article est à reporter à la page 16 du même cata-
logue.
del BIANGO de BRANTES, tome XIII, page 55,
ligne 16, au lieu de : deux fleurs de lys de sable, lise\ deux
fleurs de lys d'azur.
de BLACAS, tome XIII, page i36, dernière ligne,
officier de la Légion-d'Honneur, des Bouehes-du-Rhône,
liseç : officier dans la Légion des Bouches - du - Rhône.
Cette famille a été mentionnée dans le tome Ier de
cet ouvrage, pages 184 et 417.
BLOTTEFIÈRE ( N comte de] , maréchal-de-
camp , a été élève de l'école royale militaire de Paris.
Cet article est ù reporter à la page 2 3 du Catalogue
précité.
478 ADDITIONS
CARRE ( Pierre - Antoine - François - de - Sales ) , cheva-
lier de Luzançay, né à Lorient, paroisse de Saint- Loup,
le 4 mai 1766, fils de messire Charles - Auguste Carre,
chevalier de Luzançay , seigneur du Pou , commissaire
de la marine, et de dame Anne-Elisabeth de Montigny
du Thymeur , a fait ses preuves pour le service mili-
taire, le 7 mai 1782. Il est entré en mai de la même
année, dans la maison du Roi, aspirant garde de la
marine au département de Brest.
Cet article est à reporter à la page du Catalogue
précité.
CHAPONAY, tome XIII, page 282, ligne première,
au lieu de : Charles-François, lise% César-François.
CHAUBRY de TRONCENORD, tome X, p. 349,
ajoutez que M. François - Jean - Chaubry, baron de
Troncenord, a été nommé chevalier de l'Eperon d'or,
par bref délivré à Rome, le 2 5 novembre 18 17.
COCHET de SAVIGNY, t. XII, p. 286, ligne 14,
il faut rétablir ainsi l'article :
2°. Claude-Bernard, écuyer, seigneur de Savigny et
du Magny, conseiller au parlement de Metz; il
avait épousé Catherine - Thérèse Perrein , par acte
reçu par Bordier, notaire à Charolies, le 2 août
1728. De ce mariage vinrent:
a. Melchior - Bénigne - Marie , seigneur du
Magny , conseiller - clerc au parlement de
Dijon , lequel mourut chanoine de Sainte-
Chapelle , dans la même ville de Dijon , en
1792;
b. Demoiselle Cochet du Magny, religieuse ,
morte à Dijon, le 27 août 18 17.
FOURNAS de la BROSSE de FABREZAN (Jo-
seph-François de), né le 26 mai 1756 ( Guillaume-
Henri-Claude-Charks), frère du précédent, né le i3 oc-
tobre 1758, ont été reçus à l'école royale militaire de
ET CORRECTIONS . 479
la Flèche, le premier le 10 novembre 1766, le second
en 1767.
Cet article est à reporter à la page 65 du Catalogue
précité.
GRAIMBERG (François - Mathieu , Louis - Charles-
François , Dominique - Louis et Jean - François - Phili-
bert), frères, ont été élevés à l'école royale militaire de
Rebais.
Cet article est à reporter à la page 77 du Catalogue
des gentilshommes qui ont fait leurs preuves pour le
service militaire.
LUBERSAC, tome IX, page 536, rétablissez ainsi
le degré :
XVI. Pierre, IVe du nom, comte de Lubersac, né
le 25 janvier 1771, entra sous-lieutenant dans le régi-
ment de Beauce, infanterie, en 1787. Il a émigré et
servi en qualité de mousquetaire dans l'armée des Princes
français, puis dans les volontaires de lord Moira. Il a
été fait chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-
Louis, en 1814. Il a épousé, en 1810, demoiselle Vir-
ginie le Sellier de Chezelle, fille de Jean-Baptiste-
Pierre - Alexandre le Sellier , chevalier , seigneur de
Chezelle, vicomte de Villette, officier au régiment de
Soissonnais et de Brie, et de dame Marie -Sophie Mo-
reau de Favrolles. De ce mariage il a deux garçons :
i*. Ernest de Lubersac, né le 8 février 1812 ;
29. Albéric de Lubersac, né le 23 juin 18 16.
MALLEVAUD ( François - Henri - Charles de), né
le 17 février 1771, à Dorât, diocèse de Limoges, fils
de François-Antoine de Mallevaud , chevalier , seigneur
de Marigny, président et lieutenant -général de la sé-
néchaussée de Basse-Marche, et de dame Charlotte-
Marguerite du Peiron, son épouse; a fait ses preuves le
19 avril 1788. Ch. f.
Cet article est à reporter à la page 10 1 du même
Catalogue.
480 ADDITIONS ET CORRECTIONS.
MARTEL (François de), a été reçu élève à l'école
royale militaire de Tiron, en 1779.
Cet article est à reporter à la page io5 du Catalogue
précité.
NOURY, tome XII, page 256, ligne 7, des malles;
lise% : des mules ; page 257, ligne 5, son frère ; lise\ : son
père.
de PICQUET de JUILLAC, tome XII, page 36,
ligne 21, Chatelies; lise% : Chàtelux ; lignes 25 et 26,
Guillaume d'Aubin, écuyer, seigneur de Saixre, lise\ :
Guillaume d'Aulin, écuyer, seigneur de Sabère. Page
37, ligne 28, Gaspard de Sobère , liseç : Gaspard de
Sabère. Page 42 lignes 3 et 4, de Bertrand de Cailha,
seigneur de Toulonge, lise\ : de Bertrand de Cailha, sei-
gneur de Toulouge. Idem, ligne 6, Jeanne - Geneviève
des Prés de Perpigna, liseç : Jeanne-Geneviève des Prés,
de Perpignan.
Il faut aussi ajouter à la page 125 du Catalogue pré-
cité.
Joseph-Angélique de Picquet de Vignolles de Juillac,
élève à l'école militaire de La Flèche.
du POUY de BONNEGARDE, tome XIII, page
272, lignes i3 et 14, au lieu de né le 3o décembre 1799,
lise% : né le 6 août 1794.
SPINETTE. Il y a eu plusieurs gentilshommes de ce
nom admis aux écoles royales militaires, sur certificats
de M. d'Hozier.
Cet article est à reporter à la page 1 53 du Catalogue
précité.
TAILLEPIED DE BONDY, page 3o2 de ce volume.
Ajoute^ , à l'article de M . Charles-Claude Taillepied de
Bondy, qu'il a été nommé chevalier de l'Eperon d'or,
par bref délivrée Rome, le 25 décembre 1S17.
FIN DES ADDITIONS ET CORRECTIONS.
TABLE
DES
MAISONS ET FAMILLES
CONTENUES DANS CE VOLUME
Pages.
d'ABON, 210
d'ACHARD de BONVOULOIR, 172
d'ACIGNÉ, i65
AMYS du PONCEAU, 208-477
ANDIGNÉ, 4^6
ANDRÉ de KERLIDEC, 3 19
d'ANGENNES, i65
d'AUBUISSON, 241
d'AUCOUR (Godard), i3o
AUTARD de BRAGARD, 282
d'AZOLETTE (de la Croix), 333
B
de BAGLION, 169
de BARRÉS du MOLARD, 477
de BARRUEL, 322
i3. *o
4^2 TABLE DES FAMILLES
de BAUSSANCOURT, 272
BAZALGETTE, 209
de BEAUVOIR du ROURE, 446
du BELLAY, i65
de BELLOC, 353
de BERMONVILLE (de Roukn), 423
de BERNABÉ de la HAYE, 424
del-BIANCO DE BRANTES, i4*"477
de BIENCOURT, 476
de BIGU de CHERY, 285
BIRÉ (de Fontaine), 328
de BLACAS, 132-477
de BLAIR, 223
le BLANC de la BAUME, 180
du BLANC de BRANTES, H2"477
de BLOTTEFIÈRE, 477
du BOIS d'ESCORDAL, 4°4
de BOIS-FÉVRIER (de Langan), 180-424
de BOITOUSET de POINSSON, 337
de BONDY (Taillepied), 302-480
de BONNEGARDE (du Pouy), 268-480
de BOSSE de BONRECUEIL, 27a
de BOUTHILLIER de CHAVIGNY, 268
de BRAGARD (Autard), 282
de BRANTES (del-Bianco), I4W77
de BRAY (de Jaquels), 404
de la BRETONNIÈRE (de la Couldre), 322
de BRETEUIL (le Tonnelier), 354
du BREUIL (Moreau), 238
de BRIANÇON, 4*8
de la BROSSE de FABREZAN, 478
BRULART de GENLIS, 4^8
TABLE DZS FAMILLES 4^3
de CAIRE du LAUZET, 337
CARRE de LUZENÇAY, 478
de CASENEUVE, 9
de CHAMBARLHAC, 296
de CHAMBORANT, 404
de CHAMBRE, 292
de CHAMPAGNE, 168
de CHAPONAY, 272.478
de CHASTENOYE (de Cochard), 364
du CHAYLARD dk LAQUERIE, i56
de CHAZOTTE, 400
de CHERY (de Bigu), 285
de CHOUMOUROUX (de Saignard), 400
de CLAVEL, i37
le CLERC de JUVIGNY. i97
de COCHART de CHASTEiNOYE, 364
de COCHET de SAVIGNY, 478
de la CONDAMINE, 12
COQUEBERT de JŒUVILLE, i39
de CORLIEU, 302
de la COULDRE de la BRETONNIÈRE, 322
de COURTARVEL de PEZÉ, i63
le COURTOIS, 372
de COUSTANCES, . 181
de CRASVILLE (de Roquigny), 424
de la CROIX d'AZOLETTE, 333
de CROY, 44
484 TABLE DES FAMILLES
D
DANIEL de SAINT-RAVI, 33
DAROT de VAUGOUBERT, 322
d'ESCORDAL (du Bois), 404
d'ESPAGNE de VÉNEVELLES, 404-476
de FABREZAN (de Fournas de la Brosse), 478
de FAUDOAS, 175
de la FERRIÈRE (le Gendre), 292
de FIRMAS-PERIÈS, 1
de la FOND-GUY d'AIREBOUDOUZE, i3
de FONTAINE-BIRÉ, 328
duFOSdeMÉRY, ; 3 10
de FOURNAS de la BROSSE de FABREZAN, 478
de FRANQUEFORT, 227
de la FRESNAYE, 173
de la FRESSANGE (de Saignard), 476
de GAIGNON de VILAINES, 3i7
de GALLÉAN des ISSARTS, 423
TABLE DES FAMILLES 485
le GENDRE de la FERRIERE,
292
de GENLIS (BRULART),
458
de GERMIGNEY,
3n
GICQUEL,
40
GILBERT de VOISINS,
423
de GOMER,
453
GODARD d'AUCOUR,
i3o
de GRAIMBERG,
479
de GRAMMOND (Jordain),
i55
de GRANGES-SUGÈRES,
179
de GRIMOARD de BEAUVOIR,
446
de GRIPIÈRE de MONCROC,
319
GROUT,
337
de GUIBERT de la ROSTIDE,
441
GUILBERT de PIXÉRÉCOURT,
[432
H
HACQUET des NAUDIÈRES, 222
DE LA HAYE (DE BARNABE), 424
HURT, 2i5
I
d'ICHER de VILLEFORT, 424
des ISSARTS (dé Galléan), 423
de JAQUELS de BRAY, 4°4
JORDAIN de GRAMMOND, i55
486 TABLE DES FAILLES
de JOURDA de VAUX, 268
de JUILLAC (de Picquet), 480
db JUVIGNY (le Clerc de), 197
K
de KEK^IDEC (André), 3i9
de KOEGNISEGG, 3 9
de LAGNY (Regnard), 129
de LAMBERT, i85
de LANGAN de BOIS-FÉVRIER, 180-424
de LAQUERIE (du Chaylard), i56
du LAUZET (de Caire), 337
de LESPINASSE, 438
des LIGNERIS, 184
dé LONGUEIL, 248
dé LONGUETERRE (de Planta), 398
de LUBERSAC, 479
LUCE-GASPARI, 267
de LUZANÇAY (Carre), 478
M
de MAÇON, 399
de MAGUELONNE DE SAINT-BENOIT, 190
de MALLEVAUD, 3 10-479
MARCHANT du POUCH, 35o
TABLE DES FAMILLES 487
de MARTEL, 48°
de MAYROT, 328
de MERCURE (Viot), 2*9
de MÉRY(duFos), 3io
du MOLARD (de Barrés), 477
de MONGROC (de Gripiere), 3 19
MOREAU du BREUIL, 328
N
des NAUDIÈRES (Hacquet), 222
de NEUVILLE (Coquebert), 139
NOURY, 48°
o
d'ORFEUILLE, ' 216
d'ORMENANS (de Boitouset), 352
d'OUILLY (Rioult), 424
PALUSTRE, i93
PASCAL, 39 3
PASCHAL, ' 393
le PELLETIER, 23 1
PÉRIÈS (de Firmas-), 1
de PEZE (de Courtarvel de), i63
PHILIPPE, 282
de PICQUET de JUILLAC, 480
de PIXÉ RÉCOURT (Guilbert), 4^2
4^8 TABLE DES FAMILLES
de PLANTA,
de POINSSON (de Boitouset),
de POMIER,
du PONGEAU (Amys),
du POUY de BONNEGARDE
de PRUNELÉ
du POUGH (Marchant),
de QUEYRIÈRES (de Saignard),
R
REGNARD de LAGNY,
de RIGAUD de VAUDREUIL,
RIOULT d'OUILLY,
de RIVIÈRE de LABATUT,
de ROQUIGNY de CRASVILLE,
de la ROSTIDE (deGuibert),
ROTHIACOB,
de ROUEN de BERMONVILLE,
ROUGIER,
du ROURE (de Grimoard de Beauvoir),
de SAIGNARD ou SAGNARD,
de SAINT-BENOIT (de Maguelonne),
de SAINT-GENIEZ,
*
TABLE DES FAMILLES 489
de SAINT-LÉGER, 3 17
de SASSELANGES (de Saignard), 400
de SAINT-MARTIN du POUY, 268
de SAINT-PAUL, 282
de SAINT- RAVI (Daniel), 33
de SAINT-REMI (de Courtarvel). 181
de SAISSEVAL, 404
de SANZILLON, 353
de SAVARY-LANGOSME, i83
de SAVIGNY (Cochet), 478
de SOLMES de VERAG, 237
SPINETTE, 480
TAILLEPIED de BONDY, 302-480
TAMISIER, 161
de THOLOZAN, 372
de TOCQUEVILLE (du Val), 4^7
le TONNELLIER de BRETEUIL, 354
de TOURNEBU, 174
de TRONGENORD (Chaubry), 47§
du VAL, 3o2
du VAL de TOCQUEVILLE 4*7
de VASSAN, *7*
de VASSÉ, l66
de VAUDREUIL (de Rigaud), 4*3
de VAUGOUBERT (Darot), 322
490 TABLE DES FAMILLES
de VAUX (de Jourda),
de VÉNEVELLES (d'Espagne),
le VER,
de VERAC (de Solmes),
de VILAINES (de Gaignon),
de VILLEFORT (d'Icher),
VIOT de MERCURE,
de VOISINS (Gilbert),
de la VOUE,
w
de WALDEBOURG,
WILDENBERG (de Planta),
FIN DE LA TABLE DES FAMILLES
LIBRAIRIE BACHELIN-DEFLORENNE
CONDITIONS DE LA SOUSCRIPTION
NOBILIAIRE UNIVERSEL DE FRANCE
On ne peut souscrire au Nobiliaire universel de Saint-
Allais qu'à la condition de s'engager pour l'ouvrage complet.
Il paraîtra un demi-volume vers le ier et le i 5 de chaque
mois.
Les souscripteurs ne payeront qu'après réception de chaque
demi-volume ]e prix de 5 francs afférent à ce demi-volume,
qui devra nous être envoyé en un mandat sur la poste.
Les souscripteurs qui voudront payer d'avance le montant
de l'ouvrage complet, qui sera publié en un an, auront droit
à un escompte de 10 pour ioo.
IlsJ n'auront donc qu'à nous adresser en un mandat, ou
autre valeur sur Paris, la somme de 180 francs.
VALEUR DE L'OUVRAGE
Voici déjà bien longtemps que le Nobiliaire universel de
Saint-Allais, complet, est devenu introuvable. Le seul exem-
plaire qui, depuisplusieurs années, ait passé en vente pu-
blique, est celui de la bibliothèque du comte de Lambilly
qui a été vendu, en mars 1872, tout près de 1,000 francs.
Notre nouvelle édition fac-similé et mieux exécutée que
l'ancienne sera donc infiniment moins coûteuse et pourra
être acquise par tout le monde, ce qui ne peut avoir lieu en
ce moment.
AVANTAGE OFFERT AUX SOUSCRIPTEURS NOBLES
Pour donner une idée de l'importance de l'ouvrage, il
suffit de rappeler qu'il contient les généalogies d'environ
2,5oo familles vivantes. Les membres de ces familles pour-
ront gratuitement, en 3o lignes, dans un ou plusieurs vo-
lumes supplémentaires, compléter leur filiation généalogique
jusqu'à ce jour, ce qui a une grande importance au point de
vue de l'usurpation des noms.
PARIS. — IMPRIMERIE ALCAW-LBVY, 61, RUE DE LAFAYJ
BINDING SECT. MAR 1 8 1 68
es
Saint- Allais, Nicolas
587
Viton de
S2
Nobiliaire universel de
1872
France
1. 13
PLEASE DO NOT REMOVE
CARDS OR SLIPS FROM THIS POCKET
UNIVERSITY OF TORONTO LIBRARY